<h1 dir="ltr" id="heading1">Introduction</h1> <p class="texte" dir="ltr">A la suite de &laquo;&nbsp;la chute du mur de Berlin&nbsp;&raquo;, l&rsquo; int&eacute;r&ecirc;t des historiens, des politologues et des sociologues envers l&rsquo;histoire r&eacute;cente de notre Etat, s&rsquo;est amplifi&eacute;. Les grands changements qui se sont v&eacute;rifi&eacute;s en Italie ont pouss&eacute; les citoyens &agrave; repenser leur appartenance de groupe, qu&rsquo;elle soit politique, sociale ou religieuse, &agrave; travers des processus d&rsquo;auto-identification et d&rsquo;identification &agrave; de nouveaux groupes et cat&eacute;gories sociales.</p> <p class="texte" dir="ltr">Nous savons qu&rsquo;un groupe social fait face &agrave; une transformation, per&ccedil;ue en elle-m&ecirc;me comme une menace, en se construisant des th&eacute;ories na&iuml;ves sur celle-ci, en ancrant la transformation &agrave; des cat&eacute;gories connues, en l&rsquo;ontologisant en une forme concr&egrave;te, rassurante, en la reconduisant a des institutions symboliques, en d&rsquo;autres termes en se la repr&eacute;sentant. (Moscovici, 1992)</p> <p class="texte" dir="ltr">Le but de la recherche &eacute;tait de conna&icirc;tre la repr&eacute;sentation sociale de l&rsquo;Etat italien et de la D&eacute;mocratie au moment de la transition de la Premi&egrave;re &agrave; la seconde R&eacute;publique.</p> <h1 dir="ltr" id="heading2">La recherche</h1> <p class="texte" dir="ltr">L&nbsp;&lsquo;&eacute;tude, de caract&egrave;re longitudinal, a commenc&eacute; en 1994 &agrave; l&rsquo;occasion des &eacute;lections qui, pour le sens commun, ont marqu&eacute; le passage de la Premi&egrave;re &agrave; la Seconde R&eacute;publique, elle s&rsquo;est poursuivie en 1996, &agrave; l&rsquo;occasion des &eacute;lections qui ont d&eacute;termin&eacute; la victoire de l&#39; &laquo;&nbsp;Ulivo&nbsp;&raquo; et elle s&rsquo;est conclue en 1999, en une p&eacute;riode de &laquo;&nbsp;relative stagnation&nbsp;&raquo; politique et institutionnelle. Cette &eacute;tude se proposait, par ailleurs, d&rsquo;atteindre deux objectifs diff&eacute;rents&nbsp;:</p> <ol class="listlevel1WW8Num12"> <li> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in;">solliciter une r&eacute;flexion critique de la part de ceux qui, sp&eacute;cialistes des sciences politiques et sociales ou politiciens tout court, voudraient conna&icirc;tre et comprendre la pens&eacute;e du sens commun pour &ldquo;&nbsp;refonder&nbsp;&rdquo;, sur cette base, n&rsquo;importe quelle action, quelque soit son type, qui ne soit pas purement d&eacute;magogique, dans la perspective d&rsquo;un &ldquo;&nbsp;social r&eacute;ellement &agrave; la mesure de l&rsquo;homme&nbsp;&rdquo;&nbsp;;</p> </li> <li> <p class="texte" dir="ltr" style="margin-left:0.0in; margin-right:0.0in; text-indent:0.0in;">utiliser les r&eacute;sultats obtenus &agrave; travers une &eacute;tude empirique nouvelle et significative afin de mieux comprendre les m&eacute;canismes responsables de l&rsquo;&eacute;volution d&rsquo;une repr&eacute;sentation sociale en g&eacute;n&eacute;ral et en particulier les modalit&eacute;s cognitives et affectives avec lesquelles les nouvelles g&eacute;n&eacute;rations se rapportent &agrave; l&rsquo;Etat et &agrave; la D&eacute;mocratie.</p> </li> </ol> <p class="texte" dir="ltr">Avant de d&eacute;crire l&rsquo;objectif de la recherche, il n&rsquo;est pas inutile de donner quelques r&eacute;f&eacute;rences sur l&rsquo;&eacute;volution de la situation politique italienne pendant la p&eacute;riode de cette &eacute;tude.</p> <h2 dir="ltr" id="heading3">Le passage de la Premi&egrave;re &agrave; la Seconde R&eacute;publique&nbsp;: la chronique</h2> <p class="texte" dir="ltr">La p&eacute;riode qui va de 1989 &agrave; &laquo;&nbsp;Tangentopoli&nbsp;&raquo; repr&eacute;sente un moment crucial dans l&rsquo;histoire de la R&eacute;publique italienne. Avec la chute du mur de Berlin et la d&eacute;sagr&eacute;gation du monolithique pouvoir sovi&eacute;tique qui s&rsquo;en suit, le plus important parti communiste d&rsquo;Occident, le Parti Communiste Italien qui avait l&eacute;gitim&eacute; l&rsquo;existence d&rsquo;un bloc d&rsquo;opposition unitaire, qui avait &agrave; sa t&ecirc;te la D&eacute;mocratie Chr&eacute;tienne, s&rsquo;est effondr&eacute; . En d&rsquo;autres termes, pass&eacute;e la grande peur &ndash; induite par ces forces politiques qui s&rsquo;auto d&eacute;finissaient comme d&eacute;mocratiques &ndash; de retrouver &laquo;&nbsp;les tanks russes sur nos places&nbsp;&raquo;, tout le syst&egrave;me des partis italiens a explos&eacute; r&eacute;v&eacute;lant le profond &eacute;branlement de leurs propres fondations. En effet, lors de la d&eacute;cade pr&eacute;c&eacute;dente, en 1989,</p> <p class="texte" dir="ltr">il s&rsquo;&eacute;tait form&eacute; au centre de la soci&eacute;t&eacute; italienne et sans distinction de lieu (de Milan &agrave; Rome en passant par Palerme et Venise) un espace institutionnel et social comparable &agrave; une &laquo;&nbsp;grande bulle d&rsquo;air en expansion continuelle&nbsp;&raquo;, enti&egrave;rement envahie par la politique, dont la surface empi&eacute;tait tant sur la classe gouvernementale, aussi bien romaine que p&eacute;riph&eacute;rique, que sur les client&egrave;les extr&ecirc;mement diffuses&nbsp;: dans le monde des entreprises, de l&rsquo;interm&eacute;diation financi&egrave;re, des professions lib&eacute;rales, des services, de l&rsquo;administration publique. A l&rsquo;int&eacute;rieur de celle-ci, on agissait dans des conditions que nous pourrions d&eacute;finir de &laquo;&nbsp;l&eacute;galit&eacute; suspendue&nbsp;&raquo; et de confusion patrimoniale programm&eacute;e&nbsp;: une absence compl&egrave;te de droit, mais surtout la suppression de toute distinction entre fonds publics strictement parlant, gains obtenus &agrave; travers le march&eacute; mais en utilisant des facilit&eacute;s de paiement illicites, fonds des partis (d&eacute;clar&eacute;s et non) et richesses d&rsquo;origine. (Schiavone, A., 1998, p.54)</p> <p class="texte" dir="ltr">S&rsquo;il est vrai que d&egrave;s sa naissance la d&eacute;mocratie italienne a &eacute;t&eacute; une &lsquo;d&eacute;mocratie des partis&rsquo;, ainsi que le souligne l&rsquo;historiographie sur le sujet, avec l&rsquo;effondrement des partis est-il permis d&rsquo;envisager &eacute;galement l&rsquo;&eacute;croulement de la d&eacute;mocratie italienne&nbsp;?</p> <p class="texte" dir="ltr">Quelque soit la r&eacute;ponse, on ne peut nier que la crise du syst&egrave;me d&eacute;mocratique italien ait provoqu&eacute; une crise dans tout le syst&egrave;me social italien. &laquo;&nbsp;La crise italienne est une crise de croissance, la premi&egrave;re crise de maturit&eacute; du pays&nbsp;&raquo; (Calise, M., 1994, pp. 147-149).</p> <p class="texte" dir="ltr">La p&eacute;riode historique dans laquelle s&rsquo;est d&eacute;velopp&eacute;e notre recherche (1994-1999), nous semble prendre pour origine le 18 avril 1993, date &agrave; laquelle on votait en Italie l&rsquo;introduction du syst&egrave;me &eacute;lectoral majoritaire. Les votes favorables l&rsquo;ont emport&eacute;. Au m&ecirc;me moment la profonde crise qui avait pour origine &laquo;&nbsp;tangentopoli&nbsp;&raquo; a provoqu&eacute; un v&eacute;ritable tremblement de terre dans le syst&egrave;me des partis italiens.</p> <p class="texte" dir="ltr">En d&eacute;cembre 1993, l&rsquo;entrepreneur Silvio Berlusconi, propri&eacute;taire de trois cha&icirc;nes t&eacute;l&eacute;vis&eacute;es, de la majorit&eacute; des actions d&rsquo;une importante soci&eacute;t&eacute; d&rsquo;&eacute;dition nationale, d&rsquo;un patrimoine immobilier consid&eacute;rable et d&rsquo;une soci&eacute;t&eacute; de football, entrait en politique ou mieux, selon ses propres mots &lsquo;entrait en lice&rsquo; &agrave; la t&ecirc;te d&rsquo;un mouvement d&eacute;nomm&eacute; &laquo;&nbsp;Forza Italia&nbsp;&raquo;.</p> <p class="texte" dir="ltr">Les &eacute;lections de juin 1994 ont constitu&eacute; un premier grand test pour le syst&egrave;me majoritaire. Les forces de centre-droit l&rsquo;ont emport&eacute;. Ainsi naissait le Gouvernement Berlusconi. Ces &eacute;lections ont marqu&eacute; un important tournant dans la tradition &eacute;lectorale italienne. On assistait, en effet, &agrave; trois grandes transformations: la premi&egrave;re relative &agrave; l&rsquo;offre politique, la seconde relative &agrave; la r&eacute;ponse des citoyens et la troisi&egrave;me touchant au syst&egrave;me &eacute;lectoral. Tous les principaux partis qui avaient exist&eacute;s jusqu&rsquo;aux ann&eacute;es 80 avaient disparu de la sc&egrave;ne politique ou bien avaient radicalement chang&eacute; de physionomie. Les &eacute;lecteurs &eacute;taient amen&eacute;s &agrave; &laquo;&nbsp;bien r&eacute;fl&eacute;chir&nbsp;&raquo; leur vote car, avec l&rsquo;introduction du syst&egrave;me majoritaire, s&rsquo;accroissait leur sens des responsabilit&eacute;s quant &agrave; leur capacit&eacute; d&rsquo;octroyer la victoire &agrave; leur propre coalition. Du point de vue de la consolidation de l&rsquo;&eacute;lite politique, ces &eacute;lections doivent &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;es, selon Verzichelli (1997), comme &eacute;tant le point de d&eacute;part de la transition de la Premi&egrave;re &agrave; la Seconde R&eacute;publique et non le point d&rsquo;arriv&eacute;e.</p> <p class="texte" dir="ltr">A partir de la naissance du Gouvernement Berlusconi en mai 1994 jusqu&rsquo;&agrave; ce qu&rsquo;en avril 1996, date &agrave; laquelle Romano Prodi, premier ministre d&eacute;sign&eacute; par la coalition de centre-gauche, l&rsquo;&nbsp;&raquo;&nbsp;Ulivo&nbsp;&raquo;, sortie vainqueur des urnes, pr&ecirc;te serment, vingt-quatre mois se sont &eacute;coul&eacute;s. Ils sont caract&eacute;ris&eacute;s par des vicissitudes politiques, riches d&rsquo;&eacute;pisodes de grande port&eacute;e. Les &eacute;v&egrave;nements de ces deux ann&eacute;es montrent, de toute &eacute;vidence, les difficult&eacute;s li&eacute;es au processus de transition.