<p><strong>Abstract&nbsp;:</strong>&nbsp;For more than ten years, librarians have been trying to renew the spaces and services they offer, focusing on the relationship with their users. The environment in which we situate our reflections is that of university libraries, around the documentary training issues of undergraduate students in the human sciences. Recognizing that traditional pedagogy no longer corresponds to the expectations of students, librarians seek to renovate the modalities of this training. New concepts are being developed, based on active pedagogy, particularly in the form of laboratories favouring various experiments related to new technologies and placing the user at the heart of innovation. Based on these principles, we envisage a transposition into a playful and active document-making workshop through a documentary investigation conducted by students to whom a mission is entrusted. We propose to interrogate these &quot;DocuFabs&quot; as educational alternatives for learning information skills.</p> <p><strong>Keywords&nbsp;:</strong>&nbsp;making of document, role of the receiver, documentary investigation, information skills, learning through experience, university libraries</p> <p>&nbsp;</p> <h2><a id="t1"></a>INTRODUCTION&nbsp;</h2> <p>Les biblioth&eacute;caires s&rsquo;interrogent depuis plus de dix ans sur ce qu&rsquo;ils sont et sur la repr&eacute;sentation des espaces et des services qu&rsquo;ils proposent (Maresca, 2008 ; Servet, 2009, 2010 ; Roche Saby, 2014). Au d&eacute;but des ann&eacute;es 2000, l&rsquo;utilit&eacute; et la l&eacute;gitimit&eacute; des biblioth&egrave;ques sont en jeu, dans un contexte o&ugrave; Internet est envisag&eacute; comme un concurrent et dans lequel l&rsquo;avenir des biblioth&egrave;ques est menac&eacute; (Servet, 2009). Le colloque &laquo;&nbsp;Horizon 2019&nbsp;: biblioth&egrave;ques en prospective&nbsp;&raquo;, tenu en 2009 &agrave; l&rsquo;&Eacute;cole Nationale Sup&eacute;rieure des Sciences de l&rsquo;Information et des Biblioth&egrave;ques (ENSSIB), soul&egrave;ve ainsi des interrogations sur l&rsquo;adaptation des missions &agrave; ce contexte en pleine mutation. Des mots antinomiques tels que fin, brume, horizon, renouveau, ouvertures d&eacute;notent &agrave; la fois un d&eacute;sarroi et l&rsquo;urgence de trouver des alternatives et des sc&eacute;narios pour r&eacute;inventer et renouveler l&rsquo;offre (Bertrand, 2011). L&rsquo;horizon envisag&eacute; par ce colloque est atteint. Dans le laps de temps qui s&rsquo;est &eacute;coul&eacute;, des initiatives ont &eacute;t&eacute; men&eacute;es suivant le concept de &laquo;&nbsp;biblioth&egrave;que troisi&egrave;me lieu&nbsp;&raquo;, d&eacute;velopp&eacute; par M. Servet (2009), et inspir&eacute; d&rsquo;une notion port&eacute;e par le sociologue am&eacute;ricain R. Oldenburg au d&eacute;but des ann&eacute;es 80. Ce dernier distingue ainsi les sph&egrave;res du foyer et du travail, faisant &eacute;merger une troisi&egrave;me sph&egrave;re destin&eacute;e &agrave; la vie sociale qui &laquo;&nbsp;se rapporte &agrave; des espaces o&ugrave; les individus peuvent se rencontrer, se r&eacute;unir et &eacute;changer de fa&ccedil;on informelle&nbsp;&raquo; (Servet, 2010, p. 57).</p> <p>Au sein de ce monde professionnel, nous nous concentrons sur l&rsquo;environnement des biblioth&egrave;ques universitaires (BU) dans lequel nous travaillons depuis 2003. Dans ce paysage global des biblioth&egrave;ques, comment les BU ont-elles &eacute;volu&eacute; ? Les biblioth&eacute;caires se sont-ils questionn&eacute;s de la m&ecirc;me fa&ccedil;on que ceux issus de la lecture publique ? Ont-ils cherch&eacute; &agrave; se diversifier et renouveler les espaces et les services ? Les d&eacute;fis des BU sont certes sp&eacute;cifiques&nbsp;car ils s&rsquo;ins&egrave;rent dans des missions d&eacute;finies par d&eacute;cret (Minist&egrave;re de l&rsquo;Enseignement Sup&eacute;rieur et de la Recherche &amp; Minist&egrave;re de la Culture et de la Communication, 2011) leurs publics sont cibl&eacute;s, enseignants, chercheurs et &eacute;tudiants. Learning Centres) et de services innovants (<i>Open Lab</i>,&nbsp;<i>Fab lab</i>), avec le m&ecirc;me &eacute;tat d&rsquo;esprit qu&rsquo;en lecture publique, privil&eacute;gier la relation avec l&rsquo;usager.</p> <p>Learning centres aux BU classiques. Il s&rsquo;agit ici de croiser nos pratiques, en tant que biblioth&eacute;caire &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; Toulouse Jean Jaur&egrave;s (UT2J), autour de la formation &agrave; la recherche documentaire des &eacute;tudiants de licence en sciences humaines, et nos recherches en Sciences de l&rsquo;Information et de la Communication (SIC) sur la fabrique du document en tenant compte du r&ocirc;le essentiel du r&eacute;cepteur. Nous proposons ainsi de questionner l&rsquo;&eacute;volution des BU dans leur fonction de m&eacute;diation documentaire &agrave; travers l&rsquo;apprentissage des comp&eacute;tences informationnelles pour les &eacute;tudiants en licence. Dans ce domaine, les biblioth&eacute;caires se situent dans une phase de confrontation entre des pratiques p&eacute;dagogiques classiques et une r&eacute;novation des formations qui int&egrave;grent des &eacute;l&eacute;ments d&rsquo;innovation. Ce deuxi&egrave;me point n&rsquo;est pas &eacute;vident dans la mesure o&ugrave; il renvoie vers un changement de position et d&rsquo;identit&eacute; (Ientile, 2018).</p> <p>A l&rsquo;UT2J, un chantier est lanc&eacute; depuis l&rsquo;automne 2018 dans le but de r&eacute;fl&eacute;chir aux solutions innovantes et aux principes de p&eacute;dagogie active pour des pistes d&rsquo;am&eacute;lioration des dispositifs existants. Dans ce cadre r&eacute;flexif &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle d&rsquo;un &eacute;tablissement disposant d&rsquo;une biblioth&egrave;que centrale et de plusieurs centres de ressources, nous nous int&eacute;ressons &agrave; une autre forme d&rsquo;apprentissage &agrave; la recherche documentaire. La fabrique du document d&eacute;velopp&eacute;e dans notre th&egrave;se de doctorat (Joubert, 2015) nous inspire en effet des transpositions possibles. Sur la base des&nbsp;<i>Fab Labs</i>, peut-on imaginer des ateliers de fabrique de document en tant qu&rsquo;exp&eacute;riences d&rsquo;apprentissage informationnel ? En quoi ce nouveau mod&egrave;le est-il une exp&eacute;rience d&rsquo;une part et une alternative aux modalit&eacute;s de formation traditionnelles d&rsquo;autre part ? Les &eacute;tudiants peuvent-ils acqu&eacute;rir des comp&eacute;tences informationnelles gr&acirc;ce &agrave; des situations d&rsquo;apprendre par le jeu sans pour autant d&eacute;-complexifier la d&eacute;marche de recherche documentaire ? En quoi ces ateliers constituent-ils des occasions d&rsquo;apprendre et en quoi r&eacute;interrogent-ils l&rsquo;acc&egrave;s aux savoirs ?</p> <p>Apr&egrave;s un &eacute;tat des lieux sur les pratiques en BU autour de ces questions de formations documentaires d&eacute;di&eacute;es aux &eacute;tudiants en licence, nous reviendrons sur leur &eacute;volution qui tend &agrave; positionner l&rsquo;&eacute;tudiant au c&oelig;ur des modalit&eacute;s d&rsquo;apprentissage, avant de pr&eacute;senter le concept de &laquo;&nbsp;DocuFab&nbsp;&raquo;, un dispositif de fabrique documentaire &agrave; construire et &eacute;valuer, d&eacute;riv&eacute; des exp&eacute;rimentations num&eacute;riques (laboratoires), et dont la vocation est de faire comprendre autrement aux &eacute;tudiants pourquoi et comment chercher de l&rsquo;information.</p> <h2><a id="t2"></a>LA FORMATION A LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE&nbsp;EN LICENCE : ETAT DES LIEUX EN BIBLIOTH&Egrave;QUE UNIVERSITAIRE</h2> <p>&laquo;&nbsp;La repr&eacute;sentation que l&rsquo;on a de la biblioth&egrave;que universitaire est celle d&rsquo;un lieu pr&eacute;serv&eacute;, encadr&eacute;, le public &eacute;tant pr&eacute;-s&eacute;lectionn&eacute; en quelque sorte par la situation g&eacute;ographique m&ecirc;me de cet &eacute;tablissement sur le campus universitaire, les liens institutionnels &eacute;troits avec l&rsquo;universit&eacute; et le type d&rsquo;offre qu&rsquo;elle propose&nbsp;&raquo; (Roselli &amp; Perrenoud, 2010, p. 9). Malgr&eacute; ce constat sur les BU par deux sociologues fran&ccedil;ais, les m&ecirc;mes questions qu&rsquo;en lecture publique se posent et de profonds changements ont lieu depuis dix ans. Le rapport de 2009 sur les&nbsp;<i>Learning Centres</i>&nbsp;met ainsi en exergue les atouts de ces nouveaux &eacute;tablissements documentaires. Inspir&eacute;s des mod&egrave;les anglo-saxons, ils sont cens&eacute;s mieux s&rsquo;int&eacute;grer &agrave; l&rsquo;enseignement et &agrave; la recherche et se centrer sur l&rsquo;apprentissage des &eacute;tudiants (Jouguelet, 2009). Deux ans plus tard, l&rsquo;enqu&ecirc;te de l&rsquo;Association des Directeurs et personnel de direction des Biblioth&egrave;ques Universitaires et de la documentation (ADBU) sur l&rsquo;&eacute;volution des BU et la construction de&nbsp;<i>Learning Centres</i>, r&eacute;f&eacute;rence 45 projets pour 40 &eacute;tablissements questionn&eacute;s (M&eacute;tropole et Outre-mer) (ADBU, 2011). Outre des objectifs classiques (am&eacute;lioration des services en terme de places et de collections), d&rsquo;autres sont pens&eacute;s pour renouer avec les publics&nbsp;: renforcer le lien entre les diff&eacute;rents acteurs de la communaut&eacute; universitaire, int&eacute;grer la documentation dans la p&eacute;dagogie et d&eacute;velopper de nouvelles pratiques avec les Technologies de l&#39;Information et de la Communication (TIC) et les&nbsp;Technologies de l&#39;Information et de la Communication pour l&#39;Enseignement (TICE). Sont inclus par ailleurs dans les biblioth&egrave;ques des espaces pour des partenaires tels que les maisons de l&rsquo;&eacute;tudiant, les relations internationales, les centres de t&eacute;l&eacute;-enseignement, des librairies-papeteries, et des commodit&eacute;s pour se restaurer, imprimer, t&eacute;l&eacute;phoner, ou acheter un titre de transport. De ces projets, nous retenons un des axes, celui de la formation des usagers, mission ajout&eacute;e dans le <décret n="">relatif aux biblioth&egrave;ques et autres structures de documentation des &eacute;tablissements d&#39;enseignement sup&eacute;rieur cr&eacute;&eacute;es sous forme de services communs.