Introduction   Un nouveau paradigme apparaît avec la pandémie de Coronavirus qui a secoué l’ensemble des écosystèmes. Celle-ci a révélé des fragilités des systèmes économiques et plus spécifiquement a bouleversé la préservation de la mémoire du web en temps de crise. De nombreux secteurs d’activités furent mis à l’arrêt (ou au ralenti) en raison des mesures des autorités nationales (confinement, baisse de la consommation énergétique industrielle) (France Stratégie, 2020). Dans le même temps, c’est l’ensemble des formes documentaires qui a évolué dans des écosystèmes numériques réseautés. Les incidences et les retombées ont été immédiates sur les écosystèmes affectant l’ensemble de la chaîne de la préservation de la mémoire du web<a href="#_ftn1" name="_ftnref1" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[1]</a> (Co-marketing news, 2020). Le système de stockage et d’archivage s’en est trouvé modifié en profondeur. Une reconstruction documentaire s’opère vers la donnée et la re-documentation et de bibliothèques numériques également très énergivores (Spar, 2021).   Cette étude s’inscrit dans un processus d’amélioration continue où cette disruption a été accélérée par les confinements. Elle se focalise vers davantage de mise en cohérence des écosystèmes qui s’ancrent entre une immédiateté et une permanence d’un nouvel ordre. Ainsi, une nouvelle relation avec les usagers se met en place induisant de nouveaux comportements stratégiques. Les usagers s’imposent comme des prosumers, tant ils sont proactifs. Il s’agit ici d’envisager le passage de l’édition à l’éditorialisation et de citer à titre illustratif, les communautés Wiki, le web social 2.0. Dans le même temps, cette période a favorisé les introspections pour les transcender et explorer de nouveaux horizons dans des écosystèmes réseautés. (Ex. : déclaration de l’UNESCO « Transformer la menace du covid-19 en une occasion de soutenir davantage le patrimoine documentaire » (Unesco, 2020), ou encore Archives Portal Europe, IIPC, Aqlo, CDG, etc.). Une nouvelle forme de base de données se met en place, celles des « banques de la mémoire ». (Hennion et al., 2020)   Cette communication s’interroge sur les nouvelles tendances post-Covid où la préservation de la mémoire du web est un vecteur d’adaptabilité et un apporteur de solutions dans la continuité d’activité. Quelle est la pertinence des nouveaux outils ? Se dirige-t-on vers une nouvelle Business Intelligence ? Comment les écosystèmes documentaires s’approprient les nouveaux écosystèmes ?   La question abordée ici étudie particulièrement les nouvelles formes documentaires qui induisent un nouveau continuum temporel dans des environnements numériques réseautés et favorisant de nouvelles valeurs et caractéristiques marquées par le passage de la médiation à la désintermédiation des dispositifs info-documentaires numériques (ex. : Metaxu, Diigo). Un nouveau paradigme apparaît alors, c’est celui de l’expérimentation du savoir. Ex.: Internet, réseaux sociaux, blogues, intelligence stratégique, veille numérique, etc. (Cachard et al., 2017)   Cela incite à s’interroger sur une double dimension : les nouveaux paradigmes induits par le passage d’une logique de stocks à une logique de flux (basculement de l’URL vers l’URI) ; les nouveaux processus vers une re-documentarisation, ainsi que sur les nouveaux défis numériques orientés vers une nouvelle stratégie de mémoire collective axée sur la transmission et l’interaction (legenda, story, trackback, Communautés). Ce nouveau processus concerne autant les documentations que les individus (réseau rtp-doc, Web 2.0) (Salaün, 2007).   Les interactions entre la préservation de la mémoire du web et le Covid-19 sont approfondies comme vecteur d’accélération des tendances organisationnelles et de résilience (Frimousse et al., 2020/3) . Les écosystèmes s’orientent vers de nouveaux leviers de développement disruptifs (Barbaroux, 2014) La question de recherche étudie les interactions sur la préservation de la mémoire du web dans un contexte post-Covid.   La méthodologie repose sur le constat que la préservation de la mémoire du web et la pandémie modifient les processus d’archivage et de stockage documentaires dans un écosystème numérique où les employés sont des apporteurs de services. Cette communication vise à identifier les axes de recherche afin d’apporter des leviers d’accélération des nouvelles tendances organisationnelles post-Covid pour la préservation de la mémoire du web ainsi que les nécessaires évaluations des défis : l’humain au c&oelig;ur de l'internet, garantir le respect des droits humains en ligne, l’exploration de nouveaux processus. Les usagers des nouvelles formes documentaires, toutes générations confondues, deviennent acteurs de leur info-documentation. Ceci remet en cause les compétences, apprentissages et expertises. Cet article s’appuie sur des données (littéraires, retours d’expériences) et sur des analyses d’experts du secteur mettant en exergue la préservation de la mémoire du web comme un vecteur de Soft power. Cette stratégie en construction induit le contrôle des incertitudes qui sont autant de sources de pouvoir et d’influence. Un nouveau positionnement s’instaure. Il découle des nouveaux enjeux vers les acteurs organisationnels. En effet, dans un contexte de crise, les périodes d’incertitudes sont perçues plus disruptives pour les acteurs. (Deloitte, 2020 ; France Stratégie, 2020).   