<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">L<span style="letter-spacing:-.3pt">’ouvrage<a name="_ftnref1"></a><a href="#_ftn1"><sup><span style="color:black">[1]</span></sup></a> est d’emblée défini par le titre « La religion assiégée » accolé à la période concernée, la Deuxième Guerre mondiale et ses lendemains : le premier volume, consacré à l’<span style="text-transform:uppercase">é</span>glise catholique et romaine, et le second, aux « communautés protestantes, orthodoxes et musulmanes », soutiennent la thèse d’une continuité entre les occupations allemande et soviétique de l’Europe. Ce choix politico-idéologique motive l’attention prioritaire portée à l’Europe centrale et orientale, champ allégué de « deux régimes d’occupation » – formule de Vilma Narkuthé, « chercheuse scientifique », et « docteur en théologie de la faculté de théologie de Louvain », dans l’article « The Catholic Church in Lithuania under two occupying regimes », tiré d’une thèse (inédite) soutenue en 2005<a name="_ftnref2"></a><a href="#_ftn2"><sup><span style="color:black">[2]</span></sup></a>. La sphère d’influence soviétique occupe donc respectivement 204 pages sur 344 et 170 pages sur 281 des premier et second volumes, dont le </span>contexte idéologico-politique de publication et les non-dits sont plus dignes d’attention<span style="letter-spacing:-.3pt"> que l’apport scientifique.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">L’entreprise est en effet hautement </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt">significative de la production des historiens cléricaux ou théologiens catho</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">liques, rédacteurs exclusifs du premier tome et majoritaires du second : regroupant maints thèmes visant à légitimer la politique du Vatican pendant la Seconde Guerre mondiale, elle emprunte la voie tracée par les quatre jésuites historiens officiels de la Curie chargés de préparer les <i>Actes et documents du Saint-Siège (ADSS)</i>, en vue de rétablir la réputation de Pie XII ébranlée par la pièce de théâtre<i> Le Vicaire </i>de Rolf Hochhuth (1963) puis par les ouvrages critiques (historiens catholiques compris) simultanés ou consécutifs au scandale<a name="_ftnref3"></a><a href="#_ftn3"><sup><span style="color:black">[3]</span></sup></a>. Les <i>ADSS </i>constituent donc la référence clé des « bibliographies sélectives » présentées à la fin des communications, avec au premier rang le survivant du quatuor de leurs rédacteurs, Pierre Blet, également cité pour son hagiographie de 1997 : <i>Pie XII et la Seconde Guerre mondiale d’après les archives du Vatican<a name="_ftnref4"></a><a href="#_ftn4"><b><sup><span style="color:black">[4]</span></sup></b></a></i>. Ce résumé des <i>ADSS</i> visait à redorer le blason de Pie XII terni depuis 1992 par une nouvelle salve d’études historiques<a name="_ftnref5"></a><a href="#_ftn5"><sup><span style="color:black">[5]</span></sup></a>.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Cette convergence scientifique aussi marquée que celle des années 1960 était d’autant plus préoccupante que Jean-Paul II avait à cœur de canoniser celui qui lui avait mis le pied à l’étrier pontifical. Le pape Pacelli avait fait de ce jeune clerc (né en 1920), collaborateur du cardinal-archevêque de Cracovie (le prince Sapieha) constamment promu depuis 1946, une pièce <i>majeure</i> de sa stratégie d’affrontement clandestin ou ouvert du style « Inquisition, Croisades »<a name="_ftnref6"></a><a href="#_ftn6"><sup><span style="color:black">[6]</span></sup></a> contre l’URSS et sa sphère d’influence. L’objectif en fut affiché avec l’annonce, vers la mi-août 1958, de la nomination de « Charles Wo<i>y</i>tyla [sic], de Cracovie, [comme] titulaire d’Antigone et auxiliaire de Baraniak, administrateur apostolique de Cracovie et archevêque latin de Lwow »<a name="_ftnref7"></a><a href="#_ftn7"><sup><span style="color:black">[7]</span></sup></a>. Ainsi le jeune Wojtyla était-il posé en héritier potentiel d’un poste symbolisant entre tous, depuis le règne de Pie X, la politique anti-slave (pas seulement antibolchevique) de la Curie : l’évêque uniate de Lemberg-Lwow-Lvov, André Szepticky, instrument antirusse et artisan du <i>Drang nach Osten </i>de Vienne puis de Berlin de 1910 à sa mort (1944)<a name="_ftnref8"></a><a href="#_ftn8"><sup><span style="color:black">[8]</span></sup></a>. La publication de la présente hagiographie s’inspire du même double but, l’Allemand Ratzinger, pape officieux avant d’en porter le titre, étant aussi attaché que son prédécesseur polonais à canoniser leur idole commune, Pacelli, surnommé « l’Allemand » en Italie et en Pologne après-guerre<a name="_ftnref9"></a><a href="#_ftn9"><sup><span style="color:black">[9]</span></sup></a>.