<p align="right" style="text-align:right; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.25pt">&laquo; </span></span></span></span><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt">Dans la mani&egrave;re de penser l&rsquo;histoire, il y a tr&egrave;s grossi&egrave;rement une ligne de partage entre deux positions, en simplifiant &agrave; l&rsquo;extr&ecirc;me. Il y a ceux qui pensent l&rsquo;histoire comme un monde en soi, c&rsquo;est-&agrave;-dire comme une sorte d&rsquo;absolu, presque comme une m&eacute;taphysique, une histoire dont les acteurs sociaux sont absents ou ne sont que des figurants. Dans ce cadre, on peut penser que la place donn&eacute;e &agrave; l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement peut se limiter &agrave; une fonction de maillon dans un encha&icirc;nement de causalit&eacute;s avec ses logiques propres, dans une m&eacute;canique raisonn&eacute;e qui peut expliquer &ldquo;la marche&rdquo; du temps. C&rsquo;est une histoire qui se d&eacute;roule en dehors, ou du moins &agrave; distance des acteurs sociaux. Au contraire, dans celle que j&rsquo;essaie d&rsquo;&eacute;crire, et qui d&eacute;coule n&eacute;cessairement de mes pr&eacute;occupations, je m&rsquo;oblige &agrave; penser comment les acteurs sociaux pouvaient vivre l&rsquo;histoire au moment o&ugrave; ils la vivaient, avec ce qu&rsquo;ils croyaient en voir, ce qu&rsquo;ils pouvaient percevoir, avoir et comprendre. Je ne dis pas qu&rsquo;ils font l&rsquo;histoire mais en tout cas, ils sont l&agrave;, spectateurs passifs ou non. Et c&rsquo;est parce qu&rsquo;il est impossible de faire abstraction des acteurs sociaux que se pose le probl&egrave;me : est-ce qu&rsquo;un &eacute;v&eacute;nement ressemble &agrave; ce qu&rsquo;il montre, &agrave; ce qu&rsquo;il dit qu&rsquo;il est ?&nbsp;&raquo;</span></span></span></span></span></span></p> <p align="right" style="text-align:right; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">&laquo; L&rsquo;&eacute;v&eacute;nement, c&rsquo;est ce qui advient &agrave; ce qui est advenu... &raquo;</span></span></span><br /> <span style="font-size:10.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Entretien avec Pierre Laborie, <i>Soci&eacute;t&eacute;s &amp; Repr&eacute;sentations, </i>2011<a name="_ftnref1"></a><a href="#_ftn1"><sup><span style="color:black">[1]</span></sup></a></span></span></span></span></span></p> <p align="right" style="text-align:right; text-indent:8.5pt">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">L<span style="letter-spacing:-.1pt">&rsquo;historien Pierre Laborie, qui nous a quitt&eacute;s r&eacute;cemment, a fort</span> <span style="letter-spacing:-.1pt">bien mis en &eacute;vidence l&rsquo;une des lignes de s&eacute;paration majeures observables dans les mani&egrave;res de faire de l&rsquo;histoire et, ajoutons-nous, de la transmettre au niveau scolaire. Cette ligne de partage concerne la place que l&rsquo;historien accorde aux acteurs sociaux comme moteurs de l&rsquo;histoire, le souci de leur restituer une historicit&eacute; qui leur soit propre et partant de substituer &agrave; une histoire en surplomb et trop facilement causale une approche plus immanente aux temporalit&eacute;s et &eacute;chelles multiples.</span> <span style="letter-spacing:-.1pt">La question pos&eacute;e par l&rsquo;expression de cette ligne de partage est effectivement fondamentale et bien pr&eacute;sente dans l&rsquo;espace public &agrave; travers les usages ou m&eacute;susages du pass&eacute;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">L&rsquo;histoire est une discipline scolaire particuli&egrave;re qui fait sans cesse parler d&rsquo;elle et suscite constamment l&rsquo;expression d&rsquo;une doxa tyrannique<a name="_ftnref2"></a><a href="#_ftn2"><sup><span style="color:black">[2]</span></sup></a> jetant quelque doute sur ses finalit&eacute;s r&eacute;elles. L&rsquo;exemple le plus r&eacute;cent est le premier entretien<a name="_ftnref3"></a><a href="#_ftn3"><sup><span style="color:black">[3]</span></sup></a> au journal <i>Le Monde</i> du 20 mai 2017 qu&rsquo;accorde le nouveau ministre fran&ccedil;ais de l&rsquo;<span style="text-transform:uppercase">&eacute;</span>ducation nationale, M</span></span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">. </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Jean-Michel Blanquer. Il y &eacute;voque d&rsquo;embl&eacute;e l&rsquo;histoire scolaire pour souhaiter qu&rsquo;elle soit enseign&eacute;e de mani&egrave;re surtout chronologique</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">&nbsp;<span style="letter-spacing:-.1pt">: </span></span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">&laquo;&nbsp;</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Ce qui est important est la structuration de l&rsquo;enseignement et pour cela une approche chronologique est n&eacute;cessaire, au moins jusqu&rsquo;&agrave; la fin du coll&egrave;ge. Nous allons renforcer cette dimension chronologique.