Afin d’ancrer la réflexion, cette étude a examiné les éléments d’analyse contribuant à l’éclairage de cet appel à articles. L’étude s’appuie sur des outils littéraires confrontés au terrain, ici qualifiés, de disruptifs en raison de la nécessaire adaptabilité et flexibilité induites des documents numériques dans un écosystème en mutation. (Salaün, 2000)   L’objectif de cette étude vise à démontrer la pertinence des nouvelles formes documentaires dans les environnements numériques réseautés (web sémantique, web de données, Workflow). (Salaün, 2004) L’internet 2.0 leur permet de devenir de véritables acteurs de la nouvelle gouvernance. Celle-ci intègre l’ensemble des parties prenantes. Elle s’ancre dans un système plus large de démocratie participative en interaction entre Etat, politique, société pour des actions publiques efficaces dirigées vers l’intérêt général. (Girodon, 2015).   Cet article s’oriente sur deux axes majeurs. Le premier s’appuie sur de nouveaux pivots de préservation de la gouvernance stratégique de la mémoire du web en temps de crise (I). Le second envisage les nouveaux axes d’influence de l’écosystème en construction (II).   I- Les  nouveaux pivots de préservation de la gouvernance stratégique de la mémoire du web en temps de crise   Deux axes sont ici envisagés. Le premier se concentre sur les acteurs de la préservation de la mémoire du web au c&oelig;ur des nouveaux dispositifs stratégiques découlant des temps de crise (A). Le second axe entend la préservation de la mémoire du web dans sa nouvelle gouvernance (B).   A- Les acteurs de la préservation de la mémoire du web au c&oelig;ur des nouveaux dispositifs stratégiques découlant des temps de crise   Les nouveaux enjeux de pouvoir et d’influence de la préservation de la mémoire du web favorisent la co-construction d’une nouvelle gouvernance des écosystèmes en mutation. La pandémie récente a accéléré cette situation (Lamure et al., 2020).   La pandémie de Covid-19 a modifié en profondeur les acceptions et les nouveaux usages de la préservation de la mémoire du web. Ex. : développement du télétravail et des téléconférences ainsi que leur stockage et archivage. Les prochaines années montreront s’il s’agissait d’un effet de mode (ou de sécurisation à court terme) ou d’une réelle tendance lourde. Les nouvelles habitudes de travail et d’apprentissage sont une opportunité pour les territoires. Dans le même temps, la préservation de la mémoire du web repose sur une garantie de pérennité de la valeur de la donnée (ex. : à effet de preuve, durée de conservation en fonction de leur utilité), de leur intégrité (technologie, infrastructure, lisibilité, stabilité, traçabilité), de la confidentialité (sécurité, cryptage, datation) et l’accessibilité (Open source) (Conseil national du numérique, 2020 ; Denis, 2017).   Le monde évolue. Les besoins aussi. Toutefois, la pandémie débutée en  2020 a prouvé que quel que soit le degré de préparation et d’anticipation d’une crise d’ampleur mondiale hors de contrôle est à même de disrupter les écosystèmes de la préservation de la mémoire du web et de l’obliger à remettre à plat ses fondamentaux. (Gaulier et al., 2020) Une nouvelle approche des formes documentaires évolue alors dans des écosystèmes réseautés. Le cadre légal est ici important et varié, avec notamment la loi sur les droits d’auteur et les droits voisins (loi Dadvsi) de 2006 qui oblige à un dépôt légal du web (Blanchimont et al., 2005). Ce dernier est régi par la code du patrimoine et concerne tous les supports, ici dématérialisés (logiciels, bases de données, fichiers numériques des éditeurs) (Harnay et al., 2017).   