<p><strong>Abstract :</strong> In this paper we discuss about the role of trust in the informational practices of commanders. We discuss about the concept of trust of both organizational and interpersonal levels. This original paper is based on qualitative empirical study. Twenty-seven interviews were conducted according to Dervin&rsquo;s sense-making methodology.</p> <p><strong>Keywords :</strong>&nbsp;Information practices, information behaviour, trust, informational sources, information sharing, commanders, military domain, empirical qualitative survey</p> <h2>INTRODUCTION&nbsp;</h2> <p>D&egrave;s l&rsquo;instant o&ugrave; nous entrons en relation avec l&rsquo;&nbsp;&laquo;&nbsp;autre&nbsp;&raquo;, nous nous demandons, de fa&ccedil;on consciente ou non, si nous pouvons lui faire confiance, si son comportement envers nous sera bienveillant et pr&eacute;visible (Bajoit, 2005). &laquo;&nbsp;L&rsquo;individu n&rsquo;est pas seul, isolé dans sa rencontre avec l&rsquo;&laquo; autre &raquo;. Celle-ci se tient en pr&eacute;sence d&rsquo;une communaut&eacute; (&hellip;) en lui permettant de devenir un &ecirc;tre en relation&nbsp;&raquo; (Fombuena Valero, 2011, p. 35). Cette relation, n&rsquo;est-elle pas fond&eacute;e sur la confiance ? Simmel (1999) nous livre une premi&egrave;re r&eacute;ponse&nbsp;: sans ce rouage qu&rsquo;est la confiance, la soci&eacute;t&eacute; se d&eacute;sint&egrave;grerait (Qu&eacute;r&eacute;, 2001).</p> <p>L&rsquo;institution militaire est &agrave; l&rsquo;image de la soci&eacute;t&eacute;, elle repr&eacute;sente sa diversit&eacute;, elle reconnait et int&egrave;gre en son sein l&rsquo; &laquo;&nbsp;Autre&nbsp;&raquo;&nbsp;:</p> <blockquote> <p>&laquo;&nbsp;Une des qualit&eacute;s des arm&eacute;es, c&rsquo;est la fait que tous les ans nous accueillons les jeunes, c&rsquo;est &agrave; dire que nous sommes &agrave; l&rsquo;image de la soci&eacute;t&eacute;&nbsp;&raquo;.</p> </blockquote> <p>Elle est confront&eacute;e &agrave; &laquo; l&rsquo;alt&eacute;rit&eacute; du dehors &raquo; (Jodelet, 2005) de par son r&ocirc;le et ses missions &agrave; travers le monde&nbsp;:</p> <blockquote> <p>&laquo;&nbsp;Au titre de nos missions, nous sommes toujours envoy&eacute;s (&hellip;) l&agrave; o&ugrave; la situation est difficile. Donc, nous sommes en phase avec l&rsquo;&eacute;volution (&hellip;) de notre monde, nous sommes confront&eacute;s aux difficult&eacute;s du monde&nbsp;&raquo;.</p> </blockquote> <p>Dans l&rsquo;exercice de ses missions &agrave; hauts risques, l&rsquo;institution militaire fait appel, notamment, au sens collectif qui peut alors pr&eacute;dominer l&rsquo;alt&eacute;rit&eacute;&nbsp;: &nbsp;</p> <blockquote> <p>L&rsquo;arm&eacute;e &laquo;&nbsp;c&rsquo;est une logique collective et une logique de la mission (&hellip;) c&rsquo;est un &eacute;l&eacute;ment qui am&egrave;ne au sens du collectif&nbsp;&raquo;, pour cela &laquo;&nbsp; il y a une forme d&rsquo;exp&eacute;rience, de cheminement&hellip;&nbsp;&raquo;</p> </blockquote> <p>Ce sens collectif ne pourrait se construire&nbsp;sans l&rsquo;ingr&eacute;dient comme la confiance. C&rsquo;est pourquoi, dans cet article nous examinons la place de la confiance dans les pratiques informationnelles des chefs militaires. Ce questionnement original, issu de l&rsquo;&eacute;tude empirique qualitative (Lezon Rivi&egrave;re, 2013), a pour environnement l&rsquo;institution militaire.&nbsp;</p> <p>Nous d&eacute;butons notre expos&eacute; par une revue des approches du concept de la confiance. Nous poursuivons avec la description de la m&eacute;thodologie de l&rsquo;&eacute;tude, l&rsquo;analyse des r&eacute;sultats et la discussion. Ceci nous am&egrave;ne &agrave; conclure sur la place &eacute;minente de la confiance au sein de l&rsquo;institution militaire et, par concomitance, dans les pratiques informationnelles des chefs militaires.&nbsp;</p> <h2><a id="t2"></a>1- CONCEPT ET DIMENSIONS DE LA CONFIANCE</h2> <p>Le concept de la confiance est &eacute;tudi&eacute; par plusieurs disciplines scientifiques. Selon Marzano (2012), dans son historicit&eacute;, la confiance est rest&eacute;e longtemps un concept politique. En temps contemporain, ce sont &laquo;&nbsp;surtout les &eacute;conomistes et les sociologues qui se sont empar&eacute;s du concept&nbsp;&raquo;&nbsp;(Marzano, 2012, p. 85).</p> <p>Le concept de la confiance peut &ecirc;tre envisag&eacute; selon trois approches : &laquo;&nbsp;la confiance de disponibilit&eacute; &raquo; (dispositional trust) qui d&eacute;signe la disposition psychologique de l&rsquo;individu &agrave; la confiance, &laquo;&nbsp;la confiance apprise&nbsp;&raquo; (learned trust) est celle issue de l&rsquo;exp&eacute;rience avec l&rsquo;autre, et la confiance situationnelle (situational trust) qui est une tendance d&rsquo;ajustement selon les caract&eacute;ristiques de la situation, par exemple la qualit&eacute; de la communication (Marsh &amp; Dibben, 2003, p. 471).</p> <p>La confiance dans une organisation ne peut &ecirc;tre envisag&eacute;e de fa&ccedil;on g&eacute;n&eacute;rale ni d&eacute;contextualis&eacute;e (Sch&ouml;bel, 2009). Elle ne poss&egrave;de pas de &laquo;&nbsp;valeur intrins&egrave;que que l&rsquo;on mesurerait par avance&nbsp;&raquo; (Leboyer, 2014). En effet, Harmann (2011) d&eacute;finit la confiance comme &laquo;&nbsp;une v&eacute;ritable praxis, qui existe et se d&eacute;veloppe dans l&rsquo;acte de confiance en tant que tel, con&ccedil;u comme une &eacute;preuve. Où la confiance n&rsquo;a pas une valeur en tant que telle, mais bien dans la praxis selon laquelle la relation de confiance se d&eacute;veloppe &raquo; (Leboyer, 2013).