<p style="text-align: justify;"><strong>Abstract : </strong>The tasks of conservation and track-tracing of human activity are carried out by a range of actors in the private and public spheres, amongst whom are the institutions in charge of legal deposit. Their role is to collect, register, preserve and improve all fields of knowledge as well as national heritage. Initially confined to paper documents, legal deposit assumed new formats throughout the 20th century, first through such medium as disk, magnetic tape, before shifting towards digital tracks.&nbsp;In a bid to understand the many stakes linked to its evolution, we will return to the history of this public service. Through this, we will underline the link between history and the notion of track-tracing, and divulge its many and diverse acceptations.&nbsp;The idiosyncracy of digital track-tracing will be scrutinized through the medium of a discussion around the ArTeC &laquo; Machines &agrave; lire les arts num&eacute;riques &raquo; (&quot;Reading Machines for Digital Arts&quot;) project. This will aim to develop a unique curation tool allowing to manage interactive pieces of art, by integrating the various traces left by the latter throughout their artistic existence.&nbsp;Our purpose is to tackle the issues that institutions are faced with when it comes to legal deposit, such as the need to produce both a curation and communication strategy in both a traditional and unconventional, more creative approach. We will also look at how institutions are faced with the management of the traces it is bound to create. While we appreciate the complexity of defining a digital trace, we will ask ourselves to what extent can the institutions in charge of legal deposit ensure their mission when documents as well as devices seem to be exponentially growing and fluctuating.</p> <p style="text-align: justify;"><strong>Keywords:</strong>&nbsp;legal deposit, digital art, mediation, interactivity, heritage, interface</p> <h2 style="text-align: justify;">INTRODUCTION</h2> <p style="text-align: justify;">Les missions de conservation et de restitution des traces de l&rsquo;activit&eacute; humaine sont assur&eacute;es par de nombreux acteurs de la sph&egrave;re priv&eacute;e et publique. Parmi eux se trouvent les institutions charg&eacute;es du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal, qui se consacrent &agrave; la collecte, au catalogage, &agrave; la conservation et &agrave; l&rsquo;enrichissement de tous les champs de la connaissance ainsi que du patrimoine national<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" title="">[1]</a>. D&rsquo;abord r&eacute;serv&eacute; au document papier, le d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal s&rsquo;est ouvert &agrave; d&rsquo;autres supports au cours du XX&egrave;me si&egrave;cle jusqu&rsquo;&agrave; int&eacute;grer les traces num&eacute;riques, d&rsquo;abord par le biais de supports tels que le CD-ROM, puis le disque dur, jusqu&rsquo;aux traces laiss&eacute;es par les usagers sur le Web.</p> <p style="text-align: justify;">Afin de mieux cerner les enjeux autour de la pr&eacute;servation de l&rsquo;int&eacute;grit&eacute;, de la fiabilit&eacute;, de l&rsquo;authenticit&eacute; ainsi que de l&rsquo;identit&eacute;<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" title="">[2]</a> de ces traces, nous nous int&eacute;resserons &agrave; la cr&eacute;ation du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal et &agrave; l&rsquo;&eacute;volution de sa mise en &oelig;uvre pour suivre les transformations soci&eacute;tales. Nous verrons que les traces num&eacute;riques posent de nouveaux d&eacute;fis aux &eacute;quipes qui ont pour mission de les sauvegarder et de les communiquer.</p> <p style="text-align: justify;">En effet les traces num&eacute;riques ont pour singularit&eacute; d&rsquo;attester une pr&eacute;sence ou une identit&eacute; par simple contigu&iuml;t&eacute; et dans le m&ecirc;me temps de se d&eacute;tacher de leur source, de se d&eacute;couper, de s&rsquo;agencer et de circuler comme des unit&eacute;s discr&egrave;tes de sens (Merzeau, 2008). Elles am&egrave;nent les institutions charg&eacute;es de faire appliquer le d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal &agrave; adapter leurs pratiques, et ce au gr&eacute; du d&eacute;veloppement de nouveaux mat&eacute;riaux con&ccedil;us pour enregistrer la m&eacute;moire collective (Halbwachs, 1967).</p> <p style="text-align: justify;">Pour approfondir cette analyse des changements affectant le traitement des traces par les institutions en charge du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal, nous aborderons l&rsquo;ontologie de la trace, notion derri&egrave;re laquelle il convient de souligner l&rsquo;existence de nombreuses d&eacute;finitions et diff&eacute;rentes &ldquo;cat&eacute;gories&rdquo; de traces (Serres, 2002 et 2012). &Agrave; travers une revue des diff&eacute;rentes acceptions de la trace, nous d&eacute;gagerons certains traits qui font la singularit&eacute; des traces num&eacute;riques, notamment celles qui rel&egrave;vent du domaine de l&rsquo;art num&eacute;rique.</p> <p style="text-align: justify;">Au vu de la complexit&eacute; &agrave; d&eacute;finir la trace num&eacute;rique, nous nous demanderons dans quelle mesure les institutions en charge du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal peuvent-elles assurer leur mission de conservation et de restitution du patrimoine national sous forme de traces num&eacute;riques alors que les documents aussi bien que les dispositifs semblent conna&icirc;tre une croissance exponentielle et &ecirc;tre en perp&eacute;tuelle fluctuation.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Comme l&#39;&eacute;voque Camille Paloque-Berges (2016), l&rsquo;intensit&eacute; des pratiques d&rsquo;archivage des documents et donn&eacute;es num&eacute;riques effectu&eacute;es de mani&egrave;re anarchique, hors ou &agrave; la marge des institutions officielles de la m&eacute;moire, nous am&egrave;ne &agrave; analyser &quot;non plus les nouvelles formes, mais les nouveaux sens d&rsquo;un patrimoine scientifique et technique en train de se constituer&quot;.</p> <p style="text-align: justify;">Nous d&eacute;velopperons notre r&eacute;flexion en abordant la question de la trace dans le contexte du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal, en nous appuyant, entre autres, sur des travaux traitant de la notion de patrimoine et de sources nativement num&eacute;riques (Jacob, Berm&egrave;s, Bachimont). Nous illustrerons notre propos en abordant la question de la trace dans le contexte de la m&eacute;diation, notamment &agrave; la lumi&egrave;re des choix op&eacute;r&eacute;s par les institutions participant au projet ArTeC &laquo; Machines &agrave; lire les arts num&eacute;riques &raquo; (M&agrave;LAN), visant &agrave; d&eacute;velopper un dispositif de m&eacute;diation unique pour la prise en charge d&rsquo;&oelig;uvres interactives, en int&eacute;grant les diff&eacute;rentes natures de traces produites au cours de la vie de l&rsquo;&oelig;uvre.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <h2 style="text-align: justify;">LE D&Eacute;P&Ocirc;T L&Eacute;GAL, UN M&Eacute;CANISME DE CONSERVATION ET DE RESTITUTION DES TRACES DE L&rsquo;ACTIVIT&Eacute; HUMAINE</h2> <p style="text-align: justify;">Pour mieux souligner le rapport de la mission originelle des institutions publiques en charge du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal avec la question de la trace, il convient d&rsquo;&eacute;voquer bri&egrave;vement l&rsquo;histoire du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal en France. Institu&eacute; en 1537 par Fran&ccedil;ois Ier, le d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal consiste &agrave; assurer la collecte, la conservation et la consultation de documents de toute nature, afin de constituer une collection de r&eacute;f&eacute;rence, &eacute;l&eacute;ment essentiel de la m&eacute;moire collective du pays (Cohen &amp; Verlaine, 2013). Son originalit&eacute; tient au fait qu&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;un m&eacute;canisme qui assure non seulement la collecte des informations communiqu&eacute;es au public, mais prend aussi en charge la restitution &agrave; ce m&ecirc;me public des informations qui lui &eacute;taient initialement destin&eacute;es (Dreyer, 2003).</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Au gr&eacute; de la d&eacute;couverte et de l&rsquo;utilisation de nouveaux mat&eacute;riaux propices &agrave; sauvegarder les traces de l&rsquo;activit&eacute; humaine (des manuscrits sur v&eacute;lin aux imprim&eacute;s sur papier, par exemple), le d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal s&rsquo;ouvre &agrave; de nombreux supports, notamment les photographies et phonogrammes (1925), puis les vid&eacute;ogrammes et documents multim&eacute;dias composites (1975). Avec la loi du 20 juin 1992, son champ d&#39;application est &eacute;tendu aux documents informatiques tels que les logiciels et bases de donn&eacute;es, ainsi qu&rsquo;aux documents multim&eacute;dias, quel que soit leur support (Saby, 2013). D&egrave;s lors, le document ne se d&eacute;finit plus seulement comme le rapport d&rsquo;un fonds et d&rsquo;une forme, mais d&rsquo;un fonds et d&rsquo;une structure (langage informatique). Il devient &agrave; la fois forme, signe et m&eacute;dium (M&uuml;ller, 2008). Le m&eacute;dium correspond ainsi &agrave; la trace de relations sociales reconstruite par les dispositifs informatiques (M&uuml;ller, 2008).