<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">La fin du camp de Neuengamme et de ses plus de 85 <i>Kommandos</i> <span style="letter-spacing:.2pt">dans le nord de l’Allemagne ne représente qu’une courte période dans l’histoire du camp<a name="_ftnref1"></a><a href="#_ftn1"><sup><span style="color:black">[1]</span></sup></a> qui dura six ans et demi : la phase de l’évacuation ne dura que six semaines environ, de fin mars à début mai 1945. En y regardant de plus près, il se révèle qu’un grand nombre d’événements se déroulèrent en parallèle : les SS jetèrent des dizaines de milliers de détenus apparemment sans but sur les routes et dans les trains, la Croix-Rouge suédoise parvint à libérer des milliers de détenus scandinaves à Neuengamme de l’emprise SS, tandis qu’en même temps les SS assassinaient un grand nombre de détenus en vue d’empêcher leur libération par les troupes alliées. Neuengamme fut le seul camp central entièrement évacué lorsque la guerre prit fin. Aussi ne présenta-t-il pas à la postérité d’images d’horreurs comparables à celles d’autres camps de concentration – ce qui allait se révéler décisif pour l’histoire d’après-guerre de Neuengamme.</span></span></span></span></span></p>
<h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">L’évacuation successive des <i>Kommandos</i></span></span></span></b></span></span></h2>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Sous la menace de l’avancée des troupes alliées britanniques et américaines à l’ouest, les SS se virent contraints d’évacuer les premiers <i>Kommandos</i> du camp de Neuengamme en mars 1945.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Certaines initiatives émanèrent également des entreprises qui voulaient se débarrasser des détenus des camps de concentration avant la fin de la guerre<a name="_ftnref2"></a><a href="#_ftn2"><sup><span style="color:black">[2]</span></sup></a>. La dissolution du système des <i>Kommandos</i> débuta le 26 mars 1945 avec l’évacuation des camps de Meppen-Versen et Dalum dans la région de l’Emsland. Elle évolua au même rythme que les troupes alliées progressaient du Rhin ve</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">rs l’Elbe : La première semaine d’avril vit l’évacuation des <i>Kommandos</i> de Porta Westfalica, de ceux de Wilhelmshaven, Hanovre, Brunswick, Salzgitter et ainsi que des deux <i>Kommandos</i> de femmes à Brême, Obernheide <span style="letter-spacing:.1pt">et Uphusen. Puis à partir du 7 avril commença l’évacuation des derniers <i>Kommandos</i> de Brême ainsi que ceux de la région de Hambourg.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Jusqu’à la mi-avril 1945, la majorité des 57 <i>Kommandos</i> du camp de Neuengamme encore existants furent dissolus. Pour éloigner les détenus des troupes alliées qui approchaient, les détenus furent transportés dans des trains de marchandises hâtivement réquisitionnés, dans des camions ou durent faire la route à pied. Au cours de ces marches qui, souvent, ont duré plusieurs jours, les SS tuèrent les détenus qui ne pouvaient pas suivre et restaient à la traîne. </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.2pt">Pour les convois en train, qui duraient souvent plus d’une semaine, les détenus avaient reçu dans le meilleur des cas des vivres pour un ou deux jours. Les conditions d’hygiène dans les wagons surpeuplés étaient catastrophiques, il n'y avait plus de distribution d’eau. En raison de la destruction de voies ferrées et des bombardements alliés, les transports erraient parfois d’un lieu à un autre, sans but. Sans cesse, les SS responsables des convois recevaient des ordres nouveaux, voire des ordres contradictoires.</span></span></span></span></span></p>
<h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">« Mouroirs » – Les camps de rassemblement</span></span></span></b></span></span></h2>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">D’abord, des détenus des <i>Kommandos</i> – surtout ceux qui étaient considérés comme « aptes au travail » – étaient dirigés vers le camp central de Neuengamme. Celui-ci étant de plus en plus surpeuplé, la majorité des transports en provenance des <i>Kommandos</i> furent envoyés dans les soi-disant camps de rassemblement <i>(Auffanglager).</i> Il s’agissait ici d’un type de camp qui a seulement existé les dernières semaines de la guerre. Des détenus français ont donné à ces camps le nom de « mouroirs », les camps de la mort. Ceux-ci n’étaient nullement préparés au très grand nombre de détenus qui affluaient et l’évolution de la guerre ne permettait guère aux SS d’organiser de quelconques préparations. Les camps de rassemblement étaient souvent des solutions de fortune pour accueillir les détenus, vu qu’il n’était plus possible d’atteindre les autres camps.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Puis, plusieurs milliers de détenus hommes, des malades relégués du camp central et des détenus des <i>Kommandos</i> de Hanovre, ainsi qu’une partie des détenus de Salzgitter et plus de 6</span></span> <span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">000 détenues, en majorité juives, des <i>Kommandos</i> de femmes du camp de Neuengamme, furent dirigés vers le camp de concentration <span style="letter-spacing:-.1pt">de Bergen-Belsen<a name="_ftnref3"></a><a href="#_ftn3"><sup><span style="color:black">[3]</span></sup></a>. Selon Max Pauly, le commandant du camp de Neuengamme, le </span>chef supérieur SS et de la police <i><span style="letter-spacing:-.1pt">(Höherer SS- und Polizeiführer)</span></i><span style="letter-spacing:-.1pt"> en charge de Hambourg avait ordonné « que les détenus malades ainsi que les juifs soient envoyés à Bergen-Belsen »<a name="_ftnref4"></a><a href="#_ftn4"><sup><span style="color:black">[4]</span></sup></a>.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Depuis mars 1944, Bergen-Belsen servait de camp de rassemblement et de mouroir pour des détenus malades et exténués venant d’autres camps de concentration. Avec la dramatique surpopulation résultant des transports d’évacuation des camps de l’est vers Bergen-Belsen commença la mort en masse.