</p> <p>C&rsquo;est ainsi que la confiance se construit gr&acirc;ce au parcours commun, dans la dur&eacute;e de l&rsquo;apprentissage, dans les &eacute;preuves r&eacute;p&eacute;t&eacute;es et leur r&eacute;ussite v&eacute;rifiant la solidit&eacute; des engagements (Bailly, Blanc, Dezalay, &amp; Peyrard, 2002, p. 214). Les sources importantes &agrave; l&rsquo;origine de celle-ci sont, notamment, l&rsquo;exp&eacute;rience et l&rsquo;appartenance cat&eacute;gorielle&nbsp;(Qu&eacute;r&eacute;, 2001, p. 145) &raquo;. Quatre autres sources de confiance, d&eacute;duites des rationalit&eacute;s de l&rsquo;action de Max Weber (Bajoit, 2005, p. 85) sont &agrave; prendre en consid&eacute;ration : l&rsquo;affectif, les valeurs, l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t et la tradition.&nbsp;</p> <p>La confiance est consid&eacute;r&eacute;e &eacute;galement comme un facteur puissant de la performance (Petitbon, Reynaud, &amp; Heckmann, 2010, p. 76). Le &laquo; surinvestissement &raquo; observ&eacute; dans le contexte de comp&eacute;titivit&eacute; et d&rsquo;innovation accrues demande une implication &eacute;motionnelle de la part des acteurs. Cette derni&egrave;re reposerait sur la confiance. Consid&eacute;r&eacute;e comme levier important du changement, elle catalyse une plus forte tol&eacute;rance face &agrave; l&rsquo;ambig&uuml;it&eacute; et l&rsquo;incertitude provoqu&eacute;es par celui-ci.&nbsp;</p> <p>Au sein de l&rsquo;institution militaire, la confiance se construit dans l&rsquo;interaction humaine et, notamment, dans l&rsquo;action de la guerre. Dans ce contexte, &laquo;&nbsp;l&rsquo;autre&nbsp;&raquo; et la confiance qu&rsquo;on lui accorde deviennent incontournables. &laquo;&nbsp;Le danger est inh&eacute;rent à l&rsquo;action de guerre et n&rsquo;&eacute;pargne personne. (&hellip;) Seules les forces morales, la coh&eacute;sion du groupe et la confiance dans ceux qui l&rsquo;entourent, (&hellip;) prot&egrave;gent le soldat de la pression psychologique et de ses effets g&eacute;n&eacute;r&eacute;s par la conscience du danger &raquo; (CDEF, 2007, p. 30). La confiance est une composante ins&eacute;parable du commandement. Ainsi, la qualit&eacute; du chef militaire est sa &laquo;&nbsp;capacit&eacute; &agrave; g&eacute;n&eacute;rer la confiance&nbsp;&raquo; (CDEF, 2010). Il s&rsquo;attache &agrave; &laquo;&nbsp;cr&eacute;er, gagner et entretenir un climat de confiance envers les subordonn&eacute;s &raquo; (CDEF, 2010, p. 43). Il est responsable &laquo;&nbsp;d&rsquo;une atmosph&egrave;re de confiance saine &raquo; (CDEF, 2008, p. 53) et son style de commandement &laquo;&nbsp;privil&eacute;gie&nbsp;la confiance&nbsp;&raquo; (CDEF, 2008, p. 43).</p> <p>En sciences de l&rsquo;information, Maurel et Chebbi avancent l&rsquo;existence &laquo;&nbsp;d&rsquo;une confiance informationnelle reposant notamment sur la perception des individus envers la qualit&eacute; de l&rsquo;information (et des sources d&rsquo;information) et sa valeur (symbolique, d&rsquo;affaires, de preuve, etc.)&nbsp;&raquo; (Maurel &amp; Chebbi, 2012, p. 76).</p> <p>Pour notre part, avant d&rsquo;aborder le r&ocirc;le de la confiance dans les pratiques informationnelles, nous explicitons ci-dessous, suivant les r&eacute;sultats de notre &eacute;tude, la signification que les chefs militaires donnent &agrave; ces deux concepts cl&eacute;s que sont la confiance et l&#39;information.&nbsp;</p> <h2><a id="t3"></a>2- ENVIRONNEMENT ET METHODOLOGIE DE L&#39;ETUDE</h2> <p>Notre &eacute;tude empirique s&rsquo;est d&eacute;roul&eacute;e au sein de l&rsquo;arm&eacute;e fran&ccedil;aise au niveau strat&eacute;gique de cette institution. Elle se concentre sur un groupe d&rsquo;acteurs : les chefs militaires ayant plus de vingt ans de carri&egrave;re militaire. Nous avons conduit vingt-sept entretiens individuels et un entretien collectif avec neuf officiers g&eacute;n&eacute;raux et dix-neuf officiers sup&eacute;rieurs. Au moment de l&rsquo;enqu&ecirc;te, ces chefs militaires interview&eacute;s, occupaient des postes &agrave; haut niveau de responsabilit&eacute; dans des &eacute;tats-majors centraux.</p> <p>Notre posture de recherche s&rsquo;inscrivait dans le courant de l&rsquo;action situ&eacute;e et constructiviste o&ugrave; la r&eacute;alit&eacute; humaine n&rsquo;est plus consid&eacute;r&eacute;e &laquo; comme donn&eacute;e et immuable, mais comme construite dans l&#39;historicit&eacute; et l&#39;action&nbsp;&raquo; (Santiago, 2006). En accord avec cette approche, correspondant &agrave; notre terrain et notre situation de recherche (Lezon Rivi&egrave;re &amp; Ihadjadene, 2014), nous nous sommes tourn&eacute;s vers la sense-making methodology (SMM) de B. Dervin (Dervin, 2008) : la m&eacute;thodologie communicationnelle de conduite d&rsquo;entretien par construction de sens. Cette m&eacute;thodologie apparait &eacute;prouv&eacute;e et approuv&eacute;e par les pairs dans notre domaine de recherche en pratiques informationnelles (Fisher, Erdelez, &amp; McKechnie, 2005). Nous l&rsquo;avons enrichie par l&rsquo;approche sensemaking de K. Weick (Weick, 1995) dans un souci de prise en compte des aspects du niveau organisationnel. Nous avons analys&eacute; des donn&eacute;es de recherche ainsi obtenues selon la SMM et la m&eacute;thodologie de la th&eacute;orisation enracin&eacute;e<sup><a href="https://www.revue-cossi.info/numeros/n-2-2017-l-information-la-communication-et-les-organisations-au-defi-de-l-alterite/564-1-2017-revue-lezon-riviere#ftn1" id="ftnref1" name="_ftnref">[1]</a></sup>&nbsp;(Luckerhoff &amp; Guillemette, 2013).