</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">R&eacute;gi depuis 2004 par le Code du patrimoine, le d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal rend obligatoire pour tout &eacute;diteur, imprimeur, producteur, importateur de d&eacute;poser chaque document qu&rsquo;il &eacute;dite, imprime, produit ou importe en France aupr&egrave;s de l&rsquo;organisme habilit&eacute; &agrave; recevoir le d&eacute;p&ocirc;t en fonction de la nature du document. Par exemple, le d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal est assur&eacute; par le Centre national du cin&eacute;ma et de l&rsquo;image anim&eacute;e (CNC) depuis 1992 pour les films sur support photochimique ou num&eacute;rique. Le d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal des programmes de t&eacute;l&eacute;vision et de radio d&#39;origine fran&ccedil;aise en premi&egrave;re diffusion est quant &agrave; lui assur&eacute; depuis la m&ecirc;me ann&eacute;e par l&rsquo;Institut national de l&#39;audiovisuel (INA), au format physique puis au format num&eacute;rique. Plus r&eacute;cemment sont venus s&rsquo;ajouter les comptes de plateformes vid&eacute;o (2008), les sites web fran&ccedil;ais (2009) et les comptes Twitter (2016). La Biblioth&egrave;que nationale de France est quant &agrave; elle en charge de tr&egrave;s nombreux supports. Outre l&rsquo;imprim&eacute; se trouvent dans ses collections les supports phonographiques, photographiques et les documents multim&eacute;dia</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">L&rsquo;enjeu pour ces institutions consiste donc &agrave; pr&eacute;server et restituer les traces qui leur sont confi&eacute;es, et qui, quelle que soit leur nature, ont comme particularit&eacute; d&rsquo;&ecirc;tre constitu&eacute;es de l&rsquo;association d&rsquo;une forme s&eacute;miotique d&rsquo;expression &agrave; un support mat&eacute;riel de manifestation (Bachimont, 2017). Ce support mat&eacute;riel de manifestation, dans le cas des traces num&eacute;riques, est un dispositif complexe comprenant une partie consacr&eacute;e au stockage (mode passif) et une autre n&eacute;cessaire &agrave; leur actualisation (mode actif). Plusieurs d&eacute;fis se dessinent peu &agrave; peu, li&eacute;s &agrave; l&rsquo;applicabilit&eacute; des missions confi&eacute;es aux institutions charg&eacute;es du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal, &agrave; savoir la conservation et la communication pour les traces num&eacute;riques, dont nous allons proposer ici l&#39;analyse.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <h2 style="text-align: justify;">LA TRACE : UN CHAMP S&Eacute;MANTIQUE EN RECONFIGURATION</h2> <p style="text-align: justify;">Afin d&rsquo;apporter des &eacute;l&eacute;ments de r&eacute;ponse aux probl&eacute;matiques de ces acteurs publics qui doivent mettre en &oelig;uvre de nouvelles strat&eacute;gies pour assurer leurs missions, il nous semble pertinent de nous int&eacute;resser &agrave; l&rsquo;ontologie de la trace. Si notre ambition n&rsquo;est pas de proposer une d&eacute;finition de la notion de trace num&eacute;rique &ndash; &ldquo;une d&eacute;finition sur laquelle l&rsquo;unanimit&eacute; ne se fait pas&rdquo; &ndash; nous souhaitons cependant nous inscrire dans une approche heuristique et &eacute;pist&eacute;mologique en nous appuyant sur le sens donn&eacute; au terme trace pour &eacute;valuer dans quelle mesure la trace num&eacute;rique s&rsquo;inscrit dans une certaine continuit&eacute; sur le plan s&eacute;mantique, et partant sur le plan culturel. Notre hypoth&egrave;se est que les diff&eacute;rentes &ldquo;facettes&rdquo; qui constituent le sens donn&eacute; &agrave; la trace dans la langue refl&egrave;tent la place que cette notion tient dans la culture. En identifiant l&rsquo;&eacute;volution et la nature des liens existant entre la d&eacute;finition de la trace et celle de la trace num&eacute;rique, nous souhaitons mettre en lumi&egrave;re &agrave; la fois les ruptures mais aussi les continuit&eacute;s de sens et replacer la trace num&eacute;rique dans une histoire culturelle, ou au sens saussurien, la donner &agrave; voir comme un produit social au sein de la soci&eacute;t&eacute; qui l&rsquo;a produite (Saussure, 1995).</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Nous nous appuyons sur l&rsquo;outil PROX d&eacute;velopp&eacute; par l&rsquo;Institut de Recherche en Informatique de Toulouse (IRIT) et mis en ligne sur la plateforme du Centre national de ressources textuelles et linguistiques<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" title="">[3]</a>. Cette application propose la visualisation et l&rsquo;exploration de ressources lexicales. Par clusterisation, nous pouvons voir les diff&eacute;rents champs s&eacute;mantiques couverts par le terme &eacute;tudi&eacute;.<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" title="">[4]</a></p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;"><img src="https://www.numerev.com/img/ck_896_1_image-20210528223832-1.jpeg" /></p> <address style="text-align: justify;">Figure 1. Visualisation du terme &ldquo;trace&rdquo; g&eacute;n&eacute;r&eacute;e avec l&rsquo;outil PROX</address> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">La sculpture s&eacute;mantique du terme trace propos&eacute;e par l&rsquo;outil PROX nous renseigne sur les diff&eacute;rents clusters de sens qui constituent le terme trace, et qui sont au nombre de six. Deux d&rsquo;entre eux t&eacute;moignent de l&rsquo;assimilation de la trace &agrave; la notion de d&eacute;gradation (sillon, orni&egrave;re, ride, tra&icirc;n&eacute;e, d&eacute;goulinade, bavure, tache ; vermoulure, piq&ucirc;re). Le plus &eacute;loign&eacute; concerne des traces invisibles et intangibles : les traces olfactives (fum&eacute;e, ar&ocirc;me, fumet, senteur, odeur, &eacute;manation, parfum, exhalaison, relent, effluve). Un quatri&egrave;me renvoie &agrave; l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;&eacute;chantillon (ombre, pointe, teinte). Enfin, un cinqui&egrave;me rend compte de la trace dans le contexte du d&eacute;placement, de l&rsquo;orientation, o&ugrave; la trace est envisag&eacute;e comme rep&egrave;re spatial (sillage, voie, passage, pied, piste, bris&eacute;es, foul&eacute;e, pas) et un sixi&egrave;me &agrave; la trace comme &eacute;l&eacute;ment m&eacute;moriel, outil de narration, rep&egrave;re temporel (m&eacute;moire, r&eacute;miniscence, souvenir, impression, cicatrice, empreinte, marque, stigmate, t&eacute;moignage, vestige, rep&egrave;re, preuve, sceau, signature, reste, indice, signe).</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">S&rsquo;agissant maintenant de la trace num&eacute;rique, dans quelle mesure trouve-t-elle un &eacute;cho dans ces diff&eacute;rents clusters ?</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">En premier lieu, il nous semble que les notions de d&eacute;gradation et de mat&eacute;rialit&eacute; sont pr&eacute;sentes en filigrane. Le caract&egrave;re num&eacute;rique de la trace &ndash; qui n&rsquo;est pas d&eacute;mat&eacute;rialis&eacute;e mais dont la mat&eacute;rialit&eacute; se pr&eacute;sente sous de nouvelles modalit&eacute;s &ndash; implique &agrave; la fois la mise en &oelig;uvre d&rsquo;un syst&egrave;me technique, v&eacute;hicule d&rsquo;une id&eacute;ologie de la sauvegarde de la trace (lutte contre la d&eacute;gradation) et un mouvement d&rsquo;opposition pour se r&eacute;approprier ces traces qui semblent &eacute;chapper &agrave; ceux qui les ont laiss&eacute;es<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" title="">[5]</a>.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Ensuite, l&rsquo;id&eacute;e de trace comme &eacute;chantillon d&rsquo;un ensemble plus global trouve une application relativement int&eacute;ressante lorsque la trace se fait num&eacute;rique, et notamment dans le domaine des archives. En effet, &ldquo;si l&rsquo;activit&eacute; humaine s&rsquo;est toujours traduite par le d&eacute;p&ocirc;t d&rsquo;inscriptions, les traces num&eacute;riques introduisent un rapport in&eacute;dit &agrave; l&rsquo;archive en ce qu&rsquo;elles combinent deux r&eacute;gimes qu&rsquo;on pensait incompatibles : ceux de l&rsquo;empreinte et du calcul.&quot; (Merzeau, 2012). La trace d&eacute;signe alors &agrave; la fois ces ensembles de signes &agrave; d&eacute;coder par le biais d&rsquo;une op&eacute;ration et chacun de ces signes consid&eacute;r&eacute; isol&eacute;ment. Enfin, l&rsquo;id&eacute;e de trace comme rep&egrave;re spatial ou temporel prend un nouvel essor avec le num&eacute;rique, la trace num&eacute;rique &eacute;tant inscrite dans une temporalit&eacute; neutralis&eacute;e, celle du &ldquo;computer fonctionnant comme une horloge autonome et m&eacute;canique, totalement dissoci&eacute;e du temps du cosmos&rdquo;. La trace num&eacute;rique n&rsquo;a de sens que dans ce dispositif, &ldquo;cet archi-appareil de synth&egrave;se, o&ugrave; le temps est g&eacute;r&eacute; comme n&rsquo;importe quelle dimension o&ugrave; l&rsquo;aval et l&rsquo;amont sont indiff&eacute;rents&rdquo; (D&eacute;otte, 2004).</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">A l&rsquo;aune de cette approche o&ugrave; la s&eacute;mantique refl&egrave;te l&rsquo;histoire de la trace, il appara&icirc;t que la trace num&eacute;rique se situe dans une certaine forme de continuit&eacute; et non dans un rapport disruptif.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <h2 style="text-align: justify;">LA TRACE EN ART NUM&Eacute;RIQUE</h2> <p style="text-align: justify;">Apr&egrave;s avoir pr&eacute;cis&eacute; le champ dans lequel nous assimilons la notion de trace num&eacute;rique, il convient de consid&eacute;rer la dimension de t&eacute;moignage artistique et social des traces que nous &eacute;tudions. Nous appr&eacute;hendons la trace num&eacute;rique comme activit&eacute; humaine r&eacute;alis&eacute;e dans un environnement num&eacute;rique (Laflaqui&egrave;re, 2011). Par ailleurs, &eacute;tant donn&eacute; que nous traitons d&rsquo;art num&eacute;rique, il convient de lier notre propos &agrave; la seconde propri&eacute;t&eacute; que la trace num&eacute;rique rev&ecirc;t : celle d&rsquo;une suite d&rsquo;&eacute;v&eacute;nements, o&ugrave; une trace constitue une s&eacute;quence d&rsquo;&eacute;v&eacute;nements ordonn&eacute;s (Serres, 2012). La temporalit&eacute; est au c&oelig;ur de cette conception, la trace num&eacute;rique &eacute;tant alors un fragment fig&eacute; de versions propres &agrave; un syst&egrave;me ou &agrave; un processus. En outre, Dominique Boullier propose de &ldquo;penser les traces num&eacute;riques en tant que &laquo; r&eacute;pliques &raquo; que les sciences sociales doivent suivre avec des m&eacute;thodes adapt&eacute;es car elles constituent d&eacute;sormais un nouveau continent du social&rdquo; (Boullier, 2014). Cette id&eacute;e de r&eacute;plique trouve un &eacute;cho dans le champ du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal. Si nous prenons l&rsquo;exemple de l&rsquo;&eacute;dition 2005 du Petit Larousse illustr&eacute;, assujetti au d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal, nous nous apercevons qu&rsquo;il comprend un exemplaire au format papier et un CD-Rom, qui constitue une &ldquo;r&eacute;plique&rdquo; puisqu&rsquo;il propose les m&ecirc;mes contenus.