<h2 dir="ltr"><strong>Introduction</strong></h2> <p>&nbsp;</p> <p dir="ltr"><br /> La (r&eacute;)ouverture du d&eacute;bat public sur la discipline septuag&eacute;naire qu&rsquo;est l&rsquo;IA est l&rsquo;occasion de questionner de nombreux enjeux soci&eacute;taux, comme les perspectives sur l&rsquo;impact environnemental (Pachot, 2023), l&rsquo;organisation du travail (Zouinar, 2020), ou m&ecirc;me la relation entre religion et technologies (Rocquigny, 2023). Il semble que parmi ces r&eacute;flexions, notre rapport m&ecirc;me &agrave; l&rsquo;innovation doit, lui aussi, &ecirc;tre questionn&eacute;. Cette proposition se concentre sur l&rsquo;un des acteurs des &eacute;cosyst&egrave;mes d&rsquo;innovation entrepreneuriaux (Laperche, 2020) &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle nationale, celui de la French Tech, et expose cette question : quelle est la posture du r&eacute;seau d&rsquo;innovation technologique gouvernemental sur la sc&egrave;ne technopolitique nationale et mondiale face aux monopoles des Big Tech ?</p> <p dir="ltr">&nbsp;</p> <p dir="ltr">La place de la France en mati&egrave;re d&rsquo;innovation est singuli&egrave;re puisqu&rsquo;elle est le seul pays disposant d&rsquo;une structure promouvant l&rsquo;innovation et l&rsquo;&eacute;cosyst&egrave;me <em>startup</em> du territoire, cr&eacute;&eacute;e et port&eacute;e par un gouvernement. Elle n&rsquo;a pas son pareil en Europe.&nbsp;Situer le terrain de recherche &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle de la French Tech permet de saisir la complexit&eacute; des enjeux technopolitiques europ&eacute;ens face aux monopoles de la Tech. Son origine et sa raison d&rsquo;&ecirc;tre la place souvent entre deux cultures : celle de la Silicon Valley qui lui inspire ses ambitions et dont elle emprunte les terminologies et le sens de la comp&eacute;tition (Sportisse, 2023) avec pour ambition l&rsquo;&eacute;mergence de <em>leaders</em> fran&ccedil;ais, et l&rsquo;approche plus politique et r&eacute;gulatrice europ&eacute;enne (Smith, 2021). Aussi, elle un terrain des plus int&eacute;ressants pour &eacute;tudier la fabrique de l&rsquo;innovation et ses impacts g&eacute;opolitiques, l&rsquo;occasion par ailleurs d&rsquo;entamer une analyse de ce label, dix ans apr&egrave;s sa cr&eacute;ation. En ce sens, cette proposition repose &agrave; la fois sur l&rsquo;analyse des discours accompagnant les d&eacute;veloppements des IA et plus g&eacute;n&eacute;ralement de l&rsquo;innovation technologique (axe 2), mais &eacute;galement sur une approche sociologique des acteurs (axe 4).<br /> &nbsp;</p> <h2 dir="ltr"><strong>M&eacute;thode</strong></h2> <p dir="ltr">&nbsp;</p> <p dir="ltr">En lien avec le Laboratoire PREFics, une recherche-action a &eacute;t&eacute; initi&eacute;e en 2022 au sein d&rsquo;une capitale French Tech : la French Tech Rennes St-Malo. L&rsquo;occasion d&rsquo;investir de pr&egrave;s ce que l&rsquo;on nomme <em>&eacute;cosyst&egrave;me d&rsquo;innovation</em> (compos&eacute; d&rsquo;institutions territoriales et acad&eacute;miques, d&rsquo;acc&eacute;l&eacute;rateurs, d&rsquo;incubateurs, de labels et autres r&eacute;seaux entrepreneuriaux), leur organisation, et d&rsquo;analyser ce qui est per&ccedil;u et valoris&eacute; comme innovant dans ces milieux et &agrave; travers des labels comme celui de la French Tech.</p> <p dir="ltr">Le choix de la recherche de terrain &eacute;mane d&rsquo;une volont&eacute; d&rsquo;interaction avec l&rsquo;objet d&rsquo;&eacute;tude, l&rsquo;&eacute;cosyst&egrave;me de la French Tech (au niveau national), tout en observant ses pratiques. Cette posture permet d&rsquo;enrichir une analyse ethnologique de la situation actuelle entre les diff&eacute;rents acteurs de l&rsquo;innovation : Mission French Tech, entrepreneurs, pouvoirs publics. La m&eacute;thodologie de la recherche de terrain ou de la &laquo; familiarit&eacute; distante &raquo; (Devereux, 1980) s&rsquo;est ainsi install&eacute;e progressivement pour nourrir ces travaux.&nbsp;</p> <p dir="ltr">Dans un premier temps, il s&rsquo;agit de revenir sur le contexte de cr&eacute;ation de ce label French Tech et d&rsquo;analyser comment celui-ci est progressivement devenu un r&eacute;seau gr&acirc;ce &agrave; une analyse documentaire et des entretiens men&eacute;s aupr&egrave;s d&rsquo;acteurs de cet &eacute;cosyst&egrave;me. Dans un second temps, ce travail s&rsquo;attache &agrave; questionner la puissance communicationnelle du r&eacute;seau fran&ccedil;ais et sa contribution &agrave; la cr&eacute;ation d&rsquo;une culture &agrave; l&rsquo;innovation commune. Il est pour cela essentiel de revenir sur certaines terminologies, comme le concept &laquo; d&rsquo;&eacute;cosyst&egrave;me d&rsquo;innovation et d&rsquo;entrepreneuriat &raquo; (Cabanes ; Denis-Remy, 2023) et celui de startup (Quijoux ; Saint-Martin, 2020). Outre l&rsquo;analyse des discours publics (Kiyindou ; Damome ; Noble, 2021), les communications du r&eacute;seau French Tech aupr&egrave;s des entrepreneur.e.s seront &eacute;galement &eacute;tudi&eacute;es. Enfin, il est int&eacute;ressant d&rsquo;ouvrir cet article avec une actualisation de la place de la French Tech dans les interactions en cours li&eacute;s &agrave; la volont&eacute; de souverainet&eacute; num&eacute;rique &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle europ&eacute;enne (notamment &agrave; travers la r&eacute;gulation du num&eacute;rique) et internationale. Le cas du partenariat entre Mistral AI et Microsoft vient &eacute;galement soulever la question de la posture de la French Tech sur la sc&egrave;ne de l&rsquo;innovation internationale, il sert d&rsquo;illustration.</p> <h2><strong>R&eacute;sultats</strong></h2> <p>Les r&eacute;sultats mettent en lumi&egrave;re la singularit&eacute; de la France sur la sc&egrave;ne technopolitique de l&rsquo;innovation. Une singularit&eacute; particuli&egrave;rement r&eacute;v&eacute;l&eacute;e avec l&#39;acc&eacute;l&eacute;ration de l&#39;Intelligence Artificielle g&eacute;n&eacute;rative.