</p> <h2><a id="t4"></a>3- ANALYSE DES RESULTAS DE L&#39;ETUDE EMPIRIQUE</h2> <p>Notre &eacute;tude empirique visait &agrave; explorer les comportements informationnels des chefs militaires. L&rsquo;analyse des donn&eacute;es de recherche nous a permis, notamment, d&rsquo;identifier les facteurs influen&ccedil;ant les pratiques informationnelles de ce groupe d&rsquo;acteurs. Ainsi, nous avons pu observer que les facteurs comme la confiance, les r&eacute;seaux et la structure, jouent un r&ocirc;le dimensionnant dans la pratique de l&rsquo;information. Dans ce travail nous exposons, en particulier, le facteur &laquo;&nbsp;confiance&nbsp;&raquo;. &nbsp;</p> <h3>3-1- Construction de la confiance&nbsp;</h3> <p>Les r&eacute;sultats de l&rsquo;enqu&ecirc;te nous montrent qu&rsquo;au sein de l&rsquo;institution militaire, la confiance se construit dans le parcours, dans des exp&eacute;riences tant professionnelles que personnelles. Cette exp&eacute;rience cr&eacute;e des liens interpersonnels solides lors du vivre ensemble et particuli&egrave;rement en contexte de guerre. Au regard de ce parcours du m&eacute;tier de militaire, la confiance est accord&eacute;e &laquo;&nbsp;a priori&nbsp;&raquo; &agrave; l&rsquo;ensemble des acteurs de l&rsquo;institution. La confiance construite par le chef militaire est un m&eacute;rite qui repose sur &laquo;&nbsp;une l&eacute;gitimit&eacute; d&rsquo;exp&eacute;rience et d&rsquo;intelligence&nbsp;&raquo;. Toutefois, &laquo;&nbsp;la r&eacute;putation&nbsp;&raquo; de l&rsquo;acteur peut devenir une variable d&rsquo;ajustement de la confiance.</p> <blockquote> <p>&laquo; Comment vous accordez cette confiance&nbsp;? &laquo;&nbsp;Il y a un effet&nbsp;: on se conna&icirc;t (&hellip;) Je connais c&rsquo;est&nbsp;: quelle est la capacit&eacute; que cet homme l&agrave;, cette femme l&agrave; &agrave;, d&rsquo;une part &agrave; conna&icirc;tre le sujet pr&eacute;cis dont il parle (&hellip;) (d&rsquo;autre part) conna&icirc;tre le parcours, le professionnel, les exp&eacute;riences, la situation familiale.&nbsp;&raquo;</p> <p>&laquo; Ce sont des gens avec qui je travaille depuis plusieurs ann&eacute;es, alors je les connais bien, on se connait, (&hellip;) Nous sommes amen&eacute;s &agrave; &ecirc;tre dans les relations pas uniquement professionnelles (&hellip;) donc on a une relation stricto sensu professionnel li&eacute;e au dossier mais on se conna&icirc;t.&nbsp;&raquo;</p> <p>&laquo; On travaille avec une confiance a priori avec ces collaborateurs n&eacute;anmoins c&rsquo;est tr&egrave;s humain. On connait au fur et &agrave; mesure chacun de ces collaborateurs et on a une confiance qui est relative (&hellip;) en fonction de ce qu&rsquo;on a v&eacute;cu avec eux (&hellip;), des parcours, des exp&eacute;riences v&eacute;cues avec ce collaborateur-l&agrave;, pendant l&rsquo;exercice de sa responsabilit&eacute; &agrave; cet endroit l&agrave; et &eacute;galement par rapport &agrave; sa r&eacute;putation&hellip;&raquo;&nbsp;</p> <p>&laquo;&nbsp;La confiance professionnelle c&rsquo;est aussi d&rsquo;avoir une l&eacute;gitimit&eacute; d&rsquo;exp&eacute;rience et d&rsquo;intelligence&nbsp;&raquo;.</p> </blockquote> <p>Le dispositif op&eacute;rationnel a besoin de confiance pour fonctionner en mode collectif et en situation de risque extr&ecirc;me. Cette forme de confiance est le fruit de l&rsquo;apprentissage, des formations th&eacute;oriques et des entrainements des chefs militaires&nbsp;:&nbsp;</p> <blockquote> <p>&laquo;On apprend tout petit &agrave; dire&nbsp;: de toute fa&ccedil;on (&hellip;) dans un dispositif op&eacute;rationnel militaire on a besoin d&rsquo;&ecirc;tre appuy&eacute; par quelqu&rsquo;un qui vous soutient derri&egrave;re parce que si vous &ecirc;tes expos&eacute;... C&rsquo;est une forme de mode collectif dans lequel on apprend d&egrave;s la formation de base, en &eacute;cole, &agrave; dire, voil&agrave;, tout seul on ne fait rien. Donc (&hellip;) il y a effectivement cette confiance a priori.&nbsp;&raquo;</p> </blockquote> <p>Le chef militaire s&rsquo;appuie sur &laquo;&nbsp;l&rsquo;autorit&eacute; d&rsquo;exp&eacute;rience&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;l&rsquo;autorit&eacute; morale&nbsp;&raquo;, cit&eacute;es en lien avec les travaux d&rsquo;Hannah Arendt, pour cr&eacute;er et entretenir l&rsquo;atmosph&egrave;re de confiance :</p> <blockquote> <p>&laquo;&nbsp;Hannah Arendt a beaucoup travaill&eacute; sur l&rsquo;autorit&eacute;. Elle disait&nbsp;: il y a l&rsquo;autorit&eacute; brutale, l&rsquo;autorit&eacute; arbitraire, c&rsquo;est donc le totalitarisme et puis il y a l&rsquo;autorit&eacute; de l&rsquo;exp&eacute;rience et l&rsquo;autorit&eacute; morale qui reposent sur l&rsquo;intelligence, qui reposent sur la l&eacute;gitimit&eacute; de la d&eacute;cision qu&rsquo;on prend (&hellip;) Je crois que cette autorit&eacute; l&agrave;, pour cr&eacute;er la confiance, elle