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Bergen-Belsen, le seul camp central à ne pas être évacué – ce qui aurait de toute façon été impossible vu les circonstances –, fut remis le 15 avril 1945 aux troupes britanniques. Celles-ci furent confrontées à des scènes horribles : des milliers de morts non enterrés et 56</span></span> <span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">000 hommes et femmes marqués par l’affaiblissement, les maladies et la mort.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Vu que Bergen-Belsen n’était plus disponible comme camp de rassemblement à partir de la deuxième semaine d’avril, les SS devaient trouver une autre solution. À partir du 12 avril, 9 000 détenus au total, en majeure partie arrivant des <i>Kommandos</i> de l’Emsland, de Wilhelmshaven et de Brême, mais aussi de certains <i>Kommandos</i> de Hambourg, furent dirigés <span style="letter-spacing:-.1pt">vers Sandbostel, près de Bremervörde.</span> Une partie de ce camp de prisonniers de guerre mis en place en 1939, le Stalag X B Sandbostel, fut isolée pour y rassembler les détenus de camps de concentration<a name="_ftnref5"></a><a href="#_ftn5"><sup><span style="color:black">[5]</span></sup></a>. Ici aussi, le ravitaillement des hommes, dont beaucoup faisaient partie de convois de malades, était totalement insuffisant.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">Dans la nuit du 19 au 20 avril 1945, </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.25pt">les SS quittèrent le camp de Sandbostel avec</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> quelques centaines de détenus « aptes à marcher ». Ils rejoignirent, à bord du bateau « Olga Siemers », Flensbourg où ils furent embarqués avec des détenus du camp central de Neuengamme sur le « Rheinfels ». Ces détenus ne furent libérés qu’après la fin de la guerre, le 10 mai<a name="_ftnref6"></a><a href="#_ftn6"><sup><span style="color:black">[6]</span></sup></a>.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Les soldats britanniques arrivés le 29 avril à Sandbostel se virent confrontés aux mêmes scènes que deux semaines auparavant à Bergen-Belsen. Entre le 12 et le 29 avril 1945, ainsi que dans les semaines qui suivirent, près de 3 000 détenus de camps de concentration moururent à Sandbostel – soit un détenu sur trois.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Outre Bergen-Belsen et Sandbostel,<span style="letter-spacing:.1pt"> un troisième camp devint camp de rassemblement pour environ 5</span></span></span> <span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">000 détenus en provenance des <i>Kommandos</i></span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> du camp de Neuengamme : Le <i>Kommando</i> Wöbbelin, près de Ludwigslust,<span style="letter-spacing:.1pt"> dont la construction avait commencé seulement en février 1945 et n’était pas achevée<a name="_ftnref7"></a><a href="#_ftn7"><sup><span style="color:black">[7]</span></sup></a>. Les SS firent disparaître sans doute plus de 1</span></span></span> <span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">000 détenus, morts de faim et de maladies, dans des fosses communes près du camp. Le 1<sup>er</sup> mai, les SS tentèrent de transporter des détenus en train à Lübeck pour les embarquer sur des bateaux. Ce plan échoua en raison des bombardements alliés. Le 2 mai 1945, des membres de la 82<sup>e</sup> division aéroportée américaine arrivèrent à Wöbbelin.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Ces trois camps de rassemblement, où se trouvaient près de 25 000 détenus du camp de Neuengamme, étaient ou devinrent des camps de la mort, des mouroirs dans lesquels des milliers périrent de faim et de maladies : 1</span></span> <span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">000 détenus à Wöbbelin et 3</span></span> <span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">000 à Sandbostel. Le nombre des victimes venant de Neuengamme parmi les 25</span></span> <span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">000 détenus qui moururent à Bergen-Belsen dans les semaines précédant ou suivant la libération n’est pas connu.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Certains transports d’évacuation avaient d’autres destinations. Ainsi, plusieurs milliers de détenus, hommes et femmes, des deux <i><span style="letter-spacing:-.3pt">Kommandos</span></i><span style="letter-spacing:-.3pt"> de Salzgitter-Watenstedt/Leinde arrivèrent </span>en trains de marchandises – au moins deux – le 14 avril, après plusieurs journées d’errance au camp de concentration de Ravensbrück. Peu après leur arrivée, les hommes furent poussés à pied vers le nord-ouest, sans doute vers la mer Baltique. Certains parvinrent à Wöbbelin, d’autres à Malchow, dans le Mecklembourg, où ils furent libérés le 2 mai 1945 par des troupes américaines.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">L’évolution de la guerre eut pour conséquence de restreindre de plus en plus les possibilités des SS qui devaient prendre des décisions en fonction de la situation du moment. Aussi certaines évacuations se firent-elles à l’opposé de ce qui avait été prévu au départ. Un convoi de plus de 2</span></span></span> <span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">000 femmes qui avait quitté le <i>Kommando</i> de Helmstedt-Beendorf le 8 avril 1945 et qui après un voyage de plusieurs jours s’était arrêté trois jours à Sülsdorf en Mecklembourg, où les SS firent disparaître dans des charniers un nombre important de morts, rebroussa chemin vers l’ouest et arriva le 20 avril à Hambourg – juste quand commença l’évacuation du camp central de Neuengamme pour qu’il ne reste aucun détenu sur le territoire de la ville de Hambourg.</span></span></span></span></span></p>
