<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">R<span style="letter-spacing:.1pt">obert Faurisson occupe une place</span><span style="letter-spacing:.2pt"> centrale dans l&rsquo;histoire du n&eacute;gationnisme en France. Il a apport&eacute; &agrave; cette propagande ce dont elle avait besoin pour ne plus v&eacute;g&eacute;ter et ressembler &agrave; un discours digne de ce nom. En 1978, il parvient &agrave; faire parler de lui, en France, par la publication d&rsquo;une partie de ses th&egrave;ses </span><span style="letter-spacing:.1pt">dans <i>Le Monde<a name="_ftnref1"></a><a href="#_ftn1"><b><sup><span style="color:black">[1]</span></sup></b></a>.</i></span> Il est alors ma&icirc;tre de conf&eacute;rences en litt&eacute;rature du XX<sup>e</sup>&nbsp;si&egrave;cle &agrave; l&rsquo;universit&eacute; de Lyon-II. &Agrave; partir de ce moment, Robert<span style="letter-spacing:.2pt"> Faurisson s&rsquo;inscrit comme le chef de fil du n&eacute;gationnisme. Ses &eacute;crits s&rsquo;exportent &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger. Les traductions de ses th&egrave;ses se multiplient. Ses passages en Europe, aux &Eacute;tats-Unis et, au d&eacute;but des ann&eacute;es 2000 en Iran, illustrent la r&eacute;ception et la diffusion de ses th&egrave;ses.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">L&rsquo;affaire Faurisson n&rsquo;est pas arriv&eacute;e par hasard. Depuis des ann&eacute;es, cet homme tentait de s&rsquo;imposer dans l&rsquo;espace public fran&ccedil;ais avec une image&nbsp;: celle d&rsquo;un chercheur, anim&eacute; par le seul d&eacute;sir de faire entendre ses th&egrave;ses &laquo;&nbsp;historiques&nbsp;&raquo;. En quelques ann&eacute;es, il r&eacute;ussit &agrave; structurer et &agrave; instrumentaliser un discours, &agrave; le rendre pr&eacute;sentable et &agrave; le diffuser &agrave; un niveau international. Avec lui, le &laquo;&nbsp;r&eacute;visionnisme&nbsp;&raquo; ne puiserait pas ses origines dans l&rsquo;antis&eacute;mitisme mais dans une soi-disant recherche scientifique objective. Son portrait, dress&eacute; par ses hagiographes, laisse appara&icirc;tre un homme banal. Un p&egrave;re de famille quelconque, sportif accompli, qui r&eacute;side &agrave; Vichy. Un enseignant de litt&eacute;rature qui, un jour, d&eacute;couvre presque par hasard, un sujet historique&nbsp;: celui du g&eacute;nocide des Juifs. Un homme apolitique dont le parcours r&eacute;v&eacute;lerait peu d&rsquo;engagement si ce n&rsquo;est une adh&eacute;sion au sein d&rsquo;un syndicat d&rsquo;enseignement de gauche et <span style="letter-spacing:-.2pt">quelques actions pouvant se revendiquer de cette ob&eacute;dience. Enfin, une personne qui aimerait par-dessus tout une chose&nbsp;: la v&eacute;rit&eacute;. L&rsquo;id&eacute;ologue a construit sa vie comme il a &eacute;labor&eacute; son discours&nbsp;: sur le mensonge. Il occulte son pass&eacute; et ses engagements politiques &agrave; l&rsquo;extr&ecirc;me droite.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Il s&rsquo;agit de revenir sur sa m&eacute;thode de d&eacute;cryptage des textes et, par extension, sur la d&eacute;marche des n&eacute;gationnistes. La gen&egrave;se de la n&eacute;gation faurissonienne et son &eacute;laboration sont significatives. Elles font appara&icirc;tre la fa&ccedil;on dont l&rsquo;homme de lettres utilise l&rsquo;erreur historique, la manipule et fait dire au texte l&rsquo;inverse de ce qu&rsquo;il affirme exposer.