<p align="right" style="text-align:right; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">&laquo;&nbsp;Chaque race a son &acirc;me, chaque &acirc;me sa race&nbsp;&raquo;</span></span></span></span></span></span></p> <p align="right" style="text-align:right"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.1pt">Alfred Rosenberg, <i>Le Mythe du XX<sup>e</sup> si&egrave;cle<a name="_ftnref1"></a></i><a href="#_ftn1"><sup><span style="color:blue">[1]</span></sup></a></span></span></span></span></span></p> <p>&nbsp;</p> <h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">Une conception de l&rsquo;histoire</span></span></span></b></span></span></h2> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Le pr&eacute;sent article m&rsquo;a &eacute;t&eacute; inspir&eacute; par la recension parue dans le num&eacute;ro</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">&nbsp;<span style="letter-spacing:-.1pt">7 (juin</span>&nbsp;<span style="letter-spacing:-.1pt">2016) de notre revue des <i>Journaux 1934-1944 </i>d&rsquo;Alfred Rosenberg, </span>l&rsquo;un des principaux dirigeants nazis condamn&eacute; &agrave; Nuremberg pour crimes de guerre et crimes contre l&rsquo;humanit&eacute;. Plus de soixante-dix ans apr&egrave;s la capitulation du III<sup>e</sup> Reich, il ne se passe pas de jour sans que ne paraissent encore de nouveaux documents, des commentaires ou de nouvelles interpr&eacute;tations des publications et des faits relatifs &agrave; ce r&eacute;gime qui a boulevers&eacute; l&rsquo;Europe, voire le monde. La r&eacute;f&eacute;rence &agrave; ce moment historique est souvent devenue l&rsquo;&eacute;chelle de mesure &agrave; laquelle sont confront&eacute;s tous les &eacute;v&eacute;nements ult&eacute;rieurs, imposant ainsi au lecteur, non seulement des connaissances accrues, <span style="letter-spacing:.2pt">mais aussi une capacit&eacute; critique d&rsquo;appr&eacute;ciation, une v&eacute;ritable boussole m&eacute;thodologique pour distinguer le principal de l&rsquo;accessoire, pour relativiser chaque fait </span><span style="letter-spacing:.1pt">ou document, pour le situer chronologiquement </span><span style="letter-spacing:.2pt">dans son contexte et &eacute;viter ainsi le pi&egrave;ge trop fr&eacute;quent de la lecture r&eacute;trospective d&eacute;formante. Chacun, partant n&eacute;cessairement de ses connaissances et souvent de son exp&eacute;rience singuli&egrave;re, n&rsquo;a que trop tendance &agrave; vouloir les valoriser et &agrave; s</span>e croire d&eacute;tenteur des cl&eacute;s de lecture<span style="letter-spacing:.2pt"> du pass&eacute;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">J&rsquo;appartiens encore &agrave; une g&eacute;n&eacute;ration qui a v&eacute;cu la trag&eacute;die nationale-socialiste et n&rsquo;y a surv&eacute;cu que par hasard. Je suis n&eacute; dix mois apr&egrave;s que Hitler soit devenu chancelier du Reich, puisque l&rsquo;on appelait encore ainsi la r&eacute;publique. En 1946, Rosenberg fut pendu pour ses crimes, lui dont un grand &eacute;crivain et journaliste fran&ccedil;ais, r&eacute;sistant, &eacute;crivait lors du proc&egrave;s&nbsp;:</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">&laquo; Car ces hommes qui ont tyrannis&eacute; et meurtri tant de peuples, ces hommes qui ont tant parl&eacute; de courage, de superbe, de race r&eacute;gnante et de sang souverain, ces hommes sont presque tous de lamentables prisonniers. Sans bravoure, sans force int&eacute;rieure, sans dignit&eacute;. [&hellip;]</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Ils sont l&acirc;ches comme Rosenberg, bourreaux des provinces russes occup&eacute;es, qui &agrave; l&rsquo;instruction mentait, se contredisait, se d&eacute;composait, le front moite de sueur.&nbsp;&raquo;<a name="_ftnref2"></a><a href="#_ftn2"><sup><span style="color:black">[2]</span></sup></a></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Soixante-dix ans apr&egrave;s, faut-il retoucher ce portrait</span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">&nbsp;? </span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Dans ces grandes lignes, sans doute pas, mais ne vaut-il cependant la peine d&rsquo;y regarder de plus pr&egrave;s, ne f&ucirc;t-ce que pour saisir mieux ce que fut le nazisme dans ses multiples facettes, et le repenser &agrave; la lumi&egrave;re des questions qui se posent aujourd&rsquo;hui &agrave; l&rsquo;Europe, car c&rsquo;est aussi d&rsquo;un projet europ&eacute;en qu&rsquo;il s&rsquo;est agi, dont les s&eacute;quelles sont loin d&rsquo;avoir disparu.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Confront&eacute;s aux d&eacute;fis du pr&eacute;sent, l&rsquo;histoire des hommes est la seule exp&eacute;rience que nous puissions analyser collectivement, pour tenter de nous comprendre en tant qu&rsquo;esp&egrave;ce socialement organis&eacute;e, mais &agrave; condition de le faire sur la base de principes rationnels clairement &eacute;nonc&eacute;s. Telle est &agrave; mes yeux la seule m&eacute;thode de connaissance du r&eacute;el, m&ecirc;me si nous savons pertinemment que, d&rsquo;une part, l&rsquo;objet de notre recherche est ici complexe et mouvant, et que, d&rsquo;autre part, les hommes sont loin d&rsquo;&ecirc;tre mus par leur seule facult&eacute; d&rsquo;entendement</span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">&nbsp;; </span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">besoins, d&eacute;sirs et int&eacute;r&ecirc;ts y tiennent leur r&ocirc;le. Objets et acteurs de leur propre histoire, les hommes se trouvent depuis la nuit des temps confront&eacute;s &agrave; la dialectique de leur d&eacute;termination naturelle et sociale, et de leur libre arbitre relatif, oscillant entre deux p&ocirc;les qui, sous des formes et des appellations changeantes, ont fa&ccedil;onn&eacute; la bipolarisation de notre pens&eacute;e&nbsp;: disons pour faire simple (?), entre esprit et mati&egrave;re, entre individu et soci&eacute;t&eacute;, entre nature et culture, etc. Qui ne s&rsquo;est fait au pr&eacute;alable &ndash; a priori, comme disent les philosophes rationalistes, ce qui ne signifie pas &laquo;&nbsp;arbitrairement&nbsp;&raquo; &ndash; une opinion sur le poids de cette bipolarit&eacute; de l&rsquo;animal social pensant &eacute;chappera difficilement &agrave; la sur&eacute;valuation de l&rsquo;un ou de l&rsquo;autre facteur, au vieux d&eacute;bat de la poule et de l&rsquo;&oelig;uf, plus savamment de l&rsquo;<i>essence </i>et de l&rsquo;<i>existence. </i>Pour me faire mieux entendre et dans le cas qui nous occupe, Alfred Rosenberg vient au monde &ndash; au sens propre autant que figur&eacute; &ndash; au cours d&rsquo;&eacute;v&eacute;nements historiques concrets, qu&rsquo;il vit et interpr&egrave;te &agrave; la lumi&egrave;re d&rsquo;un courant de pens&eacute;e particulier qui a d&eacute;j&agrave; sa propre tradition profond&eacute;ment ancr&eacute;e dans l&rsquo;espace national auquel il s&rsquo;identifie et dans la langue dont il se sert</span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">&nbsp;: </span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">l&rsquo;id&eacute;alisme, la croyance bien ancr&eacute;e que les id&eacute;es, c<span style="letter-spacing:.1pt">oncepts &eacute;ternels, s&rsquo;invitent progressivement parmi les hommes, pures essences qui ne doivent rien aux </span>circonstances dans lesquelles elles s&rsquo;incarnent. L&rsquo;id&eacute;aliste est toujours un illumin&eacute;, qui n&rsquo;a de compte &agrave; rendre qu&rsquo;&agrave; la providence, jamais aux hommes, puisqu&rsquo;il ne fait pas partie de leur histoire commune. Qui ne reconna&icirc;t pas sa responsabilit&eacute; quand des hommes le condamnent.