<p class="texte" dir="ltr">La n&eacute;gociation est une proc&eacute;dure de d&eacute;cision par laquelle les gens tendent de trouver un accord commun au lieu d&rsquo;agir par voie unilat&eacute;rale. Outil privil&eacute;gi&eacute; de l&rsquo;&eacute;change entre les hommes, de l&rsquo;ajustement de leurs points de vue et de la r&eacute;solution de leurs conflits, la n&eacute;gociation est l&rsquo;un des ressorts les plus fondamentaux de la vie. L&rsquo;extr&ecirc;me diversit&eacute; de ses applications, la richesse de son contenu, l&rsquo;importance des questions qu&rsquo;elle soul&egrave;ve constituent autant &eacute;l&eacute;ments susceptibles, &agrave; titre intellectuel comme &agrave; titre pratique, de nourrir de fa&ccedil;on durable un int&eacute;r&ecirc;t pour le domaine. Elle est un formidable condens&eacute; de l&rsquo;activit&eacute; sociale avec ses dimensions coop&eacute;ratives et conflictuelles entrem&ecirc;l&eacute;es. Elle exprime quelque chose d&rsquo;essentiel dans la condition d&rsquo;homme en mettant en sc&egrave;ne des enjeux tels que l&rsquo;incertitude, la complexit&eacute;, le pouvoir, l&rsquo;&eacute;quit&eacute;.</p> <h1 dir="ltr" id="heading1">Quelles sont les definitions essentielles de la negociation&nbsp;?</h1> <p class="texte" dir="ltr">DUPONT (1994) d&eacute;finit les &eacute;l&eacute;ments essentiels dans la d&eacute;finition de la n&eacute;gociation&nbsp;:</p> <p class="texte" dir="ltr"><strong>1) </strong><span style="text-decoration:underline;"><em><strong>une interaction</strong></em></span><strong> entre les n&eacute;gociateurs qui prend souvent la forme d&rsquo;un face &agrave; face, </strong></p> <p class="texte" dir="ltr">2) <span style="text-decoration:underline;"><em>les divergences</em></span> qui peuvent aller de simples interpr&eacute;tations ou perceptions diff&eacute;rentes aux int&eacute;r&ecirc;ts oppos&eacute;s ou aux conflits d&eacute;clar&eacute;s,</p> <p class="texte" dir="ltr">3) <span style="text-decoration:underline;"><em>des int&eacute;r&ecirc;ts communs</em></span> par constatation d&rsquo;une interd&eacute;pendance&nbsp;: chaque n&eacute;gociateur ne peut agir que par la recherche d&rsquo;une solution fond&eacute;e sur cette interd&eacute;pendance,</p> <p class="texte" dir="ltr">4) <span style="text-decoration:underline;"><em>la reconnaissance</em></span> que la solution recherch&eacute;e (accord) soit mutuellement acceptable,</p> <p class="texte" dir="ltr">5) <span style="text-decoration:underline;"><em>le caract&egrave;re volontaire de l&rsquo;activit&eacute;</em></span>&nbsp;: le n&eacute;gociateur choisit d&rsquo;entrer dans ou de sortir de la n&eacute;gociation,</p> <p class="texte" dir="ltr">6) <span style="text-decoration:underline;"><em>l&rsquo;aspect relationnel</em></span> qui est &agrave; la fois un instrument et un r&eacute;sultat recherch&eacute; de l&rsquo;activit&eacute; de n&eacute;gociation.</p> <p class="texte" dir="ltr">Selon TOUZARD (1977) les points les plus importants de la n&eacute;gociation sont&nbsp;:</p> <p class="texte" dir="ltr">● Le contenu&nbsp;: l&rsquo;objectif de la n&eacute;gociation pour deux ou plusieurs parties en conflit de parvenir &agrave; un accord par le biais d&rsquo;entretiens et d&rsquo;&eacute;changes entre leurs repr&eacute;sentants. Le contenu est aussi l&rsquo;objet de la n&eacute;gociation. De quoi parlera-t-on ? Dans quel ordre ? Qui parlera et dans quel ordre ? Cr&eacute;era-t-on des commissions ou pas ? Quel sera le rythme des s&eacute;ances ? Qui sera pr&eacute;sident de s&eacute;ance ? Quelle forme aura la table ? Comment se placeront les d&eacute;l&eacute;gations e t. c ? Ces questions de proc&eacute;dures et de pr&eacute;sence font une partie int&eacute;grante de la n&eacute;gociation.</p> <p class="texte" dir="ltr">● Les r&ocirc;les&nbsp;: on peut constater les diff&eacute;rents r&ocirc;les pendant la n&eacute;gociation&nbsp;: a) les acteurs, qui agissent en tant que repr&eacute;sentants de leur groupe ou de leur organisation&nbsp;; b) les experts qui sont pr&eacute;sents pour conseiller les n&eacute;gociateurs, leur fournir des informations et des arguments&nbsp;; c) le pr&eacute;sident qui a un r&ocirc;le d&rsquo;introduire</p> <p class="texte" dir="ltr">le d&eacute;bat, distribuer la parole, faire respecter les formes de proc&eacute;dure et l&rsquo;horaire fixe e t. c&nbsp;; d) n&eacute;gociation &agrave; deux ou &agrave; plusieurs parties&nbsp;: dans le cas de n&eacute;gociation o&ugrave; deux parties sont impliqu&eacute;es, chaque d&eacute;l&eacute;gation se trouve face &agrave; l&rsquo;autre, lorsqu&rsquo;il y a plus de deux d&eacute;l&eacute;gations, les ph&eacute;nom&egrave;nes se compliquent &agrave; cause de r&ocirc;les et buts multiples de diff&eacute;rentes d&eacute;l&eacute;gations.</p> <p class="texte" dir="ltr">● Les phases essentielles - la n&eacute;gociation, qu&rsquo;elle soit courte ou prolong&eacute;e, passe par un certain nombre de phases, que l&rsquo;on retrouve invariablement. On distingue souvent trois p&eacute;riodes dans la n&eacute;gociation&nbsp;: a<span style="text-decoration:underline;">) l&rsquo;inventaire des points de litige</span> (le but de cette phase est de reconna&icirc;tre les positions initiales de chacun), b) <span style="text-decoration:underline;">la reconnaissance des possibilit&eacute;s de n&eacute;gociation</span> (elle comprend les n&eacute;gociations dans les commissions et les premi&egrave;res s&eacute;ances pl&eacute;ni&egrave;res qui leur succ&egrave;dent&nbsp;; c) <span style="text-decoration:underline;">le d&eacute;nouement</span> (elle s&rsquo;&eacute;tablit lorsque les parties en pr&eacute;sence sentent qu&rsquo;ils ont atteint un point de non-retour et que l&rsquo;accord doit &ecirc;tre conclu.</p> <p class="texte" dir="ltr">● Les normes et r&egrave;gles tacites de la n&eacute;gociation&nbsp;: a) <span style="text-decoration:underline;">n&eacute;gocier de bonne foi-</span>&eacute;viter de maintenir syst&eacute;matiquement des positions que l&rsquo;on sait inacceptables pour l&rsquo;adversaire, &eacute;viter de se comporter de telle mani&egrave;re que tout accord soit impossible, <span style="text-decoration:underline;">b) honorer les accords parties</span>- cette r&egrave;gle tacite stipule que lorsque la n&eacute;gociation porte sur des articles ou des clauses successives et ind&eacute;pendantes les unes des autres&nbsp;; c) <span style="text-decoration:underline;">faire preuve de flexibilit&eacute;</span> - le corollaire de cette norme est d&rsquo;&eacute;viter tout ultimatum au cours de n&eacute;gociation sauf dans les situations tr&egrave;s particuli&egrave;res&nbsp;; d) <span style="text-decoration:underline;">la r&eacute;ciprocit&eacute; des concessions</span> - une cons&eacute;quence des normes de bonne foi et de flexibilit&eacute;&nbsp;; d) <span style="text-decoration:underline;">&eacute;viter l&rsquo;hostilit&eacute; et l&rsquo;agressivit&eacute; personnelles</span> - il s&rsquo;agit l&agrave; de convention de politesse et de savoir-vivre, mais qui peuvent avoir des fonctions importantes au niveau de succ&egrave;s de la n&eacute;gociation.</p> <p class="texte" dir="ltr">● Les processus &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre dans la n&eacute;gociation&nbsp;: a) les processus de coercition qu&rsquo;ils peuvent prendre au sein de la n&eacute;gociation des formes toutes particuli&egrave;res comme la menace, le bluff, la surench&egrave;re, les comportements agressifs&nbsp;; b) les processus de dissimulation contiennent l&rsquo;information technique, l&rsquo;information sur les modes de l&rsquo;adversaire, sur sa volont&eacute; d&rsquo;aboutir ou mis &agrave; un accord, sur sa strat&eacute;gie, connaissance des points sur lesquels il peut c&eacute;der et ceux sur lesquels son intransigeance sera irr&eacute;ductible&nbsp;; c)les processus de persuasion pour tenter de d&eacute;montrer &agrave; l&rsquo;autre qu&rsquo;il a raison de demander ce qu&rsquo;il demande et, de plus, qu&rsquo;il est dans l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t de son adversaire de c&eacute;der &agrave; ses exigences&nbsp;; d) les processus d&rsquo;accommodation qui m&egrave;nent &agrave; l&rsquo;accord, se retrouvent au sein des deux derni&egrave;res phases de la n&eacute;gociation&nbsp;: reporter &agrave; plus tard les questions &eacute;pineuses (commencer par les questions sur lesquelles l&rsquo;accord risque d&rsquo;&ecirc;tre plus ais&eacute;) et le marchandage et le jeu des propositions et contre-propositions (une discussion o&ugrave; chaque partie va peu &agrave; peu modifier sa position initiale au direction de celle de l&rsquo;autre et une utilisation du compromis, de l&rsquo;innovation et des relations positives interpersonnelles pour conclure un accord.