<p style="text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">L&rsquo;application web DEZEDE est une ressource num&eacute;rique open source. Elle offre aux contributeurs et lecteurs un acc&egrave;s gratuit et d&eacute;mat&eacute;rialis&eacute; aux donn&eacute;es publi&eacute;es. Elle est <i>responsive</i> c&rsquo;est &agrave; dire adaptable &agrave; diff&eacute;rents supports. Elle est &eacute;galement un portail de valorisation qui seconde les chercheurs dans leurs travaux, facilite l&rsquo;&eacute;dition des r&eacute;sultats et les associe dans une perspective contributive plus large. </span></span></span></p> <p align="center" style="text-align:center"><img height="1398" src="https://www.numerev.com/img/ck_47_15_image-20240729100451-1.png" width="1758" /></p> <p><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">Elle regroupe officiellement et en permanence une vingtaine de contributeurs tr&egrave;s r&eacute;guliers coordonn&eacute;s par un conseil scientifique et elle implique &ndash;&nbsp;ou a impliqu&eacute;&nbsp;&ndash; par le biais de la p&eacute;dagogie au sein de quatre universit&eacute;s ou bien par des contrats avec des institutions de spectacle, environ 795 contributeurs en tout. Elle contient 81&nbsp;124 &eacute;v&eacute;nements, 35&nbsp;193 individus (auteurs, compositeurs, interpr&egrave;tes, com&eacute;diens, danseurs, etc.), 67&nbsp;183 titres (th&eacute;&acirc;tre, op&eacute;ra, &oelig;uvres musicales, litt&eacute;raires, films, ballets, extraits, arrangements). Les contributeurs de la base publient r&eacute;guli&egrave;rement dans un carnet Hypoth&egrave;ses, sur une page Facebook, sur Twitter et sur Instagram. Pour finir cette pr&eacute;sentation rapide, il faut pr&eacute;ciser que le nom de la base r&eacute;pond &agrave; deux intentions de natures tr&egrave;s diff&eacute;rentes puisqu&rsquo;il s&rsquo;agit du nom d&rsquo;un musicien qui a failli composer la partition du <i>Barbier de S&eacute;ville</i> lorsque la pi&egrave;ce de Beaumarchais &eacute;tait, en premi&egrave;re intention, un op&eacute;ra-comique. Alexandre &ndash;&nbsp;ou bien Nicolas&nbsp;&ndash; Dez&egrave;de ignorait son nom de naissance et signait ses partitions &laquo;&nbsp;De Z&nbsp;&raquo; &ndash; comme on d&eacute;pose &laquo;&nbsp;une plainte contre X&nbsp;&raquo;. Par cette allusion &agrave; l&rsquo;anonymat, il s&rsquo;agissait pour nous d&rsquo;exprimer le refus d&rsquo;une propri&eacute;t&eacute; quelconque ou d&rsquo;une destination trop particuli&egrave;re&nbsp;; et notre informaticien, jeune hacker de talent, s&rsquo;est exclam&eacute; aussit&ocirc;t : &laquo;&nbsp;D. E. Z. E. D. E., c&rsquo;est une excellente combinaison pour un acc&egrave;s rapide par un moteur de recherche&nbsp;&raquo;. <i>De facto</i>, le mot faisait appara&icirc;tre la page d&rsquo;accueil du site comme premi&egrave;re r&eacute;ponse dans Google d&egrave;s sa publication en ligne (2012).</span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">Avant d&rsquo;en pr&eacute;senter la structure et le mode de fonctionnement contributif, puis de soulever quelques questions concernant l&rsquo;interop&eacute;rabilit&eacute; <i>in fine</i>, nous croyons n&eacute;cessaire de rappeler succinctement des &eacute;l&eacute;ments de son histoire qui en &eacute;clairent la doctrine historique.