Aujourd’hui, les initiatives de relier  entrepreneuriat et responsabilité sociale se multiplient, engendrant un grand intérêt chez les politiciens ainsi que chez les académiciens. En fait, l’entrepreneuriat couvre plusieurs variétés de sujets avec une attention de plus en plus grandissante vers la prise en compte des préoccupations socio-environnementaux. Ces derniers ont déclenché le débat sur l’obligation d’intégrer des volets sociale et environnementale dans la stratégie  globale de l’entreprise au lieu de se concentrer seulement sur la maximisation de leurs profits. Ce débat a conduit les chercheurs à s’intéresser à la responsabilité sociale et l’entrepreneuriat. L’objectif de notre papier de recherche est d’analyser l’effet de  l’orientation entrepreneuriale des entrepreneurs sur la réalisation de la RSE. Une hypothèses de recherche déduite  du cadre théorique et vérifiée empiriquement auprès  de  trente (30) PME  algériennes et trente (30) PME tunisiennes. <h1 style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify"> </h1>     <h1 style="margin-left:0cm; margin-right:0cm; text-align:justify">INTRODUCTION </h1>   Aujourd’hui, dans le monde des affaires, les principaux risques rencontrés ne sont pas uniquement des risques économiques, mais aussi des risques sociaux, environnementaux, juridiques, etc. Autrement dit, des risques « extra-financiers ». La stratégie RSE constitue un excellent outil afin de faire face à tous ces risques, elle présente un instrument fondamental  pour réaliser des gains à long terme. Quaniaux Hélène (2007, p12) réclame  « Les PME ont un rôle marginal à jouer dans le progrès vers le développement durable est aisément réfutable, puisque, malgré leur taille modeste, les PME sont numériquement bien plus nombreuses que les grandes firmes, et que cumulativement, leurs actions responsables peuvent être vraiment significatives. »  En effet, mettre en place une stratégie de responsabilité sociale des entreprises reste encore peu courant dans les PME. Pourtant, les  bénéfices sont loin d’être négligeables.  Diverses  recherches ont mis en évidence la particularité de la responsabilité sociale des PME par rapport à  celle des grandes entreprises, et la lient potentiellement à l’entrepreneuriat (Spence et al., 2007;  Spence et al., 2009 ;  Hattabou et Louitri, 2011 ;  Courrent et Spence,  2014). Les PME qui intègrent les principes de la RSE  sont considérées comme des entreprises entrepreneuriales (Spence et al., 2009), et celles ayant une orientation entrepreneuriale  l’introduisent dans leur stratégie (Spence et al., 2007). L’intéressement  au domaine de l’entrepreneuriat  a été relancé par les recherches de Shumpeter (1942). Il a été le premier à citer  les avantages des activités entrepreneuriales au sein de l’entreprise.  Ses pensées ont porté sur le rôle de l’entrepreneur dans l’innovation et le développement économique par la  réalisation de nouvelles combinaisons.  Généralement, l’entrepreneuriat est défini en termes de création d’entreprise ou de renouvellement d’entreprise (Hofer et Bygrave, 1999)<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[1]</a>.  Stevenson et Jarillo (1990)<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title="">[2]</a> proposent une autre réflexion  dans la littérature, selon laquelle l’entrepreneuriat est défini comme la recherche active de nouvelle opportunité. Cette réflexion de l’entrepreneuriat est suffisamment large pour ne pas la réduire à l’activité de création d’entreprise (Messeghem, 2001)<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title="">[3]</a>.  En effet, elle est  aussi le c&oelig;ur de l’entrepreneuriat organisationnel (Corporate Entrepreneurship<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" title="">[4]</a>) qui fait l’objet de référence à l’Orientation Entrepreneuriale des entreprises déjà existantes (Fayolle,A, et Cherchem,N,2010)<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" title="">[5]</a>. La notion de l'Orientation Entrepreneuriale (OE) est relativement récente, elle s’est installée constamment au cours des dernières années. Pour autant, les crises économiques et financières mondiales que nous vivons aujourd'hui mettent plus que jamais en lumière l’obligation  de repenser les rapports entre prospérité économique et bien-être social. A cet égard, l’entrepreneur aujourd’hui non seulement questionné sur ses résultats financiers