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt">La production cléricale se partage, vis-à-vis de l’historiographie critique, si mesurée soit celle-ci, entre attaque et enterrement : de cette double tactique témoigne la mission « historique » confiée par le Vatican à Pierre Blet, spécialiste du renseignement naguère chargé (1948) du « microfilmage des archives [romaines] les plus sensibles » à mettre « en lieu sûr » sous couvert de « parer à une invasion soviétique ! [sic] »<a name="_ftnref10"></a><a href="#_ftn10"><sup><span style="color:black">[10]</span></sup></a>. Il a lui-même orchestré la réplique aux historiens critiques, soit, le plus souvent, en les ensevelissant dans le silence, soit en optant pour l’assaut : ainsi frappa-t-il en 1999 son confrère John Cornwell qui, hostile à la campagne de canonisation lancée par Jean-Paul II, avait eu l’audace d’ériger Pacelli-Pie XII en « pape d’Hitler » <i>(Hitler’s Pope),</i> titre censuré par l’éditeur français qui lui préféra « le pape et Hitler ». Sélective et timide – ignorant entre autres la politique orientale du Vatican et opposant l’excellent Pie XI à son successeur –, cette biographie valut au malheureux jésuite britannique une croisade débridée. S’y illustra </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Pierre</span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt"> Blet, rédacteur, dans le <i>Figaro </i>du 17 septembre 1999, au sein d’un parterre de critiques ulcérés, d’un article intitulé « Une machination contre l’Église » : présenté par tous les ennemis de Cornwell comme l’auteur du seul </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">ouvrage qui valût sur « Pie XII dans la Seconde Guerre mondiale », l’hagiographe de Pacelli éreinta une littérature médiocre fidèle à « la légende noire sur Pie XII […] téléguidée de l’Est par les Soviétiques », bien que, « pour le prouver, il n’y [eût] pas de documents, du moins pour l’instant »<a name="_ftnref11"></a><a href="#_ftn11"><sup><span style="color:black">[11]</span></sup></a>. Les « documents » internationaux s’entassaient alors depuis plus de trente ans.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.25pt">C’est la seconde tactique, celle de l’enterrement, qui a triomphé ici, les bibliographies ultra-sélectives ne mentionnant aucun ouvrage d’historien indépendant de l’Église romaine. L’exception apparente est trompeuse. Idesbald Goddeeris, </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt">« docteur en histoire de la faculté de théologie de Louvain », auteur de l’article sur l’« Église catholique en Pologne », cite l’ouvrage de l’Américain Jan T. Gross, <i>Neighbors : the Destruction of the Jewish Community in Jedwabne, Poland</i>, paru en 2001<a name="_ftnref12"></a><a href="#_ftn12"><sup><span style="color:black">[12]</span></sup></a>, qui a bénéficié, y compris en Pologne, d’un énorme écho médiatique : son descriptif du « massacre collectif » des 1 500 juifs du village de Jedwabne, le 10 juillet 1941, par la population polonaise non juive, exécutante unique de la tuerie devant les Allemands qui, bras croisés ce jour-là, s’étaient contentés de l’observer et de la photographier, a indigné la Pologne officielle, Église catholique en tête.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Mais Gross le scandaleux est à tous égards assimilable à la problématique de <i>Religion under Siege</i> : il postule l’identité des « totalitarismes » allemand et soviétique<a name="_ftnref13"></a><a href="#_ftn13"><sup><span style="color:black">[13]</span></sup></a>; il innocente l’Église romaine, imputant à « un prêtre local » la tentative de stopper le massacre, avec un succès « malheureusement […] seulement provisoire » ; il tait l’encouragement donné par l’évêque de Kielce, Kaczmarek, chef de file des évêques ouvertement « collaborateurs » sous l’occupation allemande, au pogrom perpétré par ses ouailles le 4 juillet 1946, pogrom « couvert » ensuite par tout l’épiscopat polonais ; il a débusqué la participation « des miliciens et des soldats en uniforme » démentie par les archives contemporaines des faits<a name="_ftnref14"></a><a href="#_ftn14"><sup><span style="color:black">[14]</span></sup></a>. Bref, Gross cautionne la mission de protection des juifs que revendique la <span style="letter-spacing:.1pt">hiérarchie catholique et associe les autorités</span> polonaises (communistes ou assimilées) à la tuerie de Kielce.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Le reste de la bibliographie se borne à la publication officielle susmentionnée,</span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.05pt"> additionnée d’ouvrages de seconde main, tous d’origine cléricale dans le premier volume, ceux des auteurs compris. Quant à la base archivistique, Lieve Geverts et Jan Bank, les deux animateurs de la publication, l’annoncent somptueuse dans leur « introduction » générale, grâce à la chute du communisme européen : « en fait, ce ne fut qu’après le communisme autour de 1990 que les archives pertinentes devinrent accessibles à la recherche historique ». Malheureusement, cette affirmation est fausse, concernant tant les deux « régimes d’occupation » que l’avant-guerre car des archives furent « accessibles » bien avant la chute du mur de Berlin puis de l’URSS, pour des raisons directement liées à la conjoncture vaticane. Les gouvernements de la sphère d’influence soviétique se heurtèrent dès leur installation à la ligne de subversion antinationale de l’Église romaine latine </span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">et surtout uniate, fer de lance de l’expansion germanique en terre slave <i>depuis les Habsbourg</i>. Cette vieille politique vaticane avait aussi caractérisé l’ère du « cordon sanitaire », celle des remparts antibolcheviques érigés par l’Entente victorieuse en Europe orientale après l’échec de l’intervention directe en Russie : « États successeurs » (Tchécoslovaquie, Roumanie et Yougoslavie), Pologne, d</span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.05pt">étentrice de la Galicie </span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">orientale devenue soviétique de septembre</span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.05pt"> 1939 à juin 1941 et à nouveau depuis juillet 1944 – et Pays baltes arrachés à l’Empire russe et récupérés par l’URSS de juin 1940 à juin 1941 et libérés de la Wehrmacht à partir de septembre 1944. Mais dans ces États apparemment ou réellement féaux de l’Entente depuis 1918, le Vatican et son clergé « révisionniste » s’étaient mis depuis l’agonie des Habsbourg au service du <i>Drang nach Osten</i> des Hohenzollern puis de tous leurs successeurs politiques, Reich hitlérien inclus. C’est pour contrebattre la </span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">croisade conduite contre leurs frontières territoriales de 1945, désormais ouvertement menée en accord avec Washington, comme après 1918 avec le Reich vaincu, et, plus discrètement, avec l’Allemagne occidentale héritière de ce dernier, que les États de la zone concernée, devenus communistes à partir de 1947 ou 1948, se résolurent à ouvrir les archives. L’URSS avait pour sa part agi précocement (fin 1944) dans ses territoires reconquis, ukrainien, bessarabien et balte, peu après la libération de son territoire</span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.05pt">.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt">Précisément soucieux d’éviter tout conflit religieux stricto sensu, ces gouvernements (le yougoslave inclus) de pays à majorité ou à forte minorité catholique hésitèrent longtemps à agir en la matière. Mais, confrontés à une agitation cléricale permanente contre le <i>statut territorial </i>de 1945, organisée avec l’appui direct de Washington, ils se décidèrent depuis le tournant des années 1940 à intenter des procès publics à l’épiscopat et aux responsables des ordres. C’est alors qu’ils produisirent une masse d’archives d’État (Croatie d’Ante Pavelitch, Slovaquie de Tiso, etc.), incontestables – les diplomates français le certifièrent, confirmés par les représentants des États antérieurs et la Curie même : ils attestaient que le haut clergé exécutait depuis des décennies les consignes d’origine germanique (et désormais américaine) du Vatican. Ces fonds éclairent l’entre-deux-guerres, la Deuxième Guerre mondiale et l’immédiat après-guerre, accusant à la fois les </span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">épiscopats « nationaux », germaniques stricto sensu</span></span></span><i> </i><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">ou intimement liés au Reich comme avant 1918 à l’Empire austro-hongrois,</span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt"> et le Vatican lui-même.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt">Les auteurs de <i>Religion under Siege</i> n’ont utilisé aucune pièce de cette énorme documentation originale révélant le véritable cœur du contentieux entre ces États orientaux et le catholicisme institutionnel – et pas plus ceux du second volume, parfois plus soucieux des sources, tel Mikhail Shkrarovskij, un des rares contributeurs non explicitement rattachés au monde clérical<a name="_ftnref15"></a><a href="#_ftn15"><sup><span style="color:black">[15]</span></sup></a>, que du premier. C’est une méthode irrecevable, quoique compréhensible : ce préalable scientifique leur aurait interdit d’imputer à la « persécution » religieuse de « l’ennemi idéologique » </span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">soviétique l’obsession de « liquidation de l’Église uniate », maîtres mots de l’article de</span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt"> Katrin Boeckh<a name="_ftnref16"></a><a href="#_ftn16"><sup><span style="color:black">[16]</span></sup></a> : la « persécution » alléguée ne visait pas « la religion », mais seulement des délits ou crimes d’intelligence avec l’ennemi (avant et après guerre) ou de collaboration (pendant la guerre) et la mise en cause des frontières nées de la défaite du Reich. Le catholique Carlo Falconi avait montré la réalité de ce contentieux territorial dès 1965 dans un ouvrage aussi modéré de ton qu’accablant </span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">pour Pie XII (et refusé par des éditeurs italiens) : <i>Le Silence de Pie XII 1939-1945, essai fondé sur des documents d’archives recueillis par l’auteur en Pologne et en Yougoslavie<a name="_ftnref17"></a><a href="#_ftn17"><b><sup><span style="color:black">[17]</span></sup></b></a></i>. Les</span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt"> deux premières communications du premier volume, consacrées aux cas polonais et croate, ignorent à la fois cet ouvrage de référence et les sources étatiques qui l’ont étayé.