<h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">Les meurtres en masse avant l’arrivée des alliés</span></span></span></b></span></span></h2>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">En général, les détenus ne connaissaient pas la destination des transports d’évacuation. Souvent les destinations prévues devaient être modifiées en raison de camps </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">surpeuplés, de la progression des troupes alliées ou de nouveaux ordres de marche, ou alors les trains devaient<span style="letter-spacing:.1pt"> trouver des déviations, en raison de la destruction de voies de communication, des menaces de bombardement ou pour des raisons impératives d’approvisionnement. Les détenus et, sans doute, les équipes de gardiens y voyaient une confusion absurde. Les détenus ne percevaient aucune logique dans cette manière d’agir – sauf celle de vouloir en faire mourir le plus grand nombre.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">La situation semblait complètement incontrôlée quand les transports ne pouvaient plus poursuivre leur route et qu’ils se trouvaient bloqués dans une « impasse ». Dans de pareilles situations, les commandants SS et les gardiens avaient le choix de prendre la fuite et libérer les détenus ou de s’en « débarrasser » différemment. Le « massacre de Gardelegen » compte parmi les crimes les plus connus de la phase finale.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Entre le 9 et le 11 avril 1945, plusieurs transports de <i>Kommandos</i> du camp de Mittelbau-Dora et des transports de détenus malades du <i>Kommando</i> de Neuengamme à Hanovre-Stöcken<span style="letter-spacing:.1pt"> finirent leur route dans la région de l’<i>Altmark</i>. À la suite de l’avancée des troupes américaines au nord et au sud, à la hauteur de l’Elbe, les convois étaient encerclés à Gardelegen. En accord avec le représentant local du NSDAP Thiele, les SS poussèrent les détenus dans une grange située en dehors de la ville. Ils incendièrent la paille stockée dans la grange après l’avoir arrosée d’essence. C'est là que 1 016 détenus brûlèrent vifs, moururent asphyxiés ou furent tués par balles par les SS en tentant d’échapper aux flammes<a name="_ftnref8"></a><a href="#_ftn8"><sup><span style="color:black">[8]</span></sup></a>.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">D’autres crimes épouvantables se produisirent à Celle et à Lüneburg. Lors d’un bombardement de la gare de marchandises de Celle le 8 avril 1945 par l’aviation américaine, un train transportant environ 3 420 détenus des <i>Kommandos</i> du camp de Neuengamme et de Buchenwald fut touché<a name="_ftnref9"></a><a href="#_ftn9"><sup><span style="color:black">[9]</span></sup></a>. Des centaines de détenus brûlèrent dans les wagons fermés. Ceux qui réussirent à fuir cherchèrent à se cacher dans la ville et dans la forêt voisine.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt">Le lendemain, sur l’ordre du <i>Generalmajor</i></span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt"> Paul Tzschökell, le commandant </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">de la ville de Celle, des unités SS, de la Wehrmacht et de la police, en partie secondées par la Jeunesse hitlérienne et par des civils, se mirent à pourchasser les détenus. Lors de ces événements, connus plus tard dans la région sous le nom cynique de « chasse aux lapins », au moins 170 détenus furent tués par balles ou massacrés.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">À Lüneburg, un train transportant environ 400 détenus du <i>Kommando</i> de Wilhelmshaven-Alter Banter Weg qui n’étaient plus « aptes à marcher » fut également touché lors d’un bombardement allié le 7 avril 1945 – plus de 200 détenus y trouvèrent la mort. <span style="letter-spacing:-.2pt">Le lendemain, les SS emmenèrent les survivants du bombardement à Bergen</span>-Belsen. Ici aussi, les rescapés furent recherchés pendant plusieurs jours avec le concours de la population locale<a name="_ftnref10"></a><a href="#_ftn10"><sup><span style="color:black">[10]</span></sup></a>. Les soldats de la Marine, affectés à la garde, et le dernier des SS, Gustav Alfred Jepsen, assassinèrent le 11 avril 1945 entre 60 et 80 détenus avant de prendre eux-mêmes la fuite.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Les motifs expliquant ces massacres sont très divers : la colère engendrée par les bombardements alliés, le désespoir face à la défaite qui s’annonçait, la haine envers les détenus et la volonté d’éliminer les témoins des crimes commis, mais aussi la lâcheté et le souhait de se débarrasser des détenus pour pouvoir prendre la fuite.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt">Les événements qui ont eu lieu à Salzwedel, situé à seulement 40 km de Gardelegen, montre que le destin des détenus de camp de concentration </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">pouvait prendre une autre tournure<a name="_ftnref11"></a><a href="#_ftn11"><sup><span style="color:black">[11]</span></sup></a>. Peu après l’arrivée, le 14 avril 1945, de plus de 1</span></span></span> <span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">000 femmes des <i>Kommandos</i> évacués de Porta Westfalica-Hausberge et de Fallersleben, l’armée américaine put libérer à Salzwedel même environ 3</span></span></span> <span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">000 femmes pour la plupart juives. La libération du camp de femmes à Salzwedel que le commandant ne fit pas évacuer et le massacre de la veille à Gardelegen illustrent à quel point la frontière entre la vie et la mort, entre l’extermination et la libération était particulièrement mince en ces derniers jours de guerre.</span></span></span></span></span></p>
<h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">L’évacuation des détenus scandinaves en « bus blancs »</span></span></span></b></span></span></h2>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Deux événements historiques complètement opposés dans leur impact et leur perception sont liés à la dissolution du camp de Neuengamme, événements qui démontrent de manière radicale le dilemme entre extermination et libération : le sauvetage des détenus scandinaves par la Croix-Rouge suédoise et l’embarquement des détenus restés à Neuengamme sur des bateaux concentrationnaires.