Une nouvelle adéquation entre les citoyens et les produits se fait jour. Ces derniers sont d’ailleurs de plus en plus attractifs et chers, en raison du passage d’une production de masse à une production personnalisée à grande échelle et à l’explosion des services. Les employés sont positivement impactés par l’amélioration de leurs conditions de travail. Le numérique s’ancre sur de nouvelles technologies : fabrication additive, nouveaux matériaux, analyse massive des données, calcul intensif, intelligence artificielle, biotechnologies avancées, objets connectés, internet industriel, virtualisation de l’usine et objets connectés, réalité augmentée, accompagnement personnalisé, accompagnement financier, avantages fiscaux, prêts, etc. (BPI, 2015)   Toutefois, il convient de s’interroger sur le caractère éphémère, hétérogène, volumineux et instable du web quand il s’agit de préserver la mémoire du web (Ghitalla et al., 2004). En effet, les sites et autres plateformes, le cas échéant, apparaissent et disparaissent ; les pages web se modifient en permanence et en temps réel. Dès lors, la préservation de la mémoire du web, le stockage et l’archivage des sites, liens, contenus deviennent des enjeux de conservation d’une iconographie représentative du web. Autre enjeu, c’est celui de la disponibilité des archives du web afin de permettre des recherches de façon dématérialisée de n’importe quel point du monde (Sheperd, et al., 2004).   Le web est porteur de disruption pour l’archivage car dorénavant, il ne s’agit plus de stocker et d’archiver un lien actif mais archivé. (Enjeux numériques, 2020) En effet, il est symptomatique de l’évolution des sociétés. Les problématiques induites par les caractéristiques intrinsèques d’espace privilégié d’expression correspondent à des activités documentaires de différentes communautés d’intérêts (Campana, 2008).   De plus, le web est à la fois visible et invisible. C’est cet ensemble qui est un réservoir documentaire mondial, vecteur de mémoire à préserver.  Toutefois, le manque d’homogénéité des documents et leur instabilité nécessitent la mise en place de gestion d’archivage et de stockage spécifique pour en assurer la préservation, la pérennité et l’exploitation, essentielles à la mémoire du web (Denis, 1988 ; Gharsallah, 2001).   Les acteurs eux-mêmes sont essentiels. Ils sont à la fois clients et producteurs de contenus. Le web est certes un lieu d’expressivité mais également un lieu de publication, d’édition (classique, FAQ, encyclopédie collaborative) et de diffusion (corpus documentaire organisationnel) de sociabilité (forums, weblogs). L’ensemble des acteurs qui utilisent le web ont des besoins et des attentes diverses nécessitant des stockages et archivages spécifiques. En conséquence, les acteurs de la préservation de la mémoire du web pratiquent un archivage spécifique grâce au numérique et plus largement à des robots moissonneurs qui interrogent à leur tour sur les défis scientifiques et patrimoniaux de collecte et les moyens juridiques et techniques disponibles, surtout en temps de crise (Mc Donald, 2005).   Dès avant la pandémie, les experts de la documentation ont élaborés de nombreux systèmes d’archivage selon des critères adaptés à cet outil disruptif<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[2]</a>. Les systèmes mis en place sont à la fois publics et/ou privés mais également peuvent être le fruit de partenariats publics/privés. A titre illustratif, il convient de citer les initiatives de la bibliothèque nationale, archives nationales. (Genin, 2018)   Les méthodes à disposition des acteurs sont nombreuses et variées. Toutes s’ancrent dans des problématiques plus étendues comme les responsabilités des acteurs et la légalité d’une façon plus globale mais également des considérations organisationnelles et techniques (Rouat et al., 2017).   Globalement, les acteurs de la préservation de la mémoire du web se heurtent aux problématiques liées à l’acquisition et à la collecte des documentations afin même d’appréhender leur préservation. En effet, le web est certes un espace de contenus très disparate mais également de fonctionnalités, de structures qui posent de nombreux problèmes aux acteurs de la préservation de la mémoire du web. Les temps de crise sont des accélérateurs (ex. : lors de la pandémie, les sites regroupant les données collectées sur le cloud dans le monde) mais également des perturbateurs car les données évoluent en permanence et en temps réel (Jean, 2020). C’est le côté instable et mouvant des données qui oblige à des choix et entraîne de facto des pertes de données (Chabin, 2021).   De nouvelles innovations technologiques, qu’elles soient ou non de rupture, s’inscrivent dans les stratégies de préservation de la mémoire du web. Les coûts et investissements sont conséquents, tant aux plans industriels que sociétaux. Ces nouvelles dispositions s’accompagnent de dispositifs appropriés : fiscalité, territorial, mobilité, etc. Les nouvelles mutations s’orientent sur des dispositifs de redistribution public/privé et sur une hybridation poussée entre la souveraineté et le marché (Constantinesco, 2013). Une nouvelle gouvernance de la préservation de la mémoire du web se met en place : coopération, coordination, coproduction, cocréation sur les réseaux publics. Dans le même temps, de nouveaux acteurs se positionnent, plus flexibles et plus agiles (Abdou-Moussa et al., 2019).   