</span></span></span></span></p> <h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">La d&eacute;couverte des &laquo;&nbsp;mythes&nbsp;&raquo;</span></span></span></b></span></span></h2> <p style="text-align: justify; text-indent: 8.5pt;"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Au d&eacute;but des ann&eacute;es 1960, Robert Faurisson explique d&eacute;couvrir deux &laquo;&nbsp;</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">mythes&nbsp;&raquo;, un historique et l&rsquo;autre litt&eacute;raire. Le premier concerne les &laquo;&nbsp;chambres &agrave; gaz&nbsp;&raquo;. &Agrave; l&rsquo;&eacute;t&eacute; 1960, Robert Faurisson lit la lettre de Martin Broszat dans le journal allemand <i>Die Zeit</i>. Elle est intitul&eacute;e &laquo;&nbsp;Keine Vergasung in Dachau&nbsp;&raquo;. Le directeur de l&rsquo;Institut d&rsquo;histoire de Munich explique que la chambre &agrave; gaz de Dachau, inachev&eacute;e &agrave; la lib&eacute;ration du camp, n&rsquo;a jamais &eacute;t&eacute; utilis&eacute;e pendant la guerre &agrave; des fins exterminatrices. L&rsquo;historien poursuit&nbsp;:</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;L&rsquo;extermination massive des juifs par l&rsquo;emploi des gaz a commenc&eacute; en 1941-1942 et a eu lieu exclusivement en quelques rares emplacements choisis &agrave; cet effet et pourvus des installations techniques correspondantes, avant tout dans le territoire polonais occup&eacute; (mais en aucun endroit de l&rsquo;Ancien Reich)&nbsp;: &agrave; Auschwitz-Birkenau, &agrave; Sobibor-sur-Bug, &agrave; Treblinka, Chelmno et Belzec.&nbsp;&raquo;<a name="_ftnref2"></a><a href="#_ftn2"><sup><span style="color:black">[2]</span></sup></a></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Le raisonnement de Robert Faurisson d&eacute;tourne l&rsquo;essence m&ecirc;me des propos de Martin Broszat. Il se r&eacute;sume &agrave; ces quelques lignes&nbsp;: depuis le proc&egrave;s de Nuremberg, la chambre &agrave; gaz de Dachau a &eacute;t&eacute; utilis&eacute;e afin de prouver l&rsquo;existence des camps d&rsquo;extermination. En 1960, sa fonction exterminatrice serait remise en cause par Martin Broszat, autorit&eacute; scientifique reconnue. Robert Faurisson se pose alors la m&ecirc;me question pour les autres camps. Auschwitz-Birkenau devient son centre d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t&nbsp;: &laquo;&nbsp;Je trouve que, lorsqu&rsquo;on a &agrave; faire &agrave; un vaste sujet, comme on n&rsquo;est pas capable de l&rsquo;embrasser, il faut en chercher le c&oelig;ur, puis le c&oelig;ur du c&oelig;ur&nbsp;&raquo;, explique-t-il. &laquo;&nbsp;Or, le c&oelig;ur du c&oelig;ur de ce vaste sujet (...) (l&rsquo;Holocauste, la Shoah, le g&eacute;nocide ou l&rsquo;extermination physique des juifs), c&rsquo;est Auschwitz. Donc je me suis int&eacute;ress&eacute; &agrave; Auschwitz. Et le c&oelig;ur d&rsquo;Auschwitz, ce sont les pr&eacute;tendues chambres &agrave; gaz.&nbsp;&raquo;<a name="_ftnref3"></a><a href="#_ftn3"><sup><span style="color:black">[3]</span></sup></a></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt">Le second &laquo;&nbsp;mythe&nbsp;&raquo; &ndash;&nbsp;litt&eacute;raire&nbsp;&ndash; concerne Arthur Rimbaud et <i>Le Sonnet des voyelles. </i>L&rsquo;homme de lettres affirme que les sonnets &eacute;crits par le po&egrave;te n&rsquo;ont qu&rsquo;un sens&nbsp;: il est &eacute;rotique. Fin 1961, il se fait conna&icirc;tre par l&rsquo;&laquo;</span></span></span><b>&nbsp;</b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt">affaire Rimbaud&nbsp;&raquo;. Celle-ci &eacute;clate dans la presse et expose les talents de provocateur de Robert Faurisson. Elle montre &eacute;galement les r&eacute;actions mitig&eacute;es vis-&agrave;-vis de l&rsquo;analyse textuelle de l&rsquo;enseignant. Si certains affirment leur &eacute;tonnement suite au d&eacute;cryptage propos&eacute;, d&rsquo;autres critiquent les propos de cet homme, qui se pr&eacute;tend sp&eacute;cialiste de Rimbaud et qui livre des analyses pour le moins inacceptables. L&rsquo;affaire Rimbaud va jusqu&rsquo;&agrave; opposer l&rsquo;universitaire Ren&eacute; &Eacute;tiemble et l&rsquo;enseignant de Vichy dans les colonnes du <i>Monde</i>. Deux faits sont &agrave; retenir de ces &eacute;pisodes. Le premier est que les analyses