</p> <p style="text-align: justify;">Pour les agents charg&eacute;s de l&rsquo;application du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal, lorsqu&rsquo;il existe un rapport de contigu&iuml;t&eacute; (le CD-Rom est consid&eacute;r&eacute; comme un compl&eacute;ment au support papier) ou mim&eacute;tique (le CD-Rom est une &ldquo;version num&eacute;rique&rdquo; du support papier), les liens avec le dispositif traditionnel du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal sont facilit&eacute;s. Mais dans le cas du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal du web d&eacute;j&agrave; &eacute;voqu&eacute;, cela n&eacute;cessite des am&eacute;nagements plus cons&eacute;quents. Cette initiative qui date de 2009 entend collecter une grande partie du web fran&ccedil;ais afin de l&rsquo;immortaliser tel qu&rsquo;il fut &agrave; une p&eacute;riode donn&eacute;e. Cet amas de traces num&eacute;riques, conserv&eacute; sur des serveurs, ne devient intelligible qu&rsquo;&agrave; partir du moment o&ugrave; une interface de consultation est mise &agrave; disposition de l&rsquo;usager. Certes, une &eacute;tape r&eacute;alisable a posteriori consiste &agrave; convertir des traces num&eacute;riques s&eacute;lectionn&eacute;es en traces sur support papier, &agrave; l&rsquo;image du g&eacute;nome humain, imprim&eacute; et &eacute;dit&eacute; en plusieurs volumes. Ainsi, dans le cadre du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal du web, certaines captures d&rsquo;&eacute;cran de sites internet, une fois imprim&eacute;es, peuvent constituer une trace issue d&rsquo;une trace num&eacute;rique.</p> <p style="text-align: justify;">Il est possible d&rsquo;&eacute;tablir ici un parall&egrave;le avec la d&eacute;marche de certains artistes num&eacute;riques puisque leurs &oelig;uvres peuvent avoir pour fonction de capturer l&rsquo;instant, et de proposer au public une trace issue de l&#39;&oelig;uvre, elle-m&ecirc;me constitu&eacute;e de traces num&eacute;riques. Nous pouvons citer en exemple le travail de Maurice Benayoun, dont l&#39;&oelig;uvre World Skin (1997) met en avant le r&ocirc;le du spectateur comme photographe de guerre dans un environnement enti&egrave;rement virtuel. Dans un espace en trois dimensions, le spectateur se d&eacute;place dans un paysage d&eacute;truit par la guerre et a pour r&ocirc;le de photographier les images qu&rsquo;il souhaite immortaliser. Cette &oelig;uvre &eacute;voque ainsi le choix des repr&eacute;sentations, la m&eacute;moire, mais aussi la mat&eacute;rialit&eacute; de la trace. Une imprimante est &agrave; disposition du spectateur-reporter pour s&rsquo;approprier les images issues de sa s&eacute;lection. De fait, indique l&rsquo;auteur, &ldquo;poss&eacute;der la trace imprim&eacute;e, poss&eacute;der l&#39;image, c&#39;est le paradoxe du virtuel qui s&#39;accommode mieux de la glorification de l&#39;&eacute;ph&eacute;m&egrave;re&rdquo;. Cette citation &eacute;claire &eacute;galement le point de vue de l&rsquo;artiste sur l&rsquo;environnement num&eacute;rique, intrins&egrave;quement li&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;ph&eacute;m&egrave;re, notamment par l&rsquo;obsolescence technologique. La trace imprim&eacute;e, ici celle d&rsquo;une image, aurait ainsi un sens plus direct pour qui la consulte, plut&ocirc;t que par rapport au dispositif virtuel &ndash; constitu&eacute; de traces num&eacute;riques &ndash;, dont la p&eacute;rennit&eacute; est menac&eacute;e par un fonctionnement complexe (Benayoun, 1997). Enfin, Maurice Benayoun questionne les processus de cr&eacute;ation de certains artistes num&eacute;riques, soucieux de mettre en avant la dimension &eacute;ph&eacute;m&egrave;re de leurs &oelig;uvres plut&ocirc;t que d&rsquo;assurer la p&eacute;rennit&eacute; des traces num&eacute;riques qui assurent leur fonctionnement.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Par ailleurs, les &oelig;uvres d&rsquo;art num&eacute;rique peuvent &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;es comme un ensemble de traces virtuelles que chaque utilisation vise &agrave; actualiser. En effet, l&rsquo;actualisation du logiciel en situation d&rsquo;utilisation peut &ecirc;tre appr&eacute;hend&eacute;e comme l&rsquo;invention d&rsquo;une forme &agrave; partir d&rsquo;une configuration dynamique de forces et de finalit&eacute;s (L&eacute;vy, 1998). Le logiciel porte une virtualit&eacute; de changement que l&rsquo;usager actualise de mani&egrave;re plus ou moins inventive. L&rsquo;art num&eacute;rique, comme tout syst&egrave;me informatique interactif, rel&egrave;ve donc de la dialectique du virtuel et de l&rsquo;actuel (Guattari, 1992). Dans ce syst&egrave;me, la trace conna&icirc;t deux &eacute;tats, trace virtuelle au moment de la mise en &eacute;criture, trace actuelle au moment o&ugrave; il y a interaction entre le syst&egrave;me et l&rsquo;usager.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Enfin, si l&rsquo;existence de plusieurs versions d&rsquo;un document est un fait auquel les gestionnaires de collection sont r&eacute;guli&egrave;rement confront&eacute;s, et dont ils savent rendre compte lors de l&rsquo;enrichissement des notices de catalogues, dans le cas des &oelig;uvres d&rsquo;art num&eacute;rique il faut rappeler que ce versioning se double de la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;adaptation &agrave; diff&eacute;rents syst&egrave;mes d&rsquo;exploitation. &Agrave; titre d&rsquo;exemple, si l&rsquo;&oelig;uvre &ldquo;Plume&rdquo; de Michel Bret et Edmond Couchot date de 1988 pour sa premi&egrave;re version, le programme utilis&eacute; pour lancer l&rsquo;&oelig;uvre a toutefois &eacute;t&eacute; adapt&eacute; au fur et &agrave; mesure &agrave; d&rsquo;autres syst&egrave;mes d&rsquo;exploitation, et ce jusqu&rsquo;&agrave; aujourd&rsquo;hui.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">La trace en art num&eacute;rique se d&eacute;cline donc sous plusieurs modalit&eacute;s : le ou les supports, &ldquo;traces mat&eacute;rielles&rdquo;, sur lesquels sont inscrites les lignes de code que l&rsquo;on peut qualifier de &ldquo;traces instructions&rdquo; qui connaissent deux &eacute;tats (virtuel et actuel), mais aussi les traces collect&eacute;es autour de certaines actualisations des &oelig;uvres, qu&rsquo;il est loisible de qualifier de &ldquo;traces d&rsquo;&eacute;v&eacute;nements&rdquo; et qui serviront &agrave; enrichir les notices, elles-m&ecirc;mes devenant des &ldquo;traces de traces&rdquo; destin&eacute;es &agrave; permettre de rejouer l&rsquo;&oelig;uvre, de la communiquer au public.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <h2 style="text-align: justify;">LA TRACE NUM&Eacute;RIQUE DANS LE CONTEXTE DU D&Eacute;P&Ocirc;T L&Eacute;GAL</h2> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">La trace num&eacute;rique s&rsquo;offre donc comme une d&eacute;clinaison du mod&egrave;le initial du &ldquo;rep&egrave;re&rdquo;, au sein d&rsquo;un environnement de synth&egrave;se o&ugrave; les modalit&eacute;s spatio-temporelles sont reconfigur&eacute;es, notamment par le biais de la place occup&eacute;e par la vision dans la chronologie du traitement de la trace. Voyons &agrave; pr&eacute;sent les enjeux de ces &eacute;volutions dans le contexte de la prise en charge de la trace num&eacute;rique au titre du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">De prime abord, l&rsquo;acception du terme de &ldquo;trace&rdquo; dans le contexte des archives et du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal institutionnel met en &eacute;vidence sa valeur en tant que concept primaire de la connaissance historique, et donc &ldquo;la connaissance par traces&rdquo; (Bloch, 1974). Cette acception fait &eacute;galement &eacute;cho &agrave; Paul Ric&oelig;ur, qui compare la trace comme mat&eacute;riau de la connaissance historique avec l&rsquo;observation directe ou instrumentale comme outil des sciences de la nature (Ric&oelig;ur, 2000). Toujours selon Ric&oelig;ur, les traces &eacute;crites, issues des t&eacute;moignages &eacute;crits, font corps avec les archives. Ce qu&rsquo;il appelle &ldquo;le moment de l&rsquo;archive&rdquo; est celui de &ldquo;l&rsquo;entr&eacute;e en &eacute;criture de l&rsquo;op&eacute;ration historiographique&rdquo;. Avant l&rsquo;&eacute;crit, le t&eacute;moignage est oral et ne deviendrait archive qu&rsquo;&agrave; l&rsquo;issue de sa transcription. Dans cette perspective, Alexandre Serres affirme que la notion de trace en histoire constitue &ldquo;&agrave; la fois la condition m&ecirc;me (en tant qu&rsquo;&eacute;criture), l&rsquo;objet d&rsquo;observation et le mat&eacute;riau de base&rdquo; (2002). Toutefois, si cette d&eacute;finition historique de la trace semble pertinente pour les premiers supports ayant fait leur entr&eacute;e dans le d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal, les institutions ont &eacute;t&eacute; confront&eacute;es &agrave; un nouveau paradigme &agrave; travers l&rsquo;&eacute;mergence des traces num&eacute;riques comme support de cr&eacute;ation et de connaissance (Mille, 2013). S&rsquo;agissant de la trace num&eacute;rique, il est int&eacute;ressant de se demander si elle peut &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;e comme appartenant aux traces &eacute;crites ou bien non &eacute;crites.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Un premier &eacute;l&eacute;ment de r&eacute;ponse consiste &agrave; pr&eacute;ciser la nature de la trace &eacute;crite et op&eacute;rer une distinction entre diff&eacute;rentes sous-cat&eacute;gories relevant de la trace &eacute;crite. La premi&egrave;re, sur le plan chronologique, est la trace issue du transfert de signes audibles vers des signes visibles, par la transcription. La trace est alors &agrave; la fois visible et lisible. Avec l&rsquo;av&egrave;nement des machines d&rsquo;enregistrement et de lecture, appara&icirc;t une deuxi&egrave;me sous-cat&eacute;gorie de traces &eacute;crites, issues elles aussi de cette op&eacute;ration de transfert, qui peuvent &eacute;ventuellement rester visibles pour l&#39;&oelig;il humain, mais qui ne sont plus lisibles sans le concours de la machine. Nous parlons ici des proc&eacute;d&eacute;s m&eacute;caniques d&rsquo;enregistrement et de restitution du son et de l&rsquo;image. Enfin, avec le proc&eacute;d&eacute; num&eacute;rique, la trace inscrite n&rsquo;est plus lisible ni m&ecirc;me visible par l&rsquo;usager, puisque le lieu d&rsquo;inscription (Lyotard, 1971), au sein du disque dur, est d&eacute;rob&eacute; au regard. Si la trace num&eacute;rique est envisag&eacute;e comme appartenant au r&eacute;gime de la trace &eacute;crite, nous voyons qu&rsquo;elle se pr&eacute;sente comme une trace &eacute;crite visible et lisible pour l&rsquo;usager &agrave; la condition qu&rsquo;il soit appareill&eacute; (D&eacute;otte, 2004). Le num&eacute;rique d&eacute;place le &ldquo;moment de l&rsquo;archive&rdquo;, l&rsquo;op&eacute;ration de g&eacute;n&eacute;ration de la trace, de &ldquo;l&rsquo;entr&eacute;e en &eacute;criture&rdquo; vers &ldquo;l&rsquo;entr&eacute;e en lecture&rdquo;.