<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">La fin du camp de Neuengamme et de ses plus de 85&nbsp;<i>Kommandos</i> <span style="letter-spacing:.2pt">dans le nord de l&rsquo;Allemagne ne repr&eacute;sente qu&rsquo;une courte p&eacute;riode dans l&rsquo;histoire du camp<a name="_ftnref1"></a><a href="#_ftn1"><sup><span style="color:black">[1]</span></sup></a> qui dura six ans et demi&nbsp;: la phase de l&rsquo;&eacute;vacuation ne dura que six semaines environ, de fin mars &agrave; d&eacute;but mai&nbsp;1945. En y regardant de plus pr&egrave;s, il se r&eacute;v&egrave;le qu&rsquo;un grand nombre d&rsquo;&eacute;v&eacute;nements se d&eacute;roul&egrave;rent en parall&egrave;le&nbsp;: les SS jet&egrave;rent des dizaines de milliers de d&eacute;tenus apparemment sans but sur les routes et dans les trains, la Croix-Rouge su&eacute;doise parvint &agrave; lib&eacute;rer des milliers de d&eacute;tenus scandinaves &agrave; Neuengamme de l&rsquo;emprise SS, tandis qu&rsquo;en m&ecirc;me temps les SS assassinaient un grand nombre de d&eacute;tenus en vue d&rsquo;emp&ecirc;cher leur lib&eacute;ration par les troupes alli&eacute;es. Neuengamme fut le seul camp central enti&egrave;rement &eacute;vacu&eacute; lorsque la guerre prit fin. Aussi ne pr&eacute;senta-t-il pas &agrave; la post&eacute;rit&eacute; d&rsquo;images d&rsquo;horreurs comparables &agrave; celles d&rsquo;autres camps de concentration &ndash; ce qui allait se r&eacute;v&eacute;ler d&eacute;cisif pour l&rsquo;histoire d&rsquo;apr&egrave;s-guerre de Neuengamme.</span></span></span></span></span></p> <h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">L&rsquo;&eacute;vacuation successive des <i>Kommandos</i></span></span></span></b></span></span></h2> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Sous la menace de l&rsquo;avanc&eacute;e des troupes alli&eacute;es britanniques et am&eacute;ricaines &agrave; l&rsquo;ouest, les SS se virent contraints d&rsquo;&eacute;vacuer les premiers <i>Kommandos</i> du camp de Neuengamme en mars&nbsp;1945.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Certaines initiatives &eacute;man&egrave;rent &eacute;galement des entreprises qui voulaient se d&eacute;barrasser des d&eacute;tenus des camps de concentration avant la fin de la guerre<a name="_ftnref2"></a><a href="#_ftn2"><sup><span style="color:black">[2]</span></sup></a>. La dissolution du syst&egrave;me des <i>Kommandos</i> d&eacute;buta le 26&nbsp;mars 1945 avec l&rsquo;&eacute;vacuation des camps de Meppen-Versen et Dalum dans la r&eacute;gion de l&rsquo;Emsland. Elle &eacute;volua au m&ecirc;me rythme que les troupes alli&eacute;es progressaient du Rhin ve</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">rs l&rsquo;Elbe&nbsp;: La premi&egrave;re semaine d&rsquo;avril vit l&rsquo;&eacute;vacuation des <i>Kommandos</i> de Porta Westfalica, de ceux de Wilhelmshaven, Hanovre, Brunswick, Salzgitter et ainsi que des deux <i>Kommandos</i> de femmes &agrave; Br&ecirc;me, Obernheide <span style="letter-spacing:.1pt">et Uphusen. Puis &agrave; partir du 7&nbsp;avril commen&ccedil;a l&rsquo;&eacute;vacuation des derniers <i>Kommandos</i> de Br&ecirc;me ainsi que ceux de la r&eacute;gion de Hambourg.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Jusqu&rsquo;&agrave; la mi-avril 1945, la majorit&eacute; des 57 <i>Kommandos</i> du camp de Neuengamme encore existants furent dissolus. Pour &eacute;loigner les d&eacute;tenus des troupes alli&eacute;es qui approchaient, les d&eacute;tenus furent transport&eacute;s dans des trains de marchandises h&acirc;tivement r&eacute;quisitionn&eacute;s, dans des camions ou durent faire la route &agrave; pied. Au cours de ces marches qui, souvent, ont dur&eacute; plusieurs jours, les SS tu&egrave;rent les d&eacute;tenus qui ne pouvaient pas suivre et restaient &agrave; la tra&icirc;ne. </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.2pt">Pour les convois en train, qui duraient souvent plus d&rsquo;une semaine, les d&eacute;tenus avaient re&ccedil;u dans le meilleur des cas des vivres&nbsp;pour un ou deux jours. Les conditions d&rsquo;hygi&egrave;ne dans les wagons surpeupl&eacute;s &eacute;taient catastrophiques, il n&#39;y avait plus de distribution d&rsquo;eau. En raison de la destruction de voies ferr&eacute;es et des bombardements alli&eacute;s, les transports erraient parfois d&rsquo;un lieu &agrave; un autre, sans but. Sans cesse, les SS responsables des convois recevaient des ordres nouveaux, voire des ordres contradictoires.</span></span></span></span></span></p> <h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">&laquo;&nbsp;Mouroirs&nbsp;&raquo; &ndash; Les camps de rassemblement</span></span></span></b></span></span></h2> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">D&rsquo;abord, des d&eacute;tenus des <i>Kommandos</i> &ndash; surtout ceux qui &eacute;taient consid&eacute;r&eacute;s comme &laquo;&nbsp;aptes au travail&nbsp;&raquo; &ndash; &eacute;taient dirig&eacute;s vers le camp central de Neuengamme. Celui-ci &eacute;tant de plus en plus surpeupl&eacute;, la majorit&eacute; des transports en provenance des <i>Kommandos</i> furent envoy&eacute;s dans les soi-disant camps de rassemblement <i>(Auffanglager).</i> Il s&rsquo;agissait ici d&rsquo;un type de camp qui a seulement exist&eacute; les derni&egrave;res semaines de la guerre. Des d&eacute;tenus fran&ccedil;ais ont donn&eacute; &agrave; ces camps le nom de &laquo;&nbsp;mouroirs&nbsp;&raquo;, les camps de la mort. Ceux-ci n&rsquo;&eacute;taient nullement pr&eacute;par&eacute;s au tr&egrave;s grand nombre de d&eacute;tenus qui affluaient et l&rsquo;&eacute;volution de la guerre ne permettait gu&egrave;re aux SS d&rsquo;organiser de quelconques pr&eacute;parations. Les camps de rassemblement &eacute;taient souvent des solutions de fortune pour accueillir les d&eacute;tenus, vu qu&rsquo;il n&rsquo;&eacute;tait plus possible d&rsquo;atteindre les autres camps.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Puis, plusieurs milliers de d&eacute;tenus hommes, des malades rel&eacute;gu&eacute;s du camp central et des d&eacute;tenus des <i>Kommandos</i> de Hanovre, ainsi qu&rsquo;une partie des d&eacute;tenus de Salzgitter et plus de 6</span></span>&thinsp;<span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">000 d&eacute;tenues, en majorit&eacute; juives, des <i>Kommandos</i> de femmes du camp de Neuengamme, furent dirig&eacute;s vers le camp de concentration <span style="letter-spacing:-.1pt">de Bergen-Belsen<a name="_ftnref3"></a><a href="#_ftn3"><sup><span style="color:black">[3]</span></sup></a>. Selon Max Pauly, le commandant du camp de Neuengamme, le </span>chef sup&eacute;rieur SS et de la police <i><span style="letter-spacing:-.1pt">(H&ouml;herer SS- und Polizeif&uuml;hrer)</span></i><span style="letter-spacing:-.1pt"> en charge de Hambourg avait ordonn&eacute; &laquo;&nbsp;que les d&eacute;tenus malades ainsi que les juifs soient envoy&eacute;s &agrave; Bergen-Belsen&nbsp;&raquo;<a name="_ftnref4"></a><a href="#_ftn4"><sup><span style="color:black">[4]</span></sup></a>.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Depuis mars&nbsp;1944, Bergen-Belsen servait de camp de rassemblement et de mouroir pour des d&eacute;tenus malades et ext&eacute;nu&eacute;s venant d&rsquo;autres camps de concentration. Avec la dramatique surpopulation r&eacute;sultant des transports d&rsquo;&eacute;vacuation des camps de l&rsquo;est vers Bergen-Belsen commen&ccedil;a la mort en masse.