&nbsp;</p> <p dir="ltr">Cr&eacute;&eacute;e il y a 10 ans, la French Tech n&eacute;e de l&rsquo;ambition d&rsquo;un label d&rsquo;innovation fran&ccedil;ais, a rapidement &eacute;volu&eacute; sous forme de r&eacute;seau. Nous voyons &agrave; travers ces analyses, et notamment par le maillage progressif des capitales French Tech en r&eacute;gion et leurs int&eacute;ractions avec le c&oelig;ur du r&eacute;seau au Minist&egrave;re de l&rsquo;&eacute;conomie, toute l&#39;interd&eacute;pendance entre les enjeux de territoire et d&rsquo;innovation. Une observation qui explique par exemple comment, l&rsquo;&eacute;mergence, plus encore la fulgurance de l&rsquo;Intelligence Artificielle g&eacute;n&eacute;rative, a pu raviver des enjeux g&eacute;opolitiques au niveau national et international.</p> <p dir="ltr">Aujourd&rsquo;hui, La French Tech joue un r&ocirc;le communicationnel puissant dans la construction d&#39;un imaginaire collectif autour de l&#39;innovation, &eacute;tablissant un syst&egrave;me de valeurs hautement codifi&eacute; dans les prises de parole et documentations diffus&eacute;es par le r&eacute;seau. L&rsquo;adoption de codes linguistiques sur le champ de l&rsquo;innovation souvent h&eacute;rit&eacute;s de la Silicon Valley et l&rsquo;affirmation d&rsquo;un syst&egrave;me de valeurs sp&eacute;cifique (c&#39;est l&rsquo;exemple de la lev&eacute;e de fond comme indicateur majeur de valorisation), contribuent &agrave; la formation d&#39;une narration dominante de l&#39;innovation &agrave; l&#39;&eacute;chelle nationale. Certaines terminologies ont ainsi int&eacute;gr&eacute; le langage commun, &agrave; commencer par les noms de <em>startup</em>, <em>scaleup</em>, ou encore <em>Deeptech</em>. Nous y reviendrons.</p> <p dir="ltr">Toutefois, il est important de noter que la French Tech ne joue pas de r&ocirc;le d&eacute;cisionnel dans l&#39;&eacute;laboration des politiques d&#39;innovation. Cela est particuli&egrave;rement &eacute;vident dans le contexte de la r&eacute;gulation europ&eacute;enne du num&eacute;rique au sein de laquelle elle n&rsquo;est ni consult&eacute;e, ni convi&eacute;e. Autre constat r&eacute;alis&eacute; &agrave; travers cette analyse et confirm&eacute; lors d&rsquo;entretiens avec des responsables de la Mission French Tech, l&rsquo;absence de collaboration avec le milieu de la recherche et de l&rsquo;enseignement &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle du gouvernement. Depuis ses d&eacute;buts et jusqu&rsquo;&agrave; aujourd&rsquo;hui, les int&eacute;ractions avec le MESRI (Minist&egrave;re de l&rsquo;enseignement sup&eacute;rieur et de la recherche et de l&rsquo;innovation) restent inexistantes. D&rsquo;ailleurs, il a pu &ecirc;tre observ&eacute; lors de l&rsquo;&eacute;tude organisationnelle des P&ocirc;les Universitaires d&#39;Innovation (PUI), Rennes &eacute;tant l&rsquo;une des villes labellis&eacute;e et portant ce projet, qu&rsquo;aucune association ou consultation de la French Tech n&rsquo;ait &eacute;t&eacute; r&eacute;alis&eacute;e &agrave; aucune &eacute;tape du projet (contrairement aux technopoles qui y sont associ&eacute;es par exemple).&nbsp;</p> <p dir="ltr">Autre observation r&eacute;v&eacute;l&eacute;e par cette recherche, le r&ocirc;le de la French Tech au niveau international et comment il pose la France comme un territoire singulier en mati&egrave;re d&rsquo;innovation. Le r&eacute;seau gouvernemental &eacute;volue dans un &eacute;cosyst&egrave;me d&rsquo;innovation &agrave; la fois dense et complexe, nous l&rsquo;observons particuli&egrave;rement dans la diversit&eacute; organisationnelle des capitales French Tech en r&eacute;gion li&eacute;e aux singularit&eacute;s de chaque territoire. Pourtant, face &agrave; cette organisation complexe, elle contribue &agrave; influencer et fa&ccedil;onner le paysage de l&rsquo;innovation fran&ccedil;ais par sa port&eacute;e communicationnelle, jusqu&rsquo;&agrave; cr&eacute;er un rep&egrave;re, bien reconnu, sur la sc&egrave;ne de l&rsquo;innovation &agrave; l&rsquo;international. Dix ans apr&egrave;s, les pays europ&eacute;ens observent avec attention cette organisation et l&rsquo;&eacute;mergence de structures similaires pourraient d&rsquo;ailleurs voir le jour.&nbsp;</p> <h2 dir="ltr"><strong>Discussion</strong></h2> <p dir="ltr">&nbsp;</p> <h3 dir="ltr"><strong>1. Gen&egrave;se de la French Tech et &eacute;volution</strong></h3> <p dir="ltr"><br /> La French Tech, cr&eacute;&eacute;e en 2013 sous la pr&eacute;sidence de Fran&ccedil;ois Hollande, constitue une initiative unique en tant que r&eacute;seau d&#39;innovation puisque cr&eacute;&eacute; et soutenu par le gouvernement fran&ccedil;ais. Inaugur&eacute;e par Fleur Pellerin, alors ministre d&eacute;l&eacute;gu&eacute;e charg&eacute;e des PME, de l&#39;innovation et de l&#39;&eacute;conomie num&eacute;rique, cette initiative a connu de fortes &eacute;volutions sous les directions successives d&#39;Axelle Lemaire, Mounir Mahjoubi, C&eacute;dric O, Jean-No&euml;l Barrot et derni&egrave;rement Marina Ferrari.</p> <p dir="ltr">&laquo; L&#39;objectif &eacute;tait de mettre les sujets des <em>startups</em> et du digital dans le d&eacute;bat public. Il fallait instituer des dimensions soci&eacute;tales et pas qu&#39;&eacute;conomiques &raquo; confiait Fleur Pellerin en 2021 au journal <em>Les Echos</em>. Un discours qui sera &eacute;galement repris par Axelle Lemaire, &laquo; Il a fallu des ann&eacute;es pour marier l&#39;&eacute;cosyst&egrave;me &agrave; l&#39;action publique. L&#39;id&eacute;e que les services publics s&#39;adossent aux <em>startups</em> pour r&eacute;pondre &agrave; leurs questions sociales, fiscales, relatives &agrave; leur utilisation des donn&eacute;es &eacute;tait encore tr&egrave;s nouvelle &raquo;.