<p>Les biblioth&egrave;ques et mus&eacute;es, lieux de savoirs (Jacob, 2007) font se c&ocirc;toyer des dispositifs (Jacquinot-Delaunay, Monnoyer,&nbsp;1999) d&rsquo;organisation, d&rsquo;architecture, voire de mise en sc&egrave;ne, susceptibles de susciter une appropriation progressive de l&rsquo;espace par les usagers. La mani&egrave;re de pr&eacute;senter les objets et la diversit&eacute; des dispositifs r&eacute;v&egrave;le l&rsquo;importance que l&rsquo;on accorde &agrave; l&rsquo;agencement de l&rsquo;espace au sein des lieux de savoirs que sont les biblioth&egrave;ques et les mus&eacute;es afin de les rendre propices &agrave; l&rsquo;acc&egrave;s au savoir (Fabre, Regimbeau, 2013). Plus largement, les espaces de culture et de loisirs ont revu leur agencement en misant sur une large palette d&rsquo;usages et une pluralit&eacute; de pratiques en situation. Ces m&ecirc;mes organisations laissent ainsi place &agrave; de nouveaux services d&eacute;di&eacute;s &agrave; de nouvelles exp&eacute;riences sensibles des publics<sup><a href="https://revue-cossi.info/numeros/n-6-2019-questionner-les-manieres-d-habiter-les-espaces-documentaires-d-acces-aux-savoirs-une-approche-sensible-et-comprehensive/738-introduction-questionner-les-manieres-d-habiter-les-espaces-documentaires-d-acces-aux-savoirs-une-approche-sensible-isabelle-fabre-et-vincent-liquete#edn1" id="ftnref1" name="_ednref1">[1]</a></sup>.</p> <p>Depuis le d&eacute;but des ann&eacute;es 2000, le paysage documentaire public s&rsquo;est peu &agrave; peu agrandi de figures telles que Troisi&egrave;me lieu pour les biblioth&egrave;ques publiques, et le learning centre pour les biblioth&egrave;ques universitaires, les fablabs notamment dans les espaces de culture scientifique et technique. Ces figures semblent questionner et impacter les espaces documentaires scolaires, Centre de documentation et d&rsquo;information de l&rsquo;Education nationale et de l&rsquo;Enseignement agricole parfois d&eacute;nomm&eacute;s 3C pour Centres de culture et de connaissance, en particulier dans la mani&egrave;re dont ces nouveaux espaces r&eacute;interrogent l&rsquo;acc&egrave;s aux savoirs. Or, &agrave; l&rsquo;abri des d&eacute;bats entre sph&egrave;re professionnelle et m&eacute;diatique autour des biblioth&egrave;ques, comme en t&eacute;moigne l&rsquo;article critique paru dans le Monde diplomatique de juin 2018<sup><a href="https://revue-cossi.info/numeros/n-6-2019-questionner-les-manieres-d-habiter-les-espaces-documentaires-d-acces-aux-savoirs-une-approche-sensible-et-comprehensive/738-introduction-questionner-les-manieres-d-habiter-les-espaces-documentaires-d-acces-aux-savoirs-une-approche-sensible-isabelle-fabre-et-vincent-liquete#edn2" id="ftnref2" name="_ednref2">[2]</a></sup>&nbsp;qui pr&eacute;sente ces institutions comme des espaces dont les aspects conviviaux et utilitaires, &eacute;clipseraient leur organisation scientifique du savoir, des chercheurs poursuivent l&rsquo;observation des pratiques dans ces lieux de savoirs. Au-del&agrave;, les notions m&ecirc;me d&rsquo;apprentissage et de construction de savoirs, ne se r&eacute;sument plus aux seules exp&eacute;riences de lecture de documents, mais &agrave; des d&eacute;marches exp&eacute;rientielles en situation (gamification, fabrication, testing&hellip;).