<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.1pt">« Elle est la voix du savoir et de la connaissance […]. Pour expliquer l’inexplicable, pour comprendre l’incompréhensible, pour nommer l’innommable […]. Son courage, il est dans sa capacité à s’affranchir du mal en le défiant. » Prononcés au Panthéon le </span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.2pt">27 mai 2015, ces mots édifiants du président de la République voulaient indiquer le sens et la cohérence des engagements qui ont jalonné la longue vie de Germaine Tillion (1907-2008). </span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.1pt">Une étude plus précise du vocabulaire des discours de François Hollande consacrés à la Seconde Guerre mondiale révèle cependant une lecture du mal plus paradoxale que ne le laisse supposer cet éloge de la connaissance, de la science et du langage. L'apparente limpidité d'une « traversée du mal » transcendée par le savoir, et incarnée ici par la célèbre ethnologue, détonne avec la dialectique simple du bien et du mal qui organise l'essentiel de la parole présidentielle sur les années 1940.</span></span></span></span></p>