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Or, s&rsquo;il est initialement vou&eacute; &agrave; collecter des traces &eacute;crites, le d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal entend, gr&acirc;ce &agrave; de nouveaux supports, sauvegarder aussi les traces num&eacute;riques qui doivent &ecirc;tre lisibles pour les usagers. De ce fait, les institutions en charge du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal adaptent, comme nous l&rsquo;avons vu, leurs dispositifs de conservation ainsi que leurs lieux de consultation. Pour Christian Jacob, l&rsquo;exemple de la biblioth&egrave;que constitue notamment &ldquo;l&rsquo;un des lieux o&ugrave; prend corps le patrimoine intellectuel, litt&eacute;raire, spirituel d&rsquo;une communaut&eacute; : l&agrave; il se donne &agrave; voir dans sa mat&eacute;rialit&eacute; et dans une m&eacute;moire &eacute;crite &agrave; valeur identitaire ou fondatrice&rdquo; (Jacob, 2001). Reprenant ce point de vue, Eric Delamotte consid&egrave;re la biblioth&egrave;que, en ce qu&rsquo;elle accumule les traces en son sein, comme un lieu o&ugrave; il est possible d&rsquo;avoir &ldquo;une forme de regard panoptique o&ugrave; l&rsquo;on peut saisir des agencements d&rsquo;ensemble et frayer des cheminements dans le local ou le particulier sans perdre de vue la structure globale&rdquo; (Delamotte, 2013). Ce d&eacute;fi, sans cesse relev&eacute; au fil des &eacute;volutions technologiques, conf&egrave;re &agrave; la biblioth&egrave;que un r&ocirc;le de gardienne des traces. C&rsquo;est elle qui devra &eacute;galement pr&eacute;voir et assurer leur restitution, dans toute leur exhaustivit&eacute;.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Ainsi, en identifiant le r&ocirc;le des institutions en charge du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal en France, il appara&icirc;t que,face &agrave; la complexit&eacute; des traces num&eacute;riques, la biblioth&egrave;que doit adapter son action. Plus particuli&egrave;rement &agrave; la Biblioth&egrave;que nationale de France (BnF), le service de l&rsquo;Audiovisuel s&rsquo;attache d&eacute;j&agrave; &agrave; actualiser r&eacute;guli&egrave;rement ses standards de d&eacute;p&ocirc;t. Forte de son exp&eacute;rience dans le traitement des documents multim&eacute;dia interactifs, l&rsquo;art num&eacute;rique constitue donc un sujet d&rsquo;&eacute;tude entrant dans son champ d&rsquo;action. Il s&rsquo;agit en effet de documents con&ccedil;us pour &ecirc;tre &ldquo;rejou&eacute;s&rdquo;. Cette probl&eacute;matique de la rejouabilit&eacute; a &eacute;t&eacute; l&rsquo;occasion de mener des r&eacute;flexions sur la th&eacute;orie et la pratique de la conservation et de la consultation. Ainsi, depuis plusieurs ann&eacute;es diff&eacute;rents projets de recherche sur les enjeux de l&rsquo;art num&eacute;rique au prisme du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal ont &eacute;t&eacute; men&eacute;s.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <h2 style="text-align: justify;">DE LA COMMUNICATION &Agrave; LA REJOUABILIT&Eacute;, L&rsquo;INSTITUTION FACE AUX NOUVEAUX USAGES DES TRACES NUM&Eacute;RIQUES</h2> <p style="text-align: justify;">Le projet Art num&eacute;rique et post&eacute;rit&eacute; (ANP) du Labex ARTS-H2H a &eacute;t&eacute; men&eacute; entre 2015 et 2017, en collaboration entre la BnF, l&rsquo;&eacute;quipe de recherche INREV et l&rsquo;association Living Art Lab. D&eacute;velopp&eacute; gr&acirc;ce &agrave; la mise en commun des comp&eacute;tences, des expertises et des savoir-faire des uns et des autres au sujet de l&rsquo;art num&eacute;rique et de sa p&eacute;rennit&eacute;, ce projet entendait r&eacute;aliser un travail de description des &oelig;uvres d&rsquo;art num&eacute;rique &agrave; des fins de pr&eacute;servation. En s&rsquo;appuyant sur une consultation aupr&egrave;s de plusieurs institutions internationales, les partenaires ont tout d&rsquo;abord envisag&eacute; la pr&eacute;servation des &oelig;uvres d&rsquo;art num&eacute;rique &agrave; travers leur rejouabilit&eacute; dans le temps, en anticipant quels moyens seraient disponibles dans les ann&eacute;es &agrave; venir.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Le terme de &laquo; rejouabilit&eacute; &raquo;, issu de l&rsquo;anglais &laquo; replayability &raquo;, renvoie &agrave; un langage initialement propre au jeu vid&eacute;o, d&eacute;signant l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de r&eacute;it&eacute;rer l&#39;exp&eacute;rience du jeu apr&egrave;s l&#39;avoir termin&eacute;. Ainsi, le jeu reste le m&ecirc;me alors que l&#39;exp&eacute;rience &eacute;volue. Ce terme tend dor&eacute;navant &agrave; rejoindre le lexique de la pr&eacute;servation en milieu num&eacute;rique. Il a notamment &eacute;t&eacute; utilis&eacute; au sujet de la pr&eacute;servation des &oelig;uvres musicales cr&eacute;&eacute;es avec dispositif num&eacute;rique (Vincent, Bachimont, Bonardi, 2012). Le constat &eacute;tait simple : il s&rsquo;av&egrave;re que le support de manifestation de l&rsquo;&oelig;uvre devait pouvoir s&rsquo;adapter aux diff&eacute;rents contextes technologiques &agrave; court ou &agrave; long terme. Plus largement, c&#39;est par le biais d&#39;une mise en valeur des jeux vid&eacute;o comme objets culturels que les institutions en charge du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal ont contribu&eacute; &agrave; conforter la l&eacute;gitimit&eacute; de ces derniers comme &quot;collections de la biblioth&egrave;que et patrimoine national&quot;. Sans n&eacute;gliger ses sp&eacute;cificit&eacute;s, il en va de m&ecirc;me pour l&#39;art num&eacute;rique (Berm&egrave;s, 2020).</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Par ailleurs, au cours du projet ANP, l&rsquo;&eacute;quipe de recherche INREV a proc&eacute;d&eacute; &agrave; un travail de r&eacute;colte de donn&eacute;es et de documentation sur un corpus d&rsquo;&oelig;uvres d&rsquo;art num&eacute;rique de leur collection. L&rsquo;aide apport&eacute;e par les artistes au moment de cette collecte d&rsquo;informations fut cruciale tant d&rsquo;un point de vue technique que d&rsquo;un point de vue documentaire. C&rsquo;est par le biais d&rsquo;un questionnaire uniformis&eacute;<a href="#_ftn6" name="_ftnref6" title="">[6]</a> qu&rsquo;ont &eacute;t&eacute; recueillis les t&eacute;moignages des artistes &agrave; propos de leurs cr&eacute;ations et de leur conception de l&rsquo;art. Cette d&eacute;marche entend s&rsquo;inspirer du processus de documentarisation, consistant &agrave; &ldquo;p&eacute;renniser le support mat&eacute;riel de la transaction et &agrave; le doter d&rsquo;attributs permettant sa r&eacute;-exploitation&rdquo; (Zacklad, 2005).</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Enfin, la consultation aupr&egrave;s des institutions internationales a &eacute;t&eacute; une source riche d&rsquo;enseignement sur le sujet de la m&eacute;diation. Nous pouvons notamment signaler que le Centre d&#39;art et de technologie des m&eacute;dias de Karlsruhe (ZKM), qui conserve sp&eacute;cifiquement des &oelig;uvres d&rsquo;art num&eacute;rique, privil&eacute;gie la pr&eacute;servation du mat&eacute;riel informatique et garde fonctionnelles les machines associ&eacute;es &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre au moment de son d&eacute;veloppement.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Au vu de l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de ces premiers r&eacute;sultats, les recherches se sont poursuivies au sein du projet &laquo; Machines &agrave; lire les arts num&eacute;riques : interface et m&eacute;diation &raquo; (2019-2021), soutenu par l&rsquo;&Eacute;cole Universitaire de Recherche ArTeC, toujours en collaboration avec le laboratoire INREV et rejoint par le laboratoire Paragraphe (Universit&eacute; Paris 8). L&rsquo;objectif de ce projet consiste &agrave; r&eacute;aliser un dispositif permettant de rendre consultable un corpus d&rsquo;&oelig;uvres d&rsquo;art num&eacute;rique par tous les publics en biblioth&egrave;que. Il s&rsquo;agit de d&eacute;velopper un poste de consultation dot&eacute; d&rsquo;une interface sp&eacute;cifique pour donner acc&egrave;s aux &oelig;uvres et &agrave; leurs documentation.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <h2 style="text-align: justify;">DU DOCUMENT INTERACTIF &Agrave; L&rsquo;INSTALLATION ARTISTIQUE : DIFF&Eacute;RENTS NIVEAUX DE M&Eacute;DIATION</h2> <p style="text-align: justify;">Les informations collect&eacute;es lors des deux projets mettent en &eacute;vidence plusieurs points. Tout d&rsquo;abord, ils ont permis d&rsquo;enrichir la r&eacute;flexion autour de la nature des &oelig;uvres d&rsquo;art num&eacute;rique, en particulier le rapport entre la trace et son support d&rsquo;inscription. L&rsquo;enjeu, en terme de pr&eacute;servation, est que le fichier puisse &ecirc;tre &ldquo;r&eacute;alis&eacute;&rdquo; : il se pr&eacute;sente comme un code &agrave; interpr&eacute;ter, un ensemble de traces dont le caract&egrave;re purement s&eacute;quentiel permettra de &ldquo;remonter&rdquo; espace et temps (D&eacute;otte, 2004). A priori, le lien entre trace et support change de r&eacute;gime et prend ainsi un caract&egrave;re fortuit. Toutefois, ce lien n&rsquo;est en r&eacute;alit&eacute; pas rompu : le fichier est soumis aux lois du syst&egrave;me d&rsquo;exploitation indispensable &agrave; son actualisation, ce syst&egrave;me &eacute;tant lui-m&ecirc;me configur&eacute; pour un certain type de mat&eacute;riel. Les &oelig;uvres sont donc souvent amen&eacute;es &agrave; &ldquo;&eacute;voluer&rdquo;, en &eacute;tant par exemple d&eacute;clin&eacute;es sous plusieurs versions.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">D&rsquo;autre part, l&rsquo;artiste devient un acteur majeur voire indispensable &agrave; la pr&eacute;servation de ses &oelig;uvres (Thomas, 2019), &eacute;tant d&eacute;tenteur des informations qui devront &ecirc;tre transmises au moment de l&rsquo;acquisition de l&rsquo;&oelig;uvre par les institutions. Ces informations concernent la d&eacute;marche artistique, &agrave; la fois sur le plan des id&eacute;es et sur celui de la technique, en sus des &eacute;l&eacute;ments biographiques. Il faut souligner ici l&rsquo;importance accord&eacute;e &agrave; la technique, aussi bien logicielle que mat&eacute;rielle, dans le processus de cr&eacute;ation mais aussi de conservation d&rsquo;une &oelig;uvre d&rsquo;art num&eacute;rique. L&rsquo;artiste et l&rsquo;ing&eacute;nieur, qui peuvent &ecirc;tre une seule et m&ecirc;me personne, choisissent quelles traces num&eacute;riques feront partie de l&#39;&oelig;uvre. Ces traces artistiques auront diff&eacute;rents r&ocirc;les : certaines traces auront uniquement pour fin d&rsquo;&ecirc;tre lues et interpr&eacute;t&eacute;es par la machine, sans que l&rsquo;usager n&rsquo;ait besoin d&rsquo;y acc&eacute;der, tandis que d&rsquo;autres lui seront rendues directement accessibles.