<p>INTRODUCTION</p> <p>Si les premiers dispositifs d&rsquo;&eacute;valuation &eacute;mergent &agrave; la fin du XIXe si&egrave;cle (Le Mo&euml;nne et Parrini, 2010), ils se syst&eacute;matisent et se d&eacute;veloppent massivement dans le sillage de la production de masse avec Taylor et Ford au d&eacute;but du XXe si&egrave;cle (Coriat, 1979). La machine taylorienne-fordienne investit en effet dans un ensemble de formes (Th&eacute;venot, 1986) qui visent &agrave; &eacute;valuer la quantit&eacute; et la qualit&eacute; du travail de mani&egrave;re &agrave; l&rsquo;organiser de mani&egrave;re scientifique (la fameuse Organisation Scientifique du Travail - OST) selon le r&ecirc;ve d&rsquo;ing&eacute;nieur de Taylor. L&rsquo;&eacute;valuation de la production participe alors &agrave; la rationalisation et &agrave; la normalisation du travail, sources du d&eacute;veloppement de la bureaucratie (Hibou, 2012). Le d&eacute;veloppement de cette &eacute;valuation par des normes techniques et bureaucratiques conna&icirc;tra un &eacute;lan international avec l&rsquo;invention de l&rsquo;International Standard Organization (ISO) en 1947, institution d&rsquo;harmonisation et d&rsquo;homog&eacute;n&eacute;isation des march&eacute;s mondiaux qui a notamment permis au Plan Marshall et aux missions de productivit&eacute; de conna&icirc;tre le succ&egrave;s que l&rsquo;on sait dans l&rsquo;expansion du r&ecirc;ve industriel am&eacute;ricain en Europe (Chaudet, Carayol, Frame, 2014). Depuis, l&rsquo;&eacute;valuation de la qualit&eacute; par les normes et autres dispositifs sociotechniques n&rsquo;a eu de cesse de se propager dans tous les secteurs professionnels. De nombreux travaux ont &eacute;tudi&eacute; ces d&eacute;marches et cette inflation normative, notamment par le prisme de leurs &eacute;critures et des dispositifs informatiques qui les accompagnent &agrave; partir des ann&eacute;es 1980 (Fraenkel, 2001).</p> <p>Dans le secteur de la construction, ces d&eacute;marches se sont finalement peu d&eacute;velopp&eacute;es. H&eacute;ritier d&rsquo;une culture de l&rsquo;oralit&eacute;, la capitalisation et l&rsquo;&eacute;valuation des pratiques est relativement peu d&eacute;velopp&eacute; dans ce secteur, notamment sur les chantiers de construction qui comptent encore de nombreux dommages-ouvrages. La transmission des consignes aupr&egrave;s des chefs de chantier et des compagnons se fait encore largement de mani&egrave;re orale, appuy&eacute;e le plus souvent par des croquis r&eacute;alis&eacute;s &agrave; la main, sans que la mise en &oelig;uvre ne soit ensuite r&eacute;ellement contr&ocirc;l&eacute;e et surtout sans tra&ccedil;abilit&eacute;. V&eacute;ritable ineptie pour le secteur industriel, il est donc quasiment admis pour le secteur de la construction que les Dossiers des Ouvrages Ex&eacute;cut&eacute;s (DOE) remis en fin de chantier au ma&icirc;tre d&rsquo;ouvrage ne soient pas exactement conformes &agrave; ce qui a &eacute;t&eacute; mis en &oelig;uvre. Or, les probl&egrave;mes qualit&eacute; sur un chantier sont bien r&eacute;els. Les cadres de la ma&icirc;trise d&rsquo;ouvrage publique et des entreprises g&eacute;n&eacute;rales en France que nous avons pu interroger d&eacute;clarent tous des probl&egrave;mes de qualit&eacute;. Si plusieurs dispositifs d&rsquo;&eacute;valuation et de contr&ocirc;le ont &eacute;t&eacute; mis en &oelig;uvre, essentiellement via les r&eacute;unions de chantier et les contr&ocirc;les sur site, rien de syst&eacute;matique n&rsquo;a encore &eacute;t&eacute; mis en place. Cependant, le d&eacute;veloppement du BIM (Building Information Model, Modeling, Management) depuis une directive europ&eacute;enne de 2014 et des machines num&eacute;riques dans le secteur du b&acirc;timent semblent aujourd&rsquo;hui apporter de nouvelles perspectives dans ce domaine (Chaudet, 2019). Nous souhaitons ainsi mettre en lumi&egrave;re dans cet article les potentialit&eacute;s et les limites des nouvelles formes d&rsquo;&eacute;valuation des pratiques professionnelles, principalement en phase construction, qui tentent de se mettre en place dans la dynamique du d&eacute;veloppement du BIM.</p> <p>Pour rendre compte et &eacute;tudier ce ph&eacute;nom&egrave;ne, nous nous appuyons sur deux projets de recherche, l&rsquo;un termin&eacute; et l&rsquo;autre en cours, men&eacute;s en collaboration avec l&rsquo;Union Sociale de l&rsquo;Habitat, la Banque des territoires et une &eacute;quipe de recherche du laboratoire PREFICS de l&rsquo;universit&eacute; Rennes 2. Le premier projet s&rsquo;est d&eacute;roul&eacute; de 2015 &agrave; 2016. Il avait pour th&egrave;me les enjeux de la maquette num&eacute;rique dans le logement social. Six bailleurs sociaux ont &eacute;t&eacute; observ&eacute;s et interrog&eacute;s dans leurs usages du BIM. 31 entretiens semi-directifs ont &eacute;t&eacute; men&eacute;s dans la premi&egrave;re phase de cette &eacute;tude avec la ma&icirc;trise d&rsquo;ouvrage de septembre 2015 &agrave; d&eacute;cembre 2015, tandis que la seconde phase de l&rsquo;&eacute;tude a permis de r&eacute;aliser 33 entretiens de janvier 2016 &agrave; avril 2016 avec la ma&icirc;trise d&rsquo;&oelig;uvre et les entreprises associ&eacute;es aux projets de construction. Ces entretiens ont &eacute;t&eacute; compl&eacute;t&eacute;s par des observations de r&eacute;unions de projet dans lesquelles le BIM &eacute;tait convoqu&eacute;.