La transition numérique a accru la dématérialisation et par voie de conséquence le recours au web : contenus numérisés stockés (en nuage, sur plateformes, serveurs), contenus nés numérisés, publications sur le réseau public World Wide Web (Gillies et al., 2000).   Les progrès de l’intelligence artificielle et de la digitalisation dont les innovations et les technologies mutent et sont convertis en levier de performance afin de pérenniser les nouveaux écosystèmes de façon transparente et responsable. Dans ce cadre, la lutte contre l’illectronisme et la précarité numérique sont des facteurs importants pour des organisations responsables et durables (Sps, 2019). De nombreuses structures de formations tout au long de la vie s’inscrivent en ce sens.   Dans le même temps, la pandémie a montré l’importance de la nécessaire maîtrise des systèmes. De nouveaux outils se sont révélés incontournables dans des contextes nouveaux s’inscrivant dans de nouveaux équilibres sociétaux : l’internet des objets, la réalité augmentée, usenet, twitter, etc. De nouveaux usages et comportements sont apparus avec le développement des réseaux sociaux et le travail nomade, engendrant de nouveaux risques, cybernétiques<a href="#_ftn3" name="_ftnref3" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[3]</a> mais également sociétaux avec la montée des communautarismes générationnels.   Actuellement, le cyberespace est une externalisation mémorielle accessible grâce à des interfaces d’accès (et toutes les fonctionnalités qui y sont attaché), favorisant une .nouvelle gouvernance et la préservation de la mémoire du web.   B- Préservation de mémoire du web dans une nouvelle gouvernance   Le web étant un instrument par nature mondiale, sa gouvernance en termes de préservation de la mémoire du web est complexe.  En effet, le partage documentaire est transfrontalier ce qui a des incidences en termes de responsabilités, de territorialisation. L’accessibilité directe et unique au patrimoine du web est mondiale. Il convient alors de s’interroger sur sa gouvernance en mutation. Celle-ci est actuellement régie tant par des conventions internationales (droit d’auteur, RGPD<a href="#_ftn4" name="_ftnref4" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[4]</a>, protection des données personnelles). Or, les législations nationales sont souvent restrictives en termes d’accès, de consultation, d’archivage. (Barchimont et al., 2005)   La gouvernance de la préservation de la mémoire du web s’externalise en se diversifiant. A terme, une nouvelle ingénierie des connaissances (Knowledge Management) se met en place afin de répondre aux nouveaux défis, opportunités de cet écosystème documentaire (gestion de contenu, d’accès). Ainsi, la préservation de la mémoire du web s’inscrit dans le nouveau paradigme induit par le passage d’une logique de stock (URL)<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[5]</a> à celle de flux (URI)<a href="#_ftn6" name="_ftnref6" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[6]</a>. L’URI permet d’identifier la ressource visée (ex. : identité d’une personne) alors que l’URL permet également de localiser un élément (ex. : adresse postale) (Barats, 2017).   L’URI est donc un moyen d’identification permanente et ce, même lorsque la ressource a été déplacée voire supprimée (ex. : tous les hyperliens sont connus sous forme d’URI). L’URL quant à lui, favorise les instruments d’action sur une ressource donnée afin d’en obtenir une représentation (ex. : pages Html, http ou Isbn). En conséquence, un URL est un URI dans la mesure où ils offrent tous les deux la possibilité d’identification d’une ressource. L’inverse n’est pas possible car l’URI ne permet pas la localisation d’une ressource (Bermes et al., 2013).   Dans le même temps, la numérisation documentaire et l’expansion de l’Open Source n’ont de cesse de s’amplifier et leur diffusion en ligne s’accroît grâce à des robots. Dès lors, la gouvernance de la préservation de la mémoire du web doit s’accompagner d’une interopérabilité qui nécessite une harmonisation contextuelle et organisationnelle, difficile à mettre en place en raison notamment des disparités législatives, même au sein de l’Union européenne. La préservation de la mémoire du web s’inscrit plus largement dans une géopolitique du patrimoine numérique (Illien, 2011).   