est essentielle &raquo;&nbsp;</p> </blockquote> <p>Les chefs militaires construisent la confiance dans l&rsquo;&eacute;preuve de l&rsquo;action militaire, dans l&rsquo;exp&eacute;rience dont ils retirent la l&eacute;gitimit&eacute; qui, a sont tour, alimente la confiance &laquo;&nbsp;a priori&nbsp;&raquo; face &agrave; l&rsquo;&nbsp;&laquo;&nbsp;autre&nbsp;&raquo; (collaborateur, subordonn&eacute;). Cette confiance s&rsquo;apprend lors des formations en &eacute;cole et des exercices d&rsquo;entrainement. Le chef militaire travaille son autorit&eacute; fond&eacute;e, notamment, sur son exp&eacute;rience pour inspirer la confiance de son entourage. La confiance n&eacute;e du parcours&nbsp;est n&eacute;cessairement construite dans des interactions humaines &agrave; travers le temps. Mais la notion du temps comprend &eacute;galement celle de l&rsquo;histoire de l&rsquo;institution militaire et de ses traditions sous-jacentes de la confiance organisationnelle construite sur des fondements des valeurs partag&eacute;es et de l&rsquo;identit&eacute; collective.&nbsp;</p> <h3>3-2- Confiance et sources informationnelles</h3> <p>Nombreuses sont les d&eacute;finitions scientifiques du concept de l&rsquo;information. Cependant, dans notre d&eacute;marche analytique, il nous semble vain d&rsquo;aborder la question des sources informationnelles sans approcher les significations de ce concept fondamental pour les acteurs - les chefs militaires du niveau strat&eacute;gique de l&rsquo;organisation. C&rsquo;est &agrave; partir de cette perception contextualis&eacute;e de l&rsquo;information que nous &eacute;tudions les sources, l&rsquo;&eacute;valuation et la valeur de l&rsquo;information.</p> <p>L&rsquo;information, pour le chef militaire, est &eacute;troitement associ&eacute;e &agrave; la facult&eacute; de compr&eacute;hension :</p> <blockquote> <p>&laquo; L&rsquo;information, c&rsquo;est &agrave; la fois le contenu, le contenant, l&rsquo;origine et le r&eacute;cepteur. C&rsquo;est tout cela qui est important et c&rsquo;est la compr&eacute;hension de l&rsquo;ensemble (&hellip;) Et puis apr&egrave;s, il y a tout l&rsquo;essentiel, qui est totalement immat&eacute;riel. (&hellip;) C&rsquo;est le sujet de l&rsquo;esprit et de la lettre&hellip; Comprendre, compr&eacute;hension g&eacute;n&eacute;rale, comprendre le tout &raquo;.</p> </blockquote> <p>L&rsquo;information est indissociable de l&rsquo;homme, porteur de celle-ci, et de la confiance qu&rsquo;on lui accorde&nbsp;: &nbsp;</p> <blockquote> <p>&laquo; Derri&egrave;re l&rsquo;information il y a celui qui la d&eacute;livre, la confiance qu&rsquo;on lui accorde du fait de ce qu&rsquo;il est, et pas simplement du fait de son parcours professionnel &raquo;.</p> <p>&laquo; La bonne information c&rsquo;est l&rsquo;homme qui la porte, la comp&eacute;tence pour d&eacute;livrer l&rsquo;information&nbsp;&raquo;.</p> </blockquote> <p>Comprendre et faire confiance &agrave; l&rsquo;information-message demande la pr&eacute;sence physique ou visuelle de celui qui la d&eacute;livre&nbsp;:</p> <blockquote> <p>&laquo; Le mot information ce sont les messages, enfin, une information au sens journalistique du terme c&rsquo;est tel jour, telle heure il s&rsquo;est pass&eacute; &ccedil;a. Non&hellip; cela ne suffit pas. Ce qui est important c&rsquo;est le son de la voix, &hellip;ce sont des expressions du visage quand il la prononce, et puis, encore une fois, qui&nbsp;?&nbsp;&raquo;</p> </blockquote> <p>C&rsquo;est ainsi que dans notre contexte de l&rsquo;&eacute;tude, bien que l&rsquo;information soit reconnue sous sa forme &laquo;&nbsp;physique&nbsp;&raquo;&nbsp;(contenu, r&eacute;cepteur), elle n&rsquo;a pas d&rsquo;existence hors l&rsquo;homme et la confiance qu&rsquo;il inspire.</p> <p>Au niveau strat&eacute;gique de l&rsquo;organisation la source principale d&rsquo;informations est &laquo;&nbsp;le relationnel&nbsp;&raquo; ou encore &laquo;&nbsp;le d&eacute;cideur&nbsp;&raquo; du niveau sup&eacute;rieur&nbsp;:</p> <blockquote> <p>&laquo;&nbsp;Mes sources d&rsquo;information c&rsquo;est d&rsquo;abord mon relationnel (&hellip;) qui me donne un certain nombre d&rsquo;informations&hellip; Je sens (le pouls de l&rsquo;institution) essentiellement par du contact et du relationnel. Pour le reste, je fais appel &agrave; l&rsquo;information officielle entre guillemets, donc courrier, etc. mais ce n&rsquo;est quasiment pas un sujet pour nous, au niveau de la haute autorit&eacute;&nbsp;&raquo;.</p> </blockquote> <blockquote> <p>&laquo;&nbsp; La premi&egrave;re source d&rsquo;information c&rsquo;est le d&eacute;cideur, c&rsquo;est celui qui a pris la d&eacute;cision&nbsp;&raquo;.</p> </blockquote> <p>Les r&eacute;seaux d&rsquo;information et de confiance sont mobilis&eacute;s pour &laquo;&nbsp;capter, rep&eacute;rer, identifier les signaux, les indices&nbsp;&raquo; et l&rsquo;information &laquo;&nbsp;d&rsquo;ambiance&nbsp;&raquo;&nbsp;:</p> <blockquote> <p>&nbsp;&laquo; Le r&eacute;seau sert surtout &agrave; capter en amont ou a posteriori la fa&ccedil;on dont un document, une d&eacute;cision va &ecirc;tre ressentie, va &ecirc;tre pr&eacute;vue &raquo;.