</p> <p class="texte" dir="ltr">A partir de la phase de d&eacute;structuration des ann&eacute;es 1992-1993 et surtout apr&egrave;s les &eacute;lections de 1994, la partitocratie italienne semblait orient&eacute;e vers le bipolarisme. Mais le d&eacute;roulement des &eacute;v&eacute;nements en Italie durant la p&eacute;riode du Gouvernement Berlusconi balaya cette illusion. Tandis que l&rsquo;ann&eacute;e 1994 avait repr&eacute;sent&eacute; la possibilit&eacute; d&rsquo;un changement radical par rapport &agrave; l&rsquo;histoire &eacute;lectorale italienne pass&eacute;e, l&rsquo;ann&eacute;e 1996 faisait appara&icirc;tre des &eacute;l&eacute;ments in&eacute;dits, bien que &eacute;troitement attach&eacute;s &agrave; la tradition.</p> <p class="texte" dir="ltr">Gr&acirc;ce aux r&eacute;formes &eacute;conomiques entreprises par le gouvernement Prodi, l&rsquo;Italie a &eacute;t&eacute; incluse dans les 11 pays appel&eacute;s &agrave; faire partie de la zone Euro &agrave; partir du 1 janvier 1999. En avril &ndash; suite au vote au Parlement au sujet de l&rsquo;intervention militaire en Albanie, boulevers&eacute;e par la guerre civile &ndash; sont n&eacute;s les futurs contrastes entre le Gouvernement et &laquo;&nbsp;Rifondazione Comunista&nbsp;&raquo;. En juillet, au S&eacute;nat, le d&eacute;bat sur la tenue du gouvernement, avec le discours de Romano Prodi est amorc&eacute;. Le 21 juillet le S&eacute;nat, et ensuite, le 22 la Chambre, vot&egrave;rent la confiance au Gouvernement. En septembre, le gouvernement approuvait la loi de finances, &agrave; propos de laquelle, en octobre, le Comit&eacute; politique du &laquo;&nbsp;Partito della Rifondazione Comunista&nbsp;&raquo;, d&eacute;cidait de voter contre. Les jours qui suivirent virent la scission du courant de &laquo;&nbsp;Cossutta&nbsp;&raquo; et en cons&eacute;quence la rupture du groupe parlementaire de &laquo;&nbsp;Rifondazione Comunista&nbsp;&raquo;, qui repr&eacute;sentait l&rsquo;extr&ecirc;me gauche de l&rsquo;&nbsp;&raquo;&nbsp;Ulivo&nbsp;&raquo;. Ces Contrastes ont d&eacute;termin&eacute; la rapide conclusion de la premi&egrave;re exp&eacute;rience italienne d&rsquo;un gouvernement de centre-gauche. En effet, le 9 octobre 1998, avec un vote au r&eacute;sultat incertain jusqu&rsquo;&agrave; la derni&egrave;re minute et avec un r&eacute;sultat surprise de 313 non et 312 oui, la Chambre des D&eacute;put&eacute;s refusa la confiance au Gouvernement Prodi. Le 16 octobre, apr&egrave;s une s&eacute;rie de consultations, le Pr&eacute;sident de la R&eacute;publique chargea le secr&eacute;taire des D&eacute;mocrates de Gauche, Massimo D&rsquo;Alema, de former un gouvernement politique. Apr&egrave;s quelques jours de n&eacute;gociations fr&eacute;n&eacute;tiques avec les partis, le Gouvernement d&rsquo;Alema obtint la confiance &agrave; la Chambre le 23 octobre et au S&eacute;nat le 27 octobre. Pour la premi&egrave;re fois dans l&rsquo;histoire de notre pays, un ex-communiste s&rsquo;installait au Palais Chigi et rendait encore plus manifeste le d&eacute;clin du parti de masse &laquo;&nbsp;et son homologation aux lois rigides de la personnalisation&nbsp;&raquo; (Calise, M., 2000, p. 100). Parall&egrave;lement, le centre-gauche poursuivait son propre chemin vers la conclusion de la l&eacute;gislature.</p> <h2 dir="ltr" id="heading4">Le projet de recherche</h2> <p class="texte" dir="ltr">La recherche qui a pour objectif d&rsquo;analyser l&rsquo;&eacute;volution des repr&eacute;sentations sociales de l&rsquo;Etat italien et de la D&eacute;mocratie, s&rsquo;est articul&eacute;e en trois diff&eacute;rentes &eacute;tudes.</p> <p class="texte" dir="ltr">La premi&egrave;re, pour laquelle les donn&eacute;es ont &eacute;t&eacute; recueillies un mois avant et un mois apr&egrave;s les &eacute;lections politiques de 1994, se composait de deux diff&eacute;rentes sections. La premi&egrave;re section pr&eacute;voyait deux phases&nbsp;: l&rsquo;une bas&eacute;e sur le mod&egrave;le &rsquo;avant/apr&egrave;s&rsquo; dans le but d&rsquo;analyser transversalement le ph&eacute;nom&egrave;ne&nbsp;; l&rsquo;autre consistant en une petite enqu&ecirc;te satellite, mise au point dans le but d&rsquo;analyser longitudinalement les repr&eacute;sentations sociales dont nous nous occupons. Cette premi&egrave;re section de l&rsquo;enqu&ecirc;te a &eacute;t&eacute; pr&eacute;c&eacute;d&eacute;e par une pr&eacute; enqu&ecirc;te conduite sur un petit groupe d&rsquo;&eacute;tudiants universitaires (N=20) &agrave; partir d&rsquo; un entretien semi directif. Sur la base des r&eacute;ponses obtenues, on a mis au point une courte s&eacute;rie de questions, pour sonder en profondeur les repr&eacute;sentations sociales de l&rsquo;Etat italien et de la D&eacute;mocratie de 794 &eacute;tudiants de l&rsquo;Universit&eacute; des Etudes de Naples &laquo;&nbsp;Federico II&nbsp;&raquo; et de 151 &eacute;tudiants du Lyc&eacute;e Scientifique d&rsquo;Etat &laquo;&nbsp;Copernico&nbsp;&raquo; de Naples<a class="footnotecall" href="#ftn1" id="bodyftn1">1</a>. La deuxi&egrave;me section de cette &eacute;tude a utilis&eacute; une m&eacute;thodologie de type quantitatif, comportant l&rsquo;emploi de deux techniques de relev&eacute;e des donn&eacute;es&nbsp;:</p> <ul> <li> <p class="puces" dir="ltr">les Evaluations pair&eacute;es, utiles pour conna&icirc;tre le champ s&eacute;mantique et la structure interne des repr&eacute;sentations sociales de l&rsquo;Etat italien et de la D&eacute;mocratie</p> </li> <li> <p class="puces" dir="ltr">et le Diff&eacute;rentiateur s&eacute;mantique, apte &agrave; relever l&rsquo;attitude des sujets par rapport aux objets analys&eacute;s.</p> </li> </ul> <p class="texte" dir="ltr">Pour la construction des deux outils d&rsquo;enqu&ecirc;te indiqu&eacute;s ci-dessus, on s&rsquo;est servi d&rsquo;un &eacute;chantillon diff&eacute;rent compos&eacute; de 246 &eacute;tudiants universitaires. L&rsquo;enqu&ecirc;te s&rsquo;est faite sur ces m&ecirc;mes 794 &eacute;tudiants universitaires et 151 lyc&eacute;ens qui avaient particip&eacute; &agrave; la premi&egrave;re section de cette &eacute;tude.</p> <p class="texte" dir="ltr">La seconde &eacute;tude, dont les donn&eacute;es ont &eacute;t&eacute; recueillies un mois avant et un mois apr&egrave;s les &eacute;lections politiques de 1996, comprenait elle aussi deux diff&eacute;rentes sections. La premi&egrave;re, toujours bas&eacute;e sur le mod&egrave;le &lsquo;avant/apr&egrave;s&rsquo;, pr&eacute;voyait la m&ecirc;me s&eacute;rie de questions utilis&eacute;es dans la premi&egrave;re &eacute;tude propos&eacute;es &agrave; un &eacute;chantillon de 303 &eacute;tudiants de l&rsquo;Universit&eacute; des Etudes de Naples &laquo;&nbsp;Federico II&nbsp;&raquo; et de 83 des 151 lyc&eacute;ens impliqu&eacute;s dans la premi&egrave;re &eacute;tude. La deuxi&egrave;me section, comme dans le cas de la premi&egrave;re &eacute;tude, a utilis&eacute; une m&eacute;thodologie de type quantitatif. Les outils de relev&eacute; des donn&eacute;es ont &eacute;t&eacute; les m&ecirc;mes que dans le cas de la seconde section de la premi&egrave;re &eacute;tude.</p> <p class="texte" dir="ltr">La troisi&egrave;me &eacute;tude, dont les donn&eacute;es ont &eacute;t&eacute; relev&eacute;es durant le mois d&rsquo;avril 1999 &ndash; une p&eacute;riode caract&eacute;ris&eacute;e par un apparent calme politique &ndash; comprenait de nouveau deux sections. La premi&egrave;re, contrairement aux deux enqu&ecirc;tes pr&eacute;c&eacute;dentes, a propos&eacute; en une seule solution toujours la m&ecirc;me s&eacute;rie de questions utilis&eacute;es les ann&eacute;es pr&eacute;c&eacute;dentes. L&rsquo;&eacute;chantillon &eacute;tait compos&eacute; de 502 &eacute;tudiants de l&rsquo;Universit&eacute; des Etudes de Naples &laquo;&nbsp;Federico II&nbsp;&raquo; et de 44 parmi les 83 lyc&eacute;ens impliqu&eacute;s dans la deuxi&egrave;me &eacute;tude. La deuxi&egrave;me section de cette &eacute;tude a utilis&eacute;, ainsi que pr&eacute;c&eacute;demment, une m&eacute;thodologie de type quantitatif. Les outils pour obtenir les donn&eacute;es ont &eacute;t&eacute; les m&ecirc;mes que dans la deuxi&egrave;me section de la premi&egrave;re et seconde &eacute;tude.</p> <p class="texte" dir="ltr">Il faut pr&eacute;ciser qu&rsquo;il y avait deux sortes de motivations dans le choix de recueillir les donn&eacute;es un mois avant et un mois apr&egrave;s les &eacute;lections, dans les deux premi&egrave;res &eacute;tudes. En premier lieu, on a estim&eacute; que la p&eacute;riode imm&eacute;diatement pr&eacute;c&eacute;dente et imm&eacute;diatement successive aux &eacute;lections co&iuml;ncidait avec le moment de plus forte concentration des &eacute;changes et des interactions entre les individus &agrave; propos de nos objets d&rsquo;&eacute;tude, ainsi que de leurs dimensions. En deuxi&egrave;me lieu, il &eacute;tait int&eacute;ressant de savoir si, et dans quelle mesure, les r&eacute;sultats des &eacute;lections auraient influenc&eacute; la structuration des trames des repr&eacute;sentations des interview&eacute;s.</p> <h2 dir="ltr" id="heading5">L&rsquo;&eacute;chantillon</h2> <p class="texte" dir="ltr">L&rsquo;&eacute;chantillon utilis&eacute; pour la recherche, comme nous l&rsquo;avons dit &agrave; plusieurs reprises, &eacute;tait compos&eacute; d&rsquo;&eacute;tudiants universitaires et de lyc&eacute;ens, au total 2143 sujets ainsi subdivis&eacute;s.