<p style="text-align: justify;"><strong>Abstract :</strong> Why are Internet users willing to leave a trail when most of them know that this information can be used to try to evaluate and influence their business, political or security behavior? In an attempt to answer this question, we considered digital traces as transitional instruments and then tried to define the projections and patterns mobilized when we leave such traces. The technical, semiotic and anthropological analysis of analog and digital traces has led us to define digital traces as a contract (in the sense of norm, transaction and promise) between an Internet user and a social networking service: in particular, intentional digital traces are a promise, in the sense that some social networking services&nbsp;(Facebook, for example) to which we give our traces, in return, commit to keeping these traces forever. Then, would one of the possible causes that motivates users of technical devices to leave traces, be a willingness, apparently unconscious, to access a certain dimension of permanence, even beyond their own existence? In an attempt to validate this hypothesis, we conducted comprehensive interviews with Facebook users. In conclusion, digital traces seem to be transitional instruments for some Facebook users, allowing them to project themselves into an afterlife, leading to a form of permanence. However, our work must be confirmed by additional comprehensive interviews with users of other social networking services.</p> <p style="text-align: justify;"><strong>Keywords:</strong> Built eternity,&nbsp;transitional instruments, document, contract,&nbsp;comprehensive interviews, grounded theory.</p> <h2>INTRODUCTION</h2> <p>(Cet article constitue une pr&eacute;sentation originale et in&eacute;dite d&#39;une partie de nos travaux de recherche men&eacute;s dans le cadre d&#39;une th&egrave;se en Sciences de l&#39;Information et de la Communication soutenue d&eacute;but 2021)</p> <p>Pourquoi les utilisateurs du num&eacute;rique acceptent-ils de laisser des traces alors que la plupart de ces internautes savent que ces informations peuvent-&ecirc;tre utilis&eacute;es pour tenter d&#39;&eacute;valuer et d&#39;influencer leurs comportements commerciaux, politiques ou s&eacute;curitaires ?</p> <p>Pour tenter de r&eacute;pondre &agrave; cette question, nous sommes partis de l&#39;utilisation des traces. Nous avons distingu&eacute; deux grands cas d&#39;usage : la r&eacute;ification et la r&eacute;flexivit&eacute;. La r&eacute;flexivit&eacute; nous a amen&eacute;s &agrave; envisager quatre grandes cat&eacute;gories : la formation professionnelle ; les enregistrements de parties de jeux vid&eacute;o ; le quantified self ; et, enfin, les autres formes de trace, dont l&#39;examen nous a permis de rep&eacute;rer un outil th&eacute;orique pour notre recherche, les instruments transitionnels.</p> <p>M&eacute;thodologie et plan :</p> <p>Face &agrave; un artefact transitionnel (Ollagnier-Beldame et&nbsp;Hulin, 2012), l&#39;individu mobilise un certain nombre de ressources personnelles : ce qu&#39;il projette de son histoire sur les artefacts, consid&eacute;r&eacute;s comme des objets transitionnels, et les sch&egrave;mes qu&#39;il utilise lorsqu&#39;il consid&egrave;re ces m&ecirc;mes artefacts comme des instruments d&#39;action.</p> <p>Pour tenter de d&eacute;finir ces projections et ces sch&egrave;mes, nous avons proc&eacute;d&eacute; &agrave; une triple analyse (technique, s&eacute;miotique et anthropologique) des traces, qui nous a conduits &agrave; consid&eacute;rer les traces num&eacute;riques comme des documents et donc en particulier comme un contrat.</p> <p>L&#39;examen de la dimension &laquo; contrat &raquo; des traces num&eacute;riques nous a incit&eacute;s &agrave; r&eacute;aliser une analyse de contenu (Bardin, 2013) des termes utilis&eacute;s par un RSN sur les pages o&ugrave; ses futurs utilisateurs sont invit&eacute;s &agrave; s&#39;inscrire.</p> <p>Les r&eacute;sultats de cette analyse de contenu nous ont incit&eacute;s &agrave; &eacute;mettre l&#39;hypoth&egrave;se que certains internautes s&#39;inscrivaient sur un RSN en visant une certaine dimension de permanence, y compris au-del&agrave; de leur propre existence.</p> <p>Pour tenter de valider cette hypoth&egrave;se, nous avons men&eacute; des entretiens compr&eacute;hensifs (Kaufmann, 2016) avec des utilisateurs de Facebook.</p> <p>Nous avons analys&eacute; le contenu de ces entretiens au moyen des outils propos&eacute;s par la Th&eacute;orie ancr&eacute;e (Glaser et&nbsp;Strauss, 2010).</p> <p>En conclusion, nous avons &eacute;bauch&eacute; une critique de nos travaux, avant d&#39;en rechercher les &eacute;ventuels apports th&eacute;oriques et m&eacute;thodologiques.</p> <h2>LES INSTRUMENTS TRANSITIONNELS, UN OUTIL THEORIQUE POUR NOTRE RECHERCHE</h2> <p>L&#39;utilisation des traces nous a sembl&eacute; pouvoir &ecirc;tre divis&eacute;e en deux sous-domaines : la r&eacute;ification et la r&eacute;flexivit&eacute;. Nous d&eacute;finirons ici, sans plus entrer dans les d&eacute;tails et sans autre discussion, puisqu&#39;il ne s&#39;agit pas du th&egrave;me central de cet article, la r&eacute;ification comme une &laquo; [&hellip;] mani&egrave;re de penser le sujet singulier [&hellip;] comme un segment de population &agrave; laquelle statistiquement il appartient [&hellip;] &raquo; (Gori, 2011, p.7). Pour la r&eacute;flexivit&eacute;, nous adopterons ici la d&eacute;finition de Ollagnier-Beldame (2013, p. 136) : &laquo; C&#39;est un moment pendant lequel les humains se distancient à la fois d&#39;eux-m&ecirc;mes et de la situation imm&eacute;diate. Une telle distance permet à l&#39;humain d&#39;agir sur lui-m&ecirc;me et sur la situation. &raquo;</p> <p>La r&eacute;flexivit&eacute; nous a amen&eacute;s &agrave; envisager quatre grandes cat&eacute;gories de donn&eacute;es : celles destin&eacute;es &agrave; la formation professionnelle ; les enregistrements de partie de jeu vid&eacute;o ; le quantified self &nbsp;(&laquo; pratiques d&#39;auto suivi num&eacute;rique &raquo; Dagiral,&nbsp;&nbsp;Licoppe et Pharabod (2019)) ; et, enfin, les autres formes de trace.