</p> </blockquote> <p>&laquo;&nbsp;Une relation de travail confiante&nbsp;&raquo;&nbsp;permet &agrave; l&rsquo;acteur-d&eacute;cideur de prendre des d&eacute;cisions &laquo;&nbsp;difficiles&nbsp;&raquo; sans perdre ses sources humaines d&rsquo;information :</p> <blockquote> <p>&laquo;&nbsp; Les gens (&hellip;) m&ecirc;me s&rsquo;ils savent que je vais utiliser l&rsquo;information qu&rsquo;ils me donnent &agrave; leur d&eacute;triment, par la qualit&eacute; des relations qu&rsquo;on entretient, ils se disent, bon, s&rsquo;il le fait, c&rsquo;est que c&rsquo;&eacute;tait la moins mauvaise des solutions. Et aujourd&rsquo;hui c&rsquo;est vraiment comme &ccedil;a que &ccedil;a se passe &raquo;.</p> </blockquote> <p>&Eacute;valuer la valeur de l&rsquo;information et, en particulier, de l&rsquo;information d&eacute;cisionnelle renvoie &agrave; sa source premi&egrave;re&nbsp;- l&rsquo;homme qui la communique et sa &laquo;&nbsp;fiabilit&eacute;&nbsp;&raquo;. Cette derni&egrave;re peut &ecirc;tre ajust&eacute;e selon les &laquo;&nbsp;coefficients de fiabilit&eacute;&nbsp;&raquo; issus de &laquo;&nbsp;l&rsquo;exp&eacute;rience&nbsp;&raquo; avec l&rsquo;acteur-source. L&rsquo;information est &eacute;galement &laquo;&nbsp;pond&eacute;r&eacute;e&nbsp;&raquo; en fonction de &laquo;&nbsp;ce qu&rsquo;il repr&eacute;sente&nbsp;&raquo;, de sa &laquo;&nbsp;personnalit&eacute;&nbsp;&raquo; et de son &laquo;&nbsp;positionnement dans le r&eacute;seau&nbsp;&raquo;&nbsp;:</p> <blockquote> <p>&laquo; Pour moi, l&rsquo;information n&rsquo;a aucune valeur technique. La valeur de (&hellip;) l&rsquo;information c&rsquo;est surtout qui la produite ? Qui et pourquoi ? &raquo;</p> </blockquote> <blockquote> <p>&nbsp;&laquo; L&rsquo;important ce n&rsquo;est pas l&rsquo;information c&rsquo;est celui qui la porte. Le sujet est trait&eacute; par qui&nbsp;? &raquo;.</p> <p>&laquo; Avec l&rsquo;exp&eacute;rience on est assez sensible, en fonction des interlocuteurs que nous avons, &agrave; la fiabilit&eacute; qu&rsquo;on leur accorde. L&agrave; encore, l&rsquo;humain a beaucoup d&rsquo;importance. Il est certain qu&rsquo;il y a les interlocuteurs, on ne se pose m&ecirc;me pas la question, ils sont fiables &agrave; 100%, bon. Il y en a d&rsquo;autres qui accumulent les erreurs... Donc, empiriquement on leur attribue un coefficient de fiabilit&eacute; : tiens, c&rsquo;est untel, alors on va faire attention &raquo;.</p> <p>&laquo;&nbsp;Cette information qu&rsquo;il (acteur-source) vous donne, elle est pond&eacute;r&eacute;e par rapport aux autres informations que vous allez recevoir, par son positionnement dans le r&eacute;seau et dans la communaut&eacute; de travail, sa personnalit&eacute; et son p&eacute;digr&eacute;e.&nbsp;&raquo;</p> </blockquote> <p>L&rsquo;information est &laquo;&nbsp;rapport&eacute;e &raquo; &agrave; la confiance dont l&rsquo;acteur&ndash;source b&eacute;n&eacute;ficie. L&rsquo;exp&eacute;rience et le v&eacute;cu de l&rsquo;acteur sont garants de la confiance et, en cons&eacute;quence, de la valeur de l&rsquo;information. La fa&ccedil;on de communiquer l&rsquo;information, &laquo;&nbsp;il est venu et il m&rsquo;a dit&nbsp;&raquo;, est propice &agrave; une situation de confiance :&nbsp;</p> <blockquote> <p>&laquo; L&rsquo;information avant la prise de d&eacute;cision, que ce soit dans un &eacute;tat-major ou en op&eacute;ration, cela revient, pour moi, au m&ecirc;me&nbsp;: c&rsquo;est mesurer les arguments et rapporter la valeur de ces arguments &agrave; la confiance que l&rsquo;on accorde &agrave; celui qui les porte.&nbsp;&raquo;</p> <p>&laquo; La d&eacute;cision est associ&eacute;e &agrave; la notion de prise de risque, cette prise de risque elle ne peut se faire qu&rsquo;en int&eacute;grant le param&egrave;tre &laquo;&nbsp;confiance&nbsp;&raquo; : qui ? Qui m&rsquo;a dit quoi ? Il a approch&eacute; la globalit&eacute; de l&rsquo;affaire et puis aussi, il a l&rsquo;exp&eacute;rience de cela, il l&rsquo;a v&eacute;cu par les pieds. Et comment il me l&rsquo;a dit ? Pas uniquement il m&rsquo;a &eacute;crit. C&rsquo;est : il est venu et il m&rsquo;a dit.&nbsp; (&hellip;)&nbsp;&raquo;</p> </blockquote> <p>Dans l&rsquo;approche de l&rsquo;information par les chefs militaires &laquo;&nbsp;l&rsquo;humain a beaucoup d&rsquo;importance&nbsp;&raquo;. En cons&eacute;quence, les sources premi&egrave;res, notamment de l&rsquo;information d&eacute;cisionnelle, sont des sources humaines. Elles correspondent &agrave; &laquo;&nbsp;du relationnel&nbsp;&raquo;, aux &laquo; r&eacute;seaux&nbsp;&raquo; professionnels, personnels, aux r&eacute;seaux de confiance. Les exp&eacute;riences des interactions y d&eacute;finissent la fiabilit&eacute; &laquo;&nbsp;informationnelle&nbsp;&raquo; des acteurs. La valeur de l&rsquo;information est consid&eacute;r&eacute;e en lien avec la confiance accord&eacute;e &agrave; l&rsquo;acteur. Communiquer l&rsquo;information en face &agrave; face est une situation de confiance privil&eacute;gi&eacute;e. &nbsp; &nbsp;</p> <h3>3-3- Confiance et partage de l&rsquo;information</h3> <p>Le partage et la diffusion de l&rsquo;information constituent un des volets de la gestion de l&rsquo;information, notamment, dans l&rsquo;anticipation et la planification strat&eacute;gique militaire (CICDE, 2011). Aussi, les actions de partage et de diffusion de l&rsquo;information s&rsquo;inscrivent pleinement dans les pratiques informationnelles des chefs militaires. Ces pratiques s&rsquo;exercent dans des situations de confiance mais &eacute;galement en son absence&nbsp;- quand elle a &eacute;t&eacute; &laquo;&nbsp;bris&eacute;e&nbsp;&raquo;. Le