</p> <h1 dir="ltr" id="heading2">Le modele de SAWYER et GUETKOW</h1> <p class="texte" dir="ltr">Il existe diff&eacute;rents mod&egrave;les pour d&eacute;crire et pr&eacute;voir la n&eacute;gociation. Parmi eux le mod&egrave;le de SAWYER ET GUETZKOW est le plus connu. En 1965, SAWYER et GUETKOW s&rsquo;int&eacute;ressent aux relations entre divers facteurs et le processus g&eacute;n&eacute;ral de la n&eacute;gociation en termes de comportement des acteurs et de r&eacute;sultats. Ils proposent dans la version originale de leur mod&egrave;le th&eacute;orique une syst&eacute;matisation des variables qui influencent de fa&ccedil;on causale le d&eacute;roulement et le r&eacute;sultat de la n&eacute;gociation. Au sein d&rsquo;une structure de relations causales, le mod&egrave;le d&eacute;finit cinq types de variables (op&eacute;rationalisation de cinq facteurs), cat&eacute;goris&eacute;es en fonctions du moment actuel elles peuvent intervenir durant le d&eacute;roulement d&rsquo;une n&eacute;gociation. Ces cinq facteurs ayant une influence causale sur le processus et le r&eacute;sultat de la n&eacute;gociation sont les suivants&nbsp;:</p> <p class="texte" dir="ltr">● <em>les buts des parties impliqu&eacute;es&nbsp;:</em> il s&rsquo;agit d&rsquo;un facteur en amont de la n&eacute;gociation qui fait r&eacute;f&eacute;rence &agrave; la communaut&eacute; des buts des diff&eacute;rentes parties, et &agrave; la nature de la n&eacute;gociation (buts qui d&eacute;rivent d&rsquo;id&eacute;ologies/n&eacute;gociation id&eacute;ologique ou buts technique/n&eacute;gociation technique).</p> <p class="texte" dir="ltr">● <em>les facteurs fondamentaux (historiques, culturels) concernant les relations entre parties&nbsp;:</em> ils se situent aussi en amont de la n&eacute;gociation. Leur op&eacute;rationalisation renvoie aux variables, telles que les relations internes aux parties (processus de d&eacute;l&eacute;gation, n&eacute;gociation formelle), les attitudes et les relations entre les parties, les diff&eacute;rences culturelles entre les parties et les caract&eacute;ristiques du n&eacute;gociateur (statut, traits de personnalit&eacute;).</p> <p class="texte" dir="ltr">● <em>les conditions sp&eacute;cifiques de la n&eacute;gociation le processus de la n&eacute;gociation&nbsp;:</em> il s&rsquo;agit du deuxi&egrave;me facteur simultan&eacute;. Son expression op&eacute;rationnelle renvoie aux variables, telles que le contexte social de la n&eacute;gociation (n&eacute;gociation publique ou secr&egrave;te, formelle ou informelle), le nombre de participants (constitution des d&eacute;l&eacute;gations), le nombre des parties impliqu&eacute;es &agrave; la n&eacute;gociation (n&eacute;gociation bilat&eacute;rale ou n&eacute;gociation multilat&eacute;rale), le processus d&rsquo;information (d&eacute;chiffrage des unit&eacute;s de la/des partie/s, adverse/s), les &eacute;tats psychologiques des n&eacute;gociateurs (stress en vue de la n&eacute;gociation) et le temps (existence ou non d&rsquo;une pression temporelle).</p> <p class="texte" dir="ltr">● <em>le processus de la n&eacute;gociation&nbsp;: </em>il s&rsquo;agit des variables mises en &oelig;uvre par le d&eacute;roulement m&ecirc;me de la n&eacute;gociation, qui contribuent &agrave; son d&eacute;coupage s&eacute;quentiel (par l&rsquo;interm&eacute;diaire de la communication), de persuasion, des faits accomplis et de la recherche des solutions.</p> <p class="texte" dir="ltr">● <em>les r&eacute;sultats de la n&eacute;gociation&nbsp;: </em>facteur cons&eacute;quent. Ce sont les variables relatives &agrave; l&rsquo;&eacute;laboration de crit&egrave;res pour l&rsquo;&eacute;valuation des r&eacute;sultats, la clart&eacute; des r&eacute;sultats et la continuit&eacute; de la n&eacute;gociation.</p> <p class="texte" dir="ltr">Les processus de communication, de persuasion et de recherche des solutions (variables du processus de la n&eacute;gociation), qui renvoient &agrave; la discussion entre les n&eacute;gociateurs et au sens trivial du terme de la n&eacute;gociation, sont influenc&eacute;s par les facteurs de contexte (variables des conditions de la n&eacute;gociation), des facteurs de buts et des facteurs fondamentaux (le background de la n&eacute;gociation). Ce sont ces facteurs du processus de la n&eacute;gociation qui vont, par la suite, d&eacute;terminer les r&eacute;sultats de la n&eacute;gociation qui, selon leur nature et leur caract&egrave;re d&eacute;finitif ou non, vont &ecirc;tre r&eacute;inject&eacute;s dans le syst&egrave;me des relations causales afin de devenir des facteurs qui influencent les n&eacute;gociations &agrave; venir. Le mod&egrave;le de SAWYER et GUETZKOW s&rsquo;int&eacute;resse plus particuli&egrave;rement aux facteurs jouant sur la n&eacute;gociation. Les buts qui peuvent &ecirc;tre communs ou sp&eacute;cifiques &agrave; chaque partie font r&eacute;f&eacute;rence essentiellement &agrave; l&rsquo;id&eacute;ologie, les principes dont on se r&eacute;clame pouvant bien entendu avoir des incidences techniques sur le choix des modalit&eacute;s d&rsquo;application. Les &laquo;conditions&nbsp;&raquo; caract&eacute;risent les particularit&eacute;s de la n&eacute;gociation (caract&egrave;re secret ou public de la rencontre, nombre de parties, de participants, dur&eacute;e, climat, etc.) tandis que &laquo;les facteurs fondamentaux&nbsp;&raquo; sont relatifs aux diff&eacute;rences culturelles entre les parties, aux relations internes ou aux rapports externes qui les particularisent.</p> <p class="texte" dir="ltr">Le c&oelig;ur du mod&egrave;le en est son &laquo;processus&nbsp;&raquo; pour l&rsquo;&eacute;tude duquel les auteurs empruntent certains concepts &agrave; la th&eacute;orie des jeux, en particulier celui d&rsquo;utilit&eacute;, c&rsquo;est-&agrave;-dire de valeur associ&eacute;e, pour chaque partie, &agrave; chaque r&eacute;sultat possible&nbsp;; on peut ainsi construire une matrice des utilit&eacute;s. <em>La menace, la promesse, fait accompli</em> ont pour but de faire dispara&icirc;tre de l&rsquo;&eacute;ventail des solutions possibles&nbsp;; inversement, <em>l&rsquo;innovation</em> en fait appara&icirc;tre de nouvelles propositions, tandis que <em>la persuasion</em> tente de modifier les valeurs associ&eacute;es pour chaque partie &agrave; chaque r&eacute;sultat possible. La dynamique de la n&eacute;gociation suppose donc une modification s&eacute;quentielle des matrices des utilit&eacute;s. Malgr&eacute; ces r&eacute;serves portant sur la formalisation du processus de n&eacute;gociation, le cadre g&eacute;n&eacute;ral du mod&egrave;le de SAWYER et GUETZKOW d&eacute;finissant les conditions qui jouent sur le d&eacute;roulement et le r&eacute;sultat de la n&eacute;gociation internationale nous para&icirc;t d&rsquo;un grand int&eacute;r&ecirc;t.</p> <h1 dir="ltr" id="heading3">Les aspects essentiels de la negociation internationale</h1> <p class="texte" dir="ltr">Il y a beaucoup de description des stades cruciaux du d&eacute;roulement de la n&eacute;gociation internationale. Pour ZARTMAN (1982) la n&eacute;gociation internationale peut &ecirc;tre subdivis&eacute;e en trois phases successives&nbsp;: 1) pr&eacute;n&eacute;gociation, 2) &eacute;laboration d&rsquo;une formule d&rsquo;accord, 3) mise en points des d&eacute;tails. DUPONT (1994) propose trois stades cruciaux de son d&eacute;roulement&nbsp;: 1) les contacts pr&eacute;liminaires et le premier entretien, 2) le c&oelig;ur de la n&eacute;gociation, 3) l&rsquo;aboutissement.</p> <p class="texte" dir="ltr">WALTON ET MCKERSIE (1965) ont entrepris de d&eacute;crire de mani&egrave;re exhaustive et formalis&eacute;e les diff&eacute;rents aspects de la n&eacute;gociation internationale . Les auteurs distinguent quatre ensembles ind&eacute;pendants d&rsquo;activit&eacute;s qui sont consid&eacute;r&eacute;s comme des sous-processus de la n&eacute;gociation internationale&nbsp;:</p> <p class="texte" dir="ltr">● <em>l&rsquo;aspect distributif </em>(le syst&egrave;me d&rsquo;activit&eacute;s li&eacute; &agrave; la poursuite des buts des parties en conflit),</p> <p class="texte" dir="ltr">● <em>la dimension int&eacute;grative</em> (le syst&egrave;me d&rsquo;activit&eacute;s li&eacute;es &agrave; l&rsquo;atteinte de buts qui ne sont pas en conflit fondamental pour les deux parties),</p> <p class="texte" dir="ltr">● <em>la structuration des attitudes</em> (l&rsquo;&eacute;tablissement de relations particuli&egrave;res entre les parties),</p> <p class="texte" dir="ltr">● <em>la n&eacute;gociation interne de chaque partie</em> (l&rsquo;ensemble des activit&eacute;s qui permet d&rsquo;aboutir &agrave; une position unique &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur de chaque partie que sera celle qui d&eacute;fendra le chef de la d&eacute;l&eacute;gation). Ils distinguent &eacute;galement trois &eacute;tapes essentielles dans le processus de n&eacute;gociation internationale: 1.