</span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span calibri="" style="font-family:">1. La m&eacute;thode historique</span></b></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">&Agrave; l&rsquo;origine, &eacute;tait un programme collectif de recherche sur les concerts en Europe aux 18<sup>e</sup> et 19<sup>e</sup>&nbsp;si&egrave;cles qui, &agrave; un stade avanc&eacute; d&rsquo;&eacute;laboration de sa m&eacute;thode de traitement des donn&eacute;es, s&rsquo;est appel&eacute; le RPCF (R&eacute;pertoire des Programmes de Concert en France) &ndash;&nbsp;en France seulement, pour des raisons qu&rsquo;il n&rsquo;est pas int&eacute;ressant de d&eacute;velopper ici. Il faisait suite &agrave; l&rsquo;implication de Patrick Ta&iuml;eb dans le programme de l&rsquo;European Science Foundation, <i>Musical life in Europe 1600-1900</i>, au sein du groupe de travail <i>The Concert and Its Public in Europe, 1700-1900</i> (voir : http://archives.esf.org/coordinating-research/research-networking-programmes/humanities-hum/completed-rnp-programmes-in-humanities/musical-life-in-europe-1600-1900/more-about-the-programme/specific-objectives.html). L&rsquo;ambition du RPCF &eacute;tait de coordonner les chercheurs qui collectent de l&rsquo;information sur ces &eacute;v&eacute;nements dans le cadre de leurs recherches et qui reconstituent des programmes de concert. Le disparate qui r&eacute;gnait alors dans les publications et dans les bases de donn&eacute;es individuelles, en France comme &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger, rendait impossible le croisement des donn&eacute;es. Dans certains cas, le mode de pr&eacute;sentation n&rsquo;inspirait aucune confiance, quelle que soit la qualit&eacute; r&eacute;elle de la recherche, parce qu&rsquo;il ne garantissait pas le r&eacute;f&eacute;rencement de l&rsquo;information. Cette derni&egrave;re remarque est essentielle car le programme d&rsquo;un concert, comme celui d&rsquo;une soir&eacute;e th&eacute;&acirc;trale, fournit une tr&egrave;s grande vari&eacute;t&eacute; d&rsquo;informations de tous ordres et qui concernent des buts de recherche tr&egrave;s vari&eacute;s&nbsp;: la r&eacute;ception des &oelig;uvres, leur interpr&eacute;tation, la circulation des artistes, les r&eacute;seaux de convivialit&eacute; et d&rsquo;&eacute;change, les usages d&rsquo;un lieu, les relations entre l&rsquo;ex&eacute;cution et l&rsquo;&eacute;dition, entre les moyens d&rsquo;ex&eacute;cution et la forme &eacute;crite dans laquelle une &oelig;uvre passe &agrave; la post&eacute;rit&eacute;, etc.</span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">Comme les historiens du th&eacute;&acirc;tre, du spectacle vivant, les musicologues ont une conscience aigu&euml; du caract&egrave;re unique d&rsquo;une soir&eacute;e musicale&nbsp;: avant l&rsquo;&egrave;re de l&rsquo;enregistrement sonore &ndash;&nbsp;qui arrive tr&egrave;s tard dans l&rsquo;histoire de l&rsquo;humanit&eacute;, autour de 1900,&nbsp;&ndash; la musique n&rsquo;existe qu&rsquo;&agrave; condition d&rsquo;&ecirc;tre jou&eacute;e et toutes celles que nous entendons ont, au maximum, cent dix ou cent quinze ans. Naturellement, cette consid&eacute;ration concerne tout le spectacle vivant en g&eacute;n&eacute;ral, mais il faut admettre qu&rsquo;elle a eu un poids tr&egrave;s particulier dans le cadre du concert de musique savante, tandis que les gens de Lettres &ndash;&nbsp;me semble-t-il&nbsp;&ndash; ont accord&eacute; tr&egrave;s longtemps la plus grande valeur esth&eacute;tique au texte, plut&ocirc;t qu&rsquo;&agrave; la repr&eacute;sentation dans toute sa dimension spectaculaire. Bref, &eacute;tablir correctement un programme, c&rsquo;est-&agrave;-dire en prenant soin d&rsquo;&ecirc;tre pr&eacute;cis mais sans non plus construire par inadvertance une information &agrave; la fiabilit&eacute; douteuse, cela m&eacute;ritait une r&eacute;flexion et des r&eacute;ponses qui ont &eacute;t&eacute; formul&eacute;es en 2003, au sein d&rsquo;un s&eacute;minaire de l&rsquo;Institut Universitaire de France et sous la forme d&rsquo;une <i>M&eacute;thode du RPCF</i> (document de travail in&eacute;dit et fruit du travail de l&rsquo;&eacute;quipe anim&eacute;e par Patrick Ta&iuml;eb, membre de l&rsquo;IUF, et Herv&eacute; Lacombe).