partage de l&rsquo;information secr&egrave;te requiert un comportement et un traitement cognitif de l&rsquo;information adapt&eacute;s. &nbsp;&nbsp;&nbsp;</p> <p>Le partage de l&rsquo;information est intimement associ&eacute; &agrave; la confiance&nbsp;: &laquo;&nbsp;le vrai partage c&rsquo;est&nbsp; la confiance&nbsp;&raquo; de &laquo;&nbsp;donner&nbsp;&raquo; et de &laquo; demander&nbsp;&raquo; l&rsquo;information. La confiance permet de partager &laquo;&nbsp;toute l&rsquo;information&nbsp;&raquo; avec les membres de l&rsquo;&eacute;quipe. Au niveau institutionnel d&eacute;cisionnel, les instances de partage de l&rsquo;information se d&eacute;roulent &laquo;&nbsp;en amiti&eacute; et en confiance&nbsp;&raquo; dans l&rsquo;objectif &laquo;&nbsp;d&rsquo;apaiser les relations&nbsp;&raquo; et de &laquo;&nbsp;d&eacute;crisper l&rsquo;information&nbsp;&raquo;&nbsp;:</p> <blockquote> <p>&laquo;&nbsp;Le vrai partage c&rsquo;est&nbsp; la confiance que j&rsquo;esp&egrave;re, m&rsquo;accordent tous ceux qui veulent venir me voir et qui savent qu&rsquo;il n&rsquo;y a aucune contrainte pour venir me voir, pour me donner une information ou pour m&rsquo;en demander une &raquo;.</p> <p>Il n&rsquo;y a pas d&rsquo;information que je ne partage pas (&hellip;) avec mon &eacute;quipe. C&rsquo;est extr&ecirc;mement important parce que je leur fais confiance nous partageons toute l&rsquo;information (&hellip;) Et &ccedil;a, &ccedil;a marche vraiment tr&egrave;s bien. Donc toujours, toujours bien les associer. Cela ne sert &agrave; rien je pense, que comme chef d&rsquo;une &eacute;quipe je garde de l&rsquo;info pour moi tout seul, &ccedil;a ne sert strictement &agrave; rien &raquo;.</p> <p>&laquo;&nbsp;Dans le battle rhythm, je dirais informatif (de l&rsquo;institution), vous avez les adjoints qui sont avec moi dans un cadre (en r&eacute;union), avec un caf&eacute; (&hellip;) en amiti&eacute; et en confiance. L&rsquo;objectif est d&rsquo;apaiser les relations, notamment, un moyen aussi de d&eacute;crisper l&rsquo;information &raquo;.</p> </blockquote> <p>L&rsquo;intensit&eacute; et le contenu de la diffusion de l&rsquo;information peuvent varier selon les &laquo;&nbsp;cercles de confiance &raquo; et la fiabilit&eacute; de l&rsquo;interlocuteur. La confiance permet la diffusion de l&rsquo;information sensible malgr&eacute; le risque que cela repr&eacute;sente. &laquo;&nbsp;Rediffuser&nbsp;&raquo; l&rsquo;information permet au chef militaire de &laquo;&nbsp;montrer &agrave; quel point les gens p&egrave;sent sur la prise de d&eacute;cision&nbsp;&raquo;. Ainsi, la diffusion et le partage qu&rsquo;elle engendre contribuent, &agrave; leur tour, &agrave; &laquo;&nbsp;entretenir un climat de confiance &raquo; au travail&nbsp;:</p> <blockquote> <p>&laquo;&nbsp;C&rsquo;est effectivement, comment dire, ce probl&egrave;me de cercles de confiance, plusieurs cercles de confiance o&ugrave; la confiance est de moins en moins importante et donc on donne de moins en moins d&rsquo;informations &raquo;.</p> <p>&laquo;&nbsp;Quand vous avez la confiance, vous diffusez l&rsquo;information, y compris par mail (&hellip;) Je leur envoie ce mail alors qu&rsquo;il risque de faire un tour et me poser des probl&egrave;mes. Mais, je sais, je crois savoir qu&rsquo;avec eux, je peux leur faire confiance &raquo;.</p> <p>&nbsp;&laquo;&nbsp;J&rsquo;ai toujours &agrave; c&oelig;ur d&rsquo;abord de rediffuser vers les gens et pas que vers le premier cercle, mes adjoints directs (&hellip;). Lorsque quelqu&rsquo;un pr&eacute;pare un dossier, j&rsquo;ai toujours &agrave; c&oelig;ur de renvoyer l&rsquo;information en disant, voil&agrave;, le dossier a franchi telle et telle &eacute;tape et puis il a &eacute;t&eacute; modifi&eacute; de telle ou telle mani&egrave;re, tel ou tel argument a port&eacute;, de fa&ccedil;on &agrave;&hellip; leur permettre de resituer leur action personnelle dans la probl&eacute;matique, &hellip; de montrer &agrave; quel point les gens p&egrave;sent sur la prise de d&eacute;cision&nbsp;&raquo;.&nbsp;</p> </blockquote> <p>L&rsquo;information secr&egrave;te, &laquo;&nbsp;classifi&eacute;e&nbsp;&raquo; en termes militaires, est par d&eacute;finition &laquo;&nbsp;distribu&eacute;e &agrave; un nombre restreint des personnes&nbsp;&raquo;. La partager en dehors de ce &laquo;&nbsp;r&eacute;seau&nbsp;&raquo; &laquo;&nbsp;pourrait nuire&nbsp;&raquo; &agrave; la s&eacute;curit&eacute; des personnes, aux enjeux nationaux. Cette empreinte du secret aux cons&eacute;quences possibles graves stimule la mise &agrave; l&rsquo;&eacute;preuve de la confiance. Le partage de cette information demande de &laquo;&nbsp;se souvenir&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;d&rsquo;inscrire intellectuellement&nbsp;&raquo; dans son esprit les diff&eacute;rents niveaux de secret appliqu&eacute;s &agrave; celle-ci&nbsp;:&nbsp;</p> <blockquote> <p>&laquo;&nbsp;Les informations classifi&eacute;es, (&hellip;) sont distribu&eacute;es &agrave; un nombre restreint des personnes qui sont concern&eacute;es directement par le sujet et puis, (&hellip;) vous-m&ecirc;me vous faites parfois partie prenante d&rsquo;un r&eacute;seau qui traite des informations qui sont classifi&eacute;es et que vous ne devez pas exporter (&hellip;) parce que cela pourrait nuire&nbsp;&raquo;.