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Bergen-Belsen, le seul camp central &agrave; ne pas &ecirc;tre &eacute;vacu&eacute; &ndash; ce qui aurait de toute fa&ccedil;on &eacute;t&eacute; impossible vu les circonstances &ndash;, fut remis le 15&nbsp;avril 1945 aux troupes britanniques. Celles-ci furent confront&eacute;es &agrave; des sc&egrave;nes horribles&nbsp;: des milliers de morts non enterr&eacute;s et 56</span></span>&thinsp;<span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">000 hommes et femmes marqu&eacute;s par l&rsquo;affaiblissement, les maladies et la mort.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Vu que Bergen-Belsen n&rsquo;&eacute;tait plus disponible comme camp de rassemblement &agrave; partir de la deuxi&egrave;me semaine d&rsquo;avril, les SS devaient trouver une autre solution. &Agrave; partir du 12&nbsp;avril, 9&nbsp;000 d&eacute;tenus au total, en majeure partie arrivant des <i>Kommandos</i> de l&rsquo;Emsland, de Wilhelmshaven et de Br&ecirc;me, mais aussi de certains <i>Kommandos</i> de Hambourg, furent dirig&eacute;s <span style="letter-spacing:-.1pt">vers Sandbostel, pr&egrave;s de Bremerv&ouml;rde.</span> Une partie de ce camp de prisonniers de guerre mis en place en 1939, le Stalag&nbsp;X&nbsp;B Sandbostel, fut isol&eacute;e pour y rassembler les d&eacute;tenus de camps de concentration<a name="_ftnref5"></a><a href="#_ftn5"><sup><span style="color:black">[5]</span></sup></a>. Ici aussi, le ravitaillement des hommes, dont beaucoup faisaient partie de convois de malades, &eacute;tait totalement insuffisant.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">Dans la nuit du 19 au 20&nbsp;avril 1945, </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.25pt">les SS quitt&egrave;rent le camp de Sandbostel avec</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> quelques centaines de d&eacute;tenus &laquo;&nbsp;aptes &agrave; marcher&nbsp;&raquo;. Ils rejoignirent, &agrave; bord du bateau &laquo;&nbsp;Olga Siemers&nbsp;&raquo;, Flensbourg o&ugrave; ils furent embarqu&eacute;s avec des d&eacute;tenus du camp central de Neuengamme sur le &laquo;&nbsp;Rheinfels&nbsp;&raquo;. Ces d&eacute;tenus ne furent lib&eacute;r&eacute;s qu&rsquo;apr&egrave;s la fin de la guerre, le 10&nbsp;mai<a name="_ftnref6"></a><a href="#_ftn6"><sup><span style="color:black">[6]</span></sup></a>.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Les soldats britanniques arriv&eacute;s le 29&nbsp;avril &agrave; Sandbostel se virent confront&eacute;s aux m&ecirc;mes sc&egrave;nes que deux semaines auparavant &agrave; Bergen-Belsen. Entre le 12 et le 29&nbsp;avril 1945, ainsi que dans les semaines qui suivirent, pr&egrave;s de 3&nbsp;000 d&eacute;tenus de camps de concentration moururent &agrave; Sandbostel &ndash; soit un d&eacute;tenu sur trois.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Outre Bergen-Belsen et Sandbostel,<span style="letter-spacing:.1pt"> un troisi&egrave;me camp devint camp de rassemblement pour environ 5</span></span></span>&thinsp;<span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">000&nbsp;d&eacute;tenus en provenance des <i>Kommandos</i></span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> du camp de Neuengamme&nbsp;: Le <i>Kommando</i> W&ouml;bbelin, pr&egrave;s de Ludwigslust,<span style="letter-spacing:.1pt"> dont la construction avait commenc&eacute; seulement en f&eacute;vrier&nbsp;1945 et n&rsquo;&eacute;tait pas achev&eacute;e<a name="_ftnref7"></a><a href="#_ftn7"><sup><span style="color:black">[7]</span></sup></a>. Les SS firent dispara&icirc;tre sans doute plus de 1</span></span></span>&thinsp;<span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">000&nbsp;d&eacute;tenus, morts de faim et de maladies, dans des fosses communes pr&egrave;s du camp. Le 1<sup>er</sup>&nbsp;mai, les SS tent&egrave;rent de transporter des d&eacute;tenus en train &agrave; L&uuml;beck pour les embarquer sur des bateaux. Ce plan &eacute;choua en raison des bombardements alli&eacute;s. Le 2&nbsp;mai 1945, des membres de la 82<sup>e</sup> division a&eacute;roport&eacute;e am&eacute;ricaine arriv&egrave;rent &agrave; W&ouml;bbelin.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Ces trois camps de rassemblement, o&ugrave; se trouvaient pr&egrave;s de 25&nbsp;000 d&eacute;tenus du camp de Neuengamme, &eacute;taient ou devinrent des camps de la mort, des mouroirs dans lesquels des milliers p&eacute;rirent de faim et de maladies&nbsp;: 1</span></span>&thinsp;<span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">000 d&eacute;tenus &agrave; W&ouml;bbelin et 3</span></span>&thinsp;<span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">000 &agrave; Sandbostel. Le nombre des victimes venant de Neuengamme parmi les 25</span></span>&thinsp;<span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">000 d&eacute;tenus qui moururent &agrave; Bergen-Belsen dans les semaines pr&eacute;c&eacute;dant ou suivant la lib&eacute;ration n&rsquo;est pas connu.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Certains transports d&rsquo;&eacute;vacuation avaient d&rsquo;autres destinations. Ainsi, plusieurs milliers de d&eacute;tenus, hommes et femmes, des deux <i><span style="letter-spacing:-.3pt">Kommandos</span></i><span style="letter-spacing:-.3pt"> de Salzgitter-Watenstedt/Leinde arriv&egrave;rent </span>en trains de marchandises &ndash;&nbsp;au moins deux&nbsp;&ndash; le 14&nbsp;avril, apr&egrave;s plusieurs journ&eacute;es d&rsquo;errance au camp de concentration de Ravensbr&uuml;ck. Peu apr&egrave;s leur arriv&eacute;e, les hommes furent pouss&eacute;s &agrave; pied vers le nord-ouest, sans doute vers la mer Baltique. Certains parvinrent &agrave; W&ouml;bbelin, d&rsquo;autres &agrave; Malchow, dans le Mecklembourg, o&ugrave; ils furent lib&eacute;r&eacute;s le 2&nbsp;mai 1945 par des troupes am&eacute;ricaines.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">L&rsquo;&eacute;volution de la guerre eut pour cons&eacute;quence de restreindre de plus en plus les possibilit&eacute;s des SS qui devaient prendre des d&eacute;cisions en fonction de la situation du moment. Aussi certaines &eacute;vacuations se firent-elles &agrave; l&rsquo;oppos&eacute; de ce qui avait &eacute;t&eacute; pr&eacute;vu au d&eacute;part. Un convoi de plus de 2</span></span></span>&thinsp;<span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">000&nbsp;femmes qui avait quitt&eacute; le <i>Kommando</i> de Helmstedt-Beendorf le 8&nbsp;avril 1945 et qui apr&egrave;s un voyage de plusieurs jours s&rsquo;&eacute;tait arr&ecirc;t&eacute; trois jours &agrave; S&uuml;lsdorf en Mecklembourg, o&ugrave; les SS firent dispara&icirc;tre dans des charniers un nombre important de morts, rebroussa chemin vers l&rsquo;ouest et arriva le 20&nbsp;avril &agrave; Hambourg &ndash;&nbsp;juste quand commen&ccedil;a l&rsquo;&eacute;vacuation du camp central de Neuengamme pour qu&rsquo;il ne reste aucun d&eacute;tenu sur le territoire de la ville de Hambourg.</span></span></span></span></span></p> <h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">Les meurtres en masse avant l&rsquo;arriv&eacute;e des alli&eacute;s</span></span></span></b></span></span></h2> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">En g&eacute;n&eacute;ral, les d&eacute;tenus ne connaissaient pas la destination des transports d&rsquo;&eacute;vacuation. Souvent les destinations pr&eacute;vues devaient &ecirc;tre modifi&eacute;es en raison de camps </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">surpeupl&eacute;s, de la progression des troupes alli&eacute;es ou de nouveaux ordres de marche, ou alors les trains devaient<span style="letter-spacing:.1pt"> trouver des d&eacute;viations, en raison de la destruction de voies de communication, des menaces de bombardement ou pour des raisons imp&eacute;ratives d&rsquo;approvisionnement. Les d&eacute;tenus et, sans doute, les &eacute;quipes de gardiens y voyaient une confusion absurde. Les d&eacute;tenus ne percevaient aucune logique dans cette mani&egrave;re d&rsquo;agir &ndash;&nbsp;sauf celle de vouloir en faire mourir le plus grand nombre.