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">La libération de tous les détenus danois et norvégiens dans le cadre d’une action de sauvetage de grande envergure n’a réussi que grâce à la <span style="letter-spacing:-.1pt">persévérance de services scandinaves qui rencontraient une disposition croissante du commandement SS à faire des concessions, la fin de la guerre venant<a name="_ftnref12"></a><a href="#_ftn12"><sup><span style="color:black">[12]</span></sup></a>. Déjà fin 1943, le Danemark</span> réfléchissait au rapatriement des ressortissants danois déportés. Parallèlement aux efforts danois, le gouvernement de la Norvège en exil en Suède intervenait pour le rapatriement des détenus norvégiens. Il était en étroit contact avec le comte Folke Bernadotte, vice-président de la Croix-Rouge suédoise. Ce dernier rencontra <span style="letter-spacing:-.3pt">à plusieurs reprises le <i>Reichsführer-SS</i> Heinrich Himmler et le chef de l’Office central de la sécurité du Reich <i>(Reichssicherheitshauptamt) </i>Ernst Kaltenbrunner </span>en vue de négociations secrètes. Plusieurs accords furent signés car Himmler espérait se servir de Bernadotte pour entrer en contact avec les Britanniques afin de négocier sur le front de l’ouest un armistice qui aurait permis d’éviter une défaite totale et de poursuivre la guerre contre l’armée Rouge. Ainsi, à la mi-février, Himmler autorisa le rassemblement de tous les Danois et Norvégiens in<span style="letter-spacing:-.1pt">ternés dans des prisons et camps </span>de <span style="letter-spacing:-.3pt">concentration allemands. Neuengamme </span>étant le camp de concentration le plus au nord de l’Allemagne, il fut choisi pour le rassemblement et le rapatriement ultérieur en Suède des détenus. Ce fut le début d’une action <span style="letter-spacing:-.1pt">humanitaire sans précédent. Dans les semaines suivantes, 36 bus et autres </span><span style="letter-spacing:-.2pt">automobiles de la Croix-Rouge suédoise se rendirent dans un grand nombre de prisons et de camps pour amener des milliers de détenus danois et norvégiens à Neuengamme. En mars 1945, y fut installé un « camp des Scandinaves » séparé des détenus des autres nations et le personnel de la Croix-Rouge reçut la permission d’y pénétrer</span>.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Le bâtiment en briques situé directement au bord de la route du camp et qui abritait quatre blocks de détenus sur une superficie de près de 3 000 m<sup>2</sup> fut choisi pour la séparation des détenus. Mais pour y installer le « camp des Scandinaves », il fallait d’abord « vider » le bâtiment. Depuis son achèvement fin 1944, le bâtiment en briques de deux étages servait de soi-disant « <i>Blocks</i> de repos » <i>(Schonungsblocks) </i>pour plusieurs milliers de détenus qui n’étaient </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">plus en mesure de travailler. Pour vider</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt"> ces <i>Blocks</i> totalement </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">surpeuplés qui étaient surnommés </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">« <i>Blocks</i> de la mort » <i>(Sterbeblocks), </i>les SS eurent recours à la Croix-Rouge suédoise et à des détenus scandinaves. L’évacuation des détenus alités et souvent mourants, qui ne savaient pas si cela signifiait de l’aide ou la proche extermination, est décrite par les détenus danois et norvégiens ainsi que par les conducteurs des bus suédois comme un des moments les plus difficiles.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Fin mars, les SS firent transporter avec les « bus blancs » environ 2 000 de ces détenus d’autres nationalités, dont beaucoup de Polonais et de Français vers des <i>Kommandos</i> à Hanovre et Salzgitter (Watenstedt/Leinde). Les détenus étaient profondément déçus quand ils réalisèrent que les bus ne les emmenaient pas vers la liberté, mais vers d’autres camps. Ils se sentaient trahis par la Croix-Rouge, dont ils avaient espéré de l’aide<a name="_ftnref13"></a><a href="#_ftn13"><sup><span style="color:black">[13]</span></sup></a>. Ces dernières années, cette action donna lieu en Suède et en Norvège à un débat véhément au sujet de l’ambivalence de la neutralité de la Suède pendant la Deuxième Guerre mondiale<a name="_ftnref14"></a><a href="#_ftn14"><sup><span style="color:black">[14]</span></sup></a>.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt">Après qu’Himmler eut consenti début avril 1945, à la demande de Bernadotte, de rapatrier de Neuengamme </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">vers la Suède les Danois et Norvégiens malades et à bout de force, plusieurs petits convois de malades furent acheminés par le Danemark. En même temps que le chef supérieur SS et de la police ordonna l’évacuation du camp central le 19 avril, le rapatriement de tous les détenus scandinaves fut permis. Les derniers 4</span></span></span> <span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">200 détenus du « camp des Scandinaves » quittèrent le camp de Neuengamme en direction de Padborg, au Danemark, à bord de 120 bus et autres véhicules, dont beaucoup avaient été mis à la disposition juste avant par le Danemark. Au total, 6</span></span></span> <span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">000 détenus danois et norvégiens purent être sauvés de Neuengamme dans le cadre de « l’action des bus blancs ».</span></span></span></span></span></p>
<h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">L’évacuation du camp central</span></span></span></b></span></span></h2>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Les SS commencèrent l’évacuation du camp central dès le départ des derniers détenus scandinaves le 20 avril 1945.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Mais il y eut d'abord un crime, que les SS essayèrent de dissimuler aussi aux détenus<a name="_ftnref15"></a><a href="#_ftn15"><sup><span style="color:black">[15]</span></sup></a>. Peu après le départ du dernier bus danois, vingt enfants juifs ainsi que deux détenus néerlandais et deux détenus français affectés comme aides-soignants et médecins à l’infirmerie du camp furent conduits à l’école du Bullenhuser Damm à </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.4pt">Hambourg-Rothenburgsort qui avait servi comme <i>Kommando</i> de Neuengamme</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt"> jusqu’au 11 avril. Le pneumologue Dr Kurt Heißmeyer avait pratiqué des expériences médicales avec le bacille de la tuberculose sur plus de 100 détenus adultes puis, à partir de novembre 1944, sur les vingt enfants. Pour effacer toutes traces, les enfants et les quatre adultes furent pendus dans la nuit du 20 au 21 avril 1945 par des SS dans la cave de l’école. Peu après, 24 détenus soviétiques du <i>Kommando</i> Spalding-straße furent emmenés à l’école et également assassinés.