La gouvernance de la préservation de la mémoire du web est foncièrement liée à la stratégie de l’écosystème. Celle-ci s’appuie sur différents niveaux d’information. Cette dernière est intrinsèquement une valeur stratégique basée sur les données. Ainsi, les choix des grandes orientations favorisent la création de valeurs (Coupet et al., 2020). A ce stade, trois niveaux  sont intéressants. Le premier concerne les investissements, notamment ceux liés aux technologies de l’information et de la communication : infrastructure : serveurs ; applicatifs : logiciels ; mise en place du système : capitalisation du savoir ; organisation et optimisation des processus existants. Le deuxième porte sur la création de valeur : développement des systèmes d’information (SI) : nouveaux services clients : e-commerce ; création de nouveaux produits ; amélioration. Enfin, la troisième repose sur le pilotage de la gouvernance de la préservation de la mémoire du web : amélioration d’une fonction ; Entreprise Ressources Planning/Progiciel de gestion intégré (ERP) : pilote chargé de gérer le processus dans son intégrité et tableau de bord permettant le pilotage du processus ; fixation d’objectif/stratégie d’entreprise ; lier les innovations/création de nouveaux produits ; tenir compte de la valeur ajoutée. (Prax, 1998 ; Fnccr, 2016)   La préservation de la mémoire du web devient ainsi stratégique. En effet, les données augmentent de façon exponentielle. Il faut les gérer, les stocker, les utiliser à bon escient, respecter les réglementations en permanente évolution et la gouvernance. Les données deviennent des enjeux. (Durand et al., 2018).   La gouvernance de la préservation de la mémoire du web rencontre un autre paradigme : celui de la disparition de la notion de document original avec un stockage et un archivage en permanence et en temps réel (inflation et massification documentaire). Dès lors, la gouvernance ainsi que le stockage et l’archivage de cette mémoire du web s’inscrivent dans une sémantique qui recourt à la donnée plus qu’à des documents. Ces derniers étant directement perçus en termes de données (métadonnées, indexation automatique ou plein texte) impliquant des stratégies de classement (ranking) des moteurs de recherche eux-mêmes en fonction de nombre d’occurrence et de la place des mots dans le texte. La gouvernance de la préservation de la mémoire du web ne se réfère plus à la sémantique du web sémantique mais à celle du web des données (Vitali et al., 2014).   Dorénavant, la gouvernance de la préservation de la mémoire du web est confrontée à un patrimoine varié et hétérogène à la fois matériels et immatériels incluant de nombreux acteurs. Ainsi, la Charte de l’Unesco de 2003 envisage à la fois le patrimoine d’origine numérique et le patrimoine numérisé.   La gouvernance de la préservation de la mémoire du web va de pair avec le développement des données stratégiques numériques. Elle s’inscrit dans une vision à la fois ubiquitaire, augmentée, décentralisée, dématérialisée et connectée. Les incidences en termes de gouvernance de la préservation de la mémoire du web sont importantes tant elles augmentent la fluidité, l’adaptabilité et la mobilité des échanges. La gouvernance de la préservation de la mémoire du web se dirige vers davantage d’interconnectivités des réseaux urbains : plateformes numériques, contenus interactifs, vidéos en 3D, etc. Un nouveau processus se met en place. Il se dirige vers une re-documentation où le renouvellement documentaire tient une place importante : adaptation des métadonnées nécessaires à la reconstruction de données et de leur traçabilité (Salaün, 2012). Cette re-documentation est apparue dans le sillage de la transition numérique (web 2.0, web sémantique ontologie) et plus spécifiquement avec des réalisations comme Google ou Wikipedia (Menger, 2017).   Dans le même ordre d’idées, la re-documentation se réfère à des activités médiées informatiquement. Elle se focalise sur l’exploitation des traces d’interaction afin de concevoir un nouveau document numérique relatif à ladite activité. La re-documentation est ainsi en lien avec les systèmes de prépublications, l’Open Source, les wikis ou encore les blogues (Salaün, 2007)   Dès lors, de nouveaux Business Models se développent autour de la données incluant les nouvelles réglementations (Ex.: le RGPD) (Isaac, 2016).   Cette nouvelle gouvernance qui se met en place s’accompagne et évolue dans un univers de nouvelles technologies. La digitalisation favorise ces mutations. Ces dernières sont au c&oelig;ur des nouveaux processus stratégiques : alignement stratégique des systèmes ; optimisation de valeur et de la performance des systèmes grâce à une plus grande efficacité et efficience ; évaluation de la valeur et de la rentabilité du système d’information déployé tout en gérant les ressources et les risques de façon transparente et durable ; anticipation des évolutions futures : nouveaux modes d’archivage, de stockage (Damon et al., 2021).   Les nouvelles technologies liées à la gouvernance de la préservation de la mémoire du web s’inscrivent dans un contexte de durabilité. De nouvelles disruptions créent un nouvel écosystème innovant et adaptatif aux évolutions. Ex. : crise récente du coronavirus. (Annales des mines, 2020)   Dès lors, il convient de s’intéresser aux nouveaux axes d’influence.   II- Nouveaux axes d’influence du nouvel écosystème e construction.   Ici, deux axes sont envisagés. Le premier porte sur la guerre d’influence pour la préservation de la mémoire du web accentuée par les temps de crise (A). Le second se focalise sur les nouvelles donnes induites (B).   