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">L&rsquo;historien se doit d&rsquo;entrer aussi dans cette subjectivit&eacute; qui poss&egrave;de son &laquo;&nbsp;histoire&nbsp;&raquo;, mais sa compr&eacute;hension globale fera faillite s&rsquo;il ne l&rsquo;approche pas avec la distance critique que permet sa contextualisation, non seulement par rapport &agrave; son environnement intellectuel ou spirituel<a name="_ftnref3"></a><a href="#_ftn3"><sup><span style="color:black">[3]</span></sup></a>, mais par rapport &agrave; la pesanteur des faits r&eacute;els de soci&eacute;t&eacute;, dont la pens&eacute;e se fait une repr&eacute;sentation. L&rsquo;historien qui entend adopter une position critique se trouve contraint d&rsquo;utiliser une double grille de lecture, de mettre pour ainsi dire des lunettes &agrave; double foyer, exercice des plus p&eacute;rilleux que bien peu r&eacute;ussissent. Et il est sans doute des moments de rupture historique privil&eacute;gi&eacute;s pour la mise &agrave; l&rsquo;&eacute;preuve d&rsquo;une lecture crois&eacute;e d&eacute;bouchant sur des principes synth&eacute;tiques d&rsquo;analyse. Parmi les grandes c&eacute;sures qui ont durablement marqu&eacute; nos consciences se situent &eacute;videmment les deux guerres mondiales, au cours desquelles la ma&icirc;trise des &eacute;v&eacute;nements &eacute;chappa davantage encore qu&rsquo;en temps de paix aux projets humains de r&egrave;glement des conflits par la voie d&rsquo;une diplomatie raisonnable. La pens&eacute;e de Rosenberg est le r&eacute;sultat imm&eacute;diat de l&rsquo;incompr&eacute;hension de la d&eacute;faite militaire du Deuxi&egrave;me Reich, dans la foul&eacute;e des th&eacute;oriciens du chauvinisme allemand les plus aveugles aux r&eacute;alit&eacute;s et les plus impr&eacute;gn&eacute;s par la tradition mystique et la mythologie germanique. Il en renouvellera et radicalisera rapidement les sources, avec l&rsquo;ambition d&rsquo;en devenir la r&eacute;f&eacute;rence intellectuelle incontournable. Les ann&eacute;es d&eacute;cisives durant lesquelles le national-socialisme parvient au pouvoir s&rsquo;inscrivent &agrave; mi-parcours entre ces guerres catastrophiques, dont la violence se per&ccedil;oit plus comme un ph&eacute;nom&egrave;ne naturel que comme une manifestation humaine. De 1929 &agrave; 1933, une voie, certes &eacute;troite, semble encore ouverte aux &laquo;&nbsp;hommes de bonne volont&eacute;&nbsp;&raquo; pour &eacute;viter que le monde leur &eacute;chappe une nouvelle fois. Ce sont ces ann&eacute;es-l&agrave; que je choisirai pour tenter cet &eacute;clairage crois&eacute; du subjectif et de l&rsquo;objectif qui met, mieux que tout autre, en relief le r&ocirc;le relatif des diff&eacute;rents acteurs, leurs positions dans les grandes composantes du tissu social et comment eux-m&ecirc;mes se situent dans les diff&eacute;rents champs o&ugrave; se jouent ces luttes partielles pour la domination des hommes et des choses</span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">.</span></span></span></span></p> <h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">Rosenberg ou les avatars de l&rsquo;id&eacute;alisme chr&eacute;tien</span></span></span></b></span></span></h2> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Alfred Rosenberg est sans conteste un personnage cl&eacute; du parti nazi, un parti qui s&rsquo;est pens&eacute; au-dessus et en dehors des partis comme un <i>mouvement</i>, dont il fallait forger &agrave; la fois la th&eacute;orie et la pratique. Aucun penseur n&rsquo;a occup&eacute; autant de place que lui dans la confection de sa doctrine, &agrave; travers de tr&egrave;s nombreux &eacute;crits, diffus&eacute;s pour la plupart par son organisation centrale et de plus en plus largement &agrave; mesure </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">qu&rsquo;elle acqu&eacute;rait du pouvoir. Peut-on dire pour autant que le national-socialisme &laquo;&nbsp;provient&nbsp;&raquo; d&rsquo;une vision du monde, <i>Weltanschauung</i>, qui, selon ses propres th&eacute;oriciens, rel&egrave;ve davantage de l&rsquo;intuition que de la r&eacute;flexion, de la r&eacute;action instinctive plut&ocirc;t que pr&eacute;m&eacute;dit&eacute;e</span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">&nbsp;?</span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> Peut-on dire que cette construction de l&rsquo;esprit m&egrave;ne au crime&nbsp;?<i> </i>La justice humaine ne condamne que des hommes, des hommes vivants, et &agrave; condition que soit &eacute;tabli un lien de cause &agrave; effet entre leur action et le crime incrimin&eacute;. Personne ne peut (aujourd&rsquo;hui et en principe) &ecirc;tre condamn&eacute; pour sa &laquo;&nbsp;vision du monde&nbsp;&raquo;. Entre 1918 &ndash; il a 25 ans &ndash; et 1930, date de la parution de sa bible nazie, Rosenberg va acqu&eacute;rir par d&rsquo;innombrables lectures les rudiments de son <i>mythe</i>, dont le mod&egrave;le lui est fourni par le tr&egrave;s populaire ouvrage de Houston Stewart Chamberlain, <i>Die Grundlagen des neunzehnten Jahrhunderts<a name="_ftnref4"></a><a href="#_ftn4"><b><sup><span style="color:black">[4]</span></sup></b></a></i>,<span style="letter-spacing:-.1pt"> paru en 1898. Sommes-nous pour autant devant une &laquo;&nbsp;vision <i>raciale</i></span> <span style="letter-spacing:-.2pt">du monde&nbsp;&raquo;&nbsp;? Les sources de Rosenberg</span><span style="letter-spacing:-.1pt"> sont nombreuses, auxquelles il puise pour produire un indigeste brouet qui nourrira les nombreux ressentiments des populations et des individus allemands d&eacute;plac&eacute;s ou d&eacute;racin&eacute;s par la Premi&egrave;re Guerre mondiale. Rosenberg est de ceux-l&agrave;, Balte-Allemand fuyant la r&eacute;volution bolchevique pour se r&eacute;-ancrer dans un imaginaire teutonique forg&eacute; </span><span style="letter-spacing:-.2pt">par son ma&icirc;tre &agrave; penser </span>Dietrich Eckart. Que le Juif fantasm&eacute; soit au centre de sa premi&egrave;re contribution propre, <i>La trace du Juif au fil du temps<a name="_ftnref5"></a><a href="#_ftn5"><b><sup><span style="color:black">[5]</span></sup></b></a></i>, ne doit pas nous induire en erreur&nbsp;; il rel&egrave;ve davantage de la longue tradition chr&eacute;tienne que de l&rsquo;antis&eacute;mitisme politique ou racial plus r&eacute;cents. <i>Le mythe du XX<sup>e</sup></i>&nbsp;<i>si&egrave;cle </i>ne contient qu&rsquo;une allusion au plus c&eacute;l&egrave;bre th&eacute;oricien nazi de <span style="letter-spacing:-.2pt">la race au sens pseudo-scientifique, Hans G&uuml;nther, et c&rsquo;est pour qualifier ses conceptions &laquo;&nbsp;d&rsquo;historiques et non d&rsquo;essentielles&nbsp;&raquo; <i>(historisch, nicht wesentlich). </i>Il leur pr&eacute;f&egrave;re la vision de Walther Darr&eacute; selon laquelle les Germains se sont forg&eacute;s avec la nature <i>(naturverwachsenen </i></span><i>Germanen). </i>Rosenberg ne conna&icirc;t pas d&rsquo;hommes, que des &laquo;&nbsp;essences&nbsp;&raquo;, bonnes ou mauvaises.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">La conclusion de cette premi&egrave;re intervention de Rosenberg sur la sc&egrave;ne munichoise de l&rsquo;apr&egrave;s-guerre d&eacute;coule directement de ses pr&eacute;suppos&eacute;s&nbsp;: il faut contrer les dangers de juda&iuml;sation <i>(Verjudung)</i> de &laquo;&nbsp;notre &ecirc;tre allemand chr&eacute;tien et national &raquo;&nbsp;<i>(unseres christlichen und nationalen deutschen Wesens)<a name="_ftnref6"></a><a href="#_ftn6"><b><sup><span style="color:black">[6]</span></sup></b></a></i>. Tandis qu&rsquo;il r&eacute;dige ce livre, Rosenberg s&rsquo;est donn&eacute; la peine de lire l&rsquo;ouvrage du chevalier Henri Gougenot des Mousseaux, <i>Le Juif, le juda&iuml;sme et la juda&iuml;sation des peuples chr&eacute;tiens </i>(1869), dont il publie la traduction l&rsquo;ann&eacute;e suivante aux &eacute;ditions dirig&eacute;es par Eckart<a name="_ftnref7"></a><a href="#_ftn7"><sup><span style="color:black">[7]</span></sup></a>. M&ecirc;me id&eacute;alisme chr&eacute;tien m&acirc;tin&eacute; de tradition f&eacute;odale, substrat <span style="letter-spacing:-.2pt">du futur</span> <i><span style="letter-spacing:-.2pt">Blut und Ehre </span></i><span style="letter-spacing:-.2pt">(Sang et Honneur)</span> du Balte. Rosenberg, en 1919, radicalise l&rsquo;antijuda&iuml;sme chr&eacute;tien, ou plut&ocirc;t le ram&egrave;ne aux d&eacute;buts du nationalisme germanique&nbsp;; avec Fichte, il entend conc&eacute;der aux Juifs allemands leurs droits d&rsquo;hommes, mais pas de droits civils et politiques&nbsp;:</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">&laquo; 1. Les Juifs seront reconnus comme une nation [= ethnie = race] vivant en Allemagne. Qu&rsquo;ils soient pratiquants ou non&nbsp;;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">2. Est Juif, celui dont les parents, dont le p&egrave;re ou la m&egrave;re furent de nation</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> juive&nbsp;; dor&eacute;navant est Juif, celui qui a un conjoint juif.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">3. Les Juifs n&rsquo;ont pas le droit de s&rsquo;occuper de politique allemande, en paroles, en &eacute;crits ou en actes.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">4. Les Juifs n&rsquo;ont pas le droit d&rsquo;&ecirc;tre fonctionnaires d&rsquo;&Eacute;tat, de servir dans l&rsquo;arm&eacute;e, ni comme soldats, ni comme officiers. Ils effectueront un service du travail.