</p> <p>Or, selon Ollagnier-Beldame et Hulin (2012) une trace num&eacute;rique ne relevant ni de l&#39;information professionnelle ni des jeux vid&eacute;o ni du quantified self, peut &ecirc;tre qualifi&eacute;e d&#39;artefact transitionnel pour l&#39;activit&eacute; du sujet. Il s&#39;agirait d&#39;un interm&eacute;diaire transitant entre soi et les autres ou entre soi &agrave; un instant t1 et soit &agrave; un instant t2. Ollagnier-Beldame et Hulin (2012) reprennent en fait les travaux sur les artefacts transitionnels de Bationo-Tillon (2007). Les mat&eacute;riaux de la narration semblent jouer le r&ocirc;le de m&eacute;diateurs r&eacute;flexifs au cours des activit&eacute;s narratives. Quatre notions sont mobilis&eacute;es par Bationo-Tillon (2007) : les objets transitionnels de Winnicott (1971) ; les m&eacute;diateurs de Tisseron (1999) ; les artefacts instruments de Rabardel (1995) ; et la notion de sch&egrave;me de Plaisance et Vergnaud (2012), entre autres.</p> <p>Face &agrave; un artefact transitionnel (photographie qu&#39;il a prise, texte qu&#39;il a &eacute;crit... ; en fait, selon Ollagnier-Beldame et&nbsp;Hulin, toute trace num&eacute;rique laiss&eacute;e par l&#39;individu et qui peut d&eacute;boucher sur une forme de r&eacute;flexivit&eacute;́), l&#39;individu mobilise un certain nombre de ressources personnelles : ce qu&#39;il projette de son histoire sur les artefacts, consid&eacute;r&eacute;s comme des objets transitionnels, et les sch&egrave;mes qu&#39;il utilise lorsqu&#39;il consid&egrave;re ces m&ecirc;mes artefacts comme des instruments d&#39;action.</p> <p>Notre travail a donc consist&eacute; &agrave; d&eacute;finir les projections et les sch&egrave;mes mobilis&eacute;s lorsque nous laissons des traces num&eacute;riques. Pour tenter de r&eacute;pondre &agrave; cette question, nous avons eu recours, tant d&rsquo;un point de vue technique que s&eacute;miotique et anthropologique, aux notions th&eacute;oriques de trace, de trace num&eacute;rique, de document et de contrat : ces notions th&eacute;oriques peuvent-elles nous aider &agrave; comprendre pourquoi certains utilisateurs d&#39;art&eacute;facts num&eacute;riques acceptent de laisser des traces alors qu&#39;ils connaissent les usages commerciaux, politiques ou s&eacute;curitaires qui peuvent en &ecirc;tre fait ? Quelle(s) hypoth&egrave;se(s) pouvons-nous avancer pour r&eacute;pondre &agrave; cette question ?</p> <h2>L&#39;EXAMEN TECHNIQUE, SEMIOTIQUE ET ANTHROPOLOGIQUE DES NOTIONS THEORIQUES DE TRACE, DE TRACE NUMERIQUE, DE DOCUMENT ET DE CONTRAT</h2> <h3>LA TRACE ANALOGIQUE.</h3> <p>Nous avouons avoir d&#39;abord &eacute;t&eacute; perdus devant la mall&eacute;abilit&eacute; de la notion de trace : &nbsp;&laquo; L&#39;id&eacute;e de trace [&hellip;] recouvre de nombreuses acceptations &agrave; tel point qu&#39;il est malais&eacute; d&#39;en brosser, m&ecirc;me &agrave; grands traits, une vue synth&eacute;tique &raquo; (Kr&auml;mer, 2012). Nous avons &eacute;galement &eacute;t&eacute; &eacute;gar&eacute;s par la polys&eacute;mie de la notion de trace. &laquo; La trace est donc polys&eacute;mique, pouvant qualifier dans les travaux acad&eacute;miques une empreinte, une quantit&eacute; infime, un d&eacute;tail/indice, la m&eacute;moire, un vestige, une archive, une marque psychique ou corporelle, un signe, une ligne/trajet, un d&eacute;chet, etc.&raquo; (Gagnol et Mounet, 2018, p. 9). Sans parler de l&#39;iconicit&eacute; dont cette figure est charg&eacute;e : &laquo; mettre la main sur la trace, ce serait &agrave; la fois tenir un mod&egrave;le performant de la communication et pouvoir manipuler du r&eacute;el &raquo; (Jeanneret, 2011, p.63-64)</p> <p>Pour tenter de proc&eacute;der avec m&eacute;thode, nous avons men&eacute; une analyse technique, s&eacute;miotique et anthropologique, tout d&#39;abord des traces analogiques, puis des traces num&eacute;riques.</p> <p>Nous ne d&eacute;taillerons pas ici ces analyses. Il nous semble en effet plus int&eacute;ressant de nous concentrer sur la question qui s&#39;est r&eacute;v&eacute;l&eacute;e, selon nous, la plus porteuse de sens pour notre recherche : la trace peut-elle &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;e comme un document ?</p> <h4>PEUT-ON CONSIDERER LA TRACE ANALOGIQUE COMME UN DOCUMENT ?</h4> <p>Nous avons tout d&#39;abord examin&eacute; les modalit&eacute;s anthropologiques, intellectuelles et sociales du document avant de tenter de les transposer aux traces analogiques.</p> <h5>LES MODALITES ANTHROPOLOGIQUES, INTELLECTUELLES ET SOCIALES DU DOCUMENT&nbsp;</h5> <p>Voici les modalit&eacute;s du document telles qu&#39;elles ont &eacute;t&eacute; d&eacute;finies par un r&eacute;seau de chercheurs fran&ccedil;ais connu sous le pseudonyme de Roger T. P&eacute;dauque (2003 et&nbsp;2006) :</p> <p>-&nbsp;La modalit&eacute; anthropologique du document &nbsp;: il s&#39;agit de la forme mat&eacute;rielle du document objet, le document forme ; le document doit &ecirc;tre vu ou rep&eacute;r&eacute; et constitue un contrat au sens o&ugrave; le document constitue une promesse (la forme du livre nous promet que nous aurons bien &agrave; faire &agrave; un livre) ;</p> <p>-&nbsp;La modalit&eacute; intellectuelle du document &nbsp;: il s&#39;agit du contenu du document, du document signe ; le document doit &ecirc;tre lu ou compris et constitue un contrat de lecture : le document respecte des normes de pr&eacute;sentation qui garantissent sa lisibilit&eacute; au lecteur ;</p> <p>-&nbsp;La modalit&eacute; sociale du document : il s&#39;agit de la signification du document (qui est recr&eacute;&eacute;e &agrave; chaque fois par l&#39;interpr&eacute;tant), du document m&eacute;dium qui transmet quelque chose, y compris pour soi-m&ecirc;me : le document doit &ecirc;tre su ou retenu et constitue un contrat de rangement, mais aussi une preuve, ainsi qu&#39;un contrat juridique. &laquo; Le terme &quot;contrat&quot; est employ&eacute; ici dans un sens moins m&eacute;taphorique ou implicite que pour les contrats de lecture des deux dimensions pr&eacute;c&eacute;dentes. Il a des applications juridiques et suppose des transactions financi&egrave;res, comme un r&egrave;glement de facture, un paiement de droits, ou des obligations, comme le d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal ou la propri&eacute;t&eacute; intellectuelle &raquo; (Sala&uuml;n, 2012, p. 6).</p> <p>Voyons si ces modalit&eacute;s du document sont transposables aux traces analogiques.</p> <p>&nbsp;</p> <h5>LES MODALITES ANTHROPOLOGIQUES, INTELLECTUELLES ET SOCIALES DU DOCUMENT CONCERNENT-ELLES AUSSI LES TRACES ANALOGIQUES ?