<p><span style="font-size:12.0pt"><span style="font-family:&quot;Times New Roman&quot;,serif">Cet article se donne pour objectif de d&eacute;finir&nbsp;l&rsquo;une des notions centrales du discours d&eacute;colonial sur l&rsquo;art et l&rsquo;eurocentrisme&nbsp;: celle d&rsquo;<i>aestheSis d&eacute;coloniale</i>. De quel paradigme se distingue-t-elle ? Quels sont ses objectifs ? Pour le comprendre, un d&eacute;tour par les philosophes du si&egrave;cle des Lumi&egrave;res est indispensable, sachant, d&#39;une part, que Mignolo lui-m&ecirc;me pr&eacute;sente son projet comme une critique radicale de la philosophie esth&eacute;tique kantienne, et, d&#39;autre part, que, malgr&eacute; la d&eacute;prise de toute tradition europ&eacute;enne qu&rsquo;il revendique, son propre projet semble &eacute;trangement voisin de la pens&eacute;e de Rousseau telle qu&rsquo;elle s&rsquo;exprime dans la <i>Lettre &agrave; D&rsquo;Alembert sur les spectacles</i>. </span></span></p>