<em>l&rsquo;identification du probl&egrave;me&nbsp;; 2.la recherche de nouvelles solutions et leurs cons&eacute;quences&nbsp;; 3.la hi&eacute;rarchisation des solutions et la s&eacute;lection de l&rsquo;action</em>. <span style="text-decoration:underline;"><em>La premi&egrave;re &eacute;tape</em></span> se caract&eacute;rise par l&rsquo;&eacute;change d&rsquo;informations sur le probl&egrave;me et les difficult&eacute;s cr&eacute;&eacute;es par la situation pour chaque partie. <span style="text-decoration:underline;"><em>La deuxi&egrave;me &eacute;tape</em></span> fait appel aux processus de cr&eacute;ativit&eacute; et <span style="text-decoration:underline;"><em>d&rsquo;innovation. La troisi&egrave;me &eacute;tape</em></span> fait intervenir les pr&eacute;f&eacute;rences. Il peut y avoir ainsi retour &agrave; l&rsquo;&eacute;tape n&deg;2 en cas d&rsquo;insatisfaction quant aux solutions envisag&eacute;es. Les conditions (la motivation, l&rsquo;information et le langage, la confiance et l&rsquo;absence de climat d&eacute;fensif) facilitent la recherche de solutions nouvelles et favorisent la cr&eacute;ativit&eacute; en groupe.</p> <p class="texte" dir="ltr">DUPONT (1994) montre &eacute;galement qu&rsquo;il existe quatre caract&eacute;ristiques propres &agrave; la n&eacute;gociation internationale<em>&nbsp;: </em><span style="text-decoration:underline;"><em>l&rsquo;importance des facteurs culturels</em></span><em>&nbsp;:</em>les facteurs culturels impr&egrave;gnent les diff&eacute;rentes facettes de la n&eacute;gociation, c&rsquo;est-&agrave;-dire les lois, les r&egrave;glements, les usages professionnels ou sociaux, les facteurs d&rsquo;ordre politique, mais encore les comportements personnels qui sont eux-m&ecirc;mes influenc&eacute;s par les st&eacute;r&eacute;otypes, les syst&egrave;mes de valeurs, les rites et bien attendu le langage)&nbsp;; <span style="text-decoration:underline;"><em>la diversit&eacute; consid&eacute;rable des contextes&nbsp;: </em></span>la n&eacute;gociation internationale soit se situe &agrave; l&rsquo;&eacute;tranger, soit met en relation deux ou plusieurs n&eacute;gociateurs de nationalit&eacute; diff&eacute;rente&nbsp;; cette simple particularit&eacute; multiplie la vari&eacute;t&eacute; de contextes&nbsp;: de nombreuses applications ou allusions seront &eacute;voqu&eacute;es dans les sections suivantes, mais un effort de documentation- par exemple sous la forme de fiches de pays - suffit &agrave; montrer la diversit&eacute; d&eacute;riv&eacute;e des conditions g&eacute;ographiques, des lois et des usages, de la langue, des particularit&eacute;s politiques et culturelles etc.)&nbsp;; <span style="text-decoration:underline;"><em>multipolarit&eacute; de la n&eacute;gociation internationale</em></span><em>&nbsp;: </em>la n&eacute;gociation fait intervenir de nombreux acteurs de nature et de statut diff&eacute;rent&nbsp;; ceci tient &agrave; une double r&eacute;alit&eacute;&nbsp;: un grand nombre de n&eacute;gociations internationales passent par l&rsquo;interm&eacute;diaire de tiers, en particulier les Etats et les administrations locales&nbsp;; la n&eacute;gociation internationale se joue souvent &agrave; plusieurs niveaux et de plus, il y a toujours interaction entre ces niveaux et le n&eacute;gociateur doit ainsi surveiller l&rsquo;&eacute;volution de la n&eacute;gociation globale en ne se connaissant pas toujours les tractations qui se situent hors de son environnement imm&eacute;diat)&nbsp;; <span style="text-decoration:underline;">exigences exceptionnellement &eacute;lev&eacute;es pour le n&eacute;gociateur international</span>&nbsp;: les observations qui viennent d&rsquo;&ecirc;tre faites suffiraient &agrave; montrer la complexit&eacute; et la difficult&eacute; de la t&acirc;che du n&eacute;gociateur international&nbsp;: il lui faut &agrave; la fois tenir compte du fait que les acteurs appartiennent &agrave; diff&eacute;rentes cultures et par cons&eacute;quences ne partagent pas la m&ecirc;me fa&ccedil;on de penser, de sentir et de se conduire ou - en d&rsquo;autres termes -ils ont leurs st&eacute;r&eacute;otypes, leurs valeurs et leurs croyances. Trois &eacute;l&eacute;ments suppl&eacute;mentaires vont encore accro&icirc;tre les exigences requises<em>&nbsp;: 1) la plupart des n&eacute;gociations internationales refl&egrave;tent l&rsquo;&acirc;pret&eacute; des relations internationales, les rivalit&eacute;s de tout ordre et de la concurrence mondiale dans le domaine &eacute;conomique, 2) les n&eacute;gociations internationales exigent du n&eacute;gociateur une comp&eacute;tence tr&egrave;s diff&eacute;renci&eacute;e, le n&eacute;gociateur doit se montrer capable de passer d&rsquo;un registre &agrave; un autre ou d&rsquo;un ensemble de r&egrave;gles du jeu &agrave; un ensemble de contraintes d&rsquo;un ordre tout &agrave; fait diff&eacute;rent, 3) les n&eacute;gociations internationales ont des coups et des risques &eacute;lev&eacute;s&nbsp;: l&rsquo;investissement est lourd et souvent al&eacute;atoire&nbsp;; les malentendus, des ruptures, des incidentes inattendues, des p&eacute;nalit&eacute;s ou des m&eacute;saventures peuvent surgir &agrave; tout instant). </em>Tout ceci n&rsquo;est pas le seul fait de la n&eacute;gociation internationale, mais celle-ci particuli&egrave;rement d&eacute;licate et exige beaucoup de patience, de doigt&eacute;, de savoir-faire et d&rsquo;exp&eacute;rience.&nbsp;</p> <p class="texte" dir="ltr">En raison de ces particularit&eacute;s, la n&eacute;gociation internationale met en lumi&egrave;re un certain nombre de points sensibles&nbsp;:</p> <p class="texte" dir="ltr">● la pr&eacute;paration doit &ecirc;tre m&eacute;ticuleuse, rigoureuse sur le contenu technique, fine et approfondie sur les aspects psychologiques et lucide et ing&eacute;nieuse du point de vue strat&eacute;gique,</p> <p class="texte" dir="ltr">● la logistique prend une importance accrue et le n&eacute;gociateur devraient consacrer quelque r&eacute;flexion avant d&rsquo;&ecirc;tre arriv&eacute; &agrave; destination,</p> <p class="texte" dir="ltr">● le choix du n&eacute;gociateur ou de la d&eacute;l&eacute;gation est cruciale&nbsp;; on ne s&rsquo;improvise gu&egrave;re n&eacute;gociateur international&nbsp;: il faut des dons et ensuite de l&rsquo;exp&eacute;rience,</p> <p class="texte" dir="ltr">● les n&eacute;gociations internationales se trouvent facilit&eacute;es non seulement par une bonne connaissance du milieu et des dossiers, mais encore par le recours &agrave; des contacts exploratoires, la construction d&rsquo;un r&eacute;seau efficace de relations judicieuses, le bon maniement de l&rsquo;information, l&rsquo;&eacute;tablissement d&rsquo;une r&eacute;putation favorable et d&rsquo;une cr&eacute;dibilit&eacute; solide.</p> <p class="texte" dir="ltr">KREMENYUK (1991) &agrave; son tour constate que le processus de la n&eacute;gociation internationale a des caract&eacute;ristiques suivantes&nbsp;: 1) phases, 2) &eacute;changes d&rsquo;information et ph&eacute;nom&egrave;nes communicationnels, 3) m&eacute;canismes de propositions et contre-propositions, 4) techniques et tactiques, 5) initiatives, 6) modalit&eacute;s, 7) d&eacute;nouement.</p> <p class="texte" dir="ltr">Il propose le mod&egrave;le qui postule cinq grandes classes d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments pr&eacute;sent&eacute;s dans toute n&eacute;gociation&nbsp;: 1) acteurs, 2) structure, 3) strat&eacute;gie, 4) processus, 5) r&eacute;sultats<span style="text-decoration:underline;">.</span> Ce mod&egrave;le est en fait une mani&egrave;re de synth&eacute;tiser le jeu des interactions &eacute;manant d&rsquo;au moins deux (et &eacute;ventuellement de plus de deux) &laquo;parties&nbsp;&raquo;, et, deuxi&egrave;mement, que selon les approches suivies, il sera loisible d&rsquo;insister surtout tel ou tel &eacute;l&eacute;ment. Il insiste &eacute;galement sur les p&ocirc;les &laquo;acteurs&nbsp;&raquo; et &laquo;processus&nbsp;&raquo;, visant &agrave; trouver des relations entre des variables d&rsquo;acteurs et des processus ou des variables des processus et des r&eacute;sultats. Dans ce mod&egrave;le on trouve aussi une centration sur les ph&eacute;nom&egrave;nes de &laquo;pouvoir&nbsp;&raquo; notamment dans le triangle&nbsp;:&nbsp;&quot;<em>acteurs, structure, strat&eacute;gie</em>&quot;.</p> <p class="texte" dir="ltr">Depuis le d&eacute;but, l&rsquo;&eacute;tude de la n&eacute;gociation internationale a &eacute;t&eacute; bas&eacute;e sur deux conceptions principales&nbsp;: la conception de la n&eacute;gociation internationale en tant que simple marchandage o&ugrave; la flexibilit&eacute; est d&eacute;finie comme le fait de faire les concessions et d&rsquo;&eacute;viter les impasses et la conception de la n&eacute;gociation internationale en tant que le processus de la r&eacute;solution de probl&egrave;me o&ugrave; la flexibilit&eacute; est d&eacute;finie en tant que processus et non pas comme de simples s&eacute;quences &laquo;&nbsp;action-r&eacute;action&nbsp;&raquo;. Une fa&ccedil;on diff&eacute;rente d&rsquo;exprimer la d&eacute;finition de la flexibilit&eacute; a &eacute;t&eacute; propos&eacute;e par DRUCKMAN (1993). Cet auteur inspir&eacute; par la th&eacute;orie des jeux et par le processus d&rsquo;interaction &agrave; &oelig;uvre durant la n&eacute;gociation internationale propose la d&eacute;finition suivante&nbsp;:</p> <p class="texte" dir="ltr">La conception des choix comp&eacute;titifs et coop&eacute;ratifs qui sont effectu&eacute;s dans un jeu d&rsquo;interaction correspondent aux changements ou aux non- changements des positions durant la n&eacute;gociation. La coop&eacute;ration consiste &agrave; faire un pas loin de sa position initiale en faisant preuve de <span style="text-decoration:underline;">flexibilit&eacute; (&hellip;)</span>. Il a &eacute;t&eacute; montr&eacute; que la flexibilit&eacute; se produit au sein de la n&eacute;gociation selon d&rsquo;autres fa&ccedil;ons que le simple fait de faire des concessions. Elle se trouve au sein d&rsquo;&eacute;changes verbaux entre les n&eacute;gociateurs ou dans leurs perceptions de la situation et de leur/s adversaire/s. (DRUCKMAN, 1993, p.2).