</span></span></span></p> <p style="text-indent: 35.4pt;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">La premi&egrave;re de ces r&eacute;ponses, et la plus importante, a &eacute;t&eacute; de d&eacute;clarer qu&rsquo;un concert c&rsquo;est avant tout, et &agrave; la condition <i>sine qua non</i>, une date et un lieu, c&rsquo;est &agrave; dire un &eacute;v&eacute;nement. Et pour cette raison, la m&eacute;thode du RPCF, qui a &eacute;t&eacute; expos&eacute;e au Congr&egrave;s de l&rsquo;AIBM &agrave; Amsterdam en 2009, a &eacute;t&eacute; baptis&eacute;e <b><i>Chronologie &eacute;v&eacute;nementielle</i></b> (voir : https://www.aibm-france.fr/documentation-professionnelle/conferences-internationales/amsterdam-2009/amsterdam-2009-1/). </span></span></span></p> <p style="text-indent: 35.4pt; text-align: center;"><img height="608" src="https://www.numerev.com/img/ck_47_15_image-20240729101725-6.png" width="536" /></p> <p><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">L&rsquo;expression insiste sur la primaut&eacute; absolue de ce crit&egrave;re, sans pr&eacute;ciser outre mesure la nature de l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement.</span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">Le deuxi&egrave;me point de doctrine r&eacute;side dans l&rsquo;impossibilit&eacute; de cr&eacute;er un &eacute;v&eacute;nement sans source. En cela, Dez&egrave;de a &eacute;t&eacute; con&ccedil;u avec un esprit historien radical&nbsp;: un &eacute;v&eacute;nement qui n&rsquo;est pas li&eacute; &agrave; une source ne peut pas appara&icirc;tre &agrave; l&rsquo;&eacute;cran. Cette pr&eacute;caution prend de plus en plus de sens &agrave; mesure que l&rsquo;information se multiplie de fa&ccedil;on exceptionnelle sur la toile, du fait qu&rsquo;elle est devenue une ressource plus consult&eacute;e que le livre et que les usages des producteurs douteux d&rsquo;information agissent fatalement avec plus de rapidit&eacute;.</span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">Le troisi&egrave;me point r&eacute;side dans l&rsquo;organisation des sources autour de l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement. Beaucoup de sources diff&eacute;rentes permettent de renseigner un seul &eacute;v&eacute;nement&nbsp;: la presse, les correspondances, les archives des organisateurs, les t&eacute;moignages dans les m&eacute;moires, etc. Le principe d&rsquo;organisation de ces diff&eacute;rentes sources qui peuvent comporter des contradictions entre elles, se r&eacute;partit pour nous en deux cat&eacute;gories principales&nbsp;: les sources qui pr&eacute;c&egrave;dent l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement, comme les annonces de journaux qui font la publicit&eacute; autour des titres d&rsquo;&oelig;uvres et noms d&rsquo;artistes&nbsp;; les autres sources qui suivent l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement ou qui corrigent l&rsquo;annonce et permettent de constater que le programme a chang&eacute;.</span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">D&eacute;finie ainsi, la doctrine a montr&eacute; son efficacit&eacute; dans l&rsquo;&eacute;tablissement de chronologies de spectacles, et bien au-del&agrave; du concert, par exemple pour l&rsquo;op&eacute;ra et le th&eacute;&acirc;tre qui sont particuli&egrave;rement repr&eacute;sent&eacute;s en son sein.