<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.1pt">À l’approche des commémorations du centenaire, partout en Europe les discours mémoriels et historiographiques sur la Grande Guerre investissent l’espace public. Malgré la volonté de construire une <i>mémoire européenne partagée, </i>les interprétations mises en avant dans les différents États restent ancrées dans leurs traditions historiographiques et mémorielles respectives, variant sur un certains nombre d’aspects clés. En Occident, la Première Guerre mondiale est de plus en plus souvent isolée dans une séquence 1914-1945 courte et autonome. Selon le concept matriciel, les tranchées seraient le berceau des totalitarismes et de tous les horreurs du « court XX<sup>e</sup> siècle ». L’historiographie tchèque, au contraire, pense la Grande Guerre comme l’aboutissement et l’apogée d’un long processus de modernisation et d’émancipation nationale. Tandis qu’en France on souligne son aspect tragique, incompréhensible, dans la tradition tchèque la Grande Guerre est encore aujourd’hui approchée avant tout par le prisme de son résultat – l’accès à l’indépendance – totalement positif et glorieux. Cette perspective laisse peu de place à la mémoire de la violence de guerre. </span></span><span lang="EN-US" style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.1pt">Elle contredit aussi les interprétations matricielles.</span></span></span></span></p>
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