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Par ailleurs, l’affirmation de Lieve Geverts <span style="letter-spacing:-.1pt">et Jan Bank – antienne des publications « occidentales » depuis les années 1990 – ne s’applique pas non plus à l’ouvrage qu’ils dirigent : ses auteurs n’ont pas consulté les fonds originaux </span><span style="letter-spacing:-.3pt">que la chute providentielle du communisme est supposée avoir libérés. « Libérés » </span><span style="letter-spacing:-.1pt">de l’hypothèque des archives, les contributeurs peuvent donc sans entraves postuler qu’entre 1939 et 1950 (ou 1953), </span><span style="letter-spacing:-.2pt">sous occupation allemande ou soviétique, </span><span style="letter-spacing:-.1pt">il y a continuité du statut de victime du </span><span style="letter-spacing:-.3pt">catholicisme (ou de la religion en général),</span><span style="letter-spacing:-.1pt"> avec tendance à l’aggravation de la lutte antireligieuse, idéologique et politique dans la seconde phase.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Certes, parfois, les populations catholiques, animées par un « nationalisme » ou un « patriotisme » excusable – né de leur longue persécution, avant-guerre, par leurs ennemis intérieurs –, auraient soutenu l’occupant allemand et peu et mal aimé ou défendu les juifs et (pour les Croates) les Serbes. Les épiscopats, modèles de patriotisme certes, mais innocents de tout « nationalisme », <span style="letter-spacing:-.1pt">auraient pour leur part vaillamment résisté au nazisme : partout – cas polonais</span> universel, tant pour l’épiscopat (« sauf un […] peut-être ») que pour le bas clergé –, « la collaboration fut rare et l’accommodation minimale. » « L’épiscopat polonais ne collabora pas beaucoup avec l’occupant allemand » (il collabora donc ?), etc. Aussi vague en général que ce portrait flatteur apparaît le rôle des clercs dans « le sauvetage des juifs » qui fait l’objet d’un chiffrage en note (de seconde main) : « 769 prêtres [polonais…] sauvèrent des juifs », chiffre dérisoire comparé aux effectifs globaux respectifs<a name="_ftnref18"></a><a href="#_ftn18"><sup><span lang="FR-CA" style="color:black">[18]</span></sup></a>.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.25pt">Le bilan de « l’attitude de l’Église catholique belge envers la persécution des juifs » est aussi positif et le présumé « sauvetage » assorti de chiffres aussi précis que modestes, fondés aussi sur </span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.3pt">des enquêtes épiscopales d’<i>après-guerre</i> :</span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.25pt"> Lieven Saerens postule notamment le grand souci pour les juifs – souci resté obstinément silencieux – du cardinal Van Roey, sur la base du portrait hagiographique que dressa de ce dernier en 1945 son secrétaire particulier, le chanoine Leclef</span></span></span> <a name="_ftnref19"></a><a href="#_ftn19"><b><sup><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.25pt">[19]</span></span></span></sup></b></a><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.25pt">. Le lecteur ignorera donc que le successeur, depuis 1926, du cardinal-archevêque de Malines Mercier – pro-Entente pendant la guerre et haï de la Curie, lui, pour ce motif – symbolisait depuis sa nomination le « flamingantisme anti-français » et germanophile et, pendant la guerre, la haine et la vindicte contre les Alliés<a name="_ftnref20"></a><a href="#_ftn20"><sup><span style="color:black">[20]</span></sup></a>.</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.15pt">Jure Kristo, « docteur en théologie systématique de l’université américaine de Notre-Dame » et en histoire moderne de l’université de Zagreb, et chargé, entre autres fonctions exercées à Zagreb, de la direction « du projet "Idéologies politiques, partis, fois et institutions croates des 19<sup>e</sup> et 20<sup>e</sup> siècles" », appuyé sur une bibliographie cléricale de seconde main, la sienne en tête, consent à citer en note infra-paginale quelques voix discordantes, tel Cornwell (cible licite, on l’a vu), mais pas le dangereux Falconi. Avec ce commentaire, suivi de la liste des contre-lectures recommandées : « je ne signale qu’en passant quelques-uns des travaux les plus récents qui reflètent [l’]influence négative de la politique yougoslave sur l’historiographie ». Sa communication bat des records de contre-vérité historique sur le clergé croate, et ne montre d’indignation que contre les féroces « libérateurs douteux » de 1945 : les seuls </span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt">effectifs de victimes de la Croatie cléricale qui l’intéressent sont ceux des criminels</span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.15pt"> de guerre condamnés par les autorités yougoslaves après mai 1945 ; pour les autres, il fournit des estimations ridicules, à commencer par Jasenovac : moins de 50 000 morts. Les estimations hautes </span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.2pt">sont imputées à l’intoxication des « agences</span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.15pt"> gouvernementales yougoslaves ».