</p> <p>Un second projet, en cours et d&eacute;but&eacute; en 2019, a pour objet d&rsquo;&eacute;tudier le BIM dans les strat&eacute;gies num&eacute;riques globales des organismes Hlm. Sept bailleurs sociaux sont ici interrog&eacute;s. Entre octobre 2019 et f&eacute;vrier 2020, 46 entretiens et 5 observations de situations d&rsquo;usage du BIM ont &eacute;t&eacute; men&eacute;s. Plusieurs axes de recherche que nous ne d&eacute;velopperons pas ici ont &eacute;t&eacute; investigu&eacute;s dont un consacr&eacute; &agrave; la mise en &oelig;uvre du BIM sur le chantier. Ce dernier appara&icirc;t en effet comme un point de rupture dans la cha&icirc;ne de tra&ccedil;abilit&eacute; du processus de la conception &agrave; la gestion des b&acirc;timents. Si le BIM permet d&rsquo;&eacute;valuer la qualit&eacute; en phase conception, il ne l&rsquo;est plus en phase de r&eacute;alisation. Le BIM et sa maquette num&eacute;rique associ&eacute;e, actifs informationnels (Maurel, 2013) qui permettent de r&eacute;duire les erreurs et d&rsquo;augmenter la qualit&eacute; de l&rsquo;ouvrage en conception,&nbsp; sont finalement tr&egrave;s peu utilis&eacute;s en phase r&eacute;alisation. Les d&eacute;fauts de mises en &oelig;uvre, la non-correspondance entre la maquette num&eacute;rique avant et apr&egrave;s le chantier et l&rsquo;ensemble des dommages-ouvrages qui persistent placent ainsi la question de l&rsquo;&eacute;valuation et du suivi qualit&eacute; sur le chantier au centre des pr&eacute;occupations, des exp&eacute;rimentations et du fantasme du contr&ocirc;le total par la technique.</p> <p>A l&rsquo;aune des entretiens et des observations que nous avons men&eacute;s depuis 2016, nous voudrions donc ici relater les enjeux de l&rsquo;&eacute;valuation dans l&rsquo;acte de construire par le biais des nouvelles machines num&eacute;riques. De nombreux projets sont en effet aujourd&rsquo;hui pr&eacute;vus afin de contr&ocirc;ler (Gallot et Verlaet, 2016) et d&rsquo;&eacute;valuer le travail sur le chantier dans le contexte du d&eacute;veloppement des machines num&eacute;riques associ&eacute;es &agrave; la maquette produite avec le BIM. Telles sont les pratiques mais aussi les espoirs que nous souhaitons ici pr&eacute;senter autour de la probl&eacute;matique suivante&nbsp;: quelles sont les nouvelles formes d&rsquo;&eacute;valuation mises en &oelig;uvre par les acteurs du b&acirc;timent dans le contexte du d&eacute;veloppement du BIM et des machines num&eacute;riques associ&eacute;es&nbsp;?</p> <p>Dans une premi&egrave;re partie, nous pr&eacute;senterons les principaux enjeux du BIM au regard de la qualit&eacute; et de l&rsquo;&eacute;valuation. La deuxi&egrave;me partie sera consacr&eacute;e &agrave; la pr&eacute;sentation des nouvelles &eacute;valuations num&eacute;riques mises en place ou test&eacute;es en phase r&eacute;alisation. Nous nous appuierons ici principalement sur un entretien r&eacute;alis&eacute; en 2020 avec le directeur de la qualit&eacute; de r&eacute;alisation et de l&rsquo;innovation technique d&rsquo;une grande entreprise g&eacute;n&eacute;rale fran&ccedil;aise. Cet entretien est en effet r&eacute;v&eacute;lateur des pratiques et objectifs que la plupart de nos autres entretiens ont &eacute;voqu&eacute; pour la phase construction. Il faut donc prendre ici cet entretien comme un t&eacute;moin de ce que tous les autres ont &eacute;galement r&eacute;v&eacute;l&eacute;s. Sur la base de ces d&eacute;veloppements et exp&eacute;rimentations, nous nous demanderons dans une troisi&egrave;me partie si les &eacute;valuations qui se mettent en place ne pourraient pas &ecirc;tre qualifi&eacute;es de post-taylorienne, domin&eacute;es &agrave; nouveau frais par le mythe de la machine.</p> <p>D&Eacute;VELOPPEMENT DU BIM DANS L&rsquo;HABITAT SOCIAL ET &Eacute;VALUATION</p> <p>La qualit&eacute; du processus de conception, de construction et de gestion des b&acirc;timents construits&nbsp; sous l&rsquo;&eacute;gide d&rsquo;une maitrise d&rsquo;ouvrage publique est devenue une question centrale, notamment en France. Cette pr&eacute;occupation &eacute;merge en 1975 avec le rapport de R. Lion, Un habitat de qualit&eacute;, qui &laquo;&nbsp;note que l&rsquo;ensemble des Fran&ccedil;ais condamnent les immeubles collectifs r&eacute;cents quels qu&rsquo;ils soient&nbsp;(&hellip;) Le rapport du groupe interminist&eacute;riel du Plan sur les politiques urbaines (1975) montre aussi que les cit&eacute;s d&rsquo;habitat social pr&eacute;sentent d&eacute;j&agrave;, au bout d&rsquo;une quinzaine d&rsquo;ann&eacute;es &agrave; peine, des signes de d&eacute;gradation physique &raquo; (St&eacute;b&eacute;, 1998, p. 98).</p> <p>Plus de quarante plus tard, lors de nos r&eacute;cents entretiens, m&ecirc;me si des progr&egrave;s sont &agrave; souligner, plusieurs cadres au sein des ma&icirc;trises d&rsquo;ouvrage publiques et des entreprises g&eacute;n&eacute;rales d&eacute;plorent &eacute;galement le cas trop important de dommages-ouvrage &agrave; la r&eacute;ception des b&acirc;timents. Or, pour un bailleur social, la qualit&eacute; du b&acirc;timent est un &eacute;l&eacute;ment d&eacute;terminant, strat&eacute;gique, puisque c&rsquo;est lui qui doit ensuite le g&eacute;rer pendant les d&eacute;cennies qui suivent. Il doit intervenir en cas de probl&egrave;mes techniques. Il doit le r&eacute;habiliter. Il doit enfin le d&eacute;molir. Toutes ces op&eacute;rations ont un co&ucirc;t et l&rsquo;on comprend ais&eacute;ment que plus la construction aura &eacute;t&eacute; men&eacute;e de mani&egrave;re optimale, plus les informations qui lui seront fournies seront pr&eacute;cises et correctes, moins l&rsquo;intervention du bailleur sera co&ucirc;teuse. Or, &agrave; &eacute;couter les acteurs de l&rsquo;habitat du logement social, il y aurait encore beaucoup &agrave; faire en mati&egrave;re de qualit&eacute;, notamment en phase construction.