<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.2pt">La lib&eacute;ration est l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement qui cl&ocirc;t le r&eacute;cit concentrationnaire. Pour les survivants, qu&rsquo;ils &eacute;crivent imm&eacute;diatement apr&egrave;s la guerre ou quelques d&eacute;cennies plus tard, l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement s&rsquo;est transform&eacute; en souvenir qu&rsquo;il faut exhumer pour en donner une repr&eacute;sentation. Repr&eacute;sentation individuelle, certes, qui cherche &agrave; restituer au je concentrationnaire son identit&eacute;. Repr&eacute;sentation collective, en ce qu&rsquo;elle d&eacute;finit le sens de l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement pour un groupe aux m&ecirc;mes convictions politiques, religieuses ou id&eacute;ologiques. Quelles sont alors les motivations des uns et des autres pour pr&eacute;senter la lib&eacute;ration comme le triomphe d&rsquo;une lutte commune ou un d&eacute;sastre de l&rsquo;humanit&eacute;, bref, pour se montrer victimes ou h&eacute;ros ? Nous &eacute;tudierons la complexit&eacute; de ces constructions post-&eacute;v&eacute;nementielles en nous appuyant sur un corpus de vingt-six r&eacute;cits de survivants fran&ccedil;ais qui se trouv&egrave;rent tous au camp central de Mauthausen &agrave; l&#39;approche de la lib&eacute;ration. Dans notre contribution, nous essayerons de montrer toute la gamme des possibles entre la documentation et la mythification des faits.</span></span></span></span></p>