A- La guerre d’influence pour la préservation de la mémoire du web accentuée par les temps de crise   La pandémie a plongé le monde dans une crise inédite. Les solutions mises en place ont ainsi favorisé les outils de dérégulation vers un redéploiement massif des réseaux intelligents plus décentralisées.   Dans le même temps, les problématiques liées aux outils et aux méthodes stockage et de traçage des données sont fondamentales. La pandémie de Covid-19, en 2020, l’a bien montré. En effet, dans le même temps, d’éventuelles nouvelles utilisations annexes et de potentielles dérives économiques, politiques ont vu le jour, etc. Ex. : système de traçage et de pistage des malades du Covid en Corée du Sud. (FNCCR, 2016)   Dans ce contexte, la gouvernance de la préservation de la mémoire du web est une notion pluridisciplinaire. Elle s’est adaptée en fonction des caractéristiques propres. Elle est une réponse appropriée aux nouveaux défis et enjeux : réputation, sécurité, conformité, intégrité, disponibilité, etc. Cette gouvernance multidimensionnelle possède des spécificités intrinsèques dynamiques : accès à l’information, lutte contre la corruption, ouverture, responsabilisation, gestion efficace des ressources documentaires, culture professionnelle, reconnaissance des générations futures, protection de l’environnement, développement durable (OCDE, 2005 ; Bevir, 2009).   Ainsi, cette gouvernance est gérée depuis longtemps, et les choix stratégiques sont utilisés comme des outils de Soft Power (Smallwood, 2016 ; Heng, 2015). Les entreprises de la préservation de la mémoire du web utilisent cette capacité à influencer et à orienter les décisions en leur faveur grâce à un ensemble de moyens non coercitifs. Les systèmes et processus de gouvernance qui en découlent sont variés : élaborer et appliquer les rôles, principes, normes, règles (etc.) face aux évolutions juridiques. En effet, cette gouvernance s’est imposée comme incontournable, tant le numérique est au c&oelig;ur des systèmes et ont intégré les stratégies d’information dans leurs propres stratégies (Pavy, 2002 ; Kurbalija, 2011).   La préservation de la mémoire du web est intégrée dans une nouvelle politique stratégique volontariste. La guerre de l’influence remplace la guerre économique traditionnelle<a href="#_ftn7" name="_ftnref7" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[7]</a>, tant les enjeux de pouvoir et de puissance sont forts, aboutissant à une Smart Business Intelligence de l’information.   Toutefois, une guerre d’influence est déclarée dans les écosystèmes de la préservation de la mémoire du web : entre les « historiques » (ex. : grands systèmes nationaux) et les nouveaux entrants (start-up, fintech, etc.). Dans le même temps, ils doivent également adapter leurs métiers afin de résister à la concurrence et de pérenniser leurs positions tout en conservant la place de leader que leur confère leur antériorité dans des écosystèmes mouvants. Toutefois, les nouvelles technologies délocalisent la guerre d’influence sur les coûts pratiqués qui doivent être accompagnés de services personnalisés, sur la gestion des infrastructures et de réseaux, sur la sécurité au sens global, et sur l’accessibilité<a href="#_ftn8" name="_ftnref8" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[8]</a>. (Illien, 2007)   Les contenus revêtent, le cas échéant, un caractère sensible qui implique des enjeux sociétaux forts (éthique) ayant des implications qui peuvent se modifier en temps de crise. Ex. : collecte d’urgence lors des attentats de Paris de 2015. Certes, les collectes documentaires sont automatisées et programmées (robots moissonneurs) mais les choix patrimoniaux et mémoriels sont du ressort de l’humain. Les  nouvelles influences hommes-machines ont des incidences sur les politiques d’archivage d’une part, mais également sur les paramètres techniques des supports numériques (protocole https, Captcha, robots.txt) ainsi que sur les systèmes de stockage  des données (Data centrer) (Genin, 2018). Les influences pour la préservation de la mémoire du web doivent conjuguer des impératifs pas toujours conciliables de prime abord : les besoins et attentes des experts qui peuvent être différents de ceux du grand public, impliquant un outil à la fois simple dans son utilisation et complexe dans son stockage et archivage. Les guerres pour l’influences de la préservation de la mémoire du web impliquent ainsi également une concentration entre différents professionnels : ceux de l’archivage, du stockage, de l’ingénierie, de la recherche. (Salaün et al., 2004)   En temps de crise, les incertitudes s’accroissent et se répercutent sur les politiques patrimoniales et mémorielles ; capacités de production, de révision de capitalisation de mémoires des différentes