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">La situation semblait compl&egrave;tement incontr&ocirc;l&eacute;e quand les transports ne pouvaient plus poursuivre leur route et qu&rsquo;ils se trouvaient bloqu&eacute;s dans une &laquo;&nbsp;impasse&nbsp;&raquo;. Dans de pareilles situations, les commandants SS et les gardiens avaient le choix de prendre la fuite et lib&eacute;rer les d&eacute;tenus ou de s&rsquo;en &laquo;&nbsp;d&eacute;barrasser&nbsp;&raquo; diff&eacute;remment. Le &laquo;&nbsp;massacre de Gardelegen&nbsp;&raquo; compte parmi les crimes les plus connus de la phase finale.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Entre le 9 et le 11&nbsp;avril 1945, plusieurs transports de <i>Kommandos</i> du camp de Mittelbau-Dora et des transports de d&eacute;tenus malades du <i>Kommando</i> de Neuengamme &agrave; Hanovre-St&ouml;cken<span style="letter-spacing:.1pt"> finirent leur route dans la r&eacute;gion de l&rsquo;<i>Altmark</i>. &Agrave; la suite de l&rsquo;avanc&eacute;e des troupes am&eacute;ricaines au nord et au sud, &agrave; la hauteur de l&rsquo;Elbe, les convois &eacute;taient encercl&eacute;s &agrave; Gardelegen. En accord avec le repr&eacute;sentant local du NSDAP Thiele, les SS pouss&egrave;rent les d&eacute;tenus dans une grange situ&eacute;e en dehors de la ville. Ils incendi&egrave;rent la paille stock&eacute;e dans la grange apr&egrave;s l&rsquo;avoir arros&eacute;e d&rsquo;essence. C&#39;est l&agrave; que 1&nbsp;016 d&eacute;tenus br&ucirc;l&egrave;rent vifs, moururent asphyxi&eacute;s ou furent tu&eacute;s par balles par les SS en tentant d&rsquo;&eacute;chapper aux flammes<a name="_ftnref8"></a><a href="#_ftn8"><sup><span style="color:black">[8]</span></sup></a>.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">D&rsquo;autres crimes &eacute;pouvantables se produisirent &agrave; Celle et &agrave; L&uuml;neburg. Lors d&rsquo;un bombardement de la gare de marchandises de Celle le 8&nbsp;avril 1945 par l&rsquo;aviation am&eacute;ricaine, un train transportant environ 3&nbsp;420 d&eacute;tenus des <i>Kommandos</i> du camp de Neuengamme et de Buchenwald fut touch&eacute;<a name="_ftnref9"></a><a href="#_ftn9"><sup><span style="color:black">[9]</span></sup></a>. Des centaines de d&eacute;tenus br&ucirc;l&egrave;rent dans les wagons ferm&eacute;s. Ceux qui r&eacute;ussirent &agrave; fuir cherch&egrave;rent &agrave; se cacher dans la ville et dans la for&ecirc;t voisine.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt">Le lendemain, sur l&rsquo;ordre du <i>Generalmajor</i></span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt"> Paul Tzsch&ouml;kell, le commandant </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">de la ville de Celle, des unit&eacute;s SS, de la Wehrmacht et de la police, en partie second&eacute;es par la Jeunesse hitl&eacute;rienne et par des civils, se mirent &agrave; pourchasser les d&eacute;tenus. Lors de ces &eacute;v&eacute;nements, connus plus tard dans la r&eacute;gion sous le nom cynique de &laquo;&nbsp;chasse aux lapins&nbsp;&raquo;, au moins 170&nbsp;d&eacute;tenus furent tu&eacute;s par balles ou massacr&eacute;s.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">&Agrave; L&uuml;neburg, un train transportant environ 400 d&eacute;tenus du <i>Kommando</i> de Wilhelmshaven-Alter Banter Weg qui n&rsquo;&eacute;taient plus &laquo;&nbsp;aptes &agrave; marcher&nbsp;&raquo; fut &eacute;galement touch&eacute; lors d&rsquo;un bombardement alli&eacute; le 7&nbsp;avril 1945 &ndash;&nbsp;plus de 200 d&eacute;tenus y trouv&egrave;rent la mort. <span style="letter-spacing:-.2pt">Le lendemain, les SS emmen&egrave;rent les survivants du bombardement &agrave; Bergen</span>-Belsen. Ici aussi, les rescap&eacute;s furent recherch&eacute;s pendant plusieurs jours avec le concours de la population locale<a name="_ftnref10"></a><a href="#_ftn10"><sup><span style="color:black">[10]</span></sup></a>. Les soldats de la Marine, affect&eacute;s &agrave; la garde, et le dernier des SS, Gustav Alfred Jepsen, assassin&egrave;rent le 11&nbsp;avril 1945 entre 60 et 80 d&eacute;tenus avant de prendre eux-m&ecirc;mes la fuite.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Les motifs expliquant ces massacres sont tr&egrave;s divers&nbsp;: la col&egrave;re engendr&eacute;e par les bombardements alli&eacute;s, le d&eacute;sespoir face &agrave; la d&eacute;faite qui s&rsquo;annon&ccedil;ait, la haine envers les d&eacute;tenus et la volont&eacute; d&rsquo;&eacute;liminer les t&eacute;moins des crimes commis, mais aussi la l&acirc;chet&eacute; et le souhait de se d&eacute;barrasser des d&eacute;tenus pour pouvoir prendre la fuite.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt">Les &eacute;v&eacute;nements qui ont eu lieu &agrave; Salzwedel, situ&eacute; &agrave; seulement 40&nbsp;km de Gardelegen, montre que le destin des d&eacute;tenus de camp de concentration </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">pouvait prendre une autre tournure<a name="_ftnref11"></a><a href="#_ftn11"><sup><span style="color:black">[11]</span></sup></a>. Peu apr&egrave;s l&rsquo;arriv&eacute;e, le 14&nbsp;avril 1945, de plus de 1</span></span></span>&thinsp;<span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">000&nbsp;femmes des <i>Kommandos</i> &eacute;vacu&eacute;s de Porta Westfalica-Hausberge et de Fallersleben, l&rsquo;arm&eacute;e am&eacute;ricaine put lib&eacute;rer &agrave; Salzwedel m&ecirc;me environ 3</span></span></span>&thinsp;<span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">000&nbsp;femmes pour la plupart juives. La lib&eacute;ration du camp de femmes &agrave; Salzwedel que le commandant ne fit pas &eacute;vacuer et le massacre de la veille &agrave; Gardelegen illustrent &agrave; quel point la fronti&egrave;re entre la vie et la mort, entre l&rsquo;extermination et la lib&eacute;ration &eacute;tait particuli&egrave;rement mince en ces derniers jours de guerre.</span></span></span></span></span></p> <h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">L&rsquo;&eacute;vacuation des d&eacute;tenus scandinaves en &laquo;&nbsp;bus blancs&nbsp;&raquo;</span></span></span></b></span></span></h2> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Deux &eacute;v&eacute;nements historiques compl&egrave;tement oppos&eacute;s dans leur impact et leur perception sont li&eacute;s &agrave; la dissolution du camp de Neuengamme, &eacute;v&eacute;nements qui d&eacute;montrent de mani&egrave;re radicale le dilemme entre extermination et lib&eacute;ration&nbsp;: le sauvetage des d&eacute;tenus scandinaves par la Croix-Rouge su&eacute;doise et l&rsquo;embarquement des d&eacute;tenus rest&eacute;s &agrave; Neuengamme sur des bateaux concentrationnaires.