</p> <p>L&rsquo;un des points majeurs soulign&eacute;s porte sur le probl&egrave;me de la communication. Selon la plupart des acteurs interrog&eacute;s, les m&eacute;tiers ne se parlent pas suffisamment. Il y a une trop grande autonomie des &eacute;quipes qui prennent des d&eacute;cisions de mise en &oelig;uvre qui ne correspondent pas &agrave; ce qui a &eacute;t&eacute; d&eacute;cid&eacute; en amont et qui auraient n&eacute;cessit&eacute; une plus grande collaboration entre les acteurs. En somme, la r&eacute;gulation autonome a &eacute;t&eacute; pr&eacute;f&eacute;r&eacute;e &agrave; la r&eacute;gulation de contr&ocirc;le (Reynaud, 1988), marque de la fili&egrave;re du b&acirc;timent en France qui s&rsquo;apparente &agrave; une forme organisationnelle fragment&eacute;e (Brousseau &amp; Rallet, 1995) (Chaudet et al., 2017). La mauvaise coordination des acteurs par manque de communication serait ainsi la source de nombreux dommages-ouvrage.</p> <p>L&rsquo;autre cons&eacute;quence majeure de ce probl&egrave;me r&eacute;side dans la difficult&eacute; d&rsquo;obtenir un DOE (Dossier des Ouvrages Ex&eacute;cut&eacute;s) fiable. Le DOE est en effet une pi&egrave;ce ma&icirc;tresse pour le gestionnaire puisqu&rsquo;il est cens&eacute; repr&eacute;senter en d&eacute;tail les ouvrages qui ont &eacute;t&eacute; r&eacute;alis&eacute;s. Or, entre le d&eacute;but et la fin du chantier, les multiples choix en situation qui ont &eacute;t&eacute; op&eacute;r&eacute;s n&rsquo;ont souvent pas donn&eacute;s lieu &agrave; une modification des plans. Le gestionnaire ne dispose finalement donc pas des plans correspondants &agrave; l&rsquo;ouvrage ex&eacute;cut&eacute;. Ce d&eacute;calage est &eacute;videmment un facteur de surco&ucirc;t lors des phases d&rsquo;entretiens, de r&eacute;habilitation et de d&eacute;molition des b&acirc;timents concern&eacute;s.</p> <p>En somme, c&rsquo;est &agrave; un v&eacute;ritable probl&egrave;me de communication, de coordination et de coop&eacute;ration auquel la fili&egrave;re du b&acirc;timent doit faire face. Nous ne doutons pas que les multiples normes et dispositifs d&rsquo;&eacute;valuation de la qualit&eacute; auxquels les acteurs sont soumis ont am&eacute;lior&eacute; le processus. Mais les d&eacute;fauts qualit&eacute; sont toujours l&agrave;. Et il s&rsquo;agit donc d&eacute;sormais de travailler sur la construction de v&eacute;ritables actifs informationnels (Maurel, 2013).</p> <p>Pour entrer dans cette dynamique, les syst&egrave;mes d&rsquo;information et de communication ont naturellement &eacute;t&eacute; convoqu&eacute;s. Comme le souligne un responsable des syst&egrave;mes d&rsquo;information &agrave; l&rsquo;USH&nbsp;: &laquo;&nbsp;Les exigences autour de l&rsquo;habitat social sont de plus en plus grandes, tant en termes de r&eacute;glementation technique, financi&egrave;re, environnementale que d&rsquo;attentes de transparence de la part des occupants des logements. Ces exigences ne pourront pas &ecirc;tre satisfaites &agrave; co&ucirc;t ma&icirc;tris&eacute; sur le long terme sans des syst&egrave;mes d&rsquo;information performants et interop&eacute;rants&nbsp;&raquo; (Responsable des syst&egrave;mes d&rsquo;information, entretiens, 2016). ERP et autres applications de gestion technique du patrimoine ont ainsi colonis&eacute; les organismes HLM dans le contexte de la grande vague d&rsquo;informatisation dans les ann&eacute;es 1980-1990.</p> <p>La mutation num&eacute;rique est venue renouveler et actualiser la place, le r&ocirc;le et les acteurs de ce syst&egrave;me sociotechnique sous l&rsquo;&eacute;gide du BIM (Building Information Model, Modeling, Management). Impuls&eacute; par une directive de l&rsquo;union europ&eacute;enne en 2014, ce dispositif vise &agrave; optimiser la tra&ccedil;abilit&eacute; et la qualit&eacute; du processus de conception, de construction et de gestion des b&acirc;timents &agrave; l&rsquo;aide de la mod&eacute;lisation num&eacute;rique. Le BIM est en r&eacute;alit&eacute; un mot-valise qui comprend &agrave; la fois des outils dits collaboratifs et des m&eacute;thodes non moins collaboratives. Comme le PLM (Product Lifecycle Management) le BIM (ou BLM pour Building Lifecycle Management) vise l&rsquo;int&eacute;gration organisationnelle des acteurs. En partageant et en alimentant une seule et m&ecirc;me base de donn&eacute;es num&eacute;riques, la m&eacute;diation op&eacute;r&eacute;e par cette derni&egrave;re permettrait ainsi aux acteurs de surmonter les probl&egrave;mes de communication, de coordination et de coop&eacute;ration cit&eacute;s plus haut.</p> <p>Mais les choses, comme souvent, sont malheureusement beaucoup plus compliqu&eacute;es et les syst&egrave;mes relationnels ne sont pas r&eacute;ductibles &agrave; des probl&egrave;mes techniques. Selon nos observations, la maquette num&eacute;rique int&eacute;gr&eacute;e et collaborative est encore loin d&rsquo;&ecirc;tre au point (Chaudet et al., 2017). Nous constatons, &agrave; la place, la mise en &oelig;uvre de plusieurs maquettes num&eacute;riques et d&rsquo;une multitude d&rsquo;outils qui varient en fonction de la phase du processus et des acteurs qui la mobilisent. En somme, le dispositif sociotechnique s&rsquo;est en r&eacute;alit&eacute; adapt&eacute; &agrave; la forme organisationnelle pr&eacute;-existante en respectant ses phases, ses singularit&eacute;s, ses ruptures, ses fragmentations. Il a par ailleurs fait &eacute;merger un nouveau m&eacute;tier, le BIM manager, charg&eacute; du management de ce processus num&eacute;rique.