communautés concernées, capacités médiatiques d’émergence de nouveaux centres d’intérêts voire de référence. Cette guerre d’influence pour la préservation de la mémoire du web porte également sur la gestion des données (classification, indexation, recherche), la sécurité des systèmes (interopérabilité, preuve, veille), le stockage sur les infrastructures (logiciels, matériels) ainsi que les outils de conservation d’archivage, de stockage et de sécurisation (numériseur, logiciel de numérisation). (Chabin, 2021)   Cette guerre d’influence s’inscrit toutefois dans le respect du droit positif. Celui-ci concerne certes le droit des archives mais également le droit de la preuve, la protection des données à caractère personnel, le droit d’accès à l’information ainsi que le droit à l’oubli. Ce dernier permet le retrait de données qui pourraient nuire à l’individu concerné (retrait d’information sur le site d’origine, déréférencement). Les normes professionnelles ne sont pas envisagées ici car elles n’ont pas de caractère obligatoire (Iso, NF Z). (Annales des mines, 2020)   Dès lors, il convient de s’intéresser aux nouvelles donnes induites.   B- Les nouvelles donnes induites   La préservation de la mémoire du web ainsi que le développement ne peut se faire sans avoir recours à la formation tout au long de la vie afin de favoriser l’adaptabilité, l’agilité et la flexibilité. Ex. : lutte contre l’illectronisme, formations aux nouvelles technologies (Annales des mines, 2019 ; SPS, 2019).   Le numérique modifie en profondeur les écosystèmes tout en adoptant des systèmes appropriés d’anticipation des risques et des attentes répondant aux nouveaux besoins : nouvelles solutions intégrants les innovations de rupture et les méthodes de management des générations X, Y et Z, positionnant davantage de nouveaux outils de communication, informatifs et collaboratifs (Simard, 2017). Dans le même temps, les organisations prennent en compte les problématiques d’infobésité et d’illectronisme dans des stratégies plus inclusives et intergénérationnelles. (Celevar, 2013 ; Olivier, 2010).   Dans cet ordre d’idées, la mutualisation des systèmes, notamment pour le stockage et l’archivage des données, s’impose comme une solution alternative grâce à une coopération active entre les différents professionnels de la préservation de la mémoire du web. Ex. : lutte contre l’illectronisme, la lutte contre les zones blanches numériques. (Laville et al., 2020)   Avec la pandémie de Coronavirus, la gouvernance de la préservation de la mémoire du web est au c&oelig;ur des écosystèmes (Frimousse et al., 2020). Cette mutation s’inscrit dans une tendance lourde préexistante à la crise sanitaire par la montée en puissance des mutations des documents numériques et des nouvelles interrelations entre droits de la propriété intellectuelle, droits patrimoniaux et diffusion des documentations numériques. (Darnis, 2020).   Les nouveaux modèles d’affaire s’orientent vers des systèmes de Smart Business Intelligence/intelligence des affaires intelligentes. Un nouveau paradigme apparaît alors. (Isofocus, 2014)   Dans ce cadre, les nouveaux défis numériques se tournent vers une nouvelle stratégie mémorielle. Celle-ci est collective et est orientée autour de la transmission et de l’interaction dans l’espace collectif. Actuellement, la production de savoir en réseau se développe fortement au point de créer de nouveaux liens sociaux et sociétaux via les communautés d’intérêts, créant un écosystème : espaces de transmission et de création de connaissances (collectif, groupal) ; espaces d’échanges (relationnel et interpersonnel) ; espaces de publication (individuel) (Frimousse et al., 2020/4). Il convient  ici de se référer aux story (legenda)<a href="#_ftn9" name="_ftnref9" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[9]</a>. En effet, en termes de préservation de la mémoire du web, ce mode d’expression est intéressant dans la mesure où il est éphémère : après 24h, tout disparaît… (ex. : sur Instagram, Snapchat). (Denis, 2017 ; Menger et al., 2017)   De nouvelles solutions sont indispensables pour répondre à de nouveaux besoins, attentes, comportements et usages. Dans le même temps, la cybersécurité et la cyberdéfense sont les axes incontournables des nouveaux systèmes numériques (Pujolle, 2020).   