</span></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">Notons pour mémoire qu’Anthony Drexel Biddle, ministre des États-Unis auprès du gouvernement yougoslave en exil, évalua à la fin de l’été <i>1942</i> au chiffre « confirmé » de « 600 000 hommes, femmes et enfants » les seuls « atroces massacres de Serbes » ; ils se poursuivaient alors « avec frénésie », </span></span></span><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">parallèlement à « la destruction de tout ce qui était serbe en Bosnie »<a name="_ftnref21"></a><a href="#_ftn21"><sup><span lang="FR-CA" style="color:black">[21]</span></sup></a>. Nouvel instrument de la béatification de l’archevêque de Zagreb Aloïs Stepinac, J. Kristo l’érige en héros résistant, antinazi, sauveur de juifs, courageux opposant aux oustachis – certes parfois excessifs dans leur nationalisme, mais par légitime « patriotisme » croate de réaction aux Serbes qui les avaient martyrisés depuis 1918, etc.<a name="_ftnref22"></a><a href="#_ftn22"><sup><span lang="FR-CA" style="color:black">[22]</span></sup></a></span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Il faut donc s’informer ailleurs sur Stepinac, ancien espion germanique de la Première Guerre mondiale considéré dès 1937 par la diplomatie française comme le principal garant de « l’influence hitlérienne » hégémonique en Croatie, avant de devenir le second personnage politique de l’État satellite du Reich dirigé par Ante Pavelitch et l’exécutant en chef du décret de conversion forcée des Serbes. J. Kristo eût pu utiliser ici des sources rendues publiques par l’État yougoslave dès août 1952 – après plus de sept ans de patience face à la guérilla vaticane conduite contre Belgrade –, dans un Livre blanc sur les relations entre le Vatican et son très cher « État indépendant de Croatie » : « l’acte de conversion » ne fut pas seulement un ordre d’Ante Pavelitch, mais aussi un texte du Vatican ressuscitant l’Inquisition – les victimes serbes ayant le choix entre la conversion et la mort. Il fut contresigné par le cardinal français Tisserant, secrétaire de la Congrégation de l’Orientale, qui l’avoua à un diplomate français en poste à Rome-Saint-Siège, accouru auprès de lui, alarmé de l’énormité de ces révélations<a name="_ftnref23"></a><a href="#_ftn23"><sup><span lang="FR-CA" style="color:black">[23]</span></sup></a>.</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">La négligence des sources et l’inclination hagiographique atteignent également des sommets avec Johan Ickx, titulaire d’un « doctorat d’histoire ecclésiastique à l’université grégorienne pontificale de Rome, archiviste du tribunal pénitentiaire », « archiviste de l’institut austro-allemand et du collège pontifical <span style="letter-spacing:-.1pt">de Santa Maria dell’Anima », « collège teutonique » dont Pacelli fut le « protecteur », succédant le 31 mars 1930 à Merry del Val (en charge depuis le 8 novembre</span> 1907). En poste dans ce haut lieu non seulement du </span></span><i><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Drang nach Osten</span></span></i><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"> mais aussi du </span></span><i><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">Drang nach Westen</span></span></i><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:black">, tant avant qu’après la Première Guerre mondiale, J. Ickx a traité du cas du célèbre recteur de cet établissement, le prélat autrichien Hudal. Champion de l’Anschluss – comme Innitzer, Allemand des Sudètes formé à Santa Maria dell’Anima puis placé à la tête de l’Église d’Autriche –, symbole de l’alliance de l’Église romaine avec le Reich hitlérien, antisémite frénétique, grand protégé d’Innitzer et de Pacelli, lequel fit toute sa carrière – et l’eût souhaitée plus brillante encore –, est ici transmué en héraut du combat idéologique « contre le national-socialisme ». La transmutation est opérée à coup de citations fort sélectives ou curieusement interprétées des célèbres œuvres idéologiques d’Hudal. C’est ainsi, notamment, que l’intéressé aurait en somme pour le bien des juifs eux-mêmes critiqué la place excessive qu’ils occupaient dans nombre d’activités : il visait à leur épargner le risque d’inciter « de nombreux jeunes gens à embrasser un radicalisme dangereux ». Les négociations avec le général allemand Stahel, commandant général de Rome, que lui confia Pie XII en octobre 1943 en vue d’organiser dans les meilleurs délais la déportation des juifs de Rome – « question délicate [et] désagréable pour les relations germano-vaticanes », mais qui fut « liquidée » en moins de deux semaines, à la grande satisfaction de l’ambassadeur du Reich auprès du Saint-Siège Ernst von Weiszäcker – sont ici transformées en sincère tentative d’Hudal d’empêcher le forfait. Quant à « l’aide qu’[Hudal] offrit à des criminels nazis après la guerre » – indéniable puisque le prélat s’en glorifia –, l’historien vatican la mue en symbole entre tous de « la complexité d’un humanitaire ».</span></span></span></span></p>