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Dans le cadre de l’évacuation du camp, les SS et la Gestapo assassinèrent aussi d’autres détenus qu’ils considéraient comme particulièrement « dangereux ». Ainsi, 71 détenus de la prison de police de Fuhlsbüttel furent tués le 21 et le 23 avril dans le cachot du camp.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Le chef supérieur SS et de la police Nordsee, von Bassewitz-Behr, qui avait le commandement du camp de Neuengamme dans le cas de l’avancée des troupes ennemies, organisa l’évacuation intégrale du camp central en collaboration avec Karl Kaufmann, le commissaire pour la défense du </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Reich <i>(Reichsverteidigungskommissar) </i></span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.3pt">et </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt">responsable régional du parti natio</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">nal-socialiste <i>(Gauleiter)</i> de Hambourg. Leurs décisions et leurs actes doivent être examinés dans l’ensemble des préparations de la fin de la guerre à Hambourg.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Sous l’influence du ministre de l’armement Albert Speer, du commandant de lutte <i>(Kampfkommandant) </i>de Hambourg, le <i>Generalmajor</i> Alwin Wolz, et de représentants influents de l’économie qui craignaient d’autres destructions de la ville, des usines et des chantiers navals déjà très endommagés par les bombardements alliés, Kaufmann s’était résolu, contrairement aux ordres d’Hitler, à livrer la ville sans résistance<a name="_ftnref16"></a><a href="#_ftn16"><sup><span style="color:black">[16]</span></sup></a>.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Des représentants importants de l’économie hambourgeoise s’étaient consultés dès janvier 1945 au sujet de l’évacuation des détenus de camps de concentration en cas d’avancée des troupes ennemies<a name="_ftnref17"></a><a href="#_ftn17"><sup><span style="color:black">[17]</span></sup></a>. Les entreprises qui s’étaient empressées de bénéficier de la main-d’œuvre concentrationnaire étaient alors désireuses de s’en débarrasser. En avril, ils parvinrent à imposer leur position auprès de la direction politique.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Les représentants économiques ainsi que l’administration de la ville craignaient que les travailleurs forcés et les détenus des camps ne pillent la ville après leur libération. En outre, ils redoutaient des représailles de la part des vainqueurs dans le cas où ceux-ci auraient trouvé des détenus mourant de faim et des victimes ayant subi des atrocités. Kaufmann et Bassewitz-Behr étaient donc intéressés de présenter aux Alliés des conditions plus ou moins en ordre.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Comme Bassewitz-Behr ne disposait plus de camps pouvant accueillir les détenus du camp de Neuengamme, Kaufmann proposa leur hébergement sur des bateaux. Lors de la procédure d’enquête menée au sujet de Bassewitz-Behr en 1946, ce dernier déclara :</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">« Vu que, par le transfert sur des bateaux, la question de trouver des équipements (cuisines, latrines, etc.) – qui, dans le cas de la création d’un nouveau camp, n’aurait à peine pu être réglée aussi rapidement – et la question de la surveillance du camp (aucune clôture nécessaire) semblaient pouvoir être solutionnées facilement, j’ai opté pour cette proposition et ai chargé Pauly [le commandant du camp de Neuengamme] de contacter immédiatement le <i>Reichskommissar</i> pour la navigation maritime [Karl Kaufmann] et d’examiner sur place avec ses représentants la possibilité de l’installation d’un camp temporaire <i>[Ausweichlager]</i> sur ces bateaux. »</span></span></span></span></p>
<h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">L’enfer sur les bateaux concentrationnaires</span></span></span></b></span></span></h2>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Du 21 au 26 avril 1945, des transports de plus de 9 000 détenus du camp de Neuengamme atteignirent le port de Lübeck. De là, les détenus furent embarqués sur des bateaux que le <i>Gauleiter</i> Kaufmann avait réquisitionnés en sa qualité de <i>Reichskommissar</i> pour la navigation maritime comme « camps de concentration flottants » : les cargos « Athen », « Elmenhorst » et « Thielbek », ainsi que le « Cap Arcona », un ancien paquebot de luxe. Plusieurs milliers de détenus furent entassés dans les cales des cargos qui n’étaient absolument pas équipés pour une telle fonction. En raison de la surpopulation et de la pénurie de nourriture et d’eau potable, les conditions sur les bateaux étaient indescriptibles.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">La Croix-Rouge suédoise parvint à obtenir l’autorisation que deux petits bateaux suédois, qui avaient acheminé des véhicules et des vivres pour l’action des « bus blancs » à Lübeck, puissent emmener à leur retour des détenus français, belges et néerlandais avec eux. Plusieurs centaines de personnes furent alors conduites en Suède à bord du « Lillie Matthiessen » et du « Magdalena » et échappèrent ainsi à la catastrophe.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Le capitaine du « Cap Arcona », </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Heinrich Bertram, refusa d’abord, soutenu par sa compagnie maritime, d’embarquer des détenus, mais céda sous la menace des SS. À partir du 26 avril, le « Athen » fit la navette entre le port de Lübeck et le « Cap Arcona », incapable de manœuvrer à la suite d’une avarie de machine et ancré dans la baie de Neustadt. Plus de 5 000 détenus furent emmenés à bord du bateau où régnaient des conditions catastrophiques. Devenus à moitié fous de soif et de faim, les détenus végétaient dans leurs excréments. Le nombre de morts augmentait de jour en jour</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Compte tenu des circonstances et de leur connaissance des SS, il n’est pas surprenant que les détenus n’aient pas pu supposer ce qui allait leur arriver. D’après eux, les SS avaient prévu le sabordage des bateaux pour se débarrasser des concentrationnaires – une supposition que l’on retrouve aussi dans les travaux de recherche<a name="_ftnref18"></a><a href="#_ftn18"><sup><span style="color:black">[18]</span></sup></a>. Une autre théorie soutient que les SS avaient volontairement préparé un « piège sournois »<a name="_ftnref19"></a><a href="#_ftn19"><sup><span style="color:black">[19]</span></sup></a> aux Britanniques et spéculé sur un bombardement des bateaux.