<h3><span style="line-height:115%"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">1. Introduction</font></font></font></span></h3>
<h4><span style="line-height:115%"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">1.1. Étude du contexte d’émergence</font></font></font></span></h4>
<p><span style="line-height:115%"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">Les bibliothèques sont au cœur des débats actuels des professionnels de l'information, de la documentation et du web. Principaux pivots de la connaissance, ces institutions sont en train de connaître des évolutions révolutionnant leurs processus de travail et leurs méthodes de traitement et d'analyse de l'information. Renommées pour la préservation du patrimoine scientifique et culturel, la structuration des données, la normalisation des méthodes de traitement et d'analyse de l'information, la gestion et l'organisation des connaissances à travers un ensemble d'outils et de dispositifs cognitifs, les bibliothèques ont toujours réussi à mettre en place des stratégies d'intermédiation info-communicationnelles auprès de leur lectorat. Le contact physique avec leur public leur facilite le ciblage et la gestion de ses besoins. De ce fait, les bibliothèques « physiques : traditionnelles ou hybrides » ont toujours su répondre aux exigences de leurs publics, mais quelle serait leur attitude vis-à-vis de l’émergence d'un nouveau public dont elles ignorent les besoins et les usages ? Comment se comporteraient-elles face à un usager habitué à trouver l'information en un temps réel et sans avoir à passer par le biais des portails ou des sites des bibliothèques ?</font></font></font></span></p>
<p><span style="line-height:115%"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">Avant d'évoquer le comportement des bibliothèques vis-à-vis des besoins émergents de l'internaute, il serait opportun de comprendre leur existence sur le web. L'intégration de cet espace instable et mouvant, par ses technologies et usages, les contraint à revoir leurs stratégies de valorisation et de mise à disposition de leurs </font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"><i>OPACS</i></font></font></font><sup><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"><i><a class="sdfootnoteanc" href="#sdfootnote1sym" name="sdfootnote1anc"><sup>1</sup></a></i></font></font></font></sup><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"> et de l'ensemble de leurs ressources sur le web. L'accès à l'information et sa disponibilité ne semblent plus être les seuls critères pour l'usager. Les institutions culturelles dont les bibliothèques se rendent de plus en plus compte de la baisse constante de la consultation de leurs catalogues. Enfouies dans les silos du web invisible, les données bibliographiques ne remontent que très peu dans la liste des résultats générés par les moteurs de recherche. </font></font></font></span></p>
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<p><span style="line-height:115%"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">L'émergence des technologies du web sémantique, du web des données, des données ouvertes, des données liées et des données liées et ouvertes (</font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"><i>Linked Open Data</i></font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">)</font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"><i> </i></font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">sont-ils en train de remédier à cette situation. Des vocabulaires permettant une granularité très fine de la donnée, des normes compatibles avec les standards et les protocoles du web, des outils de référencement « sémantiques » et des stratégies de médiation empruntées parfois au marketing du web sont en en train de se mettre en bibliothèques. L'objectif est d’assurer une meilleure visibilité, améliorer le référencement, parvenir à « garder » l'internaute sur leur site et le rediriger vers des ressources institutionnelles de confiance sans avoir à recourir aux moteurs de recherche. </font></font></font></span></p>
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<p><span style="line-height:115%"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">A l’ère du web des données et des technologies du web sémantique, les bibliothèques sont de plus en plus impliquées dans la question de visibilité et de valorisation de leurs ressources sur le web. L’enjeu est stratégique, elles doivent atteindre leur lectorat mais aussi l’internaute. Des statistiques concernant les visites ponctuelles de ce type d’usagers pour les pages web des bibliothèques sont collectées et mises à jour. Elles visent à déceler les éléments permettant la construction du « parcours critique » de l’internaute lors de son processus de recherche sur le web. La notion du « parcours » est très importante. Elle ne cesse de susciter l’intérêt des professionnels des bibliothèques car elle reflète le raisonnement et le cheminement qu’emprunte ce dernier dans sa recherche de l’information, depuis l’élaboration de sa requêtes jusqu’à la récupération du document final ou de l’information qui l’intéresse. </font></font></font></span></p>
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<p><span style="line-height:115%"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">Outre l’analyse des facteurs de non-visibilité des données culturelles dans les premières pages de résultats des moteurs de recherche et l’étude des comportements des internautes dans leur processus de recherche de l’information sur le web, on mettra l’accent sur la question du référencement. L’analyse des algorithmes et des stratégies de collecte, de moissonnage et de valorisation de la donnée des bibliothèques et celle des institutions culturelles par les moteurs de recherche sera évoquée tout au long de cette recherche. Elle permettra une meilleure compréhension des mécanismes de fonctionnement du référencement. De plus en plus évoqué par les institutions culturelles, le référencement suscite l’intérêt des moteurs de recherche. Le « marché de la donnée culturelle » et celui du « web culturel » s’ancrent progressivement chez les géants du web. Cette nouvelle tendance est décelée chez les grands moteurs de recherche : </font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"><i>Google, Yahoo, Bing et Yandex</i></font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"> à travers « </font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"><i>Schema.org </i></font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">». L’objectif de ce schéma est de faciliter le repérage et l’indexation des données exprimées en </font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"><i>RDF</i></font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"> (</font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"><i>Resource Description Framework</i></font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">), principal vocabulaire de publication du web sémantique. </font></font></font></span></p>