</h5> <p>Quels que soient sa forme et son contenu, n&#39;importe quel objet peut devenir document à condition qu&#39;il soit pr&eacute;sent&eacute;́ comme document par un syst&egrave;me de classement, un &laquo; langage documentaire &raquo;. Ce qui fait dire &agrave;̀ (Melot, 2006) qu&#39;un document est &laquo; un objet &raquo; &laquo; consacré comme document &raquo; par une &laquo; communaut&eacute;́ d&#39;int&eacute;r&ecirc;t &raquo; qui partage le m&ecirc;me langage documentaire (Melot, 2006, p. 12). &laquo; Tout objet est potentiellement un signe et pourrait &ecirc;tre un &quot;document&quot;. Une discussion, d&eacute;sormais classique, a montr&eacute;́ par exemple qu&#39;une antilope dans un zoo (donc dans un syst&egrave;me social de classement) &eacute;tait un document.&raquo; (Pédauque, 2006, p. 51-52) Pédauque fait bien s&ucirc;r allusion ici &agrave;̀ (Briet, 1951, p. 7-8). Tout peut devenir document. Et si tout peut devenir document, une trace peut devenir document, mais bien s&ucirc;r, à condition qu&#39;elle soit consid&eacute;r&eacute;e comme tel par une communaut&eacute;́ d&#39;int&eacute;r&ecirc;t. Et si une trace peut devenir document, elle peut devenir contrat en termes de promesse de contenu, de normes de lecture et d&#39;ensemble de transaction.</p> <p>Mais si une trace analogique est un contrat, en est-il de m&ecirc;me d&rsquo;une trace num&eacute;rique&nbsp;? Trois &eacute;l&eacute;ments l&rsquo;attestent, selon nous.&nbsp;: leur dur&eacute;e de conservation, (en tout cas telle qu&rsquo;elle est annonc&eacute;e par certains acteurs du Web)&nbsp;; leur r&eacute;flexivit&eacute;, influenc&eacute;e par la perception que nous avons des RSN&nbsp;; et, enfin, les caract&eacute;ristiques qui les rapprochent des documents.</p> <h3>LA TRACE NUMERIQUE.</h3> <p>Trois aspects des traces num&eacute;riques nous semblent donc devoir retenir notre attention : tout d&#39;abord, leur dur&eacute;e de conservation, pr&eacute;sent&eacute;e comme illimit&eacute;e par certains supports ; ensuite, l&rsquo;influence que notre perception d&rsquo;un RSN, consid&eacute;r&eacute; comme espace d&#39;autom&eacute;dialit&eacute;, exerce sur la r&eacute;flexivit&eacute; de ces traces ; et, enfin, l&#39;aspect documentaire et en particulier la dimension &laquo; contrat &raquo; des traces num&eacute;riques intentionnelles.</p> <h4>LA DUREE DE CONSERVATION DES SUPPORTS NUMERIQUES EST PRESENTEE COMME POTENTIELLEMENT ILLIMITEE.</h4> <p>Les discours tenus successivement par les fabricants de CD-Rom, puis de DVD, disques Blu-Ray et concomitamment par les producteurs et les distributeurs de cassettes, disques durs et autres m&eacute;moires flash mettant l&#39;accent sur la long&eacute;vit&eacute;́ de leurs produits m&eacute;riteraient sans doute d&#39;&ecirc;tre analys&eacute;s. Les ing&eacute;nieurs m&egrave;nent actuellement des recherches sur de nouveaux support de m&eacute;morisation (par exemple, à base d&#39;ADN), pr&eacute;sent&eacute;s comme pouvant durer des &laquo; mill&eacute;naires &raquo; : &laquo; L&#39;ADN peut potentiellement stocker jusqu&#39;&agrave;̀ 455 exaoctets d&#39;informations par gramme, est facilement r&eacute;plicable par r&eacute;action en cha&icirc;ne par polym&eacute;rase (PCR) et peut &ecirc;tre conservé pendant des si&egrave;cles, voire des mill&eacute;naires. &raquo; (Kohll, A. X., Antkowiak, P. L., Chen, W. D., et al.,&nbsp;2020, p. 3613).</p> <p>Passons &agrave; l&rsquo;analyse de la r&eacute;flexivit&eacute; des traces num&eacute;riques.</p> <h4>LA REFLEXIVITE DES TRACES NUMERIQUES QUE NOUS LAISSONS SUR LES RSN EST INFLUENCEE PAR NOTRE PERCEPTION DES CARACTERISTIQUES DE CE RESEAU</h4> <p>Une des sept caract&eacute;ristiques communes aux traces num&eacute;riques, selon (Serres, 2013, p. 2), est la r&eacute;flexivit&eacute;, au sens o&ugrave; l&#39;entendent (Ollagnier-Beldame et Hulin, 2012), c&#39;est-&agrave;-dire une confrontation au pass&eacute;: &laquo; [&hellip;] la confrontation aux traces num&eacute;riques permet une attention particuli&egrave;re &agrave; l&#39;exp&eacute;rience pass&eacute;e [&hellip;] &raquo; (Ollagnier-Beldame et Hulin, 2012, p. 7). Nous d&eacute;posons nos traces sur des syst&egrave;mes tra&ccedil;ants susceptibles d&#39;&ecirc;tre class&eacute;s en : syst&egrave;mes miroirs, historiques, tchats ou messageries instantan&eacute;es comme Messenger ou WhatsApp, sur lesquels nous d&eacute;posons des traces d&#39;interaction (Ollagnier-Beldame et Hulin, 2012, p. 5).</p> <p>Les RSN (R&eacute;seaux Sociaux Num&eacute;riques) sont &agrave; part : ils appartiennent aux trois cat&eacute;gories. En fait, les RSN sont des espaces d&#39;autom&eacute;dialit&eacute;. Pour Moser et&nbsp;D&uuml;nne (2008, p. 14), l&#39;autom&eacute;dialit&eacute; est la notion qui postule une interp&eacute;n&eacute;tration constitutive du dispositif m&eacute;dial, de la r&eacute;flexivit&eacute; subjective et du travail pratique sur soi. Un RSN comme Facebook peut &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute; comme un m&eacute;dium technique &laquo; qui ouvre &agrave; l&#39;individu une &quot;marge de man&oelig;uvre&quot; pour une pratique de soi. &raquo; (Moser et&nbsp;D&uuml;nne , 2008, p.18) mais, qui, en m&ecirc;me temps, &laquo; prescrit une fin &raquo; (Ranci&egrave;re, 2008, p. 1). Cons&eacute;quence, sur un RSN comme Facebook, la r&eacute;flexivit&eacute; des traces num&eacute;riques que nous laissons est influenc&eacute;e par notre perception des caract&eacute;ristiques de ce r&eacute;seau&nbsp;: Jurion et Aloisio Alves (2020) ont montr&eacute; que Facebook &eacute;tait un espace autom&eacute;dial qui permet de construire son autobiographie sous le regard des autres et dans le cadre des contraintes techniques et &eacute;conomiques qu&rsquo;impose ce r&eacute;seau social.</p> <p>Examinons maintenant les aspects documentaires de la trace num&eacute;rique.</p> <h4>LA TRACE NUMERIQUE, UN DOCUMENT ?</h4> <p>Nous avons vu un peu plus haut qu&#39;une trace analogique est un document et donc un contrat en termes de promesse de contenu, de normes de lecture et d&#39;ensemble de transaction. Qu&#39;en est-il de la trace num&eacute;rique ? Est-elle un document ? Et est-elle un contrat ?