<p><strong>Abstract :&nbsp;</strong>In the world of corporate communication, we often hear the death of internal communication (IC) being announced. Certainly, long focused on image, one form of IC - com&#39; - has proved to be specular, reducing communication to a process of creating and circulating messages and images to target recipients who need to be informed, convinced, influenced, but hardly ever listened to.This vision, shaped by advertising,&nbsp;has placed excessive emphasis on theprojection of beautiful images, constructing a distorted representation of the reality of businesses.Today, while image is still essential,other voices are constantly reminding us of the importance of social relationships.The French Association for Internal Communication is one of these voices and recently celebrated its 30th anniversary. On this occasion, a study was carried out that shows both IC and those who practice it. Far from being dead, IC is still moving and seems to be doing well. This study (along with others) serves as a starter for our reflection, which we will carry out in three steps: firstly, by looking at what has become of IC today, adapting more or less to the transformations imposed on companies; secondly, by questionning the role of the practitioner in this changing context; finally, by concluding on how to train in IC in our Masters courses in view of these evolutions.</p> <p><strong>Keywords&nbsp;</strong><strong>:</strong>&nbsp;communication, training, transformation, professionalization, communicator.</p> <h5>&nbsp;</h5> <p>Dans le monde de la communication d&rsquo;entreprise, il est une annonce qui revient assez r&eacute;guli&egrave;rement, celle de la mort de la communication interne (CI)[1]. Ainsi, &agrave; l&rsquo;automne 2015, le pr&eacute;sident de l&rsquo;association Communication &amp; Entreprise annonce de fa&ccedil;on p&eacute;remptoire que &laquo;&nbsp;la communication interne est morte&nbsp;&raquo;[2]&nbsp;! Plus r&eacute;cemment, un autre, moins d&eacute;finitif et plus explicatif, prenant acte de la plus grande porosit&eacute; entre l&rsquo;entreprise et la soci&eacute;t&eacute;, en conclut &agrave; l&rsquo;indiff&eacute;renciation entre l&rsquo;interne et l&rsquo;externe&nbsp;: &laquo;&nbsp;&Agrave; mon sens, le distinguo entre communication externe et communication interne n&rsquo;a aujourd&rsquo;hui plus lieu d&rsquo;&ecirc;tre&nbsp;&raquo;[3]. Ce&nbsp;distinguo ayant saut&eacute;, les salari&eacute;s ne deviennent alors qu&rsquo;une partie prenante &laquo;&nbsp;parmi d&rsquo;autres&nbsp;&raquo; des &laquo;&nbsp;cibles de communication&nbsp;&raquo; de l&rsquo;entreprise (idem). Moins alarmiste, un dernier se contente d&rsquo;annoncer la disparition de la CI, celle-ci devenant une simple &laquo;&nbsp;composante de la communication de marque&nbsp;&raquo;[4]. Cette transformation, au profit de la marque, n&rsquo;est pas sans rappeler la proposition plus ancienne d&rsquo;une communication &laquo;&nbsp;transformative&nbsp;&raquo; formul&eacute;e quelques ann&eacute;es auparavant par un publicitaire en mal d&rsquo;un nouveau slogan[5]. Communication de la &laquo;&nbsp;marque totale&nbsp;&raquo; (sic), cette communication transformative devait &ecirc;tre la seule &agrave; m&ecirc;me de&nbsp;&laquo;&nbsp;d&eacute;placer le champ des repr&eacute;sentations pour accompagner des transformations cr&eacute;atrices de valeur&nbsp;&raquo; (idem).</p> <p>Rien de nouveau semble-t-il depuis la fin des ann&eacute;es 1980 et le d&eacute;veloppement d&rsquo;une communication d&rsquo;entreprise r&eacute;duite &agrave; de la&nbsp;com&rsquo;, vision r&eacute;ductrice arrim&eacute;e &agrave; la marque et &agrave; l&rsquo;image, pr&ocirc;nant un &laquo;&nbsp;r&eacute;enchantement de l&rsquo;entreprise&nbsp;&raquo; (Bunel, 1986). Consid&eacute;rant cette p&eacute;riode,&nbsp;Christian Le Mo&euml;nne a bien montr&eacute; que &laquo;&nbsp;l&rsquo;assimilation de l&rsquo;entreprise &agrave; une marque, &agrave; une symbolique inscrite dans les m&eacute;moires, doit permettre d&rsquo;en installer l&rsquo;image dans la conscience collective tout en la d&eacute;couplant des quotidiennes exp&eacute;riences malheureuses qui caract&eacute;risent la duret&eacute; de la production industrielle&nbsp;&raquo; (2008). Index&eacute;e sur l&rsquo;image, cette&nbsp;com&rsquo; s&rsquo;est r&eacute;v&eacute;l&eacute;e sp&eacute;culaire, construite en miroir, r&eacute;duisant la communication &agrave; un processus de cr&eacute;ation et de circulation de messages et d&rsquo;images vers des destinataires-cibles qu&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;informer, de convaincre, d&rsquo;influencer, mais bien peu d&rsquo;&eacute;couter. Le marketing et la publicit&eacute; ont puissamment contribu&eacute; &agrave; fa&ccedil;onner cette vision de la communication jouant, &agrave; l&rsquo;externe comme &agrave; l&rsquo;interne, sur le registre de la projection de&nbsp;belles images qui ont pris la forme d&rsquo;une &laquo;&nbsp;irr&eacute;alit&eacute; construite comme une r&eacute;alit&eacute; de la repr&eacute;sentation dominante&nbsp;&raquo; (Bernas,2006). Tout un pan de la communication est mis hors champ au profit d&rsquo;un autre, sous-tendu par un discours m&eacute;lioratif, dont la mission est de diffuser des messages et des images aux contenus &eacute;loign&eacute;s de la r&eacute;alit&eacute; v&eacute;cue par ceux &agrave; qui ils sont destin&eacute;s.