</span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span calibri="" style="font-family:">2. T&acirc;ches traditionnelles et propri&eacute;t&eacute; des donn&eacute;es</span></b></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><i><span calibri="" style="font-family:">Le triangle Dez&egrave;de</span></i></b></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">La fiche Dez&egrave;de s&rsquo;organise comme un triangle reliant l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement / &agrave; des personnes / et &agrave; des titres d&rsquo;&oelig;uvre. En fait, elle articule trois t&acirc;ches traditionnelles de l&rsquo;historien et tout particuli&egrave;rement de l&rsquo;historien de la musique&nbsp;: la chronique, c&rsquo;est &agrave; dire un r&eacute;cit dans lequel les faits s&rsquo;encha&icirc;nent chronologiquement&nbsp;; la <i>prosopographie</i> ou biographie en masse, qui consiste &agrave; rassembler un m&ecirc;me type d&rsquo;information pour chaque individu d&rsquo;une population nombreuse (les interpr&egrave;tes, les com&eacute;diens, les directeurs, etc.), rang&eacute; dans l&rsquo;ordre alphab&eacute;tique&nbsp;; et le <i>catalogue</i> (biblioth&egrave;que), c&rsquo;est &agrave; dire une liste d&rsquo;&oelig;uvres identifi&eacute;es par un titre &ndash; qui ne renvoie pas v&eacute;ritablement &agrave; un objet mat&eacute;riel comme un volume de biblioth&egrave;que.</span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">Dans la pr&eacute;sentation &agrave; l&rsquo;&eacute;cran, nous nous sommes efforc&eacute; de conserver les conventions graphiques en usage dans nos habitudes de r&eacute;f&eacute;rencement et de traiter chaque ontologie selon ce principe de fid&eacute;lit&eacute; aux usages graphiques&nbsp;: petites capitales pour les noms, l&rsquo;italique pour les titres, les tailles de police pour distinguer les zones de la fiche.</span></span></span></p> <p align="center" style="text-align:center"><img height="559" src="https://www.numerev.com/img/ck_47_15_image-20240729100919-2.png" width="932" /></p> <p><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">Cette derni&egrave;re est compos&eacute;e de trois zones &agrave; partir desquelles il a &eacute;t&eacute; ais&eacute; d&rsquo;organiser diff&eacute;rents usages. Une fiche &eacute;v&eacute;nementielle se pr&eacute;sente en trois parties&nbsp;:<br /> - <b>une zone de d&eacute;finition</b>&nbsp;: la date (en rouge), le lieu et des informations g&eacute;n&eacute;rales&nbsp;;<br /> - <b>une zone uniforme</b>&nbsp;: les &oelig;uvres et les interpr&egrave;tes apparaissent l&agrave; sous une forme normalis&eacute;e qui sert &agrave; l&rsquo;indexation, sous le mot &laquo;&nbsp;Programme&nbsp;&raquo;. En principe, tout ce qui se trouve dans cette zone est une reconstitution de l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement par un examen critique des sources. C&rsquo;est la production exclusive du chercheur.<br /> - <b>une zone source</b>&nbsp;: les sources organis&eacute;es chronologiquement. Ici, il n&rsquo;y en a qu&rsquo;une, le manuscrit Lecouvreur retra&ccedil;ant l&rsquo;activit&eacute; du Grand Th&eacute;&acirc;tre de Bordeaux de 1773 &agrave; 1793 (environ). Ces derni&egrave;res peuvent &ecirc;tre multipli&eacute;es &agrave; l&rsquo;infini, au point qu&rsquo;un type de publication particuli&egrave;rement savoureux consiste en un dossier de presse sur la cr&eacute;ation d&rsquo;une &oelig;uvre, cr&eacute;ation mondiale ou cr&eacute;ation locale, et sa r&eacute;ception, imm&eacute;diate ou &agrave; moyen terme.