</p> <p>Cela dit, selon nos entretiens, la mise en &oelig;uvre de la conception via les outils BIM ont effectivement permis une mont&eacute;e en qualit&eacute;. L&rsquo;usage de logiciels de d&eacute;tections de &laquo;&nbsp;clashs&nbsp;&raquo; t&eacute;moigne par exemple de cette possibilit&eacute; d&eacute;sormais syst&eacute;matique d&rsquo;anticiper et de corriger des erreurs en phase conception. Comme le notent nos nombreux interlocuteurs que r&eacute;sume une &eacute;tude men&eacute;e par l&rsquo;AQC&nbsp;(Agence Qualit&eacute; Construction): &laquo;&nbsp;Les utilisateurs de la maquette BIM per&ccedil;oivent rapidement cette am&eacute;lioration notamment en conception par l&rsquo;utilisation du d&eacute;tecteur de clashs&nbsp;&raquo; (AQC, p. 12). La mod&eacute;lisation num&eacute;rique ne laisse plus la place &agrave; l&rsquo;approximation. Les tuyaux passent ou ne passent pas. Les c&acirc;bles conviennent ou ne conviennent pas. Les r&eacute;f&eacute;rences pr&eacute;cises des mat&eacute;riaux doivent &ecirc;tre indiqu&eacute;es tr&egrave;s t&ocirc;t&hellip; Ing&eacute;nieurs en bureaux d&rsquo;&eacute;tudes, architectes et charg&eacute;s d&rsquo;op&eacute;ration sont unanimes pour dire que la conception monte en qualit&eacute;. Mais si la qualit&eacute; en conception est &eacute;videmment une bonne nouvelle, elle ne semble toujours pas &ecirc;tre au rendez-vous de la construction. Car contrairement aux promesses du BIM, le chantier n&rsquo;est toujours pas connect&eacute;e &agrave; la maquette. Les pratiques professionnelles visant &agrave; utiliser la maquette pour aider et &eacute;valuer la mise en &oelig;uvre sont encore &agrave; leur balbutiement. L&rsquo;&eacute;valuation de la qualit&eacute; est donc au c&oelig;ur de ce dispositif.</p> <p>Plusieurs dispositifs sont ainsi mis en &oelig;uvre pour &eacute;valuer ces pratiques dites BIM. L&rsquo;une des pi&egrave;ces ma&icirc;tresses est sans doute l&rsquo;&eacute;criture d&rsquo;une convention BIM qui est cens&eacute;e fixer clairement les r&egrave;gles du jeu, les objectifs et le cadre g&eacute;n&eacute;ral des &eacute;changes d&rsquo;information, de leur &eacute;valuation et capitalisation. La convention est en quelque sorte la norme g&eacute;n&eacute;rale d&rsquo;un projet BIM &agrave; partir duquel les acteurs auront &agrave; trouver les investissements de forme (Th&eacute;venot, 1986) qui permettront d&rsquo;articuler les outils aux pratiques.</p> <p>Une autre dispositif&nbsp; d&rsquo;&eacute;valuation mis en &oelig;uvre au niveau national est celui propos&eacute; par l&rsquo;agence interminist&eacute;rielle le PUCA (Plan Urbanisme Construction Architecture) sous le nom de m&eacute;thode BIM&eacute;tric. Cette m&eacute;thode a &eacute;t&eacute; d&eacute;velopp&eacute;e en 2015. Ses objectifs op&eacute;rationnels sont d&rsquo;&eacute;laborer une grille d&rsquo;&eacute;valuation du BIM. Comme l&rsquo;indique le site web de la m&eacute;thode, cette derni&egrave;re entend r&eacute;pondre aux questions suivantes&nbsp;: &laquo;&nbsp;Quel est le ratio co&ucirc;t/b&eacute;n&eacute;fice de la mise en place d&rsquo;une d&eacute;marche BIM pour une op&eacute;ration donn&eacute;e&nbsp;? Comment appr&eacute;cier le degr&eacute; d&rsquo;int&eacute;gration et les niveaux de maturit&eacute; des intervenants dans le domaine du BIM&nbsp;? Comment comparer une op&eacute;ration dont le processus int&egrave;gre des pratiques BIM &agrave; une op&eacute;ration sans BIM&nbsp;? Quels outils pour les experts charg&eacute;s de l&rsquo;&eacute;valuation des propositions de bonnes pratiques&nbsp;? Comment harmoniser les d&eacute;marches d&rsquo;expertise en pr&eacute;vision d&rsquo;un futur observatoire des pratiques&nbsp;?&nbsp;&raquo;. Il s&rsquo;agit notamment d&rsquo;&eacute;valuer la maturit&eacute; des intervenants et de faire le lien entre celle-ci et les usages du BIM. Il va sans dire que l&rsquo;&eacute;valuation du BIM se fait ici dans une perspective diffusionniste (Jaur&eacute;guiberry, Proulx, 2011) au sens o&ugrave; son int&eacute;gration est de toute fa&ccedil;on la seule perspective envisag&eacute;e. Si les acteurs ne d&eacute;veloppent pas d&rsquo;usages, c&rsquo;est qu&rsquo;ils ne sont pas encore matures mais avec un peu d&rsquo;entra&icirc;nement et de m&eacute;thodes, il devraient y arriver. L&rsquo;&eacute;chelle de maturit&eacute; &agrave; six niveaux (absente, initiale, d&eacute;finie, g&eacute;r&eacute;e, int&eacute;gr&eacute;e et optimis&eacute;e) propos&eacute;e par la m&eacute;thode a d&rsquo;ailleurs &eacute;t&eacute; inspir&eacute;e par la norme d&rsquo;&eacute;valuation des processus ISO/IEC 33001&nbsp;:2015, preuve s&rsquo;il en est besoin de l&rsquo;enjeu de normalisation par l&rsquo;&eacute;valuation. L&rsquo;ensemble de la d&eacute;marche consiste &agrave; identifier des cas d&rsquo;usage sur lesquels les acteurs seraient en situation d&rsquo;&eacute;valuer leur niveau de maturit&eacute;. Vingt cas d&rsquo;usages ont ainsi &eacute;t&eacute; d&eacute;limit&eacute;s.</p> <p>L&rsquo;Union sociale de l&rsquo;habitat contribue &eacute;galement &agrave; la r&eacute;flexion sur les m&eacute;thodes d&rsquo;&eacute;valuation &agrave; mettre en &oelig;uvre pour ses adh&eacute;rents compos&eacute;s de ma&icirc;trise d&rsquo;ouvrage publique. Elle publie avec la soci&eacute;t&eacute; Almadea en 2020 deux &eacute;tudes en ce sens&nbsp;: l&rsquo;une sur le ROI (Return On Investment ou Retour Op&eacute;rationnel d&rsquo;Investissement) en phase construction, l&rsquo;autre sur le ROI en phase gestion (USH, Almadea, 2020), (USH, Almadea, Tipee, 2020).</p> <p>L&rsquo;&eacute;tude, en construction notamment, vient confirmer l&rsquo;une de nos observations pr&eacute;c&eacute;dentes &agrave; savoir qu&rsquo;il est encore difficile d&rsquo;&eacute;valuer les gains suite &agrave; l&rsquo;impl&eacute;mentation du BIM. Le processus d&rsquo;innovation, c&rsquo;est-&agrave;-dire de transformation d&rsquo;inventions en usages stabilis&eacute;s (Lacroix, 1994), est donc encore largement en cours de construction. Les acteurs cherchent encore des raisons de croire&nbsp;et tentent toujours de trouver des usages stabilis&eacute;s qui puissent leur &ecirc;tre profitables. Or, l&rsquo;un des &eacute;l&eacute;ments qui permettraient pr&eacute;cis&eacute;ment d&rsquo;apporter des raisons de croire et de stabiliser ces usages reposent sur l&rsquo;identification des gains obtenus suite aux investissements consentis, autrement dit les fameux ROI. La mise en &oelig;uvre d&rsquo;un cadre m&eacute;thodologique est donc &eacute;minemment strat&eacute;gique pour les acteurs de la fili&egrave;re qui se sont engag&eacute;s dans la d&eacute;marche.