<p style="text-align:justify; text-indent:8.5pt"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">Il faudra là encore que le lecteur aille se renseigner ailleurs sur la mission que Pacelli, protecteur suprême d’Hudal, remit à ce dernier – ainsi qu’à Montini, Riberi et Siri, cardinal-archevêque de Gênes (grand port de fuite) – dans l’organisation du sauvetage-recyclage des criminels de guerre, les fameuses <i>Ratlines</i> où « l’humanitaire » Hudal fit merveille<a name="_ftnref24"></a><a href="#_ftn24"><sup><span style="color:black">[24]</span></sup></a>. Ce n’est pas là non plus qu’on apprendra que Hochhuth, celui dont était venu tout le mal, tenait les révélations du <i>Vicaire</i> sur le rôle de Pie XII dans la Deuxième Guerre mondiale, que Pierre Blet attribue à la propagande soviétique, non point de Moscou, mais… d’Hudal : le prélat </span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">autrichien nazi fut en 1952 </span></span></span><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica"><span style="color:black"><span style="letter-spacing:-.1pt">contraint de démissionner de son poste de recteur de Santa Maria dell’Anima parce que la Curie craignait que ce bavard « n’évent[ât] le secret de ses activités en faveur des fuyards », dévoilant du même coup « ses propres activités en faveur des nazis en fuite » ; ulcéré de ce « lâchage », Hudal raconta donc tout à l’écrivain, lui servant de source majeure sur ce « pontife dénué de cœur et avide d’argent »<a name="_ftnref25"></a><a href="#_ftn25"><sup><span style="color:black">[25]</span></sup></a>.</span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><span style="font-family:Helvetica">Bref, si le lecteur veut bénéficier des apports d’une histoire scientifique, il accordera aussi peu de crédit aux historiens cléricaux ou aux théologiens catholiques qu’il n’en concéderait à un rapport rédigé par les délégués de l’Église<span style="letter-spacing:-.2pt"> catholique irlandaise sur la façon</span> dont cette dernière géra la partie <span style="letter-spacing:-.1pt">de la jeunesse nationale remise à ses soins de l’entre-deux-guerres aux années</span> 1990 ; il jugera légitime que s’appliquent à l’histoire de l’Église romaine les mêmes règles méthodologiques et laïques que celles qui prévalent pour l’ensemble de la discipline ; il gagnera à s’enquérir des travaux des historiens auxquels l’hagiographique </span><i><span lang="FR-CA" style="font-family:Helvetica">Religion under Siege</span></i><span style="font-family:Helvetica"> a refusé droit de cité.</span></span></span></p>
<p> </p>
<div>
<hr align="left" size="1" width="33%" /></div>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn1"></a><a href="#_ftnref1"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[1]</span></span></span></sup></a> <i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:.15pt">Religion under Siege (1939-1950), </span></span></span></i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:.15pt">Lieve Gevers et Jan Bank (dir.), Peeters, Louvain, 2007. </span></span></span><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:.15pt">Ouvrage en deux volumes.</span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn2"></a><a href="#_ftnref2"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[2]</span></span></span></sup></a> <i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Religion under Siege, op. cit.</span></span></i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, vol. 1, pp. 173-204. Thèse inédite : « Catholicism versus Communism : the confrontation between the Roman Catholic Church and the Soviet regime in the case of Lithuania ».</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn3"></a><a href="#_ftnref3"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[3]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> <span style="letter-spacing:.25pt">Gordon Zahn (catholique), <i>German Catholics and Hitler’s Wars</i>, New York, Sheed and Ward, 1962, qui </span><span style="letter-spacing:.3pt">précéda la sortie de la pièce ; Saül Friedlander, <i>Pie XII et le III<sup>e</sup> Reich</i>, Paris, Seuil, 1964 ; Jacques Nobécourt</span><span style="letter-spacing:.25pt"> (catholique), <i>« Le Vicaire » et l’histoire</i>, Paris, Seuil, 1964 ; Gunther Lewy, <i>The Catholic Church and Nazi Germany</i>, Londres, Weidenfeld & Nicolson, 1964 ; Werner Brockdorff décrivit ensuite la « voie romaine » du sauvetage-recyclage des criminels de guerre <i>Flucht vor Nürnberg. Pläne und Organisation der Fluchtwege der N-S Prominenz im « Römischen Weg »</i>, Munich-Wels, Verlag Welsermühl, 1969 ; sur le catholique Carlo Falconi, voir</span><i> </i><span style="letter-spacing:.25pt">infra.</span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn4"></a><a href="#_ftnref4"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[4]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> <span style="letter-spacing:-.2pt">Perrin, 1997. Version italienne de 1999 citée (p. 342) par Johan Ickx (article sur Hudal cité infra).