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">La lib&eacute;ration de tous les d&eacute;tenus danois et norv&eacute;giens dans le cadre d&rsquo;une action de sauvetage de grande envergure n&rsquo;a r&eacute;ussi que gr&acirc;ce &agrave; la <span style="letter-spacing:-.1pt">pers&eacute;v&eacute;rance de services scandinaves qui rencontraient une disposition croissante du commandement SS &agrave; faire des concessions, la fin de la guerre venant<a name="_ftnref12"></a><a href="#_ftn12"><sup><span style="color:black">[12]</span></sup></a>. D&eacute;j&agrave; fin 1943, le Danemark</span> r&eacute;fl&eacute;chissait au rapatriement des ressortissants danois d&eacute;port&eacute;s. Parall&egrave;lement aux efforts danois, le gouvernement de la Norv&egrave;ge en exil en Su&egrave;de intervenait pour le rapatriement des d&eacute;tenus norv&eacute;giens. Il &eacute;tait en &eacute;troit contact avec le comte Folke Bernadotte, vice-pr&eacute;sident de la Croix-Rouge su&eacute;doise. Ce dernier rencontra <span style="letter-spacing:-.3pt">&agrave; plusieurs reprises le <i>Reichsf&uuml;hrer-SS</i> Heinrich Himmler et le chef de l&rsquo;Office central de la s&eacute;curit&eacute; du Reich <i>(Reichssicherheitshauptamt) </i>Ernst Kaltenbrunner </span>en vue de n&eacute;gociations secr&egrave;tes. Plusieurs accords furent sign&eacute;s car Himmler esp&eacute;rait se servir de Bernadotte pour entrer en contact avec les Britanniques afin de n&eacute;gocier sur le front de l&rsquo;ouest un armistice qui aurait permis d&rsquo;&eacute;viter une d&eacute;faite totale et de poursuivre la guerre contre l&rsquo;arm&eacute;e Rouge. Ainsi, &agrave; la mi-f&eacute;vrier, Himmler autorisa le rassemblement de tous les Danois et Norv&eacute;giens in<span style="letter-spacing:-.1pt">tern&eacute;s dans des prisons et camps </span>de <span style="letter-spacing:-.3pt">concentration allemands. Neuengamme </span>&eacute;tant le camp de concentration le plus au nord de l&rsquo;Allemagne, il fut choisi pour le rassemblement et le rapatriement ult&eacute;rieur en Su&egrave;de des d&eacute;tenus. Ce fut le d&eacute;but d&rsquo;une action <span style="letter-spacing:-.1pt">humanitaire sans pr&eacute;c&eacute;dent. Dans les semaines suivantes, 36&nbsp;bus et autres </span><span style="letter-spacing:-.2pt">automobiles de la Croix-Rouge su&eacute;doise se rendirent dans un grand nombre de prisons et de camps pour amener des milliers de d&eacute;tenus danois et norv&eacute;giens &agrave; Neuengamme. En mars&nbsp;1945, y fut install&eacute; un &laquo;&nbsp;camp des Scandinaves&nbsp;&raquo; s&eacute;par&eacute; des d&eacute;tenus des autres nations et le personnel de la Croix-Rouge re&ccedil;ut la permission d&rsquo;y p&eacute;n&eacute;trer</span>.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Le b&acirc;timent en briques situ&eacute; directement au bord de la route du camp et qui abritait quatre blocks de d&eacute;tenus sur une superficie de pr&egrave;s de 3&nbsp;000&nbsp;m<sup>2</sup> fut choisi pour la s&eacute;paration des d&eacute;tenus. Mais pour y installer le &laquo;&nbsp;camp des Scandinaves&nbsp;&raquo;, il fallait d&rsquo;abord &laquo;&nbsp;vider&nbsp;&raquo; le b&acirc;timent. Depuis son ach&egrave;vement fin 1944, le b&acirc;timent en briques de deux &eacute;tages servait de soi-disant &laquo;&nbsp;<i>Blocks</i> de repos&nbsp;&raquo; <i>(Schonungsblocks) </i>pour plusieurs milliers de d&eacute;tenus qui n&rsquo;&eacute;taient </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">plus en mesure de travailler. Pour vider</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt"> ces <i>Blocks</i> totalement </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">surpeupl&eacute;s qui &eacute;taient surnomm&eacute;s </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">&laquo;&nbsp;<i>Blocks</i> de la mort&nbsp;&raquo; <i>(Sterbeblocks), </i>les SS eurent recours &agrave; la Croix-Rouge su&eacute;doise et &agrave; des d&eacute;tenus scandinaves. L&rsquo;&eacute;vacuation des d&eacute;tenus alit&eacute;s et souvent mourants, qui ne savaient pas si cela signifiait de l&rsquo;aide ou la proche extermination, est d&eacute;crite par les d&eacute;tenus danois et norv&eacute;giens ainsi que par les conducteurs des bus su&eacute;dois comme un des moments les plus difficiles.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Fin mars, les SS firent transporter avec les &laquo;&nbsp;bus blancs&nbsp;&raquo; environ 2&nbsp;000 de ces d&eacute;tenus d&rsquo;autres nationalit&eacute;s, dont beaucoup de Polonais et de Fran&ccedil;ais vers des <i>Kommandos</i> &agrave; Hanovre et Salzgitter (Watenstedt/Leinde). Les d&eacute;tenus &eacute;taient profond&eacute;ment d&eacute;&ccedil;us quand ils r&eacute;alis&egrave;rent que les bus ne les emmenaient pas vers la libert&eacute;, mais vers d&rsquo;autres camps. Ils se sentaient trahis par la Croix-Rouge, dont ils avaient esp&eacute;r&eacute; de l&rsquo;aide<a name="_ftnref13"></a><a href="#_ftn13"><sup><span style="color:black">[13]</span></sup></a>. Ces derni&egrave;res ann&eacute;es, cette action donna lieu en Su&egrave;de et en Norv&egrave;ge &agrave; un d&eacute;bat v&eacute;h&eacute;ment au sujet de l&rsquo;ambivalence de la neutralit&eacute; de la Su&egrave;de pendant la Deuxi&egrave;me Guerre mondiale<a name="_ftnref14"></a><a href="#_ftn14"><sup><span style="color:black">[14]</span></sup></a>.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt">Apr&egrave;s qu&rsquo;Himmler eut consenti d&eacute;but avril&nbsp;1945, &agrave; la demande de Bernadotte, de rapatrier de Neuengamme </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">vers la Su&egrave;de les Danois et Norv&eacute;giens malades et &agrave; bout de force, plusieurs petits convois de malades furent achemin&eacute;s par le Danemark. En m&ecirc;me temps que le chef sup&eacute;rieur SS et de la police ordonna l&rsquo;&eacute;vacuation du camp central le 19&nbsp;avril, le rapatriement de tous les d&eacute;tenus scandinaves fut permis. Les derniers 4</span></span></span>&thinsp;<span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">200&nbsp;d&eacute;tenus du &laquo;&nbsp;camp des Scandinaves&nbsp;&raquo; quitt&egrave;rent le camp de Neuengamme en direction de Padborg, au Danemark, &agrave; bord de 120&nbsp;bus et autres v&eacute;hicules, dont beaucoup avaient &eacute;t&eacute; mis &agrave; la disposition juste avant par le Danemark. Au total, 6</span></span></span>&thinsp;<span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">000&nbsp;d&eacute;tenus danois et norv&eacute;giens purent &ecirc;tre sauv&eacute;s de Neuengamme dans le cadre de &laquo;&nbsp;l&rsquo;action des bus blancs&nbsp;&raquo;.</span></span></span></span></span></p> <h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">L&rsquo;&eacute;vacuation du camp central</span></span></span></b></span></span></h2> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Les SS commenc&egrave;rent l&rsquo;&eacute;vacuation du camp central d&egrave;s le d&eacute;part des derniers d&eacute;tenus scandinaves le 20&nbsp;avril 1945.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Mais il y eut d&#39;abord un crime, que les SS essay&egrave;rent de dissimuler aussi aux d&eacute;tenus<a name="_ftnref15"></a><a href="#_ftn15"><sup><span style="color:black">[15]</span></sup></a>. Peu apr&egrave;s le d&eacute;part du dernier bus danois, vingt enfants juifs ainsi que deux d&eacute;tenus n&eacute;erlandais et deux d&eacute;tenus fran&ccedil;ais affect&eacute;s comme aides-soignants et m&eacute;decins &agrave; l&rsquo;infirmerie du camp furent conduits &agrave; l&rsquo;&eacute;cole du Bullenhuser Damm &agrave; </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.4pt">Hambourg-Rothenburgsort qui avait servi comme <i>Kommando</i> de Neuengamme</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt"> jusqu&rsquo;au 11&nbsp;avril. Le pneumologue Dr&nbsp;Kurt Hei&szlig;meyer avait pratiqu&eacute; des exp&eacute;riences m&eacute;dicales avec le bacille de la tuberculose sur plus de 100 d&eacute;tenus adultes puis, &agrave; partir de novembre&nbsp;1944, sur les vingt enfants. Pour effacer toutes traces, les enfants et les quatre adultes furent pendus dans la nuit du 20 au 21&nbsp;avril 1945 par des SS dans la cave de l&rsquo;&eacute;cole. Peu apr&egrave;s, 24 d&eacute;tenus sovi&eacute;tiques du <i>Kommando</i> Spalding-stra&szlig;e furent emmen&eacute;s &agrave; l&rsquo;&eacute;cole et &eacute;galement assassin&eacute;s.