</décret></p> <p>L&rsquo;&eacute;tude de M. Roselli et M. Perrenoud montre que les usagers des BU ne viennent pas que pour consulter ou emprunter des documents. Pour le biblioth&eacute;caire D. Lahary, &laquo;&nbsp;on vient &agrave; la biblioth&egrave;que pour toutes sortes de raisons individuelles et collectives dont certaines n&rsquo;ont qu&rsquo;un rapport indirect, voire pas de rapport du tout, avec ce pour quoi les responsables politiques comme les personnels s&rsquo;imaginent que sont faites les biblioth&egrave;ques&nbsp;&raquo; (Lahary, 2017, pp. 15-16). Errants (Roselli &amp; Perrenoud, 2010) ou s&eacute;journeurs (Lahary, 2017), il est entendu que parmi les usagers des biblioth&egrave;ques, tous ne sont pas, &agrave; priori, int&eacute;ress&eacute;s par la mission documentaire. Cependant, si pour certains et &agrave; certains moments, c&rsquo;est un lieu o&ugrave; l&rsquo;on peut se reposer, utiliser Internet pour les r&eacute;seaux sociaux, faire des recherches utilitaires ou suivre sa messagerie, &agrave; d&rsquo;autres moments ou pour d&rsquo;autres usagers, le lien avec le biblioth&eacute;caire est tangible, pour se rep&eacute;rer dans les espaces physiques et en ligne et utiliser les ressources acad&eacute;miques. Les BU sont ainsi des b&acirc;timents abritant des collections physiques et des outils de connaissance et d&rsquo;information (Keller, 2011) dans lesquels chacun doit trouver sa place et ce dont il a besoin.</p> <p>Dans ce contexte, la probl&eacute;matique d&eacute;velopp&eacute;e par B Micheau et M. Despr&eacute;s-Lonnet rejoint nos r&eacute;flexions quant &agrave; la &laquo;&nbsp;la construction collective du sens du lieu et des mani&egrave;res d&rsquo;investir ses diff&eacute;rents espaces&nbsp;&raquo; (2018, p. 268). Mais ce qui nous frappe dans l&rsquo;&eacute;tude de ces deux enseignantes-chercheures en SIC, c&rsquo;est la n&eacute;cessit&eacute; pour l&rsquo;&eacute;tudiant de d&eacute;passer le poids symbolique que repr&eacute;sente une BU et de s&rsquo;approprier les espaces, les collections, et les services, pour rendre ce rapport au savoir ordinaire, c&rsquo;est-&agrave;-dire &laquo;&nbsp;qui d&eacute;coule d&#39;un ordre de choses ou appartient &agrave; un type pr&eacute;sent&eacute; comme commun et normal&nbsp;&raquo; (CNRTL). Pour que l&rsquo;&eacute;tudiant fasse d&rsquo;une BU&nbsp;sa biblioth&egrave;que, le biblioth&eacute;caire doit donc l&rsquo;aider &agrave; d&eacute;sacraliser les lieux et le savoir, et rendre familiers les dispositifs de mise en relation informationnelle que sont les catalogues et les bases de donn&eacute;es documentaires. Ce constat questionne les modalit&eacute;s de formation &agrave; la recherche documentaire mises en &oelig;uvre par les biblioth&eacute;caires dans la mesure o&ugrave; elles sont globalement expositives, transmissives et souvent centr&eacute;es sur l&rsquo;outil. Cette approche, embl&eacute;matique quant &agrave; sa forme, alourdit bien souvent la transmission du fond, ce qui peut repr&eacute;senter un frein &agrave; l&rsquo;apprentissage, la recherche documentaire pouvant appara&icirc;tre comme un savoir-faire herm&eacute;tique et impraticable.</p> <p>La loi Savary de 1984 inclut la diffusion de la culture et de l&rsquo;information scientifique et technique dans les missions de l&rsquo;enseignement sup&eacute;rieur. Comme le rappelle C. Panijel-Boncalot, cette loi est la premi&egrave;re &agrave; inscrire dans le cursus universitaire du&nbsp;<strong>Dipl&ocirc;me d&#39;&Eacute;tudes Universitaires G&eacute;n&eacute;rales (DEUG),</strong>&nbsp;une Unit&eacute; de Valeur (UV) optionnelle en documentation, faisant partie des &laquo;&nbsp;langages fondamentaux du premier cycle&nbsp;&raquo; pr&eacute;vus par la loi d&rsquo;orientation de l&rsquo;enseignement sup&eacute;rieur. Elle laisse cependant aux universit&eacute;s la libert&eacute; de suivre ces directives (Panijel-Boncalot, 2005). Des offres de formations documentaires et des visites de biblioth&egrave;ques sont alors exp&eacute;riment&eacute;es comme autant de pr&eacute;mices des dispositifs actuels et de l&rsquo;implication des unit&eacute;s documentaires, biblioth&egrave;ques universitaires centrales, biblioth&egrave;ques de proximit&eacute;, biblioth&egrave;que de recherche, dans ce qui fait d&eacute;sormais partie int&eacute;grante de la r&eacute;ussite des &eacute;tudes sup&eacute;rieures. En 1997, la &laquo;&nbsp;r&eacute;forme Bayrou&nbsp;&raquo; impose un cadre institutionnel &agrave; la formation documentaire au sein de l&rsquo;unit&eacute; d&rsquo;enseignement (UE) &laquo;&nbsp;M&eacute;thodologie du travail universitaire&nbsp;&raquo;. L&rsquo;<strong>Arr&ecirc;t&eacute; du 30 avril 1997 relatif au DEUG &laquo;&nbsp;Sciences et technologies&nbsp;&raquo; et aux licences et ma&icirc;trises de ce secteur pr&eacute;cise ainsi que cette UE est&nbsp;</strong>consacr&eacute;e notamment &agrave; l&#39;initiation &agrave; la recherche d&#39;informations en biblioth&egrave;que ; celui concernant le DEUG &laquo;&nbsp;Sciences humaines et sociales&nbsp;&raquo; stipule que, outre l&rsquo;autonomie des &eacute;tudiants, cette unit&eacute; permet entre autres choses de pr&eacute;parer une bibliographie et d&rsquo;utiliser une biblioth&egrave;que (Minist&egrave;re de l&rsquo;&Eacute;ducation nationale, 1997). Les formations documentaires s&rsquo;inscrivent d&egrave;s lors dans la &laquo; M&eacute;thodologie du travail universitaire &raquo;. Cette question de la r&eacute;ussite des &eacute;tudiants est de plus en plus pr&eacute;gnante, de d&eacute;cret en r&eacute;forme, jusqu&rsquo;&agrave; devenir une priorit&eacute; (R&eacute;forme Licence-Master-Doctorat en 2002, Loi relative aux libert&eacute;s et responsabilit&eacute;s des universit&eacute;s et Plan Licence en 2007, Loi sur l&rsquo;Enseignement sup&eacute;rieur et la Recherche de 2013) (Ientile, 2016). Ces textes pr&eacute;sentent un cadre g&eacute;n&eacute;ral d&rsquo;actions favorisant l&rsquo;accompagnement &agrave; l&rsquo;autonomie, &agrave; la r&eacute;ussite et &agrave; l&rsquo;insertion professionnelle des &eacute;tudiants sans pr&eacute;coniser pour autant des modalit&eacute;s particuli&egrave;res et sans mentionner les BU en tant que structures organisatrices des formations documentaires (Hatton, 2014).</p> <p>Mais, depuis le d&eacute;cret de 2011, cette action de formation est inscrite dans les missions des BU, ce qui tend &agrave; l&eacute;gitimer l&rsquo;intervention des biblioth&eacute;caires aupr&egrave;s des &eacute;tudiants. Op&eacute;rant dans le monde des BU depuis 2003, nous participons aux formations documentaires et coordonnons depuis quatre ans, au sein d&rsquo;un des Centres de Ressources de l&rsquo;UT2J, celles destin&eacute;es aux &eacute;tudiants en licence de sciences humaines et sociales. En douze ans, nous avons anim&eacute; des s&eacute;ances de formation et mis en &oelig;uvre des dispositifs de formation et d&rsquo;accompagnement, autant d&rsquo;exp&eacute;riences qui nous ont permis de constater la variabilit&eacute;, le manque d&rsquo;harmonisation et la difficile p&eacute;rennisation. La sensibilisation &agrave; l&rsquo;environnement documentaire universitaire et la formation &agrave; la recherche documentaire propos&eacute;es par les biblioth&egrave;ques se d&eacute;clinent ainsi selon des modalit&eacute;s diff&eacute;rentes d&rsquo;une universit&eacute; &agrave; une autre voire d&rsquo;une biblioth&egrave;que &agrave; une autre dans un m&ecirc;me &eacute;tablissement&nbsp;: visite obligatoire inclue dans le cursus avec un &laquo;&nbsp;guide&nbsp;&raquo; ou en autonomie avec une tablette, s&eacute;ances de formation entre 6 et 2 heures pr&eacute;vues dans ou hors des maquettes de licences, programmation d&rsquo;ateliers documentaires optionnels, modules en partie ou en totalit&eacute; en ligne, parcours r&eacute;fl&eacute;chis en relation avec les enseignants de l&rsquo;UE &laquo;&nbsp;M&eacute;thodologie du travail universitaire&nbsp;&raquo; ou ind&eacute;pendamment, dispositif accompagn&eacute; d&rsquo;une prescription enseignante allant de la pr&eacute;conisation &agrave; l&rsquo;obligation avec remises d&rsquo;attestations&hellip;. Nous avons relev&eacute; &eacute;galement que les biblioth&eacute;caires coordinateurs de formation et les formateurs sont confront&eacute;s &agrave; plusieurs contraintes&nbsp;: massification des effectifs, chronophagie de l&rsquo;organisation, h&eacute;t&eacute;rog&eacute;n&eacute;it&eacute; des publics, difficult&eacute; d&rsquo;&eacute;valuation, complexit&eacute; pour recruter et former des coll&egrave;gues.