<p class="texte" dir="ltr" style="text-align:justify;">Normativity,&nbsp; Sociometry - Social Representation,&nbsp; European relations - sociocentrism</p> <h1 dir="ltr" id="heading1">Vue d&rsquo;ensemble&nbsp;:</h1> <p class="texte" dir="ltr">En ayant recours &agrave; trois &eacute;chantillons nationaux d&rsquo;&eacute;tudiants, Fran&ccedil;ais (n=317), Polonais (n=169) et Tch&egrave;ques (n=327), nous explorons les choix suppos&eacute;s &eacute;mis entre les 39 nationalit&eacute;s europ&eacute;ennes afin de d&eacute;crire la repr&eacute;sentation des relations entre ces nations. Les participants devaient indiquer avec quelles autres nationalit&eacute;s chacune des 39 nationalit&eacute;s souhaiterait avoir des relations. La prise en compte des choix suppos&eacute;s permet de v&eacute;rifier et d&rsquo;interpr&eacute;ter les effets de sociocentrisme (i.e.&nbsp;: supposer que son pays est le plus central en terme de relations) ainsi que la normativit&eacute; des choix faits et suppos&eacute;s provenir des autres nations (&eacute;mergence d&rsquo;une hi&eacute;rarchique des pr&eacute;f&eacute;rences).</p> <p class="texte" dir="ltr">Pour les trois &eacute;chantillons, la nation d&rsquo;origine cumule le plus grand nombre de liens avec les autres.&nbsp;N&eacute;anmoins de grosses diff&eacute;rences apparaissaient en terme de positionnement statutaire et sociodynamique. Les Fran&ccedil;ais s&rsquo;attendent &agrave; &ecirc;tre le plus souvent choisis par les autres mais ils souhaitent peu d&eacute;velopper de relations en retour. Ils semblent m&ecirc;me sous-estimer les relations existantes entre les autres. Les polonais &eacute;mettent quasiment autant de choix qu&rsquo;ils s&rsquo;attendent &agrave; en recevoir. Les tch&egrave;ques s&rsquo;attendent &agrave; &ecirc;tre peu choisis et compensent en souhaitant d&eacute;velopper des relations avec les autres. Les Polonais et les Tch&egrave;ques optent pour des choix orient&eacute;s vers les pays l&rsquo;Ouest, bien qu&rsquo;ils s&rsquo;attendent &agrave; &ecirc;tre choisis par les voisins de l&rsquo;Est.</p> <p class="texte" dir="ltr">Un consensus fort appara&icirc;t dans les choix &eacute;mis par le trois nationalit&eacute;s&nbsp;: des nations de l&rsquo;Ouest &eacute;mergent comme leaders clairement sollicit&eacute;s et ce de fa&ccedil;on consensuelle&nbsp;: Allemagne, Angleterre et autres pays initiateurs de la communaut&eacute; europ&eacute;enne... Cette &laquo;&nbsp;norme de choix&nbsp;&raquo; appara&icirc;t &eacute;galement dans les choix que les sujets supposent &ecirc;tre ceux des 36 autres nations. Les pr&eacute;f&eacute;rences de chaque nationalit&eacute; r&eacute;pondante sont n&eacute;anmoins plus proches de &laquo;&nbsp;cette norme de valeur&nbsp;&raquo; qu&rsquo;elles n&rsquo;imaginent que c&rsquo;est le cas de la part des autres. De plus elles orientent leurs choix vers les autres &agrave; la condition que leurs choix suppos&eacute;s respectent cette norme. La discussion porte sur l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t d&rsquo;une telle m&eacute;thodologie pour rendre compte et pr&eacute;dire les relations g&eacute;opolitiques entre nations au sein de l&rsquo;Europe.</p> <h1 dir="ltr" id="heading2">Introduction</h1> <p class="texte" dir="ltr">La pr&eacute;sente contribution a pour objet la repr&eacute;sentation des relations au sein de l&rsquo;Europe et l&rsquo;exploration des processus psychosociaux qui structurent cette repr&eacute;sentation. A cette fin, nous revisiterons des donn&eacute;es recueillies et partiellement analys&eacute;es par Morlot et Journiac (2001). Outre la stabilit&eacute; des repr&eacute;sentations observ&eacute;es au fil du temps, ces premi&egrave;res analyses mettent en &eacute;vidence un sociocentrisme national fort au sein de la repr&eacute;sentation fran&ccedil;aise des relations suppos&eacute;es entre nations europ&eacute;ennes. Nous v&eacute;rifierons cette observation au sein de deux autres &eacute;chantillons nationaux suppl&eacute;mentaires, Polonais et Tch&egrave;ques, dont les r&eacute;ponses avaient &eacute;t&eacute; collect&eacute;es selon la m&ecirc;me proc&eacute;dure et &agrave; la m&ecirc;me &eacute;poque. Le &laquo;&nbsp;sociocentrisme national&nbsp;&raquo;, qui nous int&eacute;ressera plus particuli&egrave;rement, est d&eacute;fini dans ces premi&egrave;res analyses par le nombre total de relations suppos&eacute;es avec d&rsquo;autres nations&nbsp;: la nation d&rsquo;origine est repr&eacute;sent&eacute;e comme l&rsquo;&eacute;l&eacute;ment le plus central, au sein de la repr&eacute;sentation des relations europ&eacute;ennes, dans la mesure o&ugrave; elle serait celle qui centralise le plus d&rsquo;associations avec les autres nations. Cette mesure du sociocentrisme est en fait constitu&eacute;e de choix dont la nation s&rsquo;attend &agrave; faire l&rsquo;objet de la part des autres mais aussi de choix qu&rsquo;elle &eacute;met vers les autres.</p> <p class="texte" dir="ltr">La r&eacute;partition de ces diff&eacute;rents choix, &eacute;mis et re&ccedil;us, est &agrave; prendre en compte du point de vue sociom&eacute;trique. En effet, elle peut traduire un positionnement statutaire diff&eacute;rent au sein de l&rsquo;Europe notamment au niveau sociodynamique. Apr&egrave;s le vote sur la constitution europ&eacute;enne et le refus qu&rsquo;elle a suscit&eacute; notamment aupr&egrave;s des Fran&ccedil;ais ou dans d&rsquo;autres pays o&ugrave; elle est soumise au r&eacute;f&eacute;rendum national, on peut se demander si certaines nations ne s&rsquo;estiment pas plus centrales que les autres et si elles n&rsquo;&eacute;prouvent pas moins que d&rsquo;autres le besoin de s&rsquo;affilier. De fait, la d&eacute;marche que nous proposons ici se diff&eacute;rencie radicalement de celle des recherches plus conventionnelles visant &agrave; d&eacute;terminer les processus d&rsquo;identification et d&rsquo;autocat&eacute;gorisation des individus &agrave; des niveaux r&eacute;gionaux, nationaux <em>versus</em> europ&eacute;en (Echebarria, Elejabarrieta, Valencia &amp; Villerreal, 1994&nbsp;; Huici, Ros, Cano, Hopkins, Emler &amp; Carmona, 1997&nbsp;; Chryssochoou, 2000&nbsp;; de la Bare, 2001&nbsp;;&nbsp;Crips &amp; Hewstone, 2001 ; Weber, Mummendey &amp; Waldus, 2002&nbsp;). Tout en postulant que les nations s&rsquo;identifient &agrave; l&rsquo;Europe, celles-ci peuvent se positionner diff&eacute;remment en termes sociodynamiques du fait des relations qu&rsquo;elles pensent entretenir et de celles qu&rsquo;elles souhaitent d&eacute;velopper avec leurs partenaires.</p> <p class="texte" dir="ltr">La d&eacute;marche que nous avons utilis&eacute;e est donc clairement inspir&eacute;e de la m&eacute;thode sociom&eacute;trique, bien qu&rsquo;elle soit cette fois appliqu&eacute;e &agrave; des relations internationales. En effet, il s&rsquo;agit ici de faire &eacute;merger au travers de calculs math&eacute;matiques les propri&eacute;t&eacute;s psychologiques des relations au sein d&rsquo;un ensemble (Moreno, 1970) et plus pr&eacute;cis&eacute;ment de faire &eacute;merger les propri&eacute;t&eacute;s psychologiques des relations per&ccedil;ues entre un ensemble de nations. Initialement la m&eacute;thode sociom&eacute;trique permet d&rsquo;appr&eacute;hender les relations &agrave; au moins trois niveaux. Elle permet (1) tout d&rsquo;abord d&rsquo;identifier les relations qu&rsquo;une entit&eacute; entretient avec son groupe, (2) puis de comparer les relations entretenues par diff&eacute;rentes entit&eacute;s et, enfin (3), de faire &eacute;merger la structure de l&rsquo;ensemble du groupe (Maisonneuve, 1993). En s&rsquo;inspirant de ces objectifs, nous souhaitons explorer la centralit&eacute; conf&eacute;r&eacute;e &agrave; la nation d&rsquo;origine, au sein des trois repr&eacute;sentations nationales. Pour ce faire, les r&eacute;sultats seront analys&eacute;s en trois temps.