</span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">La base Dez&egrave;de est une base relationnelle&nbsp;: les donn&eacute;es uniformis&eacute;es que l&rsquo;on trouve dans la zone dite &laquo;&nbsp;uniforme&nbsp;&raquo; sont li&eacute;es entre elles par des liens divers. Un seul index de nom, un seul index de titre, une seule liste de lieu, mais les liens qui les relient sont multiples, etc., un index par m&eacute;tadonn&eacute;es du type (genres, instruments, etc.). Le programme adopte une syntaxe interpr&eacute;table de mani&egrave;re intuitive&nbsp;: les premiers noms sont ceux des auteurs, et leurs qualit&eacute;s (compositeur, librettiste) apparaissent car elles ne sont pas toujours aussi &eacute;videntes que dans le cas d&rsquo;un op&eacute;ra de Wagner&nbsp;; puis viennent le titre et les sous titres g&eacute;n&eacute;riques. La ponctuation constitu&eacute;e d&rsquo;un point suivie d&rsquo;un tiret &laquo;&nbsp;.&ndash;&nbsp;&raquo;&nbsp;, que l&rsquo;on ne rencontre que tr&egrave;s rarement dans un texte r&eacute;dig&eacute;, a &eacute;t&eacute; adopt&eacute; pour sa raret&eacute; dans le but de signaler &agrave; l&rsquo;&oelig;il que les donn&eacute;es suivantes concernent l&rsquo;interpr&eacute;tation. Dans la fiche ci-dessus, l&rsquo;on comprend intuitivement que Mondaud (Fr.) a tenu le r&ocirc;le de Fr&eacute;d&eacute;ric de Telramund, dans la traduction de <i>Lohengrin</i> par Charles Nuitter. Le nom de cet interpr&egrave;te constitue une fiche prosopographique regroupant ses apparitions dans diff&eacute;rents programmes et des liens vers les sources (par exemple, vers&nbsp;des articles de presse accessible sur <i>retronews</i>).</span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span calibri="" style="font-family:">3. Contenu mat&eacute;riel et logique contributive</span></b></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">Les contributeurs de Dez&egrave;de ont des profils divers&nbsp;: musicologues, historiens du th&eacute;&acirc;tre ou litt&eacute;raires, mais aussi institutions de production (orchestre, lieux de spectacle) ou de conservation (op&eacute;ra-comique, archives nationales), etc. Prenons l&rsquo;exemple du dossier gigantesque coordonn&eacute; par Yannick Simon (https://dezede.org/dossiers/afo/ ; voir l&rsquo;image ci-dessous).</span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">Chacun des contributeurs peut ouvrir un dossier qui comporte une partie d&rsquo;introduction, comme dans n&rsquo;importe quelle &eacute;dition de texte ou de corpus, une partie contenant des outils de visualisation que nous avons souhait&eacute; int&eacute;grer parce qu&rsquo;elle pr&eacute;sente les r&eacute;sultats statistiques en un coup d&rsquo;&oelig;il, et pour rester &laquo;&nbsp;branch&eacute;s&nbsp;&raquo; (voir : https://dezede.org/dossiers/afo/stats), la partie corpus proprement dite consistant en &eacute;v&eacute;nements rang&eacute;s chronologiquement.</span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">L&rsquo;h&eacute;bergement par la plateforme Huma-Num depuis juin 2013 a garanti des capacit&eacute;s illimit&eacute;es qui permettent de stocker des images, des ouvrages entiers constituant une biblioth&egrave;que consultable avec un feuilleteur comme sur Gallica, mais aussi du son et de la vid&eacute;o (exemple : https://dezede.org/sources/id/21585/). Ces trois derniers &eacute;l&eacute;ments ont convaincu des institutions et des partenaires priv&eacute;s de l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t qu&rsquo;elle pr&eacute;sente pour la patrimonialisation de fonds d&rsquo;archives li&eacute;s &agrave; une activit&eacute; de programmation.