</p> <p>Il est important de pr&eacute;ciser ici que si la mission de formation est incluse dans les projets de service des biblioth&egrave;ques, elle ne correspond pas &agrave; une mission traditionnelle. Le c&oelig;ur du m&eacute;tier de biblioth&eacute;caire est avant tout bas&eacute; sur la relation avec le document. L&rsquo;&eacute;volution des m&eacute;tiers le conduit cependant &agrave; &ecirc;tre m&eacute;diateur entre le document et l&#39;usager dans une relation triangulaire&nbsp;: &laquo;&nbsp;les biblioth&eacute;caires rassemblent, organisent et conservent, mais ils assurent &eacute;galement la transmission pour l&#39;usager. C&#39;est le passage d&#39;un paradigme du document &agrave; celui de l&#39;usager&nbsp;&raquo; (Hatton, 2014, p. 34). Le biblioth&eacute;caire est ainsi tour &agrave; tour acqu&eacute;reur, catalogueur, formateur, animateur, accompagnateur. Ces missions questionnent la formation initiale et continue de ces professionnels, leurs pratiques p&eacute;dagogiques et les modalit&eacute;s pour faire acqu&eacute;rir aux &eacute;tudiants des comp&eacute;tences informationnelles (Bonnefond, 2017&nbsp;; Ientile, 2016&nbsp;; Barthet, E., Church, A. &amp; Dailland, F., 2006). Les biblioth&eacute;caires ne sont cependant pas des enseignants et ne sont pas form&eacute;s &agrave; la p&eacute;dagogie et aux TICE. &laquo;&nbsp;Il s&rsquo;agit donc souvent d&rsquo;une formation empirique, fond&eacute;e sur le volontarisme, la curiosit&eacute; et l&rsquo;&eacute;change de bonnes pratiques des biblioth&eacute;caires. [&hellip;] Pour ce qui est de la formation en poste, le sch&eacute;ma le plus souvent d&eacute;crit par les personnes interrog&eacute;es est l&rsquo;existence d&rsquo;une cellule de quelques personnes d&eacute;di&eacute;es &agrave; la formation, qui travaillent en &eacute;quipe et exp&eacute;rimentent, puis qui diffusent leurs m&eacute;thodes p&eacute;dagogiques &agrave; l&rsquo;ensemble des biblioth&eacute;caires formateurs, &agrave; travers des r&eacute;unions ou des partages d&rsquo;exp&eacute;rience&nbsp;&raquo; (Ientile, 2016, p. 68). Or, ce qui est le plus souvent relev&eacute; par les biblioth&eacute;caires formateurs, ce sont les difficult&eacute;s pour animer une s&eacute;ance. C. Perret, ing&eacute;nieure de recherche au Centre d&#39;Innovation P&eacute;dagogique et d&#39;&Eacute;valuation de l&rsquo;Universit&eacute; de Bourgogne note ainsi la faible adh&eacute;sion des &eacute;tudiants quant &agrave; l&rsquo;utilit&eacute; des formations &agrave; la recherche documentaire pour la r&eacute;ussite de leurs &eacute;tudes sup&eacute;rieures (Perret, 2013). S. Ientile, conservatrice des biblioth&egrave;ques, pointe quant &agrave; elle l&rsquo;&laquo;&nbsp;inefficacit&eacute; de la p&eacute;dagogie dite &laquo;&thinsp;classique&thinsp;&raquo; (Ientile, 2018, p. 10).</p> <p>Nos coll&egrave;gues comme nous-m&ecirc;me constatons en effet l&rsquo;inactivit&eacute; des &eacute;tudiants d&rsquo;une part et la lassitude des biblioth&eacute;caires formateurs d&rsquo;autre part. De ce ressenti, d&eacute;coulent &agrave; la fois une envie de changer la fa&ccedil;on d&rsquo;enseigner et une volont&eacute; de rompre avec la position de formateur pour devenir animateur en centrant les activit&eacute;s d&rsquo;apprentissage sur l&rsquo;&eacute;tudiant. Nos r&eacute;flexions croisent ainsi celles de nos coll&egrave;gues au niveau local (Journ&eacute;e d&rsquo;&eacute;tudes du Service Commun de la Documentation, SCD, de l&rsquo;UT2J le 1<sup>er</sup>&nbsp;juillet 2019 sur &laquo;&nbsp;L&rsquo;innovation p&eacute;dagogique&nbsp;: un projet pour les BU&nbsp;?&nbsp;&raquo;&nbsp;; Journ&eacute;e du&nbsp;Service Inter&eacute;tablissements de coop&eacute;ration documentaire,&nbsp;SICD, de Toulouse le 04 juillet 2019 autour de &laquo;&nbsp;La formation continue professionnelle en biblioth&egrave;que&nbsp;&raquo;) comme au niveau national (Dispositif national de certification des biblioth&eacute;caires formateurs, port&eacute; et anim&eacute; par le r&eacute;seau des Centres R&eacute;gionaux de Formation aux Carri&egrave;res des Biblioth&egrave;ques, CRFCB, l&rsquo;ENSSIB et le r&eacute;seau des Unit&eacute;s R&eacute;gionales de Formation &agrave; l&rsquo;Information Scientifique et Technique, URFIST). Nos r&eacute;flexions s&rsquo;inscrivent &eacute;galement dans une d&eacute;marche de r&eacute;novation des pratiques de formation vers davantage d&rsquo;hybridation et de ludification. Pour aller dans cette direction, de plus en plus de stages de formation li&eacute;s aux m&eacute;thodes actives et aux p&eacute;dagogies innovantes sont ainsi propos&eacute;s aux biblioth&eacute;caires par les CRFCB et par l&rsquo;ENSSIB. Avant de d&eacute;velopper les r&eacute;sultats du croisement de nos exp&eacute;riences de praticienne formatrice et de nos travaux scientifiques en SIC, nous pr&eacute;sentons dans la seconde partie de quelle mani&egrave;re les modalit&eacute;s de formation en BU sont repens&eacute;es et renouvel&eacute;es.</p> <h2><a id="t3"></a>DE NOUVELLES APPROCHES EN BU POUR AMELIORER LA FORMATION AUX PRATIQUES INFORMATIONNELLES</h2> <p>Les biblioth&egrave;ques se repensent, par rapport au d&eacute;veloppement d&rsquo;Internet, de la num&eacute;risation croissante de documents, de la production et de la diffusion litt&eacute;raires et scientifiques d&eacute;mat&eacute;rialis&eacute;es. Elles sont ainsi devenues hybrides, par leurs collections physiques et virtuelles et par les services qui m&ecirc;lent anciennes et nouvelles missions. Les biblioth&egrave;ques tout en devenant des lieux de vie restent des lieux documentaires et &laquo;&nbsp;sont tout &agrave; la fois des lieux de travail et de vie sociale&nbsp;&raquo; (Elbekri-Dinoird, 2009, p. 11). Les BU sont donc travers&eacute;es et habit&eacute;es par des populations dont les usages vari&eacute;s montrent que ce sont les publics qui engendrent leur biblioth&egrave;que. Les biblioth&eacute;caires doivent n&eacute;anmoins les accompagner dans une d&eacute;marche informationnelle. Que retient l&rsquo;&eacute;tudiant au cours des s&eacute;ances de formation &agrave; la recherche documentaire ? Acquiert-il les comp&eacute;tences informationnelles n&eacute;cessaires pour ses &eacute;tudes ? Comment le faire davantage participer &agrave; son propre apprentissage documentaire ?</p> <p>Les r&eacute;sultats d&rsquo;une enqu&ecirc;te men&eacute;e &agrave; l&rsquo;Universit&eacute; de Bourgogne r&eacute;v&egrave;le que &laquo;&nbsp;les &eacute;tudiants d&eacute;finissent la recherche documentaire de multiples mani&egrave;res&nbsp;: pour&nbsp;79&nbsp;% c&rsquo;est une s&eacute;lection d&rsquo;informations pertinentes et&nbsp;63&nbsp;% consid&egrave;rent qu&rsquo;il s&rsquo;agit de faire une liste de documents appropri&eacute;s. 67&nbsp;% des &eacute;tudiants estiment encore que la recherche documentaire s&rsquo;accompagne d&rsquo;une consultation de livres. Enfin, seulement&nbsp;36&nbsp;% des &eacute;tudiants lient la recherche documentaire au fait de se rendre dans une biblioth&egrave;que et&nbsp;18&nbsp;% &agrave; l&rsquo;emprunt des livres&nbsp;&raquo; (Perret, 2013, p. 200). Ces chiffres correspondent &agrave; la situation de l&rsquo;UT2J et &agrave; d&rsquo;autres universit&eacute;s. Les pratiques de la plupart des &eacute;tudiants, notamment en premi&egrave;re ann&eacute;e de licence, se limitent &agrave; la prise de note en cours et &agrave; la lecture des documents prescrits par les enseignants, compl&eacute;t&eacute;s par des recherches sur Internet via des moteurs g&eacute;n&eacute;ralistes. Moins de la moiti&eacute; m&egrave;nent des recherches personnelles compl&eacute;mentaires sur des catalogues ou portails de ressources scientifiques, les autres se contentant de localiser les r&eacute;f&eacute;rences des bibliographies fournies par les enseignants (Courtecuisse &amp; Despr&eacute;s-Lonnet, 2006 ; Perret, 2013). L&rsquo;usage d&rsquo;Internet est donc privil&eacute;gi&eacute; pour sa facilit&eacute; d&rsquo;utilisation m&ecirc;me s&rsquo;il est parfois difficile d&rsquo;&eacute;valuer la fiabilit&eacute; de l&rsquo;information, au d&eacute;triment des bases bibliographiques et portails acad&eacute;miques en texte int&eacute;gral qui n&eacute;cessitent des comp&eacute;tences en terme de recherche documentaire (Courtecuisse &amp; Despr&eacute;s-Lonnet, 2006). Il apparait ainsi que &laquo;&nbsp;deux repr&eacute;sentations s&rsquo;affrontent aujourd&rsquo;hui, celle de l&rsquo;usager et celle de l&rsquo;internaute. D&rsquo;un c&ocirc;t&eacute;, un rapport institutionnel et hi&eacute;rarchique aux autres acteurs de l&rsquo;universit&eacute;, des droits mais aussi des devoirs, des horaires &agrave; respecter, une inscription, une identit&eacute; connue, plusieurs &eacute;tapes jusqu&rsquo;&agrave; l&rsquo;arriv&eacute;e au livre et dans le livre&hellip; De l&rsquo;autre, la symbolique de l&rsquo;exploration (&laquo;&nbsp;naute&nbsp;&raquo;), le sentiment de l&rsquo;appartenance &agrave; une communaut&eacute; de pairs [&hellip;], l&rsquo;usage du &laquo;&nbsp;pseudo&nbsp;&raquo; qui gomme les identit&eacute;s, la possibilit&eacute; de se connecter &agrave; n&rsquo;importe quel moment et des milliers de ressources imm&eacute;diatement disponibles&nbsp;&raquo; (Courtecuisse &amp; Despr&eacute;s-Lonnet, 2006, p. 40).