</p> <p>L&rsquo;&eacute;tude note ainsi que les organismes interrog&eacute;s &laquo;&nbsp;mentionnent la difficult&eacute; d&rsquo;identifier des gains sans un niveau de maturit&eacute; minimum&nbsp;&raquo; (USH, Tipee, p. 48) mais que paradoxalement &laquo;&nbsp;De tous les organismes engag&eacute;s dans le BIM, aucun n&rsquo;a &eacute;voqu&eacute; la possibilit&eacute; d&rsquo;un retour en arri&egrave;re ou n&rsquo;a envisag&eacute; &agrave; court terme de mettre fin &agrave; ses d&eacute;marches en BIM Construction&nbsp;&raquo; (USH, Tipee, p. 64). La question est en effet de savoir ce que l&rsquo;on entend par &laquo;&nbsp;niveau de maturit&eacute; minimum&nbsp;&raquo; qui permettrait &laquo;&nbsp;d&rsquo;identifier des gains&nbsp;&raquo;. La maturit&eacute; provient-elle des ann&eacute;es engag&eacute;es &agrave; chercher ou provient-elle du fait d&rsquo;avoir trouv&eacute;&nbsp;? Rappelons-nous qu&rsquo;innover, c&rsquo;est chercher des raisons de croire (Alter, 2013). Lors de nos entretiens, nous nous sommes entretenus avec des organismes qui, malgr&eacute; leur engagement de longue date, ne trouvaient pas encore explicitement de gains &agrave; mettre en avant. D&rsquo;un point de vue temporel, ces organismes pourraient &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;s comme &laquo;&nbsp;matures&nbsp;&raquo; en BIM puisqu&rsquo;engag&eacute; de longue date avec des pratiques effectives. Or, les responsables interrog&eacute;s expliquaient qu&rsquo;il &eacute;tait hors de question de revenir en arri&egrave;re ou d&rsquo;abandonner la d&eacute;marche BIM compte des investissements d&eacute;j&agrave; consentis. Il s&rsquo;agit d&eacute;sormais de trouver ou de l&eacute;gitimer co&ucirc;te que co&ucirc;te le dispositif sociotechnique. La notion de maturit&eacute; pourrait donc &ecirc;tre une sorte de lapalissade que nous pourrions finalement exprimer comme suit : est mature celui qui a suffisamment d&rsquo;exp&eacute;riences pour identifier des gains. Avant cela, il n&rsquo;est toujours pas mature. En r&eacute;alit&eacute;, dans toute d&eacute;marche d&rsquo;innovation, il existe ce que nous pourrions appeler un moment ou un cliquet&nbsp; d&rsquo;irr&eacute;versibilit&eacute; o&ugrave; les acteurs se sont tellement engag&eacute;s dans le processus qu&rsquo;il est tr&egrave;s difficile politiquement et symboliquement d&rsquo;avouer que nous avons eu tord et que finalement, il vaut mieux abandonner. De nombreux exemples de projets aux d&eacute;passements de factures ahurissantes sont l&agrave; pour en attester. D&rsquo;o&ugrave; l&rsquo;urgence, apr&egrave;s au moins cinq ans voire plus pour certains de d&eacute;veloppement du BIM de d&eacute;gager des ROI pertinents qui pourraient venir valider une bonne fois pour toute l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de s&rsquo;engager dans le BIM. Les m&eacute;thodes d&rsquo;&eacute;valuation mises en &oelig;uvre notamment pas les entreprises g&eacute;n&eacute;rales participent de cet objectif.</p> <p>PR&Eacute;SENTATION ET DISCUSSION DES NOUVELLES &Eacute;VALUATIONS NUM&Eacute;RIQUES MISES EN OEUVRE EN PHASE R&Eacute;ALISATION</p> <p>Les entreprises g&eacute;n&eacute;rales ne sont pas en reste sur les tests et pratiques mis en &oelig;uvre pour &eacute;valuer la qualit&eacute; du BIM. Selon un directeur de la qualit&eacute; de r&eacute;alisation et de l&rsquo;innovation technique interrog&eacute;, pour lui aussi, &laquo;&nbsp;le BIM est bien avanc&eacute; en phase gestion mais on a du mal &agrave; d&eacute;velopper les usages en chantier&nbsp;&raquo; (directeur de la qualit&eacute;, entretien, 2020). Pourtant, les exp&eacute;rimentations ne manquent pas. Aujourd&rsquo;hui, l&rsquo;entreprise d&eacute;veloppe des outils digitaux pour les usages du chantier. Selon le directeur, les outils doivent &ecirc;tre intuitifs et ergonomiques, &agrave; l&rsquo;instar des multiples applications que nous utilisons sans avoir besoin de formation. Si Revit est un outil d&rsquo;expert, les autres applications doivent pouvoir &ecirc;tre utilis&eacute;s par tous les compagnons, chefs de chantiers et conducteurs de travaux. &laquo;&nbsp;Il faut pluger sur la maquette num&eacute;rique tout un tas d&rsquo;applications, d&rsquo;outils digitaux dont les compagnons peuvent se servir. Il faut que l&rsquo;on ait tout un tas de petits outils simples avec des objectifs pr&eacute;cis. On arrive alors &agrave; passer le frein d&rsquo;un outil d&rsquo;expert&nbsp;&raquo; (directeur de la qualit&eacute;, entretien, 2020). Pour d&eacute;velopper une base de donn&eacute;es num&eacute;riques int&eacute;gr&eacute;e ou un BIM int&eacute;gr&eacute;, il faudrait d&rsquo;abord en passer par le d&eacute;veloppement de BIM m&eacute;tiers (Animateur m&eacute;tiers, entretien, 2019). Et le directeur de pr&eacute;ciser que l&rsquo;&eacute;l&eacute;ment central du BIM est la donn&eacute;e. Le BIM n&rsquo;est en effet pas autre chose qu&rsquo;une immense base de donn&eacute;es qu&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;alimenter et d&rsquo;exploiter pour optimiser le processus. Ce sont toutes ces donn&eacute;es qu&rsquo;il&nbsp; s&rsquo;agit de capitaliser de mani&egrave;re &agrave; les transformer en informations, en connaissances et en savoirs (Ermine et al, 2014).</p> <p>&laquo;&nbsp;Avec cent chantiers d&eacute;velopp&eacute;s avec le BIM, nous disposons d&rsquo;une base de donn&eacute;es &agrave; partir de laquelle nous pouvons sortir des tableaux de bord, des chiffres, des ratios et c&rsquo;est bien cela que nous cherchons. Les donn&eacute;es du BIM sont ce qui va nous permettre de capitaliser car notre plus grand souci est la capitalisation. Nous avons un m&eacute;tier de tradition orale. Un chantier est une entit&eacute; &agrave; part enti&egrave;re autonome. Chaque chef de chantier, en fonction de ses exp&eacute;riences va faire sa m&eacute;thode. Mais &agrave; un moment donn&eacute;, s&rsquo;il y a quatre m&eacute;thodes mises en oeuvre, il doit bien il y en avoir une qui soit meilleure et qui co&ucirc;te moins ch&egrave;re. Gr&acirc;ce &agrave; la maquette num&eacute;rique, il est possible de calculer et de choisir cette m&eacute;thode&nbsp;&raquo; (directeur de la qualit&eacute;, entretien, 2020).