Résumé Sénégal est confronté aujourd’hui à la saturation des effectifs dans l’enseignement supérieur. À tire d’exemple, l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) compte plus de quatre-vingt mille (80 000) étudiants alors que sa capacité d’accueil est de seulement dix mille (10 000) étudiants. Chaque année, plus 20 000 nouveaux bacheliers souhaitent être orientés à l’Université de Dakar. Entre autres solutions, l’État sénégalais avait choisi d’orienter des nouveaux bacheliers dans des écoles et universités privées après avoir mis en place une Université virtuelle dénommée (UVS) qui compte en 2020 plus de 22 000 étudiants, se plaçant ainsi au rang de deuxième université du Sénégal derrière l’UCAD, en termes d’effectifs. La formation à distance expérimentée à l’Université virtuelle du Sénégal (UVS), et pratiquée à l’École de Bibliothécaires Archivistes et Documentaliste (EBAD) depuis l’année 2000, est aujourd’hui vue, comme étant un palliatif voire une panacée aux problèmes des effectifs des universités sénégalaises. À ce titre l’EBAD est toujours citée en exemple par le rectorat de l’UCAD et son modèle se présente aujourd’hui comme étant un exemple à suivre. Démarrée en 2000 sous l’appellation de Formation continue en Information informatisée en Réseau (FORCIIR), la FOAD à l’EBAD a pendant longtemps été considérée comme un modèle innovant en Afrique.  En vingt ans (2000-2020), mille deux cent cinquante-six (1256) apprenants de 28 nationalités ont été inscrits en formation à distance à l’EBAD.    Notre étude porte cependant sur 889 étudiants inscrits en année de sortie (L3 et M2) durant la décennie 2006 – 2016. Le choix de cette décennie est motivé par le fait qu’en 2016, tous les partenaires extérieurs qui ont soutenu le projet se sont retirés et que l’EBAD a pu pérenniser la FADIS avec ses propres ressources.   Cette étude n’a pas la prétention de motiver une prise de décision quant à l’intérêt de maintenir ou non la FOAD de l’EBAD. Son objectif est bien différent ; il vise à analyser un dispositif de formation à distance en sciences de l’information très innovant à ses débuts (2000), mais qui, dix-neuf ans après (2020), malgré les évolutions technologiques et celles des méthodes pédagogiques d’enseignement apprentissage n’a pas connu de changements majeurs. Le « modèle ébadien » répond-il encore aux objectifs fixés par les apprenants et aux nouvelles attentes et exigences liées aux métiers des sciences de l’information documentaire ? Aussi à l’heure où l’EBAD semble être un modèle de réussite en Afrique, il serait utile de se demander si la FADIS est reproductible. Autant de questions que soulève la problématique de la formation à distance en science de l’information Afrique.   Nous formulons l’hypothèse que la FADIS de l’EBAD n’est pas reproductible en l’état au point d’être cité à l’UCAD pour régler la question des effectifs pléthoriques et qu’il convient d’en analyser le dispositif pédagogique pour pouvoir apprécier le niveau de satisfaction des apprenants, les effets induits et la reproductibilité.   La première partie de notre étude est une introduction qui présente le contexte de la FOAD au Sénégal et à l’EBAD, la deuxième partie est consacrée au cadre théorique et conceptuel (l’évaluation), la troisième partie à l’approche méthodologique et la quatrième partie présente et analyse les résultats de l’étude. Elle est suivie d’une interrogation sur la reproductibilité du modèle ébadien.   Cet article apporte des éléments de réponse à l’interrogation sur les enjeux de la formation à distance en Afrique. Il étudie particulièrement la FOAD de l’École de Bibliothécaire archiviste et documentaliste (EBAD) au Sénégal pendant la décennie 2006-2016. L’analyse s’inscrit dans le cadre théorique de l’évaluation et elle s’inspire de la méthode Kirkpatrick (1959). L’approche consiste à analyser les motivations, connaissances et capitalisation des connaissances des apprenants à partir d’un échantillon de 100 apprenants choisis à travers la méthode CAR. Les résultats de l’étude montrent que la FADIS de l’EBAD a atteint ses limites et que le modèle n’est pas reproductible en l’état et qu’il devrait explorer de nouveaux types de dispositifs capables de répondre aux attentes et exigences d’une formation à distance moderne en SIC.     <h1 style="text-indent:0cm">Références bibliographiques :</h1> <ol> <li style="margin-left:8px; text-align:justify">Bates R. 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