<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span arial="" style="font-family:"> <span style="font-family:Tahoma,Geneva,sans-serif;">Du Contrat social</span></span></i><span style="font-family:Tahoma,Geneva,sans-serif;"><span arial=""> de Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) fut l’une des premières œuvres occidentales à être introduites en Chine. Nombre d’études ont déjà été publiées pour souligner son influence prépondérante dans ce pays en particulier au début du XX<sup>e</sup> siècle, ainsi que son impact sur la Révolution de 1911, mais rares sont celles qui traitent la manière dont l’œuvre de Rousseau fut traduite en chinois – quoiqu’introduite par l’intermédiaire du Japon, car la langue chinoise relevant d’un mode de pensée et d’un système linguistique profondément différents du français n’était pas à même à l’époque de fournir des termes propres à rendre des concepts clés de cette pensée politique. Les premiers traducteurs – Nakae Chômin, penseur japonais de l’ère Meiji et le premier à traduire partiellement du <i>Contrat social</i> en chinois classique ; Yang Tingdong, premier Chinois à le traduire intégralement dans une langue plus moderne – furent amenés à chercher dans la pensée traditionnelle chinoise des notions similaires ou à forger de nouveaux concepts pour transposer la pensée de Rousseau. Par une analyse comparative entre le texte original et les deux premières traductions en chinois, cet article cherche à examiner au plus près comment les concepts clés de l’œuvre du philosophe français, à savoir « le contrat social » et « la souveraineté du peuple », ont été rendus, et à comprendre la nature des écarts que l’on peut y rencontrer,<i> </i>ainsi que<i> </i>leurs implications politiques, tout en les mettant en relation avec les convictions politiques respectives de nos deux traducteurs, et en les situant dans les contextes historiques dans lesquels elles furent rédigées et publiées. </span></span></span></span></p>