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Comme l&rsquo;&eacute;voquent Mariannig Le B&eacute;chec et Camille Alloing (2018), certaines traces num&eacute;riques, si elles sont occult&eacute;es, demeurent n&eacute;cessaires dans un dispositif. Dans le cas des &oelig;uvres d&rsquo;art num&eacute;rique, les traces num&eacute;riques d&eacute;pos&eacute;es par les artistes au sein de leurs &oelig;uvres sont &agrave; la fois visibles et invisibles : la rejouabilit&eacute; de l&rsquo;&oelig;uvre et la restitution de l&rsquo;exp&eacute;rience utilisateur, sur un &eacute;cran, occultent certaines traces num&eacute;riques n&eacute;cessaires &agrave; son fonctionnement.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Le travail de veille men&eacute; dans le cadre du projet M&agrave;LAN a ainsi conduit &agrave; &eacute;tablir une grille d&rsquo;analyse des &oelig;uvres d&rsquo;art num&eacute;rique &agrave; partir du niveau d&rsquo;exp&eacute;rience qu&rsquo;elles proposent<a href="#_ftn7" name="_ftnref7" title="">[7]</a>. En effet, comme au ZKM, les institutions peuvent faire le choix d&rsquo;utiliser les machines &rdquo;d&rsquo;&eacute;poque&rdquo; qui sont entretenues en vue de rester fonctionnelles. Mais la rejouabilit&eacute; des &oelig;uvres peut &eacute;galement &ecirc;tre pens&eacute;e, en parall&egrave;le, &agrave; partir de machines virtuelles (VM) ou d&rsquo;&eacute;mulateurs. Si l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de cette solution r&eacute;side dans sa facilit&eacute; de mise en place, il faut cependant noter qu&rsquo;il n&#39;existe pour le moment pas de standard universel pour la description des VM et le format des disques durs virtuels. Chaque &eacute;mulateur, ou virtualiseur, utilise ses propres normes, ce qui pose &agrave; terme un probl&egrave;me de p&eacute;rennit&eacute;. C&rsquo;est toutefois cette solution qui a &eacute;t&eacute; retenue car elle permet d&rsquo;assurer la rejouabilit&eacute; d&#39;&oelig;uvres correspondant aux premier et deuxi&egrave;me niveaux d&rsquo;exp&eacute;rience.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Au total, au cours du projet M&agrave;LAN, ce sont donc 30 &oelig;uvres de premier et deuxi&egrave;me niveau qui ont &eacute;t&eacute; choisies<a href="#_ftn8" name="_ftnref8" title="">[8]</a> pour int&eacute;grer un corpus pouvant &ecirc;tre mis &agrave; disposition du grand public dans un espace de consultation. Les recommandations des experts ont &eacute;t&eacute; de limiter le dispositif &agrave; un poste informatique, bas&eacute; sur le mod&egrave;le de l&rsquo;&eacute;cran connect&eacute; interactif (Martin, 2017) comprenant une unit&eacute; centrale, un &eacute;cran, un clavier, une souris et une connexion &agrave; un r&eacute;seau, ainsi que les p&eacute;riph&eacute;riques inclus g&eacute;n&eacute;ralement de mani&egrave;re invisible &agrave; ce dispositif de base, &agrave; savoir webcam et microphone, et dont la plupart des usagers sont familiers. Comme &eacute;voqu&eacute; pr&eacute;c&eacute;demment, cela conduit &agrave; &eacute;carter certaines &oelig;uvres &ndash; des installations, de niveau d&rsquo;exp&eacute;rience correspondant aux &eacute;chelons plus &eacute;lev&eacute;s de la grille &ndash; qui trouveront leur place au mus&eacute;e.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">De plus, le projet a permis de souligner la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;adjoindre aux documents interactifs, par le biais de ce m&ecirc;me dispositif, une documentation assurant le r&ocirc;le de &ldquo;mode d&rsquo;emploi&rdquo;, pour qu&rsquo;ils puissent &ecirc;tre jou&eacute;s ou rejou&eacute;s par le public. Cette documentation s&rsquo;entend comme une m&eacute;diation &agrave; la fois technique et culturelle qui place l&rsquo;usager dans la situation originale de percevoir physiquement des mod&egrave;les th&eacute;oriques et d&rsquo;agir pratiquement sur leur structure intelligible et esth&eacute;tique (Balpe, 2000). Techniquement, l&rsquo;objectif est que chaque notice d&rsquo;&oelig;uvre pr&eacute;sente sur l&rsquo;interface, enrichie par les informations recueillies aupr&egrave;s des artistes et techniciens, comporte un lien menant vers l&rsquo;&oelig;uvre. Celle-ci, encapsul&eacute;e dans une machine virtuelle, peut ainsi &ecirc;tre rejou&eacute;e dans son environnement d&rsquo;origine lors de sa consultation par le public. Il est donc primordial de mettre en perspective les fichiers de l&rsquo;&oelig;uvre, donn&eacute;es constituant le m&eacute;dium technologique, avec l&rsquo;&oelig;uvre jou&eacute;e ou actualis&eacute;e, accessible &agrave; travers un &eacute;cran et des p&eacute;riph&eacute;riques, c&rsquo;est-&agrave;-dire le m&eacute;dium perceptible (Zacklad, 2012).</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Comme l&rsquo;&eacute;voque Jean-Philippe Accart (2016), &ldquo;m&ecirc;me si la technique semble rejeter la m&eacute;diation, celle-ci s&rsquo;av&egrave;re n&eacute;cessaire : le besoin d&rsquo;interm&eacute;diation, de tiers, d&rsquo;explication, d&rsquo;accompagnement n&rsquo;a jamais &eacute;t&eacute; aussi important par rapport &agrave; la complexit&eacute; de la soci&eacute;t&eacute; actuelle&rdquo;. L&rsquo;auteur poursuit en signalant que la m&eacute;diation n&rsquo;est ni de la communication ni de la prescription, et ne se r&eacute;sume pas &agrave; un dispositif technique. Ainsi, la machine &agrave; lire, une fois &eacute;labor&eacute;e, doit faire appel &agrave; une m&eacute;diation documentaire qui enrichit l&rsquo;exp&eacute;rience utilisateur et lui offre une plus grande autonomie dans sa d&eacute;couverte de l&#39;&oelig;uvre. Si, &agrave; l&rsquo;instar du jeu vid&eacute;o ou du document multim&eacute;dia, l&rsquo;&oelig;uvre d&rsquo;art num&eacute;rique place l&rsquo;usager dans un contexte familier avec un fonctionnement g&eacute;n&eacute;ralement compr&eacute;hensible au premier abord (Barbier, 2013), cette proximit&eacute; intuitive doit pouvoir &ecirc;tre soutenue par des traces d&rsquo;une autre nature : une documentation con&ccedil;ue comme outil de m&eacute;diation pour faciliter l&rsquo;appropriation.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <h2 style="text-align: justify;">CONCLUSION</h2> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Les institutions charg&eacute;es du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal ont pour mission de pr&eacute;server des traces qui constituent la m&eacute;moire d&rsquo;une communaut&eacute; et d&rsquo;assurer dans le m&ecirc;me temps l&rsquo;acc&egrave;s de ces traces &agrave; cette m&ecirc;me communaut&eacute;, charg&eacute;e de les r&eacute;activer.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Si la question de la pr&eacute;servation - de la pr&eacute;vention contre la d&eacute;gradation - fait toujours partie du dispositif, un d&eacute;placement s&rsquo;est op&eacute;r&eacute; avec l&rsquo;av&egrave;nement du num&eacute;rique, accordant un r&ocirc;le majeur &agrave; l&rsquo;usager. Ce dernier est en effet charg&eacute; de rejouer, d&rsquo;activer les traces. Par son biais, s&rsquo;op&egrave;re un changement de statut, de la trace virtuelle &agrave; la trace actuelle. La trace num&eacute;rique est par nature un ensemble de r&eacute;pliques comme autant de rep&egrave;res inscrits dans diff&eacute;rentes dimensions. Ce n&rsquo;est plus la trace qui fait sens par son caract&egrave;re unique mais cet ensemble, les liens qu&rsquo;entretiennent ces r&eacute;pliques : traces mat&eacute;rialis&eacute;es sur le support, traces instructions affich&eacute;es sous forme de lignes de codes &ndash; d&eacute;clin&eacute;es sous diff&eacute;rentes versions &ndash;, traces de l&rsquo;actualisation de ce code (ce qui s&rsquo;affiche, se joue lors de l&rsquo;exp&eacute;rience utilisateur), traces m&eacute;diatrices cr&eacute;&eacute;es par l&rsquo;institution (notices).</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Qu&rsquo;il s&rsquo;agisse de collecte par les acteurs publics au titre du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal ou de versement volontaire par les acteurs priv&eacute;s, la conservation et la communication des documents interactifs cristallise un certain nombre de probl&eacute;matiques autour des traces num&eacute;riques et offre un terrain de r&eacute;flexion et d&rsquo;exp&eacute;rimentation pour imaginer les nouvelles pratiques dans ce champ en reconfiguration de gestion de la m&eacute;moire collective.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Les projets actuellement men&eacute;s soulignent la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;une collaboration entre les instances productrices (artistes et ing&eacute;nieurs), les institutions historiquement charg&eacute;es de la gestion du patrimoine, mais aussi les usagers.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Pour assurer leur mission de conservation et de restitution du patrimoine national sous forme de traces num&eacute;riques, les institutions doivent prendre en compte cette &eacute;volution dans notre rapport &agrave; la m&eacute;moire et &agrave; la connaissance. Les traces num&eacute;riques connaissent non seulement une croissance exponentielle mais surtout, allant de pair avec l&rsquo;interactivit&eacute;, elles n&eacute;cessitent des dispositifs &eacute;volutifs. Comme le souligne Manuel Lima, nous connaissons actuellement une transition de notre mod&egrave;le de connaissance, le sch&eacute;ma arborescent faisant place &agrave; celui du r&eacute;seau (Lima, 2013).</p> <p style="text-align: justify;">La notion de perceptibilit&eacute; est un &eacute;l&eacute;ment essentiel pour penser le dispositif de conservation et de restitution des traces num&eacute;riques. Celui-ci, comme l&rsquo;&eacute;voque Balpe (2000), correspond &agrave; un appareillage comportant une structure &agrave; trois composantes : une interface de saisie, un moteur de traitement et une interface de perceptibilit&eacute;. Cette derni&egrave;re est le lieu o&ugrave; se manifeste la trace. Actuellement l&rsquo;&eacute;cran joue un r&ocirc;le primordial dans la transmission de l&rsquo;exp&eacute;rience puisqu&rsquo;il s&rsquo;agit du lieu o&ugrave; les traces s&rsquo;inscrivent lorsque l&rsquo;artiste les saisit et o&ugrave; elles s&rsquo;affichent pour l&rsquo;usager, sans oublier les &eacute;tapes interm&eacute;diaires de contribution de l&rsquo;institution&nbsp; telles que la maintenance et la conception de notices.