</p> <p class="titreillustration" dir="ltr">Composition de l&rsquo;Echantillon</p> <p class="titreillustration" dir="ltr">Tab. 1</p> <p class="texte" dir="ltr"><img alt="Image1" src="https://numerev.com/images/cpp/docannexe/image/1215/img-1.jpg" style="margin: 0mm 0in; padding: 0.0602in 0.1102in; border: medium none; height: 63%; width: 100%;" /></p> <p class="texte" dir="ltr">Selon Moscovici (1998) et Abric (1998), le choix des sujets pour l&rsquo;&eacute;tude d&rsquo;une repr&eacute;sentation sociale doit se faire en tenant compte, entre autres, aussi bien du fait qu&rsquo;ils partagent un code d&rsquo;interpr&eacute;tation commun de l&rsquo;objet d&rsquo;analyse, que de la possibilit&eacute; que l&rsquo;objet d&rsquo;analyse soit susceptible d&rsquo;interactions symboliques et linguistiques. C&rsquo;est pour cette raison donc et pour &eacute;viter les risques li&eacute;s &agrave; une variabilit&eacute; excessive des positions individuelles que nous avons choisi de regrouper les sujets interview&eacute;s en groupes homog&egrave;nes, &agrave; partir de deux variables consid&eacute;r&eacute;es discriminantes&nbsp;: l&rsquo;orientation politique et la facult&eacute; de provenance. La premi&egrave;re nous permettait en effet d&rsquo;assumer que les sujets partageaient une m&ecirc;me weltanschauung&nbsp;; la seconde nous permettait d&rsquo;imaginer que ces m&ecirc;mes sujets, &agrave; partir du moment o&ugrave; ils partageaient un m&ecirc;me lieu physique, pouvaient interagir plus facilement entre eux. Pour cette raison nous avons exclu de l&rsquo;analyse des donn&eacute;es de nombreux questionnaires et en cons&eacute;quence l&rsquo;&eacute;chantillon impliqu&eacute; dans la recherche en a &eacute;t&eacute; r&eacute;duit, comme nous pouvons l&rsquo;observer dans les tableaux suivants&nbsp;:</p> <p class="titreillustration" dir="ltr">Tab. 2</p> <p class="texte" dir="ltr"><img alt="Image2" src="https://numerev.com/images/cpp/docannexe/image/1215/img-2.jpg" style="margin: 0mm 0in; padding: 0.0602in 0.1102in; border: medium none; height: 31%; width: 100%;" /></p> <p class="texte" dir="ltr">Sur la base des nombreuses &eacute;tudes empiriques qui insistent sur l&rsquo;importance d&rsquo;utiliser des &eacute;chantillons les plus homog&egrave;nes possibles dans l&rsquo;&eacute;tude des repr&eacute;sentations sociales, on s&rsquo;est efforc&eacute; de cr&eacute;er les conditions &ndash; dans la construction des outils de relev&eacute; des donn&eacute;es &ndash; qui consentent une s&eacute;rie d&rsquo;agr&eacute;gations (sous &eacute;chantillon) capables de neutraliser d&rsquo;&eacute;ventuels &laquo;&nbsp;exc&egrave;s&nbsp;&raquo; de variance. Dans ce but, &agrave; la fin des questionnaires mis au point pour cette enqu&ecirc;te, une s&eacute;rie d&rsquo;informations &eacute;tait demand&eacute;e, de fa&ccedil;on extr&ecirc;mement d&eacute;taill&eacute;e, qui permettait de conna&icirc;tre: l&rsquo;orientation politique et religieuse des interview&eacute;s, leur niveau d&rsquo;emploi et d&rsquo;instruction ainsi que celui de leurs parents. Pour le relev&eacute; des donn&eacute;es relatives &agrave; la repr&eacute;sentation sociale de l&rsquo;Etat italien on a ainsi obtenu les regroupements suivants&nbsp;:</p> <ul> <li> <p class="puces" dir="ltr">sous &eacute;chantillon des sujets de la Facult&eacute; de Lettres et Philosophie d&rsquo;orientation politique de centre-gauche (sous &eacute;chantillon A)</p> </li> <li> <p class="puces" dir="ltr">sous &eacute;chantillon des sujets de la Facult&eacute; d&rsquo;Ing&eacute;nieurs d&rsquo;orientation politique de centre- droit (sous &eacute;chantillon B)</p> </li> <li> <p class="puces" dir="ltr">sous &eacute;chantillon des sujets du Lyc&eacute;e Scientifique (sous &eacute;chantillon C)</p> </li> </ul> <p class="texte" dir="ltr">Pour le relev&eacute; des donn&eacute;es relatives &agrave; la repr&eacute;sentation sociale de la D&eacute;mocratie, on a obtenu les regroupements suivants<a class="footnotecall" href="#ftn2" id="bodyftn2">2</a>&nbsp;:</p> <ul> <li> <p class="puces" dir="ltr">sous &eacute;chantillon des sujets de la Facult&eacute; de Lettres et Philosophie d&rsquo;orientation politique de centre-gauche (sous &eacute;chantillon D)</p> </li> <li> <p class="puces" dir="ltr">sous &eacute;chantillon des sujets de la Facult&eacute; d&rsquo;Ing&eacute;nieurs d&rsquo;orientation politique de centre-droit (sous &eacute;chantillon E).</p> </li> </ul> <h2 dir="ltr" id="heading6">Outils et techniques de relev&eacute; et analyse des donn&eacute;es</h2> <p class="texte" dir="ltr">Pour &eacute;tudier l&rsquo;&eacute;volution des repr&eacute;sentations sociales de l&rsquo;Etat italien et de la D&eacute;mocratie, nous avons choisi d&rsquo;utiliser une d&eacute;marche mixte quantitative/qualitative. La d&eacute;marche multi m&eacute;thodes, en effet, &agrave; travers une &eacute;tude comparative des composantes champ et attitude, permet, mieux qu&rsquo;aucune autre, la reconstruction fid&egrave;le de la trame primitive d&rsquo;une repr&eacute;sentation sociale.</p> <p class="texte" dir="ltr">Quant au relev&eacute; des donn&eacute;es, deux diff&eacute;rents questionnaires semi structur&eacute;s ont &eacute;t&eacute; construits, pr&eacute;sentant chacun une grille de relev&eacute; des donn&eacute;es relatives aux variables structurelles, utiles pour op&eacute;rer les regroupements dont il a &eacute;t&eacute; question pr&eacute;c&eacute;demment. On passait ensuite &agrave; une &eacute;preuve d&rsquo;Evaluations pair&eacute;es, dans le but de d&eacute;terminer le champ s&eacute;mantique des repr&eacute;sentations sociales de l&rsquo;Etat italien et de la D&eacute;mocratie et un Diff&eacute;rentiateur s&eacute;mantique, construit ad hoc, qui permettait de localiser l&rsquo;orientation cognitive et affective des sujets par rapport aux objets de la repr&eacute;sentation. Au terme de chaque questionnaire, on proposait une s&eacute;rie de questions ouvertes, afin de conna&icirc;tre les images, les prototypes et les st&eacute;r&eacute;otypes des individus par rapport aux objets de l&rsquo;&eacute;tude, mais aussi leurs opinions et attentes sur l&rsquo;&eacute;volution de l&rsquo;Etat et de la D&eacute;mocratie dans notre pays.</p> <p class="texte" dir="ltr">Les outils ainsi construits ont &eacute;t&eacute; appliqu&eacute;s au cours des diff&eacute;rentes ann&eacute;es &agrave; 3 &eacute;chantillons distinct d&rsquo;&eacute;tudiants universitaires de m&ecirc;me qu&rsquo;&agrave; 3 &eacute;chantillons de lyc&eacute;ens (devenus &agrave; leur tour universitaires) ainsi que le synth&eacute;tise le tableau 1 au poste &ldquo;&nbsp;relev&eacute; des donn&eacute;es&nbsp;&rdquo;.</p> <p class="texte" dir="ltr">Les donn&eacute;es relev&eacute;es &agrave; travers les Evaluations pair&eacute;es ont fait l&rsquo;objet d&rsquo;une Cluster Analysis, celles relev&eacute;es &agrave; travers le Diff&eacute;rentiateur s&eacute;mantique ont &eacute;t&eacute; trait&eacute;es par une Analyse statistique monovari&eacute;, enfin une analyse du contenu de type Berelson a &eacute;t&eacute; r&eacute;serv&eacute;e aux donn&eacute;es provenant de la s&eacute;rie de questions ouvertes.</p> <p class="texte" dir="ltr">Il est bien &eacute;vident que nous ne pouvons rendre compte ici de toutes les donn&eacute;es obtenues &agrave; travers chacune de ces techniques.. Nous nous limiterons donc &agrave; pr&eacute;senter une synth&egrave;se des r&eacute;sultats en esp&eacute;rant parvenir &agrave; rendre la richesse et la complexit&eacute; des ph&eacute;nom&egrave;nes examin&eacute;s.</p> <h1 dir="ltr" id="heading7">Les r&eacute;sultats</h1> <h2 dir="ltr" id="heading8">Analyse comparative des donn&eacute;es relatives &agrave; la repr&eacute;sentation sociale de l&rsquo;Etat italien</h2> <p class="texte" dir="ltr">Dans l&rsquo;ensemble, les r&eacute;sultats obtenus avant et apr&egrave;s les &eacute;lections de 1994 mettent en &eacute;vidence, parmi les &eacute;tudiants en lettres de centre-gauche, une vision de l&rsquo;Etat italien domin&eacute;e par le chaos, la d&eacute;sorganisation et la corruption. D&rsquo;un cot&eacute;, on per&ccedil;oit clairement l&rsquo;influence que les &eacute;v&egrave;nements des ann&eacute;es qui pr&eacute;c&egrave;dent ce moment, tels que l&rsquo;effondrement des partis de masse, &laquo;&nbsp;tangentopoli&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;mani pulite&nbsp;&raquo;, ont exerc&eacute;e sur la structuration interne du champ de la repr&eacute;sentation. De l&rsquo;autre, on peut tranquillement soutenir que la victoire d&rsquo;une coalition oppos&eacute;e a la leur, a &eacute;t&eacute; v&eacute;cue, par les jeunes de gauche, comme un &eacute;l&eacute;ment de continuit&eacute;, plut&ocirc;t que de rupture avec le pass&eacute;. Et ce, malgr&eacute; une campagne &eacute;lectorale, en vue des &eacute;lections de 1994, tapageuse et martelant, enti&egrave;rement ax&eacute;e sur le changement, sur la nouveaut&eacute; et sur la possibilit&eacute; d&rsquo;une transformation totale du panorama politique et institutionnel du Pays. C&rsquo;est justement pendant cette p&eacute;riode que, pour la premi&egrave;re fois, on a commenc&eacute; &agrave; parler de &laquo;&nbsp;passage de la Premi&egrave;re &agrave; la Seconde R&eacute;publique&nbsp;&raquo;. Il en va de m&ecirc;me pour les &eacute;tudiants de droite qui, avant les &eacute;lections, semblent partager une id&eacute;e de l&rsquo;Etat italien globalement n&eacute;gative et totalement domin&eacute;e par le chaos. Apr&egrave;s les &eacute;lections, toutefois, ces m&ecirc;mes individus, tout en conservant une vision de l&rsquo;Etat non positive, ne consid&egrave;rent plus celui-ci comme synonyme du chaos, probablement parce qu&rsquo;ils attribuent &agrave; la coalition de centre-droit victorieuse, &agrave; laquelle ils s&rsquo;identifient, la capacit&eacute; de le r&eacute;duire.</p> <p class="texte" dir="ltr">De mani&egrave;re particuli&egrave;re, parmi les &eacute;l&eacute;ments du champ s&eacute;mantique la conception de la d&eacute;mocratie est vue comme quelque chose d&rsquo;absolument s&eacute;par&eacute; de l&rsquo;Etat. En effet, aussi bien avant qu&rsquo;apr&egrave;s les &eacute;lections de 1994, tous, au-del&agrave; de leur orientation politique, continuent de l&rsquo;&eacute;valuer s&eacute;mantiquement diff&eacute;rente par rapport &agrave; la r&eacute;alit&eacute; politique et institutionnelle dans laquelle ils vivent et dans laquelle l&rsquo;id&eacute;e de d&eacute;mocratie devrait se mat&eacute;rialiser. La m&ecirc;me tendance se retrouve au niveau des attitudes que les jeunes de gauche et de droite manifestent &agrave; cette phase de la recherche. Ils jugent, en effet, n&eacute;gativement l&rsquo;&eacute;tat italien et tous les concepts qui lui sont associ&eacute;s exception faite pour la d&eacute;mocratie pour laquelle l&rsquo;&eacute;valuation est neutre.