<p align="right" class="Paragraphestandard" style="text-align:right"> </p>
<p class="TEXTECOURANT" style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:12pt"><span style="font-family:DINOT-Regular"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Ce nouveau numéro d’</span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica">En Jeu </span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica">est</span></span> <span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica">un « Varia » proposant des éclairages sur les camps nazis, leur rôle et leur fonctionnement, les logiques de répression et de persécution qui y conduisirent des centaines de milliers d’hommes et de femmes, et des aspects de leurs mémoires.</span></span></span></span></span></span></p>
<p class="TEXTECOURANT" style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:12pt"><span style="font-family:DINOT-Regular"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Les articles qui le composent viennent enrichir notre connaissance des crimes nazis, en détaillant plusieurs aspects des mécanismes mis en œuvre, en enrichissant notre bagage des sources aujourd’hui disponibles et en proposant des interprétations de leurs lectures croisées.</span></span></span></span></span></span></p>
<p class="TEXTECOURANT" style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:12pt"><span style="font-family:DINOT-Regular"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Le premier, d’Agathe Demersseman, archiviste au Musée de la Résistance nationale, analyse le reportage photographique du journal collaborationniste </span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Le Matin </span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica">portant sur la rafle dite du billet vert, en mai 1941, à Paris, la première menée contre des milliers de Juifs de France. Il montre le contrôle exercé par les autorités nazies et la propagande élaborée avec l’aide de collaborationnistes français sur une étape essentielle du début de la persécution en France occupée.</span></span></span></span></span></span></p>
<p class="TEXTECOURANT" style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:12pt"><span style="font-family:DINOT-Regular"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Le second article traite des fonctions d’un camp, celui de Schirmeck, longtemps peu connu et assez anodin dans le paysage des camps nazis, </span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica">a fortiori </span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica">dans les mémoires des déportés de France, mais dont l’historien Cédric Neveu nous rappelle qu’il joua un rôle clé dans la germanisation imposée par les Allemands à une Alsace annexée de fait en 1940 et, à une autre échelle, dans les déportations organisées depuis Paris. Si le prisme longtemps choisi pour aborder l’histoire des camps nazis fut celui d’une lecture de leur statut, cette étude rappelle l’importance de prendre en compte les politiques répressives à l’œuvre pour juger de l’importance d’un camp et de son implantation dans un dispositif et un réseau de lieux de détention.</span></span></span></span></span></span></p>
<p class="TEXTECOURANT" style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:12pt"><span style="font-family:DINOT-Regular"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Adeline Lee, auteur d’une thèse sur les Français déportés au camp de concentration de Mauthausen, nous propose une plongée dans les archives concentrationnaires, une enquête sur les traces du procédé mécanographique Hollerith, utilisé par les nazis, censé faciliter et optimiser la gestion des effectifs de détenus et le suivi de leurs dossiers. Le questionnement sur la portée de ce procédé et de son usage permet un autre regard sur l’administration des camps et interroge le contrôle que la SS entend conserver à <span style="letter-spacing:-.2pt">l’heure d’une guerre totale où les flux </span><span style="letter-spacing:-.3pt">et </span>les objectifs stratégiques prédominent de plus en plus.</span></span></span></span></span></span></p>
<p class="TEXTECOURANT" style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:12pt"><span style="font-family:DINOT-Regular"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Deux articles se répondent directement et se complètent parfaitement en proposant une chronologie de convois spécifiques partis du camp de Dora en 1944 et en 1945. Ils sont signés de Paul Le Goupil, ancien déporté et historien, aujourd’hui décédé, et de Laurent Thiery, docteur en histoire et directeur scientifique du projet de dictionnaire biographique des déportés de France passés par Mittelbau-Dora. Ils étudient des convois « d’inaptes au travail » et mettent ainsi en perspective la gestion par l’administration concentrationnaire des détenus très affaiblis, devenus inutiles à l’exploitation forcée et qu’il s’agit de laisser et de faire mourir dans des camps spécifiquement dédiés. Cela jusque dans les dernières semaines du système concentrationnaire. Cette fois, c’est le statut des déportés de France qu’il s’agit d’interroger et de la fonction du meurtre : non plus seulement un outil d’élimination des ennemis politiques, mais de détenus devenus inaptes au travail forcé à l’heure des chantiers et de la production de la guerre totale.</span></span></span></span></span></span></p>
<p class="TEXTECOURANT" style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:12pt"><span style="font-family:DINOT-Regular"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Depuis son premier numéro, </span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica">En Jeu. Histoire et mémoires vivantes</span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> porte une attention particulière aux enjeux mémoriels. Le présent opus interroge ce champ à travers l’analyse de la généalogie du site d’un haut lieu de la mémoire nationale installé sur le site de l’ancien camp de concentration de Natzweiler, avec un regard particulier sur les véritables porteurs du projet et, par conséquent, sur les constructions des mémoires de la déportation.</span></span></span></span></span></span></p>
<p class="TEXTECOURANT" style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:12pt"><span style="font-family:DINOT-Regular"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:.1pt">Parmi ce panel d’articles, plusieurs d’entre eux doivent beaucoup aux problématiques initiées par l’élaboration et la publication du </span></span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:.1pt">Livre-Mémorial des déportés arrêtés par mesure de répression, </span></span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:.1pt">édité en 2004 par la Fondation pour la mémoire de la déportation. Les recherches de plusieurs auteurs de ce numéro sont nées de ce travail, première étape indispensable dans notre connaissance des mécanismes à l’œuvre.</span></span></span></span></span></span></span></p>
<p class="TEXTECOURANT" style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:12pt"><span style="font-family:DINOT-Regular"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:.1pt">Ces recherches ont abouti à des thèses d’histoire au sein de laboratoires universitaires. Elles ont permis la découverte et la structuration de fonds d’archives, dont celui, essentiel pour beaucoup des travaux présentés ici, du Service historique de la Défense et de son pôle des Archives des victimes des conflits contemporains, à Caen.</span></span></span></span></span></span></span></p>
<p class="TEXTECOURANT" style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:12pt"><span style="font-family:DINOT-Regular"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Il est aujourd’hui significatif que ces recherches soient toujours aidées et portées par la Fondation et différentes structures, musées et centres d’interprétation, qui conservent, traitent et étudient les matériaux à disposition, enquêtent sur les déportés au départ de France. La collection du fonds dit du journal </span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Le Matin, </span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica">conservé par le Musée de la Résistance nationale, et les nombreux fonds conservés par La Coupole – le Centre d’histoire et de mémoire du Nord-Pas-de-Calais – sont aujourd’hui l’objet de deux vastes chantiers de recherche, dont témoigne ce numéro. Le premier met à jour un corpus photographique essentiel sur l’histoire sociale française, des années 1930 aux années 1950 ; le second établit la liste et élabore les biographies de l’ensemble des déportés passés par le camp de « Mittelbau-Dora ».</span></span></span></span></span></span></p>
<p class="TEXTECOURANT" style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:10pt"><span style="line-height:12pt"><span style="font-family:DINOT-Regular"><span style="color:black"><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:.1pt">Enfin, parce que l’historiographie de ces sujets doit beaucoup à d’anciens d</span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:.2pt">éportés devenus historiens de leur propre histoire, il n’est pas moins significatif que ce numéro publie un </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica">article de Paul Le Goupil, ancien déporté à Auschwitz et Buchenwald, auteur de nombreux travaux sur les camps, décédé le 10 septembre 2017, et auquel nous rendons hommage.</span></span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica">Que ce Varia sur ces thèmes en appelle d’autres !</span></span></span></p>