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">5. Les Juifs n&rsquo;ont pas le droit de diriger des institutions culturelles &eacute;tatiques ou communales (th&eacute;&acirc;tres, galeries, etc.), ni de remplir des fonctions enseignantes dans les &eacute;coles et universit&eacute;s allemandes.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">6. Les Juifs n&rsquo;ont pas le droit de collaborer aux commissions d&rsquo;&Eacute;tat ou de communes en mati&egrave;re d&rsquo;&eacute;preuves, de contr&ocirc;le, de censure, etc.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Les Juifs n&rsquo;ont pas le droit de repr&eacute;senter le Reich allemand dans des trait&eacute;s de commerce&nbsp;; ils n&rsquo;ont pas davantage le droit d&rsquo;&ecirc;tre repr&eacute;sent&eacute;s dans le directoire des banques d&rsquo;&Eacute;tat ou des institutions communales de cr&eacute;dit.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">7. Les Juifs &eacute;trangers n&rsquo;ont pas le droit de s&rsquo;&eacute;tablir durablement en Allemagne. Il leur est de toute fa&ccedil;on interdit de faire partie de la f&eacute;d&eacute;ration d&rsquo;&Eacute;tats allemands.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">8. Le sionisme doit &ecirc;tre activement soutenu, pour envoyer chaque ann&eacute;e un nombre &agrave; d&eacute;terminer de Juifs allemands en Palestine ou en tout cas en dehors des fronti&egrave;res. &raquo;</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Suivent un certain nombre de droits conc&eacute;d&eacute;s aux Juifs allemands, mais pour Rosenberg, l&rsquo;essentiel ne r&eacute;side pas l&agrave;. Il s&rsquo;agit avant tout de les amener &agrave; la &laquo;&nbsp;civilisation chr&eacute;tienne&nbsp;&raquo; <i>(christliche Kultur)&nbsp;:</i></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.25pt">&laquo; Il est grand temps que les r&eacute;cits d&rsquo;Abraham et de Jacob, de Laban, Joseph, Juda et d&rsquo;autres archi-escrocs</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> <i><span style="letter-spacing:.25pt">(Erzgaunern) </span></i><span style="letter-spacing:.25pt">cessent enfin de s&eacute;vir dans les &eacute;glises et les &eacute;coles. C&rsquo;est un outrage et une honte que ces incarnations d&rsquo;un esprit enti&egrave;rement faux et mensonger nous soient pr&eacute;sent&eacute;es en exemples r</span><span style="letter-spacing:.1pt">eligieux, en p&egrave;res spirituels de J&eacute;sus</span><span style="letter-spacing:.25pt">-Christ. L&rsquo;esprit chr&eacute;tien et l&rsquo;esprit &ldquo;salement juif&rdquo; doivent &ecirc;tre s&eacute;par&eacute;s&nbsp;; la Bible doit &ecirc;tre clairement divis&eacute;e en Christ et Ant&eacute;christ.&nbsp;&raquo; Comme on le voit, ce qu&rsquo;apporte de propre Rosenberg, ce n&rsquo;est pas une &laquo;&nbsp;rh&eacute;torique du pouvoir&nbsp;&raquo;, mais une r&eacute;gression obscurantiste dans l&rsquo;irrationalit&eacute; la plus abyssale. Et celle-ci repr&eacute;sente objectivement un s&eacute;rieux obstacle &agrave; la prise de pouvoir dans </span><span style="letter-spacing:.3pt">un pays encore marqu&eacute; par les querelles issues de la R&eacute;forme. Le national-socialisme n&rsquo;a que faire de la p&eacute;roraison du visionnaire illumin&eacute;&nbsp;: voici venu le jour de &laquo;&nbsp;la pens&eacute;e germano-</span><span style="letter-spacing:.25pt">chr&eacute;tienne&nbsp;&raquo;.</span></span></span></span></span></p> <h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">Comment se fait l&rsquo;histoire r&eacute;elle&nbsp;?</span></span></span></b></span></span></h2> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Avant que Rosenberg ne soit propuls&eacute; sur le devant de la sc&egrave;ne politique, il me reste &agrave; compl&eacute;ter la formation de sa pens&eacute;e, si tant est que l&rsquo;on puisse nommer telle cet incroyable patchwork &ndash; mais n&rsquo;est-ce pas le propre de toute croyance&nbsp;? Son v&eacute;ritable <i>spiritus rector </i>est, comme je l&rsquo;ai mentionn&eacute;, Dietrich Eckart, dont il va publier des textes<a name="_ftnref8"></a><a href="#_ftn8"><sup><span style="color:black">[8]</span></sup></a> deux ans avant de nous en donner sa propre synth&egrave;se, et &agrave; qui <i>Mein Kampf </i>est d&eacute;di&eacute;.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Eckart repr&eacute;sente, pouss&eacute;e &agrave; son paroxysme, une tendance &eacute;sot&eacute;rique qui est loin d&rsquo;avoir disparu de la pens&eacute;e occidentale&nbsp;; elle constitue m&ecirc;me le fondement inassum&eacute; de tous les r&eacute;cits de l&rsquo;histoire humaine comme r&eacute;alisation des id&eacute;es, entendez &eacute;videmment des id&eacute;es &eacute;lev&eacute;es, des id&eacute;aux des hommes id&eacute;aux. Dans cette vision d&rsquo;un monde &eacute;ternellement domin&eacute; par la lutte du bien et du mal, il faut n&eacute;cessairement que ce dernier poss&egrave;de ses porte-parole, cette lie indispensable de l&rsquo;humanit&eacute;. Et le paradoxe veut que ceux qui inversent aujourd&rsquo;hui cette vision apr&egrave;s son &eacute;chec dramatique sans en remettre en cause les fondements id&eacute;ologiques ne nous en offrent que l&rsquo;image retourn&eacute;e, le bien occupant d&egrave;s lors la place du mal. Beaucoup s&rsquo;interrogent encore sur le succ&egrave;s des th&eacute;ories du &laquo;&nbsp;complot &raquo;,&nbsp;dont le ressort ultime est cette croyance occulte. Eckart nous l&rsquo;enseigne avec une aveuglante clart&eacute;</span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">&nbsp;: </span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">le juda&iuml;sme a un secret, &laquo;&nbsp;<i>die Entseelung der Welt &raquo;. </i>Le Juif (cette force instinctive et &eacute;ternelle) est incapable de s&rsquo;&eacute;lever au-dessus de la possession des biens mat&eacute;riels de ce monde. Ne pouvant acc&eacute;der lui-m&ecirc;me &agrave; la transcendance, il se venge en privant le monde entier de son &laquo;&nbsp;&acirc;me&nbsp;&raquo;.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">&laquo; C&rsquo;est pourquoi ils essayent [les Juifs] de briser toute forme derri&egrave;re laquelle agit l&rsquo;&acirc;me vivante</span></span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">&nbsp;; </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">car ces archi-mat&eacute;rialistes ont l&rsquo;id&eacute;e</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> <span style="letter-spacing:-.1pt">insens&eacute;e, que ce qu&rsquo;ils ne peuvent que soup&ccedil;onner confus&eacute;ment, le spirituel <i>(das Seelische), </i>serait indissolublement li&eacute; &agrave; la forme et dispara&icirc;trait donc avec elle. C&rsquo;est pourquoi, ils sont &eacute;galement tous <i>anarchistes </i>[soulign&eacute; dans le texte original], consciemment ou inconsciemment&nbsp;; ils ne <i>peuvent </i>[<i>idem</i>] faire autrement qu&rsquo;&ecirc;tre adversaires <i>de l&rsquo;ordre et du droit </i>[<i>idem</i>], car ces derniers portent en eux de fa&ccedil;on exemplaire l&rsquo;empreinte lumineuse d&rsquo;un monde plus pur.&nbsp;&raquo;<a name="_ftnref9"></a><a href="#_ftn9"><sup><span style="color:black">[9]</span></sup></a></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.2pt">Ainsi, depuis l&rsquo;origine du monde, la force spirituelle est aryenne, le Juif est &agrave; l&rsquo;image de M&eacute;phisto</span></span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.2pt">&nbsp;: </span></span></span><i><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.2pt">Urbild aller Seelenlosigkeit </span></span></span></i><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.2pt">(le prototype de l&rsquo;absence d&rsquo;&acirc;me).</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Il n&rsquo;y a apparemment derri&egrave;re cette mystique aucun dessein meurtrier, rien qu&rsquo;un d&eacute;sir de d&eacute;marcation morale, puisque nous sommes tous confront&eacute;s &agrave; un monde de la mati&egrave;re et de l&rsquo;esprit. Les Juifs sont comme les bact&eacute;ries indispensables &agrave; la vie humaine.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">&laquo; Nous devons donc accepter parmi nous les Juifs comme un mal n&eacute;cessaire, et Dieu sait pour combien de mill&eacute;naires encore. Mais de m&ecirc;me que notre corps d&eacute;p&eacute;rirait si ces bact&eacute;ries d&eacute;passaient en lui une certaine mesure, de la m&ecirc;me fa&ccedil;on notre peuple, pour ne prendre qu&rsquo;un exemple, succomberait petit &agrave; petit de maladie spirituelle si le Juif prenait le dessus en lui. Que celui-ci, comme le veut ou feint de le vouloir le sionisme, <span style="letter-spacing:.1pt">nous quittait compl&egrave;tement, serait aussi fatal que s&rsquo;il nous dominait. La mission du peuple allemand prend fin, telle est mon intime conviction, avec la derni&egrave;re heure de l&rsquo;humanit&eacute;, &agrave; </span>laquelle nous ne pourrions parvenir si nous perdions auparavant l&rsquo;approbation juive du monde parmi nous&nbsp;; car aucune existence n&rsquo;est possible sans acceptation du monde.