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Du fait de la miniaturisation et de la mise &agrave; distance, une partie de ces &ldquo;constellations&rdquo; de traces num&eacute;riques n&rsquo;est plus perceptible. Ce sont les interfaces de sortie qui assurent la perceptibilit&eacute;, comme le haut-parleur, et surtout l&rsquo;&eacute;cran. Certaines traces ne sont ainsi manifestes que par l&rsquo;interface, et ce de mani&egrave;re &eacute;ph&eacute;m&egrave;re. Il nous semble donc important de souligner que la g&eacute;n&eacute;ralisation du dispositif de l&rsquo;&eacute;cran connect&eacute; interactif intensifie l&rsquo;effet de d&eacute;r&eacute;alisation li&eacute; &agrave; l&rsquo;intangibilit&eacute; de la trace num&eacute;rique (Martin, 2017). Un travail autour de la dimension haptique de la trace nous para&icirc;t &ecirc;tre une piste int&eacute;ressante pour mieux appr&eacute;hender les d&eacute;fis li&eacute;s &agrave; l&rsquo;int&eacute;gration du num&eacute;rique dans les dispositifs culturels de gestion du patrimoine.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <h2 style="text-align: justify;">BIBLIOGRAPHIE</h2> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">Accart, J.-P. (2016). La m&eacute;diation &agrave; l&rsquo;heure du num&eacute;rique. &Eacute;ditions du Cercle de la Librairie.</p> <p style="text-align: justify;">Bachimont, B. (2017). Patrimoine et num&eacute;rique : Technique et politique de la m&eacute;moire. INA.</p> <p style="text-align: justify;">Balpe, J.-P. (2000). Contextes de l&rsquo;art num&eacute;rique. Herm&egrave;s science publications.</p> <p style="text-align: justify;">Barbier, B. (2013). Institutions patrimoniales et m&eacute;diation : La d&eacute;couverte des collections num&eacute;ris&eacute;es &agrave; travers le jeu multim&eacute;dia. In La m&eacute;diation num&eacute;rique : Renouvellement et diversification des pratiques (p. 25‑36). De Boeck Sup&eacute;rieur.<a href="https://www.cairn.info/la-mediation-numerique-renouvellement--9782804182274-page-25.htm"> </a><a href="https://www.cairn.info/la-mediation-numerique-renouvellement--9782804182274-page-25.htm">https://www.cairn.info/la-mediation-numerique-renouvellement--9782804182274-page-25.htm</a></p> <p style="text-align: justify;">Benayoun, M. (1997). Worlds Skin version fran&ccedil;aise. Site internet de l&rsquo;artiste. <a href="https://www.benayoun.com/Worskinf.htm">https://www.benayoun.com/Worskinf.htm</a> (consult&eacute; le 15/09/2020)</p> <p style="text-align: justify;">Bloch, M. (1991). Apologie pour l&rsquo;histoire, : Ou m&eacute;tier d&rsquo;historien. A. Colin.</p> <p style="text-align: justify;">Boissier, J.-L. (2009). La relation comme forme : L&rsquo;interactivit&eacute; en art (Nouv. &eacute;d. augment&eacute;e, Vol. 1‑1). Mus&eacute;e d&rsquo;art moderne et contemporain les Presses du r&eacute;el.</p> <p style="text-align: justify;">Boullier, D. (2014). Les sciences sociales face aux traces du big data ? Soci&eacute;t&eacute;, opinion et r&eacute;pliques.<a href="https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01141120"> </a><a href="https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01141120">https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01141120</a></p> <p style="text-align: justify;">Bourdeloie, H., &amp; Chevret-Castellani, C. (2019). L&rsquo;impossible patrimoine num&eacute;rique ? : M&eacute;moire &amp; traces (Vol. 1‑1). le Bord de l&rsquo;eau.</p> <p style="text-align: justify;">Bullich, V., &amp; Clavier, V. (2018). Production des donn&eacute;es, &laquo; Production de la soci&eacute;t&eacute; &raquo;. Les Big Data et algorithmes au regard des Sciences de l&rsquo;information et de la communication. Les Enjeux de l&rsquo;information et de la communication, N&deg; 19/2(2), 5‑14.<a href="https://www.cairn.info/revue-les-enjeux-de-l-information-et-de-la-communication-2018-2-page-5.htm"> </a><a href="https://www.cairn.info/revue-les-enjeux-de-l-information-et-de-la-communication-2018-2-page-5.htm">https://www.cairn.info/revue-les-enjeux-de-l-information-et-de-la-communication-2018-2-page-5.htm</a></p> <p style="text-align: justify;">Cohen, &Eacute;., &amp; Verlaine, J. (2013). Le d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal de l&rsquo;internet fran&ccedil;ais &agrave; la Biblioth&egrave;que nationale de France. Soci&eacute;t&eacute;s &amp; Repr&eacute;sentations, 35(1), 209‑218. Cairn.info.<a href="https://doi.org/10.3917/sr.035.0209"> </a><a href="https://doi.org/10.3917/sr.035.0209">https://doi.org/10.3917/sr.035.0209</a></p> <p style="text-align: justify;">Couchot, E., &amp; Hillaire, N. (2003). L&rsquo;Art num&eacute;rique. Flammarion.</p> <p style="text-align: justify;">Delamotte, &Eacute;. (2013). Traces, corpus, cartographies. R&eacute;flexions sur les dispositifs de documentarisation de l&rsquo;humain. In S. Zlitni &amp; B. Galinon-Melenec (&Eacute;ds.), Traces num&eacute;riques : De la production &agrave; l&rsquo;interpr&eacute;tation (p. 167‑178). CNRS &Eacute;ditions.<a href="http://books.openedition.org/editionscnrs/21780"> </a><a href="http://books.openedition.org/editionscnrs/21780">http://books.openedition.org/editionscnrs/21780</a></p> <p style="text-align: justify;">D&eacute;otte, J.-L. (2004). L&rsquo;&eacute;poque des appareils. Lignes et Manifeste - L&eacute;o Scheer.</p> <p style="text-align: justify;">Diouf, L., Vincent, A., &amp; Worms, A.-C. (2013). Les arts num&eacute;riques. Centre de recherche et d&rsquo;information socio-politiques.</p> <p style="text-align: justify;">Dreyer, E. (2003). Le d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal, essai sur une garantie n&eacute;cessaire au droit du public &agrave; l&rsquo;information. LGDJ.</p> <p style="text-align: justify;">Galinon-M&eacute;l&eacute;nec, B. (2017). L&rsquo;homme-trace : Des traces du corps au corps-trace (Vol. 1‑1). CNRS &eacute;ditions.</p> <p style="text-align: justify;">Galinon-M&eacute;l&eacute;nec, B., &amp; Zlitni, S. (2013). Des signes-traces &agrave; l&rsquo;Homme-trace. La production et l&rsquo;interpr&eacute;tation des traces plac&eacute;es dans une perspective anthropologique. Intellectica, 59(1), 89‑113.<a href="https://doi.org/10.3406/intel.2013.1087"> </a><a href="https://doi.org/10.3406/intel.2013.1087">https://doi.org/10.3406/intel.2013.1087</a></p> <p style="text-align: justify;">Guattari, F. (1992). Chaosmose. Galil&eacute;e</p> <p style="text-align: justify;">Halbwachs, M. (1968). La m&eacute;moire collective (2e &eacute;d. rev. et augm). Presses universitaires de France.</p> <p style="text-align: justify;">Jacob, C. (2001). Rassembler la m&eacute;moire. R&eacute;flexions sur l&rsquo;histoire des biblioth&egrave;ques. Diog&egrave;ne, 196(4), 53‑76. Cairn.info.<a href="https://doi.org/10.3917/dio.196.0053"> </a><a href="https://doi.org/10.3917/dio.196.0053">https://doi.org/10.3917/dio.196.0053</a></p> <p style="text-align: justify;">Kr&auml;mer, S. (2012). Qu&rsquo;est-ce donc qu&rsquo;une trace, et quelle est sa fonction &eacute;pist&eacute;mologique ? &Eacute;tat des lieux. Trivium. Revue franco-allemande de sciences humaines et sociales - Deutsch-franz&ouml;sische Zeitschrift f&uuml;r Geistes- und Sozialwissenschaften, 10, Article 10.<a href="http://journals.openedition.org/trivium/4171"> </a><a href="http://journals.openedition.org/trivium/4171">http://journals.openedition.org/trivium/4171</a></p> <p style="text-align: justify;">Laflaqui&egrave;re, J. (2011). Trace num&eacute;rique : De l&rsquo;inscription de connaissances &agrave; la m&eacute;moire active. Atelier Trace, IC2011, Lyon.<a href="http://pauillac.inria.fr/~deransar/ICAtelierIC1/Actes/afia2011_submission_154.pdf"> </a><a href="http://pauillac.inria.fr/~deransar/ICAtelierIC1/Actes/afia2011_submission_154.pdf">http://pauillac.inria.fr/~deransar/ICAtelierIC1/Actes/afia2011_submission_154.pdf</a></p> <p style="text-align: justify;">Le B&eacute;chec, M., &amp; Alloing, C. (2018). Au-del&agrave; des traces num&eacute;riques visibles. In R&eacute;seaux sociaux, traces num&eacute;riques et communication &eacute;lectronique.<a href="https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01883169"> </a><a href="https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01883169">https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01883169</a></p> <p style="text-align: justify;">L&eacute;vy, P. (1998). Qu&rsquo;est ce que le virtuel ? La D&eacute;couverte.</p> <p style="text-align: justify;">Lima, M. (2013). Visual Complexity: Mapping Patterns of Information. Princeton Architectural Press</p> <p style="text-align: justify;">Lyotard, J.-F. (1971). Discours, figure. &Eacute;ditions Klincksieck.</p> <p style="text-align: justify;">Martin, C. (2017). L&rsquo;invention de l&rsquo;&eacute;cran. De l&rsquo;&eacute;cran de chemin&eacute;e aux &eacute;crans connect&eacute;s interactifs. Enjeux communicationnels et culturels dans le contexte de la globalisation [These de doctorat, Sorbonne Paris Cit&eacute;].<a href="http://www.theses.fr/2017USPCA018"> </a><a href="http://www.theses.fr/2017USPCA018">http://www.theses.fr/2017USPCA018</a></p> <p style="text-align: justify;">Merzeau, L. (2008). Pr&eacute;sence num&eacute;rique : Du symbolique &agrave; la trace. MEI - M&eacute;diation et information, 29, 153‑163.<a href="https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00487255"> </a><a href="https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00487255">https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00487255</a></p> <p style="text-align: justify;">Merzeau, L. (2012). Faire m&eacute;moire de nos traces num&eacute;riques. E-dossiers de l&rsquo;audiovisuel, 33840 signes (article en ligne).<a href="https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00727308"> </a><a href="https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00727308">https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-00727308</a></p> <p style="text-align: justify;">Mille, A. (2013). De la trace &agrave; la connaissance &agrave; l&rsquo;&egrave;re du Web. Introduction au dossier. Intellectica. Revue de l&rsquo;Association pour la Recherche Cognitive, n&deg;59, 2013/1. De la trace &agrave; la connaissance &agrave; l&rsquo;&egrave;re du Web.