litt&eacute;raires et historiques de Robert Faurisson s&rsquo;inscrivent dans une d&eacute;marche intellectuelle similaire&nbsp;: celle de </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">la remise en cause. Provocatrices et novatrices, elles tendent vers une unique interpr&eacute;tation. Elles montrent &eacute;galement leurs limites intellectuelles. Par ses propositions d&rsquo;interpr&eacute;tation, Robert Faurisson veut &ecirc;tre le premier &agrave; d&eacute;construire ce qu&rsquo;il consid&egrave;re comme le grand mensonge interpr&eacute;tatif sur Rimbaud et, plus tard, celui sur les chambres &agrave; gaz.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt">Le glissement vers la n&eacute;gation historique s&rsquo;op&egrave;re progressivement. Au milieu des</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> ann&eacute;es 1960, Robert Faurisson recherche des r&eacute;f&eacute;rences en la mati&egrave;re. Il les trouve dans deux milieux rigoureusement oppos&eacute;s. Ses premi&egrave;res lettres adress&eacute;es &agrave; Paul Rassinier<a name="_ftnref4"></a><a href="#_ftn4"><sup><span style="color:black">[4]</span></sup></a> datent de 1964. Robert Faurisson a entendu parler de cet homme qu&rsquo;il va vite consid&eacute;rer comme un historien.<i> </i>Pr&egrave;s de dix ann&eacute;es apr&egrave;s sa sortie (et donc tardivement), Robert Faurisson se met &agrave; lire <i>Le Mensonge d&rsquo;Ulysse</i>, un ouvrage capital dans la litt&eacute;rature n&eacute;gationniste. Il entre en contact avec Paul Rassinier. Les deux hommes se plaisent. Ils ont en commun cette interpr&eacute;tation qui nie le g&eacute;nocide des Juifs. Robert Faurisson lui pose de nombreuses questions. Il se dit convaincu par l&rsquo;attitude et les r&eacute;ponses de son interlocuteur. Mais leur relation reste au stade de la correspondance (1964-1967). Paul Rassinier meurt subitement en juillet&nbsp;1967.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">&Agrave; peu pr&egrave;s au m&ecirc;me moment, Robert Faurisson &eacute;crit &agrave; des historiens pour leur demander ce qu&rsquo;ils pensent de l&rsquo;existence des chambres &agrave; gaz d&rsquo;Auschwitz. Olga Wormser-Migot raconte que, d&egrave;s 1965, elle re&ccedil;oit des lettres de cet enseignant dont elle ignore tout. Elle vient de publier <i>Quand les Alli&eacute;s ouvrirent les portes</i>, un ouvrage &eacute;crit pour le vingti&egrave;me anniversaire de la lib&eacute;ration des camps<a name="_ftnref5"></a><a href="#_ftn5"><sup><span style="color:black">[5]</span></sup></a>. En septembre&nbsp;1974, ils se rencontrent au domicile de l&rsquo;historienne. Son entreprise s&rsquo;inscrit dans une d&eacute;marche globale. Car, en parall&egrave;le, Robert Faurisson s&rsquo;adresse &agrave; d&rsquo;autres sp&eacute;cialistes de l&rsquo;histoire de la Seconde Guerre mondiale et &agrave; d&rsquo;anciennes d&eacute;port&eacute;es comme Charlotte Delbo, pour leur demander leur sentiment personnel &laquo;&nbsp;sur un point particuli&egrave;rement d&eacute;licat de l&rsquo;histoire contemporaine&nbsp;: les chambres &agrave; gaz hitl&eacute;riennes vous semblent-elles avoir &eacute;t&eacute; un mythe ou une r&eacute;alit&eacute;&nbsp;?&nbsp;&raquo; et </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">leur &laquo;&nbsp;opinion sur la possibilit&eacute; d&rsquo;existence de ces chambres a gaz&nbsp;&raquo;. Sa strat&eacute;gie</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt"> est &eacute;vidente. Inconnu au moment de l&rsquo;&eacute;criture de ses lettres (il est enseignant de litt&eacute;rature dans le sup&eacute;rieur), dont une d&rsquo;entre elles est publi&eacute;e par <i>Le Canard encha&icirc;n&eacute;<a name="_ftnref6"></a><a href="#_ftn6"><b><sup><span style="color:black">[6]</span></sup></b></a></i> &ndash; il entend faire r&eacute;agir et surexploiter les r&eacute;ponses des quelques destinataires. L&rsquo;historienne Olga Wormser-Migot en fait partie.