</p> <p>Pour (Ollagnier-Beldame, 2004, p. 132) les inscriptions num&eacute;riques poss&egrave;dent trois dimensions qui font d&#39;elles des documents : la forme, le signe et le m&eacute;dium. Selon Zaklad (2007), c&#39;est l&#39;&eacute;ventuelle fonction s&eacute;miotique de la trace num&eacute;rique ainsi que la volont&eacute; de r&eacute;exploitation qui lui est attach&eacute;e &ndash; ce qui renvoie &agrave; l&#39;intentionnalit&eacute; de la trace num&eacute;rique &ndash; qui peuvent faire de la trace num&eacute;rique un document : &laquo; un document est une production s&eacute;miotique transcrite ou enregistr&eacute;e sur un support p&eacute;renne &eacute;quip&eacute; d&#39;attributs permettant sa r&eacute;exploitation. &raquo; (Zaklad, 2007, p. 4). Mais pour Bachimont (2004), ce qui fait un document, outre sa pr&eacute;sentation, c&#39;est son intentionnalit&eacute; : &laquo; un document est une inscription pourvu des trois propri&eacute;t&eacute;s suivantes : elle est d&eacute;limit&eacute;e dans le temps et dans l&#39;espace, elle est intentionnelle et elle est publi&eacute;e. &raquo; (Bachimont, 2004, p. 238). Ce qui semble r&eacute;server le statut de document aux seules traces num&eacute;riques intentionnelles. D&egrave;s lors, les traces num&eacute;riques intentionnelles constituent-elles un contrat&nbsp;?</p> <h4>LA TRACE NUMERIQUE, UN CONTRAT ?</h4> <p>Nous avons vu qu&#39;un document constitue un contrat selon trois axes : il constitue une promesse, un contrat de lecture (respect de normes) un contrat de rangement ainsi qu&#39;un contrat juridique (une transaction), une preuve.</p> <p>Les traces num&eacute;riques intentionnelles semblent bien pouvoir &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;es comme un contrat en termes :</p> <p>- de normes : ces traces doivent respecter des normes techniques de lecture et d&#39;&eacute;change ;</p> <p>- de transaction, sur les RSN, puisque l&#39;utilisation de ces r&eacute;seaux sociaux nous est accord&eacute;e en &eacute;change de l&#39;abandon de nos traces num&eacute;riques.</p> <p>Qu&#39;en est-il de la dimension &laquo; promesse &raquo; ? Pouvons-nous affirmer que les traces num&eacute;riques intentionnelles sont une promesse, au sens o&ugrave; les plateformes (Facebook par exemple) auxquelles nous les confions s&#39;engagent, en contrepartie, &agrave; les conserver &eacute;ternellement ?</p> <p>(Nous reprenons ici les &eacute;l&eacute;ments d&rsquo;une communication que nous avons faite en 2015 lors des Journ&eacute;es doctorales du Larlanco, le Laboratoire de Recherche sur les Langues et la Communication, &agrave; l&#39;universit&eacute; Ibn Zohr d&#39;Agadir, au Maroc &ndash; (Henno, 2015))</p> <p>Notre hypoth&egrave;se est ici que les &eacute;diteurs de certains sites internet, en particulier Facebook, jouent d&eacute;sormais sur le registre de l&#39;&eacute;ternit&eacute; et le mettent en avant, de mani&egrave;re explicite ou non, dans leur communication avec leurs abonn&eacute;s.</p> <p>Trois &eacute;l&eacute;ments sont &agrave; l&#39;origine de cette hypoth&egrave;se :</p> <p>&nbsp; &nbsp; &nbsp;- le couple &laquo; mot de passe oubli&eacute; &raquo; /&laquo; se souvenir de moi &raquo;. Nous avons été frapp&eacute;s par la fr&eacute;quence à laquelle nous rencontrons sur Internet le couple &laquo; Se souvenir de moi &ndash; Mot de passe oublié &raquo; (les gras sont de nous), &quot;Se souvenir de moi&quot; &quot;Mot de passe oublié&quot; est indexé 2,4 millions de fois par le moteur de recherche Google, son &eacute;quivalent en anglais, &quot;Remember me&quot; &quot;Forgotten password&quot;, 9,79 millions de fois ! Techniquement, il s&rsquo;agit d&rsquo;autoriser les sites Internet sur lesquels nous nous sommes inscrits (et avons donc constitué un fichier comprenant au minimum nos nom, pr&eacute;nom et adresse &eacute;lectronique) à d&eacute;poser un cookie dans la m&eacute;moire de notre navigateur pour que nous n&rsquo;ayons plus à retaper notre identifiant et notre mot de passe lorsque nous reviendrons sur ce site. Mais ce cookie peut aussi permettre de suivre nos d&eacute;placements sur la Toile et ainsi s&rsquo;enrichir d&rsquo;informations (nom du site visité, page visit&eacute;e, article placé dans le panier...). Mais n&rsquo;y a-t-il pas une signification cach&eacute;e dans ce &laquo; souvenir &raquo; versus &laquo; oubli &raquo; ? Les sites Internet ne nous manipulent-ils pas afin de nous inciter &agrave;̀ cocher cette petite case qui peut leur &laquo; rapporter gros &raquo; ? Ne nous laissent-ils pas le choix entre faire que l&rsquo;on se souvienne de nous plus tard (si nous cochons la case) ou que nous tombions dans l&rsquo;oubli ?</p> <p>&nbsp; &nbsp;- la timeline de Facebook : ce RSN a donn&eacute;́ le nom, en anglais, de Timeline (&ldquo;frise chronologique&rdquo;, ce qui renvoie à la notion d&rsquo;histoire) et, en fran&ccedil;ais, d&rsquo;&ldquo;Historique personnel&rdquo;, à l&rsquo;outil qui permet aux Internautes de visualiser en un seul endroit toutes les informations qu&rsquo;ils ont publi&eacute;es sur ce r&eacute;seau social. Ces expressions sugg&egrave;rent que l&rsquo;Internaute peut laisser une trace &eacute;ternelle de son histoire, de sa chronologie, de sa vie.</p> <p>&nbsp; &nbsp; &nbsp;-&nbsp;la possibilit&eacute; de pr&eacute;voir, de son vivant, de transformer son compte Facebook en compte de comm&eacute;moration apr&egrave;s son d&eacute;c&egrave;s.</p> <p>&nbsp; &nbsp; Pour &eacute;tayer cette hypoth&egrave;se nous avons &eacute;tudi&eacute; des &eacute;l&eacute;ments de langage de Facebook et de Twitter valorisant les traces num&eacute;riques comme possibilit&eacute; d&#39;acc&egrave;s &agrave; une forme d&#39;&eacute;ternit&eacute;.</p> <p>Nous avons proc&eacute;d&eacute; &agrave; l&#39;analyse de contenu (Bardin, 2013) des &eacute;l&eacute;ments de langage de Facebook, Twitter et AOL. Nous avons examin&eacute; les informations communiqu&eacute;es aux utilisateurs qui cr&eacute;ent leur compte sur ces RSN.</p> <p>Nous avons dress&eacute; une liste d&#39;indicateurs li&eacute;s, selon nous, &agrave; la notion d&#39;&eacute;ternit&eacute; : mort disparition d&eacute;c&egrave;s fin existence naissance vie enterrement s&eacute;pulture fun&eacute;railles cimeti&egrave;re monument mausol&eacute;e tombe tombeau &eacute;pitaphe m&eacute;moire souvenir comm&eacute;moration f&ecirc;te anniversaire comm&eacute;moratif m&eacute;morial oubli Timeline journal historique personnel</p> <p>Nous les avons recherch&eacute;s dans trois corpus :</p> <p>- corpus 1 : Facebook : Toute information communiqu&eacute;e à un Internaute qui cr&eacute;e un nouveau compte sur Facebook et ce, jusqu&rsquo;à qu&rsquo;il puisse commencer à compl&eacute;ter son profil. Nous nous sommes mis dans la position d&rsquo;un Internaute fran&ccedil;ais qui se cr&eacute;e un nouveau compte sur Facebook sur un ordinateur de bureau. Lorsqu&rsquo;il a le choix, il opte pour lire les contenus propos&eacute;s en fran&ccedil;ais.