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.2pt">Il n’est cependant pas certain que Bassewitz-Behr et Kaufmann aient fait des projets autres que l’éloignement des détenus de la ville de Hambourg. En fait, l’immersion des bateaux ne semble pas avoir été préparée et la présence de 400 soldats de la marine et de 70 membres de l’équipage seulement sur le « Cap Arcona » étayerait cette hypothèse. Après la guerre, Bassewitz-Behr et Kaufmann déclarèrent aux enquêteurs britanniques qu’ils avaient eu l’intention de remettre les bateaux avec les détenus à la Croix-Rouge suédoise. De cela, il n’existe non plus aucune preuve.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Le 2 mai, quelques heures avant l’entrée des troupes britanniques dans Lübeck, le « Thielbek », qui jusqu’alors était amarré dans le port de Lübeck, fut tiré dans la baie de Neustadt où il jeta alors l’ancre près du « Cap Arcona » et du « Athen ». Plus de 9 000 détenus se trouvaient sur ces trois bateaux alors qu’un quatrième, le « Deutschland », s’apprêtait à en embarquer d’autres.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">C’est le 3 mai que la tragédie se produisit : dans le cadre d’une attaque de grande envergure de la Royal Air Force dans les baies de Kiel et de Lübeck, attaque qui devait empêcher le décrochage des troupes allemandes par la mer Baltique, des chasseurs bombardiers britanniques se mirent à bombarder le « Cap Arcona » et le « Thielbek ». Il est prouvé que l’escadron de la Royal Air Force en mission ne savait pas à ce moment-là que des détenus de camps de concentration se trouvaient alors à bord des bateaux.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Seuls les détenus à bord du « Athen » eurent de la chance car le bateau avait juste avant été rappelé au port de Neustadt pour y embarquer d’autres </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">détenus. Ce bateau et les 1</span></span></span> <span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">998 détenus à bord sortirent presque indemnes de l’attaque aérienne. Pour les plus de 4</span></span></span> <span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">200 détenus à bord du « Cap Arcona » </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">et les quelque 2</span></span> <span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">800 détenus sur le « Thielbek », l’attaque tourna à la catastrophe. Les deux bateaux furent touchés à plusieurs reprises et prirent feu. Le « Thielbek » coula en peu de temps, le « Cap Arcona » chavira, mais en raison de la faible profondeur de l’eau, il émergeait de l’eau et brûla entièrement. Comme la majorité des détenus étaient enfermés dans les cales, il leur était presque impossible de sauver leur vie. Les membres SS, les soldats de la marine et les membres de l’équipage s’accaparèrent les rares bateaux de sauvetage. Les détenus qui purent sauter dans l’eau n’avaient que peu de chance de survie vu leur grande faiblesse et la température de l’eau de sept degrés. De plus, les pilotes des avions britanniques volant à basse altitude tiraient, ne se doutant de rien, sur les naufragés avec leurs armes de bord – contrairement au droit international. Les actions de sauvetage organisées depuis la côte s’adressaient surtout aux gardes et à l’équipage tandis que les SS et les soldats de la marine de la garnison de Neustadt tiraient sur les détenus qui essayaient de sauver leur peau. <span style="letter-spacing:-.1pt">Seulement 400 détenus survécurent au bombardement du « Cap Arcona » et du « Thielbek », tandis que 6</span></span></span> <span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">600 détenus moururent quelques heures avant </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">l’arrivée des troupes britanniques à Neustadt : ils brûlèrent à bord, se noyèrent dans la mer Baltique ou furent abattus alors qu’ils essayaient de se sauver.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Avec le naufrage des bateaux concentrationnaires, les marches de la mort et l’horreur des conditions dans les mouroirs de Bergen-Belsen, de Sandbostel et de Wöbbelin, la fin du camp de concentration de Neuengamme fut un enfer. Le nombre des détenus qui périrent dans les trois dernières semaines de la guerre peut seulement être estimé. Il s’élèverait à plus de 16 000.</span></span></span></span></p>
<h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">L’effacement des traces</span></span></span></b></span></span></h2>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.2pt">Les SS effacèrent délibérément les traces de leurs crimes. Après le départ de la majeure partie des détenus du camp central, un <i>Kommando</i> de 700 hommes dut nettoyer le camp. Des détenus ont témoigné que tous les baraquements furent débarrassés de la paille et des immondices, dans certains cas les murs furent blanchis à la chaux, et les objets témoins tels que la potence furent détruits. En outre, les SS ordonnèrent la destruction de tous les dossiers de la Kommandantur</span></span></span><i> </i><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.2pt">ainsi que tous les autres documents.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.1pt">Les derniers détenus et les derniers SS quittèrent le camp de Neuengamme </span></span><span style="font-family:Helvetica">le 2 mai. Lorsque, peu de temps après, les soldats britanniques inspectèrent le camp entièrement évacué, il était désert. Certes, les 170 bâtiments témoignaient de la taille du camp, mais les soldats ne tombèrent pas – comme dans d’autres camps centraux – sur des hommes et des femmes squelettiques et sur des montagnes de cadavres. Ainsi, les images d’horreur <span style="letter-spacing:-.3pt">n’émanaient pas de Neuengamme, mais de Bergen-Belsen, de Sandbostel</span> et de Wöbbelin, de Gardelegen et d’autres lieux de massacres où se sont retrouvés les détenus de Neuengamme. À Neuengamme, le site dissimula largement ce qui s’y était passé. C’est une des raisons pour lesquelles une partie des bâtiments de cet ancien camp fut utilisée après la guerre, et ce durant <span style="letter-spacing:.1pt">plus de cinquante ans, comme établissement pénitentiaire et que </span><span style="letter-spacing:-.1pt">Neuengamme compte aujourd’hui parmi</span> des camps les moins connus, bien que le nombre de morts soit en pourcentage supérieur à celui d’autres camps de concentration allemands.</span></span></span></p>