</span></span></span></p> <p align="center" style="text-align:center"><img height="559" src="https://www.numerev.com/img/ck_47_15_image-20240729100957-3.png" width="932" /></p> <p style="text-indent: 35.4pt;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">Au bout de dix ann&eacute;es d&rsquo;existence, l&rsquo;outil a permis des usages tr&egrave;s divers, outre la consultation par interrogation en ligne. Pour certains contributeurs, par exemple, Dez&egrave;de est une plateforme d&rsquo;archivage. Quatre op&eacute;rations de ce type sont mentionn&eacute;es sur la page d&rsquo;accueil. Il s&rsquo;agit de commandes par des institutions qui cherchent une solution de conservation et de valorisation d&rsquo;un fonds documentaire.</span></span></span><img height="670" src="https://www.numerev.com/img/ck_47_15_Capture d’écran 2024-07-29 à 10.11.16.png" width="912" /></p> <p style="text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">Pour la majorit&eacute; de ses utilisateurs r&eacute;guliers, Dez&egrave;de est un outil de pr&eacute;paration d&rsquo;une publication par l&rsquo;organisation et l&rsquo;analyse des donn&eacute;es. Elle a servi et sert encore &agrave; des &eacute;tudiants en master et en doctorat ou &agrave; des coll&egrave;gues qui mettent en forme une publication avant d&rsquo;en demander une extraction gr&acirc;ce au bouton magique &laquo;&nbsp;Exporter en PDF&nbsp;&raquo; qui g&eacute;n&egrave;re automatiquement une mise en page du corpus sur deux colonnes avec une graphie raffin&eacute;e. Toutefois, il faut avertir les utilisateurs potentiels que les bases de donn&eacute;es requi&egrave;rent un investissement chronophage et c&rsquo;est ce qui a conduit Benjamin Frouin a concevoir son annexe de th&egrave;se (&laquo;&nbsp;Chanteuses des troupes m&eacute;ridionales et France-Th&eacute;&acirc;tre &agrave; l&rsquo;&eacute;poque romantique. R&eacute;pertoire(s), emplois, interactions&nbsp;&raquo;, Universit&eacute; Paul Val&eacute;ry Montpellier 3, 2022), un fichier de 1&nbsp;200 femmes artistes, dans un traitement texte, en attendant que sa saisie dans Dez&egrave;de offre les fonctions d&rsquo;exploitation des donn&eacute;es individuelles et d&rsquo;affichage de la statistique sup&eacute;rieures au livre.</span></span></span></p> <p align="center" style="text-align:center"><img height="411" src="https://www.numerev.com/img/ck_47_15_image-20240729101422-4.png" width="401" /></p> <p style="text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">Dans un certain sens et au fil du temps, Dez&egrave;de est devenu une plateforme qui permet &agrave; chacun de concevoir sa propre base de donn&eacute;es selon des finalit&eacute;s tr&egrave;s &eacute;loign&eacute;es. Comme chaque membre de la communaut&eacute; profite librement des liens et des donn&eacute;es, tout en apportant ses donn&eacute;es propres, qui servent en retour aux autres membres de la communaut&eacute;, il a fallu imaginer un syst&egrave;me de tra&ccedil;age des apports de chacun qui est une forme de propri&eacute;t&eacute; morale reconnue par les autres membres. Chaque autorit&eacute; est sign&eacute;e au moment de son enregistrement. Gr&acirc;ce &agrave; ce syst&egrave;me rassurant pour les contributeurs, les &laquo;&nbsp;dossiers&nbsp;&raquo; cr&eacute;&eacute;s en son sein sont reli&eacute;s par une interop&eacute;rabilit&eacute; maximale.</span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">Insistons sur un point qui concerne la propri&eacute;t&eacute;&nbsp;: chaque fiche (&eacute;v&eacute;nementielle) ainsi que chaque autorit&eacute; index&eacute;e (nom, lieu, titre) est sign&eacute;e. Chaque dossier fait donc appara&icirc;tre divers rangs d&rsquo;autorialit&eacute;, depuis l&rsquo;&eacute;diteur scientifique du dossier, jusqu&rsquo;au contributeur, parfois involontaire puisque le principe contributif est que toute information saisie, d&egrave;s qu&rsquo;elle est valid&eacute;e et avec le plein accord du contributeur, est une donn&eacute;e partag&eacute;e. Repr&eacute;cisons-le &eacute;galement, les contributeurs peuvent avoir des objectifs diff&eacute;rents recourant &agrave; des supports et des outils diff&eacute;rents&nbsp;: valoriser un fond d&rsquo;archives consistant en documents sonores, et/ou en document &eacute;crit n&eacute;cessitant la consultation par un feuilleteur type Gallica avec indexation des donn&eacute;es, un autre un fichier chronologique brut avec des sources transcrites, etc.