</p> <p>Aujourd&rsquo;hui, inutile de nier l&rsquo;importance du symbolique, de la repr&eacute;sentation et de l&rsquo;imaginaire qui met en sc&egrave;ne le r&eacute;el&nbsp;: l&rsquo;image est encore une des matrices de la fonction Communication. Toutefois, depuis des ann&eacute;es, d&rsquo;autres voix n&rsquo;ont de cesse de rappeler la &laquo;&nbsp;prolif&eacute;ration du social&nbsp;&raquo; dans l&rsquo;entreprise (Callon &amp; alii, 2001) et tentent de &laquo;&nbsp;reconnecter&nbsp;&raquo; la communication au r&eacute;el (Auteur &amp; Charpentier,2013). L&rsquo;association fran&ccedil;aise de communication interne (Afci) est de celles-l&agrave; et elle f&ecirc;tait ses trente ans en juin dernier. &Agrave; cette occasion, une &laquo;&nbsp;grande &eacute;tude&nbsp;&raquo; a &eacute;t&eacute; men&eacute;e qui donne &agrave; voir &agrave; la fois la CI et ceux qui l&rsquo;exercent (Afci,2019). Loin d&rsquo;&ecirc;tre morte ou &laquo;&nbsp;en crise&nbsp;&raquo; (Chauvin,2010), la CI bouge encore et semble bien se porter. Cette &eacute;tude, r&eacute;alis&eacute;e dans un contexte associatif particulier, sert de starter &agrave; notre r&eacute;flexion[6]que nous m&egrave;nerons en trois temps&nbsp;: regarder d&rsquo;abord ce qu&rsquo;est devenue la CI aujourd&rsquo;hui, s&rsquo;adaptant plus ou moins aux transformations qui s&rsquo;imposent aux entreprises&nbsp;; interroger ensuite le r&ocirc;le du praticien dans ce contexte en mouvement&nbsp;; conclure enfin sur la fa&ccedil;on de former &agrave; la CI dans nos masters compte tenu de ces &eacute;volutions.</p> <h2><a id="t1"></a>CE QU&rsquo;EST DEVENUE LA COMMUNICATION INTERNE : &Acirc;GE DE LA MATURIT&Eacute;</h2> <p>C&rsquo;est une histoire &agrave; pr&eacute;sent connue. La fonction Communication s&rsquo;est d&eacute;velopp&eacute;e dans les entreprises dans les ann&eacute;es 1980 en m&ecirc;me temps que ces derni&egrave;res entamaient une vaste phase de modernisation. Plusieurs &eacute;crits en attestent &eacute;manant de personnes au statut bien diff&eacute;rent. Ainsi, un chef d&rsquo;entreprise d&rsquo;une part,&nbsp;Antoine&nbsp;Riboud[7], &eacute;tablit un constat en forme de &laquo;&nbsp;mode d&rsquo;emploi&nbsp;&raquo; pour l&rsquo;entreprise (1987)&nbsp;: elle doit s&rsquo;adapter &agrave; de multiples changements, &agrave; la fois technologique (informatisation), &eacute;conomique (financiarisation), commercial (mondialisation) et social (participation). En une formule, le monde change et l&rsquo;entreprise doit changer, se moderniser. Des sociologues d&rsquo;autre part qui, partant des m&ecirc;mes observations, jugent utile de r&eacute;inventer les outils d&rsquo;analyse sociologique de l&rsquo;entreprise afin de voir en quoi celle-ci &laquo;&nbsp;&eacute;volue dans son rapport &agrave; la soci&eacute;t&eacute; et contribue, ou non, au changement dans la soci&eacute;t&eacute;&nbsp;&raquo; (Sainsaulieu &amp; Segrestin,1986). L&rsquo;entreprise n&rsquo;est plus seulement une organisation parmi d&rsquo;autres, mais devient une &laquo;&nbsp;institution&nbsp;&raquo; et tend m&ecirc;me &agrave; &laquo;&nbsp;repr&eacute;senter le rep&egrave;re institutionnel central&nbsp;&raquo; de notre soci&eacute;t&eacute; (idem). La sociologie de l&rsquo;entreprise est invent&eacute;e et pr&eacute;sent&eacute;e clairement comme une sociologie du changement afin de &laquo;&nbsp;comprendre et analyser les changements structurels des entreprises&nbsp;&raquo; (Sainsaulieu,&nbsp;1988). Dor&eacute;navant, l&rsquo;entreprise s&rsquo;adapte, voire adapte son environnement &agrave; ses besoins[8], et il s&rsquo;agit de&nbsp;faire adh&eacute;rer l&rsquo;ensemble des salari&eacute;s &agrave; ce mouvement. L&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de communiquer est alors &eacute;vident et la communication devient petit &agrave; petit une activit&eacute; normale et normalis&eacute;e, productrice en premi&egrave;re instance d&rsquo;images pour toucher les imaginaires.</p> <p>Depuis lors, le changement&nbsp;s&rsquo;est intensifi&eacute; pour devenir un &laquo;&nbsp;mouvement permanent&nbsp;&raquo; (Alter,2000), tant et si bien que l&rsquo;on parle &agrave; pr&eacute;sent de transformation. Celle-ci n&rsquo;est&nbsp;pas qu&rsquo;un ensemble de d&eacute;cisions&nbsp;&agrave; caract&egrave;re organisationnel qu&rsquo;il faut mettre en place, c&rsquo;est un processus qui&nbsp;mobilise les individus. L&rsquo;entreprise est un&nbsp;syst&egrave;me social, c&rsquo;est-&agrave;-dire un ensemble d&rsquo;individus (diff&eacute;rents), en interaction dynamique, organis&eacute;s en fonction d&rsquo;un but collectif (celui de l&rsquo;entreprise) mais dont chacun poursuit pourtant un but personnel en fonction de ses int&eacute;r&ecirc;ts propres. Il est alors n&eacute;cessaire, m&ecirc;me si difficile, de trouver un sens commun pour tous &agrave; cette transformation et une des missions de la CI est d&rsquo;y aider&nbsp;: donner du sens au travail, permettre le travail d&rsquo;organisation, faciliter le d&eacute;passement des logiques individuelles pour aller vers une logique plus collective. D&rsquo;hier &agrave; aujourd&rsquo;hui, la CI s&rsquo;est d&eacute;velopp&eacute;e et a &eacute;volu&eacute;. Du temps de l&rsquo;&eacute;closion &agrave; celui de la professionnalisation puis des remises en question (Auteur &amp; Charpentier,2013), elle a atteint aujourd&rsquo;hui un &acirc;ge de maturit&eacute;&nbsp;; et cette maturit&eacute; prend trois formes&nbsp;: une structuration renforc&eacute;e, une &eacute;valuation g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e, une &eacute;volution de sa perception.</p> <p>Structuration renforc&eacute;e d&rsquo;abord, car la CI est devenue une ligne M&eacute;tiers identifi&eacute;e et identifiable dans la fonction Communication. Ainsi, cette activit&eacute; a connu une structuration, une segmentation en plusieurs postes, rendant possible une progression de carri&egrave;re. De fait,&nbsp;38% des r&eacute;pondants exercent leur activit&eacute; uniquement en CI (versus 32% en 2012), ou encore 63% des r&eacute;pondants consacrent au moins les trois quarts de leur temps &agrave; la CI&nbsp;(Afci,2019). Un autre crit&egrave;re significatif&nbsp;renforce ce constat&nbsp;: l&rsquo;effectif des services de CI augmente, lentement mais r&eacute;guli&egrave;rement. &Agrave; pr&eacute;sent,&nbsp;plus de la moiti&eacute; des services ont un effectif de 2 &agrave; 4 personnes (versus 37% en 2009) et un tiers m&ecirc;me ont un effectif d&rsquo;au moins 5 personnes (idem).