mais aussi sur son équité sociale et son souci environnemental. Le domaine de la responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) n’est pas récent, même si ce terme a commencé à attirer l’attention particulièrement à partir des premières du 20 eme siècle. En effet,  la pratique responsable est née au moment où les individus ont commencé à dégager des relations du type économique,  cependant pendant ces dernières années ce comportement a été reconnu comme indispensable avec le but de l’entreprise d’acquérir du profit et de bien-être social (Marilena.M,2008). La RSE ou la responsabilité sociale des entreprises est un concept qui a évolué de manière considérable ces dernières années, au rythme des définitions proposées par les auteurs. 1. De la performance financière à la performance globale             La notion de la performance a longtemps été réduite à sa dimension financière.  Cette notion consistait à concrétiser la rentabilité souhaitée par les actionnaires  avec le chiffre d’affaire et la part de marché qui préservaient la pérennité de l’entreprise. Selon Dohou.A et Berland.N (2007), au cours du 20ème siècle la notion de la performance est développée par la prise en compte de la responsabilité sociale et développement durable, d’où la performance financière ne suffit plus pour apprécier la performance d’une entreprise, et cette notion reste toujours une problématique centrale dans le domaine de gestion, est fortement liée à la pérennité de l’entreprise. « Une entreprise qui ne gagne que de l’argent est bien pauvre ! » disait Henry Ford. Nous avons expliqué dans ce qui suit l’importance donnée aux dimensions sociale et environnementale afin de réaliser une performance globale. 2.   L’approche financière de la performance : une notion polysémique La performance d’entreprise est un terme central en sciences de gestion. Depuis les années 80 , plusieurs chercheurs se sont attachés à le définir. (Bouquin,1998 ; Bescos et al. 1990 ; Bourguignon,1995 ; Lebas, 1995 ; Bessire, 1999….) Ainsi, plus récemment cette notion est mobilisée dans la littérature managériale pour évaluer la mise en &oelig;uvre par l’entreprise des stratégies annoncées de développement durable et responsabilité sociale (Capron et Quairel, 2006).  L’origine du terme performance remonte au milieu du 19 ème siècle dans la langue française.   Dans ce moment, il indiquait à la fois les résultats obtenus par un cheval de course et le succès remporté dans une course. Après, au cours du 20 ème  ce terme est évolué, il indiquait de manière chiffrée les possibilités d’une machine  et signalait par extension un rendement exceptionnel. Ainsi, la performance dans sa définition française est le résultat d’une action, voir le succès ou  l’exploit. A contrario,  le terme de la performance en anglais « contient à la fois l’action, son résultat et éventuellement son exceptionnel succès » (Bourguignon in Dohou.A et Berland.N 2007, p4). Dans le domaine de la gestion, la performance a toujours été un concept ambigu, rarement défini explicitement.  Il désigne l’action, son résultat et son succès.   D’après Bourguignon (in Dohou.A et Berland.N, ibidem), la performance peut se définir « comme la réalisation des objectifs organisationnels, quelles que soient la nature et la variété de ces objectifs. Cette réalisation peut se comprendre au sens strict (résultat, aboutissement) ou au sens large du processus qui mène au résultat (action)… ».   La responsabilité sociale de l’entreprise (RSE) donc, renvoie à la prise en compte des enjeux du  développement durable (DD) dans les stratégies des entreprises (Courrent et  Spence, 2014). Depuis longtemps, elle était liée aux grandes entreprises (Jenkins, 2009),  cependant avec  la reconnaissance des effets cumulatifs des  PME sur le niveau économique,  social et environnemental, celles-ci ne peuvent plus rester en dehors de ce champ. Afin de cerner leur capacité à intégrer un terme   aussi  complexe  que  le DD,  il s’agit  d’énoncer les principes de responsabilité sociale qui  étaient propres aux  grandes  structures, avec les  caractéristiques de gestion des PME. Plusieurs recherches ont mis en évidence la particularité de la responsabilité sociale des PME par rapport à  celle des grandes entreprises, et la lient potentiellement à l’entrepreneuriat (Spence et al., 2007 ; Hattabou et Louitri, 2011 ; Spence et al., 2009; Courrent et Spence,  2014).  