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Dans le cadre de l&rsquo;&eacute;vacuation du camp, les SS et la Gestapo assassin&egrave;rent aussi d&rsquo;autres d&eacute;tenus qu&rsquo;ils consid&eacute;raient comme particuli&egrave;rement &laquo;&nbsp;dangereux&nbsp;&raquo;. Ainsi, 71 d&eacute;tenus de la prison de police de Fuhlsb&uuml;ttel furent tu&eacute;s le 21 et le 23&nbsp;avril dans le cachot du camp.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Le chef sup&eacute;rieur SS et de la police Nordsee, von Bassewitz-Behr, qui avait le commandement du camp de Neuengamme dans le cas de l&rsquo;avanc&eacute;e des troupes ennemies, organisa l&rsquo;&eacute;vacuation int&eacute;grale du camp central en collaboration avec Karl Kaufmann, le commissaire pour la d&eacute;fense du </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Reich <i>(Reichsverteidigungskommissar) </i></span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.3pt">et </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt">responsable r&eacute;gional du parti natio</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">nal-socialiste <i>(Gauleiter)</i> de Hambourg. Leurs d&eacute;cisions et leurs actes doivent &ecirc;tre examin&eacute;s dans l&rsquo;ensemble des pr&eacute;parations de la fin de la guerre &agrave; Hambourg.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Sous l&rsquo;influence du ministre de l&rsquo;armement Albert Speer, du commandant de lutte <i>(Kampfkommandant) </i>de Hambourg, le <i>Generalmajor</i> Alwin Wolz, et de repr&eacute;sentants influents de l&rsquo;&eacute;conomie qui craignaient d&rsquo;autres destructions de la ville, des usines et des chantiers navals d&eacute;j&agrave; tr&egrave;s endommag&eacute;s par les bombardements alli&eacute;s, Kaufmann s&rsquo;&eacute;tait r&eacute;solu, contrairement aux ordres d&rsquo;Hitler, &agrave; livrer la ville sans r&eacute;sistance<a name="_ftnref16"></a><a href="#_ftn16"><sup><span style="color:black">[16]</span></sup></a>.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Des repr&eacute;sentants importants de l&rsquo;&eacute;conomie hambourgeoise s&rsquo;&eacute;taient consult&eacute;s d&egrave;s janvier&nbsp;1945 au sujet de l&rsquo;&eacute;vacuation des d&eacute;tenus de camps de concentration en cas d&rsquo;avanc&eacute;e des troupes ennemies<a name="_ftnref17"></a><a href="#_ftn17"><sup><span style="color:black">[17]</span></sup></a>. Les entreprises qui s&rsquo;&eacute;taient empress&eacute;es de b&eacute;n&eacute;ficier de la main-d&rsquo;&oelig;uvre concentrationnaire &eacute;taient alors d&eacute;sireuses de s&rsquo;en d&eacute;barrasser. En avril, ils parvinrent &agrave; imposer leur position aupr&egrave;s de la direction politique.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Les repr&eacute;sentants &eacute;conomiques ainsi que l&rsquo;administration de la ville craignaient que les travailleurs forc&eacute;s et les d&eacute;tenus des camps ne pillent la ville apr&egrave;s leur lib&eacute;ration. En outre, ils redoutaient des repr&eacute;sailles de la part des vainqueurs dans le cas o&ugrave; ceux-ci auraient trouv&eacute; des d&eacute;tenus mourant de faim et des victimes ayant subi des atrocit&eacute;s. Kaufmann et Bassewitz-Behr &eacute;taient donc int&eacute;ress&eacute;s de pr&eacute;senter aux Alli&eacute;s des conditions plus ou moins en ordre.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Comme Bassewitz-Behr ne disposait plus de camps pouvant accueillir les d&eacute;tenus du camp de Neuengamme, Kaufmann proposa leur h&eacute;bergement sur des bateaux. Lors de la proc&eacute;dure d&rsquo;enqu&ecirc;te men&eacute;e au sujet de Bassewitz-Behr en 1946, ce dernier d&eacute;clara&nbsp;:</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Vu que, par le transfert sur des bateaux, la question de trouver des &eacute;quipements (cuisines, latrines, etc.) &ndash;&nbsp;qui, dans le cas de la cr&eacute;ation d&rsquo;un nouveau camp, n&rsquo;aurait &agrave; peine pu &ecirc;tre r&eacute;gl&eacute;e aussi rapidement&nbsp;&ndash; et la question de la surveillance du camp (aucune cl&ocirc;ture n&eacute;cessaire) semblaient pouvoir &ecirc;tre solutionn&eacute;es facilement, j&rsquo;ai opt&eacute; pour cette proposition et ai charg&eacute; Pauly [le commandant du camp de Neuengamme] de contacter imm&eacute;diatement le <i>Reichskommissar</i> pour la navigation maritime [Karl Kaufmann] et d&rsquo;examiner sur place avec ses repr&eacute;sentants la possibilit&eacute; de l&rsquo;installation d&rsquo;un camp temporaire <i>[Ausweichlager]</i> sur ces bateaux.&nbsp;&raquo;</span></span></span></span></p> <h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">L&rsquo;enfer sur les bateaux concentrationnaires</span></span></span></b></span></span></h2> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Du 21 au 26&nbsp;avril 1945, des transports de plus de 9&nbsp;000 d&eacute;tenus du camp de Neuengamme atteignirent le port de L&uuml;beck. De l&agrave;, les d&eacute;tenus furent embarqu&eacute;s sur des bateaux que le <i>Gauleiter</i> Kaufmann avait r&eacute;quisitionn&eacute;s en sa qualit&eacute; de <i>Reichskommissar</i> pour la navigation maritime comme &laquo;&nbsp;camps de concentration flottants&nbsp;&raquo;&nbsp;: les cargos &laquo;&nbsp;Athen&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;Elmenhorst&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;Thielbek&nbsp;&raquo;, ainsi que le &laquo;&nbsp;Cap Arcona&nbsp;&raquo;, un ancien paquebot de luxe. Plusieurs milliers de d&eacute;tenus furent entass&eacute;s dans les cales des cargos qui n&rsquo;&eacute;taient absolument pas &eacute;quip&eacute;s pour une telle fonction. En raison de la surpopulation et de la p&eacute;nurie de nourriture et d&rsquo;eau potable, les conditions sur les bateaux &eacute;taient indescriptibles.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">La Croix-Rouge su&eacute;doise parvint &agrave; obtenir l&rsquo;autorisation que deux petits bateaux su&eacute;dois, qui avaient achemin&eacute; des v&eacute;hicules et des vivres pour l&rsquo;action des &laquo;&nbsp;bus blancs&nbsp;&raquo; &agrave; L&uuml;beck, puissent emmener &agrave; leur retour des d&eacute;tenus fran&ccedil;ais, belges et n&eacute;erlandais avec eux. Plusieurs centaines de personnes furent alors conduites en Su&egrave;de &agrave; bord du &laquo;&nbsp;Lillie Matthiessen&nbsp;&raquo; et du &laquo;&nbsp;Magdalena&nbsp;&raquo; et &eacute;chapp&egrave;rent ainsi &agrave; la catastrophe.