</p> <p class="texte" dir="ltr">Dans un premier temps, au sein de chacune des repr&eacute;sentations nationales, trait&eacute;es successivement, nous analyserons de fa&ccedil;on descriptive la contribution des choix &eacute;mis et des choix re&ccedil;us au sociocentrisme national, en les comparant aux choix suppos&eacute;s &eacute;mis et re&ccedil;us par les autres nations<a class="endnotecall" href="#ftn1" id="bodyftn1">i</a>. Cela nous permettra de v&eacute;rifier, qu&rsquo;y compris pour les choix &eacute;mis et re&ccedil;us, la nation d&rsquo;origine se repr&eacute;sente comme centralisant plus de relations que les autres et m&ecirc;me plus que l&rsquo;autre nation qu&rsquo;elle estimerait la plus centrale. En effectuant la diff&eacute;rence entre les choix re&ccedil;us et les choix &eacute;mis, nous tenterons de mettre au jour les effets sociodynamiques li&eacute;s au fait de se d&eacute;marquer en qualit&eacute; de nation sollicit&eacute;e ou initiatrice de relations avec les autres. Cela nous permettra d&rsquo;appr&eacute;hender la fa&ccedil;on dont chaque nation tente de se pr&eacute;senter comme plus centrale que les autres et le statut qu&rsquo;elle se conf&egrave;re dans l&rsquo;ensemble europ&eacute;en&nbsp;: nation sollicit&eacute;e, nation initiatrice de relations ou entretenant de fa&ccedil;on r&eacute;ciproque de nombreux liens.</p> <p class="texte" dir="ltr">Dans un second temps, nous comparerons l&rsquo;orientation de ces choix &eacute;mis, attendus et suppos&eacute;s existant entre les autres pour les diverses repr&eacute;sentations, en les rendant &eacute;quiprobables (les &eacute;chantillons n&rsquo;&eacute;taient pas de taille identique nous avons recalcul&eacute; les occurrences rapport&eacute;es &agrave; une taille d&rsquo;&eacute;chantillon constant, &agrave; savoir la taille du plus petit des trois &eacute;chantillons utilis&eacute;s pour les comparer entre eux). Ceci nous permettra de savoir si les effets de &laquo;&nbsp;sociocentrisme&nbsp;&raquo; sont plus forts dans une repr&eacute;sentation que dans les autres, tout en prenant en consid&eacute;ration l&rsquo;intensit&eacute; per&ccedil;ue des choix entre les autres nations. En effet, selon Taguiri et Petrulo (1958) ou encore Maucorps et Bassoul (1950, cit&eacute;s par Maisonneuve, 1993, p. 97 et 99), la perception qu&rsquo;une entit&eacute; se fait des choix des autres influence la dynamique des relations et change la signification de ses choix (Initie t-on autant de relations que les autres&nbsp;? S&rsquo;attend t-on &agrave; faire l&rsquo;objet d&rsquo;autant de choix que les autres&nbsp;? Les autres sont-ils fortement li&eacute;s entre eux&nbsp;?).</p> <p class="texte" dir="ltr">Dans un troisi&egrave;me et dernier temps, nous ferons &eacute;merger les &eacute;l&eacute;ments convergents de ces trois repr&eacute;sentations. Il ne s&rsquo;agira plus de caract&eacute;riser la centralit&eacute; dont se cr&eacute;dite chaque nation, mais de faire appara&icirc;tre les autres pays &eacute;mergeant de fa&ccedil;on consensuelle comme &eacute;tant les plus choisis au sein des diverses repr&eacute;sentations des relations europ&eacute;ennes. Nous essaierons alors de mettre &agrave; jour des effets socionormatifs&nbsp;: nous nous attendons plus pr&eacute;cis&eacute;ment (1) &agrave; ce que les choix suppos&eacute;s &eacute;mis par les autres fassent &eacute;merger un fort consensus, une &laquo;&nbsp;norme de valeur&nbsp;&raquo; dans leurs choix, (2) &agrave; ce que les choix &eacute;mis par chaque nation r&eacute;pondante se rapprochent plus de &laquo;&nbsp;cette norme de valeur&nbsp;&raquo; qu&rsquo;elle n&rsquo;imagine que les autres nations ne le feraient (effet <em>Primus Inter Pares</em>.) et (3) qu&rsquo;elle oriente ses choix vers les autres nations en fonction de leur conformit&eacute; &agrave; cette norme. Rappelons qu&rsquo;on se pr&eacute;sente volontiers comme faisant des choix plus conformes aux normes en vigueur, que ne le feraient les autres (Jellison &amp; Green, 1981&nbsp;; Beauvois, Gilibert, Pansu &amp; Abdellaoui, 1998&nbsp;; Gilibert &amp; Cambon, 2003&nbsp;; Pansu, Tarquinio &amp; Gilibert, 2005). Il s&rsquo;agit l&agrave; d&rsquo;un effet largement &eacute;tabli de conformit&eacute; sup&eacute;rieure de soi (Codol, 1975). Au sein d&rsquo;un ensemble humain chaque entit&eacute; se repr&eacute;sente comme &eacute;tant la plus conforme aux normes du groupe.</p> <h1 dir="ltr" id="heading3">Proc&eacute;dure</h1> <p class="texte" dir="ltr">Au niveau de la proc&eacute;dure, trois &eacute;chantillons nationaux d&rsquo;&eacute;tudiants ont particip&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;tude (317 Fran&ccedil;ais, 169 Polonais et 327 Tch&egrave;ques). L&rsquo;&eacute;tude &eacute;tait pr&eacute;sent&eacute;e comme une &eacute;tude sur &laquo;&nbsp;les repr&eacute;sentations des rapports interpersonnels en Europe&nbsp;&raquo;. Les participants devaient indiquer, sur une liste identifiant 39 nationalit&eacute;s europ&eacute;ennes num&eacute;rot&eacute;es, avec quelle autre nationalit&eacute; chacune souhaiterait entretenir des relations, de leur point de vue. Pour ce faire, les sujets devaient reporter le num&eacute;ro correspondant au(x) partenaire(s) choisi(s) ou potentiellement choisi(s) par chaque nationalit&eacute;. La liste des 39 pays, dont l&rsquo;ordre de pr&eacute;sentation &eacute;tait al&eacute;atoire, &eacute;tait issue de l&rsquo;Europe g&eacute;ographique et politique. La consigne &eacute;tait la suivante &laquo;&nbsp;Nous vous demandons pour chaque Europ&eacute;en d&rsquo;indiquer avec quel(s) autre(s) Europ&eacute;en(s), il aimerait le plus avoir des contacts personnels&nbsp;&raquo;.</p> <p class="texte" dir="ltr">Sur la base des r&eacute;ponses de chaque &eacute;chantillon, une matrice de choix a &eacute;t&eacute; produite avec les trente-neufs nationalit&eacute;s &eacute;mettrices en abscisse et les m&ecirc;mes trente-neufs nationalit&eacute;s en ordonn&eacute;e comme r&eacute;ceptrices. Le nombre total de choix faits par l&rsquo;&eacute;chantillon, d&rsquo;un pays vers un autre, apparaissait dans cette matrice. Les sommes en ligne et en colonne permettent de d&eacute;terminer respectivement le nombre de choix &eacute;mis et le nombre de choix re&ccedil;us pour chaque nationalit&eacute;. L&rsquo;addition de ces deux nombres repr&eacute;sente &laquo;&nbsp;le nombre total de choix&nbsp;&raquo; servant d&rsquo;indice d&rsquo;association et de centralit&eacute; (Morlot &amp; Journiac, 2001).</p> <h1 dir="ltr" id="heading4">R&eacute;sultats</h1> <h2 dir="ltr" id="heading5">Pr&eacute;sence d&rsquo;un sociocentrisme au sein de chacune des trois repr&eacute;sentations nationales</h2> <p class="texte" dir="ltr">Il appara&icirc;t tout d&rsquo;abord, au sein de chacune des trois repr&eacute;sentations explor&eacute;es, que la nation qui l&rsquo;a produite s&rsquo;y positionne de fa&ccedil;on plus centrale qu&rsquo;elle n&rsquo;imagine que les autres nations puissent l&rsquo;&ecirc;tre. En effet, le nombre de choix impliquant la nation d&rsquo;origine est plus important que le nombre moyen de choix suppos&eacute;s impliquer une autre nationalit&eacute; europ&eacute;enne. Le nombre de choix impliquant la nation d&rsquo;origine est &eacute;galement plus important que le nombre de choix suppos&eacute; impliquer l&rsquo;autre nation qui appara&icirc;t au second rang comme la plus centrale&nbsp;: l&rsquo;Allemagne. Ceci est vrai qu&rsquo;il s&rsquo;agisse de la repr&eacute;sentation fran&ccedil;aise (1449 contre 286 en moyenne et 535 pour l&rsquo;Allemagne, Tableau 1), de la repr&eacute;sentation polonaise (905 contre 334 en moyenne et 814 pour l&rsquo;Allemagne, Tableau 2) ou de la repr&eacute;sentation tch&egrave;que (1358 contre 434 en moyenne et 900 pour l&rsquo;Allemagne, Tableau 3).