&nbsp;&raquo; Une telle affirmation n&rsquo;est pourtant ni originale ni surtout susceptible de changer quoi que ce soit &agrave; ce qui se pratique d&eacute;j&agrave; forc&eacute;ment, mais elle r&eacute;v&egrave;le une certaine id&eacute;e de l&rsquo;histoire et de son enseignement. La commande d&rsquo;un retour &agrave; la chronologie dit bien autre chose en creux. Elle existe d&egrave;s les ann&eacute;es 1930 lorsque la revue des <i>Annales</i></span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> <span style="letter-spacing:-.1pt">r&eacute;clamait la possibilit&eacute;, &agrave; l&rsquo;&eacute;cole, de proc&eacute;der &agrave; des &laquo;&nbsp;&eacute;chantillonnages&nbsp;&raquo;, comme l&rsquo;&eacute;crivait Marc Bloch, plus th&eacute;matiques. Ce &agrave; quoi les Inspecteurs g&eacute;n&eacute;raux de l&rsquo;&eacute;poque, dont le c&eacute;l&egrave;bre Jules Isaac, s&rsquo;&eacute;taient oppos&eacute;s. Cette obsession de la chronologie est surtout celle critiqu&eacute;e par Pierre Laborie, &agrave; savoir une histoire lisse, lin&eacute;aire, vue d&rsquo;en haut selon un temps &eacute;v&eacute;nementiel et politique quasiment pr&eacute;inscrit dans la frise. Elle est l&rsquo;exact oppos&eacute; aussi de ce que le regrett&eacute; </span>Henri Moniot qualifiait de &laquo;&nbsp;besoin de datation&nbsp;&raquo; qu&rsquo;il d&eacute;finissait comme&nbsp; une datation naturellement appel&eacute;e par l&rsquo;analyse de l&rsquo;objet sans laquelle l&rsquo;objet devient incompr&eacute;hensible, et non une date f&eacute;tichis&eacute;e<a name="_ftnref4"></a><a href="#_ftn4"><sup><span style="color:black">[4]</span></sup></a>. Le rappel &agrave; la chro<span style="letter-spacing:-.1pt">nologie, dans les mots du pouvoir, est donc toujours, et dans tous les sens du terme, un rappel &agrave; l&rsquo;ordre. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Dans la m&ecirc;me interview, le ministre a ensuite affirm&eacute; que les enfants avaient d&rsquo;abord besoin de rep&egrave;res historiques, en citant les rois de France, quitte &agrave; ce qu&rsquo;ils apprennent plus tard que c&rsquo;est un peu plus compliqu&eacute;</span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;"><span style="color:black">&nbsp;: &laquo;&nbsp;</span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Les enfants ont besoin de points de rep&egrave;re historiques. Le fait de conna&icirc;tre les rois de France, ce n&rsquo;est pas du pass&eacute;isme. Que l&rsquo;on apprenne ensuite que tel ou tel point est plus compliqu&eacute; qu&rsquo;on ne l&rsquo;avait d&rsquo;abord appris, c&rsquo;est l&rsquo;affaire de l&rsquo;enseignement &agrave; l&rsquo;adolescence et &agrave; l&rsquo;&acirc;ge adulte.&nbsp;&raquo; Or, ce postulat qui prive les plus jeunes enfants du droit &agrave; des apprentissages d&rsquo;histoire qui aient du sens est tout &agrave; fait discutable. Et on ne voit pas pourquoi, sauf &agrave; s&rsquo;accrocher &agrave; des lieux communs d&eacute;suets, il serait plus ad&eacute;quat de camper un d&eacute;cor royal d&rsquo;abord pour y inscrire plus tard l&rsquo;arri&egrave;re-plan &eacute;conomique et social plut&ocirc;t que l&rsquo;inverse&hellip;</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Dans les pratiques, il est certes difficile d&rsquo;opposer ces deux mani&egrave;res d&rsquo;envisager l&rsquo;histoire et son enseignement&nbsp;; la question est donc moins celle de leur concurrence que de leur articulation dans une perspective &eacute;pist&eacute;mologique et non en r&eacute;ponse &agrave; des injonctions </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.3pt">politiques souvent ignorantes de la </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">r&eacute;alit&eacute; des faits (et notamment de ce fait ind&eacute;niable qu&rsquo;&agrave; chaque appel de retour &agrave; la chronologie, cette derni&egrave;re n&rsquo;avait jamais disparu).