En effet, Spence et Courrent  (2014) proposent deux manières d’étudier la relation entre l’entrepreneuriat et la responsabilité sociale : la  recherche sur l’entrepreneuriat durable,  et  la recherche  sur le style de management  entrepreneurial des dirigeants au sens de Covin et Slevin (1989) et Lumpkin et Dess (1996). A  l’instar de Spence et Courrent (2014)<a href="#_ftn6" name="_ftnref6" title="">[6]</a>, notre recherche s’inscrit dans la deuxième approche qui  renvoie au terme d’orientation entrepreneuriale  (Lumpkin et Dess, op-cit). Les PME qui intègrent les principes de la RSE sont considérés comme des firmes entrepreneuriales (Spence et al., 2009) et celles ayant  une OE l’introduisent dans leur stratégie (Spence et al., 2007) <a href="#_ftn7" name="_ftnref7" title="">[7]</a>.  Partant de ce qui précède, nous mettons en lumière la problématique suivante: Dans quelles mesures l’Orientation Entrepreneuriale des  dirigeants peut-elle favoriser la réalisation  de la responsabilité sociale ? Notre développement sera initié par une revue des fondements théoriques sur la relation entre la RSE et l’OE. Nous déduirons une  hypothèse de recherche que nous explorons empiriquement par une étude comparative entre les PME algériennes et tunisiennes.                               BIBLIOGRAPHIE   <ol start="5" style="list-style-type:lower-roman"> <li style="text-align:justify">Abboubi.M et Cornet.A ,(2012), « la formalisation de la GRH dans une PME comme enjeu d’une certification RSE », Revue de gestion des ressources humaines , n°83. </li> <li style="text-align:justify" value="5">Acquier,A et Aggeri,F, (2008), « une généalogie de la pensée managériale sur la RSE » ,   Revue française de gestion ,n°180.</li> <li style="text-align:justify" value="5">Aka K. J. et Labelle F. 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France.</li> <li style="text-align:justify" value="5">Kuratko  Donald F.Audretsch David B., (2009), «  Strategic Entrepreneurship: Exploring Different Perspectives of an Emerging Concept” Entrepreneurship Theory and Practice <a href="http://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/etap.2009.33.issue-1/issuetoc">Volume 33, Issue 1</a></li> </ol>   . <div>  <hr /> <div id="ftn1"> <a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title="">[1]</a> Hofer et Bygrave, (1999), « <a href="https://scholar.google.com/citations?view_op=view_citation&hl=en&user=UByvxJ0AAAAJ&citation_for_view=UByvxJ0AAAAJ:roLk4NBRz8UC">The Microfoundations Of Entrepreneurship</a> »  , Entrepreneurship Theory and Practice 23 </div> <div id="ftn2"> <a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title="">[2]</a> Stevenson et Jarillo, (1990), « A Paradigm of Entrepreneurship: Entrepreneurial Management », Strategic Management Journal, Vol. 11, </div> <div id="ftn3"> <a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title="">[3]</a>Messeghem, K. (2001). «  Peut-on concilier logiques managérial et  entrepreneuriale en PME ? » Xi ème conférence de l’association Internationale de Mangement Stratégique 13-14-15 Juin </div> <div id="ftn4"> <a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title="">[4]</a> Le corporate entrepreneurship est définit comme l’entrepreneuriat dans une entreprise existante. Ce concept connaît une variété d’appellation, par exemple: corporate venturing (Biggadike, 1979 ; Block, MacMillan, 1985), entrepreneurship (Burgelman,1983a ; Zahra,1993), intrapreneuring (Pinchot, 1985), internal corporate entrepreneurship (Burgelman, 1985 ; Jones, Bulter, 1992), internal entrepreneurship (Schollhammer ; Vesper,1984), strategic renewal (Guth, Ginsberg, 1990 ; Stopford et Baden-Fuller, 1994), strategic change, strategic revival, tranformation venturing (Hornsby, Naffizieger, Kuratko, Montagno, 1993). </div> <div id="ftn5"> <a href="#_ftnref5" name="_ftn5" title="">[5]</a> Fayolle,A, et Cherchem,N (2010), «  culture d’entreprise , profil du dirigeant et orientation entrepreneuriale des PME : Un modèle théorique » , 10 ème congrès international Francophone sur l’entrepreneuriat et la PME, Bordeaux. France </div> <div id="ftn6">   </div> <div id="ftn7"> <a href="#_ftnref7" name="_ftn7" title="">[7]</a> Spence ,M  et al,. (2007), « une étude exploratoire du degré d’engagement des PME dans le développement durable », Actes des Xème journées scientifiques du réseau  entrepreneuriat de l’AUF, Antananarivo, 23-26 mai.   </div> </div>