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Le capitaine du &laquo;&nbsp;Cap Arcona&nbsp;&raquo;, </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Heinrich Bertram, refusa d&rsquo;abord, soutenu par sa compagnie maritime, d&rsquo;embarquer des d&eacute;tenus, mais c&eacute;da sous la menace&nbsp;des SS. &Agrave; partir du 26&nbsp;avril, le &laquo;&nbsp;Athen&nbsp;&raquo; fit la navette entre le port de L&uuml;beck et le &laquo;&nbsp;Cap Arcona&nbsp;&raquo;, incapable de man&oelig;uvrer &agrave; la suite d&rsquo;une avarie de machine et ancr&eacute; dans la baie de Neustadt. Plus de 5&nbsp;000 d&eacute;tenus furent emmen&eacute;s &agrave; bord du bateau o&ugrave; r&eacute;gnaient des conditions catastrophiques. Devenus &agrave; moiti&eacute; fous de soif et de faim, les d&eacute;tenus v&eacute;g&eacute;taient dans leurs excr&eacute;ments. Le nombre de morts augmentait de jour en jour</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Compte tenu des circonstances et de leur connaissance des SS, il n&rsquo;est pas surprenant que les d&eacute;tenus n&rsquo;aient pas pu supposer ce qui allait leur arriver. D&rsquo;apr&egrave;s eux, les SS avaient pr&eacute;vu le sabordage des bateaux pour se d&eacute;barrasser des concentrationnaires &ndash; une supposition que l&rsquo;on retrouve aussi dans les travaux de recherche<a name="_ftnref18"></a><a href="#_ftn18"><sup><span style="color:black">[18]</span></sup></a>. Une autre th&eacute;orie soutient que les SS avaient volontairement pr&eacute;par&eacute; un &laquo;&nbsp;pi&egrave;ge sournois&nbsp;&raquo;<a name="_ftnref19"></a><a href="#_ftn19"><sup><span style="color:black">[19]</span></sup></a> aux Britanniques et sp&eacute;cul&eacute; sur un bombardement des bateaux.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.2pt">Il n&rsquo;est cependant pas certain que Bassewitz-Behr et Kaufmann aient fait des projets autres que l&rsquo;&eacute;loignement des d&eacute;tenus de la ville de Hambourg. En fait, l&rsquo;immersion des bateaux ne semble pas avoir &eacute;t&eacute; pr&eacute;par&eacute;e et la pr&eacute;sence de 400 soldats de la marine et de 70 membres de l&rsquo;&eacute;quipage seulement sur le &laquo;&nbsp;Cap Arcona&nbsp;&raquo; &eacute;tayerait cette hypoth&egrave;se. Apr&egrave;s la guerre, Bassewitz-Behr et Kaufmann d&eacute;clar&egrave;rent aux enqu&ecirc;teurs britanniques qu&rsquo;ils avaient eu l&rsquo;intention de remettre les bateaux avec les d&eacute;tenus &agrave; la Croix-Rouge su&eacute;doise. De cela, il n&rsquo;existe non plus aucune preuve.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Le 2&nbsp;mai, quelques heures avant l&rsquo;entr&eacute;e des troupes britanniques dans L&uuml;beck, le &laquo;&nbsp;Thielbek&nbsp;&raquo;, qui jusqu&rsquo;alors &eacute;tait amarr&eacute; dans le port de L&uuml;beck, fut tir&eacute; dans la baie de Neustadt o&ugrave; il jeta alors l&rsquo;ancre pr&egrave;s du &laquo;&nbsp;Cap Arcona&nbsp;&raquo; et du &laquo;&nbsp;Athen&nbsp;&raquo;. Plus de 9&nbsp;000&nbsp;d&eacute;tenus se trouvaient sur ces trois bateaux alors qu&rsquo;un quatri&egrave;me, le &laquo;&nbsp;Deutschland&nbsp;&raquo;, s&rsquo;appr&ecirc;tait &agrave; en embarquer d&rsquo;autres.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">C&rsquo;est le 3&nbsp;mai que la trag&eacute;die&nbsp;se produisit&nbsp;: dans le cadre d&rsquo;une attaque de grande envergure de la Royal Air Force dans les baies de Kiel et de L&uuml;beck, attaque qui devait emp&ecirc;cher le d&eacute;crochage des troupes allemandes par la mer Baltique, des chasseurs bombardiers britanniques se mirent &agrave; bombarder le &laquo;&nbsp;Cap Arcona&nbsp;&raquo; et le &laquo;&nbsp;Thielbek&nbsp;&raquo;. Il est prouv&eacute; que l&rsquo;escadron de la Royal Air Force en mission ne savait pas &agrave; ce moment-l&agrave; que des d&eacute;tenus de camps de concentration se trouvaient alors &agrave; bord des bateaux.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Seuls les d&eacute;tenus &agrave; bord du &laquo;&nbsp;Athen&nbsp;&raquo; eurent de la chance car le bateau avait juste avant &eacute;t&eacute; rappel&eacute; au port de Neustadt pour y embarquer d&rsquo;autres </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">d&eacute;tenus. Ce bateau et les 1</span></span></span>&thinsp;<span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">998 d&eacute;tenus &agrave; bord sortirent presque indemnes de l&rsquo;attaque a&eacute;rienne. Pour les plus de 4</span></span></span>&thinsp;<span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">200 d&eacute;tenus &agrave; bord du &laquo;&nbsp;Cap Arcona&nbsp;&raquo; </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">et les quelque 2</span></span>&thinsp;<span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">800 d&eacute;tenus sur le &laquo;&nbsp;Thielbek&nbsp;&raquo;, l&rsquo;attaque tourna &agrave; la catastrophe. Les deux bateaux furent touch&eacute;s &agrave; plusieurs reprises et prirent feu. Le &laquo;&nbsp;Thielbek&nbsp;&raquo; coula en peu de temps, le &laquo;&nbsp;Cap Arcona&nbsp;&raquo; chavira, mais en raison de la faible profondeur de l&rsquo;eau, il &eacute;mergeait de l&rsquo;eau et br&ucirc;la enti&egrave;rement. Comme la majorit&eacute; des d&eacute;tenus &eacute;taient enferm&eacute;s dans les cales, il leur &eacute;tait presque impossible de sauver leur vie. Les membres SS, les soldats de la marine et les membres de l&rsquo;&eacute;quipage s&rsquo;accapar&egrave;rent les rares bateaux de sauvetage. Les d&eacute;tenus qui purent sauter dans l&rsquo;eau n&rsquo;avaient que peu de chance de survie vu leur grande faiblesse et la temp&eacute;rature de l&rsquo;eau de sept degr&eacute;s. De plus, les pilotes des avions britanniques volant &agrave; basse altitude tiraient, ne se doutant de rien, sur les naufrag&eacute;s avec leurs armes de bord &ndash;&nbsp;contrairement au droit international. Les actions de sauvetage organis&eacute;es depuis la c&ocirc;te s&rsquo;adressaient surtout aux gardes et &agrave; l&rsquo;&eacute;quipage tandis que les SS et les soldats de la marine de la garnison de Neustadt tiraient sur les d&eacute;tenus qui essayaient de sauver leur peau. <span style="letter-spacing:-.1pt">Seulement 400&nbsp;d&eacute;tenus surv&eacute;curent au bombardement du &laquo;&nbsp;Cap Arcona&nbsp;&raquo; et du &laquo;&nbsp;Thielbek&nbsp;&raquo;, tandis que 6</span></span></span>&thinsp;<span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">600&nbsp;d&eacute;tenus moururent quelques heures avant </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">l&rsquo;arriv&eacute;e des troupes britanniques &agrave; Neustadt&nbsp;: ils br&ucirc;l&egrave;rent &agrave; bord, se noy&egrave;rent dans la mer Baltique ou furent abattus alors qu&rsquo;ils essayaient de se sauver.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Avec le naufrage des bateaux concentrationnaires, les marches de la mort et l&rsquo;horreur des conditions dans les mouroirs de Bergen-Belsen, de Sandbostel et de W&ouml;bbelin, la fin du camp de concentration de Neuengamme fut un enfer. Le nombre des d&eacute;tenus qui p&eacute;rirent dans les trois derni&egrave;res semaines de la guerre peut seulement &ecirc;tre estim&eacute;. Il s&rsquo;&eacute;l&egrave;verait &agrave; plus de 16&nbsp;000.</span></span></span></span></p> <h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">L&rsquo;effacement des traces</span></span></span></b></span></span></h2> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.2pt">Les SS effac&egrave;rent d&eacute;lib&eacute;r&eacute;ment les traces de leurs crimes. Apr&egrave;s le d&eacute;part de la majeure partie des d&eacute;tenus du camp central, un <i>Kommando</i> de 700 hommes dut nettoyer le camp. Des d&eacute;tenus ont t&eacute;moign&eacute; que tous les baraquements furent d&eacute;barrass&eacute;s de la paille et des immondices, dans certains cas les murs furent blanchis &agrave; la chaux, et les objets t&eacute;moins tels que la potence furent d&eacute;truits. En outre, les SS ordonn&egrave;rent la destruction de tous les dossiers de la Kommandantur</span></span></span><i> </i><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.2pt">ainsi que tous les autres documents.