</p> <p>- corpus 2 : Twitter ; idem que Facebook, mais pour Twitter</p> <p>- corpus de comparaison : AOL. Toute information communiqu&eacute;e à un Internaute qui cr&eacute;e un nouveau compte sur AOL et ce, jusqu&rsquo;à qu&rsquo;il puisse acc&eacute;der à l&rsquo;ensemble des services propos&eacute;s par AOL. Nous nous sommes mis dans la position d&rsquo;un Internaute qui se cr&eacute;e un nouveau compte sur AOL sur un ordinateur de bureau. Nous avons choisi AOL, car c&rsquo;est un service Internet qui existe &eacute;galement depuis de nombreuses ann&eacute;es, qui supporte les m&ecirc;mes contraintes l&eacute;gales que Facebook et Twitter (toutes les trois sont des entreprises am&eacute;ricaines), mais qui ne constitue pas un r&eacute;seau social où l&rsquo;on peut publier des informations sur soi.</p> <p>Les r&eacute;sultats (consultables sur <a href="http://bit.ly/elementslangageFacebook">http://bit.ly/elementslangageFacebook</a>) que nous avons obtenus nous semblent corroborer notre hypoth&egrave;se, en particulier pour Facebook. Par exemple, dans la seule page d&#39;accueil du profil de Facebook, un mot sur 22 est un indicateur (soit 4,5 %) contre 0 chez Twitter et 0 chez AOL.</p> <p>Qu&rsquo;en conclure ?</p> <h4>CONCLUSION SUR LA TRACE NUMERIQUE</h4> <p>L&#39;interaction avec un artefact num&eacute;rique peut &ecirc;tre per&ccedil;ue, selon nous, comme une exp&eacute;rience transcendante qui nous fait sortir de nous-m&ecirc;mes pour atteindre une certaine forme de permanence, et cela pour deux raisons :</p> <p>1. le support num&eacute;rique peut &ecirc;tre per&ccedil;u comme perp&eacute;tuel ;</p> <p>2. il semble y avoir promesse d&#39;&eacute;ternit&eacute; de la part de certains RSN ; or, nous avons vu que si nous consid&eacute;rons un RSN comme un espace autom&eacute;dial, la perception des caract&eacute;ristiques de ce RSN influence la r&eacute;flexivit&eacute; des traces num&eacute;riques que nous laissons.</p> <p>En d&eacute;coule notre hypoth&egrave;se centrale sur la motivation des Internautes&nbsp;: acc&eacute;der &agrave; une forme de permanence.</p> <p>3. Hypoth&egrave;se centrale : une des causes possibles qui incitent les utilisateurs de dispositifs techniques &agrave; laisser des traces serait une volont&eacute;, inconsciente apparemment, d&#39;acc&eacute;der &agrave; une forme d&#39;&eacute;ternit&eacute; construite.</p> <p>Au vu de nos conclusions sur la trace analogique et la trace num&eacute;rique nous avons formul&eacute; l&#39;hypoth&egrave;se suivante : une des causes possibles qui incitent les utilisateurs de dispositifs techniques &agrave; laisser des traces est cette volont&eacute;, inconsciente apparemment, d&#39;acc&eacute;der &agrave; une forme d&#39;&eacute;ternit&eacute; construite. Un certain nombre d&#39;internautes, de fa&ccedil;on plus ou moins consciente, s&#39;inscrivent dans une pr&eacute;sence sur le web pour viser une certaine dimension de permanence, y compris au-del&agrave; de leur propre existence. Comme le dit l&#39;artiste et dissident chinois Ai Weiwei &laquo; [&hellip;] notre courte vie se situe &agrave; un moment o&ugrave; elle peut s&#39;&eacute;tendre &agrave; l&#39;infini, gr&acirc;ce aux possibilit&eacute;s offertes par internet et les r&eacute;seaux sociaux.<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[1]</a> &raquo;</p> <p>Reste -si l&rsquo;on puit dire &ndash; &agrave; valider cette hypoth&egrave;se.</p> <h2>TENTATIVE DE VERIFICATION DE L&#39;HYPOTHESE</h2> <h3>METHODOLOGIE</h3> <p>Pour la v&eacute;rification de cette hypoth&egrave;se, nous avons r&eacute;alis&eacute; des entretiens compr&eacute;hensifs (Kaufmann, 2016) avec des utilisateurs d&#39;un RSN. Pour d&eacute;gager une th&eacute;orisation, &laquo;[&hellip;] qui est plut&ocirc;t de l&#39;ordre d&#39;un processus jamais tout-&agrave;-fait accompli &raquo; (Paill&eacute; et&nbsp; Mucchielli, 2016, p. 9), &agrave; partir &nbsp;du contenu de ces entretiens, nous avons utilis&eacute; les outils propos&eacute;s par la Th&eacute;orie ancr&eacute;e (Glaser et&nbsp;Strauss, 2010) : apr&egrave;s d&eacute;construction des entretiens par items significatifs, nous avons proc&eacute;d&eacute;́ à trois regroupements visant à d&eacute;gager deux niveaux de th&eacute;orisation : &laquo; la mod&eacute;lisation soci&eacute;tale, qui affine la description ou am&eacute;liore la compr&eacute;hension d&rsquo;un fait connu de tous, et la mod&eacute;lisation plus sp&eacute;cifiquement th&eacute;orique, qui op&egrave;re une rupture &eacute;pist&eacute;mologique et propose un nouveau paradigme &raquo; (Kaufmann, 2016, p. 27)</p> <p>Il peut sembler paradoxal d&#39;utiliser la Th&eacute;orie ancr&eacute;e, qui se voulait au d&eacute;part &laquo; [&hellip;] une approche inductive venant d&#39;une analyse enracin&eacute;e dans les donn&eacute;es du terrain &raquo; (Novo et&nbsp;Woestelandt, 2017, p. 67), pour tenter de valider une hypoth&egrave;se d&eacute;j&agrave; formul&eacute;e. Mais, comme l&#39;a d&eacute;montr&eacute; (Paill&eacute;, 1994, p. 149), il est possible d&#39;utiliser la Th&eacute;orie ancr&eacute;e comme &laquo; [&hellip;] m&eacute;thode d&#39;analyse de donn&eacute;es et non pas en tant que m&eacute;thode de recherche qualitative. &raquo;</p> <h3>RESULTATS</h3> <p>Nous avons interview&eacute; 12 utilisateurs de Facebook. 11 entretiens &eacute;taient exploitables.</p> <p>Un tableau r&eacute;sumant la typologie de ces entretiens (date, modalit&eacute; et lieu de l&#39;entretien, sexe, &acirc;ge, formation et emploi des interview&eacute;s) ainsi que le r&eacute;sultat du 3&egrave;me regroupement apr&egrave;s d&eacute;construction des contenus de ces entretiens sont consultables en ligne : <a href="http://bit.ly/TypologieRegroupement">http://bit.ly/TypologieRegroupement</a></p> <p>&nbsp;</p> <p>Ce regroupement semble, selon nous, montrer que le r&eacute;seau social Facebook est per&ccedil;u comme un outil permettant de g&eacute;rer les &quot;distances&quot; :</p> <p>- un outil qui permet de garder la bonne distance avec autrui ;</p> <p>-&nbsp;qui permet d&rsquo;envoyer le bon message, au bon moment;</p> <p>- qui permet aussi un certain voyeurisme ;</p> <p>- qui permet de se mettre &agrave; distance de soi-m&ecirc;me ;</p> <p>- qui permet de s&#39;&eacute;chapper de la vraie vie /mettre la vraie vie &agrave; distance ;</p> <p>- qui permet de g&eacute;rer notre distance avec la mort, le profil Facebook pouvant &ecirc;tre per&ccedil;u comme une continuit&eacute; de la personne..