</p> <p dir="ltr">L&rsquo;ann&eacute;e de sa cr&eacute;ation un mouvement significatif dans l&#39;histoire r&eacute;cente de l&#39;entrepreneuriat fran&ccedil;ais se forme :&nbsp; la &laquo; r&eacute;volte des Pigeons &raquo;. Initi&eacute; en r&eacute;action &agrave; la loi de finances de 2013 port&eacute;e par le gouvernement, ce mouvement a &eacute;t&eacute; dirig&eacute; par des entrepreneurs et des capital-risqueurs fran&ccedil;ais, avec Jean-David Chamboredon &agrave; leur t&ecirc;te. Le principal objet des contestations est la taxation des plus-values de cession, per&ccedil;ue comme une menace pour l&#39;esprit entrepreneurial et pour la survie des <em>startups</em>. En l&#39;espace de quelques mois, la r&eacute;volte a rassembl&eacute; environ 75 000 entrepreneurs, attirant une couverture m&eacute;diatique substantielle.</p> <p dir="ltr">Fleur Pellerin, alors ministre d&eacute;l&eacute;gu&eacute;e charg&eacute;e des PME, de l&#39;innovation et de l&#39;&eacute;conomie num&eacute;rique, est appel&eacute;e par le Pr&eacute;sident Fran&ccedil;ois Hollande &agrave; r&eacute;soudre cette crise, t&acirc;che que personne ne souhaite assumer en raison de sa complexit&eacute; et des risques politiques associ&eacute;s. En r&eacute;ponse &agrave; cette situation, l&rsquo;organisation des premi&egrave;res Assises de l&#39;entrepreneuriat. Ces Assises ont conduit l&#39;&Eacute;tat &agrave; proposer des am&eacute;nagements de la r&eacute;forme fiscale, qui ont finalement satisfait les entrepreneurs.</p> <p dir="ltr">De cette mobilisation est n&eacute;e France Digitale, aujourd&#39;hui la plus grande association fran&ccedil;aise dans le domaine de la technologie, regroupant plus de 2 000 investisseurs et entrepreneurs. Ce mouvement tient un r&ocirc;le actif sur la sc&egrave;ne fran&ccedil;aise de l&rsquo;innovation, il a par exemple influenc&eacute; la politique fiscale, mais &eacute;galement marqu&eacute; un tournant dans la structuration de l&#39;&eacute;cosyst&egrave;me entrepreneurial en France, en contribuant &agrave; renforcer la collaboration entre les entrepreneurs et les instances gouvernementales.</p> <p dir="ltr">En 2017, la French Tech prend un virage nettement politique. Le futur Pr&eacute;sident de la R&eacute;publique, alors candidat officiel, int&egrave;gre les jeunes entreprises technologiques dans son discours de campagne, faisant de la notion de &laquo; <em>startup</em> nation &raquo; un argument central de sa strat&eacute;gie &eacute;lectorale. Cette p&eacute;riode a &eacute;t&eacute; marqu&eacute;e par une attention particuli&egrave;re &agrave; la diversit&eacute; des cr&eacute;ateurs de startups, mise en avant par Mounir Mahjoubi, puis par un recentrage sur les enjeux &eacute;conomiques sous la direction de C&eacute;dric O.</p> <p dir="ltr">Un portage politique de l&rsquo;innovation. La Mission French Tech, la structure centrale de ce r&eacute;seau, int&egrave;gre directement la direction du num&eacute;rique &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle du gouvernement, lui-m&ecirc;me rattach&eacute; au Minist&egrave;re de l&rsquo;&eacute;conomie et des finances. Le portage politique du num&eacute;rique passe du statut de Minist&egrave;re &agrave; Secr&eacute;tariat d&rsquo;Etat en 2024 avec le remaniement de janvier, et voit arriver &agrave; sa t&ecirc;te Marina Ferrari. Cette organisation n&rsquo;est pas neutre. Elle nous interpelle sur deux sujets. Le premier, est celui du message envoy&eacute; &agrave; travers le glissement d&rsquo;un Minist&egrave;re vers un Secr&eacute;tariat d&rsquo;Etat, car m&ecirc;me si la situation s&rsquo;est d&eacute;j&agrave; produite dans de pr&eacute;c&eacute;dents gouvernements, il implique des changements. Dans le second cas, la marge de man&oelig;uvre d&eacute;cisionnelle est r&eacute;duite et le ou la Secr&eacute;taire d&rsquo;Etat n&rsquo;a plus acc&egrave;s au Conseil des Ministres. Le second, et certainement celui qui nous int&eacute;resse le plus dans ce travail, est l&rsquo;appr&eacute;hension du sujet du num&eacute;rique par la classe politique actuelle. D&rsquo;une part, il est rattach&eacute; au Minist&egrave;re de l&rsquo;&eacute;conomie et des finances. Il pourrait tout aussi bien &ecirc;tre int&eacute;gr&eacute; au Minist&egrave;re de la culture, ou encore des affaires &eacute;trang&egrave;res. Son appr&eacute;hension est donc &eacute;conomique. D&rsquo;autre part, il est contraint dans une organisation silot&eacute;e par sujets (et par minist&egrave;res), et donc &eacute;loign&eacute; de sa r&eacute;alit&eacute; et de sa port&eacute;e syst&eacute;mique.</p> <p dir="ltr">Innovation et territoire. Progressivement, la French Tech devient un r&eacute;seau d&rsquo;attractivit&eacute; territoriale et sur-active le lien inh&eacute;rent entre innovation et territoire. Se tisse donc, d&egrave;s 2014, le d&eacute;but d&rsquo;un maillage territorial autour de l&rsquo;innovation avec l&rsquo;arriv&eacute;e des capitales French Tech. A l&rsquo;origine, le concept de ce maillage voulait que ces capitales, nomm&eacute;es par la Mission French Tech tous les 3 ans, se pr&eacute;sentent sous forme de labels. C&#39;est-&agrave;-dire que chaque capitale s&rsquo;appuie sur une structure portant d&eacute;j&agrave; l&rsquo;innovation sur son territoire, ce qui a &eacute;t&eacute; le cas &agrave; Rennes St-Malo (avec la technopole Rennes Atalante), &agrave; Nantes (avec la Cantine Num&eacute;rique), et &agrave; Tours (avec Digital Loire Valley) qui a cr&eacute;&eacute; sa structure post labellisation. Aujourd&rsquo;hui, parmi les 16 capitales, seules trois (pr&eacute;c&eacute;demment cit&eacute;es) portent le projet initial. Pour les 13 autres, la labellisation a amen&eacute; la cr&eacute;ation d&rsquo;antennes French Tech &agrave; part enti&egrave;re. Cette dynamique territoriale est renforc&eacute;e par des programmes tels que <em>Rise</em>, visant &agrave; combler les lacunes de financement dans les r&eacute;gions.&nbsp;</p> <p dir="ltr">Dix ans apr&egrave;s, un des &eacute;l&eacute;ments cl&eacute;s de la p&eacute;rennit&eacute; de la French Tech r&eacute;side dans son int&eacute;gration &agrave; la Direction g&eacute;n&eacute;rale des entreprises (DGE), lui permettant d&#39;&eacute;chapper aux restrictions budg&eacute;taires et aux fluctuations politiques. La French Tech se positionne d&eacute;sormais comme un r&eacute;seau reconnu, avec une marque prot&eacute;g&eacute;e par l&#39;INPI, et dont le nom est entr&eacute; dans le langage courant.