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.1pt">Les derniers d&eacute;tenus et les derniers SS quitt&egrave;rent le camp de Neuengamme </span></span><span style="font-family:Helvetica">le 2&nbsp;mai. Lorsque, peu de temps apr&egrave;s, les soldats britanniques inspect&egrave;rent le camp enti&egrave;rement &eacute;vacu&eacute;, il &eacute;tait d&eacute;sert. Certes, les 170 b&acirc;timents t&eacute;moignaient de la taille du camp, mais les soldats ne tomb&egrave;rent pas &ndash; comme dans d&rsquo;autres camps centraux &ndash; sur des hommes et des femmes squelettiques et sur des montagnes de cadavres. Ainsi, les images d&rsquo;horreur <span style="letter-spacing:-.3pt">n&rsquo;&eacute;manaient pas de Neuengamme, mais de Bergen-Belsen, de Sandbostel</span> et de W&ouml;bbelin, de Gardelegen et d&rsquo;autres lieux de massacres o&ugrave; se sont retrouv&eacute;s les d&eacute;tenus de Neuengamme. &Agrave; Neuengamme, le site dissimula largement ce qui s&rsquo;y &eacute;tait pass&eacute;. C&rsquo;est une des raisons pour lesquelles une partie des b&acirc;timents de cet ancien camp fut utilis&eacute;e apr&egrave;s la guerre, et ce durant <span style="letter-spacing:.1pt">plus de cinquante ans, comme &eacute;tablissement p&eacute;nitentiaire et que </span><span style="letter-spacing:-.1pt">Neuengamme compte aujourd&rsquo;hui parmi</span> des camps les moins connus, bien que le nombre de morts soit en pourcentage sup&eacute;rieur &agrave; celui d&rsquo;autres camps de concentration allemands.</span></span></span></p> <p>&nbsp;</p> <div> <hr align="left" size="1" width="33%" /></div> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn1"></a><a href="#_ftnref1"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[1]</span></span></span></sup></a> <span lang="DE" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.15pt">Ouvrages de base&nbsp;: Detlef Garbe, &laquo;&nbsp;Stammlager Neuengamme&nbsp;&raquo;, in&nbsp;Wolfgang Benz, Barbara Distel (&eacute;ds), <i>Der Ort des Terrors. </i></span></span></span><i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.15pt">Geschichte der nationalsozialistischen Konzentrationslager, vol. 5&nbsp;: Hinzert, Auschwitz, Neuengamme</span></span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.15pt">, Munich, Beck, 2007, pp. 315-346</span></span></span><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">&thinsp;<span style="letter-spacing:-.15pt">; Amicale de Neuengamme et de ses Kommandos (&eacute;d.), <i>Neuengamme. Camp de concentration nazi 1938&ndash;1945</i>, Paris, Tir&eacute;sias, 2010.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn2"></a><a href="#_ftnref2"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[2]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Voir Marc Buggeln, <i>Arbeit &amp; Gewalt. Das Au&szlig;enlagersystem des KZ Neuengamme</i>, G&ouml;ttingen, Wallstein, 2009, p. 628&nbsp;et ss.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn3"></a><a href="#_ftnref3"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[3]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Voir Thomas Rahe, Arnold J&uuml;rgens, &laquo;&nbsp;Das Lager II. </span></span><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Bergen-Belsen in den letzten Tagen vor der Befreiung&nbsp;&raquo;, in Detlef Garbe, Carmen Lange (&eacute;ds), <i>H&auml;ftlinge zwischen Vernichtung und Befreiung. Die Aufl&ouml;sung des KZ Neuengamme und seiner Au&szlig;enlager durch die SS im Fr&uuml;hjahr 1945</i>, Br&ecirc;me, Temmen, 2005, pp.&nbsp;95-103&nbsp;; Stiftung Nieders&auml;chsische Gedenkst&auml;tten (&eacute;d.), <i>Bergen-Belsen. </i></span></span><i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Kriegsgefangenenlager 1940&ndash;1945, Konzentrationslager 1943&ndash;1945, Displaced Persons Camp 1945&ndash;1950. Katalog der Dauerausstellung</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, Celle et G&ouml;ttingen, Wallstein, 2009, p. 224&nbsp;et ss.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn4"></a><a href="#_ftnref4"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[4]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> D&eacute;position de Max Pauly du 30 mars 1946, The National Archives, Londres, WO 309/408.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn5"></a><a href="#_ftnref5"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[5]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Voir Klaus Volland, &laquo;&nbsp;Das Stalag X B Sandbostel als Auffanglager f&uuml;r KZ-H&auml;ftlinge&nbsp;&raquo;, in&nbsp;Detlef Garbe, Carmen Lange, <i>H&auml;ftlinge zwischen Vernichtung und Befreiung, op. cit.,</i> pp. 117-125.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn6"></a><a href="#_ftnref6"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[6]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Voir Ulf L&uuml;ers, &laquo;&nbsp;&ldquo;Die Toten &uuml;ber Bord geworfen&nbsp;&hellip;&rdquo; KZ-H&auml;ftlingstransporte nach Flensburg im April/Mai 1945&nbsp;&raquo;, in Stadtarchiv Flensburg et al. (&eacute;d.), <i>Verf&uuml;hrt. Verfolgt. Verschleppt. Aspekte nationalsozialistischer Herrschaft in Flensburg 1933&ndash;1945</i>, Flensburg, Stadtarchiv, 1996, pp.&nbsp;276-323.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn7"></a><a href="#_ftnref7"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[7]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:.1pt">Voir Carina Baganz, <i>Ten weeks concentration camp W&ouml;bbelin. A concentration camp in Mecklenburg/Germany in 1945</i>, W&ouml;bbelin, Mahn- und Gedenkst&auml;tten W&ouml;bbelin, 2000.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn8"></a><a href="#_ftnref8"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[8]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Voir Diana Gring, &laquo;&nbsp;Todesm&auml;rsche und Massaker in der Endphase&nbsp;: Ans&auml;tze zur Spezifizierung und zur kriminalph&auml;nomenologischen Einsch&auml;tzung am Beispiel der NS-Verbrechen von Gardelegen im April 1945&nbsp;&raquo;, in&nbsp;Detlef Garbe, Carmen Lange, <i>H&auml;ftlinge zwischen Vernichtung und Befreiung</i>, <i>op. cit., </i>pp. 155-165&nbsp;; voir aussi le chapitre &laquo;&nbsp;Des pommes de terre, tu n&rsquo;en as plus besoin&nbsp;&raquo;, in Daniel Blatman, <i>Les Marches de la mort. </i></span></span><i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">La derni&egrave;re &eacute;tape du g&eacute;nocide nazi : &eacute;t&eacute; 1944-printemps 1945</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, Paris, Fayard, 2009, pp.&nbsp;333-361.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn9"></a><a href="#_ftnref9"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[9]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Voir les recherches r&eacute;centes au sujet de Celle, Bernhard Strebel, <i>Celle April 1945 revisited. </i></span></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Ein amerikanischer Bombenangriff, deutsche Massaker an KZ-H&auml;ftlingen und ein britisches Gerichtsverfahren</span></span></i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, Bielefeld, Verlag f&uuml;r Regionalgeschichte, 2008.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn10"></a><a href="#_ftnref10"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[10]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> <span style="letter-spacing:-.15pt">L&uuml;neburger Zeitung, 11 avril 1945, p. 1&nbsp;; voir Immo de Vries<i>, Kriegsverbrechen in L&uuml;neburg. </i></span></span></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.15pt">Das Massengrab im Tiergarten</span></span></span></i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.15pt">, L&uuml;neburg, Geschichtswerkstatt L&uuml;neburg, 2000.