</p> <p>Ce num&eacute;ro se propose de rassembler des contributions croisant diff&eacute;rents regards pour interroger les enjeux documentaires des formes d&rsquo;acc&egrave;s aux savoirs tels qu&rsquo;ils sont imagin&eacute;s et v&eacute;cus dans ces nouveaux espaces. Les contributions ont ainsi pu explorer les dispositifs de mise en espace et de temporalit&eacute;s r&eacute;invent&eacute;s, de &laquo;&nbsp;nouveaux&nbsp;&raquo; usages projet&eacute;s qui offrent une nouvelle mani&egrave;re d&rsquo;habiter (Dehail, Le Marec, 2018) ces lieux de savoir, selon les axes qui avaient &eacute;t&eacute; propos&eacute;s :&nbsp;</p> <h2><a id="t1"></a>AXE 1 - LES MUTATIONS DES LIEUX DE SAVOIR</h2> <p>Le dispositif info-communicationnel compos&eacute; de dispositif primaire et de dispositif secondaire (Couzinet, 2009) et d&rsquo;un dispositif sensible o&ugrave; exp&eacute;rience esth&eacute;tique et vision contemporaine participent de la conception d&rsquo;espaces potentiels qui, en m&ecirc;lant m&eacute;diation symbolique et m&eacute;diation technique, offrent des lieux propices &agrave; l&rsquo;exp&eacute;rience. La part esth&eacute;tique de l&rsquo;exp&eacute;rience (Dewey, 1931, Schaeffer 2016) s&rsquo;appuie sur la singularit&eacute; et l&rsquo;intelligence du sensible dans une exp&eacute;rience v&eacute;cue. Elle requiert une qualit&eacute; sp&eacute;cifique d&rsquo;attention, laquelle permet de combiner les &eacute;l&eacute;ments de fa&ccedil;on singuli&egrave;re qui fait sens. Elle est un processus dynamique, o&ugrave; exp&eacute;rience m&eacute;liorative et transformative offrent un moyen d&rsquo;&eacute;mancipation (Massin, 2013). Plut&ocirc;t qu&rsquo;une contemplation passive et d&eacute;sengag&eacute;e, l&rsquo;exp&eacute;rience esth&eacute;tique contribue &agrave; penser des ambiances, des dispositifs collectifs, et valorise l&rsquo;approche sensible des am&eacute;nagements qui ne sont plus per&ccedil;us comme simples supports d&rsquo;op&eacute;rations techniques (Fabre, 2017). La coexistence des espaces, leur multifonctionnalit&eacute;, la copr&eacute;sence entre dedans et dehors ou encore la superposition des niveaux d&rsquo;exp&eacute;rience, mettant au jour des dispositifs visant une indistinction et une d&eacute;hi&eacute;rarchisation, modifie-t-il la m&eacute;diation des savoirs, telle qu&rsquo;initialement pens&eacute;e&nbsp;? Comment les professionnels con&ccedil;oivent-ils les ambiances de ces nouveaux espaces documentaires d&rsquo;acc&egrave;s aux savoirs&nbsp;? Constate-t-on lors de ces mises en &oelig;uvre des &eacute;carts avec les attentes des usagers&nbsp;?&nbsp;Ces derniers r&eacute;sistent-ils face &agrave; certains changements&nbsp;?