</p> <p>Pour accompagner les biblioth&eacute;caires dans leurs missions de formation et de transmission, des r&eacute;f&eacute;rentiels ont &eacute;t&eacute; r&eacute;dig&eacute;s, inspir&eacute;s de r&eacute;f&eacute;rentiels de comp&eacute;tences informationnelles anglo-saxons et qu&eacute;b&eacute;cois, le concept trouvant sa source dans les ann&eacute;es 1970 (Michelot &amp; Poellhuber, 2019). Au niveau national, celui de l&rsquo;ADBU reprend les fondamentaux&nbsp;: &laquo;&nbsp;Utiliser l&rsquo;information de mani&egrave;re efficace et judicieuse, c&rsquo;est d&rsquo;abord savoir identifier et caract&eacute;riser son besoin documentaire. C&rsquo;est &ecirc;tre capable de d&eacute;terminer les sources pertinentes, les interroger, r&eacute;cup&eacute;rer l&rsquo;information et savoir l&rsquo;&eacute;valuer&nbsp;&raquo; (ADBU, 2012, p. 14). L&rsquo;apprentissage est ainsi envisag&eacute; &agrave; travers l&rsquo;&eacute;tablissement de mots-cl&eacute;s, la connaissance des sources et outils disponibles, l&rsquo;acc&egrave;s aux documents primaires et aux documents secondaires. Dans les &eacute;tablissements d&rsquo;enseignement sup&eacute;rieur, les biblioth&eacute;caires produisent &eacute;galement des r&eacute;f&eacute;rentiels locaux (SCD Doc&rsquo;INSA, 2018 ; SICD Grenoble 2). Enfin, ces comp&eacute;tences sont list&eacute;es dans les r&eacute;f&eacute;rentiels du Minist&egrave;re de l&rsquo;Enseignement Sup&eacute;rieur dans le cadre de l&rsquo;arr&ecirc;t&eacute; du 1<sup>er</sup>&nbsp;ao&ucirc;t 2011 relatif &agrave; la licence (Minist&egrave;re de l&rsquo;Enseignement Sup&eacute;rieur et de la Recherche, 2012 ; Minist&egrave;re de l&rsquo;&Eacute;ducation nationale, de l&rsquo;Enseignement Sup&eacute;rieur et de la Recherche, 2015).</p> <p>Selon les BU, l&rsquo;application des r&eacute;f&eacute;rentiels est, comme nous l&rsquo;avons soulign&eacute; dans la premi&egrave;re partie, variable. A l&rsquo;Universit&eacute; de Bourgogne, ce sont ainsi &laquo;des formations formelles en groupe via des ateliers sp&eacute;cifiques, des formations programm&eacute;es avec les enseignants, un programme tutor&eacute; mis en place en septembre, des rendez-vous individuels, ainsi que des tutoriels [&hellip;] disponibles sur le portail du P&ocirc;le documentation. Elle concerne aussi bien les outils sp&eacute;cifiques de l&rsquo;&eacute;tablissement que des outils g&eacute;n&eacute;riques utiles pour la recherche documentaire [&hellip;] et des enseignements de recherche documentaire&nbsp;&raquo; (Perret &amp; Fournier, 2019). Nos coll&egrave;gues du Centre de ressources en Langues de l&rsquo;UT2J s&rsquo;inscrivent quant &agrave; eux dans une d&eacute;marche plus ludique. Les &eacute;tudiants doivent par exemple replacer sur un plan vierge les diff&eacute;rents &eacute;l&eacute;ments (collections, services, espaces) suite &agrave; la visite de la biblioth&egrave;que. A la rentr&eacute;e 2019-2020, la s&eacute;ance de formation est remplac&eacute;e par une activit&eacute; fortement inspir&eacute;e d&rsquo;un jeu t&eacute;l&eacute;vis&eacute;. Dans des &eacute;tablissements tel que l&rsquo;INSA, l&rsquo;approche est encore diff&eacute;rente. Ce sont des travaux en groupe autour de la validation de l&rsquo;information et de la co-construction d&rsquo;outils qui sont privil&eacute;gi&eacute;s tout au long du cursus (Goetgheluck &amp; Loisy, 2017). Certaines BU (Saint-Etienne et Roanne, Sorbonne Paris Cit&eacute;) proposent des formations en ligne afin de s&rsquo;adresser &agrave; davantage d&rsquo;&eacute;tudiants et r&eacute;soudre les contraintes des cours en pr&eacute;sentiel engendr&eacute;es notamment par la massification (B&uuml;rgel &amp; Kohlmann, 2017). C&rsquo;est &eacute;galement le cas pour les plateformes &laquo;&nbsp;<i>Accrodoc&nbsp;</i>&raquo; de l&rsquo;Universit&eacute; Lumi&egrave;re Lyon 2 et &laquo;&nbsp;<i>What&rsquo;s Up Doc&nbsp;</i>&raquo; de l&rsquo;Universit&eacute; de la R&eacute;union. Si le num&eacute;rique r&eacute;sout certaines contraintes, il en g&eacute;n&egrave;re d&rsquo;autres. Les biblioth&eacute;caires doivent ainsi concevoir des contenus pour une mise en ligne, ce qui n&eacute;cessite des comp&eacute;tences didactiques et techniques. Lorsqu&rsquo;ils en sont d&eacute;pourvus, ils se rapprochent des services des usages du num&eacute;rique, des Directions ou Cellules TICE,&nbsp;des services universitaires de p&eacute;dagogie et des TICE.</p> <p>Quelles que soient les applications des r&eacute;f&eacute;rentiels choisies, les biblioth&eacute;caires testent des modalit&eacute;s susceptibles de capter l&rsquo;attention des &eacute;tudiants en s&eacute;ance de formation ou en ateliers et les inciter &agrave; am&eacute;liorer leurs pratiques documentaires. Ils tentent donc d&rsquo;appliquer&nbsp;des techniques de p&eacute;dagogies actives, ce qui implique un changement de positionnement. Le biblioth&eacute;caire devient en effet un animateur de s&eacute;ances interactives, dans lesquelles la participation, la co-construction, l&rsquo;apprentissage collectif par projet ou par probl&egrave;me sont privil&eacute;gi&eacute;s. L&rsquo;objectif est de rendre l&rsquo;&eacute;tudiant acteur de ses apprentissages par la d&eacute;couverte ou l&lsquo;exp&eacute;rience, par opposition avec les m&eacute;thodes transmissives dans lesquelles l&rsquo;apprenant est passif. Ces techniques d&eacute;coulent du mod&egrave;le d&rsquo;apprentissage exp&eacute;rientiel d&eacute;velopp&eacute; en 1984 par un th&eacute;oricien de l&rsquo;&eacute;ducation am&eacute;ricain D. A. Kolb (Chevrier &amp; Charbonneau, 2000). Tout ce qui favorise cet apprentissage par l&rsquo;exp&eacute;rience est donc d&eacute;clinable&nbsp;: &eacute;tudes de cas, jeux de simulation, jeux de r&ocirc;les&hellip; Les &eacute;tudiants ne se contentent pas de participer en r&eacute;pondant aux questions du formateur, ils apprennent de leur travail, en se focalisant sur les comp&eacute;tences et les connaissances mobilis&eacute;es dans l&rsquo;action, dans des mises en situations r&eacute;elles ou proches de la r&eacute;alit&eacute;. En &eacute;tant acteur de leur apprentissage, ils construisent ainsi par eux-m&ecirc;mes leurs savoirs. La formation peut &ecirc;tre co-active lorsqu&rsquo;il est propos&eacute; de r&eacute;soudre un probl&egrave;me en groupe. Les biblioth&eacute;caires ne sont pas les seuls concern&eacute;s par cette n&eacute;cessaire &eacute;volution des pratiques p&eacute;dagogiques. Au niveau de l&rsquo;enseignement sup&eacute;rieur, cette question est au c&oelig;ur des d&eacute;bats, le mod&egrave;le &laquo;&nbsp;traditionnel&nbsp;&raquo; du cours magistral ne correspondant plus aux attentes des publics (Martin &amp; Padula, 2018).</p> <p>Comment le biblioth&eacute;caire en BU peut-il accompagner l&rsquo;&eacute;tudiant internaute &agrave; devenir un usager d&eacute;complex&eacute; du poids symbolique que repr&eacute;sente la biblioth&egrave;que, et aguerri aux techniques de recherche ? Comment peut-il s&rsquo;approprier la symbolique de l&rsquo;exploration et l&rsquo;int&eacute;grer &agrave; l&rsquo;accompagnement et &agrave; la formation &agrave; la recherche d&rsquo;information dans les catalogues et portails documentaires ? De nouveaux mots circulent dans l&rsquo;environnement professionnel des biblioth&egrave;ques tels que &laquo;&nbsp;co-construction&nbsp;&raquo; ou &laquo;&nbsp;innovation&nbsp;&raquo;, ou encore &laquo;&nbsp;<i>design thinking</i>&nbsp;&raquo;, qui consiste &agrave; penser comme un designer concevant des espaces, interfaces ou services en tenant compte de leurs usages, et &laquo;&nbsp;exp&eacute;rience utilisateur&nbsp;&raquo;, ou&nbsp;<i>UX</i>&nbsp;pour&nbsp;<i>User eXperience</i>, qui sollicite les usagers d&rsquo;une biblioth&egrave;que pour recueillir ce qu&rsquo;ils ressentent en termes d&rsquo;espace, de services, d&rsquo;offre num&eacute;rique dans le but d&rsquo;apporter des am&eacute;liorations. L&rsquo;objectif de ces deux approches consiste &agrave; int&eacute;grer les usages des utilisateurs au processus de conception des lieux ou des services. Un autre concept se d&eacute;veloppe en biblioth&egrave;que et dans d&rsquo;autres institutions culturelles, avec une approche participative, celui des laboratoires avec des versions abr&eacute;g&eacute;es (lab ou labo), souvent accol&eacute;e &laquo;&nbsp;&agrave; une caract&eacute;risation quant &agrave; la nature du&nbsp;<i>lab&nbsp;</i>(<i>Fab Lab</i>,&nbsp;<i>Living Lab</i>,&nbsp;<i>digital humanities Lab</i>), &agrave; son rayonnement g&eacute;ographique (<i>ParisRegionLab</i>), &agrave; son rattachement institutionnel (<i>GoogleLab</i>,&nbsp;<i>enssibLab</i>) &raquo; (Blanpain, 2014, p. 10). La d&eacute;finition est complexe tant ses formes sont multiples. Le concept en tant que nouvelle fa&ccedil;on de cr&eacute;er et de partager des connaissances est r&eacute;solument tourn&eacute; vers la technologie et le num&eacute;rique, avec par exemple l&rsquo;utilisation d&rsquo;imprimante 3D dans les&nbsp;<i>Fab Labs</i>, de co-cr&eacute;ation num&eacute;rique dans les&nbsp;<i>Living Lab</i>, d&rsquo;exp&eacute;rimentations de p&eacute;dagogies innovantes dans les&nbsp;<i>Learning Labs</i>. Cependant, c&rsquo;est bien l&rsquo;humain qui prime dans ces espaces favorisant le partage et l&rsquo;exp&eacute;rimentation, la technologie n&rsquo;&eacute;tant qu&rsquo;un pr&eacute;texte pour se r&eacute;unir et cr&eacute;er des communaut&eacute;s d&rsquo;usagers. D&rsquo;autres mod&egrave;les bas&eacute;s sur ces principes peuvent donc &ecirc;tre invent&eacute;s, avec ou sans lien direct avec la technologie. En effet, dans le contexte pr&eacute;sent&eacute; ici, la dimension num&eacute;rique ne concerne que l&rsquo;interrogation des ressources diffus&eacute;es en ligne (catalogues, bases de donn&eacute;es et portail de contenus scientifiques).