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn11"></a><a href="#_ftnref11"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[11]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Voir Dietrich Banse, &laquo;&nbsp;14. April 1945: Der Tag der Befreiung des Au&szlig;enlagers Salzwedel aus der Sicht der Befreiten, der Befreier und der Bev&ouml;lkerung von Salzwedel &raquo;, in&nbsp;Detlef Garbe, Carmen Lange, <i>H&auml;ftlinge zwischen Vernichtung und Befreiung</i>, <i>op. cit.,</i> pp. 87-93.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn12"></a><a href="#_ftnref12"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[12]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.05pt">Voir Manfred Warnecke, &laquo;&nbsp;&ldquo;Und pl&ouml;tzlich war es so, als h&auml;tten wir all unser Grauen abgesch&uuml;ttelt&rdquo;. Die Rettungsexpedition &ldquo;Wei&szlig;e Busse&rdquo; im Fr&uuml;hjahr 1945&nbsp;&raquo;, in <i>Internationale wissenschaftliche Korrespondenz zur Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung</i> 40 (2004), 4, pp. 488-509&nbsp;; Michael Grill, &laquo;&nbsp;&ldquo;Neuengamme war die erste Etappe auf dem Weg in die Heimat und in die Freiheit&rdquo; &ndash; Das Skandinavierlager in Neuengamme und die R&uuml;ckf&uuml;hrung der skandinavischen H&auml;ftlinge mit den &ldquo;Wei&szlig;en Bussen&rdquo;&nbsp;&raquo;, in&nbsp;Detlef Garbe, Carmen Lange, <i>H&auml;ftlinge zwischen Vernichtung und Befreiung</i>, <i>op. cit.,</i> pp. 185-215&nbsp;; Oliver von Wrochem (&eacute;d.), <i>Skandinavien im Zweiten Weltkrieg und die Rettungsaktion Wei&szlig;e Busse : Ereignisse und Erinnerung</i>, Berlin, Metropol, 2012.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn13"></a><a href="#_ftnref13"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[13]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Ici se confirma &ndash; comme le soutient Katharina Hertz-Eichenrode &ndash; &laquo;&nbsp;un vieux principe du fonctionnement des camps de concentration&nbsp;: l&#39;aide et le sauvetauge pour les uns &eacute;taient en g&eacute;n&eacute;ral uniquement possibles au d&eacute;triment des autres d&eacute;tenus sauf que, dans ce cas pr&eacute;cis, une institution ext&eacute;rieure, la Croix-Rouge, devint, sans le vouloir, complice des SS&nbsp;&raquo;, voir Katharina Hertz-Eichenrode, &laquo;&nbsp;Die Aufl&ouml;sung des KZ Neuengamme im Fr&uuml;hjahr 1945&nbsp;&raquo;, in&nbsp;Katharina Hertz-Eichenrode (&eacute;d.), <i>Ein KZ wird ger&auml;umt. </i></span></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">H&auml;ftlinge zwischen Vernichtung und Befreiung. Die Aufl&ouml;sung des KZ Neuengamme und seiner Au&szlig;enlager durch die SS im Fr&uuml;hjahr 1945. Katalog zur Wanderausstellung</span></span></i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, vol. 1, Br&ecirc;me, Temmen, 2000, pp. 31-63, ici p. 51.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn14"></a><a href="#_ftnref14"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[14]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> <span style="letter-spacing:-.05pt">Voir Izabela A. Dahl, &laquo;&nbsp;Die &ldquo;Wei&szlig;en Busse&rdquo; und Folke Bernadotte. </span></span></span><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.05pt">Zur Rezeption der Hilfsaktion in Deutschland und Skandinavien&nbsp;&raquo;, in&nbsp;<i>Dachauer Hefte</i></span></span></span> <i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.05pt">24</span></span></span></i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.05pt"> (2008), pp. 203-219&nbsp;; Claudia Lenz, &laquo;&nbsp;Vom Heldentum zum moralischen Dilemma. Die &ldquo;Wei&szlig;en Busse&rdquo; und ihre Deutungen nach 1945&nbsp;&raquo;, in&nbsp;Herbert Diercks (&eacute;d.), <i>Hilfe oder Handel&nbsp;? Rettungsbem&uuml;hungen f&uuml;r NS-Verfolgte</i>, Br&ecirc;me, Temmen, 2007, pp. 68-80.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn15"></a><a href="#_ftnref15"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[15]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Voir G&uuml;nther Schwarberg, <i>Der SS-Arzt und die Kinder vom Bullenhuser Damm</i>, G&ouml;ttingen, Steidl, 2001&nbsp;; Iris Groschek, Kristina Vagt&nbsp;: <i>&laquo;&nbsp;&hellip; dass du wei&szlig;t, was hier passiert ist&nbsp;&raquo;. Medizinische Experimente im KZ Neuengamme und die Morde am Bullenhuser Damm</i>, Br&ecirc;me, 2012&nbsp;; KZ-Gedenkst&auml;tte Neuengamme (&eacute;d.), <i>Le M&eacute;morial de Bullenhuser Damm. </i></span></span><i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Le lieu, les victimes et le travail de m&eacute;moire</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, Hambourg, KZ-Gedenkst&auml;tte Neuengamme, 2014.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn16"></a><a href="#_ftnref16"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[16]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Voir Manfred Asendorf, <i>1945. Hamburg besiegt und befreit, </i>Landeszentrale f&uuml;r Politische Bildung, Hambourg, 1995&nbsp;; Frank Bajohr, &laquo;&nbsp;Hamburgs &ldquo;F&uuml;hrer&rdquo;. Zur Person und T&auml;tigkeit des Hamburger NSDAP-Gauleiters Karl Kaufmann (1900&ndash;1969)&nbsp;&raquo;, in&nbsp;Frank Bajohr/Joachim Szodrzynski (&eacute;ds), <i>Hamburg in der NS-Zeit. Ergebnisse neuerer Forschungen</i>, Hambourg, Ergebnisse-Verlag, 1995, pp. 59-91.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn17"></a><a href="#_ftnref17"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[17]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.15pt">Voir Karl-Heinz Roth, &laquo;&nbsp;&Ouml;konomie und politische Macht. Die &ldquo;Firma Hamburg&rdquo; 1930&ndash;1945&nbsp;&raquo;, in Angelika Ebbinghaus, Karsten Linne (&eacute;ds.), <i>Kein abgeschlossenes Kapitel. Hamburg im 3. Reich</i>, Hambourg, Europ&auml;ische Verlagsanstalt, 1997, pp. 15-176, ici p. 132&nbsp;et ss.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn18"></a><a href="#_ftnref18"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[18]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Wilhelm Lange, <i>Cap Arcona &ndash; Das tragische Ende einiger Konzentrationslager-Evakuierungstransporte im Raum der Stadt Neustadt in Holstein am 3. </i></span></span><i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Mai 1945. Dokumentation</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, Eutin, Neustadt in Holstein, Struves Buchdruck, 2005, p. 105. Concernant la discussion de la position de Lange et les arguments contre une intention des SS de faire couler les bateaux, voir Herbert Diercks, Michael Grill, &laquo;&nbsp;Die Evakuierung des KZ Neuengamme und die Katastrophe am 3. </span></span><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Mai 1945 in der L&uuml;becker Bucht. Eine Sammelrezension&nbsp;&raquo;, in Kurt Buck (&eacute;d.), <i>Kriegsende und Befreiung</i>, Br&ecirc;me, Temmen, 1995, pp. 175-183.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn19"></a><a href="#_ftnref19"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[19]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">D&eacute;pliant &laquo;&nbsp;Cap Arcona 3. Mai 1945. Gedenkst&auml;tten/Museen/Friedh&ouml;fe&nbsp;&raquo;, &eacute;dit&eacute; par F&ouml;rderkreis Cap Arcona-Gedenken, Grevesm&uuml;hlen, 2009.</span></span></span></span></p> <p>&nbsp;</p>