<p> </p>
<div>
<hr align="left" size="1" width="33%" /></div>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn1"></a><a href="#_ftnref1"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[1]</span></span></span></sup></a> <span lang="DE" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.15pt">Ouvrages de base : Detlef Garbe, « Stammlager Neuengamme », in Wolfgang Benz, Barbara Distel (éds), <i>Der Ort des Terrors. </i></span></span></span><i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.15pt">Geschichte der nationalsozialistischen Konzentrationslager, vol. 5 : Hinzert, Auschwitz, Neuengamme</span></span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.15pt">, Munich, Beck, 2007, pp. 315-346</span></span></span><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> <span style="letter-spacing:-.15pt">; Amicale de Neuengamme et de ses Kommandos (éd.), <i>Neuengamme. Camp de concentration nazi 1938–1945</i>, Paris, Tirésias, 2010.</span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn2"></a><a href="#_ftnref2"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[2]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Voir Marc Buggeln, <i>Arbeit & Gewalt. Das Außenlagersystem des KZ Neuengamme</i>, Göttingen, Wallstein, 2009, p. 628 et ss.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn3"></a><a href="#_ftnref3"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[3]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Voir Thomas Rahe, Arnold Jürgens, « Das Lager II. </span></span><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Bergen-Belsen in den letzten Tagen vor der Befreiung », in Detlef Garbe, Carmen Lange (éds), <i>Häftlinge zwischen Vernichtung und Befreiung. Die Auflösung des KZ Neuengamme und seiner Außenlager durch die SS im Frühjahr 1945</i>, Brême, Temmen, 2005, pp. 95-103 ; Stiftung Niedersächsische Gedenkstätten (éd.), <i>Bergen-Belsen. </i></span></span><i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Kriegsgefangenenlager 1940–1945, Konzentrationslager 1943–1945, Displaced Persons Camp 1945–1950. Katalog der Dauerausstellung</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, Celle et Göttingen, Wallstein, 2009, p. 224 et ss.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn4"></a><a href="#_ftnref4"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[4]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Déposition de Max Pauly du 30 mars 1946, The National Archives, Londres, WO 309/408.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn5"></a><a href="#_ftnref5"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[5]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Voir Klaus Volland, « Das Stalag X B Sandbostel als Auffanglager für KZ-Häftlinge », in Detlef Garbe, Carmen Lange, <i>Häftlinge zwischen Vernichtung und Befreiung, op. cit.,</i> pp. 117-125.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn6"></a><a href="#_ftnref6"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[6]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Voir Ulf Lüers, « “Die Toten über Bord geworfen …” KZ-Häftlingstransporte nach Flensburg im April/Mai 1945 », in Stadtarchiv Flensburg et al. (éd.), <i>Verführt. Verfolgt. Verschleppt. Aspekte nationalsozialistischer Herrschaft in Flensburg 1933–1945</i>, Flensburg, Stadtarchiv, 1996, pp. 276-323.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn7"></a><a href="#_ftnref7"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[7]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:.1pt">Voir Carina Baganz, <i>Ten weeks concentration camp Wöbbelin. A concentration camp in Mecklenburg/Germany in 1945</i>, Wöbbelin, Mahn- und Gedenkstätten Wöbbelin, 2000.</span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn8"></a><a href="#_ftnref8"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[8]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Voir Diana Gring, « Todesmärsche und Massaker in der Endphase : Ansätze zur Spezifizierung und zur kriminalphänomenologischen Einschätzung am Beispiel der NS-Verbrechen von Gardelegen im April 1945 », in Detlef Garbe, Carmen Lange, <i>Häftlinge zwischen Vernichtung und Befreiung</i>, <i>op. cit., </i>pp. 155-165 ; voir aussi le chapitre « Des pommes de terre, tu n’en as plus besoin », in Daniel Blatman, <i>Les Marches de la mort. </i></span></span><i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">La dernière étape du génocide nazi : été 1944-printemps 1945</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, Paris, Fayard, 2009, pp. 333-361.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn9"></a><a href="#_ftnref9"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[9]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Voir les recherches récentes au sujet de Celle, Bernhard Strebel, <i>Celle April 1945 revisited. </i></span></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Ein amerikanischer Bombenangriff, deutsche Massaker an KZ-Häftlingen und ein britisches Gerichtsverfahren</span></span></i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, Bielefeld, Verlag für Regionalgeschichte, 2008.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn10"></a><a href="#_ftnref10"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[10]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> <span style="letter-spacing:-.15pt">Lüneburger Zeitung, 11 avril 1945, p. 1 ; voir Immo de Vries<i>, Kriegsverbrechen in Lüneburg. </i></span></span></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.15pt">Das Massengrab im Tiergarten</span></span></span></i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.15pt">, Lüneburg, Geschichtswerkstatt Lüneburg, 2000.