<a href="https://doi.org/10.3406/intel.2013.1083"> </a><a href="https://doi.org/10.3406/intel.2013.1083">https://doi.org/10.3406/intel.2013.1083</a></p> <p style="text-align: justify;">M&uuml;ller, B. (2008). Archives, documents, donn&eacute;es : Probl&egrave;mes et d&eacute;finitions. Gazette des archives, 212(4), 35‑44.<a href="https://doi.org/10.3406/gazar.2008.4509"> </a><a href="https://doi.org/10.3406/gazar.2008.4509">https://doi.org/10.3406/gazar.2008.4509</a></p> <p style="text-align: justify;">Paloque-Berges, C. (2016). Les sources nativement num&eacute;riques pour les sciences humaines et sociales. Histoire@Politique, 30(3), 221‑244. Cairn.info.<a href="https://doi.org/10.3917/hp.030.0221"> </a><a href="https://doi.org/10.3917/hp.030.0221">https://doi.org/10.3917/hp.030.0221</a></p> <p style="text-align: justify;">R&eacute;gimbeau, G. (2015). Du patrimoine aux collections num&eacute;riques : Pratiques, discours et objets de recherche. 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Approche historique du d&eacute;p&ocirc;t l&eacute;gal en France. Soci&eacute;t&eacute;s &amp; Repr&eacute;sentations, 35(1), 15‑26. Cairn.info.<a href="https://doi.org/10.3917/sr.035.0015"> </a><a href="https://doi.org/10.3917/sr.035.0015">https://doi.org/10.3917/sr.035.0015</a></p> <p style="text-align: justify;">Saussure, F. de (1995). Cours de linguistique g&eacute;n&eacute;rale. Payot</p> <p style="text-align: justify;">Serexhe, B. (2013). Conservation de l&rsquo;art Num&eacute;rique : Th&eacute;orie et Pratique: Le Projet Digital Art Conservation. Ambra |V.</p> <p style="text-align: justify;">Serres, A. (2002). Quelle(s) probl&eacute;matique(s) de la trace ?. Texte d&#39;une communication prononc&eacute;e lors du s&eacute;minaire du CERCOR (actuellement CERSIC), le 13 d&eacute;cembre 2002, HAL Id: sic_00001397. <a href="https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00001397">https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00001397</a></p> <p style="text-align: justify;">Serres, A. (2012). Probl&eacute;matiques de la trace &agrave; l&rsquo;heure du num&eacute;rique. Sens-Dessous, N&deg; 10(1), 84‑94.<a href="https://www.cairn.info/revue-sens-dessous-2012-1-page-84.htm"> </a><a href="https://www.cairn.info/revue-sens-dessous-2012-1-page-84.htm">https://www.cairn.info/revue-sens-dessous-2012-1-page-84.htm</a></p> <p style="text-align: justify;">Sire, G. (2018). Web s&eacute;mantique : Les politiques du sens et la rh&eacute;torique des donn&eacute;es. Les Enjeux de l&rsquo;information et de la communication, 19/2(2), 147‑160. Cairn.info.<a href="https://doi.org/10.3917/enic.025.0147"> </a><a href="https://doi.org/10.3917/enic.025.0147">https://doi.org/10.3917/enic.025.0147</a></p> <p style="text-align: justify;">Thomas, C. (2019). Regards crois&eacute;s sur la pr&eacute;servation de l&rsquo;art num&eacute;rique : Perspectives, expectatives et champs disciplinaires &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre [Paris 8 Vincennes - Saint-Denis].<a href="http://www.theses.fr/s114242"> </a><a href="http://www.theses.fr/s114242">http://www.theses.fr/s114242</a></p> <p style="text-align: justify;">Vincent, A., Bachimont, B., &amp; Bonardi, A. (2012). Pr&eacute;server les &oelig;uvres musicales cr&eacute;&eacute;es avec dispositif num&eacute;rique par l&rsquo;&eacute;tude du processus compositionnel. Les Cahiers du numerique, Vol. 8(4), 91‑118.<a href="https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-du-numerique-2012-4-page-91.htm"> </a><a href="https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-du-numerique-2012-4-page-91.htm">https://www.cairn.info/revue-les-cahiers-du-numerique-2012-4-page-91.htm</a></p> <p style="text-align: justify;">Zacklad, M. (2004, octobre 13). Processus de documentarisation dans les Documents pour l&rsquo;Action (DopA) : Statut des annotations et technologies de la coop&eacute;ration associ&eacute;es (nouvelle version corrig&eacute;e). Le num&eacute;rique : Impact sur le cycle de vie du document pour une analyse interdisciplinaire, 13-15 Octobre 2004, Montr&eacute;al. Le num&eacute;rique : Impact sur le cycle de vie du document pour une analyse interdisciplinaire.<a href="https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00001072"> </a><a href="https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00001072">https://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_00001072</a></p> <p style="text-align: justify;">Zacklad, M. (2012). Organisation et architecture des connaissances dans un contexte de transm&eacute;dia documentaire : Les enjeux de la pervasivit&eacute;. &Eacute;tudes de communication. langages, information, m&eacute;diations, 39, 41‑63.<a href="https://doi.org/10.4000/edc.4017"> </a><a href="https://doi.org/10.4000/edc.4017">https://doi.org/10.4000/edc.4017</a></p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <div> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <hr size="1" /> <div id="ftn1"> <p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" title="">[1]</a> D&eacute;cret n&deg; 94-3 du 3 janvier 1994 portant cr&eacute;ation de la Biblioth&egrave;que nationale de France <a href="https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000545891">https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000000545891</a></p> </div> <div id="ftn2"> <p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" title="">[2]</a> Pour plus d&#39;informations sur ces diff&eacute;rentes notions, voir les travaux du groupe de recherche InterPARES (International Research on Permanent Authentic Records in Electronic Systems) : <a href="http://www.interpares.org/">http://www.interpares.org/</a> .</p> </div> <div id="ftn3"> <p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" title="">[3]</a> <a href="https://cnrtl.fr/proxemie/trace">https://cnrtl.fr/proxemie/trace</a> consult&eacute; le 15/09/2020</p> </div> <div id="ftn4"> <p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" title="">[4]</a> <a href="https://www.irit.fr/Proxteam/fr/node/5.html">https://www.irit.fr/Proxteam/fr/node/5.html</a> consult&eacute; le 15/09/2020</p> </div> <div id="ftn5"> <p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" title="">[5]</a> A ce sujet, voir notamment la litt&eacute;rature autour du &ldquo;droit &agrave; l&rsquo;oubli num&eacute;rique&rdquo;, terme qui n&rsquo;est pour l&rsquo;instant consacr&eacute; par aucun texte officiel. Cette notion est toutefois largement &eacute;tudi&eacute;e et pratiqu&eacute;e par la Cour de Justice de l&rsquo;Union Europ&eacute;enne (CJUE) <a href="https://www.droit-oubli-numerique.org/droit-oubli-principe/">https://www.droit-oubli-numerique.org/droit-oubli-principe/</a> consult&eacute; le 15/09/2020</p> </div> <div id="ftn6"> <p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" title="">[6]</a> Le questionnaire est compos&eacute; de trois parties. La premi&egrave;re vise &agrave; collecter des &eacute;l&eacute;ments biographiques sur le(s) auteur(s), la seconde porte sur le processus de cr&eacute;ation relatif &agrave; chaque &oelig;uvre, la troisi&egrave;me aborde les aspects techniques tels que le versioning, la liste des &eacute;l&eacute;ments mat&eacute;riels et logiciels, la description du dispositif sc&eacute;nique (espace occup&eacute; par l&rsquo;oeuvre lorsqu&rsquo;elle est rejou&eacute;e), notamment &agrave; l&rsquo;aide de sch&eacute;mas.</p> </div> <div id="ftn7"> <p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" title="">[7]</a> Le premier niveau d&rsquo;exp&eacute;rience identifi&eacute; s&rsquo;appuie sur un dispositif de consultation classique, de type &eacute;cran, clavier, souris, unit&eacute; centrale et un environnement bureautique. Le deuxi&egrave;me requiert en sus les p&eacute;riph&eacute;riques int&eacute;gr&eacute;s microphone, haut-parleurs, webcam et une connexion r&eacute;seau. Le troisi&egrave;me niveau requiert un espace minimal pour que l&rsquo;usager puisse se mouvoir dans le champ de la cam&eacute;ra (jusqu&rsquo;&agrave; 9 m&sup2;). Le quatri&egrave;me niveau comprend l&rsquo;utilisation d&rsquo;un casque de r&eacute;alit&eacute; virtuelle. Enfin, le cinqui&egrave;me niveau d&rsquo;exp&eacute;rience correspond &agrave; l&rsquo;ensemble des &oelig;uvres dont la restitution n&eacute;cessite un mat&eacute;riel et des logiciels qui leur sont sp&eacute;cifiques, et un espace d&eacute;passant les 9m&sup2;, &agrave; l&rsquo;instar de La funambule virtuelle (2000), qui requiert un capteur de mouvement, un vid&eacute;oprojecteur ainsi qu&rsquo;un &eacute;cran de 2 m&sup2;.&nbsp;A titre d&#39;exemple, le premier niveau correspond &agrave; certains CD-Roms, dont les Artintact 1 (1997) et 5 (1999). Le deuxi&egrave;me niveau est propre aux &oelig;uvres interactives requ&eacute;rant l&#39;usage d&#39;un micro ou d&#39;une webcam, comme la Plume (1986) et le Pissenlit (1990). Concernant le troisi&egrave;me niveau, nous pouvons citer Utopies d&#39;enfance (2008), dont l&#39;interaction audiovisuelle n&eacute;cessite un espace adapt&eacute;. Parmi les &oelig;uvres de quatri&egrave;me niveau, l&rsquo;une des deux versions de Slender is in my home (2013) a &eacute;t&eacute; d&eacute;velopp&eacute;e pour &ecirc;tre rejou&eacute;e avec un casque de r&eacute;alit&eacute; virtuelle. Toutefois, une seconde version a &eacute;t&eacute; d&eacute;velopp&eacute;e par l&rsquo;artiste ne n&eacute;cessitant qu&rsquo;un dispositif de premier niveau.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> </div> <div id="ftn8"> <p style="text-align: justify;"><a href="#_ftnref8" name="_ftn8" title="">[8]</a> La liste des 30 &oelig;uvres est disponible en annexe.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <h2 style="text-align: justify;">ANNEXE</h2> <p style="text-align: justify;">Corpus des 30 &oelig;uvres du projet &laquo; Machines &agrave; lire les arts num&eacute;riques &raquo; :</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;">ARK (Archival Resource Key) est un syst&egrave;me d&#39;identifiants p&eacute;rennes. Il facilite le partage de liens, la citation et le r&eacute;f&eacute;rencement des documents num&eacute;ris&eacute;s, tout en respectant les normes et bonnes pratiques archivistiques. Ici, chaque identifiant ark correspond &agrave; une notice issue du catalogue de la BnF. Afin de pouvoir consulter la ressource, il faudra apposer le pr&eacute;fixe : &quot;<a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/">https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/</a>&quot; et le faire suivre du lien indiqu&eacute; dans la colonne &quot;Lien catalogue BnF ark&quot;.