&nbsp;&raquo;<a name="_ftnref10"></a><a href="#_ftn10"><sup><span style="color:black">[10]</span></sup></a></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">L&agrave; encore, le lecteur contemporain post-g&eacute;nocide se tromperait s&rsquo;il voyait dans ces lignes le reflet d&rsquo;une quelconque th&eacute;orie biologique&nbsp;; les termes qui d&eacute;signent le pr&eacute;tendu parasitisme juif (<i>Schmarotzer</i>, par exemple) pr&eacute;existent aux sciences naturelles et ce sont ces derni&egrave;res qui les ont import&eacute;s. Je ne peux malheureusement pas d&eacute;velopper ici les particularit&eacute;s linguistiques d&rsquo;un nationalisme historiquement plus tardif, plus religieux et plus irrationnel que ses r&eacute;f&eacute;rents britanniques ou fran&ccedil;ais.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Voil&agrave; donc le bagage personnel avec lequel Rosenberg entre en politique. Tant qu&rsquo;il ne demeure confin&eacute; que dans le cercle disparate des fomentateurs du coup d&rsquo;&Eacute;tat manqu&eacute; de 1923, il lui assure au mieux un statut intellectuel, entre m&eacute;fiance et r&eacute;v&eacute;rence. Il donne &agrave; ces aventuriers de la politique un suppl&eacute;ment d&rsquo;&acirc;me, dont certains n&rsquo;ont que faire. Ceux-l&agrave;, Rosenberg les m&eacute;prisera jusqu&rsquo;au bout.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Le changement interviendra &agrave; nouveau de l&rsquo;ext&eacute;rieur, entra&icirc;nant avec lui les r&eacute;ajustements auxquels oblige l&rsquo;objectif devenu prioritaire de la prise du pouvoir.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Dans la r&eacute;publique de Weimar, dont l&rsquo;&eacute;conomie avait repris apr&egrave;s avoir surmont&eacute; la folle inflation de 1923, la d&eacute;b&acirc;cle de Wall Street, le 29</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">&nbsp;<span style="letter-spacing:.1pt">octobre&nbsp;1929, allait &ecirc;tre l&rsquo;&eacute;lectrochoc donn&eacute; au national-socialisme. Il ressortit dop&eacute; des &eacute;lections de septembre</span>&nbsp;<span style="letter-spacing:.1pt">1930 au Reichstag avec un accroissement de 5,5</span>&nbsp;<span style="letter-spacing:.1pt">millions de voix par rapport au dernier scrutin de mai</span>&nbsp;<span style="letter-spacing:.1pt">1928. Il atteignait avec ses alli&eacute;s potentiels 44</span>&nbsp;<span style="letter-spacing:.1pt">% des suffrages, rendant cr&eacute;dible un renversement radical de politique. Ses 107&nbsp;d&eacute;put&eacute;s, au nombre desquels figurait &agrave; pr&eacute;sent Rosenberg, apparurent &agrave; la rentr&eacute;e parlementaire en uniforme, annon&ccedil;ant ainsi la militarisation du parti, l&rsquo;intimidation et la terreur </span>de rue qu&rsquo;allaient exercer les SA et SS, malgr&eacute; les tentatives d&rsquo;interdiction par les autorit&eacute;s en place. De septembre&nbsp;1930 &agrave; janvier&nbsp;1933, le nombre de membres du parti s&rsquo;accrut de 129</span></span>&thinsp;<span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">000&nbsp;&agrave;</span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"> 849</span></span>&thinsp;<span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">000. La poursuite de la crise entra&icirc;na la croissance du ch&ocirc;mage&nbsp;; entre le vote de 1930 et celui de novembre&nbsp;1932, les nazis gagn&egrave;rent encore plus de 5, 3&nbsp;millions d&rsquo;&eacute;lecteurs.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Combien parmi pr&egrave;s de 11</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">&nbsp;<span style="letter-spacing:.1pt">millions d&rsquo;Allemands qui avaient brusquement donn&eacute; leurs suffrages &agrave; ce parti avaient-ils lu Rosenberg, ou accordaient-ils un blanc-seing &agrave; une politique antis&eacute;mite, encore que, en </span>quelques ann&eacute;es, le nazisme ait r&eacute;ussi<span style="letter-spacing:.1pt"> &agrave; isoler davantage la population juive, &agrave; faire en sorte que toute sympathie pour celle-ci soient consid&eacute;r&eacute;e comme contraire aux int&eacute;r&ecirc;ts nationaux&nbsp;? Bien peu sans doute, contrairement &agrave; la vulgate actuelle. Ce n&rsquo;est pas cela qui devait permettre d&rsquo;acc&eacute;der au pouvoir. Ni de jouer un r&ocirc;le au sein des grandes puissances europ&eacute;ennes en pleine crise &eacute;conomique. Plus fin tacticien que les doctrinaires de son parti, Hitler l&rsquo;avait bien compris, comme en t&eacute;moigne son intervention devant les industriels r&eacute;unis &agrave; D&uuml;sseldorf le 21</span>&nbsp;<span style="letter-spacing:.1pt">janvier 1932<a name="_ftnref11"></a><a href="#_ftn11"><sup><span style="color:black">[11]</span></sup></a>.</span></span></span></span></span></p> <h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">Id&eacute;ologie et pragmatisme</span></span></span></b></span></span></h2> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Ce texte &eacute;tonnant devrait &eacute;veiller quelque &eacute;cho aujourd&rsquo;hui, bien que son ton direct et son apparente na&iuml;vet&eacute; dans l&rsquo;abord des questions &eacute;conomiques contreviennent &agrave; notre langage plus feutr&eacute;. Fid&egrave;le &agrave; son darwinisme social sans d&eacute;tours, le F&uuml;hrer note l&rsquo;impasse de la domination &laquo;&nbsp;naturelle&nbsp;&raquo; de la race blanche, la rivalit&eacute; &eacute;conomique de ses diff&eacute;rents &eacute;tats concurrents, le Royaume-Uni constituant &agrave; ses yeux le moins menac&eacute; d&rsquo;entre eux par le savant &eacute;quilibre de sa m&eacute;tropole et de ses colonies. Et ce, malgr&eacute; la mont&eacute;e en puissance des &Eacute;tats-Unis qui se profile &agrave; l&rsquo;horizon. Plus qu&rsquo;une id&eacute;ologie &agrave; combattre &ndash; Rosenberg et d&rsquo;autres a</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.3pt">uront forg&eacute; le spectre du jud&eacute;o-</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">bolchevisme &ndash;, Hitler voit dans le communisme une nouvelle &laquo;&nbsp;vision du monde&nbsp;&raquo; dont la principale cons&eacute;quence, outre quelques &laquo;&nbsp;cliques bruyantes qui envahissent nos rues &raquo;,&nbsp;serait d&rsquo;arracher au march&eacute; d&rsquo;exportation et aux sources de mati&egrave;res premi&egrave;res &laquo;&nbsp;l&rsquo;ensemble du continent asiatique, qui s&rsquo;&eacute;tend de notre fronti&egrave;re orientale jusqu&rsquo;&agrave; Vladivostok &raquo;<a name="_ftnref12"></a><a href="#_ftn12"><sup><span style="color:black">[12]</span></sup></a></span></span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">&nbsp;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">&laquo; Le bolchevisme, si sa voie n&rsquo;est pas interrompue, exposera le monde &agrave; une mutation compl&egrave;te comme jadis le christianisme. Dans 300&nbsp;ans on ne dira plus qu&rsquo;il s&rsquo;agissait d&rsquo;un autre mode de production. Dans 300 ans, on se sera probablement rendu compte qu&rsquo;il s&rsquo;agit simplement d&rsquo;une nouvelle religion, bien que fond&eacute;e sur une autre base. Dans 300 ans,&nbsp;si ce mouvement continue &agrave; se d&eacute;velopper,&nbsp;on ne verra plus seulement en L&eacute;nine un r&eacute;volutionnaire de 1917, mais le fondateur d&rsquo;une nouvelle doctrine mondiale, et peut-&ecirc;tre sera-t-il honor&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;gal de Bouddha.&nbsp;&raquo;</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Et apr&egrave;s avoir balay&eacute; quelques objections, le F&uuml;hrer poursuit&nbsp;:</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">&laquo; De toute fa&ccedil;on, nous allons vivre ce qui suit</span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">&nbsp;: </span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">le bolchevisme</span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"> &ndash;&nbsp;</span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">si la pens&eacute;e europ&eacute;enne et am&eacute;ricaine ne change pas</span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">&nbsp;&ndash; </span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">continuera &agrave; s&rsquo;&eacute;tendre lentement en Asie. Quand il s&rsquo;agit de visions du monde, 30 ou 50&nbsp;ans ne jouent aucun r&ocirc;le. Ce n&rsquo;est que 300 ans apr&egrave;s le Christ que le christianisme a commenc&eacute; lentement &agrave; occuper tout le sud de l&rsquo;Europe et ne s&rsquo;est saisi du nord que 700 ans apr&egrave;s. De telles visions du monde sont capables de d&eacute;montrer encore 500 ans apr&egrave;s leur capacit&eacute; de conqu&ecirc;te absolue s&rsquo;ils ne sont pas bris&eacute;s d&egrave;s le d&eacute;but par l&rsquo;instinct de conservation naturel des autres peuples.