<p><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.1pt">L’historiographie française a pour habitude de qualifier la période 1950-1970 comme celle de l’oubli ou du silence de la Shoah. Ce discours scientifique, fixé à la fin des années 1980, est contredit par certains faits historiques comme les pratiques mémorielles concernant la rafle du Vel’ d’Hiv’, organisées dès les années 1950. Une telle trace invite à requalifier cette séquence chronologique en portant l’attention cette fois sur les différents « niveaux de mémoire » du génocide. Par ailleurs, l’élaboration de cette erreur historiographique relevant d’une « illusion » (Bourdieu) permet de revenir sur le rôle des cadres sociaux dans la remémoration d’un événement. Inscrits dans ces cadres, les historiens sont investis non seulement à « faire l’histoire » mais aussi à remplir une fonction sociale en construisant un rapport spécifique au passé et au futur à partir du présent.</span></span></span></span></p>