</p> <p>Ici, l&rsquo;enjeu central du BIM r&eacute;side dans sa capacit&eacute; &agrave; consolider des donn&eacute;es qui permettent d&rsquo;&eacute;valuer la meilleure m&eacute;thode &agrave; adopter. Taylor parlait en son temps du &laquo;&nbsp;One best way&nbsp;&raquo; par le chronom&eacute;trage des temps et la d&eacute;composition minutieuse de chaque t&acirc;che qui a permis l&rsquo;automatisation et la mise en &eacute;quivalence entre le mouvement et le temps industriel. Nous sommes finalement proche de ce mod&egrave;le dans les pratiques qui se mettent en &oelig;uvre.</p> <p>Par exemple, il s&rsquo;agit notamment d&rsquo;&eacute;valuer et de quantifier le nombre exact d&rsquo;heures dont une &eacute;quipe a besoin sur un chantier pour construire un escalier.</p> <p>&laquo;&nbsp;Lorsque nous rentrons les heures dans la maquette, nous sortons une base de donn&eacute;es qui peut nous dire combien d&rsquo;heures j&rsquo;ai consomm&eacute; pour construire un escalier. Cela permet de calculer si je perds des heures sur une t&acirc;che et si j&rsquo;en gagne sur une autre. Disons que nous devions poser 50 escaliers. La question est de savoir le temps qu&rsquo;il me faut r&eacute;ellement pour poser un escalier au regard de ce qui a &eacute;t&eacute; pr&eacute;vu. Pour cela, il nous faut des outils au service du chantier qui exploite la donn&eacute;e et qui nous permette de sortir des tableaux de bord pour r&eacute;agir vite si le temps pr&eacute;vu n&rsquo;est pas le temps r&eacute;el de pose. En calculant cela avec le BIM parce que le conducteur ou le compagnon a renseign&eacute; les donn&eacute;es dans la maquette, nous pouvons retourner voir le service m&eacute;thode au bout de trois escaliers en leur demandant de trouver une autre solution car nous sommes en train de perdre de l&rsquo;argent. Cette vision journali&egrave;re, cela nous permet de r&eacute;agir tout de suite&nbsp;&raquo; (directeur de la qualit&eacute;, entretien, 2020).</p> <p>Le deuxi&egrave;me usage possible de cette comptabilit&eacute; pr&eacute;cise des heures affect&eacute;es &agrave; une t&acirc;che est le pointage pour faire une paye.</p> <p>D&rsquo;autres pratiques sont &eacute;galement mises en &oelig;uvre dans l&rsquo;&eacute;valuation des &laquo;&nbsp;r&eacute;servations&nbsp;&raquo;. En phase construction, une r&eacute;servation est une &laquo;&nbsp;cavit&eacute; ou orifice que l&rsquo;on m&eacute;nage dans la construction d&rsquo;une paroi en pr&eacute;vision du passage de gaine, de conduite, de tuyaux, chutes, c&acirc;bles, etc. afin d&rsquo;&eacute;viter de devoir&nbsp; proc&eacute;der ensuite &agrave; des percements&nbsp;&raquo; (de Vigan, 2019). La qualit&eacute; des r&eacute;servations, c&rsquo;est-&agrave;-dire de leur bon emplacement, est un enjeu essentiel. Or une marge de progression est manifestement possible. &laquo;&nbsp;Lorsque nous sommes bons dans la construction, nous mettons &agrave; c&ocirc;t&eacute; une r&eacute;servation sur dix. Et lorsqu&rsquo;une r&eacute;servation est &agrave; cot&eacute;, il faut aller &laquo;&nbsp;taper&nbsp;&raquo; la r&eacute;servation au marteau-piqueur et refaire un trou. C&rsquo;est tr&egrave;s mauvais pour l&rsquo;image de marque et &ccedil;a comporte des risques car tout cela se fait souvent &agrave; deux m&egrave;tres de hauteur&nbsp;&raquo; (directeur de la qualit&eacute;, entretien, 2020). Les risques dans la mise en &oelig;uvre de la r&eacute;servation sont au moins au nombre de deux. Ils r&eacute;sident dans la mauvaise retranscription de l&rsquo;information et l&rsquo;oubli de la r&eacute;servation ou du moins de la mettre &agrave; c&ocirc;t&eacute;. En effet, &laquo;&nbsp;sur un plan 2D, il est difficile de repr&eacute;senter une r&eacute;servation car il faut ajouter de l&rsquo;information &eacute;crite sur la plan&nbsp;&raquo; (directeur de la qualit&eacute;, entretien, 2020). Et pour transmettre cette information aux compagnons, &laquo;&nbsp;le chef de chantier prend une feuille blanche, redessine le bout de mur avec tous les trous et recalculent le bon emplacement avec sa calculette pour repositionner la r&eacute;servation. Lorsqu&rsquo;il fait cela, il prend du temps car il refait 3 fois le calcul et il y a un risque d&rsquo;erreur car vous retranscrivez l&rsquo;information&nbsp;&raquo; (directeur de la qualit&eacute;, entretien, 2020). Avec la maquette BIM, les compagnons disposent des planches d&rsquo;ex&eacute;cution avec l&rsquo;&eacute;l&eacute;vation et les endroits o&ugrave; sont les r&eacute;servations. &laquo;&nbsp;On gagne du temps et on diminue les risques d&rsquo;erreurs &raquo; (directeur de la qualit&eacute;, entretien, 2020).</p> <p>Le deuxi&egrave;me apport des usages du num&eacute;rique et du BIM dans la mise en &oelig;uvre des r&eacute;servations tient dans l&rsquo;usage de la r&eacute;alit&eacute; augment&eacute;e. &laquo;&nbsp;Avant de fermer le coffrage, avant d&rsquo;avoir coul&eacute; le b&eacute;ton, nous venons v&eacute;rifier en superposant avec une tablette avant de fermer le coffrage. Si le compagnon a mis la r&eacute;servation au bon endroit, alors nous pouvons fermer et couler le b&eacute;ton&nbsp;&raquo; (directeur de la qualit&eacute;, entretien, 2020). Il s&rsquo;agit ni plus ni moins de connecter le chantier &agrave; la maquette num&eacute;rique. Un cadre de l&rsquo;USH nous confie&nbsp;&eacute;galement que l&rsquo;objectif est de bloquer l&rsquo;action d&rsquo;un ouvrier qui ne serait pas conforme &agrave; la maquette num&eacute;rique. L&rsquo;objectif est de passer du stade artisanal au stade industriel. &laquo;&nbsp;Il faut faire en sorte que le chantier devienne un flux logistique comme une usine. Il faut industrialiser le processus de construction&nbsp;&raquo; (directeur de la qualit&eacute;, entretien, 2020).