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Pour quelles raisons Robert Faurisson a-t-il d&eacute;cid&eacute; de contacter l&rsquo;historienne&nbsp;? Le n&eacute;gationniste consid&egrave;re trouver dans l&rsquo;itin&eacute;raire d&rsquo;Olga Wormser-Migot des ressemblances avec le sien. L&rsquo;historienne est l&rsquo;auteur d&rsquo;une th&egrave;se (premi&egrave;re th&egrave;se d&rsquo;histoire en langue fran&ccedil;aise), publi&eacute;e en 1968, sur &laquo;&nbsp;le syst&egrave;me concentrationnaire nazi (1933-<span style="letter-spacing:-.1pt">1945)&nbsp;&raquo; dans laquelle elle revient, entre autres, sur l&rsquo;utilisation des t&eacute;moignages. Dans un chapitre intitul&eacute; &laquo;&nbsp;Le probl&egrave;me des chambres &agrave; gaz&nbsp;&raquo;, elle affirme, &agrave; tort, leur inexistence dans les camps de l&rsquo;Ouest, notamment &agrave; Ravensbr&uuml;ck et Mauthausen&nbsp;; une erreur corrig&eacute;e ensuite par les anciens d&eacute;port&eacute;s Germaine Tillion et Serge Choumoff<a name="_ftnref7"></a><a href="#_ftn7"><sup><span style="color:black">[7]</span></sup></a>.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Robert Faurisson ne tient pas seulement &agrave; exploiter les erreurs d&rsquo;Olga Wormser-Migot afin de valider son raisonnement et d&rsquo;affirmer sa th&egrave;se. Il veut aussi s&rsquo;approprier d&rsquo;autres aspects de la vie de l&rsquo;historienne&nbsp;: les critiques des d&eacute;port&eacute;s &agrave; propos de ses &eacute;crits, la souffrance de l&rsquo;historienne et l&rsquo;attitude de l&rsquo;universit&eacute; qui ont suivi. Surtout, il tente de la manipuler et de l&rsquo;utiliser comme caution scientifique. Un &eacute;change de lettres suit leur entrevue. La plupart d&rsquo;entre elles seront diffus&eacute;es sur papier dans un premier temps et, ensuite, sur le site internet personnel de Robert Faurisson.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Dans cette perspective, un des tracts fondateurs de la m&eacute;thode faurissonienne reprend le titre du chapitre choisi par l&rsquo;historienne &ndash;&nbsp;&laquo;&nbsp;Le probl&egrave;me des chambres &agrave; gaz&nbsp;&raquo;&nbsp;&ndash;, ce que Robert Faurisson n&rsquo;oubliera pas de mentionner. Il l&rsquo;envoie, &agrave; la fin des ann&eacute;es 1970, &agrave; plusieurs sp&eacute;cialistes de l&rsquo;histoire de la Seconde Guerre mondiale. Il ne manque pas d&rsquo;y pr&eacute;ciser sa fonction de ma&icirc;tre de conf&eacute;rences &agrave; Lyon&nbsp;2 et sa sp&eacute;cialit&eacute;&nbsp;: &laquo;&nbsp;critique de textes et de documents&nbsp;&raquo;. La forme du texte est soign&eacute;e. L&rsquo;organisation textuelle reprend les r&egrave;gles de pr&eacute;sentation du travail scientifique&nbsp;: notes en bas de page, r&eacute;f&eacute;rences &agrave; des auteurs &eacute;minents, utilisations canoniques de citations et usages &ndash;&nbsp;abusifs&nbsp;&ndash; de guillemets. L&rsquo;apparence de scientificit&eacute; veut fonder l&rsquo;honorabilit&eacute; du n&eacute;gationnisme. Le texte para&icirc;t dans <i>Le Monde<a name="_ftnref8"></a><a href="#_ftn8"><b><sup><span style="color:black">[8]</span></sup></b></a>. </i>Nous sommes en pleine affaire Faurisson. Le jour m&ecirc;me, le quotidien publie un article de Georges Wellers, &laquo;&nbsp;Abondance de preuves&nbsp;&raquo;. Le lendemain, c&rsquo;est Olga Wormser-Migot qui prend elle-m&ecirc;me la plume pour &eacute;voquer &laquo;&nbsp;La solution finale&nbsp;&raquo;. L&rsquo;historienne ne s&rsquo;adresse nullement &agrave; Robert Faurisson, qui n&rsquo;est pas nomm&eacute;. Elle fait une mise au point historique sur l&rsquo;histoire de l&rsquo;extermination par les nazis. Pour autant, elle ne revient pas sur ses propres travaux et sur son erreur datant de la publication de sa th&egrave;se. Ces deux papiers ne font pas que combattre le n&eacute;gationnisme. Ils contrecarrent ces th&egrave;ses.