</span></span></span> </span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Ces deux mani&egrave;res refl&egrave;tent les tensions de finalit&eacute;s qui caract&eacute;risent l&rsquo;institution scolaire, comme toutes les institutions sociales ou &eacute;ducatives, entre reproduction et &eacute;mancipation sociales, entre une mise sous contr&ocirc;le et une autonomisation des publics scolaires.&nbsp; </span></span></span></span></p> <h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">Pour une histoire enseign&eacute;e demeurant reli&eacute;e &agrave; ce qu&rsquo;elle peut tirer de la recherche en histoire</span></span></span></b></span></span></h2> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Quelle est la nature r&eacute;elle de ce sens critique et de cette mise &agrave; distance des faits imm&eacute;diatement observables que l&rsquo;on associe si volontiers &agrave; l&rsquo;apprentis<span style="letter-spacing:.2pt">sage de l&rsquo;histoire&nbsp;? Et &agrave; quelles conditions les &eacute;l&egrave;ves pratiquent-ils, </span><span style="letter-spacing:-.2pt">mobilisent-ils, apprennent-ils vraiment</span><span style="letter-spacing:.2pt"> de l&rsquo;histoire au fil de leurs activit&eacute;s scolaires&nbsp;? </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.2pt">Pour r&eacute;pondre &agrave; ces questions si importantes, l&rsquo;&eacute;tablissement et le maintien d&rsquo;une &eacute;troite interaction entre les mondes de la recherche en histoire et de la recherche en didactique de l&rsquo;histoire paraissent indispensables. Toutefois, une telle inter-action n&rsquo;implique pas pour autant que les savoirs de la recherche en histoire se d&eacute;versent et s&rsquo;imposent comme tels dans le domaine de l&rsquo;histoire scolaire et de sa didactique. Cette vision descendante aurait d&rsquo;autant moins de sens que les travaux des historien-ne-s sont divers, souvent contradictoires, voire parfois discutables. En outre, ils n&rsquo;ont pas tous la m&ecirc;me pertinence en termes de transposition didactique, ils ne pr&eacute;sentent pas tous le m&ecirc;me </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">potentiel de transformation en des savoirs &agrave; enseigner, ni de contribution &agrave; l&rsquo;exercice d&rsquo;un aspect fondamental</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.2pt"> de la pens&eacute;e historienne. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt">Cette question du lien entre recherche en histoire et didactique de l&rsquo;histoire </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">est assur&eacute;ment cruciale pour poursuivre pleinement les objectifs assign&eacute;s &agrave; l&rsquo;histoire scolaire qui rel&egrave;vent de l&rsquo;autonomie, de la facult&eacute; de discernement ou de l&rsquo;action dans la soci&eacute;t&eacute;, comme l&rsquo;a bien exprim&eacute; l&rsquo;historien &Eacute;tienne Anheim</span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;"><span style="color:black">&nbsp;:</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">&laquo; L&rsquo;histoire, c&rsquo;est l&rsquo;un des outils que les soci&eacute;t&eacute;s contemporaines se sont donn&eacute;es pour favoriser la construction de l&rsquo;autonomie chez les enfants, et chez les adolescents, la capacit&eacute; &agrave; agir dans le monde, et c&rsquo;est cela qui compte. Et c&rsquo;est l&agrave; o&ugrave; la recherche, si vous voulez, peut servir. Parce que la recherche, c&rsquo;est le lieu du savoir ouvert, c&rsquo;est le lieu du savoir en construction par rapport &agrave; un savoir ferm&eacute;, ou &agrave; un savoir construit et d&eacute;j&agrave; fait.</span></span></span>&thinsp;<span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">&raquo;<a name="_ftnref5"></a><a href="#_ftn5"><sup><span style="color:black">[5]</span></sup></a></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Il est sans doute n&eacute;cessaire de montrer aux &eacute;l&egrave;ves en quoi ce que nous connaissons de l&rsquo;histoire rel&egrave;ve d&rsquo;une construction et est en constante &eacute;volution. Il est utile de leur faire conna&icirc;tre les &eacute;chafaudages de nos savoirs sur le pass&eacute;. Mais il ne s&rsquo;agit pas non plus de tout confondre et de mettre les savoirs d&rsquo;histoire et les savoirs d&rsquo;histoire &agrave;</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> <span style="letter-spacing:.1pt">enseigner sur le m&ecirc;me plan</span></span></span><span dir="RTL" lang="AR-YE" style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">. </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Ils sont