</p> <p class="texte" dir="ltr">M&ecirc;me au travers de l&rsquo;analyse des donn&eacute;es provenant des r&eacute;ponses fournies aux questions ouvertes du questionnaire, il appara&icirc;t &eacute;vident qu&rsquo;il n&rsquo;existe gu&egrave;re de diff&eacute;rences marqu&eacute;es entre l&rsquo;id&eacute;e de l&rsquo;Etat italien restitu&eacute;e par les sujets de gauche et de droite. En outre, ni les uns ni les autres ne semblent en aucune fa&ccedil;on influenc&eacute;s par les r&eacute;sultats &eacute;lectoraux. Au del&agrave; de leur orientation politique, les jeunes ayant pris part &agrave; l&rsquo;enqu&ecirc;te ont d&eacute;fini l&rsquo;Etat italien comme une institution g&eacute;r&eacute;e par des hommes corrompus, dont le seul int&eacute;r&ecirc;t semble &ecirc;tre celui du gain personnel. Parall&egrave;lement &agrave; l&rsquo;id&eacute;e de corruption, qui impr&egrave;gne toute la repr&eacute;sentation, nous retrouvons celle de l&rsquo;Etat, vu comme quelque chose d&rsquo;absolument chaotique, et &agrave; tel titre, d&eacute;sorganis&eacute; et inefficace. Les sujets impliqu&eacute;s dans cette &eacute;tude consid&egrave;rent donc l&rsquo;Etat italien comme la d&eacute;g&eacute;n&eacute;ration d&rsquo;un &eacute;tat d&eacute;mocratique, dans lequel il n&rsquo;y a pas de place pour la politique au vrai sens du terme c&rsquo;est-&agrave;-dire science du gouvernement et de l&rsquo;administration. Une perception aussi n&eacute;gative a, bien entendu, influenc&eacute; les attentes futures de nos &eacute;tudiants de vivre dans un Etat meilleur. Un pourcentage tr&egrave;s &eacute;lev&eacute; de ces jeunes, au-del&agrave; de leur orientation politique, pense que la situation de notre pays ne peut qu&rsquo;empirer. Comme cons&eacute;quence de leur perception de l&rsquo;Etat, ils construisent un mod&egrave;le id&eacute;al d&rsquo;Etat, bas&eacute; justement sur l&rsquo;absence totale de corruption, mais aussi sur une plus grande efficacit&eacute; dans l&rsquo;organisation et la garantie du respect des lois. Si le noyau central de ce mod&egrave;le ne subit pas l&rsquo;influence de l&rsquo;orientation politique des interview&eacute;s, il n&rsquo;en va pas de m&ecirc;me pour les &eacute;l&eacute;ments marginaux. En effet, tandis que pour les jeunes de gauche l&rsquo;Etat id&eacute;al devrait aussi &ecirc;tre d&eacute;mocratique, libre, tol&eacute;rant et multiracial, pour ceux de droite, il devrait aussi &ecirc;tre fort et pr&eacute;voir moins d&rsquo;imp&ocirc;ts. L&rsquo;unique exception &agrave; la tendance indiqu&eacute;e ci-dessus concerne les donn&eacute;es sur le sentiment d&rsquo;appartenance exprim&eacute; par les jeunes par rapport &agrave; l&rsquo;Etat. Malgr&eacute; une perception absolument n&eacute;gative aussi bien avant qu&rsquo;apr&egrave;s les &eacute;lections, la majorit&eacute; absolue a d&eacute;clar&eacute; se sentir partie int&eacute;grante de l&rsquo;Etat italien, &ecirc;tre politiquement et moralement consciente de cette appartenance et en &ecirc;tre fi&egrave;re.</p> <p class="texte" dir="ltr">La donn&eacute;e la plus int&eacute;ressante qui ressort de la comparaison des r&eacute;sultats obtenus en 1996 par les &eacute;tudiants de gauche concerne le noyau de concepts appartenant au champ de la repr&eacute;sentation qui comprend l&rsquo;Etat italien. Comme on l&rsquo;a vu, avant les &eacute;lections, les &eacute;l&eacute;ments qui le composaient renvoyaient &agrave; une id&eacute;e de l&rsquo;Etat plut&ocirc;t n&eacute;gative. Apr&egrave;s les &eacute;lections, avec la victoire du gouvernement de l&rsquo;Ulivo, c&rsquo;est-&agrave;-dire celui plus proche de leur orientation politique, cette id&eacute;e d&rsquo;Etat semble se remodeler dans un sens plus &ldquo;&nbsp;aseptique&nbsp;&rdquo; et malgr&eacute; tout moins n&eacute;gatif.</p> <p class="texte" dir="ltr">L&rsquo;inverse se produit avec les &eacute;tudiants de droite, lesquels, avant les &eacute;lections restituent une id&eacute;e de l&rsquo;Etat italien absolument identique &agrave; celle post-&eacute;lectorale de leurs coll&egrave;gues de gauche. Au contraire, apr&egrave;s les &eacute;lections, quand c&rsquo;est l&rsquo;adversaire politique qui a gagn&eacute;, l&rsquo;Etat italien est indiqu&eacute; comme le lieu de la partitocratie et du ch&ocirc;mage exactement comme c&rsquo;&eacute;tait le cas, avant les &eacute;lections, pour les interview&eacute;s de gauche. Par cons&eacute;quent, selon les lois les plus classiques de la cat&eacute;gorisation sociale, quant c&rsquo;est &laquo;&nbsp;nous&nbsp;&raquo; qui gouvernons, notre repr&eacute;sentation de l&rsquo;Etat se construit autour d&rsquo;un agglom&eacute;rat de concepts positifs. Si ce sont les &laquo;&nbsp;autres&nbsp;&raquo; qui gouvernent, l&rsquo;Etat s&rsquo;identifie avec ses &laquo;&nbsp;pires maux&nbsp;&raquo;.</p> <p class="texte" dir="ltr">Les donn&eacute;es relatives &agrave; l&rsquo;attitude des interview&eacute;s par rapport &agrave; l&rsquo;Etat et son champ s&eacute;mantique semblent, au contraire, ne pas subir l&rsquo;influence des r&eacute;sultats &eacute;lectoraux, confirmant ainsi l&rsquo;attitude absolument n&eacute;gative par rapport &agrave; l&rsquo;objet de l&rsquo;analyse relev&eacute; dans l&rsquo;&eacute;tude effectu&eacute;e en 1994. Cette fois encore, la d&eacute;mocratie repr&eacute;sente l&rsquo;&eacute;l&eacute;ment le plus ambigu du champ repr&eacute;sentationnel de l&rsquo;Etat, d&eacute;terminant des &eacute;valuations moins polaris&eacute;es de caract&egrave;re positif ou n&eacute;gatif.</p> <p class="texte" dir="ltr">Les r&eacute;sultats de l&rsquo;analyse du contenu conduite sur les r&eacute;ponses avant et apr&egrave;s les &eacute;lections qui se sont conclues par la victoire du centre-gauche montrent, pour chacun des sous &eacute;chantillons, des diff&eacute;rences d&rsquo;un certain int&eacute;r&ecirc;t. En effet, si avant les &eacute;lections l&rsquo;Etat italien &eacute;tait consid&eacute;r&eacute; surtout comme quelque chose de chaotique et d&eacute;sorganis&eacute;, quelque chose de corrompu et de malhonn&ecirc;te, jusqu&rsquo;&agrave; repr&eacute;senter une v&eacute;ritable d&eacute;g&eacute;n&eacute;ration de la d&eacute;mocratie, apr&egrave;s les &eacute;lections, les jeunes de gauche et d&rsquo;une fa&ccedil;on surprenante ceux de droite &eacute;galement, pr&eacute;f&egrave;rent d&eacute;finir l&rsquo;Etat italien au travers d&rsquo;&eacute;nonc&eacute;s de type descriptif plut&ocirc;t que d&rsquo;utiliser les jugements n&eacute;gatifs qui avaient caract&eacute;ris&eacute;es les expressions verbales de la p&eacute;riode pr&eacute;&eacute;lectorale.</p> <p class="texte" dir="ltr">Les diff&eacute;rences entre les jeunes de gauche et de droite deviennent plus palpables d&egrave;s lors qu&rsquo;on approfondit leurs attentes sur le futur de l&rsquo;Italie. Avant les &eacute;lections, en effet, les sujets de gauche &eacute;taient plus pessimistes que ceux de droite. Au contraire, avec l&rsquo;affirmation de la coalition plus proche de leur position politique, les &eacute;tudiants de gauche deviennent optimistes, estimant que l&rsquo;Etat italien sera moins confus, moins fasciste et plus ouvert, mais aussi plus efficace et plus attentif aux probl&egrave;mes des jeunes. Au contraire, les jeunes de droite, reviennent sur leur optimisme prudent, retenant que dans un futur proche l&rsquo;Etat italien ne pourra qu&rsquo;&ecirc;tre identique &agrave; lui-m&ecirc;me.</p> <p class="texte" dir="ltr">A partir des d&eacute;sirs exprim&eacute;s par les interview&eacute;s des deux sous &eacute;chantillons, &agrave; propos de comment ils voudraient que soit l&rsquo;Etat italien, on peut retracer les &eacute;l&eacute;ments constitutifs essentiels de l&rsquo;image id&eacute;ale qu&rsquo;ils se font de l&rsquo;Etat. Encore une fois, ind&eacute;pendamment du credo politique et de la coalition au Gouvernement, le manque de corruption et le &laquo;&nbsp;garantisme&nbsp;&raquo; recouvrent un r&ocirc;le extr&ecirc;mement important. Toutefois, c&rsquo;est le besoin d&rsquo;efficacit&eacute; et d&rsquo;organisation qui domine le panorama des d&eacute;sirs des jeunes dans cette phase de la recherche.</p> <p class="texte" dir="ltr">Enfin, en 1996 &eacute;galement, le sentiment d&rsquo;appartenance &agrave; leur Pays appara&icirc;t d&eacute;tach&eacute; de la perception extr&ecirc;mement n&eacute;gative que ces jeunes ont de l&rsquo;Etat italien, ainsi que des attentes particuli&egrave;rement &laquo;&nbsp;roses&nbsp;&raquo; pour le futur.</p> <p class="texte" dir="ltr">Quand aux r&eacute;sultats obtenus en 1999, les jeunes de gauche comme ceux de droite, renvoient une image de l&rsquo;Etat tout &agrave; fait superposable &agrave; celle &eacute;labor&eacute;e tout de suite apr&egrave;s les &eacute;lections de 1996, qui avaient vu la victoire de la coalition de centre-gauche. Par cons&eacute;quent &agrave; trois ans de ce vote et avec un gouvernement semblablement orient&eacute;, les &eacute;tudiants, bien que diff&eacute;rents de ceux interview&eacute;s en 1996, jugent de la m&ecirc;me fa&ccedil;on l&rsquo;Etat italien. D&rsquo;une mani&egrave;re plus d&eacute;tach&eacute;e et r&eacute;ifi&eacute;e, ceux politiquement plus proches du Gouvernement en charge, d&rsquo;une mani&egrave;re plus n&eacute;gative, en mettant en &eacute;vidence les pires aspects, ceux d&rsquo;orientation politique oppos&eacute;e.</p> <p class="texte" dir="ltr">En outre, les r&eacute;sultats au diff&eacute;rentiel s&eacute;mantique montrent encore une fois que l&rsquo;attitude des jeunes de la recherche envers l&rsquo;Etat italien est d&eacute;cid&eacute;ment n&eacute;gative, tandis que celle manifest&eacute;e envers la d&eacute;mocratie se confirme comme &eacute;tant neutre.</p> <p class="texte" dir="ltr">En 1999, les opinions sur l&rsquo;Etat italien renvoy&eacute;es par les interview&eacute;s de gauche et de droite semblent en partie inspir&eacute;es par ce que nous avons d&eacute;fini une &laquo;&nbsp;politologie na&iuml;ve&nbsp;&raquo;, comme si, en p&eacute;riode non sujette au ferment qui pr&eacute;c&egrave;de des &eacute;lections, l&rsquo;&eacute;motivit&eacute; &eacute;tait en partie domin&eacute;e par la rationalit&eacute;. Ainsi, les jeunes de l&rsquo;enqu&ecirc;te, plut&ocirc;t que de privil&eacute;gier les jugements n&eacute;gatifs, utilisent des d&eacute;finitions livresques pour exprimer leur propre id&eacute;e de l&rsquo;Etat italien.</p> <p class="texte" dir="ltr">Dans la m&ecirc;me p&eacute;riode, les attentes des &eacute;tudiants de gauche semblent &ecirc;tre moins polaris&eacute;es dans un sens n&eacute;gatif, tandis que leurs coll&egrave;gues d&rsquo;orientation politique oppos&eacute;e, pour la premi&egrave;re fois, par rapport aux r&eacute;sultats pr&eacute;c&eacute;dents, manifestent un l&eacute;ger pessimisme.