</p> <p class="texte" dir="ltr">L&rsquo;effet de sociocentrisme est donc pr&eacute;sent au-del&agrave; de toute attente&nbsp;: pour chacune de ces trois repr&eacute;sentations, le nombre total de choix concernant la nation d&rsquo;origine est m&ecirc;me syst&eacute;matiquement sup&eacute;rieur au nombre de choix le plus &eacute;lev&eacute; des 38 autres nations. On peut alors imaginer qu&rsquo;il a &eacute;t&eacute; plus ais&eacute; pour chacune de ces nationalit&eacute;s d&rsquo;&eacute;tablir les choix &eacute;mis et re&ccedil;us par leur propre pays, que de le faire &agrave; la place d&rsquo;un autre. Ainsi, la connaissance plus importante qu&rsquo;on peut avoir de son pays plut&ocirc;t que d&rsquo;autres plus lointains (relations de voisinage, positionnement g&eacute;ographique et g&eacute;opolitique&hellip; Rosa, 2001&nbsp;; Petrenko, Mitina &amp; Bertnikov, 2003) pourrait &ecirc;tre une interpr&eacute;tation en soi suffisante pour rendre compte du sociocentrisme national &eacute;mergeant &agrave; un niveau purement quantitatif. N&eacute;anmoins, pour mieux caract&eacute;riser les choix rapport&eacute;s, nous avons souhait&eacute; comparer, &agrave; un niveau plus qualitatif, la r&eacute;partition de ces choix &eacute;mis ou suppos&eacute;s re&ccedil;us au sein de chaque &eacute;chantillon. Rappelons que, d&rsquo;un point de vue sociom&eacute;trique ou relationnel, faire l&rsquo;objet de choix ou choisir d&rsquo;initier des relations avec les autres ne traduit pas le m&ecirc;me positionnement statutaire ou strat&eacute;gique. De plus, comme le note Chryssochoou (2000), des diff&eacute;rences fortes de statut, de positionnement et de motivations &agrave; l&rsquo;adh&eacute;sion peuvent exister d&rsquo;un pays &agrave; l&rsquo;autre au sein de l&rsquo;Union europ&eacute;enne. De son &eacute;tude, portant sur un &eacute;chantillon Fran&ccedil;ais et sur un &eacute;chantillon Grec, il ressort que les Fran&ccedil;ais, &agrave; la diff&eacute;rence des Grecs, se jugent mieux ou tout au moins aussi positivement que la plupart des autres nations europ&eacute;ennes sur de nombreuses dimensions (politiques, &eacute;conomiques et culturelles). De plus, pour les Fran&ccedil;ais, la participation &agrave; l&rsquo;Europe est justifi&eacute;e au regard des effets de la globalisation de l&rsquo;&eacute;conomie, sans &ecirc;tre per&ccedil;ue pour autant comme une n&eacute;cessit&eacute; pour la vie du pays. A l&rsquo;oppos&eacute;, pour les Grecs, la participation &agrave; l&rsquo;Europe est per&ccedil;ue comme une n&eacute;cessit&eacute; vitale pour leur pays, et ils se pr&eacute;sentent comme clairement d&eacute;pendants des autres pays europ&eacute;ens pour leur avenir. Ces &eacute;l&eacute;ments sugg&egrave;rent que la France se positionnerait comme une nation sollicit&eacute;e plut&ocirc;t que demandeuse de relations avec les autres.</p> <h3 dir="ltr" id="heading6">Sociocentrisme de la repr&eacute;sentation fran&ccedil;aise&nbsp;: la pr&eacute;valence des choix re&ccedil;us</h3> <p class="texte" dir="ltr">Se positionnant de fa&ccedil;on centrale au sein des relations europ&eacute;ennes (nombre total de choix associ&eacute;s&nbsp;: 1449&nbsp;; tableau n&deg;1), la France se positionne &eacute;galement comme &eacute;mettant plus de choix (468) que les autres nations europ&eacute;ennes en moyenne (156) ou m&ecirc;me que l&rsquo;Allemagne qui arrive au second rang avec deux fois moins de choix &eacute;mis (250). Concernant les choix re&ccedil;us, la diff&eacute;rence est nettement plus marqu&eacute;e, puisque la France se positionne comme recevant jusqu&rsquo;&agrave; sept fois plus de choix qu&rsquo;une autre nation europ&eacute;enne en moyenne (981 au lieu de 130) et trois fois plus que l&rsquo;Allemagne qui arrive au second rang (981 au lieu de 285). Le sociocentrisme national de la France existe donc tant dans les choix &eacute;mis que re&ccedil;us. N&eacute;anmoins, il est &agrave; noter que le nombre de choix suppos&eacute;s re&ccedil;us par elle est deux fois plus important que le nombre de choix &eacute;mis (981 contre 468). Cette pr&eacute;valence du nombre de choix suppos&eacute;s re&ccedil;us se retrouve tant en comparaison avec les nombres de choix suppos&eacute;s &eacute;mis et re&ccedil;us en moyenne pour une autre nation (156 et 130) qu&rsquo;en comparaison avec l&rsquo;autre pays qui en re&ccedil;oit le plus, l&rsquo;Allemagne, pour laquelle la pr&eacute;valence des choix re&ccedil;us est bien moindre (250 et 285). La diff&eacute;rence entre choix re&ccedil;us et &eacute;mis par la France la positionne clairement comme la nation la plus sollicit&eacute;e au sein de cette repr&eacute;sentation, plus qu&rsquo;un autre pays en moyenne (-26).</p> <p class="texte" dir="ltr" style="text-align: center;"><img alt="Image1" src="https://numerev.com/images/cpp/docannexe/image/947/img-1.jpg" style="width:6.5272inch;height:2.1756inch;margin-left:0.0in;margin-right:0.0in;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0.0602in;padding-bottom:0.0602in;padding-left:0.1102in;padding-right:0.1102in;border:none" /></p> <p class="titreillustration" dir="ltr"><a id="Image17Cgraphics"></a>Tableau 1&nbsp;: Nombre total de choix, nombres de choix &eacute;mis et suppos&eacute;s re&ccedil;us par les sujets Fran&ccedil;ais et suppos&eacute;s de leur part pour les autres nations.</p> <p class="legendeillustration" dir="ltr">2. Pour les choix suppos&eacute;s concernant les autres pays, les choix &eacute;mis par la nationalit&eacute; r&eacute;pondante vers ces pays ont &eacute;t&eacute; retranch&eacute;s, de sorte &agrave; ce que ces choix traduisent uniquement les choix suppos&eacute;s entre ces autres pays, sans que n&rsquo;entrent en jeu les pr&eacute;f&eacute;rences de la nationalit&eacute; r&eacute;pondante. Cette mesure pourrait encore &ecirc;tre affin&eacute;e en ajoutant seulement le nombre de choix &eacute;mis en moyenne par la nation d&rsquo;origine vers un autre pays (moyenne en bas de tableau 4). Quelque soit le mode de calcul, les r&eacute;sultats ne changent gu&egrave;re de signification.<br /> 3. Le calcul de la diff&eacute;rence (Nb de Choix re&ccedil;us - Nb de Choix &eacute;mis) nous permet de suppl&eacute;er &agrave; l&rsquo;absence de choix de rejets de fa&ccedil;on g&eacute;n&eacute;rale ou face &agrave; un pays donn&eacute;. Il permet aussi et surtout de faire appara&icirc;tre les effets sociodynamiques dans entre choix &eacute;mis et attendus en retour (par qui s&rsquo;attend on &agrave; &ecirc;tre sollicit&eacute;&nbsp;? et envers qui est-on demandeur de relations&nbsp;?).</p> <p class="texte" dir="ltr">Un aper&ccedil;u des choix suppos&eacute;s re&ccedil;us par la France en provenance des autres et des choix &eacute;mis par elle (voir tableau n&deg;4) pr&eacute;sente syst&eacute;matiquement plus de choix suppos&eacute;s re&ccedil;us par la France que de choix &eacute;mis par elle (38 fois pour les 38 autres pays pr&eacute;sent&eacute;s&nbsp;!). Parmi les pays pr&eacute;sent&eacute;s comme les plus d&eacute;sireux de relations avec la France (choix suppos&eacute;s re&ccedil;us par elle - choix &eacute;mis par elle), arrivent en premier des pays limitrophes (les petits pays du Benelux&nbsp;: Belgique, Luxembourg, Hollande, ainsi que l&rsquo;Angleterre, le Portugal&hellip;). M&ecirc;me les pays historiquement forts et partenaires dans la constitution de la communaut&eacute; europ&eacute;enne comme l&rsquo;Italie, l&rsquo;Espagne et l&rsquo;Allemagne sont pr&eacute;sent&eacute;es en position de demandeurs m&ecirc;me si c&rsquo;est dans une moindre mesure. Seuls quelques pays de l&rsquo;Est apparaissent parmi ces pays demandeurs&nbsp;: des pays avec lesquels la France a entretenu des relations historiques ou culturelles, vers lesquels elle &eacute;met n&eacute;anmoins peu de choix (Roumanie, Pologne, Russie&hellip;). Les pays qui paraissent les moins demandeurs sont en fait des pays d&rsquo;Europe centrale ayant &eacute;merg&eacute; r&eacute;cemment, par lesquels la France s&rsquo;attend &agrave; &ecirc;tre peu choisie mais vers lesquels elle &eacute;met elle-m&ecirc;me peu de choix.</p> <p class="texte" dir="ltr">Enfin, en mettant en corr&eacute;lation les choix &eacute;mis et re&ccedil;us par la France, un indice de corr&eacute;lation extr&ecirc;mement fort entre choix &eacute;mis et re&ccedil;us appara&icirc;t (r=+0,94)<a class="endnotecall" href="#ftn2" id="bodyftn2">ii</a>. Ceci signifie que la France choisirait des nations de fa&ccedil;on extr&ecirc;mement s&eacute;lective&nbsp;: elle &eacute;met prioritairement ses choix vers des nations centrales dans l&rsquo;histoire de la constitution de l&rsquo;Europe et par lesquelles elle s&rsquo;attend clairement &agrave; &ecirc;tre choisie et sollicit&eacute;e, n&eacute;gligeant alors d&rsquo;autres nations &eacute;mergeantes.