<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.2pt">Malgr&eacute; le nombre important des publications relatives &agrave; la d&eacute;portation produites par les d&eacute;port&eacute;s, peu d&#39;entre elles se consacrent au v&eacute;cu, &agrave; &laquo; l&#39;&eacute;prouv&eacute; &raquo; de la d&eacute;portation et aux effets psychiques cr&eacute;&eacute;s par les contraintes en liens avec les ph&eacute;nom&egrave;nes concentrationnaires. Et pratiquement rien sur ce qu&#39;ils voudraient transmettre ne se profile dans tous ces travaux. Les obstacles &agrave; cette transmission paraissent relever d&#39;un &eacute;cart et d&#39;un malentendu entre la population des Lib&eacute;r&eacute;s des camps d&#39;une part, et la population des lib&eacute;r&eacute;s de l&#39;Occupation d&#39;autre part. Les premiers ont pu s&#39;interroger sur les conditions d&#39;accueil qui leur seraient r&eacute;serv&eacute;s et sur la p&eacute;rennit&eacute; des valeurs qui &eacute;taient les leurs avant d&eacute;portation ; les seconds ont d&ucirc; s&#39;interroger sur ces d&eacute;port&eacute;s qu&#39;ils allaient accueillir et ce nouveau monde dans lequel ces accueillants-accueillis allaient vivre et partager une toute r&eacute;cente lib&eacute;ration. Chacun a pu vivre avec ses attentes et ses insatisfactions, mais tous ont observ&eacute; un silence rigoureux sur ces m&ecirc;mes questions. Un silence qui a conduit l&#39;auteur &agrave; s&#39;interroger sur la souffrance des lib&eacute;r&eacute;s, sur la transmission du non-dit par des moyens qu&#39;il a d&ucirc; construire.</span></span></span></span></p>