<p>R&eacute;sum&eacute;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Axe 1&nbsp;: t&eacute;l&eacute;m&eacute;decine et activit&eacute; du patient/soignant&nbsp;: soi distant, pr&eacute;sence connect&eacute;e et proximit&eacute; re-n&eacute;goci&eacute;e. </span></span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">L&rsquo;&eacute;tude r&eacute;alis&eacute;e conjointement par une anthropologue et une psychologue a &eacute;t&eacute; men&eacute;e dans le cadre du dipl&ocirc;me universitaire de cyberpsychologie dirig&eacute; par Serge Tisseron et Fr&eacute;d&eacute;ric Tordo. Nous avons port&eacute; notre attention sur les bruits (ce qui alt&egrave;re ou perturbe la transmission du message) qui peuvent survenir pendant une s&eacute;ance de t&eacute;l&eacute;psychologie (psychologie en ligne) afin de d&eacute;terminer si ces bruits pouvaient &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;s comme un mat&eacute;riel clinique &agrave; int&eacute;grer au travail d&#39;analyse du clinicien<span style="color:#81d41a">. </span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Trois personnes ont particip&eacute; &agrave; notre &eacute;tude &agrave; raison de six s&eacute;ances d&rsquo;accompagnement psychologique apparent&eacute;es &agrave; des s&eacute;ances d&rsquo;orientation psychanalytique pour chacune d&rsquo;entre elles. Pendant que la psychologue dirigeait chaque s&eacute;ance en t&eacute;l&eacute;psychologie, l&rsquo;anthropologue &eacute;tait install&eacute;e face &agrave; un autre moniteur afin de pouvoir se concentrer sur les surgissements des diff&eacute;rents bruits. Ce relev&eacute; a permis l&rsquo;&eacute;tablissement d&rsquo;une typologie de bruits. Lorsque les participantes eurent termin&eacute; leurs s&eacute;ances respectives, l&rsquo;anthropologue les a contact&eacute;es pour r&eacute;aliser un entretien semi-directif portant essentiellement sur leur r&eacute;action face aux bruits rencontr&eacute;s pendant les s&eacute;ances. La psychologue a conduit une analyse clinique&nbsp;pour chaque participante incluant une analyse de la demande, un rep&eacute;rage symptomatique, une &eacute;tude des&nbsp; relation d&rsquo;objet, des m&eacute;canismes de d&eacute;fense et analyse transf&eacute;ro-contre-transf&eacute;rentielle.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Les donn&eacute;es collect&eacute;es par l&rsquo;anthropologue ont permis d&rsquo;&eacute;tablir une liste d&rsquo;invariants. D&rsquo;abord, les bruits externes li&eacute;s &agrave; l&rsquo;environnement ont sembl&eacute; plus d&eacute;rangeants ou marquants que les bruits internes li&eacute;s aux appareils. Concernant ces bruits internes, deux des participantes ainsi que la psychologue ont &eacute;t&eacute; d&eacute;rang&eacute;es par les coupures de son et d&rsquo;image. Il est int&eacute;ressant de noter que c&rsquo;est l&agrave; le seul bruit interne dont elles ont parl&eacute; alors que l&rsquo;observation non-participative en a r&eacute;v&eacute;l&eacute; un nombre bien plus important (plus d&rsquo;une trentaine) dont certains se sont r&eacute;p&eacute;t&eacute;s au cours de la s&eacute;ance. Nous en avons conclu que tant que le bruit ne venait pas perturber l&rsquo;&eacute;change conversationnel de type audiovisuel, il &eacute;tait alors n&eacute;gligeable. Leur perception &eacute;tait comme annihil&eacute;e au profit de l&rsquo;engagement relationnel dans l&rsquo;&eacute;change et cela m&ecirc;me s&rsquo;il avait lieu en distanciel via des logiciels de visioconf&eacute;rence. Ensuite, le choix de l&rsquo;appareil pour r&eacute;aliser la t&eacute;l&eacute;psychologie fut un choix d&eacute;lib&eacute;r&eacute; qui r&eacute;pondait &agrave; des attentes sp&eacute;cifiques notamment en ce