&nbsp;&raquo;</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Nous connaissons la suite. Le pacte tacite qu&rsquo;Hitler propose aux grands industriels de la Ruhr est de remettre au travail les six ou sept millions de ch&ocirc;meurs, cible id&eacute;ale du communisme, en sortant des obligations impos&eacute;es par le trait&eacute; de Versailles. Un pouvoir politique fort est la condition sine qua non du red&eacute;ploiement &eacute;conomique. &laquo;&nbsp;Car ce n&rsquo;est pas l&rsquo;&eacute;conomie allemande qui a d&rsquo;abord conquis le monde, suivie de la mont&eacute;e en puissance du pouvoir&nbsp;; chez nous aussi, c&rsquo;est d&rsquo;abord le pouvoir d&rsquo;&Eacute;tat qui a cr&eacute;&eacute; les conditions pr&eacute;alables &agrave; l&rsquo;apog&eacute;e &eacute;conomique ult&eacute;rieure (tr&egrave;s juste&nbsp;!) &raquo;<sup>&nbsp;<a name="_ftnref13"></a><a href="#_ftn13"><span style="color:black">[13]</span></a></sup></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.2pt">De mieux en mieux compris, le F&uuml;hrer</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> peut &agrave; pr&eacute;sent s&rsquo;orienter vers sa conclusion&nbsp;:</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">&laquo; Il est possible de faire de l&rsquo;Allemagne un &Eacute;tat bolchevique</span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"> &ndash;&nbsp;</span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">ce sera une catastrophe</span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">&nbsp;&ndash; </span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">mais c&rsquo;est possible. Il est aussi possible de faire de l&rsquo;Allemagne un &Eacute;tat national. Mais il est impossible de cr&eacute;er une Allemagne forte et saine, si 50&nbsp;% de ses membres sont bolcheviques et 50&nbsp;% nationaux (tr&egrave;s juste&nbsp;!). Cette question-l&agrave;, il faudra bien la r&eacute;soudre&nbsp;! (vifs applaudissements).&nbsp;&raquo;</span></span></span></span></p> <h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">Retour &agrave; Rosenberg</span></span></span></b></span></span></h2> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Pour notre compr&eacute;hension du nazisme, Rosenberg constitue un v&eacute;ritable cas d&rsquo;&eacute;cole. Mais &agrave; condition de respecter la chronologie des &eacute;v&eacute;nements sans verser dans la t&eacute;l&eacute;ologie. <span style="letter-spacing:.1pt">Non, <i>Le mythe du XX<sup>e</sup></i></span>&nbsp;<i><span style="letter-spacing:.1pt">si&egrave;cle </span></i><span style="letter-spacing:.1pt">(1930) n&rsquo;est pas &laquo;&nbsp;cette prise de position fondamentale, longuement argument&eacute;e et appuy&eacute;e sur de multiples r&eacute;f&eacute;rences savantes&nbsp;&raquo; de sa &laquo;&nbsp;vision raciale du monde&nbsp;&raquo;. Il a pour but de forger une doctrine nationale-socialiste malgr&eacute; le profond clivage religieux laiss&eacute; par la</span> <span style="letter-spacing:.1pt">R&eacute;forme et ses s&eacute;quelles.&nbsp;Car l&rsquo;id&eacute;alisme l&eacute;gitime est celui des &Eacute;glises. Ses r&eacute;f&eacute;rences sont essentiellement th&eacute;ologiques et ambitionnent la fondation d&rsquo;une &Eacute;glise nationale &agrave; l&rsquo;image de l&rsquo;&Eacute;glise anglicane et, bien que des questions </span><span style="letter-spacing:.2pt">plus urgentes s&#39;imposent d&egrave;s la prise du pouvoir, Rosenberg s&rsquo;estime oblig&eacute; de r&eacute;pondre longuement aux critiques catholiques et protestantes. Aux premi&egrave;res, dans son v&eacute;ritable pamphlet, <i>Aux inquisiteurs de notre temps<a name="_ftnref14"></a><a href="#_ftn14"><b><sup><span style="color:black">[14]</span></sup></b></a></i>, aux secondes dans <i>P&egrave;lerins protestants &agrave; Rome<a name="_ftnref15"></a><a href="#_ftn15"><b><sup><span style="color:black">[15]</span></sup></b></a>. </i>Les deux sous-titres renvoient explicitement au mythe du Balte&nbsp;; les catholiques trahissent le Christ par fid&eacute;lit&eacute; &agrave; l&rsquo;Ancien Testament juif, les protestants trahissent Luther&nbsp;: &laquo;&nbsp;Ce n&rsquo;est plus l&rsquo;&eacute;glise, mais le <i>peuple </i>qui a pris la premi&egrave;re place dans la conscience europ&eacute;enne. C&rsquo;est pourquoi le plus grand crime n&rsquo;est pas l&rsquo;h&eacute;r&eacute;sie, mais la trahison.&nbsp;&raquo;<a name="_ftnref16"></a><a href="#_ftn16"><sup><span style="color:black">[16]</span></sup></a></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Et de citer Luther&nbsp;: &laquo;&nbsp;Tout ce qu&rsquo;ils [les Juifs] ont, ils nous l&rsquo;ont vol&eacute; et ex</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">torqu&eacute; par leur usure&hellip;, qu&rsquo;ils gagnent leur pain &agrave; la sueur de leur front &ndash; adoptons la sagesse commune aux autres nations&hellip; calculons ce qu&rsquo;ils nous ont d&eacute;rob&eacute; et puis, tout compte fait, chassons-les pour toujours du pays.&nbsp;&raquo;<a name="_ftnref17"></a><a href="#_ftn17"><sup><span style="color:black">[17]</span></sup></a></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">&Agrave; partir de l&rsquo;ann&eacute;e 1933, les enjeux de la politique internationale commencent &agrave; dominer, et Rosenberg revient &agrave; l&rsquo;orientation imprim&eacute;e par son F&uuml;hrer d&egrave;s 1925 : &laquo;&nbsp;Sa mission [du mouvement national-socialiste] n&rsquo;est pas une r&eacute;forme religieuse, mais la r&eacute;organisation politique de notre peuple. Il voit dans les deux confessions religieuses des garants &eacute;quivalents pour le maintien de notre peuple et combat donc les partis qui rabaissent ce raffermissement religieux et moral de notre organisme populaire en instrument de leurs int&eacute;r&ecirc;ts partisans.&nbsp;&raquo;<a name="_ftnref18"></a><a href="#_ftn18"><sup><span style="color:black">[18]</span></sup></a></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Certains protestants dans le parti cultivent l&rsquo;opinion que la religion r&eacute;form&eacute;e a &eacute;t&eacute; une protestation du caract&egrave;re ou de l&rsquo;&acirc;me germaniques, pour </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.4pt">reprendre la terminologie de Rosenberg&nbsp;; </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">mais Hitler ne sait que trop combien ces facteurs de division interne risquent d&rsquo;affaiblir le mouvement. Il r&eacute;ussira m&ecirc;me en 1937 ce tour de force d&rsquo;organiser des fun&eacute;railles nationales &agrave; Erich Ludendorff, qui avait pourtant diffus&eacute; contre lui une accusation de trahison du nazisme au profit de Rome et recommand&eacute; &agrave; Hindenburg de ne pas le hisser &agrave; la chancellerie.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">L&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;une politique &eacute;trang&egrave;re &agrave; base raciale, Rosenberg la fait sienne quelques mois apr&egrave;s la prise de pouvoir, en septembre&nbsp;1933 dans une intervention &agrave; la &laquo;&nbsp;Journ&eacute;e du parti &agrave; l&rsquo;occasion de la victoire &raquo;<a name="_ftnref19"></a><a href="#_ftn19"><sup><span style="color:black">[19]</span></sup></a></span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">&nbsp;.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Il n&rsquo;est pas besoin d&rsquo;&ecirc;tre grand clerc pour s&rsquo;apercevoir qu&rsquo;ici encore Rosenberg</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt"> est pass&eacute; &agrave; c&ocirc;t&eacute; des discussions scientifiques ou pseudo-scientifiques sur la race et l&rsquo;h&eacute;r&eacute;dit&eacute; des caract&egrave;res acquis qui a divis&eacute; le pays depuis 1900, toutes convictions confondues. Elles sont non pertinentes pour le b&acirc;tisseur de mythes. Il lui suffit d&rsquo;y faire r&eacute;f&eacute;rence en supposant le d&eacute;bat comme clos&nbsp;: &laquo;&nbsp;Nous croyons que la plus grande d&eacute;couverte de notre temps consiste en l&rsquo;exp&eacute;rience v&eacute;cue et en la preuve scientifique formelle (?) que ce n&rsquo;est pas un <i>hasard</i> si sur cette plan&egrave;te d&eacute;ambulent des hommes de diff&eacute;rentes esp&egrave;ces, si sous la</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> <span style="letter-spacing:-.1pt">d&eacute;termination de ces particularit&eacute;s naissent diff&eacute;rents</span> <span style="letter-spacing:-.1pt">&Eacute;tats, civilisations et formes de vie et si sang et caract&egrave;re ne sont que les diff&eacute;rents mots pour d&eacute;signer la m&ecirc;me essence <i>(Wesen).