</p> <h3 dir="ltr" id="heading7">Sociocentrisme dans la repr&eacute;sentation polonaise&nbsp;: contribution des choix &eacute;mis et re&ccedil;us</h3> <p class="texte" dir="ltr">Comme pour la repr&eacute;sentation sociom&eacute;trique fran&ccedil;aise, la repr&eacute;sentation sociom&eacute;trique polonaise fait &eacute;merger la Pologne comme le pays centralisant le plus de relations, y compris devant l&rsquo;Allemagne, l&rsquo;autre pays le plus central au second rang (tableau n&deg;2). La Pologne se pr&eacute;sente &eacute;galement comme recevant plus de choix qu&rsquo;elle n&rsquo;en &eacute;met (425 contre 381). N&eacute;anmoins, les choix re&ccedil;us ne semblent pas seuls responsables de sa centralit&eacute;&nbsp;: la Pologne ne se positionne qu&rsquo;&agrave; ex-equo avec l&rsquo;Allemagne pour les choix re&ccedil;us (524 contre 523, mais bien s&ucirc;r toujours plus qu&rsquo;un autre pays en moyenne ne re&ccedil;oit de choix&nbsp;: 160). C&rsquo;est par le biais des choix &eacute;mis que la Pologne se positionne comme plus centrale que l&rsquo;Allemagne (381 contre 291, et 174 pour un autre pays en moyenne). Elle ne se positionne pas non plus en premi&egrave;re place des pays sollicit&eacute;s mais au quatri&egrave;me rang seulement, loin derri&egrave;re l&rsquo;Allemagne qui arrive en t&ecirc;te (avec une diff&eacute;rence entre choix &eacute;mis et re&ccedil;us de 143 seulement contre 232).</p> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left: 0in; margin-right: 0.1252in; text-indent: 0in; text-align: center;"><img alt="Image2" src="https://numerev.com/images/cpp/docannexe/image/947/img-2.jpg" style="width:6.5311inch;height:1.872inch;margin-left:0.0in;margin-right:0.0in;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0.0602in;padding-bottom:0.0602in;padding-left:0.1102in;padding-right:0.1102in;border:none" /></p> <p class="titreillustration" dir="ltr"><a id="Image27Cgraphics"></a>Tableau 2&nbsp;: Nombre total de choix, nombres de choix &eacute;mis et suppos&eacute;s re&ccedil;us par les sujets Polonais et suppos&eacute;s de leur part pour les autres nations.</p> <p class="texte" dir="ltr">L&rsquo;observation des choix suppos&eacute;s re&ccedil;us par la Pologne et &eacute;mis par elle vers les pays correspondants (voir tableau 4) fait appara&icirc;tre que, si la Pologne se pr&eacute;sente comme sollicit&eacute;e plut&ocirc;t que demandeuse de relations pour 25 autres nations (essentiellement des pays de l&rsquo;Est m&ecirc;me s&rsquo;ils sont limitrophes pour certains, comme la Russie, l&rsquo;Ukraine, la Slovaquie, la Roumanie ou la Lituanie), elle se pr&eacute;sente comme demandeuse plut&ocirc;t que sollicit&eacute;e par 11 autres nations (essentiellement des pays de l&rsquo;Ouest comme La France, l&rsquo;Angleterre ou l&rsquo;Allemagne&hellip;). Dans l&rsquo;ensemble, le nombre de choix &eacute;mis et re&ccedil;us concernant la Pologne ne sont que partiellement li&eacute;s (r=+0,55). En d&rsquo;autres termes, parmi les pays qui sollicitent le plus la Pologne, sans &eacute;quivalence de sa part, certains doivent &nbsp;cette asym&eacute;trie au fait qu&rsquo;ils la sollicitent de fa&ccedil;on importante (Tch&eacute;quie, Slovaquie, Lituanie), alors que d&rsquo;autres le doivent au fait que la Pologne ne souhaite pas avoir des relations avec eux (Russie, Ukraine, Roumanie, Slov&eacute;nie, Lettonie). De la m&ecirc;me fa&ccedil;on, parmi les nations que la Pologne sollicite, la France doit cette position surtout au fait d&rsquo;&ecirc;tre extr&ecirc;mement sollicit&eacute;e par la Pologne alors que d&rsquo;autres pays la doivent &eacute;galement au fait qu&rsquo;ils ne solliciteraient gu&egrave;re plus la Pologne que la moyenne (Allemagne ou Angleterre).</p> <p class="texte" dir="ltr">Les choix &eacute;mis et re&ccedil;us ne sont donc que tr&egrave;s partiellement li&eacute;s. N&eacute;anmoins, une asym&eacute;trie Est/Ouest se d&eacute;gage fortement dans le positionnement &nbsp;sociodynamique de la Pologne qui choisit de d&eacute;laisser ses anciens partenaires de l&rsquo;Est au profit de divers pays puissants au sein de l&rsquo;Europe de l&rsquo;Ouest.</p> <h3 dir="ltr" id="heading8">Sociocentrisme de la repr&eacute;sentation tch&egrave;que&nbsp;: la pr&eacute;valence des choix &eacute;mis</h3> <p class="texte" dir="ltr">Pour la Tch&eacute;quie, une fois encore, un fort effet de sociocentrisme est observ&eacute; puisqu&rsquo;elle se positionne comme centrale par un nombre total de relations plus important qu&rsquo;un autre pays en moyenne (1358 contre 434) et plus que l&rsquo;Allemagne qui arrive au second rang du nombre total de choix (900, voir tableau 3).</p> <p class="texte" dir="ltr">La r&eacute;partition des choix &eacute;mis et re&ccedil;us est cette fois plus surprenante. En effet, la Tch&eacute;quie &eacute;met presque deux fois plus de choix qu&rsquo;elle n&rsquo;en re&ccedil;oit (815 contre 543) ce qui n&rsquo;est pourtant pas le cas en g&eacute;n&eacute;ral dans les choix qu&rsquo;elle attribuent en moyenne aux autres pays (224 contre 210). Elle ne se positionne qu&rsquo;au second rang derri&egrave;re l&rsquo;Allemagne, pour ce qui est des choix &eacute;mis (543 contre 590). C&rsquo;est pour le nombre total de choix, semble bien provenir essentiellement du nombre de choix &eacute;mis. En effet la Tch&eacute;quie se positionne comme &eacute;mettant presque trois fois plus de choix que n&rsquo;en &eacute;met l&rsquo;autre pays qui, de son point de vue, est le plus demandeur de relations avec les autres&nbsp;: la Slovaquie (815 contre 333). Qui plus est, si l&rsquo;on effectue la diff&eacute;rence entre choix &eacute;mis et re&ccedil;us, la Tch&eacute;quie se positionne non pas comme le pays le plus sollicit&eacute; mais comme le pays le plus demandeur et ce de tr&egrave;s loin devant l&rsquo;autre pays qu&rsquo;elle consid&egrave;re le plus demandeur selon elle&nbsp;: la Pologne (-272 contre -185).</p> <p class="texte" dir="ltr" style="text-align: center;"><img alt="Image3" src="https://numerev.com/images/cpp/docannexe/image/947/img-3.jpg" style="width:6.528inch;height:1.8583inch;margin-left:0.0in;margin-right:0.0in;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0.0602in;padding-bottom:0.0602in;padding-left:0.1102in;padding-right:0.1102in;border:none" /></p> <p class="titreillustration" dir="ltr"><a id="Image37Cgraphics"></a>Tableau 3&nbsp;: Nombre total de choix, nombres de choix &eacute;mis et suppos&eacute;s re&ccedil;us par les sujets Tch&egrave;ques et suppos&eacute;s de leur part pour les autres nations.</p> <p class="texte" dir="ltr">Concernant les relations que la Tch&eacute;quie entretient avec les autres pays, on constate encore une r&eacute;ciprocit&eacute; partielle des relations puisque les choix &eacute;mis et re&ccedil;us vers chacun des autres pays sont en partie corr&eacute;l&eacute;s (r=+0,66) mais sans pour autant &ecirc;tre bas&eacute;s uniquement sur la r&eacute;ciprocit&eacute;. La Tch&eacute;quie se positionne comme &laquo;&nbsp;sollicit&eacute;e&nbsp;&raquo; par tr&egrave;s peu de pays et de fa&ccedil;on marginale (seulement 13 sur 38 voir tableau 4), dont deux pays limitrophes, la Slovaquie puis la Pologne, avec pourtant une certaine r&eacute;ciprocit&eacute; de choix &eacute;mis de sa part. Seulement deux pays semblent &ecirc;tre &eacute;vit&eacute;s par elle&nbsp;: la Hongrie et la Croatie. Parmi les nombreux pays qu&rsquo;elle sollicite, on observe &eacute;galement diff&eacute;rents cas de figure&nbsp;: sollicitation sans retour attendu, comme pour la Suisse et l&rsquo;Angleterre, ou avec un retour partiel,&nbsp;comme pour l&rsquo;Autriche, l&rsquo;Allemagne et la France. La plupart du temps, les relations et sollicitations vers les pays de l&rsquo;Est &nbsp;sont rares, &agrave; l&rsquo;exception de la Russie et l&rsquo;Ukraine ...la Pologne &eacute;tant en partie d&eacute;laiss&eacute;e.</p> <p class="texte" dir="ltr">En d&rsquo;autres termes, si la Tch&eacute;quie &eacute;met de nombreux choix, elle oriente s&eacute;lectivement ses choix vers des pays de l&rsquo;Europe de l&rsquo;ouest avec ou sans r&eacute;ciprocit&eacute; attendue (Angleterre, Allemagne, France, Suisse..) tout en tentant de maintenir des relations &eacute;quitables avec des pays proches &nbsp;ou de l&rsquo;ex-bloc de l&rsquo;Est.