</p> <h2><a id="t2"></a>AXE 2 - LES &laquo; NOUVEAUX &raquo; USAGES DOCUMENTAIRES DANS LES LIEUX DE SAVOIRS</h2> <p>Habiter la biblioth&egrave;que c&rsquo;est y cr&eacute;er ses propres espaces en les d&eacute;limitant mat&eacute;riellement et symboliquement (Micheau, Despret-Lonnet, 2018). Les usagers eux-m&ecirc;mes peuvent par leur comportement et sans en &ecirc;tre conscients contribuer &agrave; des d&eacute;placements ou &agrave; des masquages du projet initial. Leur capacit&eacute; &agrave; se repr&eacute;senter l&rsquo;espace et &agrave; se diriger au sein de cet espace participe de la dynamique d&rsquo;appropriation. L&rsquo;espace documentaire est consid&eacute;r&eacute; comme &laquo;&nbsp;un lieu fondamentalement habit&eacute;, o&ugrave; doivent circuler des usagers prenant possession pleinement du lieu, se mouvant dans un espace socialement identifi&eacute; et reconnu&nbsp;&raquo; (Cordier, Liqu&egrave;te, 2018). Elle n&rsquo;est effective que si elle hybride deux approches : &ecirc;tre &agrave; la fois capable de d&eacute;crire l&rsquo;espace (espace d&eacute;crit) et d&rsquo;habiter l&rsquo;espace (espace v&eacute;cu). Deux modes d&rsquo;appropriation sont ainsi mis au jour : l&rsquo;exploration et l&rsquo;enracinement (Moles, 1972). Prendre en compte les usages d&rsquo;un espace, c&rsquo;est en observer ses usagers, relever les traces de leur activit&eacute;, analyser les discours qu&rsquo;ils portent sur cette activit&eacute; et le dispositif qui les entoure. L&rsquo;exp&eacute;rience qui se joue au sein d&rsquo;un dispositif contribue-t-elle &agrave; l&rsquo;appropriation de cet espace ? Les modes de gestion des espaces et leurs agencements sont-ils suffisamment agiles et flexibles pour int&eacute;grer les nouveaux usages documentaires&nbsp;?</p> <h2><a id="t3"></a>PR&Eacute;SENTATION DES ARTICLES DE CE NUM&Eacute;RO</h2> <p>Parmi les pistes &eacute;voqu&eacute;es dans l&rsquo;appel &agrave; communication de ce num&eacute;ro th&eacute;matique, certaines ambitions sont partiellement couvertes. Pour autant, les notions d&rsquo;&nbsp;&laquo;&nbsp;espace&nbsp;&raquo;, de &laquo;&nbsp;pratique&nbsp;&raquo;, d&rsquo;&nbsp;&laquo;&nbsp;exp&eacute;rience&nbsp;&raquo; sont au c&oelig;ur des propositions et donnent mati&egrave;re &agrave; penser, m&ecirc;me s&rsquo;il reste encore beaucoup &agrave; explorer autour de l&rsquo;approche sensible de l&rsquo;habiter. Ainsi, les articles de recherche qui ont &eacute;t&eacute; retenus proposent des r&eacute;flexions th&eacute;oriques, des approches m&eacute;thodologiques mises en place dans des travaux empiriques bas&eacute;s sur des &eacute;tudes de terrain et t&eacute;moignent des &eacute;volutions sociales et culturelles, qui puissent nourrir et mieux &eacute;clairer les d&eacute;bats que suscitent ces questions.</p> <p>La biblioth&egrave;que comme espace des possibles au sein de l&rsquo;espace public entre architecture et m&eacute;diation des savoirs est interrog&eacute;e par Emilie Garcia Guillen &agrave; partir des mots des professionnels en charge de penser la biblioth&egrave;que de demain. Yolande Maury met au jour, par ses recherches, un tournant sensible en &eacute;tudiant les exp&eacute;riences des Learning centre au sein de l&rsquo;universit&eacute; et leurs incidences sur l&rsquo;organisation biblioth&eacute;conomique.