&nbsp;Pour autant, la CI n&rsquo;est&nbsp;pas un choix premier dans la trajectoire professionnelle des praticiens, elle est plut&ocirc;t d&eacute;couverte chemin faisant. Mais, force est de constater que, lorsqu&rsquo;elle est d&eacute;couverte, on en devient rapidement un adepte voire un militant, plus exactement une militante car il s&rsquo;agit toujours d&rsquo;une activit&eacute; essentiellement f&eacute;minine&nbsp;: plus des trois quarts des r&eacute;pondants sont des r&eacute;pondantes&nbsp;(idem). En outre, il existe une plus grande porosit&eacute; des fronti&egrave;res entre communication interne et externe[9]. Toutefois, une diff&eacute;rence majeure est d&eacute;fendue co&ucirc;te que co&ucirc;te par les praticiens&nbsp;:la relation aux salari&eacute;s. Cette diff&eacute;rence revient &agrave; de nombreuses reprises dans nos entretiens, &agrave; tel point qu&rsquo;on peut la formuler comme un mantra&nbsp;:&nbsp;un salari&eacute; n&rsquo;est pas un client, la communication interne n&rsquo;est pas de la communication externe en plus petit&nbsp;! La CI se place&nbsp;au c&oelig;ur du maillage constitu&eacute; par les strates de l&rsquo;entreprise.&nbsp;Ce positionnement complexe, en &eacute;quilibre, est sans nulle doute une&nbsp;richesse du m&eacute;tier&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;Quand on est en communication externe, on est finalement tr&egrave;s vite dans de l&rsquo;image. Il faut que le message soit simple. En CI, on va emmener les gens &agrave; se poser des questions, &agrave; avoir&nbsp;une approche plus complexe des choses... &raquo; [10]</p> <p>Une &eacute;valuation g&eacute;n&eacute;ralis&eacute;e des actions ensuite, car&nbsp;cette structuration renforce la visibilit&eacute; et la lisibilit&eacute; de la CI aupr&egrave;s des salari&eacute;s. Mais cela renforce aussi leur exigence vis-&agrave;-vis des actions men&eacute;es par la CI. Les directions g&eacute;n&eacute;rales suivent le mouvement et demandent de fa&ccedil;on quasi-syst&eacute;matique d&eacute;sormais, reporting et &eacute;valuation aux praticiens&nbsp;; et la n&eacute;cessit&eacute; de cette &eacute;valuation s&rsquo;accroit encore d&egrave;s lors que ces praticiens ont &agrave; g&eacute;rer un budget propre &agrave; la CI&nbsp;(Afci,2019). Le temps est bien r&eacute;volu o&ugrave; un communicateur pouvait dire, l&rsquo;&eacute;valuation, &laquo;&nbsp;personne ne nous la demande vraiment &raquo; &hellip; Signe que la CI est bien devenue une fonction M&eacute;tier comme une autre.&nbsp;Pour autant, cette &eacute;valuation pose question. Hier, dans une communication majoritairement &laquo;&nbsp;int&eacute;gratrice&nbsp;&raquo; (Giroux,1994), l&rsquo;&eacute;valuation de la&nbsp;performance portait sur l&rsquo;usage des outils, la compr&eacute;hension du projet de l&rsquo;entreprise par les salari&eacute;s, sur l&rsquo;adh&eacute;sion aux valeurs construites par le haut (faire adh&eacute;rer), sur le niveau d&rsquo;engagement des salari&eacute;s. La mesure de la performance passait par la &laquo;&nbsp;mesure des inputs &raquo; (publications, &eacute;v&egrave;nements) et le &laquo;&nbsp;chiffrage des outputs&nbsp;&raquo; (fr&eacute;quentation, satisfaction)&nbsp;; c&rsquo;&eacute;tait un exercice &laquo;&nbsp;obligatoire mais non d&eacute;finitoire &raquo; de la CI (L&eacute;pine,2015).&nbsp;Aujourd&rsquo;hui, dans une communication plus &laquo;&nbsp;organisante &raquo; (Giroux,1994), les praticiens ont d&eacute;laiss&eacute; la &laquo;&nbsp;vantardise par l&rsquo;audimat &raquo;. Il s&rsquo;agit plut&ocirc;t de v&eacute;rifier l&rsquo;existence de dispositifs de dialogues, d&rsquo;identifier les dynamiques &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre, de comprendre ce qu&rsquo;elles produisent (participation, coop&eacute;ration, coordination). De fait, en mati&egrave;re d&rsquo;&eacute;valuation, un basculement s&rsquo;op&egrave;re de la performance &ndash; vue comme une production, une r&eacute;alit&eacute; concr&egrave;te et achev&eacute;e &ndash; vers la performativit&eacute; &ndash; vue comme un &laquo;&nbsp;ensemble de pratiques situ&eacute;es qui transforment la r&eacute;alit&eacute;&nbsp;&raquo; (Aggeri,2017).</p> <p>Une &eacute;volution de la perception de la CI enfin, de la part des salari&eacute;s comme des praticiens. Pour les premiers, &ecirc;tre bien inform&eacute; ne doit plus &ecirc;tre un privil&egrave;ge mais un droit collectif&nbsp;(Afci, 2019). L&rsquo;id&eacute;e qui pr&eacute;vaut est &ldquo;la fa&ccedil;on dont l&rsquo;entreprise communique avec&nbsp;moi, m&rsquo;indique la&nbsp;fa&ccedil;on dont elle me consid&egrave;re&rdquo;. Ainsi, l&rsquo;exp&eacute;rience globale du salari&eacute; dans l&rsquo;entreprise va le d&eacute;cider (ou pas) &agrave; s&rsquo;engager.&nbsp;De fait, la question de l&rsquo;engagement s&rsquo;impose dans l&rsquo;entreprise. &Agrave; la recherche d&rsquo;innovations afin de&nbsp;faire face &agrave; des environnements mouvants, incertains, voire contradictoires, les directions d&rsquo;entreprise n&rsquo;ont de choix que de s&rsquo;adresser &agrave; leurs salari&eacute;s pour se saisir de leur potentiel de cr&eacute;ativit&eacute; et de leur capacit&eacute; de mobilisation&nbsp;; en bref, de s&rsquo;adresser &agrave; eux pour &laquo;&nbsp;obtenir ce bon vouloir sans lequel [l&rsquo;entreprise] ne peut fonctionner convenablement&nbsp;&raquo; (Crozier &amp; Friedberg,1977). Le livre est d&eacute;j&agrave; ancien, mais il appara&icirc;t toujours utile aujourd&rsquo;hui si l&rsquo;on &eacute;coute les communicateurs&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;Un patron n&rsquo;engage pas, &agrave; proprement parler, son collaborateur. C&rsquo;est en fait ce dernier qui d&eacute;cidera si oui ou non il a envie de le faire. Il peut juste cr&eacute;er les conditions de l&rsquo;engagement.