</p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <table> <tbody> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">N&deg;</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Titre</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Ann&eacute;e de production</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Auteur(s)</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Lien catalogue BnF ark</p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">1</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">La Plume</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">1986</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Michel Bret, Edmond Couchot</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb45363676j</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">2</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Le Pissenlit</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">1990</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Michel Bret, Edmond Couchot</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb45363683t</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">3</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Artintact 3</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">1996</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Zentrum f&uuml;r Kunst und Medientechnologie (ZKM)</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb42237311w</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">4</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Arman : collectionneur d&#39;art africain</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">1996</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Pierre L. Jordan, Bo Valsted, Eric Laporte, Fran&ccedil;ois Landriot, Patrice Afanou</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb38351407s</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">5</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Surexpos&eacute;</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">1997</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Joseph Rabie</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb45087749s</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">6</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Artintact 1</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">1997</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Zentrum f&uuml;r Kunst und Medientechnologie (ZKM)</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb42237547f</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">7</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Carbon : sampler 1.0 : 1993-1998</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">1998</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Mark &amp; John Lycette</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb422395546</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">8</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Borderland</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">1998</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Julien Alma, Laurent Hart</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb384840761</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">9</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Artintact 5</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">1999</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Zentrum f&uuml;r Kunst und Medientechnologie (ZKM)</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb42237296t</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">10</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Art plan&eacute;taire</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">1999</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">St&eacute;phan Barron</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb38455340g</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">11</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">As de bastos, tijeras en cruz</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">1999</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Juli&aacute;n &Aacute;lvarez</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb410379294</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">12</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Born with a broken tongue</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">1999</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Martin Casey</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb42243094t</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">13</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">A Shadow in your window</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">1999</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Jean-Michel Othoniel</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb38459953f</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">14</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Landscopes</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">2000</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Joseph Rabie</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb450877609</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">15</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Moments de Jean-Jacques Rousseau</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">2000</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Jean-Louis Boissier</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb38530983z</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">16</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">10 jeux d&#39;&eacute;coute</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">2000</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Institut de recherche et coordination acoustique musique (IRCAM)</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb38510560s</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">17</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Chateaubriand.com : Paris-J&eacute;rusalem</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">2000</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Tom Drahos</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb38511964h</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">18</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Collido_Scope</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">2002</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Joseph Rabie</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb45087767q</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">19</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">D&eacute;jouer l&#39;image : cr&eacute;ation &eacute;lectroniques et num&eacute;riques</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">2002</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Anne-Marie Duguet</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb38607479k</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">20</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Michael Snow : digital snow</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">2002</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Michael Snow</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb39018047d</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">21</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Berlin visions</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">2002</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Tom Drahos</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb38948706s</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">22</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Orgues image et musique</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">2004</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Michel Bret</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb453636578</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">23</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Chim&eacute;</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">2004</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Fr&eacute;d&eacute;rick A. Belzile</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb420971864</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">24</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Miroirs image et musique</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">2005</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Michel Bret</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363646m">cb45363646m</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">25</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Title T K</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">2006</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Thierry Kuntzel</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb40167102j</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">26</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Corps Complices</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">2009</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Catherine Langlade</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb45087742c</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">27</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Eaux</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">2012</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Agn&egrave;s Caffier</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb45087736f</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">28</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Fujiko Nakaya : fog</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">2012</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Fujiko Nakaya</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb42793975x</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">29</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Slender is in my home</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">2013</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">R&eacute;my Sohier</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb456247413</a></p> </td> </tr> <tr> <td> <p style="text-align: justify;">30</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">Public official</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">2013</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;">R&eacute;my Sohier</p> </td> <td> <p style="text-align: justify;"><a href="https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45363676j">cb45624752r</a></p> </td> </tr> </tbody> </table> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> </div> </div>