<p><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">La tache aveugle des sciences cognitives au sens large peut se r&eacute;sumer dans le concept m&ecirc;me d&#39;information, concept &agrave; la fois fondateur et marqueur de ses propres limites &eacute;pist&eacute;mologiques quand envisag&eacute; dans une logique positiviste, localisationniste et nominaliste de la cognition, des apprentissages et de l&#39;&eacute;ducation. Dans cet article nous d&eacute;fendrons l&#39;id&eacute;e d&#39;un retour au sens originel des p&egrave;res fondateurs de la cybern&eacute;tique, l&#39;information comme capacit&eacute; de mise en forme <i>in formare (mettre en forme). </i>Nous d&eacute;fendrons l&#39;id&eacute;e qu&#39;un m&eacute;susage de ce concept conduit &agrave; une impossibilit&eacute; de compr&eacute;hension de la nature m&ecirc;me des processus cognitifs, d&#39;apprentissage et plus largement d&#39;&eacute;ducation &agrave; l&rsquo;information. Les sciences cognitives constituent l&#39;essence m&ecirc;me d&#39;une m&eacute;ta science ou d&#39;une science hyper (retro)r&eacute;flexive dans le sens o&ugrave; pour pouvoir mod&eacute;liser la cognition, il faut n&eacute;cessairement une cognition. Autrement dit, et sans r&eacute;duire les processus cognitifs &agrave; l&#39;entit&eacute; &laquo;&nbsp;cervelle&nbsp;&raquo;, pour comprendre un cerveau, il faut un cerveau. Il nous faut donc une th&eacute;orie produite par un cerveau sur ce propre cerveau, une th&eacute;orie qui s&#39;&eacute;crive d&#39;elle-m&ecirc;me, ce que von Forster (2003) mod&eacute;lisait par Theory(Brain(Theory)) T(B(T)). &Eacute;duquer &agrave; l&#39;information oui, mais alors cela suppose d&rsquo;&eacute;duquer &agrave; la <i>mise en forme</i>, au traitement, &agrave; la computation, &agrave; la nature m&ecirc;me des processus d&#39;apprentissage, &agrave; comprendre la compr&eacute;hension, &agrave; devenir responsable de sa comp&eacute;tence et de sa capacit&eacute; de <i>mise en forme</i>. Force est de constater que l&#39;angle pris par les sciences cognitives d&#39;ob&eacute;dience explicitement ou implicitement modulariste prennent malheureusement un autre chemin sur la qu&ecirc;te de l&#39;information ontologique au d&eacute;triment de son ontogen&egrave;se. <i>L&agrave;-bas dans le monde</i>, il n&#39;y a certainement pas de <i>vraies</i> ou <i>fake</i> informations, il y a des signaux que nous devons <i>mettre en forme</i> pour les percevoir, les comprendre et nous y ajuster. Si d&rsquo;autres d&eacute;veloppent les concepts de guerre cognitive sur le plan informationnel visant &agrave; modifier les repr&eacute;sentations ou les comportements (voir pour revue Claverie et Pr&eacute;bot, 2024), nous d&eacute;velopperons le concept d&rsquo;auto-d&eacute;fense cognitive via l&rsquo;usage de dispositif p&eacute;dagogique comme les dispositifs de type portfolio qui favorise la possibilit&eacute; de l&rsquo;&eacute;mergence d&rsquo;une forme de cl&ocirc;ture organisationnelle dans les apprentissages dans une optique d&rsquo;une &eacute;ducation non triviale.</span></span></span></p>