&nbsp;&raquo;</p> <p>Pour les seconds &ndash; les praticiens &ndash;, la CI est dor&eacute;navant moins un outillage qu&rsquo;un&nbsp;projet. Outiller n&rsquo;est pas communiquer, il faut&nbsp;faire entendre&nbsp;la complexit&eacute;&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;La CI doit &ecirc;tre totalement strat&eacute;gique ou elle n&rsquo;a pas de sens. Ce n&rsquo;est&nbsp;pas de l&rsquo;information pratique.&nbsp;&raquo; Et si &laquo;&nbsp;il n&rsquo;y a pas de&nbsp;sens, il n&rsquo;y a pas de place pour la communication&nbsp;; c&rsquo;est de la propagande&nbsp;&raquo;. La difficult&eacute; du travail est donc de trouver un fil conducteur entre la dimension macro &ndash; la complexit&eacute; des enjeux &ndash; et sa traduction en une dimension micro &ndash; une explication &agrave; peu pr&egrave;s claire pour chaque salari&eacute;&nbsp;: &laquo;&nbsp;Mon m&eacute;tier consiste &agrave; cr&eacute;er les conditions d&rsquo;explication et de dialogue (autour de la strat&eacute;gie d&rsquo;entreprise)&nbsp;en m&rsquo;assurant que l&rsquo;on n&rsquo;en soit pas d&eacute;connect&eacute; des attentes des salari&eacute;s&nbsp;&raquo;. La&nbsp;priorit&eacute; de la CI est alors triple : donner un sens au travail de chacun&nbsp;et donc travailler &agrave; la&nbsp;coh&eacute;sion&nbsp;des individus,&nbsp;favoriser les transformations&nbsp;et donc travailler &agrave; la&nbsp;coh&eacute;rence&nbsp;de l&rsquo;entreprise, et bien s&ucirc;r&nbsp;informer et donc travailler &agrave; la connaissance de l&rsquo;information.&nbsp;En une formule, il s&rsquo;agit de&nbsp;faire entreprise comme on fait soci&eacute;t&eacute;.</p> <p>De l&rsquo;une &agrave; l&rsquo;autre de ces trois formes, la maturit&eacute; est bien pr&eacute;sente. Le vocabulaire utilis&eacute; change (installer les conditions d&rsquo;un dialogue interne), moins positiviste &ndash;&nbsp;faire adh&eacute;rer&nbsp;(expliquer, pr&eacute;parer, informer, relayer) &ndash;, plus constructiviste &ndash;&nbsp;faire ensemble (construire, partager, relier, accompagner, valoriser).</p> <h2><a id="t2"></a>CE QU&rsquo;EST LE R&Ocirc;LE DU PRATICIEN : UN ACTEUR D&rsquo;INTERFACE</h2> <p>Cette maturit&eacute; de la CI a modifi&eacute; l&rsquo;&eacute;quilibre de son activit&eacute;,&nbsp;d&rsquo;une gestion des messages et de l&rsquo;image &agrave; une gestion des relations. Mais une question demeure&nbsp;: n&rsquo;est-ce pas un m&eacute;tier, si ce n&rsquo;est impossible &ndash;&nbsp;un &laquo;&nbsp;m&eacute;tier o&ugrave; l&rsquo;on br&ucirc;le de l&rsquo;int&eacute;rieur &raquo; &ndash;, &agrave; tout le moins difficile &ndash; &laquo;&nbsp;c&rsquo;est un peu un sacerdoce&nbsp;&raquo;&nbsp;? Quoi qu&rsquo;il en soit de la r&eacute;ponse, les communicateurs posent un regard lucide semble-t-il sur leur m&eacute;tier, et cette lucidit&eacute; prend trois formes &eacute;galement&nbsp;: un m&eacute;tier de relation et de proximit&eacute; d&rsquo;une part, un m&eacute;tier de r&eacute;flexion et de distance en m&ecirc;me temps, un m&eacute;tier de passion et d&rsquo;engagement en tout cas.</p> <p>M&eacute;tier de relation et de proximit&eacute; d&rsquo;abord, car, pour l&rsquo;un d&rsquo;eux, la CI c&rsquo;est, &laquo;&nbsp;des rencontres et des hommes&nbsp;&raquo;. Surench&eacute;rissant, un autre pr&eacute;cise que la CI, c&rsquo;est &laquo;&nbsp;faire en sorte que des collaborateurs viennent au travail le matin en comprenant pourquoi ils font ce travail-l&agrave;, en se sentant valoris&eacute;s, en se sentant faire partie d&rsquo;une &eacute;quipe, en ayant la capacit&eacute; de&nbsp;(&hellip;) faire avancer un projet collectif &raquo;. O&ugrave; l&rsquo;on retrouve l&rsquo;id&eacute;e de projet collectif &eacute;voqu&eacute;e pr&eacute;c&eacute;demment. Dans un contexte de transformations, il est sans doute vain de chercher une coh&eacute;sion interne g&eacute;n&eacute;ralisante, englobant chacun et tout le monde de fa&ccedil;on uniforme. L&rsquo;enjeu est plut&ocirc;t de cr&eacute;er les conditions d&rsquo;un &eacute;change collectif sur le travail et son organisation. Les repr&eacute;sentations individuelles ont toutes les chances d&rsquo;&ecirc;tre contradictoires. Il s&rsquo;agit moins de les percevoir comme l&rsquo;expression d&rsquo;une r&eacute;sistance au changement, que comme des points de vue &agrave; exploiter pour changer, pour r&eacute;aliser ces transformations. Vecteur incontournable de celles-ci, les salari&eacute;s ont d&rsquo;ailleurs la volont&eacute; de &laquo;&nbsp;donner&nbsp;&raquo; &agrave; l&rsquo;entreprise, ont besoin de s&rsquo;engager dans leur travail, de coop&eacute;rer avec les autres pour l&rsquo;effectuer (Alter, 2009)[11]. Au communicateur alors de se situer en forte proximit&eacute; des autres salari&eacute;s, qu&rsquo;ils soient managers ou op&eacute;rationnels, pour faire en sorte que ce don soit re&ccedil;u et reconnu par l&rsquo;entreprise et &eacute;tablir ainsi une relation de confiance&nbsp;: les trois quarts des praticiens jugent important de savoir &ecirc;tre en relation avec tous les acteurs de l&rsquo;entreprise&nbsp;(Afci,2019).&nbsp;Plus que la plupart des autres acteurs, le communicateur est en contact avec l&rsquo;ensemble du corps social et en prise avec les questions centrales pos&eacute;es dans et aux organisations. Exer&ccedil;ant un m&eacute;tier de contact, il est au service de la transversalit&eacute; dans l&rsquo;entreprise. Il est le liant, il est un acteur d&rsquo;interface qui &laquo;&nbsp;se d&eacute;ploie aux fronti&egrave;res de l&rsquo;organisation et mobilise une multiplicit&eacute; de ressources&nbsp;: r&eacute;seau, contr&ocirc;le de l&rsquo;information, r&egrave;gles et moyens&nbsp;&raquo; (Osty &amp; alii,2007).