</p> <p class="texte" dir="ltr">Le d&eacute;sir d&rsquo;un Etat id&eacute;al gravite encore une fois autour des th&egrave;mes de l&rsquo;efficacit&eacute; et de l&rsquo;absence de corruption, aussi bien pour les jeunes de gauche que pour ceux de droite lesquels, en 1999 &eacute;galement, ont en commun un fort sentiment d&rsquo;appartenance &agrave; leur pays.</p> <h2 dir="ltr" id="heading9">Analyse comparative des donn&eacute;es relatives &agrave; la repr&eacute;sentation sociale de la D&eacute;mocratie</h2> <p class="texte" dir="ltr">En comparant les r&eacute;sultats obtenus avant et apr&egrave;s les &eacute;lections de 1994, on peut avancer quelques consid&eacute;rations g&eacute;n&eacute;rales sur la conception de la d&eacute;mocratie des &eacute;tudiants de droite et de gauche.</p> <p class="texte" dir="ltr">Commen&ccedil;ons par ces derniers. Une lecture comparative des donn&eacute;es indique clairement une plus grande coh&eacute;sion entre les &eacute;l&eacute;ments constitutifs du champ de la repr&eacute;sentation sociale en p&eacute;riode pr&eacute;&eacute;lectorale. La distance entre les &eacute;l&eacute;ments centraux et p&eacute;riph&eacute;riques du champ, r&eacute;sultant des relev&eacute;s effectu&eacute;s &agrave; la suite du vote, peut s&rsquo;expliquer par le succ&egrave;s de la coalition de centre-droit, de signe contraire &agrave; l&rsquo;orientation politique des interpell&eacute;s. Ainsi lorsque c&rsquo;est l&rsquo; &laquo;&nbsp;ennemi&nbsp;&raquo; qui gagne, en d&eacute;mocratie le peuple n&rsquo;est plus souverain et le respect de l&rsquo;autre, la solidarit&eacute; et la justice perdent leur centralit&eacute;. Les &eacute;tudiants d&rsquo;orientation politique de droite poss&egrave;dent pour leur part un champ repr&eacute;sentationnel de la D&eacute;mocratie beaucoup plus compact. En effet, suite &agrave; la victoire de leur formation politique, la situation relev&eacute;e confirme non seulement les r&eacute;sultats pr&eacute;&eacute;lectoraux, mais semble m&ecirc;me indiquer l&rsquo;existence d&rsquo;une plus grande proximit&eacute; s&eacute;mantique entre tous les &eacute;l&eacute;ments du champ.</p> <p class="texte" dir="ltr">Une donn&eacute;e int&eacute;ressante nous vient de la position du concept de pouvoir par rapport &agrave; tous les autres. Le pouvoir, en effet, semble n&rsquo;avoir aucun rapport ni avec l&rsquo;orientation politique des interview&eacute;s ni avec les r&eacute;sultats &eacute;lectoraux, et s&rsquo;oppose sans &eacute;quivoque et constamment &agrave; la d&eacute;mocratie. Ce r&eacute;sultat n&rsquo;est pas surprenant au vu des r&eacute;sultats de nombreuses recherches sur la repr&eacute;sentation sociale du pouvoir (Galli 1994, Galli, Nigro 1986&nbsp;; 1992&nbsp;; Nigro &amp; Galli 1989). Ces &eacute;tudes ont toujours mis en &eacute;vidence l&rsquo;absence de toute relation entre le pouvoir et la d&eacute;mocratie, on ne trouve en effet jamais de r&eacute;f&eacute;rences directes &agrave; l&rsquo;id&eacute;e de d&eacute;mocratie, ni a aucune de ses sous dimensions, tant &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur du champ s&eacute;mantique du pouvoir que des d&eacute;finitions qu&rsquo;en ont donn&eacute; les diff&eacute;rentes &eacute;chantillons d&rsquo;interview&eacute;s.</p> <p class="texte" dir="ltr">Il ressort, d&rsquo;une fa&ccedil;on aussi &eacute;vidente que pr&eacute;occupante, de l&rsquo;analyse des donn&eacute;es de type qualitatif recueillies avant et apr&egrave;s les &eacute;lections, que l&rsquo;image, qu&rsquo;une grande partie des jeunes, qui ont pris part &agrave; l&rsquo;&eacute;tude, ont de la d&eacute;mocratie est fortement ancr&eacute;e au concept d&rsquo;utopie. En d&rsquo;autres termes, pour les &eacute;tudiants de gauche comme de droite, la d&eacute;mocratie est quelque chose qui n&rsquo;existe pas et qui probablement n&rsquo;existera jamais.</p> <p class="texte" dir="ltr">Tous les interview&eacute;s, n&eacute;anmoins, ne partagent pas une opinion aussi nihiliste. Un bon nombre d&rsquo;&eacute;tudiants propose en effet sa propre id&eacute;e de d&eacute;mocratie &agrave; partir de la racine &eacute;tymologique du terme et met au centre de sa conception le <em>demos</em>.</p> <p class="texte" dir="ltr">Un pessimisme larv&eacute; sous-tend &eacute;galement les positions des &eacute;tudiants interview&eacute;s &agrave; propos de l&rsquo;existence de la d&eacute;mocratie en Italie. Comme on l&rsquo;a vu, quand les jeunes sont invit&eacute;s &agrave; s&rsquo;exprimer sur l&rsquo;existence r&eacute;elle de la d&eacute;mocratie dans notre Pays et non pas sur le concept en absolu, ils manifestent un scepticisme diffus. La plupart d&rsquo;entre eux, en effet, a soutenu que l&rsquo;Italie n&rsquo;&eacute;tait pas un &eacute;tat d&eacute;mocratique. Tout ceci nous am&egrave;ne &agrave; nous interroger au moins sur deux aspects, le premier concerne l&rsquo;&nbsp;&raquo;&nbsp;ignorance s&eacute;mantique&nbsp;&raquo;, le second l&nbsp;&lsquo;&nbsp;&raquo;&nbsp;ignorance historique&nbsp;&raquo; que les &eacute;l&eacute;ments de notre &eacute;chantillon manifestent &agrave; propos de la d&eacute;mocratie. Conform&eacute;ment aux positions exprim&eacute;es &agrave; propos de la r&eacute;alit&eacute; actuelle, les attentes des jeunes sur le futur semblent &ecirc;tre inspir&eacute;es par une vision fortement n&eacute;gative.</p> <p class="texte" dir="ltr">En comparant les r&eacute;sultats &agrave; ceux de 1996, on constate l&rsquo;absence de diff&eacute;rences dans les champs repr&eacute;sentationnels des interview&eacute;s de droite et de gauche imputable aux r&eacute;sultats des &eacute;lections. Les sujets des deux sous &eacute;chantillons semblent donc avoir une repr&eacute;sentation sociale de la D&eacute;mocratie structur&eacute;e, stable et ind&eacute;pendante de la coalition politique au Gouvernement.</p> <p class="texte" dir="ltr">En particulier, l&rsquo;analyse de la structure interne des champs s&eacute;mantiques de la D&eacute;mocratie met en &eacute;vidence, pour les deux sous &eacute;chantillons, l&rsquo;existence de deux dimensions distinctes du concept. La premi&egrave;re, que nous d&eacute;finirons plus proprement &laquo;&nbsp;sociale&nbsp;&raquo; et la seconde plut&ocirc;t comme &laquo;&nbsp;juridique&nbsp;&raquo;. Ainsi les &eacute;l&eacute;ments de gauche consid&egrave;rent la d&eacute;mocratie li&eacute;e davantage &agrave; sa dimension sociale tandis que ceux de droite la voient plus proche de sa dimension juridique. Du reste, les r&eacute;f&eacute;rents id&eacute;ologiques de chacune des tendances politiques auxquelles nos &eacute;tudiants d&eacute;clarent appartenir, ont toujours privil&eacute;gi&eacute; d&rsquo;un cot&eacute; les th&egrave;mes de l&rsquo;&eacute;galit&eacute; et de la solidarit&eacute; et de l&rsquo;autre ceux du respect et des droits.</p> <p class="texte" dir="ltr">L&rsquo;id&eacute;e de D&eacute;mocratie que restituent les individus qui ont pris part &agrave; l&rsquo;&eacute;tude de 1996 semble &ecirc;tre fortement ancr&eacute;e &agrave; l&rsquo;univers de valeurs que le concept m&ecirc;me sous-entend. Au del&agrave; de l&rsquo;orientation politique, les jeunes d&eacute;finissent la d&eacute;mocratie comme le lieu, le <em>topos</em>, de la reconnaissance des droits de l&rsquo;autre, du respect de la libert&eacute; et de la diversit&eacute;. Par cons&eacute;quent, contrairement &agrave; ce qui se passait en 1994, peu de d&eacute;finitions se r&eacute;f&egrave;rent &agrave; la d&eacute;mocratie comme quelque chose d&rsquo;inexistant et d&rsquo;utopique. Dans cette phase de la recherche on observe aussi de nombreuses r&eacute;f&eacute;rences au r&ocirc;le jou&eacute; par le peuple dans la dynamique d&eacute;mocratique qui, pour nos interview&eacute;s, occupe alternativement la position de d&eacute;tenteur du pouvoir ou de gouvernant.</p> <p class="texte" dir="ltr">Quant &agrave; la perception de l&rsquo;existence d&rsquo;une vraie d&eacute;mocratie en Italie, on enregistre &eacute;galement, dans la p&eacute;riode examin&eacute;e, un ph&eacute;nom&egrave;ne qui s&rsquo;&eacute;tait d&eacute;j&agrave; manifest&eacute; dans la phase pr&eacute;c&eacute;dente de la recherche. Paradoxalement, dans la p&eacute;riode qui suit les &eacute;lections, ceux qui d&eacute;clarent une orientation politique proche de celle des vainqueurs deviennent plus pessimistes par rapport &agrave; la p&eacute;riode pr&eacute;&eacute;lectorale. Tout ceci pourrait &ecirc;tre imputable au m&eacute;canisme imparfait de notre syst&egrave;me majoritaire qui, au terme des &eacute;lections, n&rsquo;&eacute;tant jamais en mesure de produire une v&eacute;ritable majorit&eacute;, repropose les modalit&eacute;s et les jeux de r&ocirc;les caract&eacute;ristiques de la vie politique de la Premi&egrave;re r&eacute;publique, limit&eacute;s au simple d&eacute;compte de votes et de si&egrave;ges parlementaires.</p> <p class="texte" dir="ltr">Malgr&eacute; le pessimisme qui impr&egrave;gne la perception de la r&eacute;alit&eacute; de nos interview&eacute;s, leurs attentes sont encore d&eacute;cidemment positives, m&ecirc;me si le fait d&rsquo;&ecirc;tre gouvern&eacute;s par une coalition oppos&eacute;e aux propres id&eacute;es politiques pose, bien entendu, des probl&egrave;mes.</p> <p class="texte" dir="ltr">Les &eacute;tudiants interview&eacute;s en 1999 structurent &eacute;galement leur champ repr&eacute;sentationnel de la d&eacute;mocratie &agrave; partir de deux dimensions s&eacute;mantiques fondamentales&nbsp;: la dimension &laquo;&nbsp;sociale&nbsp;&raquo; la dimension &laquo;&nbsp;juridique&nbsp;&raquo;.</p> <p class="texte" dir="ltr">Comme dans les &eacute;tudes pr&eacute;c&eacute;dentes, les &eacute;tudiants de gauche consid&egrave;rent centraux les aspects de la vie d&eacute;mocratique davantage corr&eacute;l&eacute;s aux id&eacute;aux d&rsquo;&eacute;galit&eacute; et de solidarit&eacute;, tandis que ceux de droite assimilent principalement la d&eacute;mocratie &agrave; l&rsquo;id&eacute;e de justice.