&nbsp;</p> <p>&laquo;&nbsp;Nous avons d&eacute;j&agrave; eu l&rsquo;occasion dans le pass&eacute; de travailler sur les choses confidentielles donc on se fait confiance&nbsp;&raquo;.</p> <p>&nbsp;&laquo;&nbsp;Dans le m&eacute;tier que j&rsquo;occupe o&ugrave; je lis tous les jours des centaines de documents, il faut que je me souvienne au moment o&ugrave; je m&rsquo;exprime lequel avait un tapon confidentiel d&eacute;fense ou secret d&eacute;fense et lequel &eacute;tait une note blanche, qui n&rsquo;avait pas de mention de protection mais qui &eacute;tait prot&eacute;g&eacute;e en soi et lequel &eacute;tait sous un timbre ouvert, sign&eacute;, non prot&eacute;g&eacute;. (&hellip;) Je dois me l&rsquo;&eacute;crire intellectuellement et cela c&rsquo;est tr&egrave;s compliqu&eacute;&nbsp;&raquo;.</p> </blockquote> <p>Initier le partage de l&rsquo;information en situation de manque de confiance, o&ugrave; celle-ci a &eacute;t&eacute; rompue &laquo;&nbsp;c&rsquo;est assez dur&nbsp;&raquo;. Le coordinateur est amen&eacute; &agrave; jouer le r&ocirc;le de m&eacute;diateur&nbsp;entre les parties prenantes : &laquo;&nbsp;ils me parlent, mais les autres entendent&nbsp;&raquo;&nbsp;:&nbsp;</p> <blockquote> <p>&laquo;&nbsp;La confiance (&hellip;) quand elle est bris&eacute;e elle est dure &agrave; faire revenir. Et l&agrave; en l&rsquo;occurrence les gens ne se font pas confiance, du tout. C&rsquo;est un point important. Les gens ne se sont tellement pas parl&eacute;s (&hellip;) qu&rsquo;en fait je les laisse parler beaucoup. Je ne sais pas s&rsquo;ils se parlent mais ils disent ce qu&rsquo;ils ont &agrave; dire &raquo;.&nbsp;</p> </blockquote> <p>&laquo;&nbsp;Tisser des liens&nbsp;&raquo; de confiance avec &laquo;&nbsp;l&rsquo;autre&nbsp;&raquo; par le contact physique, par un face &agrave; face &laquo;&nbsp;sur place&nbsp;&raquo; contribue &agrave; diminuer la &laquo;&nbsp;g&ecirc;ne&nbsp;&raquo; d&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information et, de ce fait, &agrave; am&eacute;liorer le partage de l&rsquo;information :&nbsp;</p> <blockquote> <p>&laquo; Je ne suis pas suffisamment sorti de ce bureau. C&rsquo;est &agrave; dire que, j&rsquo;aurais d&ucirc; davantage (&hellip;) me rendre sur place. (&hellip;) Il y a un tas d&rsquo;acteurs qu&rsquo;aujourd&rsquo;hui que je ne connais pas, je connais peu (&hellip;), on a pas tiss&eacute; de liens et &ccedil;a me g&ecirc;ne pour avoir l&rsquo;acc&egrave;s &agrave; l&rsquo;information &raquo;.</p> </blockquote> <p>Le partage et la diffusion de l&rsquo;information font partie des attributs des chefs militaires dans la conduite de l&rsquo;action militaire. La confiance est &agrave; la fois un fondement et une r&eacute;sultante du partage de l&rsquo;information. Les actes de donner et de demander l&rsquo;information sont des t&eacute;moignages, des actions de la confiance. L&rsquo;exp&eacute;rience positive de partage de l&rsquo;information secr&egrave;te renforce le lien de confiance entre collaborateurs. &laquo;&nbsp;Tisser&nbsp;&raquo; ces liens&nbsp;de confiance par les interactions en pr&eacute;sentiel contribue au meilleur partage de l&rsquo;information.</p> <h2><a id="t5"></a>4- DISCUSSION ET CONCLUSION</h2> <p>L&rsquo;arm&eacute;e fran&ccedil;aise peut &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;e comme institution &agrave; haut niveau de confiance (trusting organization). Le sens commun de la culture, les valeurs, la symbolique, cet ensemble construit &agrave; travers une longue et riche histoire, en fonde un socle solide. La confiance accord&eacute;e &agrave; l&rsquo;institution fait b&eacute;n&eacute;ficier &agrave; ses membres d&rsquo;une confiance &laquo;&nbsp;a priori&nbsp;&raquo;. Cette confiance n&rsquo;exclut pas des situations de manque de confiance.</p> <p>Dans l&rsquo;environnement militaire, la confiance est construite et soumise &agrave; &laquo;&nbsp;l&rsquo;&eacute;preuve&nbsp;&raquo; dans l&rsquo;action de la guerre. Cette empreinte de danger ultime qui caract&eacute;rise l&rsquo;action militaire construit des liens forts et souvent p&eacute;rennes entre ses membres. C&rsquo;est ainsi que l&rsquo;action engendre la confiance et celle-ci &agrave;, son tour, conduit &agrave; la confiance &laquo;&nbsp;qu&rsquo;elle soit assur&eacute;e (confidence) ou d&eacute;cid&eacute;e (trust), selon la distinction &eacute;tablie par Nicklas Luhmann&nbsp;&raquo; (Leboyer, 2013). Les approches de la confiance comme praxis de Harmann (2011) ou encore la pratique de la confiance (Qu&eacute;r&eacute;, 2001) paraissent fortement &eacute;clairantes dans cet environnement de recherche. Les chefs militaires d&eacute;claraient lors des entretiens &laquo;&nbsp;nous sommes form&eacute;s pour l&rsquo;action&nbsp;&raquo;. Pour conduire cette action dans le contexte &eacute;voqu&eacute; la connaissance &laquo;&nbsp;holistique&nbsp;&raquo; de &laquo;&nbsp;l&rsquo;autre&nbsp;&raquo; dans son indivisibilit&eacute; est requise&nbsp;:&nbsp;&nbsp;</p> <blockquote> <p>&laquo; La logique de&nbsp;: je connais (&hellip;) les qualit&eacute;s professionnelles, ce n&rsquo;est m&ecirc;me pas 50% du sujet. C&rsquo;est tout le reste qui est important. Le soldat il est entrain&eacute;, il a ses reflexes, c&rsquo;est l&rsquo;homme (qui compte) &raquo;.</p> <p>&laquo;&nbsp;Le facteur humain compte &eacute;norm&eacute;ment, parce qu&rsquo;il faut, pour arriver &agrave; faire surmonter les peurs, &agrave; faire adh&eacute;rer les gens, il faut avoir les contacts, il faut &ecirc;tre clair sur ses intentions, inspirer une certaine confiance, et c&rsquo;est une des cl&eacute;s de notre m&eacute;tier&nbsp;&raquo;.