&nbsp;En fait,il est&nbsp;un marginal s&eacute;cant, &laquo;&nbsp;un acteur qui est partie prenante dans plusieurs syst&egrave;mes d&rsquo;action en relation les unes avec les autres et qui peut, de ce fait, jouer le r&ocirc;le indispensable d&rsquo;interm&eacute;diaire et d&rsquo;interpr&egrave;te entre des logiques&nbsp;&raquo; (Crozier &amp; Friedberg,1977).</p> <p>M&eacute;tier de r&eacute;flexion et de distance &eacute;galement, car il s&rsquo;agit de trouver la bonne distance avec l&rsquo;entreprise &ndash; &laquo;&nbsp;&ecirc;tre &agrave; la fois dans et &agrave; distance de l&rsquo;entreprise&nbsp;&raquo; &ndash; comme avec les individus, pour ne pas &ecirc;tre le &laquo;&nbsp;couteau suisse&nbsp;&raquo; des autres services, des autres directions.&nbsp;Pour cela, il est n&eacute;cessaire de savoir prendre du recul pour&nbsp;pouvoir &laquo;&nbsp;bien faire &raquo; son travail (Clot,2010)&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;Les conditions d&rsquo;exercice sont telles que&hellip; enfin, j&rsquo;en ai un peu marre quoi&hellip; alors que j&rsquo;aime vraiment ce que je fais. Il suffirait juste d&rsquo;avoir un peu plus de s&eacute;r&eacute;nit&eacute;, un peu moins de pression, un peu plus de&nbsp;temps pour faire les choses.&nbsp;&raquo; Savoir se situer, &ecirc;tre &agrave; la fois &laquo;&nbsp;dedans et dehors&nbsp;&raquo;, adopter une&nbsp;posture d&rsquo;entre-deux&nbsp;; on retrouve par ces termes l&rsquo;acteur d&rsquo;interface caract&eacute;ris&eacute; auparavant. Loin d&rsquo;&ecirc;tre jug&eacute;e comme stigmatisante, cette position singuli&egrave;re satisfait a priori les praticiens&nbsp;: 88% des r&eacute;pondants s&rsquo;estiment tr&egrave;s satisfaits de leur autonomie, 80% sont tr&egrave;s satisfaits de la fa&ccedil;on dont ils donnent du sens &agrave; leur travail (Afci, 2019). M&eacute;tier de distance aussi car c&rsquo;est un m&eacute;tier de&nbsp;l&rsquo;&eacute;crit. Dans les propos, on retrouve comme r&eacute;currence le go&ucirc;t prononc&eacute; pour&nbsp;l&rsquo;&eacute;criture&nbsp;:&laquo;&nbsp;La colonne vert&eacute;brale de tout communicant, c&rsquo;est l&rsquo;&eacute;criture&nbsp;&raquo;. Ce&nbsp;go&ucirc;t est de toute fa&ccedil;on une n&eacute;cessit&eacute; du m&eacute;tier&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;&eacute;crire un article, d&eacute;finir un angle, titrer, r&eacute;sumer, raconter une histoire&hellip; &Ccedil;a s&rsquo;apprend.&nbsp;&raquo; Sans surprise, cette app&eacute;tence pour l&rsquo;&eacute;criture se retrouve dans leur profil de formation&nbsp;: fr&eacute;quemment des &eacute;tudes universitaires, souvent en sciences humaines et sociales (sociologie, sciences politiques, histoire, information et communication) ou en litt&eacute;rature. Ces quelques caract&eacute;ristiques, quand elles manquent, g&eacute;n&egrave;rent de fa&ccedil;on quasi-syst&eacute;matique un probl&egrave;me si on les &eacute;coute&nbsp;: &laquo;&nbsp;On en a une qui a un Bac+5, une &eacute;cole de commerce, mais elle ne sait pas &eacute;crire en fait&hellip;&nbsp;&raquo;,&nbsp;&laquo;&nbsp;Dans mon &eacute;quipe, j&rsquo;ai au moins deux personnes sur quatre qui, de par leur parcours&nbsp;(&eacute;cole de communication), n&rsquo;ont pas du tout &eacute;t&eacute; form&eacute;es &agrave; l&rsquo;&eacute;criture&nbsp;&raquo;&nbsp;; et&nbsp;&laquo;&nbsp;quelqu&rsquo;un qui ne sait pas &eacute;crire, pour moi, il n&rsquo;a pas sa place en communication, c&rsquo;est &eacute;vident&nbsp;!&nbsp;&raquo;&nbsp;Quelques-uns poussent m&ecirc;me leur singularit&eacute; en choisissant de se d&eacute;nommer &laquo;&nbsp;Writing and Editing Professionnal&nbsp;&raquo;, mettant en avant une comp&eacute;tence particuli&egrave;re &ndash; ma&icirc;trise de l&rsquo;&eacute;criture &ndash; pour l&rsquo;exercice de leur activit&eacute; en communication.</p> <p>M&eacute;tier de passion et d&rsquo;engagement en tout cas, car &laquo;&nbsp;ce n&rsquo;est pas un job qu&rsquo;on range au porte-manteaux le soir en rentrant&nbsp;&raquo;. Plus que pour d&rsquo;autres salari&eacute;s au sein de l&rsquo;entreprise, le travail du communicateur met en jeu des &eacute;motions. Or, les &eacute;motions sont &laquo;&nbsp;fondamentalement des cons&eacute;quences de la relation&nbsp;&raquo; (Bernard,2017). M&eacute;tier de relation, la CI est donc &eacute;galement un m&eacute;tier de passion. Si l&rsquo;on con&ccedil;oit qu&rsquo;une &eacute;motion n&rsquo;est pas juste une r&eacute;action m&eacute;canique &agrave; un &eacute;v&eacute;nement, alors il faut croire que les &eacute;motions &laquo;&nbsp;engagent (&hellip;) une interpr&eacute;tation des situations&nbsp;(&hellip;) largement conditionn&eacute;e par des facteurs socioculturels&nbsp;&raquo; (idem)&nbsp;; ce qu&rsquo;un praticien traduit &agrave; sa fa&ccedil;on par&nbsp;: &laquo;&nbsp;Il faut&nbsp;s&rsquo;engager pour engager&nbsp;&raquo;. Cette formule r&eacute;sume bien la mission du communicateur de tenir ensemble les diff&eacute;rentes strates de l&rsquo;entreprise, de l&rsquo;op&eacute;rationnel &agrave; la direction en passant par les managers, de donner &agrave; voir la dr&ocirc;le de &laquo;&nbsp;soci&eacute;t&eacute; en soi&nbsp;&raquo; qu&rsquo;est l&rsquo;entreprise (Sainsaulieu,1988). &laquo;&nbsp;Je suis l&agrave; pour aider la direction dans ses projets, tout en prenant en compte&nbsp;ce que je sais de la r&eacute;alit&eacute; des salari&eacute;s, de leurs r&eacute;actions, de leurs comportements, de leur rapport au travail.