Résumé La pandémie de Coronavirus a créé une nouvelle donne de la préservation de la mémoire du Web en temps de crise. Elle a modifié les formes documentaires ainsi que les systèmes de stockage et d’archivage évoluant dans des environnements numériques réseautés. Cette nouvelle donne s’organise dans des écosystèmes de reconstruction documentaire vers la data grâce à des systèmes de redocumentation et de bibliothèques numériques. Cette mutation s’inscrit dans une tendance préexistante à la crise sanitaire par la montée en puissance des mutations des documents numériques et des nouvelles interrelations entre droits de la propriété intellectuelle, droits patrimoniaux et diffusion des documentations numériques. (Le Cosnier, 2013) Cette étude s’insère dans un processus d’amélioration continue où cette disruption accélérée par les confinements se focalise vers davantage de mise en cohérence de l’information. Celle-ci s’ancre entre une immédiateté et une permanence d’un nouvel ordre. Ainsi, une nouvelle relation avec les usagers se met en place induisant de nouveaux comportements stratégiques. Les usagers s’imposent comme des prosumers, tant ils sont proactifs. Il s’agit ici d’envisager le passage de l’édition à l’éditorialisation et de citer à titre illustratif, les communautés Wiki et le web social 2.0. Dans le même temps, cette période a favorisé les introspections pour les transcender et explorer de nouveaux horizons dans des écosystèmes réseautés. Une nouvelle forme de base de données se met en place, celles des « banques de la mémoire ». (Hennion et al., 2020) Il s’agit ici de présenter l’état de la question en étudiant particulièrement les nouvelles formes documentaires qui induisent un nouveau continuum temporel dans des environnements numériques réseautés et favorisant de nouvelles valeurs et caractéristiques marquées par le passage de la médiation à la désintermédiation des dispositifs info-documentaires numériques. Un nouveau paradigme apparaît alors, c’est celui de l’expérimentation du savoir. (Cachard et al., 2017) Cela incite à s’interroger sur une triple dimension : les nouveaux paradigmes induits par le passage d’une logique de stocks à une logique de flux (basculement de l’URL vers l’URI) ; les nouveaux processus vers une redocumentarisation, ainsi que sur les nouveaux défis numériques orientés vers une nouvelle stratégie de mémoire collective axée sur la transmission et l’interaction (legenda, story, trackback, Communautés). Ce nouveau processus concerne autant les documentations que les individus (réseau rtp-doc, Web 2.0) L’objectif de cette étude vise à démontrer la pertinence des nouvelles formes documentaires dans les environnements numériques réseautés (web sémantique, web de données, Workflow). (Salaün, 2004) Afin d’ancrer la réflexion, cette étude a examiné les éléments d’analyse contribuant à l’éclairage de cet appel à articles. L’étude s’appuie sur des outils littéraires confrontés au terrain, ici qualifié de disruptif en raison de la nécessaire adaptabilité et flexibilité induites des documents numériques dans un écosystème en mutation. (Salaün, 2000) Cette étude est partie du constat que les usagers des nouvelles formes documentaires (y compris les générations X, Y et Z), en devenant acteurs de leur info-documentation sont confrontés à de nouvelles difficultés nécessitant un accompagnement pour une indispensable montée en puissance de leurs compétences. (Spinnzy, 2002 ; Storck, 2009) Cet apprentissage s’inscrit dans une période de transition numérique qui accroît les attentes et les besoins de numérisation des documentations afin de s’inscrire dans les nouvelles complexités des écosystèmes réseautés où la pandémie apparaît comme une véritable opportunité. (Moffatt, 2020 ; Rieger, 2020) Les principaux résultats de cette étude reposent sur les nouvelles stratégies collaboratives complexes de déconstruction-reconstruction de l’information, appliqués à une nouvelle mémoire collective induisant de nouvelles compétences et métiers. En effet, l’Institut du Futur considère que 85% des métiers de demain n’existent pas aujourd’hui. (Salaün, 20204) Les apports de cette étude s’orientent sur l’adaptabilité et la flexibilité des nouveaux défis des environnements numériques réseautés ancrés sur une approche collaborative et accessible à tous les usagers des info-documentations par des outils bénéficiant d’une nouvelle légitimité documentaire comme YouTube, Netflix, les réseaux sociaux, etc. A titre illustratif, il convient de citer les &oelig;uvres d’art uniquement numériques. La voie est donc ouverte vers une nouvelle économie de la connaissance ainsi qu’à la transformation de l’expérience-usager.(Monnin, 2020)       Abstract   The Coronavirus pandemic has opened new opportunities for the preservation of the memory of the Web in times of crisis. It has profoundly changed the ecosystems of documentary forms as well as storage and archiving systems evolving in networked digital environments. These are evolving from documentary reconstruction to data thanks to redocumentation systems and digital libraries. This development is part of a major trend pre-existing the health crisis by the rise of changes in digital documents and new interrelationships between intellectual property rights, economic rights and the distribution of digital documentation. (Le Crosnier, 2013) This study is part of a continuous improvement process where this disruption accelerated by confinements is focused on making the information more consistent, which is anchored between immediacy and permanence. Thus, a new relationship with users is set up, inducing new strategic behaviors. Users become prosumers, they are proactive. This is to consider the transition from editing to editorialization and to cite by way of illustration, Wiki communities, social web 2.0. At the same time, this period favored introspections to transcend them and explore new horizons in networked ecosystems. A new form of database is being set up in place, those of the “memory banks”. (Hennion et al., 2020) It is a question here of presenting a state of the matter by studying in particular the new documentary forms which induce a new temporal continuum in networked digital environments and favoring new values and characteristics marked by the passage from mediation to the disintermediation of information systems and digital documentaries. A new paradigm then appears, that of the experimentation of knowledge. (Cachard et al., 2017) This prompts us to question a triple dimension: the new paradigms induced by the shift from a logic of stocks to a logic of flow (switching from the URL to the URI); new processes towards re-documentarization, as well as new digital challenges oriented towards a new collective memory strategy focused on transmission and interaction (legenda, story, trackback, Communities). This new process concerns both documentation and individuals (rtp-doc network, Web 2.0) The objective of this study is to demonstrate the relevance of new documentary forms in networked digital environments (semantic web, data web, workflow). (Salaün, 2004) In order to anchor the reflection, this study examined the elements of analysis contributing to the light of this call for papers. The study is based on literary tools confronted with the field here described as disruptive due to the necessary adaptability and flexibility induced by digital documents in a changing ecosystem. (Salaün, 2000) This study started from the observation that users of new documentary forms (including the generations X, Y and Z), by becoming actors of their info-documentation, are confronted with new difficulties requiring support for an essential increase in the power of their skills. (Spinney, 2020, Storck, 2009) This learning is part of a period of digital transition which is increasing the expectations and needs for digitizing documentation in order to fit into the new complexities of networked ecosystems where the pandemic appears to be a real opportunity. (Mofatt, 2020; Rieger, 2020) The main results of this study are based on new, complex collaborative strategies for the deconstruction-reconstruction of information, applied to a new collective memory inducing new skills and professions. Indeed, the Institute of the Future considers that 85% of the professions of tomorrow do not exist today.(Salaün, 2004) The contributions of this study focus on the adaptability and flexibility of the new challenges of networked digital environments anchored on a collaborative approach and accessible to all users of info-documentation through tools benefiting from a new documentary legitimacy such as YouTube, Netflix, social networks, etc. By way of illustration, digital works of art should be mentioned. The way is therefore open to a new knowledge economy as well as to the training of user experience. (Monnin, 2020)