</span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn5"></a><a href="#_ftnref5"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[5]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Au moins trois sont susceptibles d’avoir déclenché la contre-offensive : Mark Aarons et John Loftus, <i>Des nazis au Vatican</i>, Paris, O. Orban, 1992 ; Henri Fabre, <i>L’Église catholique face au fascisme et au nazisme. Les outrages à la vérité</i>, Bruxelles, EPO, 1995 ; Annie Lacroix-Riz, <i>Le Vatican, l’Europe et le Reich de la Première Guerre mondiale à la Guerre froide (1914-1955)</i>, Paris, Armand Colin, 2007 [1996].</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn6"></a><a href="#_ftnref6"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[6]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Dépêche 200 du chargé d’affaires Debroise, Varsovie, 29 avril 1958, Pologne 1944-1960, vol. 229<span style="text-transform:uppercase">,</span><b> </b>Questions religieuses, juillet 1957-décembre 1960, archives du ministère des Affaires étrangères (MAE).</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn7"></a><a href="#_ftnref7"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[7]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Dépêche 215 de Roland de Margerie, Rome-Saint-Siège, 19 août 1958, nomination confirmée par la Secrétairerie d’État mais pas encore publiée par l’<i>Osservatore Romano, ibid.</i></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn8"></a><a href="#_ftnref8"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[8]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> <span style="letter-spacing:-.05pt">Annie Lacroix-Riz, <i>Le Vatican</i>..., </span><i>op. cit.,</i><span style="letter-spacing:-.05pt"> index Szepticky ; « Le sens "polonais" du pontificat de Karol Wojtyla »,<i> Golias</i>, n° 50, septembre-octobre 1996, pp. 61-75 ; « Le Vatican et la Pologne de 1945 à 1958 : Église persécutée ou vieil instrument contre les frontières? », in Marie-Louise Pelus-Kaplan et Daniel Tollet (dir.), <i>La Pologne et l’Europe occidentale du Moyen-Âge à nos jours</i>, Poznan-Paris, Instytut Historii UAM, 2004, pp. 141-171.</span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn9"></a><a href="#_ftnref9"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[9]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> <span style="letter-spacing:-.05pt">Annie Lacroix-Riz, </span><i>Le Vatican...</i>, <i>op. cit.,</i> chapitre 12, dont p. 187.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn10"></a><a href="#_ftnref10"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[10]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Roger Faligot et Rémi Kauffer, <i>Éminences grises, </i>Paris, Fayard, 1992, p. 79 : (sic) et ponctuation dans le texte. Il s’agissait en fait de soustraire à tout œil indiscret des archives accablantes pour la Curie, souci permanent, Annie Lacroix-Riz, <i>Le Vatican...</i>, <i>op. cit., </i>passim<i>.</i></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn11"></a><a href="#_ftnref11"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[11]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> <i>Art. cit.</i> Sur la tactique de dépréciation de la littérature critique, voir Annie Lacroix-Riz, « Le pape et Hitler, John Cornwell », <i>La Pensée</i>, n° 322, avril-juin 2000, pp. 137-152, et « De la dissidence en histoire contemporaine », 2<sup>e</sup> partie, « Les manœuvres des cagots », <i>Regards sociologiques,</i> numéro spécial « Production, diffusion et réception des sciences sociales », n° 36, novembre 2008, pp. 109-119.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn12"></a><a href="#_ftnref12"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[12]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Traduction française, <i>Les Voisins. 10 juillet 1941, un massacre de Juifs en Pologne</i>, Paris, Fayard, 2002.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn13"></a><a href="#_ftnref13"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[13]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> La lie de la population polonaise la plus antisémite aurait été aussi collaborationniste avec les occupants de juin-juillet 1941 qu’avec ceux de septembre 1939-juin 1941 puis de 1945.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn14"></a><a href="#_ftnref14"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[14]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Comparer, d’une part, Jan T. Gross, <i>Les Voisins..., op. cit.</i>, p. 255, et, d’autre part, Marc Hillel, <i>Le Massacre <span style="letter-spacing:.1pt">des survivants en Pologne, 1945-1947</span></i><span style="letter-spacing:.1pt">, Paris, Plon, 1985, p. 287 et passim, et Annie Lacroix-Riz, <i>Le Vatican..., op. cit</i></span><i>., </i>p. 484 (sur la base de la correspondance diplomatique de juillet 1946 sur le pogrom de Kielce, Pologne 1944-1960, vol. 52, avril 1945-décembre 1946, relations avec le Saint-Siège, question juive, archives du MAE : « miliciens et soldats » arrachèrent au contraire les juifs aux ouailles déchaînées) et index Kaczmarek.