</p> <p>Une autre pratique num&eacute;rique symptomatique de cette mise en processus est le bo&icirc;tier connect&eacute; install&eacute; sur les grues, outils principaux des chantiers de construction. &laquo;&nbsp;Nous allons mettre sur le moufle (le crochet) un boitier connect&eacute; de mani&egrave;re &agrave; tracer toute la journ&eacute;e o&ugrave; est le crochet de ma grue&nbsp;&raquo; (directeur de la qualit&eacute;, entretien, 2020). L&rsquo;objectif&nbsp;est r&eacute;aliser un diagramme qui permette de calculer des saturations de grues. &laquo;&nbsp;L&rsquo;objectif est de conna&icirc;tre les t&acirc;ches qui prennent trop de temps de mani&egrave;re &agrave; faire des horaires d&eacute;cal&eacute;s pour que la grue travaille toute la journ&eacute;e. Les outils connect&eacute;s nous permettent de voir o&ugrave; la grue est satur&eacute;e et &agrave; quel poste. Ils envoient l&rsquo;information dans une plateforme dans laquelle nous mettons la maquette num&eacute;rique et qui nous permet de conna&icirc;tre la t&acirc;che qui est assur&eacute;e&nbsp;&raquo; (directeur de la qualit&eacute;, entretien, 2020).</p> <p>L&rsquo;ACTE DE CONSTRUIRE : VERS UN PROCESSUS INDUSTRIEL POST-TAYLORIEN OU LE MYTHE DE LA MACHINE</p> <p>Que pouvons-nous retenir de ces pratiques effectives, en tests ou &agrave; venir&nbsp;? Ce qui est &eacute;tonnant est que toutes ces pratiques sont en r&eacute;alit&eacute; tr&egrave;s proches des pr&eacute;occupations et des solutions que Taylor puis Ford ont mis en &oelig;uvre&nbsp;: industrialisation de ce qui relevait auparavant de l&rsquo;artisanat, chronom&eacute;trage des t&acirc;ches et optimisation de la meilleure m&eacute;thode (la plus rapide) pour la r&eacute;aliser, recherche constante de la meilleure m&eacute;thode (one best way), un suivi des heures qui permet de d&eacute;clencher la paye, un d&eacute;ni de l&rsquo;exp&eacute;rience de l&rsquo;ouvrier au profit d&rsquo;un bureau des m&eacute;thodes qui sait mieux que quiconque ce qu&rsquo;il faut faire (organisation scientifique du travail), la soumission g&eacute;n&eacute;rale du travail et du travailleur &agrave; la machine-outil (nous dirions aujourd&rsquo;hui la soumission &agrave; la machine num&eacute;rique voire &agrave; la m&eacute;gamachine (Mumford, 1967)).</p> <p>Or, nous savons aussi ce que la m&eacute;thode de Taylor a produit&nbsp;: probl&egrave;mes qualit&eacute;, turn-over important, environnement militaris&eacute; massivement rejet&eacute; par les ouvriers. Bien s&ucirc;r, les m&eacute;thodes et le climat manag&eacute;rial ne sont pas les m&ecirc;mes mais il nous semble que nous pouvons tout de m&ecirc;me largement qualifier le d&eacute;veloppement du BIM dans l&rsquo;acte de construire comme un &eacute;pisode post-taylorien o&ugrave; la machine num&eacute;rique remplace la machine-outil et les m&eacute;thodes d&rsquo;&eacute;valuation qui &eacute;taient d&eacute;velopp&eacute;es pour la mesurer.</p> <p>Il semble clair que le BIM et ses investissements de forme (Th&eacute;venot, 1986) associ&eacute;s sont &agrave; consid&eacute;rer comme des machines &agrave; organiser et &agrave; &eacute;valuer. La notion de machine doit ici &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;e dans sa double acception, comme syst&egrave;me technique et comme &laquo;&nbsp;l&rsquo;agencement de divers &eacute;l&eacute;ments en vue d&rsquo;un but ou d&rsquo;une finalit&eacute; (&hellip;) dispositif conceptuel et pratique subtil, permettant d&rsquo;atteindre ce que la nature ne permet pas de faire, &laquo;&nbsp;artificieuses machines&nbsp;&raquo; de L&eacute;onard de Vinci&nbsp;&raquo; (Le Mo&euml;nne, 2008, p. 133). Au XVII&egrave;me si&egrave;cle, la notion de machine est utilis&eacute;e dans un sens non mat&eacute;riel mais organisationnel. La Fontaine, dans Le Renard et le bouc, mais dans d&rsquo;autres fables aussi, fera dire &agrave; un renard bloqu&eacute; au fond d&rsquo;un puits avec un bouc&nbsp;: &laquo;&nbsp;L&egrave;ve tes pieds en haut, et tes cornes aussi&nbsp;: Mets-les contre le mur. Le long de ton &eacute;chine Je grimperai premi&egrave;rement&nbsp;; Puis tes cornes m&rsquo;&eacute;levant, A l&rsquo;aide de cette machine, De ce lieu je sortirai&nbsp;&raquo;. Nous notons au moins trois dimensions essentielles &agrave; souligner dans la notion de machine&nbsp;: sa dimension rationalisatrice, mat&eacute;rielle et organisationnelle (Chaudet, 2020). Notre hypoth&egrave;se est donc de consid&eacute;rer que le BIM comme machine organisationnelle constitu&eacute;e de m&eacute;thodes et de machines concr&egrave;tes visent &agrave; rationaliser le processus de construction au m&ecirc;me titre que la machine industrielle a tent&eacute; de le faire. Il s&rsquo;agit ainsi d&rsquo;&eacute;tudier le BIM comme l&rsquo;actualisation de la machine industrielle ou plus g&eacute;n&eacute;ralement comme le d&eacute;veloppement de la m&eacute;gamachine (Mumford, 1967). Nous savons par exemple les contournements que les compagnons peuvent d&eacute;ployer pour contourner les r&egrave;gles et r&eacute;aliser leur travail, tout comme nous savons les dispositifs de contournement &agrave; la r&egrave;gle que les ouvriers de la machine industrielle et taylorienne ont d&eacute;velopp&eacute;. Il y a de nombreuses possibilit&eacute;s tactiques pour contourner la r&egrave;gle.