</p> <p>Il nous semble int&eacute;ressant de questionner ici, non pas la formation &agrave; la recherche documentaire telle qu&rsquo;elle est propos&eacute;e aujourd&rsquo;hui, qu&rsquo;elle soit en pr&eacute;sentiel ou &agrave; distance, et port&eacute;e par des p&eacute;dagogies transmissives ou actives. Nous nous int&eacute;ressons &agrave; d&rsquo;autres formes d&rsquo;activit&eacute;s, compl&eacute;mentaires aux formations, favorisant les pratiques informationnelles, en tant que &laquo;&nbsp;mani&egrave;re dont un ensemble de dispositifs, de sources formelles ou non, d&rsquo;outils, de comp&eacute;tences cognitives sont effectivement mobilis&eacute;s, par un individu ou un groupe d&rsquo;individus, dans les diff&eacute;rentes situations de production, de recherche, d&rsquo;organisation, de traitement, d&rsquo;usage, de partage et de communication de l&rsquo;information&nbsp;&raquo; (Chaudiron &amp; Ihadjadene, 2010). Notre r&eacute;flexion s&rsquo;inscrit pleinement dans la n&eacute;cessit&eacute; de diversifier les approches (Claud &amp; Micol, 2014) et de proposer des dispositifs permettant aux &eacute;tudiants de construire leurs propres pratiques informationnelles &agrave; travers des exp&eacute;riences d&rsquo;enqu&ecirc;te documentaire. N&rsquo;y a-t-il pas en effet une autre dimension &agrave; explorer,&nbsp;dans l&rsquo;application de la p&eacute;dagogie active par les biblioth&eacute;caires formateurs,&nbsp;qui tiendrait compte des contraintes &eacute;voqu&eacute;es plus haut, mais aussi des sp&eacute;cificit&eacute;s des &eacute;tudes sup&eacute;rieures et de la philosophie des&nbsp;<i>Learning Centers</i>&nbsp;et des&nbsp;<i>Fab Labs&nbsp;</i>? Les biblioth&eacute;caires ne pourraient-ils pas s&rsquo;appuyer sur leur expertise en tant que veilleurs, &eacute;claireurs de l&rsquo;information et facilitateurs quant &agrave; l&rsquo;acc&egrave;s aux ressources (Roche &amp; Saby, 2014) pour aller au-del&agrave; de la formation, pour proposer des activit&eacute;s qui s&rsquo;int&egrave;grent davantage dans l&rsquo;enseignement et la recherche, pour favoriser une construction individuelle et collective de l&rsquo;information&nbsp;? Ne pourraient-ils pas devenir en quelque sorte des&nbsp;inspirateurs informationnels&nbsp;? Au sein de ce mouvement national de r&eacute;novation et de renouvellement des formations et des accompagnements propos&eacute;s par les BU, nous avons ainsi saisi l&rsquo;occasion de confronter nos exp&eacute;riences de formatrice et les travaux que nous menons en SIC.</p> <p>L&rsquo;objectif que nous poursuivons n&rsquo;est pas tant de former &agrave; la soci&eacute;t&eacute; de l&rsquo;information ou &agrave; la maitrise des outils permettant de faire une recherche d&rsquo;information, que d&rsquo;exp&eacute;rimenter les sensations que procure l&rsquo;investigation documentaire. L&rsquo;approche qui consiste &agrave; atteindre un objectif, trouver des documents physiques ou num&eacute;riques qui contiennent des informations fiables, peut &ecirc;tre ludique si elle se traduit par une enqu&ecirc;te. Pour que cet apprentissage du &laquo;&nbsp;chercher pour apprendre&nbsp;&raquo; (Renier &amp; Guillaumin, 2017) soit efficace, il faut identifier un document (un objet ou un sujet) qui pr&eacute;sente un potentiel d&rsquo;enqu&ecirc;te et placer l&rsquo;apprenant en situation de lui poser des questions. De ces questions d&eacute;coulent des besoins d&rsquo;information qui sont satisfaits soit parce que le document lui-m&ecirc;me les contient, soit en allant chercher de l&rsquo;information dans d&rsquo;autres objets ou documents. Nos r&eacute;flexions portent ainsi sur des dispositifs permettant &agrave; l&rsquo;&eacute;tudiant de comprendre qu&rsquo;un document a plusieurs fonctions au-del&agrave; de la fonction principale que lui a attribu&eacute;e son auteur. Comme le souligne en effet J. Meyriat, &laquo;&nbsp;si un document peut ainsi avoir simultan&eacute;ment une fonction informative et d&rsquo;autres fonctions, il peut aussi avoir plusieurs fonctions informatives&nbsp;&raquo;&nbsp;(Meyriat, 1978). Cette exp&eacute;rience ne rel&egrave;ve pas des m&ecirc;mes principes que l&rsquo;exp&eacute;rience esth&eacute;tique et/ou culturelle qui op&egrave;re une rupture et g&eacute;n&egrave;re des r&eacute;actions &eacute;motionnelles et multi-sensorielles propres &agrave; chaque individu. Dans ce cas de figure, il ne s&rsquo;agit pas en effet de faire oublier son quotidien &agrave; un usager de la BU, mais au contraire de l&rsquo;amener &agrave; mieux appr&eacute;hender son quotidien d&rsquo;&eacute;tudiant gr&acirc;ce &agrave; cette exp&eacute;rience ludo-&eacute;ducative. Elle peut s&rsquo;apparenter cependant en partie &agrave; une exp&eacute;rience esth&eacute;tique si l&rsquo;objet ou le document sur lequel l&rsquo;enqu&ecirc;te est men&eacute;e porte des caract&eacute;ristiques li&eacute;es &agrave; l&rsquo;art ; c&rsquo;est le cas des partitions musicales, des documents audiovisuels, des cartes et des autres documents iconographiques. Cette exp&eacute;rience d&rsquo;apprentissage par l&rsquo;enqu&ecirc;te documentaire s&rsquo;appuie ainsi &agrave; la fois sur la th&eacute;orie du document de J. Meyriat mais aussi sur les codes de dispositifs existants.</p> <h2><a id="t4"></a>LA FABRIQUE DU DOCUMENT EN BU EN TANT QUE MODALITE D&rsquo;APPRENTISSAGE&nbsp;</h2> <p>Nous nous int&eacute;ressons ici aux projets qui d&eacute;coulent du concept d&rsquo;exp&eacute;rience propos&eacute;s dans les mus&eacute;es, biblioth&egrave;ques et lieux de culture. Ces exp&eacute;riences n&rsquo;ont pas forc&eacute;ment pour objectif l&rsquo;apprentissage de comp&eacute;tences mais elles encouragent et stimulent la participation des visiteurs dans leur appropriation des espaces, des objets et plus globalement de la connaissance. Ces projets nous inspirent dans la mesure o&ugrave; ils rejoignent la notion de document d&eacute;velopp&eacute;e par J. Meyriat dans laquelle le r&eacute;cepteur joue un r&ocirc;le central. Notre propos n&rsquo;est donc pas de r&eacute;fl&eacute;chir &agrave; des laboratoires comme celui de la BNF ou de l&rsquo;ENSSIB qui proposent des exp&eacute;riences &agrave; partir de terminaux rassembl&eacute;s dans un espace, mais plut&ocirc;t &agrave; une forme de laboratoires documentaires au sein desquels les usagers des biblioth&egrave;ques viennent vivre des exp&eacute;riences de fabrique de document.</p> <p>Nous avons men&eacute; en doctorat des recherches autour d&rsquo;une m&eacute;thode documentographique permettant d&rsquo;interroger les documents cartographiques, nourrie des m&eacute;thodes de commentaire et d&rsquo;analyse en histoire, histoire de l&rsquo;art, g&eacute;ographie, th&eacute;&acirc;trologie et s&eacute;miotique (Joubert, 2015). L&rsquo;application de cette m&eacute;thode sous la forme d&rsquo;enqu&ecirc;tes nous a permis de r&eacute;v&eacute;ler les valeurs informatives des cartes&nbsp;(scientifiques, historiques, artistiques, esth&eacute;tiques, sociologiques, &eacute;conomiques, politiques)&nbsp;(Joubert, 2018a, 2017, 2015), gr&acirc;ce &agrave; l&rsquo;exploration de l&rsquo;auteur, de l&rsquo;&eacute;diteur, du contexte de fabrication, de la m&eacute;thode cartographique employ&eacute;e&hellip;.&nbsp;La documentographie a en effet pour objectif l&rsquo;exploitation informative d&rsquo;un objet ou d&rsquo;un document (Meyriat, 1981b), avec pour principes d&rsquo;observer leurs caract&eacute;ristiques visibles et de rep&eacute;rer les &eacute;l&eacute;ments signifiants&nbsp;(sources, sujet trait&eacute;, contexte intellectuel). Dans cette qu&ecirc;te &agrave; la fois &eacute;num&eacute;rative et descriptive, il est n&eacute;cessaire de poser des questions afin d&rsquo;obtenir des informations et la m&eacute;thode &eacute;labor&eacute;e accompagne cette d&eacute;marche gr&acirc;ce &agrave; des pistes d&rsquo;investigation issues de disciplines diff&eacute;rentes. Comme le pr&eacute;cise J. Meyriat, l&rsquo;&laquo;&nbsp;analyse documentaire qui part du document per&ccedil;u, doit essayer [...] de retrouver aussi compl&egrave;tement que possible dans le document toute l&rsquo;information qu&rsquo;il contient explicitement&nbsp;; de reconnaitre l&rsquo;information compl&eacute;mentaire (implicite au niveau du document) que l&rsquo;&eacute;metteur d&eacute;tenait, mais n&rsquo;a pas su (ou pas pu &ndash; ou m&ecirc;me pas voulu [&hellip;]) inscrire sur le document&nbsp;&raquo; (Meyriat, 1978). Lors du questionnement, il s&rsquo;agit &eacute;galement de discerner si des &eacute;l&eacute;ments de r&eacute;ponse manquent sur l&rsquo;objet ou le document interrog&eacute;. S&rsquo;il ne contient pas l&rsquo;information n&eacute;cessaire, il faut la chercher ailleurs, en confrontant le document interrog&eacute; avec d&rsquo;autres. Comme le souligne l&rsquo;historien I. Jablonka, d&rsquo;une part, &laquo;&nbsp;il n&rsquo;y a pas de &laquo;&nbsp;pass&eacute;&nbsp;&raquo; en soi, des faits &agrave; d&eacute;couvrir. Il n&rsquo;y a que des probl&egrave;mes, c&rsquo;est-&agrave;-dire des questions pos&eacute;es aux traces - objets, documents, t&eacute;moins &ndash; qui ont surnag&eacute;&nbsp;&raquo; et, d&rsquo;autre part, &laquo;&nbsp;la question enclenche le raisonnement, commande l&rsquo;enqu&ecirc;te documentaire&nbsp;&raquo; (Jablonka, 2014, p. 158). La m&eacute;thode &eacute;labor&eacute;e en 2015 se pr&eacute;sente donc sous la forme d&rsquo;une enqu&ecirc;te qui &laquo;&nbsp;se d&eacute;compose en trois &eacute;tapes, descriptive (mat&eacute;rialit&eacute; de l&rsquo;image, &eacute;l&eacute;ments visibles textuels et iconiques), contextuelle (contextes de cr&eacute;ation, de diffusion, de r&eacute;ception) et interpr&eacute;tative&nbsp;&raquo; (Joubert, 2018b). De ce cheminement, il est possible d&rsquo;exploiter des &eacute;l&eacute;ments utiles pour imaginer des activit&eacute;s autour de la recherche documentaire destin&eacute;es aux &eacute;tudiants de licence en sciences humaines.