</span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn11"></a><a href="#_ftnref11"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[11]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Voir Dietrich Banse, « 14. April 1945: Der Tag der Befreiung des Außenlagers Salzwedel aus der Sicht der Befreiten, der Befreier und der Bevölkerung von Salzwedel », in Detlef Garbe, Carmen Lange, <i>Häftlinge zwischen Vernichtung und Befreiung</i>, <i>op. cit.,</i> pp. 87-93.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn12"></a><a href="#_ftnref12"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[12]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.05pt">Voir Manfred Warnecke, « “Und plötzlich war es so, als hätten wir all unser Grauen abgeschüttelt”. Die Rettungsexpedition “Weiße Busse” im Frühjahr 1945 », in <i>Internationale wissenschaftliche Korrespondenz zur Geschichte der deutschen Arbeiterbewegung</i> 40 (2004), 4, pp. 488-509 ; Michael Grill, « “Neuengamme war die erste Etappe auf dem Weg in die Heimat und in die Freiheit” – Das Skandinavierlager in Neuengamme und die Rückführung der skandinavischen Häftlinge mit den “Weißen Bussen” », in Detlef Garbe, Carmen Lange, <i>Häftlinge zwischen Vernichtung und Befreiung</i>, <i>op. cit.,</i> pp. 185-215 ; Oliver von Wrochem (éd.), <i>Skandinavien im Zweiten Weltkrieg und die Rettungsaktion Weiße Busse : Ereignisse und Erinnerung</i>, Berlin, Metropol, 2012.</span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn13"></a><a href="#_ftnref13"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[13]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Ici se confirma – comme le soutient Katharina Hertz-Eichenrode – « un vieux principe du fonctionnement des camps de concentration : l'aide et le sauvetauge pour les uns étaient en général uniquement possibles au détriment des autres détenus sauf que, dans ce cas précis, une institution extérieure, la Croix-Rouge, devint, sans le vouloir, complice des SS », voir Katharina Hertz-Eichenrode, « Die Auflösung des KZ Neuengamme im Frühjahr 1945 », in Katharina Hertz-Eichenrode (éd.), <i>Ein KZ wird geräumt. </i></span></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Häftlinge zwischen Vernichtung und Befreiung. Die Auflösung des KZ Neuengamme und seiner Außenlager durch die SS im Frühjahr 1945. Katalog zur Wanderausstellung</span></span></i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, vol. 1, Brême, Temmen, 2000, pp. 31-63, ici p. 51.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn14"></a><a href="#_ftnref14"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[14]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> <span style="letter-spacing:-.05pt">Voir Izabela A. Dahl, « Die “Weißen Busse” und Folke Bernadotte. </span></span></span><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.05pt">Zur Rezeption der Hilfsaktion in Deutschland und Skandinavien », in <i>Dachauer Hefte</i></span></span></span> <i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.05pt">24</span></span></span></i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.05pt"> (2008), pp. 203-219 ; Claudia Lenz, « Vom Heldentum zum moralischen Dilemma. Die “Weißen Busse” und ihre Deutungen nach 1945 », in Herbert Diercks (éd.), <i>Hilfe oder Handel ? Rettungsbemühungen für NS-Verfolgte</i>, Brême, Temmen, 2007, pp. 68-80.</span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn15"></a><a href="#_ftnref15"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[15]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Voir Günther Schwarberg, <i>Der SS-Arzt und die Kinder vom Bullenhuser Damm</i>, Göttingen, Steidl, 2001 ; Iris Groschek, Kristina Vagt : <i>« … dass du weißt, was hier passiert ist ». Medizinische Experimente im KZ Neuengamme und die Morde am Bullenhuser Damm</i>, Brême, 2012 ; KZ-Gedenkstätte Neuengamme (éd.), <i>Le Mémorial de Bullenhuser Damm. </i></span></span><i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Le lieu, les victimes et le travail de mémoire</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, Hambourg, KZ-Gedenkstätte Neuengamme, 2014.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn16"></a><a href="#_ftnref16"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[16]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Voir Manfred Asendorf, <i>1945. Hamburg besiegt und befreit, </i>Landeszentrale für Politische Bildung, Hambourg, 1995 ; Frank Bajohr, « Hamburgs “Führer”. Zur Person und Tätigkeit des Hamburger NSDAP-Gauleiters Karl Kaufmann (1900–1969) », in Frank Bajohr/Joachim Szodrzynski (éds), <i>Hamburg in der NS-Zeit. Ergebnisse neuerer Forschungen</i>, Hambourg, Ergebnisse-Verlag, 1995, pp. 59-91.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn17"></a><a href="#_ftnref17"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[17]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.15pt">Voir Karl-Heinz Roth, « Ökonomie und politische Macht. Die “Firma Hamburg” 1930–1945 », in Angelika Ebbinghaus, Karsten Linne (éds.), <i>Kein abgeschlossenes Kapitel. Hamburg im 3. Reich</i>, Hambourg, Europäische Verlagsanstalt, 1997, pp. 15-176, ici p. 132 et ss.</span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn18"></a><a href="#_ftnref18"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[18]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Wilhelm Lange, <i>Cap Arcona – Das tragische Ende einiger Konzentrationslager-Evakuierungstransporte im Raum der Stadt Neustadt in Holstein am 3. </i></span></span><i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Mai 1945. Dokumentation</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, Eutin, Neustadt in Holstein, Struves Buchdruck, 2005, p. 105. Concernant la discussion de la position de Lange et les arguments contre une intention des SS de faire couler les bateaux, voir Herbert Diercks, Michael Grill, « Die Evakuierung des KZ Neuengamme und die Katastrophe am 3. </span></span><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Mai 1945 in der Lübecker Bucht. Eine Sammelrezension », in Kurt Buck (éd.), <i>Kriegsende und Befreiung</i>, Brême, Temmen, 1995, pp. 175-183.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn19"></a><a href="#_ftnref19"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[19]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Dépliant « Cap Arcona 3. Mai 1945. Gedenkstätten/Museen/Friedhöfe », édité par Förderkreis Cap Arcona-Gedenken, Grevesmühlen, 2009.</span></span></span></span></p>
<p> </p>