</span></span></span></p> <p><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span calibri="" style="font-family:">Interop&eacute;rabilit&eacute;</span></b></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">L&rsquo;interop&eacute;rabilit&eacute; interne est optimale. Au point que ce que l&rsquo;on continue d&rsquo;appeler la base Dez&egrave;de nous para&icirc;t &ecirc;tre devenue, en fait, une plateforme h&eacute;bergeant des bases diff&eacute;rentes dans leur finalit&eacute;, une plateforme comparable &agrave; EMAN (Laurence Mac&eacute;) ou &agrave; celle de la Voltaire Foundation qui h&eacute;berge les bases D&rsquo;Holbach et Catherine II, en mutualisant les autorit&eacute;s.</span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">Arr&ecirc;tons-nous un instant sur cette consid&eacute;ration d&rsquo;importance&nbsp;: la mutualisation des autorit&eacute;s r&eacute;sout d&egrave;s l&rsquo;origine deux &eacute;cueils majeurs. D&rsquo;abord, elle agit en faveur de l&rsquo;uniformit&eacute; des ontologies (noms, titres, etc.) et elle agit d&rsquo;autant plus que le thesaurus a &eacute;t&eacute; pens&eacute; d&egrave;s le commencement en fonction des stocks existants (le VIAF, l&rsquo;ISNI, ou les autorit&eacute;s de la BNF, RAMEAU par exemple qui offre un embryon d&rsquo;ISWI c&rsquo;est &agrave; dire de thesaurus de titres). Ensuite, et cette consid&eacute;ration rel&egrave;ve &agrave; mon sens d&rsquo;une &eacute;thique &agrave; la fois sociale et morale, elle &eacute;pargne &agrave; l&rsquo;ensemble des contributeurs l&rsquo;obligation de cr&eacute;er les autorit&eacute;s autant de fois qu&rsquo;il y a de base&nbsp;; elle &eacute;pargne au chercheur, au post-doctorant mal r&eacute;mun&eacute;r&eacute; et pour une dur&eacute;e d&eacute;termin&eacute;e, la r&eacute;p&eacute;tition de t&acirc;ches abrutissantes.</span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">Pour Dez&egrave;de, l&rsquo;interop&eacute;rabilit&eacute; se pose actuellement dans la relation avec d&rsquo;autres bases dont les p&eacute;rim&egrave;tres recoupent les n&ocirc;tres et qui, pour cette raison, cr&eacute;ent comme nous beaucoup d&rsquo;autorit&eacute;s, en doublon. Nous voyons beaucoup de donn&eacute;es communes entre plusieurs bases, dont certaines fonctionnent bien et d&rsquo;autres s&rsquo;appr&ecirc;tent &agrave; rejoindre le vaste cimeti&egrave;re qui restera &agrave; coup s&ucirc;r la contribution la plus consid&eacute;rable de la g&eacute;n&eacute;ration de chercheurs dont l&rsquo;activit&eacute; scientifique a &eacute;t&eacute; accompagn&eacute;e, stimul&eacute;e ou entrav&eacute;e et parfois g&acirc;t&eacute;e par l&rsquo;injonction num&eacute;rique depuis le d&eacute;but des ann&eacute;es 1990 : par l&rsquo;injonction num&eacute;rique en p&eacute;riode d&rsquo;extension de la logique de concurrence entre les projets. Parmi les bases qui ont tant de points communs avec Dez&egrave;de et qui auraient pu donner lieu &agrave; une coordination pr&eacute;alable plut&ocirc;t qu&rsquo;&agrave; une qu&ecirc;te <em>a posteriori </em>d&rsquo;interop&eacute;ralibit&eacute; qui s&rsquo;annonce comme une nouvelle pompte &agrave; projets et &agrave; financement, nous pensons &agrave;&nbsp;:<br /> - la base PHILIDOR du Centre de Musique Baroque