</span></span></span></span></p> <h2><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><b><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="text-transform:uppercase">Le n&eacute;gationnisme, entreprise de perversion intellectuelle et morale</span></span></span></b></span></span></h2> <p style="text-align: justify; text-indent: 8.5pt;"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Dans la d&eacute;marche intellectuelle de Robert<span style="letter-spacing:-.1pt"> Faurisson, il faut voir une coh&eacute;rence de Rimbaud &agrave; Auschwitz. Pour lire et interpr&eacute;ter les documents historiques, Robert Faurisson se met dans la peau d&rsquo;un profane et ne tient aucunement compte du contexte historique. Il isole chaque mot ou information donn&eacute;s par les documents et leur conf&egrave;re un sens unique, &agrave; partir d&rsquo;un postulat originel&nbsp;: les chambres &agrave; gaz n&rsquo;ont jamais &eacute;t&eacute; utilis&eacute;es pour gazer des hommes. Une fois &eacute;tabli, le n&eacute;gationniste s&rsquo;engage &agrave; faire &laquo;&nbsp;parler&nbsp;&raquo; les documents exclusivement dans le sens qui sert sa th&egrave;se. &Agrave; partir de l&agrave;, s&rsquo;il rencontre des preuves qui l&rsquo;invalident, il d&eacute;tournera leur signification. Il ne falsifie donc pas les documents au sens propre du terme. Il ne les rature pas ou n&rsquo;en change pas les termes. Il en d&eacute;tourne la signification majeure. En litt&eacute;rature, la polys&eacute;mie est son ennemi rh&eacute;torique&nbsp;; en histoire aussi.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Au centre de cette instrumentalisation figure le t&eacute;moignage historique et la soi-disant mise au jour d&rsquo;erreurs historiques. Parce qu&rsquo;elles constituent un document incontournable, les sources orales deviennent une des cibles privil&eacute;gi&eacute;es des n&eacute;gateurs de la Shoah. Venant des t&eacute;moins directs de l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement, elles sont, dans leur ensemble, disqualifi&eacute;es. Il s&rsquo;agit de mettre en &eacute;vidence leurs contradictions, entendues dans la bouche des survivants, qualifi&eacute;es d&rsquo;incoh&eacute;rences et <span style="letter-spacing:-.2pt">interpr&eacute;t&eacute;es comme une erreur factuelle. Feignant l&rsquo;hypercriticisme, le n&eacute;gationnisme vide et d&eacute;pouille les t&eacute;moignages de leur substance pour n&rsquo;y voir que des dissemblances et/ou des inventions.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.2pt">Cette n&eacute;gation est sp&eacute;cifique aux ann&eacute;es</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> 1980-1990. Ceux qui l&rsquo;incarnent (<span style="letter-spacing:.3pt">les Fran&ccedil;ais Robert Faurisson, Henri Roques, les Am&eacute;ricains Arthur Butz, Fred Leuchter, etc.) exploitent les erreurs </span>historiographiques et/ou insistent sur un angle technique afin de prouver l&rsquo;impossibilit&eacute; du fonctionnement des chambres &agrave; gaz des camps d&rsquo;extermination. Le cas d&rsquo;Henri Roques est tout aussi embl&eacute;matique que celui de Robert Faurisson. Il sait qu&rsquo;en s&rsquo;attaquant au t&eacute;moignage Gerstein<a name="_ftnref9"></a><a href="#_ftn9"><sup><span style="color:black">[9]</span></sup></a>, il s&rsquo;inscrit dans la continuit&eacute; des travaux de ses pr&eacute;d&eacute;cesseurs. Sa th&egrave;se<a name="_ftnref10"></a><a href="#_ftn10"><sup><span style="color:black">[10]</span></sup></a> consiste &agrave; relever et &agrave; montrer certaines incoh&eacute;rences du rapport Gerstein. Par exemple, des d&eacute;clarations de l&rsquo;ancien SS &ndash; prises isol&eacute;ment &ndash; font appara&icirc;tre une impossibilit&eacute; &eacute;vidente entre les dimensions de la <span style="letter-spacing:-.2pt">pi&egrave;ce qu&rsquo;il mentionne et le nombre de victimes qui y sont enferm&eacute;es&nbsp;; un article</span> du <i>Monde juif </i>(janvier-mars 1964) rapporte qu&rsquo;entre 700 et 800&nbsp;personnes sont pr&eacute;sentes dans une pi&egrave;ce de 93&nbsp;m<sup>2</sup>. La m&eacute;thode n&eacute;gationniste ne vise pas seulement &agrave; mettre au jour cette erreur. Elle la surexploite tout en aboutissant &agrave; la nullit&eacute; du t&eacute;moignage Gerstein et, par extension, &agrave; l&rsquo;impossibilit&eacute; de prendre en compte l&rsquo;ensemble des t&eacute;moignages dans l&rsquo;&eacute;tablissement de l&rsquo;histoire de la Shoah. Il faut pr&eacute;ciser ce fait&nbsp;: l&rsquo;exploitation de certaines erreurs historiographiques se r&eacute;alise dans un contexte m&eacute;moriel et scientifique pr&eacute;cis.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Faut-il voir un lien entre l&rsquo;&eacute;mergence du n&eacute;gationnisme en France, &agrave; la fin des ann&eacute;es 1970, et le volume de la production fran&ccedil;aise historiographique sur l&rsquo;histoire du g&eacute;nocide des Juifs&nbsp;? Apr&egrave;s les ann&eacute;es de guerre, les premiers r&eacute;cits des d&eacute;port&eacute;s apparaissent. &Agrave; partir des ann&eacute;es 1950, quelques historiens suivent et inscrivent leurs travaux dans l&rsquo;histoire de la Solution finale. L&rsquo;ouvrage du Fran&ccedil;ais L&eacute;on Poliakov, <i>Br&eacute;viaire de la Haine</i> (1951), y fait r&eacute;f&eacute;rence pendant un long moment. Pendant les ann&eacute;es 1960 et 1970, la production scientifique fran&ccedil;aise sur l&rsquo;histoire de la Shoah contraste avec celle des travaux am&eacute;ricains, allemands et isra&eacute;liens. En 1979, le nombre d&rsquo;ouvrages fran&ccedil;ais sur ce th&egrave;me augmente de nouveau&nbsp;; ce qui peut &ecirc;tre vu comme une sorte de mise au point face au n&eacute;gationnisme. Certains titres ne trompent pas. <i>La Solution finale et la mythomanie n&eacute;onazie. L&rsquo;existence des chambres &agrave; gaz et le nombre des victimes</i> (1979), de Georges Wellers, s&rsquo;adresse aux personnes de <span style="letter-spacing:.1pt">&laquo;&nbsp;bonne foi ignorant les faits r&eacute;els et qui risquent, pour cette raison, de pr&ecirc;ter l&rsquo;oreille au d&eacute;nigrement et aux affirmations gratuites des apologistes du nazisme&nbsp;&raquo;. Raul Hilberg, auteur de <i>La Destruction des Juifs d&rsquo;Europe </i>(1961), per&ccedil;oit dans le n&eacute;gationnisme une sorte de stimulation pour la recherche historique&nbsp;:</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">&laquo;&nbsp;Je dirai que, d&rsquo;une certaine mani&egrave;re, Faurisson et d&rsquo;autres, sans l&rsquo;avoir voulu, nous ont rendu service. Ils ont soulev&eacute; des questions qui ont eu pour effet d&rsquo;engager les historiens dans de nouvelles recherches. Ils ont oblig&eacute; &agrave; rassembler davantage d&rsquo;informations, &agrave; r&eacute;examiner les documents et &agrave; aller plus loin dans la compr&eacute;hension de ce qui s&rsquo;est pass&eacute;. (...) Les chambres &agrave; gaz, c&rsquo;est &eacute;videmment l&rsquo;accusation la plus terrible. Les gens qui les ont construites et qui ont op&eacute;r&eacute; dans les camps ont pris soin de ne rien laisser derri&egrave;re eux apr&egrave;s la guerre. Ils savaient qu&rsquo;on leur demanderait justice, puisque c&rsquo;est principalement par ce moyen que s&rsquo;est op&eacute;r&eacute;e l&rsquo;extermination.