</p> <p class="texte" dir="ltr">Influenc&eacute; par l&rsquo;approche s&eacute;quentielle de la n&eacute;gociation (DOUGLAS, 1957,1962, MORLEY et STEPHENSON, 1977), DRUCKMAN consid&egrave;re que flexibilit&eacute; peut &ecirc;tre pr&eacute;sente durant tous les stades de la n&eacute;gociation internationale sous les formes diff&eacute;rentes&nbsp;:</p> <p class="texte" dir="ltr">● <em>Durant le p&eacute;riode pr&eacute;paratoire de la n&eacute;gociation</em>, la flexibilit&eacute; s&rsquo;exprime par la volont&eacute; d&rsquo;&eacute;tudier le probl&egrave;me en adoptant la perspective de la partie adverse, la recherche des solutions int&eacute;gratives qui am&egrave;nent &agrave; un grand profil conjoint, l&rsquo;effort de minimisation des diff&eacute;rentes id&eacute;ologiques existant entre les parties impliqu&eacute;es dans le conflit.</p> <p class="texte" dir="ltr">● <em>Durant la premi&egrave;re phase de la n&eacute;gociation</em>, la volont&eacute; de s&eacute;parer les diff&eacute;rents th&egrave;mes &agrave; discuter, de consid&eacute;rer qu&rsquo;il y a possibilit&eacute; d&rsquo;accord partiel lorsque l&rsquo;accord sur l&rsquo;ensemble des th&egrave;mes n&rsquo;est pas possible des expressions de flexibilit&eacute;.</p> <p class="texte" dir="ltr">● <em>Durant les discussions</em>, la flexibilit&eacute; se trouve dans la volont&eacute; de prendre en consid&eacute;ration un argument venant de la partie adverse.</p> <p class="texte" dir="ltr">● <em>Durant la phase finale de la n&eacute;gociation</em>, la flexibilit&eacute; s&rsquo;exprime par les concessions et la volont&eacute; de proposer plusieurs solutions dans l&rsquo;espoir qu&rsquo;il y en aura au moins une sur laquelle les parties pourront trouver un accord.</p> <p class="texte" dir="ltr">En 1993, DRUCKMAN identifie un ensemble de facteurs situationnels qui sont &agrave; l&rsquo;origine des comportements de concessions. Partant du mod&egrave;le th&eacute;orique de SAWYER et GUETZKOW, DRUCKMAN propose de tester l&rsquo;effet des facteurs situationnels relatifs au contexte de la n&eacute;gociation internationale. L&rsquo;origine de cette &eacute;tude consiste dans le regroupement au sein d&rsquo;un m&ecirc;me sc&eacute;nario de n&eacute;gociation d&rsquo;un grand nombre de variables situationnelles regroup&eacute;es en quatre sous-ensembles en fonction du stade auquel elles interviennent dans la n&eacute;gociation&nbsp;:</p> <p class="texte" dir="ltr"><img alt="Image1" src="https://numerev.com/images/cpp/docannexe/image/1602/img-1.jpg" style="width:6.5264inch;height:5.6693inch;margin-left:0.0in;margin-right:0.0in;margin-top:0mm;margin-bottom:0mm;padding-top:0.0602in;padding-bottom:0.0602in;padding-left:0.1102in;padding-right:0.1102in;border:none" /></p> <p class="legendeillustration" dir="ltr"><a id="Image17Cgraphics"></a>Tableau&nbsp;: Les variables situationnelles &eacute;tudi&eacute;es par Druckman (1993) et leur regroupement en quatre op&eacute;rations de la n&eacute;gociation (DRUCKMAN, 1993, p.10)</p> <p class="texte" dir="ltr">Pour &eacute;tudier l&rsquo;effet simultan&eacute; des variables situationnelles sur les comportements de flexibilit&eacute;. DRUCKMAN utilise une simulation de la n&eacute;gociation internationale multilat&eacute;rale. La cr&eacute;ation de trois conditions exp&eacute;rimentales&nbsp;a permis de v&eacute;rifier les hypoth&egrave;ses et confirmer des r&eacute;sultats des &eacute;tudes pr&eacute;c&eacute;dentes: 1) <span style="text-decoration:underline;"><em>produire des comportements de flexibilit&eacute;</em></span> tout au long de la n&eacute;gociation&nbsp;; 2) <span style="text-decoration:underline;"><em>produire les comportements inflexibles (distributifs)</em></span> tout au long de la n&eacute;gociation&nbsp;; 3) <span style="text-decoration:underline;"><em>produire des comportements distributifs durant les trois premiers stades et des comportements flexibles au stade final de la n&eacute;gociation.</em></span> DRUCKMAN (1977), dans la version plus r&eacute;cente de ce mod&egrave;le, enrichit l&rsquo;op&eacute;rationalisation des facteurs pivots en mettant l&rsquo;accent sur l&rsquo;influence des facteurs cognitifs et motivationnels (au sein des facteurs fondamentaux) et sur le processus social de la n&eacute;gociation.</p> <p class="texte" dir="ltr">La perception subjective du/des n&eacute;gociateur/s concernant des attitudes et les intentions de la partie adverse, ainsi que la perception subjective de la situation de la n&eacute;gociation internationale, s&rsquo;av&egrave;rent &ecirc;tre des variables cognitives qui peuvent expliquer le comportement et le r&eacute;sultat de la n&eacute;gociation internationale. Les &eacute;tudes exp&eacute;rimentales effectu&eacute;es par TVERSKY et KAHNEMAN, portant sur les limitations cognitives du raisonnement humain, constituent le point de d&eacute;part de l&rsquo;approche cognitive dans l&rsquo;&eacute;tude de la n&eacute;gociation en termes de biais affectant le comportement des n&eacute;gociateurs et le r&eacute;sultat de la n&eacute;gociation. Ces auteurs s&rsquo;int&eacute;ressent &agrave; des fonctions sp&eacute;cifiques du raisonnement humain (prise de d&eacute;cision en situation impliquant un certain degr&eacute; de risque, jugement en situation d&rsquo;incertitude), identifient une s&eacute;rie de biais et de sch&eacute;mas cognitifs ne permettant pas &agrave; l&rsquo;individu la production de jugements objectifs et le conduisant &agrave; la formulation de jugements et d&rsquo;&eacute;valuations subjectives bas&eacute;es sur des donn&eacute;es limit&eacute;es et formul&eacute;es en fonctions des sch&eacute;mas pr&eacute;existants. Pr&eacute;cis&eacute;ment ils identifient trois biais cognitifs principaux affectant le raisonnement humain en cas de jugement/ &eacute;valuation en condition d&rsquo;incertitude&nbsp;: 1) <em>le biais de la repr&eacute;sentativit&eacute;&nbsp;:</em> 2) <em>le biais de la disponibilit&eacute; de l&rsquo;information</em>&nbsp;; 3) <em>le biais de l&rsquo;ajustement et de l&rsquo;ancrage&nbsp;: </em>Le jugement final sera, par cons&eacute;quent, une valeur ajust&eacute;e par rapport &agrave; la valeur initiale.&nbsp;Le biais cognitif d&rsquo;ancrage consiste en la persistance de l&rsquo;individu &agrave; la valeur initiale qui devient, par la suite le jugement final. Cette liste de trois biais cognitifs affectant le raisonnement humain en cas de jugement en situation d&rsquo;incertitude sera par la suite enrichie par l&rsquo;identification d&rsquo;autres biais cognitifs, tels que la surconfiance de l&rsquo;individu (KAHNEMAN et al. 1982).</p> <p class="texte" dir="ltr">Les &eacute;tudes r&eacute;alis&eacute;es sur la prise de d&eacute;cision au cours de la r&eacute;solution des probl&egrave;mes montent que les sujets qui sont s&ucirc;rs d&rsquo;eux raisonnent de mani&egrave;re objective dans la prise de d&eacute;cision&nbsp;: 1) ils proposent des solutions originales qui les traitent en profondeur, 2) ils augmentent le nombre de concessions novatrices et efficaces, 3) ils red&eacute;finissent les propositions pr&eacute;c&eacute;dantes avec les corrections acceptables pour l&rsquo;adversaire, 4) ils synth&eacute;tisent et r&eacute;&eacute;tudient leurs id&eacute;es cr&eacute;dibles pour trouver une solution optimale (BROUSHLINSKY, RADTCHENKO, 1988)</p> <h1 dir="ltr" id="heading4">Les facteurs culturels de la negociation internationale</h1> <p class="texte" dir="ltr">ROBERTS (1970) a propos&eacute; une liste des variables culturelles qui peuvent jouer un r&ocirc;le important dans la n&eacute;gociation internationale&nbsp;: <em>1&deg; </em>valeurs et croyances<em>, 2</em>&deg; langage et communication,<em> 3&deg; </em>temp&eacute;rament et caract&egrave;re<em>, 4</em>&deg; attitudes en g&eacute;n&eacute;ral et notamment vis-&agrave;-vis du changement,<em> 5&deg; </em>motivations et besoins d&rsquo;accomplissement<em>, 6&deg; </em>st&eacute;r&eacute;otypes nationaux, 7&deg; pratiques relatives au travail et au fonctionnement de l&rsquo;&eacute;conomie,<em> 8</em>&deg; structures et pratiques sociales,<em> 9&deg; </em>modes d&rsquo;autorit&eacute;<em>, 10&deg; </em>modes de r&eacute;solution des conflits<em>, 11&deg; </em>changement technologique.