d&eacute;velopp&eacute;s dans des contextes, pour des publics, selon des finalit&eacute;s et en s&rsquo;inscrivant dans des formats diff&eacute;rents. Mais leur point commun demeure, celui d&rsquo;un rapport &eacute;troit au regard particulier sur le monde que l&rsquo;histoire comme science sociale exerce au c&oelig;ur de sa fonction critique et de mise &agrave; distance. En effet, l&rsquo;entr&eacute;e dans les modes de pens&eacute;e de l&rsquo;histoire et l&rsquo;id&eacute;e de l&rsquo;ouverture des savoirs concernent cette &laquo;&nbsp;capacit&eacute; &agrave; agir dans le monde&nbsp;&raquo; qu&rsquo;&Eacute;tienne Anheim a bien raison de mettre en exergue s&rsquo;agissant de l&rsquo;histoire scolaire.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica">D&egrave;s lors, les portes qui nous sont ouvertes ici par Pierre Laborie offrent quelques pistes. Retrouver l&rsquo;ordinaire, les causalit&eacute;s accidentelles, l&rsquo;ouverture des possibles, c&rsquo;est aussi apprendre que le <i>cours des choses</i> n&rsquo;est jamais &eacute;crit et d&eacute;fataliser l&rsquo;histoire. La capacit&eacute; &agrave; agir dans un monde de plus en plus incertain s&rsquo;en trouverait confort&eacute;e par la certitude de la possibilit&eacute; de le transformer.</span></span></span></p> <div> <hr align="left" size="1" width="33%" /></div> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn1"></a><a href="#_ftnref1"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">[1]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> Pascale Goetschel &amp; Christophe Granger, &laquo; L&rsquo;&eacute;v&eacute;nement, c&rsquo;est ce qui advient &agrave; ce qui est advenu...</span></span></span>&thinsp;<span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">&raquo;, entretien avec Pierre Laborie, <i>Soci&eacute;t&eacute;s &amp; Repr&eacute;sentations,</i> 2011/2 (n&deg; 32), pp. 167-181, disponible sur https://www.cairn.info/revue-societes-et-representations-2011-2-page-167.htm, consult&eacute; le 8 juin 2017.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn2"></a><a href="#_ftnref2"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">[2]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> <span style="letter-spacing:-.15pt">La notion de doxa est utilis&eacute;e ici comme une id&eacute;e de sens commun qui a la particularit&eacute; de se faire valoir comme une &eacute;vidence dans l&rsquo;espace public alors qu&rsquo;elle est une production de l&rsquo;id&eacute;ologie dominante. Voir Pierre Bourdieu, <i>Raisons pratiques. Sur la th&eacute;orie de l&rsquo;action, </i>Paris, Seuil, 1994, p. 129. Pour l&rsquo;histoire scolaire, voir Charles Heimberg &amp; al., &laquo; L&rsquo;intelligibilit&eacute; du pass&eacute; face &agrave; la tyrannie de la doxa : un probl&egrave;me majeur pour l&rsquo;histoire &agrave; l&rsquo;&eacute;cole &raquo;, in Jean-Luc Dorier, Francia Leutenegger &amp; Bernard Schneuwly (&Eacute;ds), <i>Didactique en construction, construction des didactiques, Raisons &eacute;ducatives, </i>Bruxelles, De Boeck, 2013, pp. 147-162.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn3"></a><a href="#_ftnref3"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">[3]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> Disponible sur http://abonnes.lemonde.fr/education/article/2017/05/20/jean-michel-blanquer-il-nous-faut-depasser-le-clivage-gauche-droite-sur-l-ecole_5130829_1473685.html?xtmc=blanquer&amp;xtcr=1, consult&eacute; le 8 juin 2017.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn4"></a><a href="#_ftnref4"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">[4]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> Henri Moniot et Maciej Serwanski (dir), <i>L&rsquo;Histoire et ses fonctions, une pens&eacute;e et des pratiques au pr&eacute;sent, </i>Paris, L&rsquo;Harmattan, 2000.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn5"></a><a href="#_ftnref5"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">[5]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> &Eacute;tienne Anheim, dans <i>La Fabrique de l&rsquo;Histoire,</i> France Culture, 25 mai 2015, disponible sur https://ecoleclio.hypotheses.org/156, consult&eacute; le 8 juin 2017. Voir aussi &Eacute;tienne Anheim &amp; B&eacute;n&eacute;dicte Girault (coord.), dossier &laquo; Recherche historique et enseignement secondaire &raquo;, <i>Annales. Histoire, Sciences Sociales, </i>70<sup>e</sup> ann&eacute;e, 2015, n&deg; 1, pp. 141-214.</span></span></span></span></span></p>