&nbsp;&raquo;<a name="_ftnref11"></a><a href="#_ftn11"><sup><span style="color:black">[11]</span></sup></a></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Les travaux scientifiques sur l&rsquo;histoire de l&rsquo;extermination nazie ont apport&eacute; de nombreuses connaissances et pr&eacute;cisions sur ce th&egrave;me. C&rsquo;est certainement<span style="letter-spacing:.1pt"> aussi pour cette raison que le discours faurissonien a mu&eacute;. Depuis le d&eacute;but des ann&eacute;es 2000, les officines comme l&rsquo;Institut d&rsquo;histoire r&eacute;visionniste de Los Angeles voient leurs commandes de livres sur le th&egrave;me du n&eacute;gationnisme </span>&laquo;&nbsp;traditionnel&nbsp;&raquo; chuter. Le discours &laquo;&nbsp;scientifique&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;technique&nbsp;&raquo;, a disparu pour laisser place &agrave; une rh&eacute;torique, strictement politique, bas&eacute;e sur un &laquo;&nbsp;antisionisme&nbsp;&raquo; radical. Celui-ci relie les mouvances islamistes et les milieux n&eacute;o-nazis et annonce une diffusion vers certaines couches de la population, issues de l&rsquo;immigration. Cette orientation scelle, notamment en Iran, les unions entre islamistes radicaux et ultra-sionistes/antis&eacute;mites.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Le n&eacute;gationnisme du XXI<sup>e</sup>&nbsp;si&egrave;cle s&rsquo;inscrit bien dans le courant islamiste radical. </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Le contexte isra&eacute;lo-arabe agit de plein fouet dans l&rsquo;internationalisation d<span style="letter-spacing:-.1pt">u discours antijuif et dans son &eacute;volution. &Agrave; partir du d&eacute;but des ann&eacute;es 2000, les attentats &agrave; New York (11&nbsp;septembre 2001) et la seconde Intifada (2002) r&eacute;activent le n&eacute;gationnisme. Pour l&rsquo;ancien pr&eacute;sident iranien Mahmoud Ahmadinejad, la Shoah n&rsquo;est qu&rsquo;un pr&eacute;texte &agrave; l&rsquo;existence d&rsquo;Isra&euml;l. En se concentrant sur la d&eacute;nonciation du &laquo;&nbsp;sionisme&nbsp;&raquo;, le n&eacute;gationnisme ne souligne plus les incoh&eacute;rences d&rsquo;une histoire technique du g&eacute;nocide des Juifs, ne rel&egrave;ve plus certaines erreurs. Il met en &eacute;vidence l&rsquo;aspect conspirationniste et </span><span style="letter-spacing:-.2pt">montre la dangerosit&eacute; du &laquo;&nbsp;pouvoir jud&eacute;o-</span><span style="letter-spacing:-.1pt">sioniste&nbsp;&raquo;, incarn&eacute; en premier lieu par l&rsquo;&Eacute;tat d&rsquo;Isra&euml;l.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Si la n&eacute;gation de la Shoah a voulu s&rsquo;imposer dans le champ de l&rsquo;historiographie comme un discours soi-disant scientifique, port&eacute; par le d&eacute;sir de pointer les erreurs historiographiques li&eacute;es &agrave; l&rsquo;histoire de l&rsquo;extermination des Juifs, de nombreux aspects ont imm&eacute;diatement montr&eacute; la nullit&eacute; de ses pr&eacute;tendues aspirations. D&egrave;s ses origines, le n&eacute;gationnisme d&eacute;voile un discours &agrave; trois composantes id&eacute;ologiques&nbsp;: l&rsquo;antis&eacute;mitisme, l&rsquo;antisionisme et l&rsquo;anticommunisme. R&eacute;habiliter un pass&eacute;, d&eacute;douaner Vichy et se substituer &agrave; l&rsquo;antis&eacute;mitisme recouvrent ses principaux objectifs. V&eacute;ritable entreprise id&eacute;ologique, le n&eacute;gationnisme sert, aujourd&rsquo;hui, de &laquo;&nbsp;marquage&nbsp;&raquo; au sein de courants extr&eacute;mistes. Il est un des fondamentaux du patrimoine discursif de l&rsquo;extr&ecirc;me droite.</span></span></span></span></span></p> <p>&nbsp;</p> <p>&nbsp;</p> <div> <hr align="left" size="1" width="33%" /></div> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn1"></a><a href="#_ftnref1"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">[1]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> Robert Faurisson, &laquo; &ldquo;Le probl&egrave;me des chambres &agrave; gaz&rdquo; : ou &ldquo;La rumeur d&rsquo;Auschwitz&rdquo; &raquo;, <i>Le Monde,</i> 29&nbsp;d&eacute;cembre 1978.