</p> <p class="texte" dir="ltr">Citons un exemple&nbsp;: GRAHAM et al&nbsp;; (1996) ont men&eacute; la recherche sur les diff&eacute;rences dans les comportements verbaux entre n&eacute;gociateurs. Il est int&eacute;ressant pour nous de comparer les comportements verbaux entre n&eacute;gociateurs appartenant &agrave; sept cultures diff&eacute;rentes&nbsp;:</p> <p class="texte" dir="ltr"><img alt="Image2" src="https://numerev.com/images/cpp/docannexe/image/1602/img-2.jpg" style="margin: 0mm 0in; padding: 0.0602in 0.1102in; border: medium none; height: 52%; width: 100%;" /></p> <p class="texte" dir="ltr"><a id="Image27Cgraphics"></a>Ce type de recherche donne des indications int&eacute;ressantes sur les &laquo;&nbsp;etics&nbsp;&raquo; culturels (PIKE, 1967&nbsp;;TRIANDIS,1994), c&rsquo;est &agrave; dire les &eacute;l&eacute;ments qui, au plan m&eacute;thodologique, sont transversaux &agrave; toutes les cultures consid&eacute;r&eacute;es. Une autre question aussi essentielle porte sur les &laquo;&nbsp;emics&nbsp;&raquo; culturels, sur ce qui est sp&eacute;cifique et contribue ainsi &agrave; fa&ccedil;onner l&rsquo;identit&eacute; particuli&egrave;re d&rsquo;une culture. Plusieurs auteurs ont r&eacute;alis&eacute; des travaux dans cette perspective, tels ceux le n&eacute;gociateur japonais (BLAKER,1977&nbsp;; GRAHAM &amp; SANO,1989), sur le n&eacute;gociateur am&eacute;ricain (GRAHAM &amp; SANO,1989), sur le n&eacute;gociateur russe (KREMENYUK,1998), sur les n&eacute;gociateurs fran&ccedil;ais et chinois (FAURE,1995&nbsp;; PYE,1982). Il est toujours possible de comprendre un comportement du n&eacute;gociateur, d&rsquo;expliquer ses actes et d&rsquo;&eacute;tablir un rapport causal entre sa vision du jeu et son action.</p> <p class="texte" dir="ltr">Le regroupement des variables culturelles a une limite qui tient au lieu entre culture et personnalit&eacute;.</p> <p class="texte" dir="ltr">L&rsquo;identification culturelle de l&rsquo;interlocuteur part g&eacute;n&eacute;ralement des caract&eacute;ristiques attribu&eacute;es - plus ou moins correctement - au groupe duquel ce dernier se rattache. Mais la personnalit&eacute; propre du n&eacute;gociateur se superpose &agrave; cette structure de groupe. On a pu ainsi mettre en &eacute;vidence - &agrave; l&rsquo;occasion de l&rsquo;analyse de l&rsquo;hostilit&eacute; &laquo;culturelle&nbsp;&raquo; &shy;l&rsquo;existence simultan&eacute;e de deux tendances dont l&rsquo;une, sp&eacute;cifiquement culturelle, est expliqu&eacute;e par un r&eacute;flexe de rejet li&eacute; &agrave; la diff&eacute;rence d&rsquo;ethnicit&eacute; - et donc une des causes serait l&rsquo;anxi&eacute;t&eacute; naissant de l&rsquo;incertitude - et l&rsquo;autre, de nature plus individualis&eacute;e, qui concerne un sentiment imm&eacute;diat de distanciation ou d&rsquo;antipathie, refl&eacute;tant - d&rsquo;une mani&egrave;re tr&egrave;s s&eacute;lective - la d&eacute;sapprobation, la g&ecirc;ne ou l&rsquo;embarras devant des caract&eacute;ristiques de conduite s&rsquo;&eacute;cartant des normes ou des usages.</p> <h1 dir="ltr" id="heading5">Les stereotypes nationaux et la negociation internationale</h1> <p class="texte" dir="ltr">Les st&eacute;r&eacute;otypes nationaux d&eacute;finissent souvent le comportement des adversaires pendant le d&eacute;roulement de la n&eacute;gociation internationale.</p> <p class="texte" dir="ltr">Un st&eacute;r&eacute;otype est un jugement qui caract&eacute;rise un groupe mais aussi un moyen de distinguer un groupe d&rsquo;un autre. Les deux fa&ccedil;ons d&rsquo;utiliser les traits, pour la cat&eacute;gorisation et pour la distingabilit&eacute;, ont &eacute;t&eacute; utilis&eacute;es pour isoler les st&eacute;r&eacute;otypes. De nombreuses recherches ont montr&eacute; &eacute;galement que des groupes &agrave; statut &eacute;lev&eacute; tendent davantage &agrave; marquer leurs distances &agrave; l&rsquo;&eacute;gard d&rsquo;un groupe &agrave; statut bas qu&rsquo;inversement. (DOISE, 1979, JODELET 1994&nbsp;; PERSONNAZ, 1979, SINGLY, 1993). On constate &eacute;galement que les groupes &agrave; statut moins &eacute;lev&eacute; ou moins assur&eacute; se comportent d&rsquo;une mani&egrave;re plus discriminatoire &agrave; l&rsquo;&eacute;gard d&rsquo;un autre groupe et expriment assez fort le favoritisme de l&rsquo;endogroupe (DESCHAMPS et PERSONNAZ, 1979). Les st&eacute;r&eacute;otypes nationaux d&eacute;finissent souvent le comportement des adversaires pendant le d&eacute;roulement de la n&eacute;gociation internationale.</p> <p class="texte" dir="ltr">FAURE (1998) constate &agrave; plusieurs reprises que les st&eacute;r&eacute;otypes peuvent &ecirc;tre un obstacle dans la n&eacute;gociation (les st&eacute;r&eacute;otypes n&eacute;gatifs, les pr&eacute;jug&eacute;s et les conduites diff&eacute;rentes peuvent emp&ecirc;cher le d&eacute;roulement de la n&eacute;gociation). Il donne un exemple&nbsp;:&nbsp;&raquo;Dans le cas pr&eacute;sent, &agrave; tort ou &agrave; raison, les Fran&ccedil;ais pendant la n&eacute;gociation avec les Chinois &eacute;taient per&ccedil;us comme des interlocuteurs cherchant &agrave; faire de tr&egrave;s grosses marges et, par cons&eacute;quent, surfacturant leurs prestations. Ils sont &eacute;galement per&ccedil;us par les n&eacute;gociateurs chinois comme des interlocuteurs mettant en &oelig;uvre une strat&eacute;gie &laquo;&nbsp;romantique&nbsp;&raquo; . Aux yeux des Chinois, les Fran&ccedil;ais montrent abondamment qu&rsquo;ils sont fiers d&rsquo;&ecirc;tre ce qu&rsquo;ils sont, d&rsquo;appartenir &agrave; une culture importante m&ecirc;me si elle est un peu tourn&eacute;e vers le pass&eacute;&nbsp;&raquo;. FAURE ajoute que les st&eacute;r&eacute;otypes positifs peuvent &ecirc;tre aussi comme un facteur d&rsquo;aisance (les ressemblances culturelles, les m&ecirc;mes valeurs et les m&ecirc;mes buts et la confiance de la part de n&eacute;gociateur peuvent faciliter la n&eacute;gociation). Les st&eacute;r&eacute;otypes positifs peuvent aussi faciliter et d&eacute;velopper la confiance et l&rsquo;empathie des n&eacute;gociateurs.</p> <p class="texte" dir="ltr">Au d&eacute;but de la n&eacute;gociation les diff&eacute;rences culturelles vont &eacute;galement rendre les relations difficiles, opaques et ainsi ajouter &agrave; l&rsquo;opposition d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;ts qui est &agrave; l&rsquo;origine de la n&eacute;gociation. Le sens donn&eacute; par les uns &agrave; leurs actes sera tr&egrave;s &eacute;loign&eacute; de celui qui lui attribue les autres. Aux difficult&eacute;s de communication peuvent s&rsquo;ajouter des ph&eacute;nom&egrave;nes de dissonance cognitive. Les situations tendues, les positions tr&egrave;s conflictuelles sont parfois &agrave; la source de tels processus. Le sujet tend &agrave; ne retenir de l&rsquo;exp&eacute;rience de la relation &agrave; l&rsquo;autre que les &eacute;l&eacute;ments qui confortent ses hypoth&egrave;ses de d&eacute;part et qui, ainsi nourrissent sa suspicion. Dans la n&eacute;gociation internationale tels comportements peuvent cr&eacute;er la m&eacute;fiance, l&rsquo;hostilit&eacute;, l&rsquo;anxi&eacute;t&eacute; ou l&rsquo;indiff&eacute;rence initiale entre les protagonistes et provoquer le conflit ou &ecirc;tre la cons&eacute;quence du conflit comme l&rsquo;a montr&eacute; SHERIF (1961,1966). Les actes positifs peuvent &ecirc;tre interpr&eacute;t&eacute;s comme destin&eacute;s &agrave; donner le change et ne font que r&eacute;v&eacute;ler la duplicit&eacute; du comportement de l&rsquo;autre.</p> <p class="texte" dir="ltr">A notre avis les st&eacute;r&eacute;otypes n&eacute;gatifs des protagonistes peuvent &ecirc;tre li&eacute;s &agrave; <span style="text-decoration:underline;">une orientation comp&eacute;titive</span> de la n&eacute;gociation o&ugrave; l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t propre emporte sur l&rsquo;int&eacute;gration des int&eacute;r&ecirc;ts communs et il s&rsquo;agit de lutter pour l&rsquo;appropriation des ressources et des &laquo;&nbsp;gains&nbsp;&raquo; de la n&eacute;gociation. L&rsquo;orientation comp&eacute;titive de la n&eacute;gociation contient les activit&eacute;s les plus conflictuelles qui s&rsquo;&eacute;tablissent entre les parties&nbsp;; chaque partie cherche &agrave; atteindre ses buts propres qui sont en opposition avec ceux de l&rsquo;autre ou des autres parties. Il s&rsquo;agit le plus souvent de ressources rares (argent, pouvoir) que l&rsquo;on cherche &agrave; se partager, chacun cherchant &agrave; obtenir la grande part. Ce sous-syst&egrave;me renvoie donc aux tactiques et comportements les plus conflictuels&nbsp;: les tactiques de pression de toutes sortes (menace, mise en garde, mise en avant d&rsquo;un mandat re&ccedil;u et incontournable, usage de la force sur le terrain, l&rsquo;intransigeance de chacune des parties dans la pr&eacute;sentation des objectifs qu&rsquo;elle cherche &agrave; atteindre et des positions qu&rsquo;elle d&eacute;fend. Dans cette situation les n&eacute;gociateurs peuvent effectuer les comportements distributifs suivants&nbsp;: 1) r&eacute;p&eacute;ter la position initiale, 2) r&eacute;server sa position par rapport &agrave; la position de quelqu&rsquo;un d&rsquo;autre, 3) refuser la proposition autrui, 4) toutes interventions de pression, 4) &eacute;valuer n&eacute;gativement ou avec hostilit&eacute; une personne ou un groupe&nbsp;; 5) manifester sa d&eacute;sapprobation (TOUZARD, 1995).