</p> <h3 dir="ltr"><strong>2. Une narration de l&rsquo;innovation&nbsp;</strong></h3> <p dir="ltr"><br /> Dans le domaine des sciences de l&#39;information et de la communication, les notions de <em>startup</em> et d&#39;<em>&eacute;cosyst&egrave;me d&#39;innovation</em> sont essentielles pour comprendre les dynamiques contemporaines de d&eacute;veloppement technologique et &eacute;conomique. Une <em>startup</em> se d&eacute;finit g&eacute;n&eacute;ralement comme une jeune entreprise innovante &agrave; fort potentiel de croissance, souvent caract&eacute;ris&eacute;e par une structure organisationnelle flexible, une orientation vers les nouvelles technologies et un mod&egrave;le &eacute;conomique scalable. Steve Blank, entrepreneur am&eacute;ricain, pionnier du concept de <em>lean startup</em>, souligne en 2013 dans son ouvrage &laquo; Le manuel du cr&eacute;ateur de <em>startup</em> &raquo; que les <em>startups</em> se distinguent par leur capacit&eacute; &agrave; innover rapidement, &agrave; exp&eacute;rimenter de nouveaux march&eacute;s et &agrave; pivoter en r&eacute;ponse aux retours des utilisateurs et aux changements de l&#39;environnement &eacute;conomique. En France, les travaux de Nathalie Lazaric (2011) mettent en avant l&#39;importance des routines organisationnelles et des comp&eacute;tences dynamiques dans le d&eacute;veloppement des <em>startups</em>. Un regard actualis&eacute; et appuy&eacute; quelques ann&eacute;es plus tard par Maxime Quijoux et Arnaud Saint-Martin, &laquo; La <em>start-up</em> se distingue par sa capacit&eacute; &agrave; transformer rapidement une id&eacute;e en produit ou service gr&acirc;ce &agrave; une structure organisationnelle flexible et une culture d&#39;innovation constante &raquo; (Quijoux ; Saint-Martin, 2020). Et si leur r&ocirc;le est central dans l&rsquo;&eacute;conomie aujourd&rsquo;hui, notamment par leur capacit&eacute; &agrave; faire &eacute;merger de l&rsquo;innovation, ces mod&egrave;les de <em>startup</em> ne peuvent &ecirc;tre &eacute;tudi&eacute;s sans le syst&egrave;me tiss&eacute; autour d&rsquo;elles et que l&rsquo;on nomme tr&egrave;s souvent <em>&eacute;cosyst&egrave;me d&rsquo;innovation</em>.</p> <p dir="ltr">&laquo; Ins&eacute;r&eacute;es dans des &eacute;cosyst&egrave;mes d&#39;innovation, les <em>startups</em> b&eacute;n&eacute;ficient de l&#39;interaction avec divers acteurs tels que les incubateurs, les investisseurs, et les institutions acad&eacute;miques, ce qui leur permet de cro&icirc;tre et d&#39;&eacute;voluer rapidement &raquo; (Quijoux &amp; Saint-Martin, 2020). Ces <em>&eacute;cosyst&egrave;mes d&#39;innovation</em> d&eacute;signent l&#39;ensemble des acteurs, des relations et des conditions environnementales qui favorisent l&#39;innovation et le d&eacute;veloppement des <em>startups</em>. Cet &eacute;cosyst&egrave;me comprend les institutions acad&eacute;miques, les incubateurs et acc&eacute;l&eacute;rateurs, les investisseurs en capital-risque, les grandes entreprises, les gouvernements, ainsi que les r&eacute;seaux sociaux et professionnels. Henry Chesbrough, professeur am&eacute;ricain, avec sa th&eacute;orie de l&#39;&laquo; innovation ouverte &raquo; (2003), met en lumi&egrave;re la mani&egrave;re dont les interactions entre ces diff&eacute;rents acteurs g&eacute;n&egrave;rent des dynamiques d&#39;innovation collective. Une th&eacute;orie du collectif &eacute;galement appuy&eacute;e par Philip Cooke, Professeur et &eacute;conomiste, qui par ailleurs relie l&rsquo;innovation au territoire en parlant d&rsquo;&eacute;cosyst&egrave;mes r&eacute;gionaux d&#39;innovation (Cooke, P. 2004). Sur la question organisationnelle, les recherches du sociologue Dominique Boullier sur les r&eacute;seaux socio-techniques montrent comment les interactions et les &eacute;changes au sein des <em>&eacute;cosyst&egrave;mes d&#39;innovation</em> stimulent la cr&eacute;ativit&eacute; et l&#39;&eacute;mergence de nouvelles id&eacute;es (Boullier, D. 2014). Ces perspectives th&eacute;oriques sont des ressources dans la compr&eacute;hension de la fabrique de l&rsquo;innovation aujourd&rsquo;hui. Elles indiquent notamment l&rsquo;&eacute;chelle syst&eacute;mique dont d&eacute;pend l&rsquo;&eacute;mergence de <em>startups</em>, les compositions organisationnelles complexes et diverses autour de l&rsquo;innovation, mais &eacute;galement le lien, central, entre territoire et innovation.&nbsp;</p> <p dir="ltr">Dans la culture de l&rsquo;innovation technologique, la mesure des lev&eacute;es de fonds est bien souvent le premier indice de r&eacute;f&eacute;rence des &laquo; r&eacute;ussites &raquo; des <em>startups</em> (et non leur rentabilit&eacute; par exemple). Cette approche est &eacute;galement structurante dans la repr&eacute;sentation collective de l&rsquo;innovation et contribue &agrave; renforcer un certain syst&egrave;me de valeurs dans lequel tous les acteurs de l&rsquo;innovation ne se retrouvent pas toujours. En reprenant cet indice de r&eacute;f&eacute;rentiel commun, nous voyons que le financement des <em>startups </em>fran&ccedil;aises est en baisse<sup>1</sup> et que, face &agrave; cette tendance g&eacute;n&eacute;rale, le domaine de l&rsquo;IA reste hautement valoris&eacute;. Citons par exemple la startup fran&ccedil;aise Mistral AI valoris&eacute;e &agrave; 2 milliards de dollars moins d&rsquo;un an apr&egrave;s sa cr&eacute;ation (un cas in&eacute;dit en Europe) et qui vient &agrave; nouveau d&rsquo;annoncer une lev&eacute;e &agrave; 600 millions d&rsquo;euros. Notons que, bien souvent, la communication s&rsquo;arr&ecirc;te &agrave; l&rsquo;indicateur des lev&eacute;es. Rarement les usages de celles-ci sont explicit&eacute;s et suivis dans la narration de cette forme de &laquo; succ&egrave;s &raquo;.