</p> <p>La finalit&eacute; de la m&eacute;thode documentographique n&rsquo;est certes pas la formation documentaire des &eacute;tudiants. Son exploitation consiste &agrave; caract&eacute;riser un document &agrave; travers l&rsquo;identification de sa structure mat&eacute;rielle, de ses origines, de ses conditions de&nbsp;production et de diffusion. Ainsi, ce qui nous int&eacute;resse dans l&rsquo;analyse du document carte du point de vue des SIC, c&rsquo;est d&rsquo;identifier ses valeurs informatives et d&rsquo;&eacute;tudier de quelles mani&egrave;res elles prennent forme&nbsp;: comment le langage g&eacute;ographique les transmet-il au r&eacute;cepteur et quel processus cognitif l&rsquo;usager de la carte met-il en &oelig;uvre pour y acc&eacute;der. Nous nous attachons donc &agrave; observer les valeurs contenues dans la carte qui favorisent &laquo;&nbsp;l&rsquo;appropriation, le d&eacute;codage, le raisonnement, l&rsquo;interaction avec d&rsquo;autres &eacute;l&eacute;ments de connaissance&nbsp;&raquo; (Joubert, 2015, p. 342). Mais du cadre th&eacute;orique dans lequel nous situons nos recherches, nous pouvons transposer quelques-uns des principes, notamment celui du r&ocirc;le fondamental jou&eacute; par l&rsquo;utilisateur. C&rsquo;est lui qui attribue une valeur informationnelle &agrave; un document lorsqu&rsquo;il le re&ccedil;oit et l&rsquo;interpr&egrave;te (Courbi&egrave;res, 2008), c&rsquo;est lui qui attribue une signification au message (Meyriat, 1978). Ainsi, non seulement le document n&rsquo;existe pas tant qu&rsquo;il n&rsquo;y a pas de r&eacute;cepteur, d&rsquo;interrogateur (Marrou, 1954 ; Bloch, 1977), mais celui qui interpr&egrave;te &laquo;&nbsp;devient le coauteur du message per&ccedil;u&nbsp;&raquo; (Chante, 2010, p. 79).&nbsp;Dans cette th&eacute;orie du document, deux phases se distinguent, celle de la production et celle des r&eacute;ceptions puisque chaque objet porteur d&rsquo;informations peut donner lieu &agrave; la fabrication de multiples documents. C&rsquo;est pourquoi le document n&rsquo;est pas un donn&eacute; &laquo;&nbsp;mais le produit d&rsquo;une volont&eacute;, celle d&rsquo;informer ou de s&rsquo;informer&nbsp;&raquo; (Meyriat, 1981a, p. 147).</p> <p>Cette volont&eacute; implique de prendre la posture d&rsquo;un enqu&ecirc;teur documentaire. Cette expression est utilis&eacute;e dans le langage des biblioth&egrave;ques, archives et mus&eacute;es et correspond &agrave; une op&eacute;ration de v&eacute;rification de la pr&eacute;sence de documents ou d&rsquo;&oelig;uvres. Elle peut &eacute;galement prendre la forme d&rsquo;une investigation archivistique pour reconstituer des cheminements, localiser des d&eacute;positaires, identifier des &oelig;uvres (Lintz, 2014), ce qui permet dans les mus&eacute;es de constituer des dossiers d&rsquo;&oelig;uvres et dans les biblioth&egrave;ques des registres d&rsquo;inventaire. Pour notre part, nous utilisons cette expression dans une approche relevant de la documentographie, en mettant le r&eacute;cepteur au c&oelig;ur de nos r&eacute;flexions. Dans l&rsquo;approche que nous d&eacute;veloppons ici, c&rsquo;est en effet l&rsquo;&eacute;tudiant que nous projetons dans ce r&ocirc;le d&rsquo;enqu&ecirc;teur. En quoi consiste concr&egrave;tement ce dispositif d&rsquo;enqu&ecirc;te documentaire qui peut &ecirc;tre propos&eacute; en BU aux &eacute;tudiants de licence&nbsp;? Le terme &laquo;&nbsp;enqu&ecirc;te&nbsp;&raquo;, dont l&rsquo;&eacute;tymologie remonte environ &agrave; 1170, renvoie &agrave; la notion de recherche. Son acception juridique est li&eacute;e &agrave; une &laquo;&nbsp;recherche syst&eacute;matique de la v&eacute;rit&eacute; par l&rsquo;interrogation de t&eacute;moins et la r&eacute;union d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments d&rsquo;information&nbsp;&raquo; (CNRTL) pour reconstituer l&rsquo;enchainement des faits. L&rsquo;enqu&ecirc;te se pr&eacute;sente donc comme une &eacute;nigme ou un probl&egrave;me &agrave; r&eacute;soudre. Cette caract&eacute;risation du r&ocirc;le donn&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;tudiant ou &agrave; un groupe d&rsquo;&eacute;tudiant rejoint l&rsquo;approche qui sous-tend les initiatives men&eacute;es en biblioth&egrave;que notamment dans les&nbsp;<i>Fab Labs</i>&nbsp;mais s&rsquo;inspire &eacute;galement&nbsp;des&nbsp;<i>Escape Game</i>. Il s&rsquo;agit de s&rsquo;appuyer &agrave; la fois sur les principes de la p&eacute;dagogie active qui attribuent &agrave; l&rsquo;apprenant le r&ocirc;le d&rsquo;acteur de son apprentissage, et sur les m&eacute;thodes par l&rsquo;exp&eacute;rience qui favorisent l&rsquo;action d&rsquo;apprendre en faisant, tout en insufflant un esprit ludique.</p> <p>Le concept consiste &agrave; mettre l&rsquo;&eacute;tudiant en pr&eacute;sence d&rsquo;un document qu&rsquo;il ne connait pas et de lui demander de remplir une mission documentaire, par exemple rep&eacute;rer l&rsquo;auteur et mener une enqu&ecirc;te auctoriale. Le sc&eacute;nario de l&rsquo;atelier peut ainsi &ecirc;tre pos&eacute;&nbsp;: &laquo;&nbsp;Quel est le contexte de fabrication ou quel est l&rsquo;auteur de cette carte ? Venez r&eacute;soudre en &eacute;quipe cette &eacute;nigme en biblioth&egrave;que ou participez &agrave; cette enqu&ecirc;te en groupe &agrave; la biblioth&egrave;que&nbsp;&raquo;. La mission doit &ecirc;tre remplie au sein de la biblioth&egrave;que et des r&egrave;gles pr&eacute;cises sont pos&eacute;es comme dans tout jeu. Des informations fiables sont exig&eacute;es, et des restrictions sur les types de documents peuvent &ecirc;tre impos&eacute;es (documents issus d&rsquo;archives ou de sites institutionnels, documents scientifiques).&nbsp;Cette mise en situation doit permettre &agrave; l&rsquo;&eacute;tudiant de reconnaitre ou d&rsquo;identifier un besoin d&rsquo;information pour accomplir sa mission, en d&eacute;finir la nature et l&rsquo;&eacute;tendue, d&eacute;terminer son sujet de recherche ainsi que l&rsquo;approche pour l&rsquo;explorer, et rechercher les informations utiles et pertinentes sur le sujet, des items que l&rsquo;on trouve notamment dans le processus de recherche d&rsquo;information de C. Khulthau (1993) pr&eacute;sent&eacute; parmi d&rsquo;autres mod&egrave;les par T. Karsenti, G. Dumouchel et V. Komis (2014), ainsi que dans le r&eacute;f&eacute;rentiel de l&rsquo;ADBU (2012). Ils correspondent &eacute;galement &agrave; un des principes du r&eacute;f&eacute;rentiel de l&rsquo;<i>Association of College &amp; Research Libraries</i>&nbsp;(ACRL) : &laquo;&nbsp;la recherche savante est une d&eacute;marche it&eacute;rative qui exige de poser des questions d&rsquo;une complexit&eacute; croissante ou inexplor&eacute;e. Les r&eacute;ponses &agrave; ces questions g&eacute;n&egrave;rent de nouvelles questions ou d&rsquo;autres pistes d&rsquo;investigation&nbsp;&raquo; (Promotion du D&eacute;veloppement des Comp&eacute;tences Informationnelles, 2016, p. 14).</p> <p>Nous avons &eacute;voqu&eacute; le poids symbolique des biblioth&egrave;ques et par extension des modalit&eacute;s de formation documentaire. Face au manque d&rsquo;attention des &eacute;tudiants et &agrave; l&rsquo;&eacute;chec des transmissions traditionnelles, il est tentant de simplifier la complexit&eacute; effective et n&eacute;cessaire de la recherche documentaire, mais ce serait perdre de vue tout l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t d&rsquo;une d&eacute;marche d&rsquo;investigation et d&rsquo;&eacute;valuation informationnelles. Cette modalit&eacute; d&rsquo;apprentissage par l&rsquo;exp&eacute;rience qu&rsquo;est l&rsquo;enqu&ecirc;te documentaire ne permet pas seulement de comprendre comment chercher mais aussi pourquoi chercher. Par ailleurs, elle ne se focalise pas sur l&rsquo;interrogation d&rsquo;outils mais sur l&rsquo;interrogation d&rsquo;objets ou de documents qui sont autant de traces &laquo;&nbsp;disponibles pour une lecture, c&rsquo;est-&agrave;-dire pour une exploration libre de toute contrainte &eacute;v&eacute;nementielle ou chronologique, en fonction du projet et de la strat&eacute;gie destin&eacute;e &agrave; le r&eacute;aliser&nbsp;&raquo; (Escarpit, 1976, p.&nbsp;57).