</p> <p class="texte" dir="ltr">Les st&eacute;r&eacute;otypes nationaux ne sont pas toujours n&eacute;gatifs par rapport &agrave; l&rsquo;exogroupe. Les gens peuvent exprimer une sympathie et une confiance par rapport aux autres et les juger assez positivement. A notre avis ces st&eacute;r&eacute;otypes peuvent faciliter <span style="text-decoration:underline;">une orientation coop&eacute;rative</span> de la n&eacute;gociation o&ugrave; domine la recherche en commun d&rsquo;une solution mutuellement satisfaisante, mettant l&rsquo;accent sur les int&eacute;r&ecirc;ts communs. Ils accompagnent souvent les sentiments d&rsquo;amiti&eacute;, d&rsquo;estime et d&rsquo;empathie qui peuvent s&rsquo;&eacute;tablir entre protagonistes. Ils ont une zone d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;ts en commun, les parties ont ensemble un probl&egrave;me &agrave; r&eacute;soudre et cherchent une solution satisfaisante pour chacune d&rsquo;elles&nbsp;: une solution int&eacute;grant les objectifs de l&rsquo;une &agrave; l&rsquo;autre. (WALTON et MC KERSIE, 1965). La caract&eacute;ristique d&rsquo;une solution int&eacute;grative est de permettre un gain conjoint et un gain pour chacun sup&eacute;rieurs &agrave; un banal compromis. Ici les n&eacute;gociateurs utilisent les comportements de flexibilit&eacute;, comme&nbsp;: 1) formuler une proposition nouvelle, 2) int&eacute;grer dans une proposition un &eacute;l&eacute;ment de la proposition d&rsquo;autrui, 3) s&rsquo;aligner sur la proposition d&rsquo;autrui, 4) demander &agrave; autrui une solution ou de suggestion, 5) &eacute;valuer positivement une personne ou un groupe, 6) manifester son approbation.(TOUZARD, 1995).</p> <p class="texte" dir="ltr">La n&eacute;gociation comp&eacute;titive contient les activit&eacute;s les plus conflictuelles qui s&rsquo;&eacute;tablissent entre les parties&nbsp;; chaque partie cherche &agrave; atteindre ses buts propres qui sont en opposition avec ceux de l&rsquo;autre ou des autres parties. Il s&rsquo;agit le plus souvent de ressources rares (argent, pouvoir,) que l&rsquo;on cherche &agrave; se partager, chacun cherchant &agrave; obtenir la grande part. Ce sous-syst&egrave;me renvoie donc aux tactiques et comportements les plus conflictuels&nbsp;: les tactiques de pression de toutes sortes (menace, mise en garde, mise en avant d&rsquo;un mandat re&ccedil;u et incontournable, usage de la force sur le terrain, l&rsquo;intransigeance de chacune des parties dans la pr&eacute;sentation des objectifs qu&rsquo;elle cherche &agrave; atteindre et des positions qu&rsquo;elle d&eacute;fend. Dans cette situation les n&eacute;gociateurs peuvent effectuer les comportements distributifs suivants&nbsp;: 1) r&eacute;p&eacute;ter la position initiale, 2) r&eacute;server sa position par rapport &agrave; la position de quelqu&rsquo;un d&rsquo;autre, 3) refuser la proposition autrui, 4) toutes interventions de pression, 4) &eacute;valuer n&eacute;gativement ou avec hostilit&eacute; une personne ou un groupe&nbsp;; 5) manifester sa d&eacute;sapprobation (TOUZARD, 1995).</p> <p class="texte" dir="ltr">Mais ce processus de la <span style="text-decoration:underline;">n&eacute;gociation comp&eacute;titive</span> ne commence pas n&eacute;cessairement d&rsquo;une mani&egrave;re sym&eacute;trique pour tous les groupes concern&eacute;s. On peut constater souvent que la n&eacute;gociation se d&eacute;roule entre cat&eacute;gories d&eacute;favoris&eacute;es et cat&eacute;gories dominantes ou entre nations dominantes et nations colonis&eacute;es. Au d&eacute;but de la n&eacute;gociation ce groupe, en reconnaissant leur statut moins favorable, tend &agrave; inverser activement les rapports dominants.</p> <p class="texte" dir="ltr">Les st&eacute;r&eacute;otypes nationaux ne sont pas toujours n&eacute;gatifs par rapport &agrave; l&rsquo;exogroupe. Les gens peuvent exprimer une sympathie et une confiance par rapport aux autres et les juger assez positivement. Ces st&eacute;r&eacute;otypes peuvent faciliter <span style="text-decoration:underline;">la n&eacute;gociation coop&eacute;rative</span> o&ugrave; domine la recherche en commun d&rsquo;une solution mutuellement satisfaisante, mettant l&rsquo;accent sur les int&eacute;r&ecirc;ts communs. Ils accompagnent souvent les sentiments d&rsquo;amiti&eacute;, d&rsquo;estime et d&rsquo;empathie qui peuvent s&rsquo;&eacute;tablir entre protagonistes. Ils ont une zone d&rsquo;int&eacute;r&ecirc;ts en commun, les parties ont ensemble un probl&egrave;me &agrave; r&eacute;soudre et cherchent une solution satisfaisante pour chacune d&rsquo;elles&nbsp;: une solution int&eacute;grant les objectifs de l&rsquo;une &agrave; l&rsquo;autre (WALTON et MC KERSIE, 1965) La caract&eacute;ristique d&rsquo;une solution int&eacute;grative est de permettre un gain conjoint et un gain pour chacun sup&eacute;rieurs &agrave; un banal compromis. Ici les n&eacute;gociateurs utilisent les comportements de flexibilit&eacute;, comme&nbsp;: 1) formuler une proposition nouvelle, 2) int&eacute;grer dans une proposition un &eacute;l&eacute;ment de la proposition d&rsquo;autrui, 3) s&rsquo;aligner sur la proposition d&rsquo;autrui, 4) demander &agrave; autrui une solution ou de suggestion, 5) &eacute;valuer positivement une personne ou un groupe, 6) manifester son approbation. (TOUZARD, 1995).</p> <p class="texte" dir="ltr">Quand des n&eacute;gociateurs entrent ainsi en contact, il s&rsquo;agit bien de la relation entre groupes mais aussi d&rsquo;individus interagissant avec d&rsquo;autres individus. Le plus souvent des n&eacute;gociations commencent &agrave; se d&eacute;rouler entre plusieurs repr&eacute;sentants de chaque groupe&nbsp;; plusieurs individus ont &agrave; d&eacute;finir ensemble une position par rapport &agrave; un autre groupe, cette prise de position devient plus nette et plus extr&ecirc;me que lorsqu&rsquo;un individu doit se prononcer tout seul dans une situation semblable. Les n&eacute;gociateurs individuels peuvent arriver plus souvent &agrave; une solution constructive et entra&icirc;ner une m&eacute;morisation plus facile des caract&eacute;ristiques personnelles de soi et d&rsquo;autrui. Mais lors d&rsquo;une n&eacute;gociation collective les compromis sont plus difficiles &agrave; &eacute;laborer et souvent la discussion continue jusqu&rsquo;&agrave; ce que l&rsquo;un ou l&rsquo;autre partie l&rsquo;emporte. Dans ce moment les comportements agressifs peuvent provoquer la m&eacute;morisation d&rsquo;informations plus impersonnelles et st&eacute;r&eacute;otypiques telles que lieu d&rsquo;origine, lieu de r&eacute;sidence, &acirc;ge, sexe etc. Souvent quand la n&eacute;gociation collective commence &agrave; se d&eacute;velopper les nouvelles solutions peuvent appara&icirc;tre et les n&eacute;gociateurs doivent donc discuter avec leur propre camp pour essayer de faire modifier les attentes et les niveaux d&rsquo;aspiration. Lorsqu&rsquo;ils sont deux ou plusieurs, les n&eacute;gociateurs peuvent se r&eacute;partir les deux r&ocirc;les requis par les deux faces du mandat re&ccedil;u. L&rsquo;un pourra jouer la souplesse, tandis que l&rsquo;autre jouera l&rsquo;intransigeance. Ainsi dans les r&ocirc;les peuvent-ils se r&eacute;partir au sein d&rsquo;une d&eacute;l&eacute;gation, ce qui permet &agrave; chaque n&eacute;gociateur de d&eacute;passer le conflit interne ressenti. C&rsquo;est une v&eacute;ritable n&eacute;gociation interne qui s&rsquo;instaure, avec luttes d&rsquo;influence, alliances, etc. Les n&eacute;gociateurs sont donc au centre de deux processus de n&eacute;gociation, une n&eacute;gociation interorganisationnelle et une n&eacute;gociation intraorganisationnelle&nbsp;; l&rsquo;issue de la premi&egrave;re d&eacute;pend souvent du d&eacute;roulement de la seconde. Dans cette n&eacute;gociation intraorganisationnelle on peut constater le conflit dans les diff&eacute;rences motivationnelles (diff&eacute;renciation verticale au sein de l&rsquo;organisation, h&eacute;t&eacute;rog&eacute;n&eacute;it&eacute; des formations et des exp&eacute;riences), perceptives (diff&eacute;renciation verticale au sein de l&rsquo;organisation, ambigu&iuml;t&eacute; de la situation) et &eacute;motionnelles dont l&rsquo;origine est l&rsquo;exp&eacute;rience pass&eacute;e (besoin d&rsquo;une victoire, d&rsquo;une revanche, etc.). Le dilemme du n&eacute;gociateur pris en tenailles entre des objectifs contradictoires- d&eacute;fendre les positions de son propre champ et parvenir &agrave; un accord &ndash; ne peut trouver une solution ais&eacute;e. Sa t&acirc;che est difficile et n&eacute;cessit&eacute; une grande ma&icirc;trise intellectuelle, affective, &eacute;motionnelle. Dans ce cas les n&eacute;gociateurs peuvent sous-estimer leurs propres possibilit&eacute;s et leurs chances.