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<p><span style="line-height:115%"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">Le dernier volet de cette recherche est dédié à l’étude des stratégies mises en place par les bibliothèques et les institutions culturelles pour remédier à l’invisibilité partielle de leurs données. Le recours aux liens ou aux </font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"><i>URI </i></font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">(</font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"><i>Uniform Resource Identifier</i></font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">) serait l’alternative idéale pour les bibliothèques pour faire face au processus de </font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"><i>crawling</i></font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"> actuel des moteurs de recherche pour la donnée culturelle.</font></font></font></span></p>
<h4><span style="line-height:115%"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">1.2. Problématique et hypothèse</font></font></font></span></h4>
<p><span style="line-height:115%"><font color="#000000"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">L’implémentation des technologies du web sémantique et la mise en place des stratégies de liens sont-elles les nouvelles mesures d’amélioration de la visibilité des données et des contenus culturelles des bibliothèques sur le web ? Les bibliothèques parviendraient-elles à relever le défi du référencement et le </font></font></font></font><font color="#000000"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"><i>crawling</i></font></font></font></font><font color="#000000"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"> de leurs données par les moteurs de recherche? Réussiraient-elles à découvrir les secrets de l’internaute dans la construction de son parcours « critique » ? </font></font></font></font><font color="#000000"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"><i>Schema.org</i></font></font></font></font><font color="#000000"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"> est-il la solution parfaite pour que les bibliothèques et les moteurs de recherche coopèrent ensemble pour la valorisation de la donnée culturelle ?</font></font></font></font></span></p>
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<p><span style="line-height:115%"><font color="#000000"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">Si les bibliothèques choisissent d’intégrer les technologies du web sémantique et </font></font></font></font><font color="#000000"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"><i>Schema.org</i></font></font></font></font><font color="#000000"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">, elles parviendront à la visibilité et assureront un meilleur référencement auprès des moteurs de recherche et des usagers.</font></font></font></font></span></p>
<h3><span style="line-height:115%"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">2. Méthode </font></font></font></span></h3>
<p><span style="line-height:115%"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">Pour la réalisation de cette recherche nous avons mis en place une enquête préliminaire permettant de déceler les différentes approches des professionnels de l’information et des bibliothèques. Des entretiens ont été menés avec quatre grandes catégories réparties de la manière suivante :</font></font></font></span></p>
<ul>
<li>
<p><span style="line-height:115%"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">Les professionnels des bibliothèques</font></font></font></span></p>
</li>
<li>
<p><span style="line-height:115%"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">Les chercheurs universitaires (spécialisés dans la question du web sémantique)</font></font></font></span></p>
</li>
<li>
<p><span style="line-height:115%"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">Les informaticiens développeurs et concepteurs de systèmes d’information)</font></font></font></span></p>
</li>
<li>
<p><span style="line-height:115%"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">Les consultants (ayant une expertise pour les questions d’implémentation des technologies du web sémantique)</font></font></font></span></p>
</li>
</ul>
<p><span style="line-height:100%"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">Figure </font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">1</font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"> : Répartition des profils des enquêtés</font></font></font></span></p>
<p lang="fr-CA"><img src="https://numerev.com/img/ck_20_1_azouz-img-11.png" style="width: 100%; height: 79%;" /></p>
<h4><span style="line-height:115%"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">2.1. Les professionnels des bibliothèques</font></font></font></span></h4>
<p><span style="line-height:115%"><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3">Huit professionnels des bibliothèques ont été sollicités pour la réalisation de cette enquête préliminaire. Les quatre premiers appartiennent à la Bibliothèques nationale de France, particulièrement à l’équipe « </font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"><i>data.bnf.fr</i></font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"> ». Les deux autres se répartissent de la manière suivante : une responsable du réseau régional du </font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"><i>SUDOC</i></font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"> et un conservateur de la « </font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"><i>Bibliothèque de Rennes Métropole</i></font></font></font><font face="Cambria, serif"><font style="font-size:12pt"><font size="3"> ». La principale caractéristique de ces profils c’est qu’ils appartiennent tous à la même communauté et se concertent pour attester de l’invisibilité partielle de leurs données sur le web. Là où ils divergent c’est sur la question des publics. Si la majorité des professionnels ciblent l’internaute de manière générale, d’autres expriment leur volonté d’améliorer la qualité des services à leurs propres lecteurs et publics. Ils considèrent que ces derniers sont plus concernés par la question de visibilité que l’internaute. </font></font></font></span></p>