</p> <p>Par ailleurs, la vocation du dispositif que nous &eacute;voquons ici est de modifier, ou du moins de favoriser, la m&eacute;diation des savoirs. Il met en effet l&rsquo;&eacute;tudiant en situation de recherche documentaire par le biais d&rsquo;une enqu&ecirc;te &agrave; mener sur un objet ou un document, mais &eacute;galement en position d&rsquo;acteur&nbsp;: il peut ainsi agir sur le sc&eacute;nario qui lui est propos&eacute;, le d&eacute;rouler, le moduler, le fa&ccedil;onner, l&rsquo;am&eacute;nager, le d&eacute;tourner, lui donner une autre dimension. Il peut se &laquo;&nbsp;prendre au jeu&nbsp;&raquo; et ouvrir des perspectives informationnelles, gr&acirc;ce &agrave; cette complexit&eacute; croissante soulev&eacute;e par le r&eacute;f&eacute;rentiel de l&rsquo;ACRL, que l&rsquo;investigation induit et que le biblioth&eacute;caire n&rsquo;avait pas forc&eacute;ment envisag&eacute;es. C&rsquo;est la raison pour laquelle nous utilisons le terme &laquo;&nbsp;fabrique&nbsp;&raquo; dont les termes latins associ&eacute;s, &laquo;&nbsp;<i>f&atilde;brēc&atilde;cĩo&nbsp;&raquo;</i>&nbsp;et &laquo;&nbsp;<i>f&atilde;brĩca&nbsp;&raquo;,&nbsp;</i>contiennent dans leur d&eacute;finition le mot construction : m&eacute;tier d&rsquo;artisan, action de travailler habilement, artistement, action de confectionner, de fa&ccedil;onner, construire avec art (Gaffiot, 1934, p. 645). L&rsquo;approche dans laquelle nous inscrivons notre dispositif est en effet constructiviste dans la mesure o&ugrave; &laquo;&nbsp;les apprenants cr&eacute;ent ou construisent leur propre r&eacute;alit&eacute; &agrave; travers des t&acirc;ches d&rsquo;apprentissage impliquant des ressources informationnelles. L&rsquo;accent est donc mis non pas sur l&rsquo;enseignement de connaissances ou d&rsquo;habilet&eacute;s li&eacute;es aux comp&eacute;tences informationnelles, mais bien sur la cr&eacute;ation de t&acirc;ches d&rsquo;apprentissage qui encourageront les &eacute;tudiants &agrave; interpr&eacute;ter et &agrave; comprendre des id&eacute;es et des pratiques &agrave; partir des ressources informationnelles mises &agrave; leur disposition&nbsp;&raquo; (Karsenti, Dumouchel &amp; Komis, 2014, p. 23). La d&eacute;marche de recherche documentaire prend ainsi davantage de sens parce qu&rsquo;elle est plus pr&eacute;sent&eacute;e comme une solution pour r&eacute;soudre une &eacute;nigme qu&rsquo;une r&egrave;gle &agrave; appliquer en fonction d&rsquo;un sujet sans mise en pratique concr&egrave;te et pertinente. La recherche documentaire est ainsi envisag&eacute;e comme un jeu intellectuel pour lequel il faut &ecirc;tre rigoureux dans sa d&eacute;marche documentaire pour r&eacute;pondre &agrave; la mission informationnelle, sans perdre de vue que pour chercher de l&rsquo;information, il faut une impulsion et une aspiration pour la trouver.</p> <p>En quoi ce dispositif est-il sensible ? Trouver des informations qui r&eacute;pondent &agrave; une question peut donner lieu &agrave; un sentiment de satisfaction. L&rsquo;&eacute;tudiant doit relever un d&eacute;fi intellectuel qui peut lui permettre d&rsquo;&eacute;prouver la sensation de &laquo;&nbsp;trouvaille documentaire&nbsp;&raquo;, dans le sens de d&eacute;couverte par un effort de l&rsquo;esprit (CNRTL), un peu comme si elle &eacute;tait un tr&eacute;sor que l&rsquo;on d&eacute;nichait. Les d&eacute;finitions des termes &laquo;&nbsp;d&eacute;nicher&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;trouver&nbsp;&raquo; renvoient d&lsquo;ailleurs &agrave; cette dimension de d&eacute;couverte&nbsp;: d&eacute;couvrir &agrave; force de recherches l&#39;endroit o&ugrave; se cache une personne ou une chose, d&eacute;couvrir pour son usage une personne ou une chose bien cach&eacute;e, et de ce fait difficile &agrave; trouver (CNRTL) et &agrave; des actions telles que d&eacute;celer, reconna&icirc;tre en usant de moyens d&#39;investigation, d&eacute;couvrir quelque chose, quelqu&#39;un que l&#39;on ne cherchait pas (CNRTL). Les actions de d&eacute;nicher et trouver correspondent ainsi &agrave; sortir d&rsquo;une niche l&rsquo;information qui &eacute;claire, r&eacute;v&egrave;le, contextualise, d&eacute;voile&hellip; et parfois conduit &agrave; ouvrir de nouvelles perspectives, ou &eacute;tonne parce qu&rsquo;on ne s&rsquo;attend pas &agrave; trouver cette information-l&agrave;.&nbsp;C&rsquo;est mettre &agrave; jour, comme un arch&eacute;ologue, une information enfouie dans le flux et le flot informationnels. Vivre une exp&eacute;rience informationnelle consiste &agrave; extraire les donn&eacute;es qui r&eacute;pondent &agrave; une question avec toutes les surprises et les d&eacute;couvertes inh&eacute;rentes &agrave; une recherche. Si l&rsquo;on connait la question, on ne connait pas les r&eacute;ponses et certaines sont parfois vectrices de satisfactions inattendues. En cela l&rsquo;enqu&ecirc;te doit aussi favoriser ou susciter la multiplicit&eacute; des usages des ressources. Qu&rsquo;est-ce qu&rsquo;une exp&eacute;rience informationnelle&nbsp;? Quelles comp&eacute;tences l&rsquo;&eacute;tudiant valide-t-il gr&acirc;ce &agrave; cette activit&eacute; d&rsquo;enqu&ecirc;te documentaire ? Il n&rsquo;y a pas que les r&eacute;ponses &agrave; l&rsquo;&eacute;nigme qui comptent, mais &eacute;galement la d&eacute;marche et l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de croiser les sources et de composer ensemble un dossier documentaire.&nbsp;R&eacute;aliser cette enqu&ecirc;te en groupe est &eacute;galement un moyen de mettre en commun des d&eacute;marches, des raisonnements et des crit&egrave;res de s&eacute;lection de l&rsquo;information.</p> <p>Nous pr&eacute;voyons d&rsquo;exp&eacute;rimenter cette enqu&ecirc;te documentaire, qui conduit &agrave; une fabrique du document, &agrave; la rentr&eacute;e de 2019-2020 aupr&egrave;s d&rsquo;&eacute;tudiants soit volontaires soit identifi&eacute;s par des enseignants avec qui nous travaillons autour de la formation documentaire, issus de disciplines diff&eacute;rentes. Il s&rsquo;agit en effet dans un premier temps de d&eacute;-corr&eacute;ler ces ateliers des formations propos&eacute;es en premi&egrave;re ann&eacute;e de licence dans le double objectif de les tester et de les &eacute;valuer. Par ailleurs, avant d&rsquo;inclure une telle activit&eacute; innovante au dispositif de formation existant, il est important de v&eacute;rifier sa faisabilit&eacute; p&eacute;dagogique et logistique. Nous envisageons de pr&eacute;voir diff&eacute;rents sc&eacute;narios en termes de publics, de niveaux d&rsquo;&eacute;tudes et d&rsquo;objectifs adapt&eacute;s en fonction du cursus (r&egrave;gles et exigences diff&eacute;rentes pour les licences 1, 2 ou 3), de taille de groupe, de nombre d&rsquo;heures, de m&eacute;thode d&rsquo;&eacute;valuation (en amont et en aval, sous forme d&rsquo;enqu&ecirc;te et d&rsquo;entretiens), de livrables produits par les &eacute;tudiants eux-m&ecirc;mes (fiche de suivi de l&rsquo;enqu&ecirc;te et rapport de fin d&rsquo;investigation), de collecte et de diffusion des r&eacute;sultats (en appliquant les principes de partager, documenter, enrichir des donn&eacute;es gr&acirc;ce &agrave; des codes QR, &agrave; la r&eacute;alit&eacute; augment&eacute;e ou encore &agrave; une Bibliobox). Cette dimension de la mise en commun nous semble capitale.&nbsp;Pour arriver &agrave; faire comprendre pourquoi chercher de l&rsquo;information, il faut que l&rsquo;&eacute;nigme soit pos&eacute;e de telle fa&ccedil;on que les &eacute;tudiants aient la conviction de compl&eacute;ter le document. Cette &eacute;tape doit donc servir &agrave; d&rsquo;autres &eacute;tudiants &agrave; titre d&rsquo;exemple ou d&rsquo;illustration de plus-value documentaire. Enfin, il nous faut &eacute;galement exp&eacute;rimenter cette fabrique documentaire afin de pr&eacute;parer le transfert de comp&eacute;tences aupr&egrave;s de nos coll&egrave;gues.</p> <p>D&rsquo;autre part, la mise en &oelig;uvre de ce dispositif d&eacute;passe l&rsquo;objectif de r&eacute;novation ou de r&eacute;flexions sur des alternatives aux p&eacute;dagogies classiques dans les formations documentaires en licence. Il s&rsquo;agit aussi de tester des dispositifs de m&eacute;diation des documents cartographiques qui rel&egrave;vent &agrave; l&rsquo;UT2J d&rsquo;un patrimoine universitaire documentaire, consid&eacute;rant que la&nbsp;carte est un document visuel et textuel qui contient beaucoup d&rsquo;informations de natures diff&eacute;rentes, de mani&egrave;re synth&eacute;tique gr&acirc;ce au langage cartographique, et qui peut &ecirc;tre questionn&eacute;e m&ecirc;me sans connaissances en g&eacute;ographie. Il s&rsquo;agit donc d&rsquo;analyser, &agrave; travers des investigations men&eacute;es sur ces visualisations de territoires et/ou de donn&eacute;es associ&eacute;es, comment poser des questions &agrave; un objet ou &agrave; un document dont on n&rsquo;est pas sp&eacute;cialiste et &agrave; quoi sert le questionnement pluridisciplinaire. Nous n&rsquo;excluons donc pas de mettre en &oelig;uvre des fabriques de document en dehors des cursus &agrave; la fois pour d&eacute;velopper des usages diff&eacute;rents des BU bas&eacute;s sur le plaisir de chercher et de trouver en groupe, au m&ecirc;me titre qu&rsquo;un atelier cr&eacute;atif, mais aussi d&rsquo;amener les &eacute;tudiants &agrave; documenter des objets patrimoniaux universitaires. Cette contribution documentaire participative peut ainsi &ecirc;tre un moyen de les placer en position de co-construire leur biblioth&egrave;que. Il y a ainsi plusieurs objectifs derri&egrave;re le &laquo;&nbsp;DocuFab&nbsp;&raquo;&nbsp;: la m&eacute;diation documentaire d&rsquo;un document jug&eacute; fascinant et en m&ecirc;me temps difficilement appropriable, la transmission de comp&eacute;tences informationnelles par immersion dans une mise en situation d&rsquo;investigation documentaire, l&rsquo;innovation en proposant une m&eacute;thode qui favorise le positionnement de l&rsquo;utilisateur qui n&rsquo;est pas un r&eacute;cepteur passif mais actif, mais aussi en toile de fond la sensibilisation aux usages des ressources &eacute;lectroniques acad&eacute;miques.