</p> <p dir="ltr">Parmi les symboles mat&eacute;rialisant cette narration de l&rsquo;innovation sur un territoire, celui du b&acirc;timent &ldquo;totem&rdquo;. Dans le contexte de l&#39;innovation, un &laquo; b&acirc;timent totem &raquo; se r&eacute;f&egrave;re &agrave; une structure embl&eacute;matique devant incarner l&#39;innovation d&#39;une communaut&eacute; technologique ou entrepreneuriale. La plupart du temps, ces b&acirc;timents jouent plusieurs r&ocirc;les : symbole, rep&egrave;re, h&eacute;bergeur, au sein duquel se retrouve la<em> communaut&eacute;</em>. Le terme &laquo; b&acirc;timent totem &raquo; s&#39;inspire des totems traditionnels des cultures autochtones. Ce sont des structures symboliques repr&eacute;sentant les identit&eacute;s, les valeurs et les histoires des groupes ou des clans. Transpos&eacute; au domaine de l&#39;innovation, un b&acirc;timent totem sert de rep&egrave;re central et symbolique pour une <em>communaut&eacute;</em> technologique, consolidant son identit&eacute; collective et ses aspirations.</p> <p dir="ltr">Ainsi, &agrave; l&rsquo;image de Palo Alto Research Center (PARC, Californie, USA), le centre de recherche historique de la Silicon Valley, ou encore le MIT Media Lab (Cambridge, Massachusetts, USA), la French Tech investit son lieu Totem : Station F en 2017. Consid&eacute;r&eacute; comme le plus grand campus de startups au monde, ce lieu symbolique est situ&eacute; &agrave; Paris.</p> <p dir="ltr">Cette narration de l&rsquo;innovation s&rsquo;entoure &eacute;galement d&rsquo;un vocable tr&egrave;s identifiable, &eacute;galement li&eacute; &agrave; la culture technologique de la Silicon Valley. Le plus embl&eacute;matique, celui de <em>startup</em>, est entour&eacute; d&rsquo;autres anglicismes ou termes d&eacute;crivant l&rsquo;activit&eacute; autour de l&rsquo;innovation entrepreneuriale. H&eacute;rit&eacute;s des Etats-Unis, ils sont d&eacute;sormais int&eacute;gr&eacute;s au langage commun :&nbsp; la <em>scalabilit&eacute;, les scaleup</em>, la <em>R&amp;D</em>, les termes de<em> seed</em> et <em>pr&eacute;-seed</em>, le <em>capital-risque</em>, ou encore le concept d&rsquo;innovation de rupture ou <em>disruption</em>, terme popularis&eacute; par Clayton Christensen, professeur &agrave; la Harvard Business School en 1997. La d&eacute;nomination des secteurs d&rsquo;activit&eacute; est, elle aussi, tr&egrave;s cod&eacute;e : <em>GreenTech</em>, <em>DeepTech</em>, <em>FinTech</em>, <em>EdTech</em>, <em>AgriTech</em>, etc.&nbsp;</p> <p dir="ltr">Cette narration de l&rsquo;innovation est &eacute;galement incarn&eacute;e par une certaine image de l&rsquo;entrepreneur, jusqu&rsquo;&agrave; entretenir un mythe (Galluzo, A.2023). Dans cet ouvrage, le chercheur d&eacute;construit la figure de l&#39;entrepreneur telle qu&#39;elle est c&eacute;l&eacute;br&eacute;e sur la c&ocirc;te ouest des Etats-Unis. Il met en lumi&egrave;re comment cette figure est moins un acteur &eacute;conomique qu&#39;un produit discursif, un personnage m&eacute;diatique qui l&eacute;gitime l&#39;ordre capitaliste actuel en lui conf&eacute;rant vertu et l&eacute;gitimit&eacute;. ​Cela est particuli&egrave;rement vrai dans l&rsquo;histoire de l&rsquo;entrepreneuriat dans la Silicon Valley, l&rsquo;est-il tout autant sur le paysage fran&ccedil;ais ? A ce jour, peu d&#39;entrepreneurs, entrepreneuses, ont adress&eacute; cette posture de h&eacute;ros m&eacute;diatique. Dans un contexte comme celui de l&rsquo;acc&eacute;l&eacute;ration de l&rsquo;innovation port&eacute;e par la fulgurance de la m&eacute;diatisation de l&rsquo;Intelligence Artificielle g&eacute;n&eacute;rative, il est possible qu&rsquo;&eacute;mergent des tendances &agrave; glorifier des profils d&rsquo;entrepreneurs. Nous observons d&eacute;j&agrave; cependant dans cette narration de l&rsquo;innovation &laquo; &agrave; la fran&ccedil;aise &raquo;, la reprise du champ de la comp&eacute;tition et de l&rsquo;excellence. L&rsquo;innovation entrepreneuriale porte donc la volont&eacute; de faire &eacute;merger des<em> champions</em>, des <em>leaders</em>, mais aussi des <em>licornes</em> (<em>Unicorns</em>).</p> <p dir="ltr">Le pouvoir communicationnel de la French Tech est certain, la marque est d&rsquo;ailleurs entr&eacute;e dans le langage commun, mais qu&rsquo;en est-il de sa posture d&eacute;cisionnelle sur la sc&egrave;ne de l&rsquo;innovation europ&eacute;enne et internationale ?</p> <h3><strong>3. Entre monopoles internationaux et qu&ecirc;te d&rsquo;un souverainisme num&eacute;rique &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle europ&eacute;enne : situation technopolitique de la French Tech</strong></h3> <p>Derri&egrave;re ces injonctions &agrave; innover, nous observons des enjeux de monopoles (Mhalla, 2024) &agrave; diff&eacute;rentes &eacute;chelles, puisque &laquo; toutes les Intelligences Artificielles sont &agrave; la fois civiles et militaires &raquo;. L&rsquo;id&eacute;e que le premier &agrave; d&eacute;velopper sa solution technologique prend le dessus sur l&rsquo;autre n&rsquo;est nullement sans rappeler par ailleurs la formule &laquo; code is law &raquo; (Lessig, 2010) et pose in&eacute;vitablement une forme d&rsquo;injonction technosolutioniste (Davat A, 2023).</p> <p dir="ltr">Si cette comp&eacute;tition est bien &agrave; &eacute;chelle mondiale, n&rsquo;en reste que la situation en Europe est diff&eacute;rente de celle des Etats-Unis. En Europe l&rsquo;accueil de ces IA g&eacute;n&eacute;ratives est plus complexe. Nous nous rappelons &agrave; titre d&rsquo;illustration l&rsquo;interdiction en Italie de ChatGPT, ou encore l&rsquo;arr&ecirc;t de syst&egrave;mes algorithmiques contestables (Maxwell, 2022). Dans ce contexte, et alors que l&rsquo;IA se trouve plus que jamais au c&oelig;ur de l&rsquo;innovation technologique, l&rsquo;Union Europ&eacute;enne tente de r&eacute;agir &agrave; travers une politique de r&eacute;gulation inscrite dans l&rsquo;<a href="https://digital-strategy.ec.europa.eu/fr/policies/european-approach-artificial-intelligence"><u>IA Act</u></a>, ce, malgr&eacute; un certain lobbying du gouvernement fran&ccedil;ais<sup>2</sup>.