de Versailles qui n&rsquo;a presque jamais &eacute;t&eacute; consultable en ligne et qui a englouti des volumes horaires titanesques en vacation depuis 1988 pour un r&eacute;sultat presque nul&nbsp;;<br /> - CESAR, Calendrier &eacute;lectronique des spectacles de l&rsquo;Ancien R&eacute;gime qui est op&eacute;rationnelle depuis 2002 ou 2003 et qui a failli dispara&icirc;tre&nbsp;; qui a err&eacute; aussi entre des logiques concurrentes de gratuit&eacute; ou, &agrave; l&rsquo;inverse, de commercialisation de l&rsquo;acc&egrave;s&nbsp;;<br /> - Chronop&eacute;ra, qui &eacute;tait en gestation &agrave; la fin des ann&eacute;es 1990 et qui a eu une dur&eacute;e de vie assez br&egrave;ve en d&eacute;finitive&nbsp;;<br /> - la base chronologique de la ROF (R&eacute;union des Op&eacute;ras de France, financ&eacute;e par le Minist&egrave;re de la Culture), n&eacute;e en 2011 et morte aussit&ocirc;t pour la raison pr&eacute;visible qu&rsquo;elle ambitionnait de publier en ligne des documents contemporains sans r&eacute;flexion pr&eacute;alable sur le droit &agrave; l&rsquo;image et sur le son&nbsp;;<br /> - les bases du programme Registre de la Com&eacute;die Fran&ccedil;aise&nbsp;; qui ont d&eacute;cid&eacute; r&eacute;cemment de s&rsquo;articuler entre elle par le biais de la chronologie&nbsp;;<br /> - MUSEFREM, base prosopographique&nbsp;;<br /> la constellation de sept bases musicologique du Centre d&rsquo;&Eacute;tudes Sup&eacute;rieures de la Renaissance (catalogue, prosopographique, chronologique)&nbsp;;<br /> &nbsp;etc.</span></span></span></p> <p style="text-indent:35.4pt"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">&Agrave; ce sujet, nous disons notre conviction et nous la mettons en partage&nbsp;: l&rsquo;interop&eacute;rabilit&eacute; reste une bonne nouvelle. Elle a inspir&eacute; une d&eacute;marche r&eacute;cente au sein de la musicologie qui s&rsquo;est organis&eacute;e en consortium au sein d&rsquo;Huma-Num, le consortium Musica2. Il vient compl&eacute;ter la dizaine de consortiums existant d&egrave;s &agrave; pr&eacute;sent au sein d&rsquo;Huma-Num et dont l&rsquo;objectif semblable est de permettre l&rsquo;interop&eacute;rabilit&eacute;, voire la fusion de bases voisines par leur discipline ou leur m&eacute;thode, et dans tous les cas de permettre la mise &agrave; jour des syst&egrave;mes et leur maintenance.</span></span></span></p> <p style="text-indent: 35.4pt; text-align: left;"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span calibri="" style="font-family:">Apr&egrave;s les consortiums CANEVAS qui porte sur l&rsquo;archivage de la vid&eacute;o, COLI2, pour les linguistes, COSME pour les m&eacute;di&eacute;vistes, MASA, pour l&rsquo;arch&eacute;ologie (r&eacute;cup&eacute;rer les carnets de fouille produits depuis 100 ans), MUSICA2 s&rsquo;est fix&eacute; des objectifs comparables&nbsp;: recourir &agrave; un syst&egrave;me unifi&eacute; d&rsquo;encodage du signe musical&nbsp;; partage des autorit&eacute;s sp&eacute;cialis&eacute;es (musiciens, titres d&rsquo;&oelig;uvres musicales). Les journ&eacute;es des 6-8 juillet 2022 (https://obtic.sorbonne-universite.fr/actualite/digitizing-enlightenment-v/), auxquelles, nous remercions les organisateurs (Linda Gil, Franck Sala&uuml;n et Glenn Roe) de nous avoir convi&eacute;, nous laissent penser que ce groupe d&rsquo;&eacute;change sur les bases de donn&eacute;es et les Lumi&egrave;res devrait s&rsquo;int&eacute;resser &agrave; cette d&eacute;marche d&rsquo;Huma-Num dans une prochaine rencontre.</span></span></span></p> <p style="text-indent: 35.4pt; text-align: center;"><img height="721" src="https://www.numerev.com/img/ck_47_15_image-20240729101510-5.png" width="593" /></p>