<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span style="font-family:Aptos, sans-serif">Bien avant l’avènement de l’IA et de la démocratie en santé, les prestations des soins et services de santé sont exclusivement l’apanages des acteurs classiques de la médecine moderne (les médecins généralistes, spécialisés, les assistants médicaux, les infirmiers). Cependant, il est à souligner que durant ces dernières années, la médecine et le secteur de la santé en général ont connu une reconfiguration d’acteurs humains (implication effective des patients partenaires entrainant l’émergence de la démocratie en santé au niveau micro, c’est-à-dire les soins de santé dans les cliniques et hôpitaux) et des entités non-humaines (IA). Avec la démocratie en santé qui implique l’émergence d’un nouvel acteur humain (les patients partenaires), plusieurs pans de la littérature démontrent que l’implication des patients partenaires comme acteurs faisant partie intégrante de l’équipe soignante contribue non seulement à garantir la qualité des soins offerts, mais aussi à améliorer le système de santé. Dans la même veine, l’introduction des entités non-humaines (l’IA), s’inscrit dans la même dynamique, puisque les intelligences artificielles (Chat GPT, Robot Da Vinci, Jazz) apportent une grande précision dans l’administration des soins en améliorant la fiabilité des diagnostics et la qualité des soins. Si l’intégration des deux nouveaux acteurs dans le système de santé vise une même finalité (l’amélioration de la qualité des soins et du système de santé), il va de soi de souligner le constat selon lequel l’incorporation de l’IA constitue une menace pour la survie de la démocratie en santé surtout au niveau micro (prestation des soins au niveau des cliniques). Cette menace pourrait se traduire par la non-prise en considération des préférences et choix des patients et surtout de leurs savoirs et expériences patientes pendant les phases de diagnostics et de traitements incluant l’IA. Pour illustrer l’existence réelle de cette menace, nous avons mobilisé trois études de cas déjà documentées dans la littérature. Il ressort de ces cas que les diagnostics et les traitements sont principalement opérés à travers l’IA. Face à cette menace, le but de cet article est de proposer un modèle de démocratie inclusive en santé en ouvrant la voie pour une opportunité de collaboration. Ce nouveau modèle doit favoriser la reconfiguration de la relation bipartite (l’équipe soignante et le patient) qui définit jusqu’ici la démocratie en santé au niveau micro. À cet effet, l’opportunité qui se présente est de dessiner une nouvelle configuration d’acteurs dans une dynamique de relation collaborative tripartite impliquant le personnel soignant, le patient ainsi que les concepteurs de l’IA afin de pérenniser la démocratie en santé et ses principes fondateurs (liberté et l’autonomie du patient, choix et préférence du patient, mobilisation de savoirs et expériences des patients et son implication dans le processus décisionnel). Le nouveau modèle proposé permet d’intégrer à la démocratie en santé les nouvelles dynamiques liées à la conception des IA et à leur utilisation aussi bien dans les cliniques et hôpitaux que dans les domiciles par les patients.</span></span></span></p>