</p> <p class="texte" dir="ltr" style="text-align: center;"><img alt="Image4" src="https://numerev.com/images/cpp/docannexe/image/947/img-4.jpg" style="width:6.5264inch;height:7.7909inch;margin-left:0.0in;margin-right:0.0in;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0.0602in;padding-bottom:0.0602in;padding-left:0.1102in;padding-right:0.1102in;border:none" /></p> <p class="titreillustration" dir="ltr"><a id="Image47Cgraphics"></a>Tableau 4&nbsp;: Choix &eacute;mis, suppos&eacute;s re&ccedil;us en retour et diff&eacute;rentiel pour la nation d&rsquo;origine, au sein de chaque repr&eacute;sentation nationale.</p> <h2 dir="ltr" id="heading9">Comparaison des trois repr&eacute;sentations entre elles&nbsp;:</h2> <h3 dir="ltr" id="heading10">Diff&eacute;rences dans l&rsquo;intensit&eacute; des relations entretenues avec les autres</h3> <p class="texte" dir="ltr">Afin de comparer les trois repr&eacute;sentations entre elles, les valeurs ont &eacute;t&eacute; rendues &eacute;quiprobables, par une simple r&egrave;gle de trois, en les ramenant &agrave; la taille &agrave; la taille du plus petit &eacute;chantillon (&eacute;chantillon polonais, N=169). Il ressort contre toute attente que la Pologne se positionne finalement de fa&ccedil;on plus centrale, en nombre de choix (905), que la France ou la Tch&eacute;quie (772 et 702, voir tableau 5). Au regard de la diff&eacute;rence entre choix re&ccedil;us et &eacute;mis, ces trois positionnements prennent bien des significations diff&eacute;rentes&nbsp;: la Pologne est caract&eacute;ris&eacute;e des choix re&ccedil;us et re&ccedil;us fr&eacute;quents, la France par des choix des choix &eacute;mis bien moins fr&eacute;quents que les deux autres nations, la Tch&eacute;quie est caract&eacute;ris&eacute;e par des choix re&ccedil;us beaucoup plus rares que les deux autres nations.</p> <p class="texte" dir="ltr" style="text-align: center;"><img alt="Image5" src="https://numerev.com/images/cpp/docannexe/image/947/img-5.jpg" style="width:6.5307inch;height:3.6752inch;margin-left:0.0in;margin-right:0.0in;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0.0602in;padding-bottom:0.0602in;padding-left:0.1102in;padding-right:0.1102in;border:none" /></p> <p class="titreillustration" dir="ltr"><a id="Image57Cgraphics"></a>Tableau 5&nbsp;: Nombres de choix totaux, &eacute;mis, suppos&eacute;s re&ccedil;us et diff&eacute;rentiels rendus &eacute;quiprobables dans les repr&eacute;sentations Fran&ccedil;aise, Polonaise et Tch&eacute;coslovaque concernant la nation d&rsquo;origine et un autre pays en moyenne.</p> <p class="legendeillustration" dir="ltr">Note&nbsp;: ns&nbsp;: diff&eacute;rence non significative&nbsp;; *&nbsp;: p&lt;.01&nbsp;; **&nbsp;: p&lt;.0001</p> <h3 dir="ltr" id="heading11">Diff&eacute;rences dans l&rsquo;intensit&eacute; per&ccedil;ue des relations entre les autres pays europ&eacute;ens</h3> <p class="texte" dir="ltr">Du point de vue sociom&eacute;trique, le nombre de choix &eacute;tant un indice de coh&eacute;sion per&ccedil;ue, la perception de la coh&eacute;sion entre les 38 autres pays europ&eacute;ens semble tr&egrave;s variables. Cette coh&eacute;sion per&ccedil;ue varie du simple au double entre la repr&eacute;sentation fran&ccedil;aise et polonaise. Ainsi, c&rsquo;est au sein de la repr&eacute;sentation fran&ccedil;aise que les choix suppos&eacute;s entre Europ&eacute;ens sont les plus rares. Les valeurs sont interm&eacute;diaires pour la repr&eacute;sentation tch&egrave;que et sont maximales pour la repr&eacute;sentation polonaise.</p> <p class="texte" dir="ltr">En d&eacute;finitive, s&rsquo;il apparaissait que les Polonais se per&ccedil;oivent souvent li&eacute;s aux autres, c&rsquo;est en fait au sein de relations suppos&eacute;es nombreuses. Alors que, la Pologne et la Tch&eacute;quie, se repr&eacute;sentent les autres pays comme trois fois moins li&eacute;s entre eux qu&rsquo;ils ne le sont avec elle, alors que, pour la France, c&rsquo;est cinq fois moins souvent le cas. De m&ecirc;me, pour les choix re&ccedil;us au sein de la repr&eacute;sentation Fran&ccedil;aise, eu &eacute;gard au tr&egrave;s faible nombre de choix suppos&eacute;s entre les diff&eacute;rents autres pays, la France se positionne finalement de fa&ccedil;on encore plus centrale qu&rsquo;il n&rsquo;y para&icirc;t (les autres ne recevant que 8 fois moins de choix qu&rsquo;elle, alors que tel n&rsquo;est pas le cas pour la Pologne (3 fois moins) ou la Tch&eacute;quie (2 fois moins)). Tout se passe donc bien comme si la France se positionnait comme une nation pivot dans une Europe o&ugrave; les relations entre les pays sont peu nombreuses et centralis&eacute;es par elle. La Pologne, quant &agrave; elle, se positionnerait de fa&ccedil;on centrale mais dans une Europe o&ugrave; tout va pour le mieux et la Tch&eacute;quie se positionnerait comme contributrice et initiatrice de relations.</p> <h3 dir="ltr" id="heading12">Diff&eacute;rences de positionnements sociodynamiques&nbsp;: s&eacute;lectivit&eacute; des choix fran&ccedil;ais et mouvement vers l&rsquo;Ouest pour la Pologne et la Tch&eacute;quie</h3> <p class="texte" dir="ltr">La comparaison des corr&eacute;lations des choix &eacute;mis et re&ccedil;us, pour chaque repr&eacute;sentation, confirme la sp&eacute;cificit&eacute; du positionnement fran&ccedil;ais&nbsp;: ses choix sont s&eacute;lectivement &eacute;mis vers des pays qui solliciteraient des relations avec elle (c&rsquo;est effectivement dans la repr&eacute;sentation fran&ccedil;aise qu&rsquo;on retrouve la corr&eacute;lation la plus &eacute;lev&eacute;e entre choix &eacute;mis et re&ccedil;us par la nation d&rsquo;origine&nbsp;; respectivement r=+0,94 pour la France , r=+0,66 pour la Pologne <em>Z=3,95 p&lt;.0001</em> et r=+0,55 pour la Tch&eacute;quie&nbsp;; les deux derni&egrave;res corr&eacute;lations n&rsquo;&eacute;tant pas diff&eacute;rentes <em>Z=-0,73 ns</em>.). Les corr&eacute;lations entre les choix re&ccedil;us par un pays en provenance de la nation d&rsquo;origine et le fait qu&rsquo;il soit demandeur de relations avec elle, sont encore plus parlantes&nbsp;: la France choisit des pays qu&rsquo;elle imagine en position de demandeurs face &agrave; elle alors que la Pologne et la Tch&eacute;quie choisissent des pays vis-&agrave;-vis desquels elles sont demandeuses (corr&eacute;lations entre les choix &eacute;mis et le diff&eacute;rentiel re&ccedil;us-&eacute;mis du tableau 4, r=+0,55 pour la France, r=-0,52 pour la Pologne et r=-0,52 la Tch&eacute;quie, <em>Z=8,53 p&lt;.00001</em>).</p> <p class="texte" dir="ltr">Une convergence appara&icirc;t entre Tch&eacute;quie et Pologne concernant les pays sollicit&eacute;s (corr&eacute;lation entre les diff&eacute;rentiels re&ccedil;us-&eacute;mis du tableau 4, pour ces deux pays, r=+0,75, <em>p&lt;.001</em>)&nbsp;: une grande partie des choix de ces deux pays sont orient&eacute;s sans r&eacute;elle r&eacute;ciprocit&eacute; attendue vers les pays europ&eacute;ens de l&rsquo;Ouest (Angleterre, France, Allemagne, Autriche, Norv&egrave;ge, Hollande, Danemark&hellip;). Il n&rsquo;y a aucun rapport avec les pays que la France sollicite (r=-0,17<em> ns</em> avec la Tch&eacute;quie et r=-0,25<em> ns</em> avec la Pologne, les corr&eacute;lations sont pr&eacute;sent&eacute;es dans le tableau 6).</p> <p class="texte" dir="ltr">Concernant les choix suppos&eacute;s re&ccedil;us par ces pays, Pologne et Tch&eacute;quie s&rsquo;attendent &eacute;galement &agrave; &ecirc;tre le plus choisies par les m&ecirc;mes pays, (g&eacute;n&eacute;ralement des pays voisins qu&rsquo;elles ont en commun Tch&eacute;quie ou Pologne, Slovaquie, Ukraine, Hongrie, Russie, Allemagne) et le moins choisies par quelques petits pays d&rsquo;Europe de l&rsquo;Ouest (Islande, Luxembourg, Norv&egrave;ge, Belgique&nbsp;; r=0,51). Leurs attentes sont bien diff&eacute;rentes de celles de la France (r=- r=-0,02 et r=-0,01).</p> <p class="texte" dir="ltr">Comme on peut le deviner, la seule convergence existante entre les trois nations concerne les choix &eacute;mis (voir tableau 6). Ces trois nations s&rsquo;accordent &agrave; choisir essentiellement les nations europ&eacute;ennes les plus connues de l&rsquo;Ouest (Allemagne, Angleterre, Suisse, Italie, Espagne, Autriche) et &agrave; &eacute;viter les jeunes nations &eacute;mergeantes d&rsquo;Europe centrale (Moldavie, Mac&eacute;doine, Serbie, Albanie, Bosnie, Estonie, Lettonie&nbsp;; alpha de Cronbach &agrave; 0,73 pour les choix re&ccedil;us par ces 36 autres pays europ&eacute;ens).