<p><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.1pt">Avec la multiplication des kommandos ext&eacute;rieurs de travail d&eacute;pendant des principaux camps de concentration, la gestion des d&eacute;tenus malades, bless&eacute;s et invalides pose rapidement d&rsquo;importants probl&egrave;mes &agrave; l&rsquo;administration SS. Dans les camps, sans que l&rsquo;on soit s&ucirc;r de l&rsquo;origine de ce mot, on appelle un d&eacute;tenu &agrave; bout de forces, incapable de r&eacute;agir et proche de la mort, un &laquo; musulman &raquo;. Dans les mois qui suivaient la cr&eacute;ation d&rsquo;un kommando, en attendant que soient cr&eacute;&eacute;es des structures ad&eacute;quates (Revier et cr&eacute;matoire notamment), ils &eacute;taient renvoy&eacute;s au camp central. Toutefois, dans certains camps, face au nombre grandissant de personnes concern&eacute;es, il est d&eacute;cid&eacute; de former des transports vers d&rsquo;autres camps, en fait des mouroirs. Le d&eacute;tenu &eacute;tait devenu inutile, &laquo; rebut &raquo;, il &eacute;tait sorti du syst&egrave;me, &laquo; jet&eacute; &raquo; dans un endroit o&ugrave; sa mort ne poserait plus de probl&egrave;me. C&rsquo;est ce qui arrive &agrave; plusieurs milliers de d&eacute;tenus de Dora, transf&eacute;r&eacute;s en trois convois entre janvier et mars 1944. Ils sont le symbole de l&rsquo;&eacute;volution d&rsquo;un syst&egrave;me concentrationnaire o&ugrave;, d&eacute;sormais, l&rsquo;&eacute;limination n&rsquo;est plus seulement le r&eacute;sultat d&rsquo;un statut d&rsquo;ennemi du Reich, mais d&rsquo;une incapacit&eacute; &agrave; travailler.</span></span></span></p>