</p> <p>Les pratiques professionnelles des professeurs documentalistes sont questionn&eacute;es dans trois articles que nous choisissons ici de rapprocher. Florence Michet regarde en quoi les injonctions institutionnelles autour du num&eacute;rique d&rsquo;une part et la place des nouvelles technologies dans les pratiques des &eacute;l&egrave;ves d&rsquo;autre part impactent les pratiques professionnelles au sein des espaces documentaires scolaires. Ces pratiques sont &eacute;galement au c&oelig;ur de l&rsquo;article de Laurent Jeannin, Fran&ccedil;ois Malessard et Samira Ibnelkaid qui propose d&rsquo;observer l&rsquo;organisation spatiale en mettant au jour affordances et typologies d&rsquo;espaces. Dans son article, Valentine Mazurier choisit de confronter les mani&egrave;res d&rsquo;habiter l&rsquo;espace documentaire de CDI de coll&eacute;giens et de professeurs documentalistes, mettant au jour les comp&eacute;tences de spatialit&eacute; utiles &agrave; l&rsquo;appropriation d&rsquo;un espace norm&eacute;.</p> <p>Nous pouvons ensuite rapprocher deux articles qui s&rsquo;int&eacute;ressent &agrave; des espaces p&eacute;dagogiques alternatifs comme outil d&rsquo;apprentissage de comp&eacute;tences informationnelles. L&rsquo;article de Nathalie Joubert met au c&oelig;ur de sa recherche le v&eacute;cu d&rsquo;&eacute;tudiants de licence en sciences humaines et sociales dans les Docufabs, ateliers innovants de fabrication documentaire en biblioth&egrave;que universitaire. L&rsquo;article d&rsquo;Anne Lehmans et Camille Capelle s&rsquo;int&eacute;resse aux exp&eacute;riences individuelles et collectives au sein d&rsquo;un FabLab, dispositif sociotechnique et espace d&rsquo;apprentissage, qui renouvelle la forme scolaire en cr&eacute;ant les conditions propices au travail collaboratif.</p> <p>A c&ocirc;t&eacute; ou face &agrave; ces espaces mat&eacute;rialis&eacute;s, Renan Mouren, Matthieu Quiniou et Henri Hudrisier s&rsquo;emparent des espaces documentaires immat&eacute;riels au travers de la technologie blockchain pour questionner la place de la documentation dans les mani&egrave;res d&rsquo;habiter l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information propos&eacute; par les biblioth&egrave;ques num&eacute;riques.</p> <h2><a id="t4"></a>BIBLIOGRAPHIE</h2> <p>Belin E. (2001).&nbsp;<em>Une sociologie des espaces potentiels : logique dispositive et exp&eacute;rience ordinaire</em>, Louvain-la-Neuve, De Boeck, 2001, 291 p.<br /> De Certeau, M. (1990).&nbsp;<em>L&rsquo;invention du quotidien : 1. arts de faire</em>. Paris : Gallimard.<br /> Cordier A., Liqu&egrave;te V. (2018).&nbsp;<em>Utopies contemporaines en information-documentation</em>. Paris&nbsp;: Iste &eacute;dition. 246 p.<br /> Couzinet V. (dir.) (2009).&nbsp;<em>Dispositifs info-communicationnels : questions de m&eacute;diations documentaires</em>, Cachan, Lavoisier-Herm&egrave;s, 263 p.<br /> Dewey J. (1931),&nbsp;<em>L&#39;art comme exp&eacute;rience</em>, Paris, Gallimard, 1931, r&eacute;ed 2010. 596 p.&nbsp;<br /> Dehail, J., Le Marec, J. (2018). &laquo; Habiter la biblioth&egrave;que &ndash; pratiques d&rsquo;&eacute;tude, entretien d&rsquo;un milieu &raquo;,&nbsp;<em>Communication &amp; langages</em>, 2018/1 (N&deg; 195), p. 7-22. URL :&nbsp;<a href="https://www.cairn.info/revue-communication-et-langages-2018-1-page-7.htm">https://www.cairn.info/revue-communication-et-langages-2018-1-page-7.htm</a><br /> Fabre, I. R&eacute;gimbeau G. (2013). Du mus&eacute;e &agrave; la biblioth&egrave;que : espace de documents et espaces documentaires.