</i></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Nous savons qu&rsquo;une nation se d&eacute;finit par la <i>pr&eacute;dominance </i>d&rsquo;un caract&egrave;re d&eacute;termin&eacute; et conditionn&eacute; par le sang&nbsp;; ensuite par une langue, par un environnement g&eacute;ographique et par le sentiment d&rsquo;un destin commun. Nous savons aussi que ces donn&eacute;es ne sont pas d&eacute;finitives, mais que le <i>sang</i>, la dominante raciale d&rsquo;une nation, constitue l&rsquo;&eacute;l&eacute;ment d&eacute;cisif</span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">.&nbsp;&raquo;</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica">Et toute la croyance et le savoir de l&rsquo;id&eacute;ologue nazi tiennent, comme il l&rsquo;&eacute;crit, dans cette &laquo;&nbsp;&acirc;me du sang &raquo;&nbsp;<i>(Blutseele),</i> porteuse de valeurs &eacute;ternelles. Il existe certes des biologistes nazis qui ont pris part &agrave; la recherche d&rsquo;une science de la race (<i>Rassenkunde</i>, parfois traduit par &laquo;&nbsp;raciologie&nbsp;&raquo;<a name="_ftnref20"></a><a href="#_ftn20"><sup><span style="color:blue">[20]</span></sup></a>), mais quelques slogans suffisent &agrave; la rh&eacute;torique de Rosenberg : &laquo;&nbsp;<i>Le sang est plus que l&rsquo;or, </i>la terre natale est plus qu&rsquo;un paquet d&rsquo;action, l&rsquo;honneur vaut plus que les plus hauts dividendes, le peuple se situe au-dessus de la somme de toutes ses affaires.&nbsp;&raquo;<a name="_ftnref21"></a><a href="#_ftn21"><sup><span style="color:blue">[21]</span></sup></a> Cette emphase suffit-elle &agrave; fonder une &eacute;thique&nbsp;? &Agrave; fonder une politique &eacute;trang&egrave;re comme &laquo;&nbsp;d&eacute;limitation naturelle des &acirc;mes civilis&eacute;es &raquo;<a name="_ftnref22"></a><a href="#_ftn22"><sup><span style="color:blue">[22]</span></sup></a></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" new="" roman="" style="font-family:" times="">&nbsp;?</span><span style="font-family:Helvetica"> La seule ambition &laquo;&nbsp;scientifique&nbsp;&raquo; de Rosenberg est la cr&eacute;ation d&rsquo;une fumeuse &laquo;&nbsp;psychologie des races&nbsp;&raquo;.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Rosenberg continuera &agrave; rassembler ses discours et articles jusqu&rsquo;en 1941. Et ici encore, ce sont les tournants de la politique mondiale qui infl&eacute;chiront n&eacute;cessairement son fonds de commerce id&eacute;ologique. Trois p&eacute;riodes se marquent nettement dans ses &eacute;crits&nbsp;: l&rsquo;attaque de la Pologne en septembre&nbsp;1939&nbsp;; pour ce nostalgique de la chevalerie balte, l&rsquo;Allemagne reprend simplement sa progression naturelle vers l&rsquo;est : &laquo;&nbsp;Ce qui nous venait des Polonais &eacute;tait une haine quasi caract&eacute;ris&eacute;e par une nature <i>(Wesen)</i> de sous-hommes <i>(untermenschliches)</i>&nbsp;; une haine impr&eacute;gn&eacute;e de <i>sentiments d&rsquo;envie</i> qui avaient toute l&rsquo;apparence du complexe d&rsquo;inf&eacute;riorit&eacute; dans tous les domaines. Cette conscience d&rsquo;une inf&eacute;riorit&eacute; culturelle, raciale et politique n&rsquo;avait pas eu seulement pour cons&eacute;quence que des voix sens&eacute;es (comme celle de Pilsudski) devaient en tenir compte mais, au contraire, que les instincts chaotiques et sous-humains de la volont&eacute; d&rsquo;introduire <i>de force </i>un changement &eacute;ruptif triomphaient de toute logique naturelle.&nbsp;&raquo;<a name="_ftnref23"></a><a href="#_ftn23"><sup><span style="color:black">[23]</span></sup></a> &Ocirc; lumineuse psychologie des races&nbsp;!</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Puis vint l&rsquo;attaque de la Belgique. Comme les Pays-Bas, ce pays payait, selon Rosenberg, sa neutralit&eacute; dans la guerre g&eacute;n&eacute;rale des &laquo;&nbsp;visions du monde&nbsp;&raquo;. Tous les adversaires du Reich s&rsquo;y seraient r&eacute;fugi&eacute;s. &laquo;&nbsp;Sous la protection de la Wehrmacht, les Pays-Bas peuvent &agrave; nouveau repenser leur destin. Comme les Flamands, et m&ecirc;me comme les Wallons.&nbsp;&raquo;<a name="_ftnref24"></a><a href="#_ftn24"><sup><span style="color:black">[24]</span></sup></a></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Puis vint l&rsquo;attaque contre l&rsquo;Union sovi&eacute;tique, en violation du Pacte de non-agression. Mais les valeurs germaniques naturelles et sacr&eacute;es, l&rsquo;<i>honneur </i>et la <i>fid&eacute;lit&eacute;</i> ne sauraient s&rsquo;appliquer &agrave; ceux qui les ignorent. Avec l&rsquo;&eacute;veil de l&rsquo;instinct, l&rsquo;Europe allait enfin &ecirc;tre d&eacute;livr&eacute;e du chaos racial et de la confusion des concepts.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Remis dans cette perspective, les Journaux du ma&icirc;tre &agrave; penser nazi nous apprennent-ils quelque chose de plus&nbsp;? Oui, mais &agrave; condition de ne jamais les lire hors contexte, de ne pas limiter le national-socialisme &agrave; <span style="letter-spacing:-.1pt">un projet exclusif de g&eacute;nocide des Juifs</span> et en ne tombant pas &agrave; notre tour dans un psychologisme primaire qui cr&eacute;diterait Rosenberg d&rsquo;un nazisme &laquo;&nbsp;&eacute;thique &raquo;<a name="_ftnref25"></a><a href="#_ftn25"><sup><span style="color:black">[25]</span></sup></a></span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">&nbsp;,&nbsp;</span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">qu&rsquo;il se serait efforc&eacute; de concr&eacute;tiser &laquo;&nbsp;honn&ecirc;tement &raquo;</span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">&nbsp;.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">La lecture des Journaux est pr&eacute;cis&eacute;ment l&rsquo;occasion de confronter la th&eacute;orie nationale-socialiste et l&rsquo;attitude de Rosenberg lui-m&ecirc;me face aux d&eacute;cisions prises par le r&eacute;gime dans l&rsquo;&eacute;volution des relations internationales. Le r&eacute;sum&eacute; qui nous en est pr&eacute;sent&eacute; est compl&egrave;tement partial, outre les nombreuses erreurs qu&rsquo;il contient, et le choix d&eacute;lib&eacute;r&eacute; des passages cit&eacute;s qui a pour seul but de charger le condamn&eacute; de Nuremberg et non de le comprendre ou d&rsquo;&eacute;clairer l&rsquo;histoire. Rien sur sa condamnation de la Nuit de Cristal, sur son d&eacute;sarroi face au Pacte germano-sovi&eacute;tique, dont il n&rsquo;&eacute;tait manifestement pas au courant.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Car sous ce r&eacute;gime o&ugrave; les d&eacute;cisions ultimes d&eacute;pendent en fin de compte d&rsquo;un seul homme, Rosenberg </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">se retrouve compl&egrave;tement d&eacute;stabilis&eacute;<span style="letter-spacing:.1pt"> et d&eacute;sorient&eacute; sit&ocirc;t sorti de son r&ocirc;le d&rsquo;id&eacute;ologue en chef du r&eacute;gime, l&agrave; o&ugrave; une certaine affinit&eacute; presque sentimentale le reliait au F&uuml;hrer. Surprenant est leur accord sur les questions religieuses qu&rsquo;ils &eacute;voquent avec complicit&eacute;, se r&eacute;servant de r&eacute;gler ensemble leur compte &agrave; toutes les &Eacute;glises lorsque la guerre sera finie. Mais c&rsquo;est celle-ci qui dicte les priorit&eacute;s. Rosenberg note le 10</span>&nbsp;<span style="letter-spacing:.1pt">mai 1940, date de l&rsquo;attaque de la Belgique&nbsp;: &laquo;&nbsp;Ce jour restera important pour toujours dans l&rsquo;histoire allemande. Le combat final commence et d&eacute;cide du destin de l&rsquo;Allemagne. Peut-&ecirc;tre pour toujours, en tout cas pour des si&egrave;cles.&nbsp;&raquo; Ce qui ne l&rsquo;emp&ecirc;che pas d&rsquo;entretenir ses obsessions&nbsp;: &laquo;&nbsp;C&rsquo;est v&eacute;ritablement un combat entre des visions du monde qui se d&eacute;cha&icirc;ne, plus intense qu&rsquo;en 1618. Notre adversaire au Vatican le <i>sait</i>. Le combat contre Rome prendra fin en Allemagne apr&egrave;s une victoire allemande.