</p> <p dir="ltr">&nbsp;</p> <p dir="ltr">Depuis la mise en &oelig;uvre du R&egrave;glement G&eacute;n&eacute;ral sur la Protection des Donn&eacute;es (RGPD) en 2016, 4 milliards d&#39;euros d&#39;amendes ont &eacute;t&eacute; adress&eacute;s et 145 000 plaintes de la part de citoyens europ&eacute;ens ont &eacute;t&eacute; d&eacute;pos&eacute;es, parmi lesquelles 69 % d&eacute;clarent conna&icirc;tre le RGPD. Cependant, malgr&eacute; ces mesures, des difficult&eacute;s d&#39;application persistent. Le processus de r&eacute;gulation a &eacute;t&eacute; marqu&eacute; par une lenteur notable, n&eacute;cessitant sept ann&eacute;es entre le lancement des travaux sur le RGPD et son entr&eacute;e en application. Cette r&eacute;gulation doit d&eacute;sormais s&#39;adapter rapidement pour faire face aux avanc&eacute;es technologiques, telles que l&#39;intelligence artificielle g&eacute;n&eacute;rative. Par ailleurs, la g&eacute;opolitique contemporaine voit l&#39;&eacute;mergence de trois blocs distincts, avec l&#39;Europe cherchant &agrave; incarner une troisi&egrave;me voie face aux &Eacute;tats-Unis, domin&eacute;s par les g&eacute;ants technologiques (BigTech), et &agrave; la Chine, caract&eacute;ris&eacute;e par un mod&egrave;le de capitalisme de surveillance. Ces dynamiques influencent significativement la perception et l&#39;application du RGPD &agrave; l&#39;&eacute;chelle internationale, soulignant la complexit&eacute; et les d&eacute;fis de la protection des donn&eacute;es dans un contexte globalis&eacute; et technologiquement avanc&eacute;.</p> <p>Concernant la r&eacute;gulation de l&rsquo;Intelligence Artificielle plus particuli&egrave;rement, l&#39;&eacute;laboration de l&#39;Artificial Intelligence Act (AI Act) en Europe vise &agrave; promouvoir une IA dite &laquo; digne de confiance &raquo;. Une volont&eacute; de soutenir l&rsquo;innovation mais &agrave; la condition du respect des valeurs fondamentales de l&#39;Union Europ&eacute;enne et des droits humains. Un des principaux points de d&eacute;bat lors des n&eacute;gociations a &eacute;t&eacute; la d&eacute;finition m&ecirc;me de l&#39;intelligence artificielle, qui s&#39;est finalement align&eacute;e sur celle de l&#39;OCDE (organisation de coop&eacute;ration et de d&eacute;veloppement &eacute;conomique). Selon cette d&eacute;finition, un syst&egrave;me d&#39;intelligence artificielle est &laquo; un syst&egrave;me automatis&eacute; qui, pour des objectifs explicites ou implicites, d&eacute;duit &agrave; partir d&#39;entr&eacute;es re&ccedil;ues comment g&eacute;n&eacute;rer des r&eacute;sultats tels que des pr&eacute;visions, des recommandations ou des d&eacute;cisions pouvant influencer des environnements physiques ou virtuels. Ces syst&egrave;mes pr&eacute;sentent des degr&eacute;s variables d&#39;autonomie et d&#39;adaptabilit&eacute; apr&egrave;s leur d&eacute;ploiement &raquo; (OCDE, 2023).&nbsp;</p> <p>Une dynamique de souverainisme en mati&egrave;re de num&eacute;rique prend forme &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle europ&eacute;enne. Face &agrave; cela, des acteurs de l&rsquo;innovation r&eacute;agissent, comme France Digitale (issu de &laquo; la r&eacute;volte des pigeons &raquo; cit&eacute; pr&eacute;c&eacute;demment). Le d&eacute;fenseur des <em>startups </em>souligne l&#39;importance de maintenir un niveau d&#39;ambition &eacute;lev&eacute; pour l&rsquo;innovation en France. Elle affirme que cela n&eacute;cessite la cr&eacute;ation d&rsquo;un &laquo; pont &raquo; vers les &Eacute;tats-Unis, o&ugrave; se concentrent les sorties boursi&egrave;res et technologiques<sup>3</sup>. Pour reprendre la Pr&eacute;sidente, Marie Ekeland, &laquo; En France, les fonds n&eacute;cessaires sont rares, mais ils sont essentiels pour cr&eacute;er des <em>champions</em> du num&eacute;rique &raquo;. Ces fonds offrent aux entreprises plus de temps et permettent de rassurer les investisseurs.</p> <p>Et si la gen&egrave;se et l&rsquo;&eacute;volution de la French Tech sur la sc&egrave;ne politique fran&ccedil;aise et internationale aurait pu laisser penser un r&ocirc;le &agrave; jouer dans cette dynamique politique autour des enjeux num&eacute;riques, cela n&rsquo;a pas &eacute;t&eacute; le cas. Loin de ces discussions, le r&eacute;seau gouvernemental fran&ccedil;ais n&rsquo;a jamais &eacute;t&eacute; consult&eacute; ou pris la parole sur le sujet.&nbsp;</p> <p>Enfin, il semble int&eacute;ressant de s&rsquo;arr&ecirc;ter sur la situation actuelle entre Mistral AI (<em>startup </em>fran&ccedil;aise m&eacute;diatis&eacute;e, aux multiples lev&eacute;es de fonds) avec Microsoft. Ce partenariat contredit-il la possibilit&eacute; d&rsquo;un souverainisme en mati&egrave;re d&rsquo;innovation technologique ? Le rapprochement entre Mistral AI et Microsoft<sup>4</sup> marque un tournant d&eacute;cisif pour la souverainet&eacute; technologique europ&eacute;enne. Initialement ardent d&eacute;fenseur de l&#39;open source pour rivaliser avec les g&eacute;ants am&eacute;ricains, Mistral AI a opt&eacute; depuis pour une strat&eacute;gie ferm&eacute;e en d&eacute;veloppant son mod&egrave;le de langage le plus avanc&eacute; et en concluant un partenariat exclusif avec Microsoft, incluant une prise de participation symbolique de l&#39;Am&eacute;ricain dans son capital. Cette d&eacute;cision strat&eacute;gique, bien que soutenue par la France, suscite l&#39;indignation &agrave; Bruxelles et parmi les partisans d&#39;une IA europ&eacute;enne ind&eacute;pendante. En effet, cette alliance renforce la domination des entreprises am&eacute;ricaines dans le domaine de l&#39;Intelligence Artificielle, &eacute;branlant l&#39;id&eacute;al d&#39;une autonomie technologique europ&eacute;enne. De plus, ce partenariat et le passage &agrave; une approche ferm&eacute;e de Mistral, tout en &eacute;tant &eacute;conomiquement rationnels, remettent en question l&#39;engagement initial de l&#39;entreprise en faveur de l&#39;open source, et soul&egrave;vent des inqui&eacute;tudes quant &agrave; l&#39;impact sur la r&eacute;gulation et la concurrence en Europe. Face &agrave; cette situation, aucune communication n&rsquo;a &eacute;t&eacute; faite du c&ocirc;t&eacute; de la French Tech<sup>5</sup>.