&nbsp;&raquo; Un travail hautement &eacute;motionnel donc, au croisement de la biographie des individus, de leurs trajectoires professionnelle et personnelle comme de la structure sociale de l&rsquo;entreprise. Dans une certaine mesure, le praticien cherche &agrave; comprendre la &laquo;&nbsp;logique des autres&nbsp;&raquo; tandis que la CI n&rsquo;est rien d&rsquo;autre que la construction sociale de l&rsquo;entreprise. Exer&ccedil;ant &agrave; la crois&eacute;e entre le social et l&rsquo;individuel, peut-on consid&eacute;rer le communicateur comme une sorte d&rsquo;id&eacute;al-type de &laquo;&nbsp;la mani&egrave;re dont le social nous travaille &eacute;motionnellement&nbsp;&raquo; et de la mani&egrave;re dont les &eacute;motions travaillent, si ce n&rsquo;est la soci&eacute;t&eacute;, tout au moins l&rsquo;entreprise (Bernard,2017).</p> <p>De fa&ccedil;on plus pragmatique, l&rsquo;exercice de ce m&eacute;tier hybride oblige le praticien &agrave; occuper des r&ocirc;les multiples. Nous avons vu qu&rsquo;il est investi et que cet investissement, notamment subjectif, dans l&rsquo;activit&eacute; le distingue assur&eacute;ment d&rsquo;autres m&eacute;tiers de la communication. Cet investissement est source de satisfaction et de souffrance, de confiance et de doutes ce qui fait que l&rsquo;agir du praticien est toujours dans un &eacute;quilibre &agrave; la stabilit&eacute; fragile. Pourtant, une fois en poste, peu souhaitent quitter la fonction&nbsp;: les deux tiers des r&eacute;pondants s&rsquo;estiment satisfaits de la reconnaissance re&ccedil;ue, dont 20% sont m&ecirc;me tr&egrave;s satisfaits (Afci,2019). L&rsquo;attachement au travail est fort, voire tr&egrave;s fort, confirmant l&rsquo;analyse d&rsquo;un &laquo;&nbsp;investissement affectif&nbsp;&raquo; au travail tr&egrave;s marqu&eacute; en France (M&eacute;da &amp; Vendramin, 2013). Le travail lui-m&ecirc;me est per&ccedil;u comme une relation vivante &ndash; un &laquo;&nbsp;souffle&nbsp;&raquo; &ndash;, v&eacute;cu comme une interaction avec autrui afin de le comprendre, de l&rsquo;&eacute;couter et de l&rsquo;impliquer dans la vie de l&rsquo;entreprise en lui montrant sa place et son r&ocirc;le. Exemple&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;&Agrave; l&rsquo;occasion des 50 ans de la bo&icirc;te, il y a eu des prises de parole et l&agrave;, ils se sont dits &ldquo;&Ccedil;a ne va plus, plus personne ne sait v&eacute;ritablement ce que fait l&rsquo;autre&hellip; On a grandi tellement vite&hellip;&rdquo; Les gens ne se connaissent plus, personne n&rsquo;est capable finalement de&nbsp;raconter les histoires de notre boite et ce qu&rsquo;on fait, pourquoi on le fait.&nbsp;&raquo;&nbsp;Le r&ocirc;le du communicateur est alors de rendre visible le&nbsp;&laquo;&nbsp;syst&egrave;me d&rsquo;actions concret&nbsp;&raquo; de l&rsquo;entreprise, c&rsquo;est-&agrave;-dire les diff&eacute;rents mondes sociaux qui la composent et la fa&ccedil;on dont ils sont interconnect&eacute;s pour participer &agrave; la r&eacute;alisation du bien ou du service propos&eacute; par l&rsquo;entreprise (Crozier &amp; Friedberg,1977). Il s&rsquo;agit plus simplement de montrer &agrave; chacun de quelle fa&ccedil;on ce qu&rsquo;il fait, s&rsquo;inscrit dans un ensemble coh&eacute;rent qui a une finalit&eacute; bien pr&eacute;cise&nbsp;: la production d&rsquo;un bien ou d&rsquo;un service. En bref, il s&rsquo;agit de redonner &agrave; chaque acteur une vision globale de l&rsquo;entreprise et une vision strat&eacute;gique de son travail[12]. On comprend alors que l&rsquo;&eacute;coute et la compr&eacute;hension du corps social doivent &ecirc;tre une part importante du travail du praticien. L&rsquo;enqu&ecirc;te laisse appara&icirc;tre que l&rsquo;on est encore loin du compte m&ecirc;me si le r&eacute;sultat s&rsquo;am&eacute;liore[13].</p> <h2><a id="t3"></a>CONCLUSION &ndash; CE QUE FORMER &Agrave; LA COMMUNICATION INTERNE SIGNIFIE</h2> <p>La CI est une fonction qui a &eacute;t&eacute; professionnalis&eacute;e depuis plus de trente ans. De fait, il existe &agrave; pr&eacute;sent dans les entreprises une CI plus structur&eacute;e, des praticiens mieux form&eacute;s et plus comp&eacute;tents, ce qui rend la fonction mieux identifi&eacute;e et plus reconnue. Mais, aujourd&rsquo;hui,&nbsp;tout le monde communique&nbsp;! Que reste-t-il alors au communicateur&nbsp;?</p> <p>Pour exemple, en trente ans, un saut num&eacute;rique consid&eacute;rable a &eacute;t&eacute; op&eacute;r&eacute;. Nombre de dispositifs ont &eacute;t&eacute; d&eacute;velopp&eacute;s qui ont modifi&eacute; pour le moins la fa&ccedil;on de relayer l&rsquo;information et de relier les salari&eacute;s. Cette &eacute;volution technologique s&rsquo;est accompagn&eacute;e d&rsquo;un changement de perspective. D&rsquo;une approche majoritairement positiviste[14], la pratique de la communication appara&icirc;t dor&eacute;navant bien plus constructiviste, en phase avec son &eacute;poque. La premi&egrave;re, dans le contexte actuel, n&rsquo;est plus acceptable et ne produit que de la d&eacute;fiance, des salari&eacute;s comme des managers, vis-&agrave;-vis de la parole de l&rsquo;entreprise. Expliquer ne suffit plus, il faut s&rsquo;expliquer, favorisant ainsi une seconde vision de la communication, moins monologique plus dialogique, moins con&ccedil;ue comme processus de transmission que comme processus de construction de sens (Vidaillet,2003)&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;Plus on se transforme, plus on &eacute;volue&nbsp;; plus la compr&eacute;hension du sens, des contraintes et des finalit&eacute;s deviennent essentielles.