&nbsp;Autant d&rsquo;approches diff&eacute;rentes du document et de l&rsquo;information ainsi que des r&ocirc;les de m&eacute;diateur, de facilitateur et d&rsquo;inspirateur qui traversent le biblioth&eacute;caire, et autant de param&egrave;tres qu&rsquo;il nous faut &eacute;tudier scientifiquement avant d&rsquo;envisager des applications professionnelles int&eacute;gr&eacute;es ou pas aux cursus.</p> <h2><a id="t5"></a>CONCLUSION</h2> <p>Pour que la biblioth&egrave;que reste ou devienne un espace social sans n&eacute;gliger ses collections et son statut de lieu de savoirs (Jacob, 2007), les biblioth&eacute;caires doivent proposer des moments, des ambiances et des modalit&eacute;s propices &agrave; l&rsquo;apprentissage. Des activit&eacute;s sont mises en &oelig;uvre pour placer l&rsquo;utilisateur au c&oelig;ur de l&rsquo;innovation. Il s&rsquo;agit donc de s&rsquo;en inspirer pour placer l&rsquo;utilisateur au c&oelig;ur de la recherche documentaire en lui faisant fabriquer un document, et ainsi lui faire prendre conscience de la double posture de r&eacute;cepteur et de coauteur. Ce ne sont plus les outils, catalogues et portails documentaires, et les fa&ccedil;ons de les interroger, qui tiennent une place centrale, mais bien l&rsquo;usager face &agrave; un objet, un document, et par extension, une notion ou un sujet, qu&rsquo;il questionne. Cette approche a plusieurs atouts&nbsp;: elle permet &agrave; l&rsquo;&eacute;tudiant d&rsquo;apprendre en pratiquant, de comprendre l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de chercher des informations et de les &eacute;valuer, et de ne pas &ecirc;tre un simple consommateur d&rsquo;outils, que ce soient les moteurs g&eacute;n&eacute;ralistes ou les catalogues de biblioth&egrave;que. En le pla&ccedil;ant dans un environnement contraint, &agrave; savoir la biblioth&egrave;que mais aussi l&rsquo;&eacute;nigme &agrave; r&eacute;soudre et les restrictions documentaires impos&eacute;es, l&rsquo;&eacute;tudiant est ainsi confront&eacute; &agrave; la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;organiser sa recherche, reprenant les &eacute;tapes de la d&eacute;marche de recherche documentaire. Si le d&eacute;fi est distribu&eacute; simultan&eacute;ment &agrave; plusieurs groupes, il peut y avoir une motivation suppl&eacute;mentaire pour mener &agrave; bien la mission. Les biblioth&eacute;caires sortent ainsi d&rsquo;un discours destin&eacute; &agrave; convaincre l&rsquo;&eacute;tudiant quant &agrave; l&rsquo;adoption de bonnes pratiques documentaires (d&eacute;finir son p&eacute;rim&egrave;tre de recherche, utiliser la recherche avanc&eacute;e, poser des requ&ecirc;tes, privil&eacute;gier les ressources acad&eacute;miques, &eacute;valuer l&rsquo;information selon des crit&egrave;res scientifiques) et s&rsquo;appuient sur l&rsquo;exp&eacute;rimentation guid&eacute;e de bonnes pratiques. Ainsi, les objectifs d&rsquo;un &laquo;&nbsp;DocuFab&nbsp;&raquo; ne sont pas de r&eacute;pondre aux questions &laquo;&nbsp;comment doit-on interroger un catalogue&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;dans quel but doit-on l&rsquo;interroger&nbsp;&raquo;. L&rsquo;acte d&rsquo;interrogation se concentre sur le document permettant de montrer ce qui va &ecirc;tre r&eacute;v&eacute;l&eacute; par lui en l&rsquo;associant &agrave; une recherche d&rsquo;information qui prend alors tout son sens.</p> <h2><a id="t6"></a>BIBLIOGRAPHIE</h2> <p>ADBU (2012).&nbsp;<i>R&eacute;f&eacute;rentiel des comp&eacute;tences informationnelles</i>. Paris&nbsp;: ADBU.</p> <p>ADBU (2011).&nbsp;<i>Enqu&ecirc;te sur les projets de biblioth&egrave;ques et de Learning Centres</i>. Paris&nbsp;: Cabinet Six et Dix.</p> <p>Barthet, E., Church, A. et Dailland, F. (2006).&nbsp;<i>Le lien discipline et formation &agrave; la ma&icirc;trise de l&#39;information (l&#39;exemple de la m&eacute;decine)</i>. (M&eacute;moire de recherche de Conservateur des Biblioth&egrave;ques). ENSSIB.</p> <p>Bertrand, A.-M. (coord.) (2011).&nbsp;<em>Horizon 2019&nbsp;: biblioth&egrave;ques en prospective.</em>&nbsp;(Nouvelle &eacute;dition). 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L&rsquo;&eacute;crit et le document.&nbsp;<i>Sch&eacute;ma et sch&eacute;matisation</i>, n&deg;14.&nbsp;[repris dans] Couzinet, V. (dir.) 2001.&nbsp;<i>Jean Meyriat, th&eacute;oricien et praticien de l&rsquo;information-documentation</i>. Paris&nbsp;: ADBS &eacute;ditions, 143-159.</p> <p>Meyriat, J. (1978). De l&rsquo;&eacute;crit &agrave; l&rsquo;information&nbsp;: la notion de document et la m&eacute;thodologie de l&rsquo;analyse de document. (<i>Inforcom 78</i>, Compi&egrave;gne, Paris&nbsp;: 1er Congr&egrave;s de la SFSIC).&nbsp;[repris dans] Couzinet, V. (dir.) 2001.&nbsp;<i>Jean Meyriat, th&eacute;oricien et praticien de l&rsquo;information-documentation</i>. Paris&nbsp;: ADBS &eacute;ditions, 113-124.</p> <p>Micheau, B. et Despr&eacute;s-Lonnet, M. (2018). Habiter un lieu de savoir : vivre et faire vivre une biblioth&egrave;que universitaire &agrave; l&rsquo;&egrave;re de la documentation num&eacute;rique. In&nbsp;: Chaudiron S., Tardy C. et Jacquemin B. (dir.).&nbsp;<i>M&eacute;diations des savoirs : la m&eacute;moire dans la construction documentaire</i>. (Actes du 4&egrave;me colloque scientifique international du R&eacute;seau MUSSI). Villeneuve d&rsquo;Ascq : Universit&eacute; de Lille. Rep&eacute;r&eacute; &agrave;&nbsp;<a href="https://mussi2018.sciencesconf.org/data/43_FR.pdf">https://mussi2018.sciencesconf.org/data/43_FR.pdf</a></p> <p>Michelot, F. et Poellhuber, B. (2019). Regards sur l&#39;originalit&eacute; du corpus francophone de r&eacute;f&eacute;rentiels de comp&eacute;tence informationnelle : un essai d&#39;analyse textuelle des tendances. (Colloque international&nbsp;<em>&Eacute;ducation 4.1 ! Distances, m&eacute;diations des savoirs et des formations. 17 et 18 janvier 2019, CNED, Poitiers). Rep&eacute;r&eacute; &agrave;&nbsp;<a href="https://education4-1.sciencesconf.org/browse/author?authorid=621031">https://education4-1.sciencesconf.org/browse/author?authorid=621031</a>,339928</em></p> <p>Minist&egrave;re de l&rsquo;&Eacute;ducation nationale, de l&rsquo;Enseignement Sup&eacute;rieur et de la Recherche, (2015).&nbsp;<i>R&eacute;f&eacute;rentiels de comp&eacute;tences des mentions de licence</i>. Paris&nbsp;: MEESR. Rep&eacute;r&eacute; &agrave;&nbsp;<a href="http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/Formations_et_diplomes/00/1/Referentiels_de_competences_licence_formatMESR_2014_12_29_ssblancs_380001.pdf">http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/Formations_et_diplomes/00/1/Referentiels_de_competences_licence_formatMESR_2014_12_29_ssblancs_380001.pdf</a></p> <p>Minist&egrave;re de l&rsquo;Enseignement Sup&eacute;rieur et de la Recherche, (2012).&nbsp;<i>R&eacute;f&eacute;rentiels de comp&eacute;tences en licence</i>. Paris&nbsp;: MESR. Rep&eacute;r&eacute; &agrave;&nbsp;<a href="http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/Plan_licence/61/4/referentiel_227614.pdf">http://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/Plan_licence/61/4/referentiel_227614.pdf</a></p> <p>Minist&egrave;re de l&rsquo;Enseignement Sup&eacute;rieur et de la Recherche et Minist&egrave;re de la Culture et de la Communication, (2011). D&eacute;cret n&deg; 2011-996 du 23 ao&ucirc;t 2011 relatif aux biblioth&egrave;ques et autres structures de documentation des &eacute;tablissements d&#39;enseignement sup&eacute;rieur cr&eacute;&eacute;es sous forme de services communs. Rep&eacute;r&eacute; &agrave;&nbsp;<a href="https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000024497856&amp;dateTexte=&amp;categorieLien=id">https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000024497856&amp;dateTexte=&amp;categorieLien=id</a></p> <p>Minist&egrave;re de l&rsquo;&Eacute;ducation nationale<em>,&nbsp;</em>(1997).<em>&nbsp;</em>Arr&ecirc;t&eacute; du 30 avril 1997 relatif au dipl&ocirc;me d&#39;&eacute;tudes universitaires g&eacute;n&eacute;rales Sciences et technologies et aux licences et ma&icirc;trises du secteur Sciences et technologies ; Arr&ecirc;t&eacute; du 30 avril 1997 relatif au dipl&ocirc;me d&#39;&eacute;tudes universitaires g&eacute;n&eacute;rales Sciences humaines et sociales, aux licences et aux ma&icirc;trises du secteur Sciences humaines et sociales. Rep&eacute;r&eacute; &agrave;&nbsp;<a href="https://www.legifrance.gouv.fr/">https://www.legifrance.gouv.fr/</a></p> <p>Martin, P. et&nbsp;Padula, P. (2018). 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(2013), Pratiques de recherche documentaire et r&eacute;ussite universitaire des &eacute;tudiants de premi&egrave;re ann&eacute;e.&nbsp;<em>Carrefours de l&rsquo;&eacute;ducation</em>, n&deg; 35, 197-215.</p> <p>Promotion du D&eacute;veloppement des Comp&eacute;tences Informationnelles (2016).&nbsp;<i>R&eacute;f&eacute;rentiel de comp&eacute;tences informationnelles en enseignement sup&eacute;rieur</i>. (Traduction fran&ccedil;aise). ACRL (2015).&nbsp;<i>Framework for Information Literacy for Higher Education de l&rsquo;Association of College &amp; Research Libraries</i>. Chicago. Rep&eacute;r&eacute; &agrave;&nbsp;<a href="http://ptc.uquebec.ca/pdci/referentiel-de-competences-informationnelles-en-enseignement-superieur">http://ptc.uquebec.ca/pdci/referentiel-de-competences-informationnelles-en-enseignement-superieur</a></p> <p>Renier, S. et Guillaumin, C. 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