<p><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.2pt">Peu étudiées dans leur spécificité historique, les marches de la mort ne peuvent être assimilées au génocide des juifs. Dans les derniers mois d'existence du système nazi, les détenus des camps formèrent une population très hétérogène et complexe qui fusionna, et au sein de laquelle les juifs ne représentaient plus qu'un groupe important. La désorganisation administrative et l'incohérence des instructions données par Himmler conférèrent un rôle-clé aux autorités locales dans les préparatifs et le déroulement de l'évacuation des camps. Les escortes constituées d'éléments disparates, pas forcément SS, mais travaillés douze ans durant par la propagande, considéraient les détenus comme une entité collective menaçante et déshumanisée. Les meurtriers décidaient seuls du moment de passer à l’acte, selon un calcul combinant l'utilité, l'efficacité et les opportunités. Jamais au cours du génocide planifié et bureaucratique un tel pouvoir ne fut placé entre les mains d'autant d'individus.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><em><span style="font-family:Helvetica">La version originale de cet article, « The Death Marches and the Final Phase of Nazi Genocide », a été été publié dans l'ouvrage suivant : Jane Caplan, Nikolaus Wachsmann (éds), Concentration Camps in Nazi Germany : The New Histories, Londres, Routledge, 2009. Traduit de l’anglais par Damien Lescure.</span></em></span></span></p>