&nbsp;&raquo; Ainsi, &agrave; une &eacute;poque o&ugrave; tout le monde communique, le communicateur ne peut pas se contenter du r&ocirc;le de fournisseur de contenus pour des dispositifs num&eacute;riques pl&eacute;thoriques. Il ne le souhaite pas d&rsquo;ailleurs si l&rsquo;on se fie &agrave; l&rsquo;&eacute;tude de l&rsquo;Afci&nbsp;: &laquo;&nbsp;Le poids du faire&nbsp;[&hellip;]&nbsp;cannibalise&nbsp;&raquo; le temps de travail du praticien (2019). Avec une belle unanimit&eacute;, les praticiens consid&egrave;rent la production de contenus comme leur &laquo;&nbsp;sale boulot&nbsp;&raquo; pour reprendre l&rsquo;expression d&rsquo;E.C.Hughes (1962), c&rsquo;est-&agrave;-dire comme une activit&eacute; n&eacute;cessaire mais qui est devenue fastidieuse car r&eacute;p&eacute;titive&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;La difficult&eacute; est surtout de&nbsp;collecter l&rsquo;information. Je passe un temps fou &agrave; collecter l&rsquo;information.&nbsp;&raquo; Et consacrant trop de temps &agrave; la collecte et &agrave; l&rsquo;&eacute;laboration de l&rsquo;information, ils en ont moins pour &eacute;couter et comprendre le corps social ou &ecirc;tre en conseil des managers, leur cheval de bataille.</p> <p>&Agrave; la fois m&eacute;tier de la transmission et m&eacute;tier du lien, la CI semble avoir un bel avenir si l&rsquo;on &eacute;coute les praticiens. Confiants donc, mais lucides, ils pestent contre le manque de ma&icirc;trise de leur temps &ndash;&nbsp;&laquo;&nbsp;Je suis au four et au moulin&nbsp;!&nbsp;&raquo; &ndash; et donc le manque d&rsquo;efficacit&eacute; de la CI &ndash;&nbsp;&laquo;&nbsp;J&rsquo;ai le sentiment que la CI gaspille son temps, trop d&rsquo;informations&nbsp;!&nbsp;&raquo;. Dans ce contexte, les praticiens se per&ccedil;oivent comme&nbsp;accompagnateur, accoucheur, catalyseur, facilitateur, m&eacute;diateur, orchestrateur, organisateur, passeur, vigile ou encore le fluide qui permet de cr&eacute;er les conditions d&rsquo;explication et de dialogue autour du projet d&rsquo;entreprise, autour des m&eacute;tiers pour l&rsquo;organiser, autour du travail pour le mettre en &oelig;uvre.</p> <p>Ce regard r&eacute;flexif des praticiens vient nourrir ma propre r&eacute;flexion de responsable de master en communication&nbsp;: comment forme-t-on &agrave; la CI&nbsp;? Cette question est simple mais redoutable. Selon l&rsquo;&eacute;tude de l&rsquo;Afci (2019), 44% des r&eacute;pondants ont une&nbsp;formation initiale sp&eacute;cifique en communication (versus 39% en 2012). De fa&ccedil;on compl&eacute;mentaire, on constate&nbsp;que&nbsp;les praticiens ne sont que peu form&eacute;s &agrave; la CI (cursus divers, mais Bac+5) ou mal form&eacute;s (&eacute;cole de communication) ou pas assez form&eacute;s (formations courtes en communication). Pourtant, leurs propos rel&egrave;vent la n&eacute;cessit&eacute; de ma&icirc;triser des comp&eacute;tences pour faire (&eacute;crire notamment) et pour comprendre la complexit&eacute; des organisations. Or, cette compr&eacute;hension demande une formation pouss&eacute;e (bac+5) aux sciences humaines et sociales ou en litt&eacute;rature en g&eacute;n&eacute;ral, &agrave; la communication en particulier, voire &agrave; la CI tr&egrave;s pr&eacute;cis&eacute;ment.</p> <p>En France, le&nbsp;paysage actuel des formations universitaires a &eacute;t&eacute; fa&ccedil;onn&eacute; en f&eacute;vrier 2014 par un arr&ecirc;t&eacute; du minist&egrave;re de l&rsquo;Enseignement sup&eacute;rieur et de la recherche. Depuis cette date, le cadre national des formations distingue quatre domaines, 253 mentions de masters et plusieurs milliers de parcours. Une petite dizaine de mentions rel&egrave;vent de la communication. Elles se structurent autour d&rsquo;un m&eacute;tier (journalisme), d&rsquo;un champ (communication publique et politique), d&rsquo;un secteur (communication, publicit&eacute;) ou restent tr&egrave;s g&eacute;n&eacute;rale (information-communication). Parmi elles, la mention&nbsp;Communication des organisations m&eacute;rite notre attention car c&rsquo;est la plus en phase avec la CI. Toutefois, dans cette mention, il n&rsquo;est possible d&rsquo;identifier qu&rsquo;une petite trentaine de masters dont la d&eacute;nomination pr&eacute;sage d&rsquo;un rapport avec la communication et l&rsquo;entreprise. Difficile d&rsquo;&ecirc;tre plus pr&eacute;cis car en d&eacute;finitive le qualificatif&nbsp;interne n&rsquo;appara&icirc;t que dans un seul (Communication interne et externe, Lille 3), mais au m&ecirc;me titre que le qualificatif&nbsp;externe d&rsquo;ailleurs&hellip; &Eacute;largissant notre regard, nous n&rsquo;avons pas plus de chance avec le terme RH qui n&rsquo;appara&icirc;t qu&rsquo;&agrave; trois reprises (Communication et management des RH, Lille 3&nbsp;;&nbsp;Communication, RH et conseil, Celsa Sorbonne universit&eacute; et&nbsp;Communication et RH, Sorbonne Paris Nord). De m&ecirc;me, le qualificatif&nbsp;organisation n&rsquo;elle-est utilis&eacute; &agrave; deux reprises seulement (Communication organisationnelle, Nice et&nbsp;Communication organisationnelle et innovation num&eacute;rique, Rennes 2).</p> <p>Force est donc de constater qu&rsquo;il n&rsquo;existe pas&nbsp;de master universitaire formant exclusivement &agrave; la CI,&nbsp;et bien peu de masters universitaires formant &agrave; la CI parmi d&rsquo;autres aspects de la communication. Est-ce grave&nbsp;? Compte tenu de l&rsquo;&eacute;tat des lieux de la fonction CI port&eacute; par l&rsquo;&eacute;tude de l&rsquo;Afci et de notre propre d&eacute;veloppement, est-il n&eacute;cessaire de cr&eacute;er des formations ad hoc&nbsp;? Vaste question que je laisserai ouverte dans cet article. Mais ma propre exp&eacute;rience de responsable de master et de chercheur m&rsquo;a appris que des savoir-faire sans savoirs sont tr&egrave;s insuffisants au niveau master et pour l&rsquo;exercice professionnel de la CI. D&rsquo;autant que les deux sont compl&eacute;mentaires&nbsp;: les premiers sont n&eacute;cessaires &agrave; court terme pour l&rsquo;insertion professionnelle, quand les seconds sont indispensables, rapidement, pour la trajectoire professionnelle. Il y a donc n&eacute;cessit&eacute; de d&eacute;velopper une formation en communication &agrave; la fois comme universitaire (importance des savoirs), centr&eacute;e sur les sciences de l&rsquo;information et de la communication, mais certainement interdisciplinaire (importance des sciences humaines et sociales).