<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.25pt">Apr&egrave;s une multiplication des &eacute;carts &agrave; la proc&eacute;dure constitutionnelle durant les deux conflits mondiaux, la Suisse a vu sa population se mobiliser et recourir &agrave; un instrument de d&eacute;mocratie directe pour r&eacute;clamer la sortie de cet &eacute;tat d&rsquo;exception. En septembre 1949, l&rsquo;initiative populaire &laquo; Retour &agrave; la d&eacute;mocratie directe &raquo; est ainsi accept&eacute;e par le peuple et les Cantons et contribue &agrave; mettre fin &agrave; l&rsquo;exp&eacute;rience suisse la plus r&eacute;cente du r&eacute;gime d&rsquo;exception. Ce cas nous permet-il de r&eacute;futer l&rsquo;hypoth&egrave;se de l&rsquo;extension infinie du droit d&rsquo;exception qui, selon Agamben, t&eacute;moigne que le &laquo; paradigme biopolitique de l&rsquo;Occident est aujourd&rsquo;hui le camp et non pas la cit&eacute; &raquo; (Agamben 1997, 179) et d&rsquo;affirmer qu&rsquo;il existe une voie de sortie <i>d&eacute;mocratique</i> &agrave; la vell&eacute;it&eacute; de construction de l&rsquo;&Eacute;tat d&rsquo;exception permanent ? Dans le pr&eacute;sent article, nous montrons que, si le droit d&rsquo;initiative garanti par le mod&egrave;le d&eacute;mocratique direct suisse obvie &agrave; la construction du &laquo;&nbsp;camp comme <i>nomos</i> de la modernit&eacute; &raquo; (Agamben 1997, 179), il permet au peuple con&ccedil;u comme souverain de porter lui-m&ecirc;me atteinte aux fondamentaux de la d&eacute;mocratie, introduisant une forme d&rsquo;&laquo; exception d&eacute;mocratique &raquo;.</span></span></span></span></p>