</p> <p class="texte" dir="ltr" style="text-align: center;"><img alt="Image6" src="https://numerev.com/images/cpp/docannexe/image/947/img-6.jpg" style="width:5.9689inch;height:2.4583inch;margin-left:0.0in;margin-right:0.0in;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0.0602in;padding-bottom:0.0602in;padding-left:0.1102in;padding-right:0.1102in;border:none" /></p> <p class="titreillustration" dir="ltr"><a id="Image67Cgraphics"></a>Tableau 6&nbsp;: Corr&eacute;lations existantes entre les choix &eacute;mis et suppos&eacute;s re&ccedil;us par la nation d&rsquo;origine au sein des trois repr&eacute;sentations nationales (&agrave; chaque fois, sans les deux nations concern&eacute;es).</p> <p class="legendeillustration" dir="ltr">Nota&nbsp;Bene: Les corr&eacute;lations sont indiqu&eacute;es en gras lorsque <em>p&lt;.05</em></p> <h2 dir="ltr" id="heading13">Convergence des repr&eacute;sentations pour les choix &eacute;mis, leaders consensuels et normativit&eacute; des choix &eacute;mis</h2> <h3 dir="ltr" id="heading14">Caract&eacute;ristiques des pays les plus souvent choisis au sein des trois repr&eacute;sentations</h3> <p class="texte" dir="ltr">Au vu de ces r&eacute;sultats et de la convergence des choix &eacute;mis par les trois nations, on peut se demander si ces nations ne choisissent pas pr&eacute;f&eacute;rentiellement, parmi l&rsquo;ensemble des nations europ&eacute;ennes, celles qui seraient aussi, de leur point de vue, les plus choisies par les autres. On constate que c&rsquo;est effectivement le cas&nbsp;: qu&rsquo;il s&rsquo;agisse de la France, de la Tch&eacute;quie ou de la Pologne, les nations les plus choisies par chaque nation d&rsquo;origine sont les nations qu&rsquo;elles supposent &ecirc;tre les plus choisies par l&rsquo;ensemble des autres nations (respectivement r=+0,59 pour la France&nbsp;; r=+0,50 pour la Tch&eacute;quie, r=+0,65 pour la Pologne) ou encore les nations qui centralisent le plus grand nombre de choix (r=+0,53 pour la France, r=+0,42 pour la Tch&egrave;quie, r=+0,58 pour la Pologne) ou encore celles qui sont plus demand&eacute;es que demandeuses de relations au sein de l&rsquo;ensemble (r=+0,66 pour la France, r=+0,53 pour la Tch&eacute;quie, r=+0,71 pour la Pologne)<a class="footnotecall" href="#ftn3" id="bodyftn3">1</a>.</p> <p class="texte" dir="ltr">La seule sp&eacute;cificit&eacute; concerne la France qui pense recevoir prioritairement des choix de pays par ailleurs les plus choisis (r=+0,50) qui centralisent le plus de choix total (r=+0,45) ou qui sont le plus sollicit&eacute;s par les autres (r=+0,56)&nbsp;; ce qui n&rsquo;est pas le cas de la Tch&eacute;quie (respectivement r=0,02, r=-0,07 et r=-0,21) ou de la Pologne (respectivement r=+0,02, r=-0,02, r=-0,08).</p> <h3 dir="ltr" id="heading15">Consensus dans les choix et norme de choix</h3> <p class="texte" dir="ltr">Une premi&egrave;re interpr&eacute;tation qu&rsquo;on pourrait avoir de ces r&eacute;sultats est qu&rsquo;ils rel&egrave;vent d&rsquo;un effet de faux consensus&nbsp;: chaque nation s&rsquo;attendrait &agrave; ce que les autres fassent des choix identiques &agrave; elle-m&ecirc;me, son propre choix lui servant de r&eacute;f&eacute;rence pour imaginer les choix faits par les autres (Verlhiac, 2000). N&eacute;anmoins, cette interpr&eacute;tation ne para&icirc;t pas &ecirc;tre d&rsquo;embl&eacute;e suffisante dans la mesure o&ugrave;, comme on l&rsquo;a vu, les trois nations &eacute;mettent d&eacute;j&agrave; leurs choix vers des pays identiques.</p> <p class="texte" dir="ltr">De surcro&icirc;t, une norme commune semble &eacute;galement &eacute;merger quant aux pays qui devraient recevoir le plus de choix des autres&nbsp;: les choix suppos&eacute;s re&ccedil;us par les 36 autres pays europ&eacute;ens sont fortement intercorr&eacute;l&eacute;s (Alpha de Chronbach=0,92 entre les classements moyens des trois repr&eacute;sentations pour les choix suppos&eacute;s des 36 autres pays entre eux).</p> <p class="texte" dir="ltr">Enfin, ces trois classements moyens sont, de fa&ccedil;on significative, plus concordants ou fortement intercorr&eacute;l&eacute;s que ne le sont entre eux les choix &eacute;mis par les trois nations d&rsquo;origine (Comparaison entre alpha=0,92 et alpha= 0,73, Z=-2,81, p&lt;.01).</p> <p class="texte" dir="ltr">Il se d&eacute;gage donc bien des choix qu&rsquo;ils supposent &ecirc;tre re&ccedil;us par les autres pays, une repr&eacute;sentation commune de leur statut sociom&eacute;trique ou de la valorisation dont ils font l&rsquo;objet. Cette repr&eacute;sentation commune semble m&ecirc;me orienter leur propre choix de pays partenaires.</p> <p class="texte" dir="ltr">La figure 1 permet de visualiser les nations suppos&eacute;es les plus choisies par les autres (Angleterre, France, Hollande, Suisse, Su&egrave;de, Danemark, Islande, Allemagne, Italie, Irlande&hellip;), par le biais de la moyenne du nombre de choix sociom&eacute;triques suppos&eacute;s re&ccedil;us (moyenne pond&eacute;r&eacute;e des classements normatifs des trois repr&eacute;sentations, ou des deux autres dans le cas des nations d&rsquo;origine)</p> <p class="texte" dir="ltr">Ce classement repr&eacute;sente la norme de valeur ou l&rsquo;&eacute;talon rendant le mieux compte des choix suppos&eacute;s exister au sein des diff&eacute;rentes repr&eacute;sentations.</p> <p class="texte" dir="ltr" style="text-align: center;"><img alt="Image7" src="https://numerev.com/images/cpp/docannexe/image/947/img-7.png" style="width:6.5256inch;height:7.3917inch;margin-left:0.0in;margin-right:0.0in;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0.0602in;padding-bottom:0.0602in;padding-left:0.1102in;padding-right:0.1102in;border:none" /></p> <p class="titreillustration" dir="ltr"><a id="Image77Cgraphics"></a>Figure 1&nbsp;: Nombre de choix sociom&eacute;triques suppos&eacute;s re&ccedil;us par les pays europ&eacute;ens (moyenne pond&eacute;r&eacute;e des trois repr&eacute;sentations, alpha=.92 pour les 36 pays autres que les nations d&rsquo;origine)</p> <h3 dir="ltr" id="heading16">Effets de &laquo;&nbsp; conformit&eacute; sup&eacute;rieure de soi&nbsp;&raquo; dans le choix des leaders europ&eacute;ens</h3> <p class="texte" dir="ltr">Pour aller plus avant, dans le cadre d&rsquo;une perspective normative et d&rsquo;un effet de &laquo;&nbsp;conformit&eacute; sup&eacute;rieure de soi&nbsp;&raquo;, on peut s&rsquo;attendre &agrave; ce que les nations d&rsquo;origine s&rsquo;attribuent des choix plus &laquo;&nbsp;normatifs&nbsp;&raquo; qu&rsquo;elles n&rsquo;en attribuent en g&eacute;n&eacute;ral aux autres. A un niveau plus op&eacute;rationnel, on devrait donc s&rsquo;attendre &agrave; ce que, dans les choix qu&rsquo;elles &eacute;mettent, les nations d&rsquo;origine effectuent un classement plus conforme au classement normatif &eacute;mergeant, que lorsqu&rsquo;elle d&eacute;crivent les choix des autres en g&eacute;n&eacute;ral (Jellison &amp; Green, 1981). C&rsquo;est effectivement le cas puisque chaque pays se repr&eacute;sente comme faisant partie de ceux qui respectent le mieux la hi&eacute;rarchie de l&rsquo;ensemble dans l&rsquo;&eacute;mission de ses choix&nbsp;: pour les choix &eacute;mis par la France appara&icirc;t un indice de corr&eacute;lation entre son classement et celui de l&rsquo;ensemble sup&eacute;rieur &agrave; l&rsquo;indice moyen de corr&eacute;lation des choix attribu&eacute;s aux autres pays (r=+0,60 contre r=+0,19 pour les 37 autres en moyenne Z=2,10 p&lt;.05, pour la Pologne r=+0,70 contre r=+0,36, Z=2,13 p&lt;.05 et pour la Tch&eacute;quie r=+0,64 contre r=+0,22, Z=2,24 p&lt;.05)<a class="footnotecall" href="#ftn4" id="bodyftn4">2</a>.</p> <p class="texte" dir="ltr">Comme on le voit dans le tableau 7, la nation d&rsquo;origine fait toujours partie des cinq ou six pays qui &eacute;mettent leurs choix de la fa&ccedil;on la plus similaire &agrave; ce que ferait l&rsquo;ensemble des pays.</p> <p class="texte" dir="ltr" style="text-align: center;"><img alt="Image8" src="https://numerev.com/images/cpp/docannexe/image/947/img-8.jpg" style="width:6.5291inch;height:7.8563inch;margin-left:0.0in;margin-right:0.0in;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0.0602in;padding-bottom:0.0602in;padding-left:0.1102in;padding-right:0.1102in;border:none" /></p> <p class="titreillustration" dir="ltr"><a id="Image87Cgraphics"></a>Tableau 7&nbsp;: Conformit&eacute; des choix suppos&eacute;s &eacute;mis par les pays avec le classement g&eacute;n&eacute;ral des pays les plus choisis, au sein de chacune des trois repr&eacute;sentations (Corr&eacute;lations entre les choix &eacute;mis et les choix que ces pays recevraient des autres, valeurs en gras lorsque r&gt;.60).