Dans ce cadre, la révolution numérique<a href="#_ftn10" name="_ftnref10" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[10]</a> a favorisé de nouveaux correctifs vers davantage de fluidité, de mobilité et de standardisation. La conquête et la maîtrise du pouvoir et de l’influence sont au c&oelig;ur des nouveaux dispositifs en construction. Ils sont associés aux nouveaux modes de consommation ainsi qu’aux nouveaux usages des données. (Merlin, 2009)   Ces derniers sont davantage décentralisés et désintermédiés. La numérisation entraîne un nouveau conditionnement et elle est liée aux enjeux de traçabilité d’archivage et de stockage. (Annales des mines, 2020)   * Cette étude est partie du constat que les usagers des nouvelles formes documentaires (y compris les nouvelles générations X, Y et Z), en devenant acteurs de leur info-documentation sont confrontés à de nouvelles difficultés nécessitant un accompagnement pour une indispensable montée en puissance de leurs compétences. (Storck, 2009) Cet apprentissage s’inscrit dans une période de transition numérique qui accroît les attentes et les besoins de numérisation des documentations afin de s’inscrire dans les nouvelles complexités des écosystèmes réseautés où la pandémie apparaît comme une véritable opportunité. (Moffatt, 2020 ; Rieger, 2020) Ex. : diversification des contextes d’apprentissage, nouveaux Business Models de redistribution et de solidarité, servication, Machine Learning, Deep Leaning, etc.   Les principaux résultats de cette étude reposent sur les nouvelles stratégies collaboratives complexes de déconstruction-reconstruction de la donnée, appliqués à une nouvelle mémoire collective induisant de nouvelles compétences et métiers (Marcerou-Ramel, 2017). En effet, l’Institut du Futur considère que 85% des métiers de demain n’existent pas aujourd’hui.   Les apports de cette étude s’orientent sur l’adaptabilité et la flexibilité des nouveaux défis des environnements numériques réseautés ancrés sur une approche collaborative et accessible à tous les usagers des info-documentations par des outils bénéficiant d’une nouvelle légitimité documentaire comme YouTube, Netflix, les réseaux sociaux, etc. A titre illustratif, il convient de citer les &oelig;uvres d’art uniquement numériques (ex. : QR Code). La préservation de la mémoire du web est un vecteur de Soft Power à la recherche de nouveaux leviers de pouvoir et d’influence dans les nouveaux écosystèmes en mutation.  Ainsi, de nouvelles stratégies ont été mises en place (Sénat-1, 2020 ; Henry, 2015).   Cette étude, par ses limites ouvre un champs d’investigation intéressant. La voie est donc ouverte vers une nouvelle économie de la connaissance et à la transformation de l’expérience-usager.( Hennion et al., 2020) <div>  <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <a href="#_ftnref1" name="_ftn1" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[1]</a>Elle s’inscrit dans une nouvelle donne. A titre illustratif, depuis le 1er avril 2021, les règles sur les cookies obligent les sites internet à informer clairement les internautes du rôle de ces fichiers-espions et ainsi leur permettre de les refuser. </div> <div id="ftn2"> <a href="#_ftnref2" name="_ftn2" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[2]</a>Collecte de l’ensemble des sites web dans une approche exhaustive ou sélective, voire par échantillonnage ; selon des modèles automatiques (robots) ou manuel (dépôt légal) ; méthodes instantanées (snapshots, capture de sites dynamiques). </div> <div id="ftn3"> <a href="#_ftnref3" name="_ftn3" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[3]</a>Hacking, activités criminelles, cyberguerre, détournements, atteintes à l’environnement, obsolescence programmée, fin de la sphère privée, hausse des fractures numériques, omniprésence, etc. </div> <div id="ftn4"> <a href="#_ftnref4" name="_ftn4" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[4]</a>RGPD : Règlement général sur la protection des données. </div> <div id="ftn5"> <a href="#_ftnref5" name="_ftn5" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[5]</a>URL : Uniform Ressource Locator : localisateur de ressource uniforme. </div> <div id="ftn6"> <a href="#_ftnref6" name="_ftn6" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[6]</a>URI : Uniform Ressource Identifier : identifiant de ressources uniformes. </div> <div id="ftn7"> <a href="#_ftnref7" name="_ftn7" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[7]</a> Guerre économique : « la Guerre Economique est un processus et une stratégie décidée par un Etat dans le cadre de l’affirmation de sa puissance sur la scène internationale. Elle se mène par l’information sur les champs économiques et financiers, technologiques, juridiques, politique et sociétaux. » https://portail-ie.fr/resource </div> <div id="ftn8"> <a href="#_ftnref8" name="_ftn8" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[8]</a> Ex.: robots, drones, technologies de pointe, etc. </div> <div id="ftn9"> <a href="#_ftnref9" name="_ftn9" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[9]</a>Story : photo ou vidéo courte postée sur un réseau social. </div> <div id="ftn10"> <a href="#_ftnref10" name="_ftn10" style="color:blue; text-decoration:underline" title="">[10]</a> Révolution numérique : bouleversement dans tous les secteurs provenant de la généralisation des technologies de l’information et de la communication. </div> </div>