</p> <p>Voici ce qu&#39;ont dit <a name="_Toc33705517">&agrave; ce sujet les interview&eacute;s num&eacute;ro 2, 5, 6 et 10</a> :</p> <p>- (2) mais voil&agrave;, y se trouve qu&#39;&agrave; ce moment-l&agrave;, y avait ce questionnement l&agrave; et c&#39;est vrai que d&#39;instinct, on a pas envie de se dire, je vais supprimer tout &ccedil;a, quoi. On a envie quand m&ecirc;me que &ccedil;a reste. Comme une esp&egrave;ce de souvenir, quoi&hellip; (2)</p> <p>- (2) Ben, j&#39;en sais rien, je sais pas [combien de temps &ccedil;a va rester]&hellip; Je sais pas, je crois que c&#39;est ad vitam &aelig;ternam leur truc (2)</p> <p>- (5) &Ccedil;a fait, c&#39;est comme, enfin, je sais pas, c&#39;est comme si, euh, dans une maison, quelqu&#39;un mourrait et que du jour au lendemain on vidait et on changeait sa chambre et on en faisait un salon, quoi. &Ccedil;a serait tr&egrave;s radical comme r&eacute;action et l&agrave;, l&agrave;, pour moi, supprimer un compte Facebook, ce serait un peu &ccedil;a aussi (5)</p> <p>- (6) Je peux vraiment concevoir que cet espace constitue une continuit&eacute; de la personne aim&eacute;e. FB est un lieu d&eacute;mat&eacute;rialis&eacute; qui peut sans doute constituer une continuit&eacute; de l&#39;&ecirc;tre aim&eacute;, comme n&#39;importe quel autre espace (chambre ou voiture). (6)</p> <p>- (10) On peut dire [que j&rsquo;attache une certaine valeur sentimentale aux informations que je confie &agrave; Facebook]. Mais, au risque de me r&eacute;p&eacute;ter, il y a une forte asym&eacute;trie entre ce que je donne &agrave; FB (aucune info hyper perso) et ce que je re&ccedil;ois (fil d&#39;actu, infos d&#39;amis). J&#39;y poste pas mal d&#39;aphorismes, donc consulter mon compte FB quand je serai mort pourrait, peut-&ecirc;tre, int&eacute;resser &quot;mes survivants&quot;. Plus qu&#39;un album photo de famille ? (10)</p> <p>&nbsp;</p> <p>Ces interviews ont &eacute;galement fait appara&icirc;tre d&#39;autres hypoth&egrave;ses &ndash; qui restent &agrave; explorer - quant aux raisons qui incitent les utilisateurs du num&eacute;rique &agrave; accepter de laisser des traces tout en sachant que ces informations peuvent-&ecirc;tre utilis&eacute;es pour tenter d&#39;&eacute;valuer et d&#39;influencer leurs comportements commerciaux, politiques ou s&eacute;curitaires : la fascination que la magie des nouvelles technologies exerce sur les utilisateurs &nbsp;; le comportement d&eacute;viant par rapport au discours stigmatisant (Peretti-Watel et&nbsp;al., 2007) &ndash; dans notre cas, le discours stigmatisant par rapport aux traces num&eacute;riques laiss&eacute;es ; le fatalisme.</p> <h3>DISCUSSION</h3> <p>Nous pensons avoir mis en avant une des causes possibles &ndash; parmi beaucoup d&#39;autres &ndash; qui incitent les utilisateurs d&#39;un artefact num&eacute;rique tr&egrave;s particulier - Facebook &ndash; &agrave; y laisser des traces. La port&eacute;e de notre travail est donc limit&eacute;e &agrave; cette plateforme.</p> <p>De plus, la th&eacute;orie du comportement d&eacute;viant par rapport au discours stigmatisant le d&eacute;p&ocirc;t de traces sur Internet n&#39;a pas &eacute;t&eacute; suffisamment explor&eacute;e.</p> <p>Les 11 entretiens compr&eacute;hensifs que nous avons men&eacute;s et qui &eacute;taient exploitables gagneraient donc &agrave; &ecirc;tre compl&eacute;t&eacute;s par des entretiens suppl&eacute;mentaires aupr&egrave;s d&#39;autres utilisateurs de Facebook mais aussi de RSN qui attirent un public plus jeunes : Instagram, Snapchat, TikTok, YouTube (en admettant que les plateformes de partage de vid&eacute;os soient bien des RSN)&hellip; Public plus jeune qui est peut-&ecirc;tre plus tent&eacute; par un comportement d&eacute;viant par rapport &agrave; un discours stigmatisant (la moyenne d&#39;&acirc;ge de nos 11 interview&eacute;s &eacute;tait de 42 ans)</p> <p>Nous sommes d&#39;ailleurs bien conscients que pour Glaser et&nbsp;Strauss (2010), les &laquo; p&egrave;res &raquo; de la Th&eacute;orie ancr&eacute;e, ces 11 entretiens n&#39;auraient constitu&eacute; que des entretiens pr&eacute;paratoires ou exploratoires destin&eacute;s &agrave; cerner les principaux th&egrave;mes &agrave; aborder au cours des entretiens suivants. Nous touchons-l&agrave; aux limites de temps (la transcription d&#39;une heure d&#39;entretien repr&eacute;sente jusqu&#39;&agrave; huit heures de travail) et de moyens dont dispose un doctorant travaillant par ailleurs &agrave; plein temps et n&#39;ayant b&eacute;n&eacute;fici&eacute; d&#39;aucun financement.</p> <p>Bien &eacute;videmment, nous sommes ouverts &agrave; toute proposition nous permettant de poursuivre notre travail&hellip;</p> <h2>CONCLUSION GENERALE</h2> <h3>L&#39;APPORT DE L&#39;OUTIL THEORIQUE DE L&#39;INSTRUMENT TRANSITIONNEL</h3> <p>Nous avons formul&eacute; au d&eacute;but de ce travail une question par rapport &agrave; l&#39;outil th&eacute;orique que nous avons retenu, l&#39;instruments transitionnel : quelles projections et quels sch&egrave;mes sont mobilis&eacute;s lorsque nous laissons des traces num&eacute;riques ?</p> <p>En termes de projection, les traces laiss&eacute;es sur Facebook sont porteuses pour certains utilisateurs, semble-t-il &ndash; c&#39;est en tout cas ce que nous pensons avoir d&eacute;montr&eacute; au travers des 11 entretiens compr&eacute;hensifs men&eacute;s - &nbsp;d&#39;une possibilit&eacute; d&#39;acc&eacute;der &agrave; une forme d&#39;&eacute;ternit&eacute; construite qu&#39;ils y projettent. En termes de sch&egrave;mes, il y a une promesse d&#39;&eacute;ternit&eacute; de la part de Facebook, comme l&#39;a d&eacute;montr&eacute;, nous semble-t-il, l&#39;analyse de contenus r&eacute;alis&eacute;e sur les informations communiqu&eacute;es à un Internaute qui cr&eacute;e un nouveau compte sur cette plateforme.</p> <p>Les traces num&eacute;riques semblent donc bien &ecirc;tre, pour certains utilisateurs de Facebook, des instruments transitionnels, leur permettant de se projeter dans un au-del&agrave;, menant &agrave; une forme de permanence.</p> <p>L&#39;outil th&eacute;orique de l&#39;instrument transitionnel, qui mobilise &agrave; la fois projections personnelles et sch&egrave;mes personnels mais aussi collectifs, semble donc pertinent pour continuer &agrave; cerner les motivations des internautes acceptant, malgr&eacute; le discours stigmatisant qui entoure cette pratique, de laisser des traces.