</p> <h2><strong>Conclusion</strong></h2> <p>Face &agrave; la fulgurance de l&#39;Intelligence Artificielle g&eacute;n&eacute;rative, qui r&eacute;active les ambitions g&eacute;opolitiques et replace la question politique au c&oelig;ur des enjeux technologiques, la French Tech se positionne comme un acteur cl&eacute;. Cette recherche met en avant le r&ocirc;le communicationnel pr&eacute;pond&eacute;rant du r&eacute;seau sur la sc&egrave;ne nationale et internationale. Nous l&rsquo;avons constat&eacute;, elle influence significativement la culture de l&#39;innovation gr&acirc;ce &agrave; sa port&eacute;e communicationnelle, la marque a d&rsquo;ailleurs int&eacute;gr&eacute; le langage courant. Sa place dans le paysage m&eacute;diatique contribue &agrave; fa&ccedil;onner une nouvelle image de l&#39;innovation fran&ccedil;aise sur la sc&egrave;ne internationale.</p> <p dir="ltr">Dans une approche plus organisationnelle, sa particularit&eacute; tient dans la dimension gouvernementale puisqu&rsquo;elle n&rsquo;a pas son &eacute;quivalent ailleurs dans le monde. Bien que cr&eacute;&eacute;e et dirig&eacute;e au sein du gouvernement, elle nourrit une culture de l&rsquo;innovation dont les codes sont souvent h&eacute;rit&eacute;s de la Silicon Valley. Des ambitions que l&rsquo;on pourrait dire &laquo; &agrave; l&rsquo;am&eacute;ricaine &raquo;, et pourtant, ses r&eacute;alit&eacute;s sont &eacute;troitement li&eacute;es aux politiques europ&eacute;ennes dont l&rsquo;approche en mati&egrave;re de num&eacute;rique est plus politique. Elle place donc la France comme un pays singulier en mati&egrave;re d&rsquo;innovation et s&rsquo;offre comme un objet d&rsquo;&eacute;tude fascinant puisque &agrave; la crois&eacute;e des enjeux technopolitiques actuels.</p> <p dir="ltr">La French Tech, en d&eacute;pit de d&eacute;fis persistants, instaure une dynamique de valorisation de l&#39;innovation, au risque de ne pas rassembler autour de cette culture de l&rsquo;innovation tr&egrave;s codifi&eacute;e. En effet, ce pouvoir narratif ne semble rassembler tous les acteurs de l&rsquo;innovation, le cas par exemple du milieu acad&eacute;mique et de la recherche. Nous l&rsquo;observons &agrave; diff&eacute;rentes &eacute;chelles, en voici trois : il n&rsquo;existe &agrave; ce jour aucune collaboration entre le r&eacute;seau d&rsquo;innovation et le MESRI, les liens avec les Soci&eacute;t&eacute;s d&#39;Acc&eacute;l&eacute;ration du Transfert de Technologies (SATT) restent parfois complexes, l&rsquo;absence de liens avec le lancement des PUI<sup>6</sup>.&nbsp;</p> <p dir="ltr">L&rsquo;un des r&eacute;sultats importants de ce travail est certainement la mise en avant de la marge de man&oelig;uvre d&eacute;cisionnelle r&eacute;duite, voire inexistante, du r&eacute;seau gouvernemental sur la sc&egrave;ne de l&#39;innovation &agrave; l&#39;&eacute;chelle europ&eacute;enne.&nbsp;</p> <p dir="ltr">Pour autant, ce mod&egrave;le d&#39;innovation &eacute;tatique ouvre de nouvelles perspectives pour la gouvernance de l&#39;innovation en Europe, tout en r&eacute;v&eacute;lant la n&eacute;cessit&eacute; de repenser les narratifs et les strat&eacute;gies d&#39;innovation dans un contexte g&eacute;opolitique en constante &eacute;volution. Sa posture pose, finalement, une question centrale : si l&rsquo;innovation est politique comme nous l&rsquo;avons vu &agrave; travers ces enjeux g&eacute;opolitiques qui se renforcent, le r&ocirc;le de l&rsquo;Etat ne serait-il pas &agrave; r&eacute;affirmer dans l&rsquo;&eacute;mergence de l&rsquo;innovation ?<br /> &nbsp;</p> <p dir="ltr"><small>1. https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/09/12/le-financement-des-start-up-francaises-dans-le-creux-de-la-vague_6188992_3234.html<br /> 2. https://www.lesechos.fr/tech-medias/intelligence-artificielle/ai-act-la-french-tech-regrette-un-texte-mauvais-pour-linnovation-en-europe-2073802<br /> 3. https://insight.npaconseil.com/contenus-audiences/financement-promotion-regulation-quel-soutien-et-quel-encadrement-pour-la-french-tech-3/<br /> 4.<a href="https://www.latribune.fr/technos-medias/informatique/l-alliance-entre-mistral-et-microsoft-met-fin-a-l-illusion-de-l-independance-technologique-europeenne-991558.html">https://www.latribune.fr/technos-medias/informatique/l-alliance-entre-mistral-et-microsoft-met-fin-a-l-illusion-de-l-independance-technologique-europeenne-991558.html</a><br /> 5.&nbsp;Dans le cadre de ce travail, la question sera pos&eacute;e lors d&rsquo;un entretien avec Clara Chappaz, Directrice de la French Tech, pr&eacute;vu en juillet.</small><small>6. L&rsquo;un des signaux quant &agrave; ce constat est l&rsquo;arriv&eacute;e du projet des PUI (p&ocirc;les universitaires d&rsquo;innovation) cr&eacute;&eacute;s suite &agrave; des &eacute;tudes montrant le besoin de collaboration entre milieu entrepreneurial et milieu acad&eacute;mique.</small></p> <hr /> <h2 dir="ltr"><strong>Bibliographie</strong></h2> <p>LE B&Eacute;CHEC, M. &amp; BOULLIER, D. (2014). ‪Communaut&eacute;s imagin&eacute;es et signes transposables sur un &laquo; web territorial &raquo;‪. <em>&Eacute;tudes de communication</em>, 42, 113-126. <a href="https://doi.org/10.4000/edc.5737">https://doi.org/10.4000/edc.5737</a></p> <p>BURGET M., BARDONE E., PEDASTE M. (2016). &laquo; Definitions and Conceptual Dimensions of Responsible Research and Innovation: A Literature Review &raquo; <a href="https://link.springer.com/article/10.1007/s11948-016-9782-1"><u>https://link.springer.com/article/10.1007/s11948-016-9782-1</u></a></p> <p>CABANES B., DENIS-R&Eacute;MIS C. (2023). &laquo; L&rsquo;entrepreneuriat technologique au service de la durabilit&eacute; : une exploration de l&rsquo;&eacute;cosyst&egrave;me entrepreneurial deeptech &raquo;. Entreprendre &amp; Innover, 57, 60-72. <a href="https://doi.org/10.3917/entin.057.0060"><u>https://doi.org/10.3917/entin.057.0060</u></a></p> <p>CHESBROUGH, H. (2003). &laquo; Open innovation, The New Imperative for Creating and Profiting from Technology &raquo;. Boston, Harvard Business School Press.