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn2"></a><a href="#_ftnref2"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">[2]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> <i>Die Zeit,</i> 19 ao&ucirc;t 1960.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn3"></a><a href="#_ftnref3"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">[3]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> Entretien de Val&eacute;rie Igounet avec Robert Faurisson, 9 avril 1996.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn4"></a><a href="#_ftnref4"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">[4]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> Paul Rassinier (1906-1967), ancien militant pacifiste, communiste, socialiste et anarchiste, a &eacute;t&eacute; d&eacute;port&eacute; en Allemagne et d&eacute;put&eacute; apr&egrave;s la guerre. Il est reconnu comme un des p&egrave;res fondateurs du n&eacute;gationnisme. Sur Paul Rassinier, Cf. Florent Brayard, <i>Comment l&rsquo;id&eacute;e vint &agrave; M. Rassinier : naissance du r&eacute;visionnisme,</i> Paris, Fayard, 1996 ; Nadine Fresco, <i>Fabrication d&rsquo;un antis&eacute;mite, </i>Paris, Seuil, 1999.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn5"></a><a href="#_ftnref5"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">[5]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> Olga Wormser-Migot (avec Vercors), <i>Assez mentir !, </i>Paris, Ramsay, 1979, p. 78.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn6"></a><a href="#_ftnref6"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">[6]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> Du 17 juillet 1974.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn7"></a><a href="#_ftnref7"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">[7]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> Sur ce point, lire dans ce num&eacute;ro l&rsquo;article de Thomas Fontaine et Bertrand Hamelin, p. 44.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn8"></a><a href="#_ftnref8"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">[8]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> Robert Faurisson,&nbsp; &laquo; &ldquo;Le probl&egrave;me des chambres &agrave; gaz&rdquo; : ou &ldquo;La rumeur d&rsquo;Auschwitz&rdquo; &raquo;, <i>art.cit.</i></span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn9"></a><a href="#_ftnref9"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">[9]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> Apr&egrave;s avoir assist&eacute; &agrave; une ex&eacute;cution par chambre &agrave; gaz dans le camp d&rsquo;extermination de Belzec, le SS Kurt Gerstein r&eacute;dige un rapport dans lequel il fait une description de ce qu&rsquo;il a vu. Ce rapport sera utilis&eacute; notamment pendant le proc&egrave;s de Nuremberg.</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn10"></a><a href="#_ftnref10"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">[10]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> <i>Les &laquo; Confessions &raquo; de Kurt Gerstein. &Eacute;tude comparative des diff&eacute;rentes versions.</i> &Eacute;dition critique, th&egrave;se de lettres, universit&eacute; de Nantes, 1985. Suite &agrave; la soutenance de cette th&egrave;se (15 juin 1985), Alain Devaquet, ministre d&eacute;l&eacute;gu&eacute; charg&eacute; de la Recherche, demande une enqu&ecirc;te au recteur de l&rsquo;acad&eacute;mie de Nantes. Celle-ci aboutit &agrave; l&rsquo;annulation de la soutenance pour irr&eacute;gularit&eacute;s administratives le 2 juillet 1986.&nbsp;</span></span></span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn11"></a><a href="#_ftnref11"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">[11]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> &laquo; Les archives de l&rsquo;horreur &raquo;, <i>Le Nouvel Observateur,</i> 3-9 juillet 1982, p. 71.</span></span></span></span></span></p> <p>&nbsp;</p>