&nbsp;&raquo; Obsessions qui ne s&rsquo;expliquent que par la religion nouvelle qu&rsquo;il s&rsquo;est forg&eacute;e et qu&rsquo;il expose aux dirigeantes de l&rsquo;Association des jeunes filles allemandes</span>&nbsp;<span style="letter-spacing:.1pt">: &laquo;&nbsp;Je </span>leur d&eacute;clarai finalement&nbsp;: de l&rsquo;enseignement des valeurs nationales-socialistes<span style="letter-spacing:.1pt"> pourrait sortir une nouvelle religion, si l&rsquo;on comprend, que la religion, dans <i>notre</i> sens n&rsquo;est pas une autodissolution mais une auto-affirmation. [&hellip;] L&rsquo;auto-affirmation des &acirc;mes <i>est </i>pr&eacute;cis&eacute;ment une nouvelle religion, se rattachant imm&eacute;diatement &agrave; l&rsquo;attitude <i>germanique </i>face au destin. Si l&rsquo;on comprend la nature <i>(Wesen)</i> de son <i>moi</i> comme afflig&eacute;e du p&eacute;ch&eacute; originel, on doit demeurer </span><span style="letter-spacing:.2pt">chr&eacute;tien, si on ne le fait <i>plus</i>, on se trouve en chemin de quitter le christianisme. L&rsquo;alliage germano-chr&eacute;tien commence &agrave; fondre sous le souffle br&ucirc;lant d&rsquo;un nouveau sentiment vital et &agrave; se d&eacute;composer en ses parties constituantes.&nbsp;&raquo; Jamais, sans doute, la pens&eacute;e nationale-socialiste de Rosenberg</span><span style="letter-spacing:.1pt"> ne s&rsquo;&eacute;tait-elle exprim&eacute;e plus clairement, cet existentialisme taill&eacute; sur mesure pour une germanit&eacute; de combat.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Mais l&rsquo;engrenage de la guerre a sa propre logique, et quelques mois avant l&rsquo;invasion de l&rsquo;URSS, le 21&nbsp;juin 1941, l&rsquo;id&eacute;e de sa fatalit&eacute; fait d&eacute;j&agrave; son chemin. Rosenberg lui invente l&rsquo;une de ces appellations contr&ocirc;l&eacute;es dont il a le secret&nbsp;: <i>Eventualfall </i>(cas &eacute;ventuel). Vu sa provenance et son sentiment aigu du caract&egrave;re inn&eacute; des peuples, le F&uuml;hrer tient &agrave; l&rsquo;associer &agrave; l&rsquo;aventure. Il ne pourra pas se consacrer exclusivement comme il l&rsquo;aurait voulu &agrave; son cher Institut de recherche de la question juive <i>(Institut zur Erforschung der Judenfrage)</i> pour lequel il avait obtenu <span style="letter-spacing:-.2pt">de lui un blanc-seing</span><i> </i><span style="letter-spacing:-.2pt">et o&ugrave; il commen&ccedil;ait &agrave; rassembler tous les ouvrages et archives venues de France, de Belgique,</span> des Pays-Bas, etc. &laquo;&nbsp;Qui voudra venir du monde entier &eacute;tudier la question juive <i>devra </i>se rendre &agrave; Francfort. &raquo;</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.3pt">D&eacute;sormais les d&eacute;s sont jet&eacute;s. </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Rosenberg, aujourd&rsquo;hui <i>votre </i>grande heure a sonn&eacute;&nbsp;! C&rsquo;est par ces mots que le F&uuml;hrer a conclu aujourd&rsquo;hui un entretien de deux heures avec moi. [&hellip;] Je n&rsquo;ai pas besoin d&rsquo;exprimer davantage mes sentiments.<span style="letter-spacing:-.1pt"> Vingt ans de travail antibolcheviste vont enfin conna&icirc;tre leur effet <i>politique</i>, et quasiment pour l&rsquo;histoire du monde&hellip; des millions&hellip; et leur destin seront plac&eacute;s entre mes mains.&nbsp;L&rsquo;Allemagne peut &ecirc;tre d&eacute;livr&eacute;e pour des si&egrave;cles d&rsquo;une pression qui p&egrave;sera toujours sur elle sous des formes diverses. Si des millions d&rsquo;<i>autres</i> doivent un jour maudire l&rsquo;imposition de cette n&eacute;cessit&eacute;, qu&rsquo;importe, pour peu qu&rsquo;une nouvelle grande <i>Allemagne </i>b&eacute;nisse cette action d&rsquo;un futur proche&nbsp;!&nbsp;&raquo;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Le reste, le lecteur le lira au fil des pages. Et le moins surprenant n&rsquo;est pas de d&eacute;couvrir que ce doctrinaire qui poss&egrave;de une plus grande connaissance du terrain que ses complices sait se montrer plus pragmatique, plus r&eacute;aliste dans l&rsquo;&eacute;valuation du rapport des forces en pr&eacute;sence que les racistes &laquo;&nbsp;primaires&nbsp;&raquo;, imbus de leur sup&eacute;riorit&eacute; inn&eacute;e et donc incapables de se trouver des alli&eacute;s et d&rsquo;utiliser pleinement &agrave; leur profit les &eacute;normes contradictions de l&rsquo;empire sovi&eacute;tique.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.2pt">Lire Rosenberg, c&rsquo;est enfin mesurer le p&eacute;ril auquel le monde a &eacute;chapp&eacute;. C&rsquo;est aussi se donner les moyens de voir dans la soci&eacute;t&eacute; europ&eacute;enne actuelle, qui a beaucoup &eacute;volu&eacute;, ce qui subsiste d&rsquo;une &laquo;&nbsp;conception du monde&nbsp;&raquo; qui nous a plac&eacute;s au bord du gouffre.</span></span></span></span></p> <p>&nbsp;</p> <div> <hr align="left" size="1" width="33%" /></div> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn1"></a><a href="#_ftnref1"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[1]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Alfred Rosenberg, </span></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Der Mythus des 20. Jahrhunderts</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">.</span></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Eine Wertung der seelisch-geistigen Gestaltenk&auml;mpfe unserer Zeit</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, Munich, Hoheneichen Verlag, 1942, p. 116.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn2"></a><a href="#_ftnref2"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[2]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> <span style="letter-spacing:-.2pt">Joseph Kessel, <i>Jugements derniers. Les proc&egrave;s P&eacute;tain, de Nuremberg et Eichmann, </i>Paris, Tallandier, 2007, p. 122.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn3"></a><a href="#_ftnref3"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[3]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Dans le titre de son ouvrage principal, Rosenberg &eacute;voque &laquo;&nbsp;le combat pour&nbsp;donner forme <i>(gestalten) </i>spirituelle et intellectuelle <i>(seelisch-geistig)</i>&nbsp;&raquo; &agrave; une &eacute;poque, ce qui ne peut, selon lui, se concr&eacute;tiser que dans un nouveau mythe. Son enracinement dans la mystique germanique rend d&eacute;j&agrave; les traductions fran&ccedil;aises probl&eacute;matiques. Un commentaire philologique est alors plus efficace qu&rsquo;une transposition hasardeuse, telle ce &laquo;&nbsp;surplomb du couplage de la vision du monde actuelle&nbsp;&raquo; pour rendre l&rsquo;image de l&rsquo;architecte que fut Rosenberg &agrave; ses d&eacute;buts&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>die bisherige weltanschauliche &Uuml;berkuppelung</i>&nbsp;<i>&raquo; </i>(la coupole qui couronnait jusqu&rsquo;ici la vision du monde), termes par lesquels le penseur nazi condamne le catholicisme de Rome. Hitler a d&rsquo;ailleurs charg&eacute; son architecte Speer de couronner <i>Germania</i>, la nouvelle capitale du Reich victorieux, d&rsquo;une coupole sous laquelle saint Pierre appara&icirc;trait comme un mod&egrave;le r&eacute;duit.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn4"></a><a href="#_ftnref4"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[4]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Une version fran&ccedil;aise disponible en ligne (www.hschamberlain.net/grundlagen) en propose la traduction suivante&nbsp;: La gen&egrave;se du XIX<sup>e</sup> si&egrave;cle. Il faudrait plut&ocirc;t parler de &laquo;&nbsp;fondements&nbsp;&raquo;.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn5"></a><a href="#_ftnref5"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[5]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Alfred Rosenberg, </span></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Die Spur des Juden im Wandel der Zeiten</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, Munich, Deutscher Volks Verlag, 1920. On notera l&rsquo;usage du singulier&nbsp;: <i>le </i>Juif, dans son opposition au Germain, est un type de caract&egrave;re naturel auquel Rosenberg d&eacute;nie toute formation historique et toute objectivit&eacute; scientifiquement d&eacute;celable. L&rsquo;ouvrage met en exergue un proverbe indien (?)&nbsp;: &laquo;&nbsp;La nature inn&eacute;e de tout &ecirc;tre <i>(Wesen) </i>est la seule chose qu&rsquo;il convient d&rsquo;examiner, sans se pr&eacute;occuper de ses autres propri&eacute;t&eacute;s&nbsp;; car la nature d&eacute;passe toutes les propri&eacute;t&eacute;s, les englobe et les domine.