</p> <p>COOKE, P. (2004). Les r&eacute;gions comme laboratoires de d&eacute;veloppement ax&eacute;s sur la connaissance : qu&#39;est-ce qui a chang&eacute; depuis 1995 ?. <em>G&eacute;ographie, &eacute;conomie, soci&eacute;t&eacute;</em>, 6, 153-161. <a href="https://doi.org/10.3166/ges.6.153-161">https://doi.org/10.3166/ges.6.153-161</a></p> <p>DAVAT A. (2023). &laquo; Biais, intelligence artificielle et technosolutionnisme. &Eacute;thique, politique, religions, 2023, L&rsquo;&eacute;thique de l&rsquo;intelligence artificielle &agrave; travers les dispositifs et les pouvoirs &raquo;, pp.67-83. &lang;10.48611/isbn.978-2-406-15078-7.p.0067&rang;. &lang;hal-04167966&rang;</p> <p>GALLUZZO A. (2023). &laquo; Le mythe de l&#39;entrepreneur. D&eacute;faire l&#39;imaginaire de la Silicon Valley &raquo;, Paris, Zones, 240 p., ISBN : 9782355221972.</p> <p>GOULET F, SAUVEGRAIN S-A., ARCINIEGAS L. (2015). &laquo;&nbsp;Innover de fa&ccedil;on plus juste&nbsp;? De la place des connaissances dans un dispositif de coop&eacute;ration sciences sociales &ndash; industrie&nbsp;&raquo;,&nbsp;Innovations, n&deg; 47, p. 33-54. DOI : 10.3917/inno.047.0033. URL : https://www.cairn.info/revue-innovations-2015-2-page-33.htm</p> <p>JEANNERET Y., OLLIVIER B. (2004). &laquo; Faire des Sic : praxis, m&eacute;thodes, pratiques &raquo;.</p> <p dir="ltr">Herm&egrave;s, 38, 130-132. doi : https://doi.org/10.4267/2042/9437</p> <p>KIYINDOU A., DAMOME E., NOBLE A. (dir.) (2021), &laquo; Intelligence artificielle, pratiques sociales et politiques publiques &raquo;, Communication, technologies et d&eacute;veloppement, n&deg;10.</p> <p>LAPERCHE B., LIMA M., SEUILLET E., TROUSSE B (dir.). (2019). &laquo; Les &eacute;cosyst&egrave;mes d&rsquo;innovation : regards crois&eacute;s des acteurs cl&eacute;s &raquo;, L&rsquo;esprit &eacute;conomique, Economie et Innovation, Paris, l&rsquo;Harmattan, 321 p.. Innovations, 61, 201-204. <a href="https://doi.org/10.3917/inno.061.0201"><u>https://doi.org/10.3917/inno.061.0201</u></a></p> <p>LAZARIC, N. (2010). &laquo; <em>Les th&eacute;ories &eacute;conomiques &eacute;volutionnistes </em>&raquo;. La D&eacute;couverte. <a href="https://doi.org/10.3917/dec.lazar.2010.01">https://doi.org/10.3917/dec.lazar.2010.01</a></p> <p>MHALLA, Asma. (2024) &laquo; Technopolitique - Comment la technologie fait de nous des soldats &raquo;. Editions du Seuil.</p> <p>MORIGNON L, CARIGNAN M-E, PARRINI-ALEMANNO S. (2020). &laquo; Influences crois&eacute;es entre pratiques et recherches en communication des organisations &raquo;. Communication et professionnalisation, num&eacute;ro 10, <a href="https://doi.org/10.14428/rcompro.vi10.55603"><u>https://doi.org/10.14428/rcompro.vi10.55603</u></a></p> <p>MIGNON S., WALLISER E. (2015). &laquo;&nbsp;&Eacute;ditorial. Connaissances, capital intellectuel et management de l&rsquo;innovation&nbsp;&raquo;,&nbsp;Innovations (n&deg; 47), p. 5-13. DOI : 10.3917/inno.047.0005. URL : <a href="https://www.cairn.info/revue-innovations-2015-2-page-5.htm"><u>https://www.cairn.info/revue-innovations-2015-2-page-5.htm</u></a></p> <p>PACHOT A.&nbsp; (2023). &laquo; Les donn&eacute;es ouvertes et l&#39;Intelligence Artificielle (IA) peuvent-elles favoriser la mutation de l&#39;industrie fran&ccedil;aise vers un syst&egrave;me productif plus r&eacute;silient ? : Vers une approche novatrice pour renforcer l&rsquo;industrie fran&ccedil;aise et favoriser la r&eacute;silience face aux d&eacute;fis &eacute;conomiques et environnementaux&raquo;. Intelligence artificielle [cs.AI]. Universit&eacute; Clermont Auvergne. <a href="https://www.theses.fr/2023UCFA0034"><u>&lang;NNT : 2023UCFA0034&rang;</u></a>. <a href="https://theses.hal.science/tel-04381896"><u>&lang;tel-04381896&rang;</u></a></p> <p>QUIJOUX M. &amp; SAINT-MARTIN A. (2020). &laquo; Start-up : av&egrave;nement d&rsquo;un mot d&rsquo;ordre &raquo;. Savoir/Agir, 51, 15-22. <a href="https://doi.org/10.3917/sava.051.0015"><u>https://doi.org/10.3917/sava.051.0015</u></a></p> <p dir="ltr">&nbsp;</p> <p dir="ltr">ROCQUIGNY, E. d. (2023). &laquo; Le sens de l&#39;IA: A l&#39;&eacute;cole de Pascal entrepreneur &raquo;. (n.p.): Boleine.</p> <p dir="ltr">&nbsp;</p> <p dir="ltr">SADIN E. (2018) &laquo; L&#39;intelligence artificielle ou l&#39;enjeu du si&egrave;cle &raquo;. Ed. L&#39;Echapp&eacute;e. B. Stiegler (dir.), La v&eacute;rit&eacute; num&eacute;rique, Recherche et enseignement sup&eacute;rieur &agrave; l&#39;&egrave;re des technologies num&eacute;riques : FYP &Eacute;ditions.</p> <p>SEURRAT A. (2018). &laquo; Les savoirs sur la communication face &agrave; l&rsquo;imp&eacute;ratif d&rsquo;efficacit&eacute; &raquo;, Habilitation &agrave; Diriger des Recherches en Sciences de l&rsquo;information et de la communication, soutenu le 7 d&eacute;cembre 2018. Celsa Paris‐Sorbonne</p> <p dir="ltr">SMITH, B. (2021). &laquo; D&eacute;finir les r&egrave;gles de notre avenir num&eacute;rique : l&rsquo;UE est-elle sur la bonne voie ? &raquo;. RED, 3, 139-145. <a href="https://doi.org/10.3917/red.003.0139"><u>https://doi.org/10.3917/red.003.0139</u></a></p> <p dir="ltr">&nbsp;</p> <p dir="ltr">SPORTISSE, B. (2023). &laquo; La French Tech, un combat toujours actuel de l&rsquo;&Eacute;tat pour l&rsquo;innovation &raquo;. Servir, 519, 10-14. <a href="https://doi.org/10.3917/servir.519.0010"><u>https://doi.org/10.3917/servir.519.0010</u></a></p> <p dir="ltr">&nbsp;</p> <p dir="ltr">WINSTON M. (2022). &laquo; Le contr&ocirc;le humain des syst&egrave;mes algorithmiques - un regard critique sur l&rsquo;exigence d&rsquo;un humain dans la boucle &raquo;. Droit. Universit&eacute; Paris 1 Panth&eacute;on- Sorbonne. fftel-04010389f</p> <p dir="ltr">&nbsp;</p> <p dir="ltr">MOUSTAFA Z. (2020). &laquo; &Eacute;volutions de l&rsquo;Intelligence Artificielle : quels enjeux pour l&rsquo;activit&eacute; humaine et la relation Humain‑Machine au travail ? &raquo;, consult&eacute; le 25 f&eacute;vrier 2024. URL : http://journals.openedition.org/activites/4941 ; DOI : <a href="https://doi.org/10.4000/activites.4941"><u>https://doi.org/10.4000/activites.4941</u></a></p> <p>&nbsp;</p>