qui concernait la taille de l&rsquo;image. Une assez grande taille d&rsquo;&eacute;cran (comme celui d&rsquo;un ordinateur) permettait de se rapprocher de la dimension r&eacute;elle du corps physique de l&rsquo;autre. Ainsi r&eacute;ussissaient-elles &agrave; recr&eacute;er une rencontre presque &agrave; taille humaine dans la mesure du possible car malgr&eacute; tout, les interlocutrices &eacute;taient toujours dans un cadre qui ne permettait de percevoir qu&rsquo;une partie de leur corps (Haddouk, 2020). Enfin, le bruit, qu&rsquo;il fusse li&eacute; au son ou &agrave; l&rsquo;image, n&rsquo;&eacute;tait v&eacute;ritablement per&ccedil;u que lorsqu&rsquo;il interrompait, entravait ou emp&ecirc;chait la bonne communication. Lorsque les s&eacute;ances ont &eacute;t&eacute; pens&eacute;es dans leur ensemble par les participantes, le d&eacute;rangement provoqu&eacute; par les divers bruits fut per&ccedil;u comme minime. Il semble donc tout &agrave; fait possible de s&rsquo;accommoder des bruits d&egrave;s lors que la balance penche en faveur des b&eacute;n&eacute;fices li&eacute;s &agrave; la th&eacute;rapie.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Le croisement de la typologie des bruits, des entretiens semi-directif et de l&rsquo;analyse clinique&nbsp; pr&eacute;sente des r&eacute;sultats&nbsp; significatifs. Pour notre premi&egrave;re participante, la demande explicite se trouve du c&ocirc;t&eacute; d&rsquo;une anxi&eacute;t&eacute; de performance et de difficult&eacute;s li&eacute;es &agrave; la sexualit&eacute;. Les bruits les plus relev&eacute;s sont li&eacute;s &agrave; la multiplicit&eacute; des activit&eacute;s, au cadre mouvant et parfois glissant en position allong&eacute; et &agrave; la voix robotique. Celle-ci pr&eacute;sente &eacute;galement un transfert n&eacute;gatif concernant le cadre de la t&eacute;l&eacute;psychologie&nbsp;qui trouve des &eacute;chos au contre-transfert v&eacute;cu par la th&eacute;rapeute. Pour notre seconde participante, les bruits sont davantage li&eacute;s au cadre des s&eacute;ances et &agrave; l&rsquo;image r&eacute;flexive. Celle-ci craint que ces bruits emp&ecirc;chent la psychologue de l&rsquo;entendre et de la percevoir correctement. L&rsquo;objectif des s&eacute;ances pour cette participante est de cr&eacute;er un cadre suffisamment s&eacute;curisant pour qu&rsquo;un lien puisse s&rsquo;&eacute;tablir. La distance des corps vient pour elle, une fois le cadre ma&icirc;tris&eacute; faciliter cela. Notre troisi&egrave;me participante &eacute;prouve le cadre, joue avec et teste sa contenance tout au long de nos entretiens. Les bruits pr&eacute;valents refl&egrave;tent les impressions contre-transferentielles ressenties par la psychologue au cours des entretiens. Le cadre de la t&eacute;l&eacute;psychologie lui permet de choisir ce qu&rsquo;elle d&eacute;cide de montrer ou non &agrave; la psychologue, engageant ici les &eacute;l&eacute;ments pulsionnels scopiques du &laquo;&nbsp;voir et montrer&nbsp;&raquo;.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Cette &eacute;tude nous a permis de construire une typologie des bruits pr&eacute;sents en t&eacute;l&eacute;psychologie. Nous soulignons aussi que lorsqu&rsquo;une participante a per&ccedil;u un b&eacute;n&eacute;fice personnel &agrave; r&eacute;aliser des s&eacute;ances de psychologie en ligne, elle a accord&eacute; une moindre importance aux bruits. Enfin la conclusion de notre recherche nous permet de corroborer le fait que la r&eacute;action aux bruits puisse aller dans le sens du transfert (Eiguer, 2017) et que ceux-ci doivent &ecirc;tre trait&eacute;s dans le cadre de la relation transf&eacute;rentielle (Leroux, 2020). Notre &eacute;tude d&eacute;montre ainsi que dans la