<r2r:ml lang="fr"><p class="resume" dir="ltr">Face aux changements sociopolitiques qu’aux connues les grandes démocraties au cours de ces dernières décennies, il n’est pas rare aujourd’hui de retrouver dans la littérature actuelle en sciences humaines un nombre considérable de travaux interrogeant l’interaction du social et de l’intrapsychique. La clinique quotidienne souligne l'émergence de nouvelles formes pathologiques, avec une prédominance de troubles touchant à l'expression sociale (polytoxicomanies, passages à l'acte, actes suicidants, violences et délinquances, actes pervers polymorphes, etc.). Cette clinique est celle des états-limites en rapport étroit avec les mutations actuelles du fonctionnement social<em>. </em> Ainsi, la question que nous posons aujourd’hui est en quoi la stylistique narrative du sujet limite pose-t-elle des difficultés au thérapeute ? Nous considérons ainsi la pathologie limite comme une pathologie de la narration, entendue comme une expérience communicationnelle, elle-même liée aux contextes dans lesquels fonctionnent les patients. L’instabilité si souvent décrite chez ces sujets comme le marqueur sémiologique central du trouble est, aussi et peut-être avant tout, à entendre comme un phénomène narratif, c’est-à-dire comme le vecteur essentiel de la construction des mondes sociaux dans lesquels sont engagés les sujets (J.Shotter, 1993).</p></r2r:ml><r2r:ml lang="en"><p class="abstract" dir="ltr">After the sociopolitical changes that large democracies have faced during these past decades, a growing number of works questioning the interaction between the Social and the Psychic have surfaced in Human Sciences literature. Everyday practice underlines the emergence of new pathological conditions, with a predominance of behaviors touching the social domain (poly-addictions, acting outs, suicidal behaviors, violence and crimes, perverse polymorphism behaviors, etc.). These symptoms precisely define border-line disorders, and are seemingly in close link with the present mutations of social structure. In this way, we address the issue of how the narrative stylistic of borderline patients can lead to difficulties in therapists’ management. We thus view the border line condition as a pathology of the narration, i.e. a pathology of the <em>communicational</em> experience, directly relating to the contexts in which the patient evolves. Hence, instability, which has been extensively described as a core semiologic characteristic of borderline disorders, may also or even foremost be understood as a narrative phenomenon, that is as the key vector of the patient’s constructs of the social world in which he interacts (J.Shotter, 1993). </p></r2r:ml>