</p> <p class="texte" dir="ltr">Avec coh&eacute;rence, l&rsquo;image que les jeunes de droite et de gauche restituent de la d&eacute;mocratie, semble encore une fois structur&eacute;e autour d&rsquo;un noyau de valeurs qui se r&eacute;f&egrave;re aux sentiments d&rsquo;&eacute;galit&eacute;, de respect des autres et de libert&eacute;. D&rsquo;une fa&ccedil;on encore plus marqu&eacute;e qu&rsquo;en 1996 et nettement en opposition par rapport &agrave; 1994, l&rsquo;identification de la d&eacute;mocratie avec l&rsquo;utopie occupe une position hi&eacute;rarchique toujours plus p&eacute;riph&eacute;rique dans les repr&eacute;sentations. De m&ecirc;me dans cette derni&egrave;re phase de l&rsquo;&eacute;tude, les r&eacute;f&eacute;rences &agrave; la centralit&eacute; du peuple occupent une position importante &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur des images et des st&eacute;r&eacute;otypes que les interview&eacute;s restituent de la d&eacute;mocratie.</p> <p class="texte" dir="ltr">Le passage des r&eacute;f&eacute;rents id&eacute;aux aux r&eacute;f&eacute;rents r&eacute;els de la d&eacute;mocratie se produit toujours au d&eacute;triment de ces derniers, comme cela a souvent &eacute;t&eacute; le cas dans notre recherche. En d&rsquo;autres termes, quand ils sont appel&eacute;s &agrave; s&rsquo;exprimer non pas sur la d&eacute;mocratie d&rsquo;une mani&egrave;re abstraite, mais sur son existence r&eacute;elle dans notre Pays, les interview&eacute;s montrent tout leur pessimisme. En 1999 aussi, la plupart des &eacute;tudiants universitaires ayant pris part &agrave; l&rsquo;enqu&ecirc;te soutenaient que la d&eacute;mocratie dans notre Pays n&rsquo;existe pas. Malgr&eacute; tout, cette vision n&eacute;gative de la r&eacute;alit&eacute; ambiante ne semble pas toucher aux perspectives futures de la d&eacute;mocratie en Italie. Comme dans les phases pr&eacute;c&eacute;dentes de la recherche, &agrave; nouveau ici ind&eacute;pendamment de leur appartenance politique, les sujets esp&egrave;rent que des formes plus d&eacute;mocratiques de gouvernement pourront exister &agrave; court terme.</p> <p class="texte" dir="ltr">Les r&eacute;sultats de la recherche relatifs &agrave; la composante attitude de la repr&eacute;sentation sociale de la d&eacute;mocratie qui appara&icirc;t tout &agrave; fait ambivalente m&eacute;ritent qu&rsquo;on s&rsquo;y arr&ecirc;te particuli&egrave;rement. Comme le rappelle Jonas, Broemer et Diehl (2000), la d&eacute;finition d&rsquo;attitude comporte implicitement une consid&eacute;ration unidimensionnelle. En d&rsquo;autres termes, les objets attitudinaux peuvent &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;s positifs, n&eacute;gatifs ou neutres, mais pas simultan&eacute;ment positifs et n&eacute;gatifs. Cette conception ne concerne pas d&rsquo;une fa&ccedil;on ad&eacute;quate le cas ou un m&ecirc;me objet peut &agrave; la fois plaire et ne pas plaire, comme dans le cas d&rsquo;un individu qui d&rsquo;un cot&eacute; aime l&rsquo;exercice physique, parce qu&rsquo;il le retient salutaire et de l&rsquo;autre ne l&rsquo;aime pas, parce qu&rsquo;il le consid&egrave;re comme une perte de temps. De nombreux chercheurs ont class&eacute; cette esp&egrave;ce d&rsquo;inconsistance d&rsquo;&eacute;valuation comme &laquo;&nbsp;ambivalence attitudinale&nbsp;&raquo; (Kaplan, 1972&nbsp;; Thomson, Zanna et Griffin 1995&nbsp;; Maio, Bell et Esses, 1996&nbsp;; Priester et Petty, 1996). Jonas et ses collaborateurs d&eacute;finissent l&nbsp;&lsquo;&nbsp;&raquo;&nbsp;ambivalence attitudinale&nbsp;&raquo; comme l&rsquo;existence simultan&eacute;e de croyances ou &eacute;motions positives et n&eacute;gatives par rapport &agrave; un m&ecirc;me objet et en proposent trois types diff&eacute;rents. Le premier, d&eacute;fini &laquo;&nbsp;ambivalence cognitive&nbsp;&raquo;, consiste &agrave; avoir des croyances par rapport &agrave; un objet attitudinal associ&eacute;es &agrave; une &eacute;valuation inconsistante. Par exemple quand une personne croit qu&rsquo;un individu est intelligent (croyance positive) mais pas tr&egrave;s fiable (croyance n&eacute;gative). Le second, d&eacute;fini &laquo;&nbsp;ambivalence affective&nbsp;&raquo; se v&eacute;rifie quand un individu nourrit en m&ecirc;me temps des &eacute;motions positives et n&eacute;gatives, comme l&rsquo;amour/haine de freudienne m&eacute;moire. Le troisi&egrave;me, d&eacute;fini &laquo;&nbsp;ambivalence affectivo-cognitive&nbsp;&raquo; se manifeste quand des &eacute;l&eacute;ments affectifs positifs se combinent avec des aspects cognitifs n&eacute;gatifs et vice versa. Par exemple quand une personne aime un certain aliment mais sait que ce m&ecirc;me aliment contient trop de calories.</p> <p class="texte" dir="ltr">L&rsquo;attitude manifest&eacute;e par les individus de notre &eacute;tude, par rapport au champ s&eacute;mantique de la d&eacute;mocratie, semble justement appartenir &agrave; cette derni&egrave;re cat&eacute;gorie d&rsquo;analyse. En effet, au-del&agrave; de l&rsquo;orientation politique et de la contingence historique, tous les interview&eacute;s ont fourni une &eacute;valuation positive de l&rsquo;inducteur d&eacute;mocratie, tandis qu&rsquo;ils ont &eacute;valu&eacute; d&rsquo;une fa&ccedil;on neutre ou m&ecirc;me n&eacute;gative (inconsistance dans l&rsquo;&eacute;valuation), son champ s&eacute;mantique. En d&rsquo;autres termes quand les sujets ont &eacute;t&eacute; invit&eacute;s &agrave; exprimer un jugement sur ce qu&rsquo;ils avaient eux-m&ecirc;mes indiqu&eacute; comme un id&eacute;al, l&rsquo;affectivit&eacute; a orient&eacute; leur r&eacute;ponse et la d&eacute;mocratie est apparue claire, belle, juste, active et progressiste. Au contraire quand le jugement a port&eacute; sur les &eacute;l&eacute;ments qui ram&egrave;nent la d&eacute;mocratie &agrave; la r&eacute;alit&eacute; concr&egrave;te, mais o&ugrave; ils ne sont pas encore r&eacute;alis&eacute;s (la justice, les droits, l&rsquo;&eacute;galit&eacute;, la solidarit&eacute; et ainsi di suite) la dimension cognitive a pris le dessus et a d&eacute;termin&eacute; des &eacute;valuations de tendance n&eacute;gative.</p> <h1 dir="ltr" id="heading10">Conclusions</h1> <p class="texte" dir="ltr">Les psychologues sociaux, contrairement aux indications de Kurt Lewin (1935), ne se sont pas particuli&egrave;rement int&eacute;ress&eacute;s &agrave; l&rsquo;&eacute;tude des ph&eacute;nom&egrave;nes macro sociaux en g&eacute;n&eacute;ral et du changement social en particulier, poursuivant plut&ocirc;t &laquo;&nbsp;l&rsquo;id&eacute;al&nbsp;&raquo; de la d&eacute;couverte de lois historiques et transculturelles aptes &agrave; expliquer le comportement social (Plichtova, Eros, 1997). Heureusement, au cours de ces derni&egrave;res d&eacute;cennies, sp&eacute;cialement en Europe occidentale, de nouveaux paradigmes de la psychologie sociale se sont affirm&eacute;s comme &eacute;tant mieux en mesure de comprendre le changement social. Nous pensons au travail th&eacute;orique et empirique de Henry Tajfel en Angleterre et de Serge Moscovici en France auxquels on doit l&rsquo;&eacute;laboration de constructions telles les relations intergroupes, la cat&eacute;gorisation sociale, l&rsquo;identit&eacute; sociale, les repr&eacute;sentations sociales, l&rsquo;influence minoritaire, etc. Moscovici, justement, dans sa <em>lecture</em> en m&eacute;moire de Tajfel, tenue &agrave; Budapest durant le General Meeting de l&rsquo;European Association of Experimental Social Psychology en juin 1990, attirait l&rsquo;attention des psychologues sociaux sur les &eacute;v&egrave;nements qui &eacute;taient en train de bouleverser les pays de l&rsquo;Europe centrale, qui repr&eacute;sentaient &agrave; son avis un v&eacute;ritable laboratoire &laquo;&nbsp;&agrave; ciel ouvert&nbsp;&raquo;. Moscovici insistait en particulier sur la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;&eacute;tudier l&rsquo;effondrement des vieux mythes et des id&eacute;ologies, de comprendre comment ces entit&eacute;s monolithiques &eacute;taient supplant&eacute;es par des modalit&eacute;s de pens&eacute;es pluralistes et de comprendre comment le consensus obligatoire &eacute;tait remplac&eacute; par une vari&eacute;t&eacute; de <em>commitments </em>politiques.</p> <p class="texte" dir="ltr">Voulant accueillir les suggestions de Lewin et les plus r&eacute;centes sollicitations de Moscovici, nous avons choisi de d&eacute;couvrir l&rsquo;&eacute;ventuelle influence que les diverses transformations politiques et institutionnelles qui se sont succ&eacute;d&eacute;es dans notre pays, entre 1994 et 1999, ont pu exercer sur les mod&egrave;les repr&eacute;sentationnels des sujets que nous avons interview&eacute;s. En particulier, nous souhaitions conna&icirc;tre le poids que des variables telles que l&rsquo;orientation politique, le moment historique et les r&eacute;sultats &eacute;lectoraux ont sur la structure et la transformation de ces repr&eacute;sentations sociales. La donn&eacute;e la plus &eacute;clatante concerne le fait que, bien que les deux repr&eacute;sentations aient des champs s&eacute;mantiques clairement structur&eacute;s, celle de l&rsquo;Etat italien semble d&eacute;pendre &eacute;troitement de toutes les variables consid&eacute;r&eacute;es tandis que celle de la d&eacute;mocratie semble uniquement influenc&eacute;e par l&rsquo;orientation politique des sujets.