<a name="_Hlk145667517">Contexte</a>   Nos différentes expériences de contage dans la classe et dans d’autres contextes éducatifs, nous ont permis de mettre en évidence le fait que le conte contribue grâce à l’imaginaire qu’il déploie, à rendre les élèves disponibles à l’éveil intérieur d’une sensibilité à la nature et à l’autre<w:sdt citation="t" id="445965653"> (Hétier, 2017)</w:sdt>. Cette attention au monde propre au conte, nous parait propice à des « relations au monde réussies » dans la communauté de la classe et, dans l’idée de ce phénomène que le philosophe allemand Hartmut Rosa qualifie de résonance<w:sdt citation="t" id="-2128150327"> (2018)</w:sdt> c’est-à-dire : Le remède à l’aliénation générée par l’économie de l’attention dans l’hypermodernité et, qui nous pousse à vivre intensément l’instant présent dans un rapport quantitatif lié à la performance alors que notre rapport au monde demeure perceptible par une sensibilité à la « nature qui nous parle ». Problématique   Le problème qui se dégage avec ce constat, c’est celui de savoir comment évaluer objectivement la valeur de médiation du contage<w:sdt citation="t" id="-1219592065"> (Hétier, 2017)</w:sdt> en contexte d’hypermodernité<w:sdt citation="t" id="-1391109159"> (Balandier, 1994)</w:sdt>? Pour répondre à cette question, les sciences de l’éducation, nous poussent souvent vers l’investigation du terrain de recherche par expérimentation. Il s’agit de se faire un point de vue à partir des données du terrain d’enquête. C’est indéniablement un atout que de pouvoir plonger son regard dans l’éprouvette pour voir ce que l’on veut voir. Mais à trop vouloir voir, l’on finit par ne plus rien voir… Hypothèse C’est ce qu’insinue le proverbe africain qui dit que « ce que le vieillard voit assis, le jeune ne le voit pas debout ». Il indique qu’il y a une autre façon de porter son regard vers le savoir. Une façon d’observer qui ne dépend pas de la matérialité de l’expérience, mais qui repose sur une aptitude à conceptualiser les théories pour leur donner corps et valeur expérimentale dans l’espace de la formulation problématique. On peut donc demeurer assis et cependant voir ce que celui qui fait l’expérience tangible du regard (l’expérimentateur), ne perçoit pas. Nous formons donc l’hypothèse, que l’approche par la modélisation du processus de l’attention dans le conte - à la confluence des sciences philosophiques et des possibilités offertes par le numérique - ouvre à un terrain transdisciplinaire d’investigation susceptible de mieux appréhender cette fonction médiatrice du conte en contexte d’hypermodernité. Méthodologie   Modéliser c’est raconter avec les petits « rien » fragiles de l’imitation, la complexité de la réalité du monde pour produire un savoir qui a de la saveur. La modélisation dessine la réalité autant que l’expérimentation effleure la vérité. « Aussi la poésie est-elle plus philosophique et d’un caractère plus élevé que l’histoire, car la poésie raconte plutôt le général, l’histoire le particulier »<w:sdt citation="t" id="1820613386"> (Aristote, trad. J. Hardy, 1996, p. 77)</w:sdt> et, ce qui se joue dans l’« état de l’art » des sciences qui se considèrent encore (avec modestie) comme des versions imparfaites de la réalité qu’elle ne peuvent pleinement faire advenir à nos yeux, c’est l’acuité de cette façon d’appréhender le réel par l’esthétique, entendue dans sa valeur de « science du beau et de l’art ». Notre modélisation aboutit à une simulation numérique réalisée à partir du logiciel ExtendSim. Elle permet de traduire en algorithme simple, la richesse théorique du concept de résonance d’Hartmut Rosa<w:sdt citation="t" id="1904416303"> (2021)</w:sdt> en discussion avec le travail lexicographique de Renaud Hétier<w:sdt citation="t" id="-446927185"> (2017)</w:sdt> autour de la mécanique qui soutient l’acte de contage. <img height="360" src="https://www.numerev.com/img/ck_3348_1_image.png" width="679" /> Figre 1 : Imprime/écran de la modélisation du processus de l’attention dans le conte dans le logiciel ExtendSim   Dans cette représentation, l’attention est donc proposée comme une composante majeure de la résonance où se vérifie l’efficacité personnelle de l’individu face à un monde qui l’interpelle. C’est l’élément qui permet de ressentir dans sa chair (frissonnement de la peau, modification du rythme cardiaque, bouche bée, etc.) quelque chose d’autre que soi. Et, pour libérer l’énergie sensible contenue dans cette attention relative, il est essentiel que l’éducation (sensibilisation à l’écologie) les croyances (convictions éthiques ou religieuses) et l’aptitude à s’imprégner du sort d’autrui ait été sollicité. Bibliographie <w:sdtpr></w:sdtpr><w:sdt bibliography="t" id="-573587230"></w:sdt> <h1 style="text-align:left; text-indent:0cm; margin-top:32px; margin-bottom:16px">Aristote, trad. J. Hardy. (1996). Poétique. Paris: Gallimard,.<w:sdtpr></w:sdtpr></h1> Balandier, G. (1994). Le dédale. Paris: Fayard. Hétier, R. (2017). Créer un espace éducatif avec les contes merveilleux. Lyon: Chronique Sociale. Le Breton, D. (2014). Le corps entre significations et informations. Hermès, La Revue. (2022). Pédagogie de la résonance. 198 . (W. Endres, Intervieweur) Paris: Le Pommier. Rosa, H. (2018). Résonnance. Une sociologie de la relation au monde. Paris: SH / Théorie critique. Rosa, H. (2021). Remède à l’accélération. Paris: Champs - Champs essais . Rosa, H. (2023). Pédagogie de la résonance. Pommier (LE). Wahl, E. (2010). Hartmut Rosa, Accélération. Une critique sociale du temps. Consulté le 8 16, 2023, sur