</p> <p>Des appareils enregistreurs du physiologiste Etienne Marey (Mattelart, 2011) &agrave; la tra&ccedil;abilit&eacute; num&eacute;rique g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e permise par le BIM en passant par la d&eacute;composition du geste de l&rsquo;ouvrier (Coriat, 1979), ne sommes-nous pas dans la constitution de machines et de m&eacute;gamachines (Mumford, 1967) qui permettent de r&eacute;pliquer et de r&eacute;p&eacute;ter de mani&egrave;re &agrave; perfectionner l&rsquo;existant&nbsp;? Sous cet aspect, le BIM et ses m&eacute;thodes d&rsquo;&eacute;valuation peuvent &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;s comme une m&eacute;gamachine &agrave; spatialiser des pratiques (Stiegler, 1994) de mani&egrave;re &agrave; pouvoir les exploiter et les optimiser. L&rsquo;objectif du BIM et de ses m&eacute;thodes d&rsquo;&eacute;valuation r&eacute;sident bien dans leur capacit&eacute; &agrave; rationaliser l&rsquo;acte de construire, c&rsquo;est-&agrave;-dire &agrave; disposer de suffisamment d&rsquo;indicateurs de mani&egrave;re &agrave; capitaliser et &agrave; r&eacute;duire l&rsquo;incertitude. Cette caract&eacute;ristique place le BIM dans la continuit&eacute; des syst&egrave;mes bureaucratiques mis en &oelig;uvre par le capitalisme. Comme le rappelle en effet B&eacute;atrice Hibou (Hibou, 2012), le d&eacute;veloppement du capitalisme a &eacute;t&eacute; rendu possible par la mise en &oelig;uvre d&rsquo;un ensemble de normes qui avait pr&eacute;cis&eacute;ment pour objectif de r&eacute;duire l&rsquo;incertitude des march&eacute;s. La bureaucratie &laquo;&nbsp;est caract&eacute;ristique du processus de rationalisation, de la mont&eacute;e du calcul, de l&rsquo;&eacute;crit et de l&rsquo;&eacute;valuation dans les soci&eacute;t&eacute;s modernes. Elle exprime et traduit un besoin de calculabilit&eacute; et de pr&eacute;visibilit&eacute; propre &agrave; l&rsquo;industrie et adopt&eacute; par le capitalisme en des termes de plus en plus formels et rigoureux&nbsp;; et elle n&rsquo;est d&rsquo;ailleurs v&eacute;ritablement &eacute;tablie que lorsque le capitalisme domine la soci&eacute;t&eacute;.&nbsp;&raquo; (Hibou, 2012, p. 21).</p> <p>CONCLUSION</p> <p>Les organisations qui travaillent &agrave; la construction des b&acirc;timents sont aujourd&rsquo;hui confront&eacute;es &agrave; la n&eacute;cessit&eacute; de documenter une base de donn&eacute;es appel&eacute;e BIM (Building Information Model, Modeling, Management). Les organisations charg&eacute;es de coordonner la conception, la construction et la gestion attendent en retour des possibilit&eacute;s plus larges en termes d&rsquo;&eacute;valuation de la qualit&eacute;, de capitalisation des bonnes pratiques et de pilotage g&eacute;n&eacute;ral &agrave; l&rsquo;aune d&rsquo;indicateurs fiables et chiffr&eacute;s. L&rsquo;objectif de ce travail est de disposer d&rsquo;informations suffisamment pertinentes pour participer aux diverses d&eacute;cisions qui doivent &ecirc;tre prises &agrave; tous les niveaux d&rsquo;&eacute;chelle (compagnon, chef de chantier, conducteur de travaux, charg&eacute; d&rsquo;op&eacute;ration, architectes, ing&eacute;nieurs, BIM manager&hellip;) et tout au long du processus (conception, construction, gestion). Comme nous avons pu l&rsquo;illustrer, de multiples machines num&eacute;riques d&rsquo;&eacute;valuation se mettent en place dans ce contexte. Nous pourrions m&ecirc;me nous demander si le BIM n&rsquo;est pas un syst&egrave;me d&rsquo;&eacute;valuation &agrave; part enti&egrave;re, c&rsquo;est-&agrave;-dire une &laquo;&nbsp;d&eacute;marche rigoureuse de collecte et d&rsquo;analyse d&rsquo;information qui vise &agrave; porter un jugement sur un programme, une politique, un processus, une activit&eacute; ou un projet pour aider &agrave; la prise de d&eacute;cision&nbsp;&raquo; (Gouvernement du Qu&eacute;bec, Secr&eacute;tariat du Conseil du tr&eacute;sor, 2013, p. 9). La convention BIM, &eacute;crite pour chaque projet, est &agrave; ce titre le document cadre qui doit d&eacute;finir les objectifs et les machines qui devront permettre d&rsquo;&eacute;valuer et de piloter le travail tout au long du processus. Il s&rsquo;agit de disposer de suffisamment d&rsquo;actifs informationnels, c&rsquo;est-&agrave;-dire &laquo;&nbsp;tout &eacute;l&eacute;ment qui repr&eacute;sente de la valeur pour l&rsquo;organisation&nbsp;&raquo; (ISO 30300, 2011, p. 1). Le BIM doit &agrave; ce titre &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute; comme un actif informationnel tangible selon &agrave; part enti&egrave;re.</p> <p>Mais le probl&egrave;me pourrait &agrave; terme r&eacute;sider dans la non prise en compte des actifs intangibles qui reposent pr&eacute;cis&eacute;ment sur une exp&eacute;rience subjective et qui ne sont pas r&eacute;ductibles &agrave; la quantification num&eacute;rique. La n&eacute;gation de la subjectivit&eacute; a &eacute;t&eacute; le talon d&rsquo;Achille de la machine industrielle et du taylorisme (Floris, 1996). Il pourrait l&rsquo;&ecirc;tre aussi du BIM et des machines num&eacute;riques qui se d&eacute;veloppent actuellement dans la fili&egrave;re du b&acirc;timent. Comme &eacute;nonc&eacute; dans l&rsquo;un des verbatims mentionn&eacute;s plus haut, &laquo;&nbsp;s&rsquo;il y a quatre m&eacute;thodes, il doit bien il y en avoir une qui soit meilleure et qui co&ucirc;te moins ch&egrave;re. Gr&acirc;ce &agrave; la maquette num&eacute;rique, il est possible de calculer et de choisir cette m&eacute;thode&nbsp;&raquo; (directeur de la qualit&eacute;, entretien, 2020). L&rsquo;exp&eacute;rience accumul&eacute;e par les conducteurs de travaux, les chefs de chantier et les compagnons qui les am&egrave;nent &agrave; choisir une m&eacute;thode d&rsquo;ex&eacute;cution plut&ocirc;t qu&rsquo;une autre ne vaut plus face &agrave; la capitalisation des informations d&rsquo;une centaine de chantiers sur le BIM. Gr&acirc;ce &agrave; cela, l&rsquo;organisation scientifique du chantier et le one best way taylorien serait &agrave; port&eacute;e de clic.</p> <p>Bibliographie</p> <p>Agence Qualit&eacute; Construction (2020, juin). 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