</p> <p class="texte" dir="ltr">En ce qui concerne le champ repr&eacute;sentationnel de l&rsquo;Etat italien, &agrave; l&rsquo;exception des r&eacute;sultats de 1994, les donn&eacute;es obtenues montrent l&rsquo;existence d&rsquo;une forte corr&eacute;lation entre le genre de Gouvernement en place et l&rsquo;image de l&rsquo;Etat restitu&eacute;e par les interview&eacute;s. En effet les champs s&eacute;mantiques pr&eacute;sentent des variations significatives dans leur structures internes, selon que les sujets se soient reconnus ou pas dans la coalition de gouvernement vainqueur des &eacute;lections aux diff&eacute;rents moments historiques consid&eacute;r&eacute;s&nbsp;: un champ repr&eacute;sentationnel changeant, donc, et fortement conditionn&eacute; par le contexte, qui nous permet de parler d&rsquo;une repr&eacute;sentation fluctuante, tout du moins dans ses repr&eacute;sentations p&eacute;riph&eacute;riques. Au contraire, le noyau de cette repr&eacute;sentation ne subit pas l&rsquo;influence du contexte historique, encore moins de l&rsquo;orientation politique des interview&eacute;s et s&rsquo;articule autour des id&eacute;es de chaos, corruption et d&eacute;sorganisation. Qu&rsquo;il s&rsquo;agisse l&agrave; r&eacute;ellement des &eacute;l&eacute;ments centraux de la repr&eacute;sentation nous est confirm&eacute; par les donn&eacute;es sur le mod&egrave;le id&eacute;al d&rsquo;Etat propos&eacute; par les participants &agrave; la recherche&nbsp;: une image id&eacute;ale, s&rsquo;y construit &agrave; partir de l&rsquo;absence de toute forme de corruption et de la pr&eacute;sence d&rsquo;une plus grande efficacit&eacute; au niveau de l&rsquo;organisation. Dans l&rsquo;ensemble, l&rsquo;Etat italien est consid&eacute;r&eacute; comme la d&eacute;g&eacute;n&eacute;ration d&rsquo;une d&eacute;mocratie, o&ugrave; la politique, dans sa vraie acception de science du gouvernement et de l&rsquo;administration, ne trouve pas sa place. Ce sens de n&eacute;gativit&eacute; diffuse qui envahit toute la repr&eacute;sentation sociale est confirm&eacute; par une attitude n&eacute;gative permanente par rapport &agrave; l&rsquo;Etat italien et pourrait trouver une explication plausible dans la d&eacute;ception quand aux espoirs d&rsquo;am&eacute;lioration, li&eacute;e au passage de la Premi&egrave;re &agrave; la Seconde R&eacute;publique. En effet, le &laquo;&nbsp;renouveau de la politique&nbsp;&raquo;, tant proclam&eacute;, qui avait uni les propositions de solution &agrave; la crise avanc&eacute;es par des formations oppos&eacute;es, n&rsquo;est rest&eacute; le plus souvent qu&rsquo;un mot d&rsquo;ordre. En fait, l&rsquo;unique changement s&rsquo;est traduit par une course &agrave; la transformation des noms des partis en un ensemble d&rsquo;&eacute;tiquettes, emprunt&eacute;es aux domaines les plus divers, parmi lesquels se signalaient en premier lieu le domaine sportif et celui &laquo;&nbsp;botanique naturaliste&nbsp;&raquo;.</p> <p class="texte" dir="ltr">Si ce ph&eacute;nom&egrave;ne n&rsquo;avait &eacute;t&eacute; le fait que des citoyens, des gens communs, il aurait pu &ecirc;tre assimil&eacute; au ph&eacute;nom&egrave;ne de la d&eacute;nomination&nbsp;d&rsquo;une sous dimension du processus g&eacute;n&eacute;rateur de toute repr&eacute;sentation sociale, appel&eacute; ancrage, qui permet aux individus de transf&eacute;rer ce qu&rsquo;il y a d&rsquo;&eacute;tranger et de mena&ccedil;ant, de l&rsquo;ext&eacute;rieur &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur des propres cat&eacute;gories. Malheureusement le changement de nom n&rsquo;a pas &eacute;t&eacute; produit par la &laquo;&nbsp;base&nbsp;&raquo; &eacute;lectorale mais plut&ocirc;t par de &laquo;&nbsp;myopes experts de marketing politique&nbsp;&raquo;, et en cons&eacute;quence n&rsquo;a pas jou&eacute; le r&ocirc;le souhait&eacute; de familiariser avec la nouveaut&eacute;, mais au contraire d&rsquo;avoir creus&eacute; la distance et la d&eacute;saffection envers ces m&ecirc;mes partis.</p> <p class="texte" dir="ltr">Quant &agrave; la repr&eacute;sentation sociale de la d&eacute;mocratie, nous observons que son champ s&eacute;mantique semble plus d&eacute;gag&eacute;, moins li&eacute; aux fr&eacute;quentes variations des formations gouvernementales. Il appara&icirc;t toutefois lui aussi influenc&eacute; par l&rsquo;orientation politique &agrave; laquelle les sujets d&eacute;clarent s&rsquo;identifier. L&rsquo;id&eacute;e de d&eacute;mocratie, exprim&eacute;e par les diff&eacute;rents &eacute;chantillons, se structure essentiellement autour de deux noyaux figuratifs-conceptuels&nbsp;: l&rsquo;un, propre aux sujets de gauche, li&eacute; &agrave; la dimension de l&rsquo;&eacute;galit&eacute; et de la solidarit&eacute;, que nous avons d&eacute;fini &laquo;&nbsp;social&nbsp;&raquo;, l&rsquo;autre, propre aux sujets de droite, li&eacute; &agrave; la dimension de la justice et des droits que nous avons d&eacute;fini &laquo;&nbsp;juridique&nbsp;&raquo;. Ce qui nous am&egrave;ne &agrave; supposer l&rsquo;existence d&rsquo;une repr&eacute;sentation qui, selon une taxonomie propos&eacute;e par Moscovici (1986), pourrait &ecirc;tre classifi&eacute;e comme &laquo;&nbsp;agonale&nbsp;&raquo; ou &laquo;&nbsp;critique&nbsp;&raquo;, c&rsquo;est-&agrave;-dire une repr&eacute;sentation dont les &eacute;l&eacute;ments sont &agrave; peu pr&egrave;s les m&ecirc;mes dans toute la population mais dont la signification est d&eacute;termin&eacute;e par des valeurs diff&eacute;rentes voir oppos&eacute;es. N&eacute;anmoins, en observant le contenu de la repr&eacute;sentation, on retrouve un grand nombre d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments communs, partag&eacute;s. Nous pensons en particulier &agrave; la d&eacute;mocratie consid&eacute;r&eacute;e comme lieu de reconnaissance de l&rsquo;autre et de ses droits, de l&rsquo;acceptation de la diversit&eacute; et du respect des libert&eacute;s, ainsi que l&rsquo;ont affirm&eacute; les sujets de notre &eacute;tude. Dans leur repr&eacute;sentation sociale de la d&eacute;mocratie, le peuple joue un r&ocirc;le extr&ecirc;mement important, redonnant &agrave; l&rsquo;objet de l&rsquo;analyse sa signification &eacute;tymologique. Egalement significative est l&rsquo;incidence des rappels &agrave; l&rsquo;utopie, confirm&eacute;s par la conviction exprim&eacute;e qu&rsquo;en Italie la d&eacute;mocratie n&rsquo;existe pas. Une donn&eacute;e particuli&egrave;rement int&eacute;ressante, sur le contenu de la repr&eacute;sentation sociale de la d&eacute;mocratie, concerne l&rsquo;absence de rappels aux institutions au travers desquelles elle s&rsquo;exprime. Dans les &eacute;tudes conduites par Moodie, Markova et autres, dont nous avons d&eacute;j&agrave; longuement parl&eacute;, les pourcentages &eacute;lev&eacute;s de r&eacute;f&eacute;rences aux institutions d&eacute;mocratiques et aux processus li&eacute;s &agrave; la vie d&eacute;mocratique (vote, participation, etc.) se justifient par des pratiques sociales correspondantes, relev&eacute;es dans les r&eacute;alit&eacute;s sociales qu&rsquo;ils ont analys&eacute;. La faiblesse des r&eacute;f&eacute;rences aux institutions et processus d&eacute;mocratiques, dans le mat&eacute;riel recueilli, pourrait &ecirc;tre imput&eacute;s aux niveaux extr&ecirc;mement bas de participation d&eacute;mocratique enregistr&eacute;s dans notre Pays, surtout parmi les jeunes. Il convient de rappeler &agrave; ce propos que le pourcentage d&rsquo;abstentions enregistr&eacute; durant la session &eacute;lectorale de 1996 a &eacute;t&eacute; la plus &eacute;lev&eacute; de l&rsquo;histoire de la R&eacute;publique (Caramani, 1997).</p> <p class="texte" dir="ltr">En conclusion et pour revenir &agrave; l&rsquo;objectif principal de la recherche, on peut affirmer que le passage de la Premi&egrave;re &agrave; la Seconde R&eacute;publique n&rsquo;a pas influenc&eacute;, sinon d&rsquo;une fa&ccedil;on marginale, la structure et l&rsquo;&eacute;volution des repr&eacute;sentations sociales de l&rsquo;Etat et de la d&eacute;mocratie. En effet, les deux repr&eacute;sentations, fort complexes bien qu&rsquo;ind&eacute;pendantes, restituent une image franchement n&eacute;gative de notre Pays. Ainsi, si nous partageons la position selon laquelle il existe une &eacute;troite corr&eacute;lation entre repr&eacute;sentations et pratiques sociales, nous ne sommes gu&egrave;re surpris par l&rsquo;augmentation constante du nombre de ceux qui, jeunes ou non, participent de moins en moins &agrave; la vie politique du Pays. Et, comme on le sait, la participation est un des aspects les plus saillants de la d&eacute;mocratie. Cette sorte d&rsquo;apathie politique s&rsquo;explique aussi par la confusion croissante qui caract&eacute;rise la communication politique, toujours plus occup&eacute;e, d&rsquo;une mani&egrave;re instrumentale, &agrave; capturer un consensus momentan&eacute; et contingent plut&ocirc;t qu&rsquo;&agrave; repr&eacute;senter clairement les positions r&eacute;elles et les convictions des formations politiques. A ce vice d&rsquo;information correspond un vice d&rsquo;origine. Dans l&rsquo;actuel sc&eacute;nario politique italien une des donn&eacute;es les plus int&eacute;ressantes concerne la tension centrip&egrave;te croissante, avec cons&eacute;quente alt&eacute;ration de la signification m&ecirc;me de droite et de gauche qui va jusqu&rsquo;&agrave; modifier les bases sociales respectives. Ainsi les formations de Centre-droit utilisent des messages et slogans traditionnellement de gauche (plus de travail, plus de solidarit&eacute; sociale, etc.), tandis que celles de Centre-gauche ont toujours plus recours &agrave; des mots d&rsquo;ordre traditionnellement de droite (entreprise, &eacute;conomie, s&eacute;curit&eacute;, etc.).</p> <p class="texte" dir="ltr">Ici s&rsquo;arr&ecirc;te l&rsquo;apport du psychologue social. Mais, comme dirait Aldo Schiavone, la partie est ouverte et le futur toujours plus incertain.</p> <p class="texte" dir="ltr">Ainsi nous souhaitons que ces pages puissent fournir du mat&eacute;riel de r&eacute;flexion &agrave; ceux qui doivent r&eacute;ellement projeter un futur qui, encore une fois, ne soit pas r&eacute;duit &agrave; une transition sans changement, convaincus comme nous le sommes que les id&eacute;es, les messages, les repr&eacute;sentations se diffusent &agrave; la fa&ccedil;on des virus, en mesure d&rsquo;amorcer de v&eacute;ritables &eacute;pid&eacute;mies positives de nouvelles significations et de nouveaux comportements, en vue d&rsquo;un changement r&eacute;el de soci&eacute;t&eacute;.</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn1" id="ftn1">1</a> &nbsp;Les r&eacute;sultats relatifs aux lyc&eacute;ens ne sont pas ici pr&eacute;sent&eacute;s car les donn&eacute;es de cet &eacute;chantillon sont encore en cours d&rsquo;&eacute;laboration</p> <p class="notebaspage" dir="ltr"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn2" id="ftn2">2</a> &nbsp;Les &eacute;tudiants du Lyc&eacute;e scientifique ont particip&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;tude sur l&rsquo;Etat italien mais non &agrave; celui sur la D&eacute;mocratie, car au cours de la premi&egrave;re enqu&ecirc;te effectu&eacute;e en 1994, presque 80 % des interview&eacute;s manifesta des difficult&eacute;s &agrave; remplir le questionnaire sur ce th&egrave;me.