&nbsp;<em>Culture &amp; mus&eacute;es</em>. n&deg; 21, p. 153-171.<br /> Fabre, I. (2017).&nbsp;<em>M&eacute;diation du contemporain : exp&eacute;rience esth&eacute;tique de dispositifs documentaires. Retour r&eacute;flexif sur les pratiques professionnelles</em>. Habilitation &agrave; Diriger des recherches en Sciences de l&rsquo;information et de la communication. Universit&eacute; de Toulouse 2 &ndash; Jean Jaur&egrave;s.<br /> Jacob, Ch. (dir.). (2007).&nbsp;<em>Lieux de savoir : espaces et communaut&eacute;s</em>, Paris : Albin Michel.<br /> Jacquinot-Delaunay G. et Monnoyer L. (1999). Le dispositif : entre usage et concept.&nbsp;<em>Herm&egrave;s</em>, n&deg; 25, 1999, 297 p. Disponible &agrave; l&rsquo;adresse :&nbsp;<a href="http://documents.irevues.inist.fr/handle/2042/14700">http://documents.irevues.inist.fr/handle/2042/14700</a><br /> Massin M. (2013).&nbsp;<em>Exp&eacute;rience esth&eacute;tique et art contemporain</em>.&nbsp; Rennes, Presses universitaires de Rennes, 170 p.&nbsp;<br /> Micheau, B., Despres-Lonnet, M. (2018). Habiter un lieu de savoir : vivre et faire vivre une biblioth&egrave;que universitaire &agrave; l&rsquo;&egrave;re de la documentation num&eacute;rique.&nbsp;<em>Colloque MUSSI &ndash; Lille 3</em>. Disponible &agrave; l&rsquo;adresse&nbsp;:&nbsp;<a href="https://mussi2018.sciencesconf.org/data/43_FR.pdf">https://mussi2018.sciencesconf.org/data/43_FR.pdf</a><br /> Ruffel L. (2016).&nbsp;<em>Brouhaha : les mondes du contemporain</em>.&nbsp; Lagrasse, Verdier, 217 p.<br /> S&eacute;gaud, M. (2010),&nbsp;<em>Anthropologie de l&rsquo;espace : habiter, fonder, distribuer, transformer</em>,&nbsp;Paris : Armand Colin. (Collection U : sociologie).</p> <hr size="1" width="33%" /> <p><sup><a href="https://revue-cossi.info/numeros/n-6-2019-questionner-les-manieres-d-habiter-les-espaces-documentaires-d-acces-aux-savoirs-une-approche-sensible-et-comprehensive/738-introduction-questionner-les-manieres-d-habiter-les-espaces-documentaires-d-acces-aux-savoirs-une-approche-sensible-isabelle-fabre-et-vincent-liquete#ftnref1" id="edn1">[1]</a></sup>&nbsp;Cf. par exemple, la nouvelle biblioth&egrave;que municipale Oodi d&rsquo;Helsinki (Finlande)&nbsp;:&nbsp;<a href="https://www.oodihelsinki.fi/">https://www.oodihelsinki.fi/</a>&nbsp;qui propose notamment des espaces d&rsquo;apprentissage, de bricolage, de couture, de mise &agrave; disposition d&rsquo;imprimantes 3D afin de r&eacute;aliser ou de r&eacute;parer des objets personnels, des espaces pour tester des jeux vid&eacute;o/num&eacute;riques,&hellip;</p> <p><sup><a href="https://revue-cossi.info/numeros/n-6-2019-questionner-les-manieres-d-habiter-les-espaces-documentaires-d-acces-aux-savoirs-une-approche-sensible-et-comprehensive/738-introduction-questionner-les-manieres-d-habiter-les-espaces-documentaires-d-acces-aux-savoirs-une-approche-sensible-isabelle-fabre-et-vincent-liquete#ftnref2" id="edn2">[2]</a></sup>&nbsp;Dussert, E., Ion, C. 2018. Bonne sieste &agrave; la biblioth&egrave;que.&nbsp;<em>Le Monde Diplomatique</em>&nbsp;771, juin 2018, p. 27</p>