&nbsp;&raquo; <i>(Die angeborene Natur eines jeden Wesens soll man nur pr&uuml;fen, nicht seine eigene Eigenschaften; denn die Natur &uuml;berragt alle Eigenschaften und zu oberst stehend beherrscht sie dieselben.)</i></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn6"></a><a href="#_ftnref6"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[6]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> <i>Ibid.</i>, p. 160. On notera la redoutable polys&eacute;mie de <i>Wesen</i>, tour &agrave; tour, &laquo;&nbsp;&ecirc;tre&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;nature&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;essence&nbsp;&raquo;, abstractions toujours d&eacute;racin&eacute;es auxquelles le contradicteur ne peut opposer aucun fait.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn7"></a><a href="#_ftnref7"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[7]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Gougenot des Mousseaux, <i>Der Jude, das Judentum und die Verjudung der christlichen V&ouml;lker</i>, aus dem Franz&ouml;sischen von Alfred Rosenberg, Munich, Hoheneichen Verlag, 1921.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn8"></a><a href="#_ftnref8"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[8]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.15pt">Alfred Rosenberg, <i>Dietrich Eckart, ein Verm&auml;chtnis</i>, Munich, Verlag Frz. Eher Nachf., 1928 (D. E., un testament).</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn9"></a><a href="#_ftnref9"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[9]</span></span></span></sup></a> <i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Ibid.</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, p. 219.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn10"></a><a href="#_ftnref10"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[10]</span></span></span></sup></a> <i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Ibid.</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, p. 217.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn11"></a><a href="#_ftnref11"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[11]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> &laquo;&nbsp;</span></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Vortrag Adolf Hitlers vor westdeutschen Wirtschaftlern im Industrie-Klub zu D&uuml;sseldorf am 21. Januar 1932</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, Munich, Verlag Frz. Eher Nachf.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn12"></a><a href="#_ftnref12"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[12]</span></span></span></sup></a> <i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Ibid., </span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">p. 15.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn13"></a><a href="#_ftnref13"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[13]</span></span></span></sup></a> <i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Ibid.</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, p. 19. Les commentaires entre parenth&egrave;ses sont ceux du public.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn14"></a><a href="#_ftnref14"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[14]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Alfred Rosenberg, </span></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">An die Dunkelm&auml;nner unserer Zeit. Eine Antwort auf die Angriffe gegen den Mythus des 20. Jahrhunderts</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, Munich, Hoheneichen Verlag, 1935. On remarquera que ce n&rsquo;est pas le parti en tant que tel qui &eacute;dite l&rsquo;ouvrage, bien que la couverture soit illustr&eacute;e d&rsquo;un flambeau &agrave; croix gamm&eacute;e.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn15"></a><a href="#_ftnref15"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[15]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Alfred Rosenberg, <i>Protestantische Rompilger</i>, <i>Der Verrat an Luther und der Mythus des 20. Jahrhunderts</i>, Munich, Hoheneichen Verlag, 1937. Cet ouvrage fut &eacute;crit en m&ecirc;me temps que le pr&eacute;c&eacute;dent, mais il &eacute;tait plus risqu&eacute; de pol&eacute;miquer avec la majorit&eacute; protestante. Aussi ne parut-il qu&rsquo;en 1937, une fois le pouvoir stabilis&eacute; et apr&egrave;s l&rsquo;approbation du F&uuml;hrer.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn16"></a><a href="#_ftnref16"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[16]</span></span></span></sup></a> <i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Ibid.</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, p. 14.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn17"></a><a href="#_ftnref17"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[17]</span></span></span></sup></a> <i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Ibid., </span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">p. 34.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn18"></a><a href="#_ftnref18"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[18]</span></span></span></sup></a> <i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Mein Kampf</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, p. 379.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn19"></a><a href="#_ftnref19"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[19]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> &laquo;&nbsp;</span></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Die rassische Bedingtheit der Aussenpolitik</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">&nbsp;&raquo; (La d&eacute;termination raciale de la politique &eacute;trang&egrave;re), </span></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">in </span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Alfred Rosenberg, </span></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Blut und Ehre, ein Kampf f&uuml;r deutsche Wiedergeburt, Reden und Aufs&auml;tze von 1919-1933</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, herausgegeben von Thilo von Trotha, Munich, Verlag der NSDAP, Franz Eher Nachf., 1933, p. 333.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn20"></a><a href="#_ftnref20"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">[20]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> <span style="letter-spacing:-.05pt">&Eacute;douard Conte, Corneille Essner, <i>La qu&ecirc;te de la race, une anthropologie du nazisme, </i>Paris, Hachette, 1995.</span></span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn21"></a><a href="#_ftnref21"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[21]</span></span></span></sup></a> <i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Blut und Ehre, op. cit.</span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, p.346.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn22"></a><a href="#_ftnref22"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[22]</span></span></span></sup></a> <i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Ibid., </span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">p. 347.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn23"></a><a href="#_ftnref23"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[23]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> &laquo;&nbsp;Discours de guerre&nbsp;&raquo;, </span></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">in&nbsp;: </span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Alfred Rosenberg, </span></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Tradition und Gegenwart, Reden und Aufs&auml;tze 1936-1940, </span></span></i><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">herausgegeben von Karlheinz R&uuml;diger, Zentralverlag der NSDAP, Frz. Eher Nachf. Munich, 1941, p. 458.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn24"></a><a href="#_ftnref24"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[24]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> <i>Ibid.</i>, p. 456.</span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn25"></a><a href="#_ftnref25"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[25]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> L&rsquo;id&eacute;e m&ecirc;me en est absurde, puisqu&rsquo;il n&rsquo;y a pas de valeurs universelles et que l&rsquo;&laquo;&nbsp;ethos&nbsp;&raquo; germanique inn&eacute; n&rsquo;est pas transposable &agrave; d&rsquo;autres entit&eacute;s raciales, m&ecirc;me pas traduisible en d&rsquo;autres langues.</span></span></span></span></p>