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Abric, J.C. (1998, august). <em>L&#39;Etat actuel des travaux sur l&#39;Approche Structurale</em>. Communication pr&eacute;sent&eacute;e a la &quot;&nbsp;Cuarta conferencia internacional sobre representaciones sociales&nbsp;&quot;, Ville du Mexique, Mexique.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Agazzi, A., Berti, A.E. (1995). La conoscenza del concetto di democrazia a diversi livelli scolari&nbsp;: V elementare, III media e I anno di Universit&agrave;. Scuola e citt&agrave;, XLV (7), 290-301.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Amerio, P. (1996). Forme di solidariet&agrave; e linguaggi della politica, Torino: Boringhieri.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Barbera, A., Fusaro, C. (1997). <em>Il governo delle democrazie</em>, Bolognma: il Mulino.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Boski, P. et al. (1997, juillet). <em>The meaning of the term &quot;&nbsp;democracy&nbsp;&quot; and related concepts in the postcommunist countries.</em>Communication pr&eacute;sent&eacute;e au &quot;&nbsp;Vth European Congress of Psychology&nbsp;&quot;, Dublin, Irlande.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Buchowski, M., et al. (1994). Language. Nineteen eighty-four and 1989. <em>Language in society</em>, 23, 555-578.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Calise, M. (1994). Dopo la partitocrazia. L&#39;Italia tra modelli e realt&agrave;, Torino: Einaudi.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Calise, M. (2000). <em>Il partito personale</em>, , Roma-Bari: Editori Laterza.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Catellani, P. (1997). <em>Psicologia politica</em>, Bologna: il Mulino.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Cl&eacute;mence, A., et al. (1995). La repr&eacute;sentation sociale des droits de l&#39;homme&nbsp;: Une recherche internationale sur l&#39;etendue et les limites de l&#39;universalit&eacute;. <em>Journal International de Psychologie</em>, 30, 181-212.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Colucci, F.P. (1995). Campagna elettorale e senso comune della politica&nbsp;: cambiamenti e persistenze. <em>Ikon</em>, 30, 187-222.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Colucci, F.P. (ed) (2000). Il cambiamento imperfetto. I cittadini, la comunicazione politica, i leader nell&#39;Italia degli anni Novanta. Milano&nbsp;: Unicopli.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Colucci, F.P., Camussi, E. (1996). Political communication and common sense in a changing situation&nbsp;: the case of Italy. <em>Ricerche di psicologia</em>, 20, 95-129.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Colucci, F.P., Camussi, E. (1997). Rappresentazione della politica e dei politici in Italia ed in Francia, <em>Ikon</em>, 35, 43-78.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Doise, W., et al. (1994). Values and perceived conflicts in the social representations of human rights&nbsp;: feasibility of a cross-national study. <em>Swisse Journal of Psychology</em>, 53, 240-251.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Doise, W., Herrera, M. (1994). D&eacute;claration universelle et repr&eacute;sentations sociales des droits de l&#39;homme&nbsp;: Une &eacute;tude &agrave; Gen&egrave;ve. <em>Revue Internationale de Psychologie Sociale</em>, 7, 85-105.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Galli, I. (1994). Potere e influenza: due concetti a confronto, <em>Rassegna di psicologia</em>, XI (2), 111-121.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Galli, I., Nigro, G. (1986) La rappresentazione sociale del potere in un campione di studenti universitari. La trama primitiva, <em>Psicologia e Societ&agrave;</em>, I (Numero Speciale), 20-32.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Galli, I., Nigro, G. (1992) La repr&eacute;sentation sociale du pouvoir chez les enfants, <em>Bulletin de Psychologie</em>, XLV (405), 217-222.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Gonzales Navarro, M. (1998, august). <em>La premisas de la participacion electoral en Mexico y la imagen de los candidatos</em>. Communication pr&eacute;sent&eacute;e a la &quot;&nbsp;Cuarta conferencia internacional sobre representaciones sociales&nbsp;&quot;, Ville du Mexique, Mexique.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Held, D., (1997). <em>Modelli di democrazia</em>, Bologna&nbsp;: il Mulino.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Markova, I., Moodie, E., Plichtova, J. (1998a). The Social representations of democracy&nbsp;: stability and change in word meanings. In A.-V. Rigas (ed.) <em>Social Representations and Contemporary Social Problems</em>, Athens&nbsp;: Ellinika Grammata Publ.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Markova, I. et al. (1998b). Social representations of the individual&nbsp;: a post-Communist perspective. <em>European Journal of Social Psychology</em>, 28, 797-829.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Markova, I. et al. Democracy&nbsp;: an interplay of common knowledge and language. A paraitr&ecirc;.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Moodie, E., Markova, I., Plichtova, J. (1995). Lay representations of democracy&nbsp;: a study in two cultures. <em>Culture and Psychology</em>, 1, 423-453.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Moscovici, S. (1986). L&#39;&egrave;re des repr&eacute;sentations sociales. In W. Doise, A. Palmonari (ed.) <em>Textes de base in psychologie&nbsp;: L&#39;Etude des repr&eacute;sentations sociales</em>. Neuchatel&nbsp;: Delachaux &amp; Niestl&eacute;, 34-80.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Moscovici, S. (1988). <em>La machine a faire des dieux</em>. Paris&nbsp;: Fayard.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Moscovici, S. (1992). La d&eacute;mocratie et rien d&#39;autre. <em>Le genre humain</em>, 26, 31-47.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Moscovici, S. (1993, septembre). Razon y Culturas. Discurso pronunciado con motivo de la investidura como Doctor &quot;&nbsp;Honoris Causa&nbsp;&quot; por la Univrsidad de Sevilla. Acto Solemne, 45-94.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Moscovici, S. (1998, august). <em>Que signifie faire l&#39;&eacute;tat de l&#39;art&nbsp;? Un bilan, une critique ou un retour sur soi&nbsp;?</em>. Communication pr&eacute;sent&eacute;e a la &quot;&nbsp;Cuarta conferencia internacional sobre representaciones sociales&nbsp;&quot;, Ville du Mexique, Mexique.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Mota Botello, G. (1998, august). <em>Transicion politica en Mexico&nbsp;: una vision psicopolitica de la cultura democratica</em>. Communication pr&eacute;sent&eacute;e a la &quot;&nbsp;Cuarta conferencia internacional sobre representaciones sociales&nbsp;&quot;, Ville du Mexique, Mexique.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Nigro, G., Galli, I. (1989). La rappresentazione sociale del potere. In A. Quadrio, L. Venini (ed.) <em>Potere e relazioni sociali e politiche</em>, Milano&nbsp;: Vita e Pensiero, 53-71.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Palmonari, A., Arcuri, L., Girotto, V. (1994). <em>Scelta elettorale e pensiero quasi-magico&nbsp;: l&#39;illusione del votante</em>. Dipartimento di Psicologia dello Sviluppo e della socializzazione, Report n&deg;63, pp. 21.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Portinaro, P.P. (1999). <em>Stato</em>. Bologna: il Mulino.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Quadrio, A. (1984). <em>Questioni di psicologia politica</em>. Milano&nbsp;: Giuffr&egrave;.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Quadrio, A., Catellani, P., Sala, V. (1988). La rappresentazione sociale della politica. <em>Archivio di Psicologia, Neurologia e Psichiatria</em>, 49, 5-27.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Reykowski, J. (1995, avril). <em>Popular concept of democracy and perception of the socio-political situation</em>. Communication pr&eacute;sent&eacute;e a la &quot;&nbsp;East-West Conference of the European Association of Experimental Psychology&nbsp;&quot;, Prague, R&eacute;publique Tch&egrave;que.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Rodriguez Cerda, O. et al. (1996, septembre). <em>Structure de la repr&eacute;sentation sociale de la d&eacute;mocratie &agrave; Mexico</em>. Communication pr&eacute;sent&eacute;e a la &quot;&nbsp;Troisi&eacute;me Conf&eacute;rence Internationale sur les repr&eacute;sentations Sociales&nbsp;&quot;, Aix-en-Provence, France.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Rodriguez Cerda, O., Saldivar Moreno, D.M., Diaz Rojas, F. (1998, august). <em>Representacion social de la democracia&nbsp;: la igualdad impugnada</em>. Communication pr&eacute;sent&eacute;e a la &quot;&nbsp;Cuarta conferencia internacional sobre representaciones sociales&nbsp;&quot;, Ville du Mexique, Mexique.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Schiavone, A. (1998). <em>Italiani senza Italia. Storia e identit&agrave;</em>, Torino: Einaudi.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Staerkl&eacute;, C., Cl&eacute;mence, A., Doise, W. (1998). Representation of human rights across different national contexts&nbsp;: the role of democratic and non-democratic populations and governments. <em>European Journal of Social Psychology</em>, 28, 207-226.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Tenenti, A. (1987). Stato: un&#39;idea, una logica. Dal comune italiano all&#39;assolutismo francese, Bologna: il Mulino.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Topalova, V. (1997). Individualism/Collectivism and Social Identity. Community and Applied Social Psychology, 7 (1), 53-64.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Uribe Patino, J. (1997). <em>Los referentes Ocultos de la Psicologia Politica</em>. Ville du Mexique&nbsp;: UAM.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Uribe Patino, J., Silva, M.I., Acosta Avila, M.T. <em>Los elementos reales e ideales de la democracia en Mexico</em>. A paraitr&ecirc;.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Verzichelli, L. (1997). La classe politica della transizione. In R. D&#39;Alimonte, S. Bartolini (ed.) <em>Maggioritario per caso</em>. Bologna&nbsp;: il Mulino, 309-350.</p>