</p> <p class="texte" dir="ltr">La phase suivante de la n&eacute;gociation internationale commence souvent avec l&rsquo;utilisation de diff&eacute;rentes sources de pouvoir&nbsp;: le pouvoir de coercition, de r&eacute;compense, de comp&eacute;tence, de r&eacute;f&eacute;rence, le pouvoir l&eacute;gitime et le pouvoir bas&eacute; sur la d&eacute;tention d&rsquo;information. La source de pouvoir la plus utilis&eacute;e dans les cas des conflits internationaux est la coercition. Ici le r&ocirc;le de st&eacute;r&eacute;otypes nationaux est tr&egrave;s important&nbsp;: plus les st&eacute;r&eacute;otypes sont n&eacute;gatifs plus les n&eacute;gociateurs vont essayer d&rsquo;utiliser les diff&eacute;rentes formes de coercition. La menace c&rsquo;est une forme de pression souvent utilis&eacute;e dans les n&eacute;gociations comp&eacute;titives&nbsp;: menace de rompre le cessez-le-feu, de d&eacute;clencher la guerre, de blocus &eacute;conomique, d&rsquo;embargo, de rupture de relations diplomatiques ou de rupture des n&eacute;gociations. La menace consiste &agrave; tenter de dissuader l&rsquo;adversaire de persister dans son comportement, son intransigeance, en lui pr&eacute;disant des sanctions, des pertes qu&rsquo;on lui infligera s&rsquo;il ne se soumet pas aux exigences que l&rsquo;on formule. Mais assez souvent la menace est avanc&eacute;e avec l&rsquo;espoir qu&rsquo;on n&rsquo;aura pas &agrave; la mettre &agrave; ex&eacute;cution, car l&rsquo;ex&eacute;cution de la menace peut co&ucirc;ter aussi cher &agrave; celui qui la prof&egrave;re qu&rsquo;&agrave; celui qui la subit.</p> <p class="texte" dir="ltr">La r&eacute;ponse de l&rsquo;adversaire par rapport &agrave; la menace peut aussi &ecirc;tre influenc&eacute;e par ses st&eacute;r&eacute;otypes nationaux. DEUTSCH (1967) d&eacute;crit les strat&eacute;gies du n&eacute;gociateur par rapport &agrave; la menace d&rsquo;autrui&nbsp;: 1) <em>strat&eacute;gie de la joue tendue </em>(le sujet r&eacute;pond de mani&egrave;re coop&eacute;rative, quel que soit le comportement (agressif, mena&ccedil;ant) de l&rsquo;adversaire&nbsp;; 2)<em> strat&eacute;gie non punitive</em> (le sujet se d&eacute;fend contre les attaques ou menaces, mais n&rsquo;attaque ni ne menace l&rsquo;adversaire&nbsp;)&nbsp;; 3)<em> strat&eacute;gie dissuasive </em>(le sujet r&eacute;agit par la menace &agrave; tout acte non coop&eacute;ratif de l&rsquo;adversaire, contre-attaque quand il est attaqu&eacute;, mais r&eacute;pond coop&eacute;rativement &agrave; tout acte coop&eacute;ratif&nbsp;; 4)<em> deux strat&eacute;gies de repentir </em>(le sujet joue de mani&egrave;re mena&ccedil;ante et agressive au d&eacute;but et ensuite adopte soit la strat&eacute;gie de la joue tendue, soit la strat&eacute;gie non punitive.</p> <p class="texte" dir="ltr">Lorsque la menace n&rsquo;est pas mise &agrave; ex&eacute;cution, c&rsquo;est le bluff. Le bluff ne se r&eacute;v&egrave;le qu&rsquo;apr&egrave;s coup. Les inconv&eacute;nients du bluff sont de miner la r&eacute;putation de fermet&eacute; et de d&eacute;termination de la partie qui en est l&rsquo;auteur. Une autre fa&ccedil;on de faire pression sur l&rsquo;adversaire au cours de n&eacute;gociation est d&rsquo;utiliser la surench&egrave;re. Elle consiste, devant l&rsquo;intransigeance de l&rsquo;adversaire &agrave; demander encore plus. Les st&eacute;r&eacute;otypes n&eacute;gatifs par rapport &agrave; l&rsquo;exogroupe seront li&eacute;s tr&egrave;s souvent &agrave; des comportements agressifs et souvent &agrave; l&rsquo;hostilit&eacute; &agrave; l&rsquo;encontre d&rsquo;un n&eacute;gociateur. Les outrances verbales dirig&eacute;es de mani&egrave;re impersonnelle contre l&rsquo;adversaire ou ses alli&eacute;s peuvent provoquer la rupture de la n&eacute;gociation internationale. La rupture peut &ecirc;tre tr&egrave;s longue et co&ucirc;teuse et peut signifier aussi la reprise des hostilit&eacute;s dans les relations internationales et l&rsquo;augmentation des st&eacute;r&eacute;otypes n&eacute;gatifs pour autrui.</p> <p class="texte" dir="ltr">Mais les processus de coercition ne sont pas toujours pr&eacute;sents dans le d&eacute;roulement de la n&eacute;gociation internationale. Dans le cas de la n&eacute;gociation coop&eacute;rative et de la pr&eacute;sence des st&eacute;r&eacute;otypes positifs les relations peuvent se d&eacute;rouler assez positivement. Une autre tactique&nbsp;peut &ecirc;tre utilis&eacute;e par les n&eacute;gociateurs dans cette phase de la n&eacute;gociation internationale: le processus de dissimilation. Ici la n&eacute;gociation internationale met en &oelig;uvre un pouvoir bas&eacute; sur l&rsquo;information et sur la comp&eacute;tence. Celui qui poss&egrave;de l&rsquo;information a le pouvoir sur l&rsquo;adversaire. Information technique, mais aussi information sur l&rsquo;adversaire, sur sa volont&eacute; r&eacute;elle d&rsquo;aboutir ou non &agrave; un accord, sur sa strat&eacute;gie, connaissance des points sur lesquels il peut c&eacute;der et ceux sur lesquels son intransigeance sera irr&eacute;ductible.</p> <p class="texte" dir="ltr">FISHER (1980) a propos&eacute; une grille de d&eacute;codage des ph&eacute;nom&egrave;nes transculturels qui organis&eacute;e autour de dix questions devant orienter la r&eacute;flexion des n&eacute;gociateurs&nbsp;: 1<em>) Quelle est la conception pr&eacute;dominante de la n&eacute;gociation (fonctions, r&ocirc;le, r&egrave;gles du jeu) dans la culture de la partie adversaire&nbsp;? 2) Le n&eacute;gociateur adverse peut-il &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute; comme repr&eacute;sentatif de la culture de son groupe (ce qui oblig&eacute; &agrave; en dessiner le profil social et culturel)&nbsp;? 3) Quel est le mode de d&eacute;cision usuel dans la culture &agrave; laquelle appartient la partie adverse&nbsp;? 4) Dans quelle mesure la n&eacute;gociation risque-t-elle d&rsquo;&ecirc;tre influenc&eacute;e par l&rsquo;image qu&rsquo;ont d&rsquo;eux-m&ecirc;mes les n&eacute;gociateurs, par leurs st&eacute;r&eacute;otypes&nbsp;? 5) Les notions &laquo;&nbsp;d&rsquo;accord&nbsp;&raquo;, de compromis&nbsp;&raquo;, d&rsquo;engagements, de ren&eacute;gociation ont-elles le m&ecirc;me sens pour les parties concern&eacute;es&nbsp;? 6) Quel est le style usuel des n&eacute;gociateurs avec qui l&rsquo;on traite, et notamment les comportements et les techniques courantes&nbsp;? 7) Quel est l&rsquo;impact probable des diff&eacute;rences dans les syst&egrave;mes de valeurs, des croyances et dans les id&eacute;ologies&nbsp;? 8) Y a-t-il des diff&eacute;rences notoires dans les modes de penser et de raisonner entre les n&eacute;gociateurs&nbsp;? 9) Quels seraient les facteurs culturels sp&eacute;cifiques susceptibles de cr&eacute;er des barri&egrave;res ou des &laquo;&nbsp;bruits&nbsp;&raquo; dans la communication ou la n&eacute;gociation&nbsp;? 10) Y a-t-il des probl&egrave;mes potentiels concernant l&rsquo;usage de la langue et d&rsquo;&eacute;ventuelle interpr&eacute;tation&nbsp;? </em>Le d&eacute;roulement de la n&eacute;gociation internationale a pour fonction de permettre cette prise d&rsquo;information progressive. Pendant ce processus l&rsquo;influence des st&eacute;r&eacute;otypes nationaux devient plus en plus inutile car ils emp&ecirc;chent d&rsquo;avoir une image plus pr&eacute;cise de l&rsquo;adversaire et une possibilit&eacute; d&rsquo;analyser l&rsquo;information individuelle pour le n&eacute;gociateur.</p> <p class="texte" dir="ltr">La derni&egrave;re phase de la n&eacute;gociation internationale est courte comparativement aux deux pr&eacute;c&eacute;dentes qui peuvent durer des ann&eacute;es. Elle s&rsquo;&eacute;tablit lorsque les parties en pr&eacute;sence se rendent compte qu&rsquo;il faut prendre la d&eacute;cision. C&rsquo;est le moment o&ugrave; les n&eacute;gociateurs sentent qu&rsquo;ils ont atteint un point de non-retour et que l&rsquo;accord peut &ecirc;tre conclu ou non. Une n&eacute;gociation peut se terminer de diverses mani&egrave;res&nbsp;: 1) par absence d&rsquo;accord et les n&eacute;gociateurs font alors le constat de l&rsquo;impasse, de l&rsquo;&eacute;chec de la n&eacute;gociation, 2) par un compromis, 3) par une solution relativement nouvelle, originale et cr&eacute;ative, &agrave; laquelle on n&rsquo;avait pas pens&eacute; lors de la pr&eacute;paration, ni d&rsquo;un c&ocirc;t&eacute; ni de l&rsquo;autre et qui int&egrave;gre les int&eacute;r&ecirc;ts divergents des parties, c&rsquo;est ce qu&rsquo;on appelle une solution int&eacute;grative.</p> <p class="texte" dir="ltr">Dans le cas de l&rsquo;&eacute;chec de la n&eacute;gociation internationale plusieurs causes peuvent &ecirc;tre &agrave; l&rsquo;origine de cette situation&nbsp;: rigidit&eacute; excessive, inadaptation de la n&eacute;gociation comme modalit&eacute; de r&eacute;solution de conflit, incapacit&eacute; des n&eacute;gociateurs &agrave; ma&icirc;triser des ph&eacute;nom&egrave;nes d&rsquo;escalade ou l&rsquo;augmentation des st&eacute;r&eacute;otypes n&eacute;gatifs par rapport &agrave; l&rsquo;exogroupe ou m&ecirc;me parfois par rapport &agrave; leur propre groupe.