&nbsp;</p> </blockquote> <p>Les chefs militaires dans leur &laquo;&nbsp;incarnation du chef&nbsp;&raquo; (Lezon Rivi&egrave;re, 2015) sont d&eacute;positaires de la confiance institutionnelle &laquo;&nbsp;a priori&nbsp;&raquo; de la part de leurs subordonn&eacute;s. La confiance fait partie &eacute;galement de leur apanage de commandement &agrave; travailler, &agrave; construire et dont ils ont la responsabilit&eacute;. La confiance est donc un ph&eacute;nom&egrave;ne v&eacute;cu, exprim&eacute;, ext&eacute;rioris&eacute; et int&eacute;rioris&eacute; par les chefs militaires.&nbsp;&nbsp;</p> <p>Pour nous, la confiance est un concept structurant des pratiques informationnelles de ce groupe d&rsquo;acteurs. &laquo; La facteur humain&nbsp;&raquo;, comme le nomme les chefs militaires, fait que le premier mouvement de recherche (Lezon Rivi&egrave;re &amp; Ihadjadene, 2014), la premi&egrave;re source de l&rsquo;information est l&rsquo;humain et plus particuli&egrave;rement en situation de pr&eacute;paration ou de prise de d&eacute;cision.</p> <p>Les r&eacute;seaux de relations des dirigeants, tant externes qu&#39;internes, constituent &eacute;galement la source principale de l&#39;acquisition de l&#39;information par les cadres des entreprises. Analysant les sources utilis&eacute;es par une centaine de dirigeants de grandes entreprises fran&ccedil;aises, Barabel (Barabel, 2001) montre que celles-ci sont essentiellement humaines. Mackenzie (2002, 2004) observe que les jeunes cadres et les cadres sup&eacute;rieurs se comportent de fa&ccedil;on similaire en se tournant vers des personnes de confiance plut&ocirc;t que des experts des domaines comme sources d&rsquo;information (Alwis, Majid, &amp; Chaudhry, 2006).&nbsp;&nbsp;</p> <p>Nos r&eacute;sultats sur le partage de l&rsquo;information sont conformes aux travaux ant&eacute;rieurs sur les groupes professionnels comme les dirigeants d&#39;entreprises, les ing&eacute;nieurs mais &eacute;galement les chefs militaires du niveau tactique montrant que plus les acteurs se font confiance, plus ils partagent l&#39;information (Wilson, Salas, Priest, &amp; Andrews, 2007), (Hong Telvin Goh &amp; Hooper, 2009), (Mishra, 2014). Le partage de l&rsquo;information renforce la confiance (Hassan Ibrahim, N., &amp; Allen, D. 2012) mais la confiance est &eacute;galement un facteur influen&ccedil;ant le partage de l&#39;information&nbsp;(Mishra, 2014). Quant &agrave; la diffusion de l&#39;information, celle-ci s&#39;effectue essentiellement par les r&eacute;unions et les entretiens face &agrave; face (Barabel, 2001).</p> <p>Le partage de l&rsquo;information devient &laquo;&nbsp;un acte de confiance&nbsp;&raquo; et d&rsquo;autant plus s&rsquo;il concerne l&rsquo;information confidentielle (prot&eacute;g&eacute;e par le secret). Les travaux de Simmel, Bailly et al. (Bailly, Blanc, Dezalay, &amp; Peyrard, 2002, p. 212) avancent que le secret mais aussi les soci&eacute;t&eacute;s secr&egrave;tes sont possibles puisque les liens sociaux se fondent essentiellement sur la confiance et la discr&eacute;tion&nbsp;: le comportement &eacute;duqu&eacute;, qui accompagne la confiance, autorise le secret. Cette discr&eacute;tion est, en effet, un des comportements informationnels appris des chefs militaires et qui rel&egrave;ve du champ d&rsquo;&eacute;thique. Ce comportement indispensable au fonctionnement de l&rsquo;institution militaire peut s&rsquo;exprimer dans ses formes n&eacute;gatives de cloisonnement de l&rsquo;information. C&rsquo;est alors que l&rsquo;acc&egrave;s et l&rsquo;usage, par exemple d&eacute;cisionnel, de l&rsquo;information peuvent &ecirc;tre r&eacute;solus par la &laquo;&nbsp;qualit&eacute; des relations confiantes&nbsp;de travail &raquo;.</p> <p>Cette &eacute;tude a permis d&rsquo;identifier les &eacute;l&eacute;ments sous-jacents de la construction de la &nbsp;confiance comme la temporalit&eacute;, le v&eacute;cu, l&rsquo;exp&eacute;rience, la l&eacute;gitimit&eacute;, l&rsquo;autorit&eacute; morale, l&rsquo;autorit&eacute; d&rsquo;exp&eacute;rience, la culture, les valeurs et, par cons&eacute;quent, la compr&eacute;hension du concept de la confiance par les acteurs. Au moyen de cette d&eacute;finition contextualis&eacute;e de la confiance, le concept peut &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute; comme op&eacute;ratoire dans notre mod&egrave;le de l&rsquo;analyse des pratiques informationnelles des chefs militaires (Lezon Rivi&egrave;re, 2013), (Lezon Rivi&egrave;re &amp; Ihadjadene, 2014), (Lezon Rivi&egrave;re, 2015).</p> <h2><a id="t6"></a>BIBLIOGRAPHIE</h2> <p>Alwis de, G., Majid, S., &amp; Chaudhry, A. S. (2006). Review Article Transformation in managers&rsquo; information seeking behaviour: a review of the literature. Journal of Information Science , 32 (4), pp. 362&ndash;377.</p> <p>Bailly, F., Blanc, M., Dezalay, T., &amp; Peyrard, C. (2002). Pratiques professionnelles et usages des &eacute;crits &eacute;lectroniques. Paris: L&#39;Harmattan.</p> <p>Bajoit, G. (2005). La place de la confiance dans la formation de l&#39;identit&eacute; et du lien social. In C. Balsa, Confiance et lien social (pp. 73-89). 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