<p><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">« <i>Parlez-moi des 25% de jeunes filles en surpoids, ensuite on parlera des 2% d’anorexiques</i></span></span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">. » </span></span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">La pirouette de Karl Lagarsfeld, pour éviter de répondre à une question portant sur l'amendement Véran à la loi de santé 2015 visant à pénaliser l’incitation à la maigreur, ne mériterait pas d’être évoquée ici si elle ne pointait pas une situation paradoxale qui suppose de penser ensemble, et non pas séparément, deux phénomènes a priori antithétiques. Au sein de nos sociétés contemporaines, il semblerait en effet que deux logiques contradictoires s’affrontent. Tandis que le capitalisme consumériste</span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"> fabrique à la chaine des individus en surpoids, et des obèses, le système technicien s’ingénie à les faire maigrir sur l’air publicitaire : « La forme, pas les formes ! » entamé depuis les années 1970</span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">. Ou plus exactement, la propagande sociologique</span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">, au sens ellulien du terme, s’ingénie à imposer à tous ses membres le modèle unique du corps mince donc efficace. </span></span></span></p>