<p><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.1pt">Alors que la question de l’attitude du pape pendant la Seconde Guerre mondiale avait été très rarement traitée par les historiens jusqu’en 1963, le scandale planétaire suscité par <i>Le Vicaire</i> de Rolf Hochhuth durant les années 1963-1966 confère un immense écho à la thèse du silence de Pie XII : le dramaturge allemand y accuse en effet le souverain pontife d’avoir été indifférent au sort des juifs et d’avoir choisi de se taire sur la destruction des juifs d’Europe pour sauvegarder les intérêts matériels de l’Église et préserver ses relations avec l’Allemagne, allié de poids dans la lutte contre le communisme. Pie XII aurait donc ménagé Hitler pour faire rempart à Staline. Partiellement en porte-à-faux avec la production scientifique ultérieure, cette thèse n’en constitue pas moins aujourd’hui un des fondements de la légende noire du pape : elle a en effet fixé pour de nombreuses décennies le paysage mémoriel et historiographique de la question de l’attitude du pape.</span></span></span></span></p>