Mers et océans, et plus globalement l’eau couvrent près des deux tiers (70,71 %) de la surface de la planète. Les terres émergées, elles, n’en représentent que moins d’un tiers (29,29 %). La mondialisation accroît le trafic maritime, la croissance renforce l’industrialisation, la démographie augmente la consommation, l’héliotropisme densifie le littoral. Néanmoins, les connaissances sur l'état du milieu côtier, sur les pressions qui s'y exercent, restent encore parcellaires.Depuis le début des années 1980, le littoral, zone de démarcation entre terre et eau, fait l’objet d’une attention spécifique. La plage, voire son absence, est un sujet sensible du littoral dont il faut à la fois prévenir l'ouverture et garantir l’accès terrestre et maritime.   Au fil du temps la préservation du littoral a mobilisé les partenaires privés, les pouvoirs publics et les membres de la société civile. Les partenaires privés se sont engagées dans la mouvance de la responsabilité sociale de l’entreprise Parmi les collectivités territoriales, le rôle des communes est déterminant dans la mise en &oelig;uvre des politiques sur le littoral. Certains membres de la société, pris isolément ou constitués en groupement, façonnent ces politiques et contribuent à leur mise en &oelig;uvre. Le croisement des trois critères de franchissement de zone terrestre donnant accès aux plages et à la mer permet une segmentation des acteurs de la protection du littoral. Parmi ces acteurs, les surfeurs se sont révélés comme un groupe particulièrement actif. Ce groupe, préoccupé par la protection deses spots de surf préférés, est directement concernépar les risques pour la santé associés aux menaces environnementales posées par l'escalade du développement côtier.   Le cas de la Surfrider fondation est ici exemplaire de longévité.Depuis sa création en 1984, la Surfrider fondation est devenue l’une des plus grandes organisations à but non lucratif, dotée d’un réseau de militants bénévoles qui se consacre à sa mission de protéger et de profiter des océans, des vagues et des plages du monde entier. Le réseau, fort de représentation continentale et de 82 sections locales, fait campagne pour l’océan au fur et à mesure que des problèmes se posent et collabore de manière proactive à des programmes visant à maintenir les plages en bonne santé. Inlassablement, le groupe a abordé les problèmes et présenté des solutions aux responsables politiques. Petit à petit, le groupe a commencé à rencontrer le succès et à mener des batailles qui se poursuivent pour certaines toujours de nos jours.Rempli de moments d’incertitude, le succès et la croissance à long terme de la Surfrider fondation tiennent à sa vision, selon laquelle toute lutte pour la protection de l’environnement. Seule une pression constante, sans cesse appliquée permet d’atteindre l’objectif.   Ce cas nous amène à nous interroger sur une organisation environnementale et sa stratégie de protection côtière inscrite dans le long terme. Envisager la stratégie de long terme contingente de nouvelles atteintes à l’environnement côtier semble très réducteur et fait fi de la structuration interne de l’organisation et de son développement local et continental. Confronter le triptyque plan, action, organisation à la stratégie délibérée et émergentevise à une lecture de la stratégique de l’organisation envisagée en dynamique.   L’article se déclinera sous la forme suivante, nous présenterons tout d’abord les parties prenantes de la protection côtière, leur influence et leur importance, puis succèdera un état des questions environnementales côtières passées, présentes et émergentes. Ceci introduira la stratégie de l’organisation dans une perspective dynamique. Ensuite, une discussion conclusive suivra afin d’en savoir plus sur les forces et les faiblesses d’une telle organisation des modifications des préoccupations environnementales. Mais aussi, dans quelle mesure la singularité que représente sa longévité peut offrir des clés de compréhension utiles à d’autres types d’organisations engagées dans la préservation du littoral.   Bordereaux, L. & Roche, C. (2018). 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