</p> <h3>LES EVENTUELS APPORTS EPISTEMOLOGIQUES ET THEORIQUES DE NOTRE TRAVAIL</h3> <p>Le fait de consid&eacute;rer les traces num&eacute;riques intentionnelles &ndash; d&eacute;pos&eacute;es sur un RSN comme Facebook - comme un contrat nous semble une approche int&eacute;ressante. Elle a certes d&eacute;j&agrave; &eacute;t&eacute; effleur&eacute;e &ndash; dans sa dimension transaction - &nbsp;par Dujarier (2016) et sa conception du &laquo; travail du consommateur &raquo;, ainsi que par ceux qui ont invent&eacute;́ la formule (dont la paternit&eacute;́ n&#39;a jamais été clairement &eacute;tablie) &laquo; Si c&#39;est gratuit, c&#39;est vous le produit &raquo;.</p> <p>Le contrat, dans le premier cas, est une transaction, un troc qui porte sur le travail gratuit de l&#39;Internaute. En &eacute;change du travail de l&#39;Internaute (par exemple, je publie des photos qui vont attirer une partie de mes contacts sur la plateforme de publication ; celle-ci va pouvoir alors exposer ces contacts &agrave; de la publicit&eacute; et gagner ainsi de l&#39;argent), l&#39;Internaute va acc&eacute;der gratuitement au service</p> <p>Dans le second cas, c&#39;est en &eacute;change de ses donn&eacute;es (qui vont permettre &agrave; la plateforme de mieux conna&icirc;tre ses centres d&#39;int&eacute;r&ecirc;t et de lui proposer les contenus et les publicit&eacute;s les plus &agrave; m&ecirc;me de retenir son attention) que l&#39;Internaute va disposer d&#39;un acc&egrave;s gratuit au RSN.</p> <p>Sauf erreur de notre part, la trace n&#39;a jamais &eacute;t&eacute; consid&eacute;r&eacute;e selon les trois dimensions du &laquo; document contrat &raquo; :</p> <p>1. normes : les traces num&eacute;riques doivent respecter des normes techniques de lecture et d&#39;&eacute;change ;</p> <p>2. transaction : l&#39;utilisation des r&eacute;seaux sociaux nous est accord&eacute;e en &eacute;change de l&#39;abandon de nos traces num&eacute;riques ;</p> <p>3. promesse : les traces num&eacute;riques intentionnelles sont une promesse, au sens o&ugrave; une plateforme comme Facebook, &nbsp;&agrave; laquelle nous les confions s&#39;engage, en contrepartie, &agrave; les conserver &eacute;ternellement.</p> <p>Avertir les utilisateurs de certains RSN qu&#39;ils signent pour ainsi dire sans le savoir un triple contrat lorsqu&#39;ils confient leurs traces &agrave; ces plateformes, pourrait-il &ecirc;tre plus efficace et plus dissuasif que les mises en garde contre les utilisations &agrave; des fins commerciales de ces m&ecirc;mes donn&eacute;es ? Seuls de nouveaux entretiens permettraient d&#39;&eacute;tayer cette hypoth&egrave;se.</p> <h2>PRINCIPALES REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES MOBILISEES&nbsp;</h2> <p>Bachimont, B. (2004).&nbsp;&laquo; Arts et sciences du num&eacute;rique: ing&eacute;nierie des connaissances et critique de la raison computationnelle &raquo;, M&eacute;moire de HDR, Universit&eacute;́ Technologique de Compi&egrave;gne, 281 p.</p> <p>Bardin, L.&nbsp;(2013).&nbsp;L&rsquo;analyse de contenu, [2e &eacute;d], Paris, PUF (Quadrige), 291&nbsp;p.</p> <p>Bationo-Tillon, A.&nbsp;(2007).&nbsp;&laquo;&nbsp;Pratiques des activit&eacute;s narratives instrument&eacute;es : une analyse diachronique et structuro-fonctionnelle en amont de la conception. R&eacute;sum&eacute; du doctorat d&rsquo;ergonomie&nbsp;&raquo;, Activit&eacute;s, 04, 4‑1.</p> <p>Briet, S.(1951).&nbsp;Qu&rsquo;est-ce que la documentation ?, Paris, &Eacute;ditions documentaires, industrielles et techniques (Collection de documentologie), 48 p.</p> <p>Dagiral, &Eacute;.,&nbsp;Licoppe, C. &amp;&nbsp;Pharabod, A. (2019). Pr&eacute;sentation.&nbsp;R&eacute;seaux, 4(4), 9-16.&nbsp;<a href="https://doi.org/10.3917/res.216.0009">Https://doi.org/10.3917/res.216.0009</a></p> <p>Dujarier, M.-A. (2014).&nbsp;Le travail du consommateur : de macdo à ebay comment nous coproduisons ce que nous achetons, Paris, La D&eacute;couverte (La Découverte-poche), 261 p.</p> <p>Gagnol, L. et&nbsp;Mounet C.&nbsp;(2018)&nbsp;.&laquo; Introduction &raquo;, L&rsquo;Information g&eacute;ographique, 82, 2, p.8-10. DOI : 10.3917/lig.822.0008. URL : https://www.cairn.info/revue-l- information-geographique-2018-2-page-8.htm</p> <p>Glaser, B.G.&nbsp;et Strauss, A.L. (2010).&nbsp;La d&eacute;couverte de la th&eacute;orie ancr&eacute;e : strat&eacute;gies pour la recherche qualitative, traduit par Oeuvray k., Soulet m.-h. (dir.), Paris, A. Colin (Individu et soci&eacute;t&eacute;́), 409 p.</p> <p>Gori, R.&nbsp;(2011).&nbsp;&laquo; Les dispositifs de r&eacute;ification de l&rsquo;humain. (entretien avec Philippe SCHEPENS) &raquo;, Semen. Revue de sémio-linguistique des textes et discours, 30, p. 57-70. &nbsp;[En ligne] <a href="http://journals.openedition.org/semen/8970">http://journals.openedition.org/semen/8970</a> &nbsp;; DOI : <a href="https://doi.org/10.4000/semen.8970">https://doi.org/10.4000/semen.8970</a> &nbsp;</p> <p>Henno, J. (2015). &Eacute;tude des &eacute;l&eacute;ments de langage de Facebook et de Twitter valorisant les traces num&eacute;riques comme possibilit&eacute; d&#39;acc&egrave;s &agrave; une forme d&#39;&laquo; &eacute;ternit&eacute; construite &raquo;.&nbsp;La communication interrog&eacute;e par les jeunes chercheurs. Journ&eacute;es doctorales du Larlanco (Laboratoire de Recherche sur les Langues et la Communication) universit&eacute; Ibn Zohr, Agadir, Maroc.&nbsp;<a href="https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-02527546" target="_blank">&lang;hal-02527546&rang;</a></p> <p>Jeanneret, Y. (2011).&nbsp;&laquo; Complexit&eacute;́ de la notion de trace. De la traque au tracé&raquo;, dans Galinon-Mélénec, B. (dir.), , l&rsquo;homme-trace, Paris, CNRS éd (CNRS &eacute;ditions [alpha), p. 59-86</p> <p>Jurion, A., et Aloisio Alves, C. (2020). Quand le m&eacute;dium (re) configure notre monde int&eacute;rieur l&rsquo;exemple de la publication Facebook.&nbsp;Le sujet dans la cit&eacute;, 1(1), 165-178.&nbsp;<a href="https://doi.org/10.3917/lsdlc.hs09.0165">Https://doi.org/10.3917/lsdlc.hs09.0165</a></p> <p>Kaufmann, J.-C. (2016).&nbsp;L&rsquo;entretien compr&eacute;hensif, 4e &eacute;d, Paris, Armand Colin, 126&nbsp;p</p> <p>Kohll, A. X., Antkowiak, P. L., Chen, W. D., Nguyen, B. H., Stark,&nbsp;W. J., Ceze, L., Strauss, K., Grass, R. N. (2020).