</p> <p>Au fond, les communicateurs ne disent pas autre chose. Leurs propos t&eacute;moignent qu&rsquo;on ne peut plus penser la CI en dehors des savoirs qui concernent tant le rapport de l&rsquo;entreprise &agrave; la soci&eacute;t&eacute; que les syst&egrave;mes sociaux internes. Nous l&rsquo;avons vu, le praticien affirme sa diff&eacute;rence (la CI n&rsquo;est pas de la communication externe en plus petit, le salari&eacute; n&rsquo;est pas un client interne, moins une partie prenante comme les autres qu&rsquo;une partie constituante) et celle-ci passe par une professionnalisation qui n&eacute;cessite moins un recours &agrave; des savoir-faire qu&rsquo;un d&eacute;tour par des savoirs. Ce sont ces savoirs, et non les savoir-faire, qui donnent des cl&eacute;s pour identifier ce qui est continuit&eacute; ou rupture dans le changement permanent auquel est confront&eacute;e l&rsquo;entreprise. Ils permettent de comprendre les&nbsp;liaisons entre le pass&eacute;, les cultures collectives, les compromis sociaux et leur avenir. Hier comme aujourd&rsquo;hui, les communicateurs ont besoin de cette capacit&eacute; &agrave; d&eacute;coder&nbsp;les collectifs m&eacute;tier ancr&eacute;s dans une histoire et une culture, les r&eacute;seaux qui se font et se d&eacute;font au gr&eacute; des projets, les dynamiques communicationnelles &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre et ce qu&rsquo;elles produisent comme sens et organisation.</p> <h2><a id="t4"></a>BIBLIOGRAPHIE</h2> <p>Afci &ndash; Association fran&ccedil;aise de communication interne&nbsp;(2019).&nbsp;30 ans de communication interne&nbsp;!&nbsp;<em>Enqu&ecirc;te Occurrence pour Afci</em>, mars 2019.</p> <p>Aggeri, F.&nbsp;(2017). Qu&rsquo;est-ce que la performativit&eacute; peut apporter aux recherches en management et sur les organisations&nbsp;?&nbsp;<em>Management</em>, vol.20, n&deg;1, 28-69.</p> <p>Alter, N.(2009).&nbsp;<em>Donner et prendre&nbsp;: la coop&eacute;ration en entreprise</em>. 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Paris&nbsp;: Vuibert, 2003.</p> <hr /> <p>[1] Dans la suite de l&rsquo;article, le sigle CI d&eacute;signera donc toujours la communication interne, jamais la communication institutionnelle.</p> <p>[2] J-L.&nbsp;Letouz&eacute;, pr&eacute;sident de l&rsquo;association&nbsp;Communication &amp; Entreprise(Strat&eacute;gies, 3 septembre 2015).</p> <p>[3] P.&nbsp;Auberger, directeur de la communication du groupe Bouygues (Medium.com, 7 mars 2018).</p> <p>[4]&nbsp; F.&nbsp;Fougerat, alors directeur de la communication de Foncia, sur son compte Twitter (juin 2018).</p> <p>[5] Habib, L.(2011).&nbsp;La Communication transformative&nbsp;: pour en finir avec les id&eacute;es vaines. Paris&nbsp;: PUF, 2011.</p> <p>[6] Ni &eacute;tude de terrain &agrave; proprement parler, ni revue de litt&eacute;rature, ma r&eacute;flexion est construite &agrave; partir de l&rsquo;analyse du barom&egrave;tre Afci de cette ann&eacute;e (2019) et des deux pr&eacute;c&eacute;dents (2012 et 2009), d&rsquo;une &eacute;tude sur l&rsquo;identit&eacute; professionnelle du communicant men&eacute;e par nos soins dans le cadre de la m&ecirc;me association (2013), ainsi que sur des propos de praticiens r&eacute;colt&eacute;s par entretien depuis plus de dix ans.&nbsp;</p> <p>[7] Alors p-dg du groupe BSN, qui deviendra Danone en 1994.</p> <p>[8] M.Croziera ainsi observ&eacute; (pr&eacute;dit&nbsp;?) que &laquo;&nbsp;ce qui sera d&eacute;cisif, ce n&rsquo;est pas l&rsquo;impact de l&rsquo;environnement sur l&rsquo;entreprise, mais la fa&ccedil;on dont l&rsquo;entreprise deviendra active dans l&rsquo;environnement&nbsp;&raquo; (L&rsquo;Entreprise &agrave; l&rsquo;&eacute;coute. Paris&nbsp;: Inter&eacute;ditions, 1989).</p> <p>[9] Notamment dans les grandes entreprises car, plus&nbsp;l&rsquo;entreprise est grande, plus la communication interne est rattach&eacute;e &agrave; la direction de la Communication&nbsp;(Afci,2019).</p> <p>[10] Ce verbatim, sans indication d&rsquo;auteur, est issu des entretiens que nous avons men&eacute;s. Il en sera de m&ecirc;me pour les suivants.</p> <p>[11] Mais dans le m&ecirc;me temps,&nbsp;N.Alterremarque que la plupart des entreprises ne reconnaissent pas ces pratiques de dons et d&rsquo;&eacute;changes, elles &laquo;&nbsp;ne les c&eacute;l&egrave;brent pas&nbsp;&raquo;&nbsp;(2009). En cause, selon lui, le &laquo;&nbsp;management par l&rsquo;amont [qui] interdit de donner&nbsp;&raquo; (idem).</p> <p>[12] Pour aller plus loin, voir le travail d&rsquo;un directeur de la communication pour mettre en &eacute;vidence le syst&egrave;me d&rsquo;action concret de l&rsquo;entreprise dans laquelle il agit&nbsp;:&nbsp;Auteur&amp;&nbsp;Robert-Tanguy, P.(2015). Communiquer en sociologue (Entretien avec R.Berrivin).Sociologies pratiques, n&deg;30, 84-93.</p> <p>[13] Parmi les 5 grandes activit&eacute;s en CI,&nbsp;12% du temps est consacr&eacute; &agrave; &eacute;couter et comprendre le corps social alors qu&rsquo;ils aimeraient y consacrer 17% de leur temps, un &eacute;cart n&eacute;gatif de 5 points (versus 7,5 en 2012). Cela s&rsquo;am&eacute;liore un peu&hellip;</p> <p>[14] Bas&eacute;e sur le fameux sch&eacute;ma canonique de la communication (&eacute;metteur/ r&eacute;cepteur), cette approche per&ccedil;oit la communication comme un processus de transmission d&rsquo;informations et d&rsquo;explications afin de mobiliser, de faire adh&eacute;rer, les salari&eacute;s. Par suite, le travail du communicant est alors de mettre en mots l&rsquo;information (en respectant les&nbsp;&eacute;l&eacute;ments de langage) et de la transmettre &agrave; des&nbsp;cibles.&nbsp;</p>