</p> <p class="texte" dir="ltr">De plus, toujours dans la perspective socio normative (Beauvois, Gilibert, Pansu &amp; Abdellaoui, 1998), on devrait &eacute;galement s&rsquo;attendre &agrave; ce que les nations cr&eacute;ditent celles qu&rsquo;elles choisissent le plus de faire des choix plus normatifs que les autres (celles qu&rsquo;elles choisissent le moins). En d&rsquo;autres termes, les choix &eacute;mis vers les diverses nations devraient &ecirc;tre en rapport avec la &laquo;&nbsp;conformit&eacute;&nbsp;&raquo; de leurs choix (La conformit&eacute; de leur choix pouvant ici &ecirc;tre appr&eacute;hend&eacute;e par leurs indices de corr&eacute;lation pr&eacute;sent&eacute;s au tableau 7).</p> <p class="texte" dir="ltr" style="text-align: center;"><img alt="Image9" src="https://numerev.com/images/cpp/docannexe/image/947/img-9.jpg" style="width:6.528inch;height:2.8646inch;margin-left:0.0in;margin-right:0.0in;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0.0602in;padding-bottom:0.0602in;padding-left:0.1102in;padding-right:0.1102in;border:none" /></p> <p class="titreillustration" dir="ltr"><a id="Image97Cgraphics"></a>Tableau 8&nbsp;: Corr&eacute;lations entre les nombres de choix &eacute;mis, suppos&eacute;s re&ccedil;us et le diff&eacute;rentiel (&eacute;mis-re&ccedil;us) avec les autres nationalit&eacute;s en fonction de la conformit&eacute; des choix qu&rsquo;elles auraient &eacute;mis&nbsp;(corr&eacute;lations en gras lorsque <em>p&lt;.05</em>).</p> <p class="texte" dir="ltr">Ces donn&eacute;es sugg&egrave;rent effectivement que plus un pays a &eacute;t&eacute; choisi par une nation d&rsquo;origine, plus les choix qui lui &eacute;taient attribu&eacute;es &eacute;taient normatifs (ses choix seraient fortement corr&eacute;l&eacute;s au classement d&rsquo;ensemble des autres pays). Une fois encore, la seule sp&eacute;cificit&eacute; concerne la France qui suppose &ecirc;tre choisie et sollicit&eacute;e par ces nations au choix &laquo;&nbsp;normatifs&nbsp;&raquo;, &agrave; la diff&eacute;rence de la Tch&eacute;quie et la Pologne qui de fait les sollicitent (indices n&eacute;gatifs plut&ocirc;t que positifs pour les diff&eacute;rentiels). Ces nations semblent donc &ecirc;tre per&ccedil;ues comme un groupe d&rsquo;appartenance par la France et comme un groupe de r&eacute;f&eacute;rence pour la Pologne et la Tch&eacute;quie. De plus, il est vraisemblable que ces nations choisies constituent un ensemble fortement structur&eacute; de nations qui se choisissent pr&eacute;f&eacute;rentiellement entre elles d&rsquo;apr&egrave;s les trois repr&eacute;sentations (les pays les plus choisis &eacute;tant le plus souvent des pays qui sont le plus suspect&eacute;s de se conformer au choix g&eacute;n&eacute;ral).</p> <h1 dir="ltr" id="heading17">Conclusion</h1> <p class="texte" dir="ltr">Des diff&eacute;rentes repr&eacute;sentations que nous avons pu analyser, plusieurs constats peuvent &ecirc;tre faits concernant d&rsquo;une part le sociocentrisme de chaque nation d&rsquo;origine et d&rsquo;autre part les processus normatifs en jeu dans le choix des partenaires europ&eacute;ens.</p> <p class="texte" dir="ltr">Concernant tout d&rsquo;abord le sociocentrisme, d&eacute;duit de la somme totale des associations entre nations, force est de constater qu&rsquo;il se produit aussi bien dans la repr&eacute;sentation fran&ccedil;aise que dans la repr&eacute;sentation polonaise ou tch&egrave;que. A chaque fois, la nation d&rsquo;origine appara&icirc;t comme l&rsquo;&eacute;l&eacute;ment au centre de la repr&eacute;sentation des relations entre nations de l&rsquo;Europe g&eacute;ographique. Ce r&eacute;sultat confirme les premi&egrave;res observations de Morlot &amp; Journiac (2001) pour la repr&eacute;sentation fran&ccedil;aise et les observations concernant l&rsquo;intervention de processus de cat&eacute;gorisation dans ce type de repr&eacute;sentation. Ce premier r&eacute;sultat sugg&egrave;re que les nations &eacute;tudi&eacute;es se sentent impliqu&eacute;es dans un r&eacute;seau europ&eacute;en et peuvent s&rsquo;y identifier.</p> <p class="texte" dir="ltr">L&rsquo;apport de la d&eacute;marche que nous avons mise &agrave; contribution, s&rsquo;inspirant de la sociom&eacute;trie et de la prise en compte des positionnements sociodynamiques (Maisonneuve, 1993), permet n&eacute;anmoins de mieux caract&eacute;riser cette centralit&eacute; de la nation d&rsquo;origine, au sein d&rsquo;une &laquo;&nbsp;repr&eacute;sentation dynamique&nbsp;&raquo;. Il est clairement apparu que la France se positionnait en tant que nation sollicit&eacute;e, la Tch&eacute;quie, &agrave; l&rsquo;oppos&eacute;, en tant que nation initiatrice de relations et que la Pologne se positionnait comme entretenant de nombreuses relations dans un ensemble per&ccedil;u comme coh&eacute;sif.</p> <p class="texte" dir="ltr">Il est &agrave; noter qu&rsquo;au moment o&ugrave; ont &eacute;t&eacute; recueillies ces donn&eacute;es la France faisait, sans nul doute, partie des nations europ&eacute;ennes leader, la Pologne s&rsquo;acheminait vers un processus d&rsquo;int&eacute;gration et la Tch&eacute;quie aspirait &agrave; l&rsquo;adh&eacute;sion. Ces &eacute;l&eacute;ments historiques pourraient expliquer leur positionnement sociodynamique et leur vision de l&rsquo;intensit&eacute; des relations au sein de l&rsquo;Europe. Ces diff&eacute;rences de positionnement pourrait &eacute;galement expliquer, certes de fa&ccedil;on r&eacute;troactive, pourquoi certaines nations historiques comme la France, puis la Hollande, n&rsquo;ont pas accept&eacute; par r&eacute;f&eacute;rendum une forme de constitution europ&eacute;enne qu&rsquo;elle ont jug&eacute;e insatisfaisante. Par exemple, la nation fran&ccedil;aise se consid&eacute;rant &agrave; la fois comme une nation tr&egrave;s centrale et sollicit&eacute;e, pouvait parfaitement, de son point de vue, refuser de s&rsquo;affilier et de s&rsquo;impliquer dans de relations nouvelles potentiellement insatisfaisantes. Les observations de Chryssochoou (2000) portant sur les motivations fran&ccedil;aises &agrave; l&rsquo;int&eacute;gration europ&eacute;enne allaient &eacute;galement dans ce sens&nbsp;: les Fran&ccedil;ais estiment avoir un statut au sein de l&rsquo;Europe et ne per&ccedil;oivent pas celle-ci comme vitale pour leurs int&eacute;r&ecirc;ts nationaux. Tel n&rsquo;est pas le cas de la Pologne et de la Tch&eacute;quie qui, sortant du bloc de l&rsquo;Est, aspirent &agrave; se repositionner et orientent clairement leurs choix vers les pays puissants de l&rsquo;Ouest (au d&eacute;triment de l&rsquo;Est dans la repr&eacute;sentation polonaise notamment)&nbsp;; quitte a se pr&eacute;senter ouvertement comme une nation demandeuse vis-&agrave;-vis d&rsquo;eux. Ces effets dynamiques au sein de la repr&eacute;sentation de l&rsquo;ensemble europ&eacute;en montre en tout cas &agrave; quel point la m&eacute;thodologie que nous avons utilis&eacute;e peut compl&eacute;ter les recherches plus traditionnelles sur les niveaux identitaires et peut &ecirc;tre potentiellement porteuse pour comprendre la dynamique europ&eacute;enne une fois l&rsquo;identit&eacute; europ&eacute;enne acquise&nbsp;: le positionnement des Fran&ccedil;ais, qui tout en se d&eacute;finissant comme europ&eacute;ens n&rsquo;ont pas accept&eacute; la nouvelle constitution, nous semble en &ecirc;tre une illustration manifeste.