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn15"></a><a href="#_ftnref15"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[15]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> <span style="letter-spacing:-.15pt">Son utilisation des sources, surtout allemandes, obère sérieusement sa thèse de la continuité des « dictatures </span>totalitaires » nazie et soviétique, « Eine vergleichende Analyse der Kirchenpolitik der nationalsozialistische und der stalinischen Diktatur in den Jahren 1941 bis 1953 », vol. </span></span><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">II, pp. 1-53.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn16"></a><a href="#_ftnref16"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[16]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.05pt">« "Liberalisierung" und Repression. Zur Praxis der Religionspolitik in der Ukraine während NS-Besatzung </span></span></span><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.15pt">und stalinistischer Herrschaft 1941-1953 », vol. </span></span></span><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:-.15pt">II, pp. 119-174, particulièrement « IV. Methoden und Instrumenten der religiösen Repression in der Sowjetukraine 1944-1953 », vol. II, pp. 150-159 (141-174).</span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn17"></a><a href="#_ftnref17"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[17]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Monaco, Éditions du Rocher, 1965.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn18"></a><a href="#_ftnref18"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[18]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Idesbald Goddeeris, « The Catholic Church in Poland under Nazi Occupation (1939-1945) and in the first years of Communism (1944-1948) », vol. 1, pp. 1-38, p. 28.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn19"></a><a href="#_ftnref19"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[19]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> <i>Art. cit.</i> (en anglais), pp. 243-281; Edmond Leclef, <i>Le Cardinal Van Roey et l’occupation allemande en Belgique</i>, Bruxelles, A. Goemaere, 1945.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn20"></a><a href="#_ftnref20"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[20]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> <span style="letter-spacing:-.05pt">Annie Lacroix-Riz, </span><i>Le Vatican...</i>, <i>op. cit.,</i> index des deux noms.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn21"></a><a href="#_ftnref21"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[21]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">Anthony D. Biddle, 9 septembre 1942, <i>FRUS</i> 1942, vol. III, pp. 812-813.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn22"></a><a href="#_ftnref22"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[22]</span></span></span></sup></a> <span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:.1pt">« The Catholic Church in Croatia and Bosnia-Herzegovina in the face of Totalitatarian ideologies and regimes », vol. </span></span></span><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="letter-spacing:.1pt">I, pp. 39-92.</span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn23"></a><a href="#_ftnref23"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[23]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> <span style="letter-spacing:-.05pt">Dépêche n° 543 de De Margerie, Rome, 27 août 1952, <i>Yougoslavie 1944-1969</i>, vol. 105, questions religieuses, relations avec le Saint-Siège, septembre 1951-septembre 1952, archives du MAE ; voir aussi Annie Lacroix-Riz, <i>Le Vatican..., op. cit., </i>index Stepinac ; « Le Vatican et la question "yougoslave" depuis la fin du XIX<sup>e</sup> siècle : haine contre la Serbie et recours au bras séculier », <i>Les Cahiers de l’Orient</i>, n° 59, 3<sup>e</sup> trimestre 2000, pp. 79-101 ; Marco Aurelio Rivelli, <i>Le Génocide occulté</i>, Lausanne, L’<span style="text-transform:uppercase">â</span>ge d’homme, 1998, riche en documents.</span></span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn24"></a><a href="#_ftnref24"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[24]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Annie Lacroix-Riz, <i>Le Vatican..., op. cit.,</i> index Hudal.</span></span></span></span></p>
<p><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Calibri"><a name="_ftn25"></a><a href="#_ftnref25"><sup><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"><span style="color:blue">[25]</span></span></span></sup></a><span style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica"> Michael Phayer, <i>L’Église et les nazis, 1930-1965</i>, Paris, Liana Levi, 2001, p. 246, qui se veut hagiographique, mais compromet gravement l’Église allemande et le Vatican, anges gardiens manifestes des criminels de guerre allemands; voir aussi Gitta Sereny, <i>Into that Darkness. </i></span></span><i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">From mercy killing to mass murder</span></span></i><span lang="EN-US" style="font-size:9.0pt"><span style="font-family:Helvetica">, Londres, Deutsch, 1974, p. 315.</span></span></span></span></p>