t&eacute;l&eacute;psychologie, les bruits ont tout int&eacute;r&ecirc;t &agrave; &ecirc;tre inclus dans l&rsquo;analyse du transfert. Cela concerne aussi bien la g&ecirc;ne li&eacute;es &agrave; certains bruits plus que d&rsquo;autre, les avantages ou les inconv&eacute;nients per&ccedil;us vis &agrave; vis de la t&eacute;l&eacute;psychologie et le contre-transfert v&eacute;cu par le psychologue. Ce dernier point particuli&egrave;rement fera parti des &eacute;l&eacute;ments que le clinicien aura &agrave; consid&eacute;rer pour le maintien du cadre de la th&eacute;rapie et sont des indicateurs pr&eacute;cieux qui se transposent de la consultation classique en pr&eacute;sence &agrave; la consultation &agrave; distance. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Bibliographie des r&eacute;f&eacute;rences principales</span></span></span></b></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Eiguer, A. (2017). La th&eacute;rapie et la cure analytique &agrave; distance. In Tordo, F. &amp; Darchis, E. (dir), <i>La cure analytique par Skype : Skype sur le divan</i>. L&rsquo;harmattan &eacute;ditions.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:#323232">Haddouk, L. (2017). L&rsquo;entretien clinique &agrave; distance en visioconsultation. <i>Le Journal des psychologues</i>, 350, 38-42. </span></span></span></span></span><a href="https://doi.org/10.3917/jdp.350.0038" style="color:#467886; text-decoration:underline"><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:#1155cc"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">https://doi.org/10.3917/jdp.350.0038</span></span></span></span></span></span></span></a> </span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:#323232">La communication &agrave; travers les &eacute;crans. </span></span></span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:#323232">(2015). <i>R&eacute;seaux</i>, 6 (194). [En ligne] </span></span></span></span><a href="https://www.cairn.info/revue-reseaux-2015-6.htm" style="color:#467886; text-decoration:underline"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:#1155cc">https://www.cairn.info/revue-reseaux-2015-6.htm</span></span></span></span></a> </span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:#323232">Leroux, Y. (2020). Quelques remarques &agrave; propos de la supervision en ligne. <i>Nouvelle Revue de l&#39;Enfance et de l&#39;Adolescence</i>, 3, 181-195. </span></span></span></span></span><a href="https://doi.org/10.3917/nrea.003.0181" style="color:#467886; text-decoration:underline"><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif"><span style="color:#1155cc"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">https://doi.org/10.3917/nrea.003.0181</span></span></span></span></span></span></span></a></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Tisseron, S. (2021). &laquo; Chapitre&nbsp;23. La relation en&nbsp;ligne &amp;&nbsp;l&rsquo;entretien clinique &agrave;&nbsp;distance&nbsp;: nouveau cadre et&nbsp;nouveaux contenus &raquo;. In Tisseron, S. &amp; Tordo, F. (dir),&nbsp;<i>Comprendre et soigner l&#39;homme connect&eacute;</i>. Dunod.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Tisseron, S. (2020, 02 octobre). <i>Du virtuel, psychique et num&eacute;rique</i> [notes de cours]. DU de cyberpsychologie, Universit&eacute; de Paris. </span></span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Aptos, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:150%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Tordo, F. (2017). Les trois transferts de la cure analytique par Skype. In Tordo, F. &amp; Darchis, E (dir), <i>La cure analytique par Skype : Skype sur le divan</i>. L&rsquo;harmattan &eacute;ditions.</span></span></span></span></span></span></p>