</p> <p class="texte" dir="ltr">Concernant toujours ces aspects sociodynamiques, il peut &ecirc;tre int&eacute;ressant de constater les d&eacute;calages existants entre une repr&eacute;sentation des relations et les choix r&eacute;ellement &eacute;mergeants. Par exemple la France qui se repr&eacute;sente comme une nation pivot de l&rsquo;Europe, n&rsquo;est pas &laquo;&nbsp;la&nbsp;&raquo; nation centrale mais seulement l&rsquo;une d&rsquo;entre elles (figure 1), vraisemblablement derri&egrave;re l&rsquo;Allemagne en terme de centralit&eacute; per&ccedil;ue (tableau 2 et 3). De plus, elle &eacute;met bien moins de choix que les pays n&rsquo;en attendent d&rsquo;elles (tableau 4). Enfin, il semblerait que la France est celle qui sous-estime le plus le nombre de liens pouvant exister entre les autres nations europ&eacute;ennes (voir tableau 4). L&rsquo;ensemble de ces donn&eacute;es sugg&egrave;re que les r&eacute;pondants fran&ccedil;ais, au moment o&ugrave; ils ont &eacute;t&eacute; interrog&eacute;s, &eacute;taient d&eacute;j&agrave; en retrait par rapport au mouvement europ&eacute;en qui se d&eacute;veloppe. A l&rsquo;oppos&eacute;, les nouveaux europ&eacute;ens de l&rsquo;Est, comme les Polonais ou les Tch&egrave;ques, souhaitent d&eacute;velopper des relations&nbsp;; souhait que ne per&ccedil;oivent pas les Fran&ccedil;ais. Quoiqu&rsquo;ils attribuent un grand cr&eacute;dit &agrave; la France dans les choix suppos&eacute;s, Polonais et Tch&egrave;ques d&eacute;placent par leurs choix le centre de gravit&eacute; de l&rsquo;Europe politique vers l&rsquo;Allemagne. D&eacute;j&agrave; dans une &eacute;tude de Zalewski et Roznowski (1994), la France semblerait &ecirc;tre per&ccedil;ue comme le pays le plus amical au sein de l&rsquo;Europe, n&eacute;anmoins l&rsquo;Allemagne &eacute;tait per&ccedil;ue comme le futur leader Europ&eacute;en par les Polonais &hellip;et les Allemands eux-m&ecirc;mes. S&rsquo;il a pu &ecirc;tre v&eacute;rifi&eacute; que la centralit&eacute; de la nation d&rsquo;origine est un &eacute;l&eacute;ment stable au fil du temps (Morlot et Journiac 2001), il serait alors int&eacute;ressant de proc&eacute;der &agrave; de nouvelles observations sociom&eacute;triques pour v&eacute;rifier la stabilit&eacute; ou les &eacute;volutions de ces positionnements sociodynamiques, notamment depuis l&rsquo;int&eacute;gration de nouveaux membres au sein de l&rsquo;Europe politique.</p> <p class="texte" dir="ltr">Bien que ces repr&eacute;sentations puissent &ecirc;tre historiquement dat&eacute;es, force est de constater qu&rsquo;elles constituent un terrain id&eacute;al pour observer des effets normatifs (Dubois, 2003) par le biais de repr&eacute;sentations &eacute;mergeant d&rsquo;une d&eacute;marche sociom&eacute;trique. En effet, il appara&icirc;t clairement que, non seulement les trois nations produisent des classements assez similaires lorsqu&rsquo;elles choisissent individuellement des partenaires, mais que ces classements sont d&eacute;pendants de celui qu&rsquo;elles supposent &ecirc;tre suivi par les autres, au demeurant tr&egrave;s constant d&rsquo;une repr&eacute;sentation &agrave; l&rsquo;autre. Tout semble donc se passer comme si une &laquo;&nbsp;norme de valeur&nbsp;&raquo; ou un classement de valeur des partenaires europ&eacute;ens existait dans l&rsquo;esprit des sujets et qu&rsquo;ils orientaient clairement leurs pr&eacute;f&eacute;rences dans ce sens, &agrave; une ou deux relations de voisinage pr&ecirc;t. Le fait de suivre ce classement de valeur dans leur choix am&egrave;ne de fait des positionnements cat&eacute;goriels diff&eacute;rents. Ainsi, la France s&rsquo;inscrit clairement dans un <em>groupe d&rsquo;appartenance</em> plut&ocirc;t &eacute;litisteet s&rsquo;y restreint m&ecirc;me. La Pologne et la Tch&eacute;quie se comportent &agrave; l&rsquo;&eacute;gard de ce groupe comme &agrave; l&rsquo;&eacute;gard <em>d&rsquo;un groupe de r&eacute;f&eacute;rence</em>&nbsp;: groupe auquel elles n&rsquo;appartiennent pas encore mais qu&rsquo;elles valorisent fortement, quitte pour la Pologne &agrave; d&eacute;valoriser clairement certains de ses voisins.</p> <p class="texte" dir="ltr">D&rsquo;un point de vue socionormatif, la d&eacute;marche sociom&eacute;trique nous permet de voir comment un groupe historiquement dominant se voit cr&eacute;dit&eacute; de plus de valeur que les autres, comment il peut structurer des repr&eacute;sentations en tant qu&rsquo;&eacute;l&eacute;ment central et valorisable et s&rsquo;imposer alors dans les choix individuels r&eacute;els ou suppos&eacute;s. La constance de ces classements de valeur suppos&eacute;s chez les autres, comparativement &agrave; la simple similarit&eacute; des choix effectu&eacute;s, nous para&icirc;t &ecirc;tre un &eacute;l&eacute;ment statistique nouveau permettant de dire qu&rsquo;on est face &agrave; une &laquo;&nbsp;norme de valeur&nbsp;&raquo; plus que face &agrave; une simple &laquo;&nbsp;norme de comportement&nbsp;&raquo;. De plus, un &eacute;l&eacute;ment confirmatoire, essentiel de l&rsquo;approche socionormative, a &eacute;galement pu &ecirc;tre v&eacute;rifi&eacute;&nbsp;: c&rsquo;est aux pays cibles les plus aappr&eacute;ci&eacute;s qu&rsquo;ont &eacute;t&eacute; attribu&eacute;s les choix les plus normatifs (Beauvois, Gilibert, Pansu &amp; Abdellaoui, 1998).</p> <p class="texte" dir="ltr">En acceptant l&rsquo;id&eacute;e qu&rsquo;une norme de valeur, en l&rsquo;occurrence ici un pur produit repr&eacute;sentationnel, structure les choix des nations europ&eacute;ennes entre elles, encore faudrait-il en v&eacute;rifier, une fois encore, la stabilit&eacute; dans le temps. En effet, la norme de valeur &eacute;mergeante des repr&eacute;sentations devrait changer du fait de l&rsquo;engagement de certains pays au sein de l&rsquo;union (Pologne, Tch&eacute;quie), l&rsquo;engagement &eacute;tant g&eacute;n&eacute;ralement propice &agrave; des changements dans les &eacute;l&eacute;ments centraux des repr&eacute;sentations (Tafani &amp; Souchet, 2001a&nbsp;; 2001b, Souchet &amp; Tafani, 2004). De plus, une &eacute;tude diachronique de cette repr&eacute;sentation pour un m&ecirc;me pays, en fonction des diff&eacute;rentes phases de son adh&eacute;sion au groupe europ&eacute;en, devrait permettre de tester un niveau variable de conformit&eacute; &agrave; la norme de ce groupe (Levine &amp; Moreland, 1985).</p> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.3752in; text-indent:0.0in; text-align:justify;">Zalewski, Z. &amp; Roznowski, B. (1994). Perception of Europe and European identity among Poles and Germans. <em>Polish Psychological Bulletin, 25,</em> 317-336.</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn3" id="ftn3">1</a> &nbsp;Cet indice de corr&eacute;lation, de m&ecirc;me que les suivants, a &eacute;t&eacute; r&eacute;alis&eacute; une fois retranch&eacute;s les choix &eacute;mis et les choix re&ccedil;us par les nations d&rsquo;origine.</p> <p class="notebaspage" dir="ltr" style="text-align:justify;"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn4" id="ftn4">2</a> &nbsp;Des donn&eacute;es de m&ecirc;me signification sont observ&eacute;es en v&eacute;rifiant dans un deuxi&egrave;me temps l&rsquo;existence de corr&eacute;lations entre les choix &eacute;mis par les nations d&rsquo;origine et avec le classement moyen des 36 pays en termes de choix re&ccedil;us (moyenne pond&eacute;r&eacute;e des choix trois repr&eacute;sentations)&nbsp;: r=+0,69 pour la France avec r=+0,19 en moyenne pour les autres pays, respectivement pour la Pologne r=+0,63 et r=+0,34 et pour la Tch&eacute;quie r=+0,65 et r=+0,19)&nbsp;; les pays d&rsquo;origine &eacute;tant les pays dont le classement s&rsquo;approche le plus du classement de l&rsquo;ensemble.</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="EndnoteSymbol" href="#bodyftn1" id="ftn1">i</a> &nbsp;Dans un premier temps les rares choix effectu&eacute;s par les sujets pour leur propre pays ont &eacute;t&eacute; supprim&eacute;s, conform&eacute;ment aux consignes qui leur avaient &eacute;t&eacute; donn&eacute;es (ces choix ne concernaient n&eacute;anmoins qu&rsquo;au plus 4% des sujets).</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="EndnoteSymbol" href="#bodyftn2" id="ftn2">ii</a> &nbsp;De plus, si les choix re&ccedil;us contribuent positivement au diff&eacute;rentiel (Nb re&ccedil;us &ndash; Nb &eacute;mis, r=+0,80), c&rsquo;est aussi le cas, de fa&ccedil;on plus &eacute;tonnante, pour les choix &eacute;mis (r=+0,55, le Nb de choix &eacute;mis &eacute;tant soustrait, l&rsquo;indice de corr&eacute;lation aurait d&ucirc; avoir une valeur n&eacute;gative).</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Beauvois, J.L., Gilibert, D., Pansu, P. &amp; Abdellaoui, S. 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