&nbsp;&nbsp;&laquo; Stabilizing synthetic DNA for long-term data storage with earth alkaline salts &raquo;, Chemical Communications, 56, 25, p. 3613-3616, DOI: 10.1039/D0CC00222D (Communication) Chem. Commun., 2020, 56, 3613-3616</p> <p>Krämer, S.&nbsp;(2012).&nbsp;&laquo; Qu&rsquo;est-ce donc qu&rsquo;une trace, et quelle est sa fonction &eacute;pist&eacute;mologique ? &Eacute;tat des lieux &raquo;, Trivium [En ligne], 10 | 2012, mis en ligne le 30 mars 2012, consulté le 30 avril 2019. URL : <a href="http://journals.openedition.org/trivium/4171">http://journals.openedition.org/trivium/4171</a></p> <p>Melot, M. (2006). Pr&eacute;face à PEDAUQUE R.T., 2006, Le document à la lumi&egrave;re du num&eacute;rique, SALAÜN J.-M. (dir.), Caen, C&amp;F éd, pp. 11-16</p> <p>Moser, C. et Dunne, J.&nbsp;(2008). &laquo; Autom&eacute;dialit&eacute;́. Pour un dialogue entre m&eacute;diologie et critique litt&eacute;raire &raquo;, Revue d&rsquo;&eacute;tudes culturelles, 4, l&rsquo;autom&eacute;dialit&eacute;́ contemporaine , (sous la direction de B. Jongy), p. 11-20. <a href="http://etudesculturelles.weebly.com/uploads/1/2/7/4/1274647/rec_n4-def1.pdf">Http://etudesculturelles.weebly.com/uploads/1/2/7/4/1274647/rec_n4-def1.pdf</a></p> <p>Novo, A. et Woestelandt, L. (2017). &laquo; Recherches qualitatives; grounded theory/th&eacute;orisation ancr&eacute;e, ses &eacute;volutions, sa m&eacute;thodologie, son application dans la recherche m&eacute;dicale et psychanalytique &raquo;, Perspectives Psy, 56, 1, p. 66-80. DOI : 10.1051/ppsy/2017561066. URL : https://www.cairn.info/revue-perspectives-psy- 2017-1-page-66.htm</p> <p>Ollagnier-Beldame, M. et Hulin, T. (2012). &laquo;&nbsp;Rendre visibles les traces d&rsquo;interaction pour renforcer la r&eacute;flexivit&eacute; de l&rsquo;utilisateur.&nbsp;&raquo;, dans ROGER BAUTIER J.D.-N. (dir.), Les TIC comme miroir de la soci&eacute;t&eacute; : Une lecture pluridisciplinaire., L&rsquo;Harmattan (Nomino Ergo Sum), p.&nbsp;99‑120.</p> <p>Ollagnier-Beldame, M. (2013). &laquo; Interagir dans un monde de plus en plus r&eacute;flexif : Processus cognitifs et traces num&eacute;riques - m&eacute;moire, interpr&eacute;tation et rapport au temps &raquo;, dans GALINON-MÉLÉNEC B. &amp; ZLITNI S. (dir.), Traces num&eacute;riques. De la production à l&rsquo;interpr&eacute;tation, CNRS &eacute;ditions, p. 129-146. Disponible sur Internet : <http: 21756="" books.openedition.org="" editionscnrs="">. ISBN : 9782271130136. DOI : https://doi.org/10.4000/books.editionscnrs.21756.</http:></p> <p>Paille, P.&nbsp;(1994).&nbsp;&laquo; l&rsquo;analyse par th&eacute;orisation ancr&eacute;e &raquo;, Cahiers de recherche sociologique, 23, pp. 147-181. Https://id.erudit.org/iderudit/1002253ar DOI : <a href="https://doi.org/10.7202/1002253ar">https://doi.org/10.7202/1002253ar</a></p> <p>Paille, P. et Mucchielli, A. (2016).&nbsp;&nbsp;L&rsquo;analyse qualitative en sciences humaines et sociales,&nbsp; 4e éd, Malakoff, Armand Colin (Collection U), 430 p. DOI : 10.3917/arco.paill.2016.01. URL : https://www.cairn.info/analyse-qualitative-en- sciences-humaines-et-social--9782200614706.htm</p> <p>Pedauque, R.T. (2003).&nbsp;Document : forme, signe et m&eacute;dium, les re-formulations du num&eacute;rique. 2003. Https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00000511</p> <p>Pedauque, R.T. (2006).&nbsp;Le document &agrave; la lumi&egrave;re du num&eacute;rique, SALA&Uuml;N J.-M. (dir.), Caen, C&amp;F &eacute;d, 218&nbsp;p.</p> <p>Peretti-Watel, P., Beck, F. et Legleye, S.&nbsp;&nbsp;(2007).&nbsp;&nbsp;&laquo; 7. Comment les fumeurs justifient- ils leur tabagisme ? &raquo;, dans Les usages sociaux des drogues, Paris cedex 14, Presses Universitaires de France (Le Lien social), p. 167-200. URL : <a href="https://www.cairn.info/les-usages-sociaux-des-drogues--9782130557333-page-167.htm">https://www.cairn.info/les-usages-sociaux-des-drogues--9782130557333-page-167.htm</a></p> <p>Plaisance, &Eacute;.&nbsp;et&nbsp;Vergnaud, G. (2012).&nbsp;Les sciences de l&rsquo;&eacute;ducation, 5e &eacute;d. Enti&egrave;rement r&eacute;vis&eacute;e et mise &agrave; jour, Paris, la D&eacute;couverte (Rep&egrave;res), 126&nbsp;p.</p> <p>Rabardel, P. (1995).&nbsp;Les hommes et les technologies :&nbsp; approche cognitive des instruments contemporains, Paris, A. Colin (U), 239&nbsp;p.</p> <p>Ranciere, J. (2008). &laquo; Ce que &laquo; medium &raquo; peut vouloir dire : l&rsquo;exemple de la photographie &raquo;, Appareil [En ligne], 1 | 2008, mis en ligne le 17 f&eacute;vrier 2008, consulté le 04 ao&ucirc;t 2020. URL : http://journals.openedition.org/appareil/135</p> <p>Salaün, J.-M.&nbsp;(2012).&nbsp;&laquo; Pourquoi le document importe ? &raquo;, E-dossiers de l&rsquo;audiovisuel, INA, 2012. &lang;halshs-00989811&rang; En ligne : https://core.ac.uk/download/pdf/52303857.pdf</p> <p>Serres, A.&nbsp;(2013).&nbsp;&laquo; Traces num&eacute;riques, traces analogiques &raquo;, Inter CDI : revue des centres de documentation et d&rsquo;information de l&rsquo;enseignement secondaire, n&deg; 244, p. 55-59. &lang;sic_02511525&rang;</p> <p>Tisseron, S. (1999).&nbsp;Comment l&rsquo;esprit vient aux objets, Paris, Aubier, 231&nbsp;p.</p> <p>Winnicott, D.W. (1971).&nbsp;L&rsquo;Enfant et sa famille :&nbsp; les premi&egrave;res relations, traduit par STRONCK-ROBERT A., Paris, Payot (Petite biblioth&egrave;que Payot), 224&nbsp;p.</p> <p>Zacklad, M. (2007). &laquo; R&eacute;seaux et communaut&eacute;s d&rsquo;imaginaire documédiatisées &raquo;, in SKARE, R., LUND, W. L., VARHEIM, A., A Document (Re)turn, Peter Lang, Frankfurt am Main : p. 279-297 HAL Id: sic_00180185 <a href="https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00180185">https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00180185</a></p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <div> <p>&nbsp;</p> <hr size="1" /> <div id="ftn1"> <p><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title="">[1]</a> Ai Weiwi interview&eacute; par H&eacute;l&egrave;ne Marzolf le 18 mars 2021 pour T&eacute;l&eacute;rama : Coronation&rdquo;, d&rsquo;Ai Weiwei : &ldquo;Mon film montre l&rsquo;&eacute;tendue du contr&ocirc;le des mentalit&eacute;s en Chine <a href="https://www.telerama.fr/ecrans/coronation-dai-weiwei-mon-film-montre-letendue-du-controle-des-mentalites-en-chine-6838563.php">https://www.telerama.fr/ecrans/coronation-dai-weiwei-mon-film-montre-letendue-du-controle-des-mentalites-en-chine-6838563.php</a></p> </div> </div>