</p> <p class="texte" dir="ltr">Le compromis c&rsquo;est un accord entre n&eacute;gociateurs adverses sur un th&egrave;me en discussion, accord qui se situe quelque part entre les positions de d&eacute;part des uns et des autres. Le compromis est la solution la plus ais&eacute;ment envisag&eacute;e, celle qui vient le plus facilement &agrave; l&rsquo;esprit quand on n&eacute;gocie par exemple un prix de vente. Le compromis s&rsquo;&eacute;tablit alors en un point interm&eacute;diaire entre les deux positions initiales, les concessions ayant &eacute;t&eacute; r&eacute;ciproques mais pas obligatoirement sym&eacute;triques. Une autre possibilit&eacute; est d&rsquo;accorder une concession &agrave; l&rsquo;adversaire en reprenant un avantage perdu sur un autre point. Ainsi des accords partiels ant&eacute;rieurs peuvent &ecirc;tre tout &agrave; fait modifi&eacute;s. La n&eacute;gociation qui finit par un compromis peut provoquer les sentiments ambigus des n&eacute;gociateurs et la pr&eacute;sence de deux types des st&eacute;r&eacute;otypes en m&ecirc;me temps&nbsp;: n&eacute;gatifs et positifs.</p> <p class="texte" dir="ltr">La solution int&eacute;grative c&rsquo;est une solution qui int&egrave;gre les int&eacute;r&ecirc;ts des diverses parties impliqu&eacute;es, qui tient compte des positions d&eacute;velopp&eacute;es, des objectifs vis&eacute;s. Il s&rsquo;agit donc d&rsquo;une solution originale, cr&eacute;ative, et &agrave; plus long terme que tout compromis puisqu&rsquo;elle prend en compte les positions et int&eacute;r&ecirc;ts en jeu. C&rsquo;est une solution qui permet de germer au cours de la n&eacute;gociation gr&acirc;ce &agrave; la dynamique des &eacute;changes et de la recherche de solutions. Une solution int&eacute;grative donne donc satisfaction &agrave; chaque partie car elle permet &agrave; chacun d&rsquo;atteindre un grand nombre de ses objectifs. Au lieu de gagner <em>contre</em> l&rsquo;autre, on gagne <em>avec </em>l&rsquo;autre (&laquo;&nbsp;<em>gagnant- gagnant&nbsp;&raquo;)</em>. Les n&eacute;gociateurs peuvent choisir les diff&eacute;rentes strat&eacute;gies qui peuvent &ecirc;tre d&rsquo;origine des solutions int&eacute;gratives.</p> <p class="texte" dir="ltr">PRUITT(1977,1981) d&eacute;crit les strat&eacute;gies qui peuvent &ecirc;tre d&rsquo;origine des solutions int&eacute;gratives&nbsp;:</p> <p class="texte" dir="ltr">1. <span style="text-decoration:underline;">la premi&egrave;re strat&eacute;gie</span> consiste &agrave; &laquo;&nbsp;<em>agrandir le g&acirc;teau</em>&nbsp;&raquo;&nbsp;: si l&rsquo;on veut que la part de chacun soit plus grande, il faut que le g&acirc;teau soit plus grand,</p> <p class="texte" dir="ltr">2. <span style="text-decoration:underline;">la deuxi&egrave;me strat&eacute;gie</span>, sp&eacute;cifique des n&eacute;gociations r&eacute;p&eacute;t&eacute;es avec les m&ecirc;mes parties, consiste &agrave; <em>attribuer alternativement &agrave; chaque partenaire le r&eacute;sultat maximum</em>,</p> <p class="texte" dir="ltr">3. l<span style="text-decoration:underline;">a troisi&egrave;me strat&eacute;gie</span> permette d&rsquo;aboutir &agrave; une solution o&ugrave; <em>chacun gagne quelque chose d&rsquo;important, au-del&agrave; des int&eacute;r&ecirc;ts contraires, un int&eacute;r&ecirc;t commun</em>,</p> <p class="texte" dir="ltr">4. <span style="text-decoration:underline;">la quatri&egrave;me strat&eacute;gie</span> possible est <em>l&rsquo;&eacute;change de concessions gagnantes</em> (&laquo;&nbsp;<em>logrolling&nbsp;&raquo;)</em> qui suppose deux conditions&nbsp;: a) les parties en pr&eacute;sence ont d&eacute;cid&eacute; de n&eacute;gocier en m&ecirc;me temps sur plusieurs rubriques&nbsp;; c&rsquo;est la n&eacute;gociation globale, &laquo;&nbsp;en paquet&nbsp;&raquo;&nbsp;; b) les parties en pr&eacute;sence ont des priorit&eacute;s diff&eacute;rentes.</p> <p class="texte" dir="ltr">Les recherches sur la n&eacute;gociation internationale se sont focalis&eacute;es depuis quelques ann&eacute;es sur cette <span style="text-decoration:underline;"><em>derni&egrave;re strat&eacute;gie de l&rsquo;&eacute;change de concessions gagnantes</em></span> dans le cas de priorit&eacute;s diff&eacute;rentes. Ce genre de solution &eacute;tant difficile &agrave; &eacute;laborer, il n&eacute;cessite de la part des n&eacute;gociateurs certaines orientations particuli&egrave;res pr&eacute;alables &agrave; la n&eacute;gociation&nbsp;: un niveau d&rsquo;aspiration &eacute;lev&eacute; et une orientation de type de r&eacute;solution de probl&egrave;me. Une solution int&eacute;grative ne peut se profiler que si aucun compromis n&rsquo;est possible, ce qui est le cas lorsque de part et d&rsquo;autre le niveau d&rsquo;aspiration est &eacute;lev&eacute;&nbsp;: devant l&rsquo;impossibilit&eacute; de parvenir &agrave; un accord, les n&eacute;gociateurs vont &eacute;ventuellement se livrer &agrave; un travail d&rsquo;investigation plus large. <span style="text-decoration:underline;"><em>Deuxi&egrave;me caract&eacute;ristique</em></span> n&eacute;cessaire chez les n&eacute;gociateurs&nbsp;: orientation de type coop&eacute;ratif, de type de r&eacute;solution de probl&egrave;me. En effet, l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;une solution int&eacute;grative n&eacute;cessite chez chaque n&eacute;gociateur une d&eacute;centralisation de son propre point de vue, une prise en compte au moins partielle du point de vue de l&rsquo;adversaire, de ses int&eacute;r&ecirc;ts. D&rsquo;autres facteurs facilitant l&rsquo;&eacute;laboration d&rsquo;une solution int&eacute;grative par &eacute;change de concessions sont &agrave; chercher dans la dynamique m&ecirc;me des &eacute;changes entre n&eacute;gociateurs adversaires. Il s&rsquo;agit d&rsquo;un &eacute;change intense d&rsquo;informations rendu indispensable par cette recherche des priorit&eacute;s diff&eacute;rentes et les n&eacute;gociateurs doivent d&eacute;couvrir d&rsquo;abord qu&rsquo;ils n&rsquo;ont pas les m&ecirc;mes priorit&eacute;s en termes objectifs, ensuite il leur faut d&eacute;couvrir la nature de ces priorit&eacute;s diff&eacute;rentes. Dernier facteur&nbsp;: parall&egrave;lement &agrave; cette recherche d&rsquo;information concernant les priorit&eacute;s toujours malais&eacute;e dans le climat conflictuel, chaque n&eacute;gociateur, tout en gardant &agrave; l&rsquo;esprit un objectif &eacute;lev&eacute;, doit formuler un grand nombre de propositions selon un proc&eacute;d&eacute; d&rsquo;essais et erreurs, dans l&rsquo;espoir de rencontrer &agrave; un moment les priorit&eacute;s de l&rsquo;adversaire. Ces facteurs facilitant la recherche d&rsquo;une solution int&eacute;grative sont formalis&eacute;s par PRITT (1981) en un mod&egrave;le&nbsp;: le mod&egrave;le de la rigidit&eacute; flexible. Une solution int&eacute;grative, pour appara&icirc;tre n&eacute;cessite &agrave; la fois de la rigidit&eacute; au niveau des buts (un niveau d&rsquo;aspiration &eacute;lev&eacute;) et de flexibilit&eacute; au niveau des moyens (une propension &eacute;lev&eacute;e &agrave; faire de nombreuses propositions). Quand les n&eacute;gociateurs souhaitent trouver la solution int&eacute;grative ils rapprochent leurs attitudes&nbsp;: telles que la non-agressivit&eacute;, l&rsquo;implication dans la r&eacute;ussite, l&rsquo;&eacute;valuation positive du climat du groupe, les attitudes vis-&agrave;-vis de l&rsquo;adversaire et de sa position, sont li&eacute;es &agrave; la performance.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Bretton P. et folliot M. (1984), <em>N&eacute;gociations internationales</em>, Paris, P&eacute;done, 18-134.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Casse P.et Deol S. (1987), <em>La n&eacute;gociation interculturelle,</em> Paris, Chotard et associ&eacute;s &eacute;diteurs, 165-182.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Douglas, S.U. (1992). Negotiations audiences&nbsp;: The role of the mass- media . In Putnam, L.L.&amp; Roloff.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">M.E. (eds.), <em>Communication and Negotiation, </em>250-272. Newbury Park, C.A&nbsp;: Sage.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Druckman D. (1977<em>), Negotiations&nbsp;: social psychological perspectives.</em>Beverly Hills, Calif., Sage p.86-121.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Faure G.et Rubin J.(1993), <em>Culture and n&eacute;gociation</em>. Newbury Park, SAGE Publications, Inc. 7-189.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Fisher G.(1980), <em>International N&eacute;gociation - A cross-cultural perspective</em> Yarmouth. Intercultural Press, 98-147.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Lewiski, R.J.&amp; Litterer, J.A. (1985). <em>Negotiation. </em>Illinois&nbsp;; Irwin.Mautner-Markhof.(1989), <em>Processes of internatonal negotiations</em>, Colorado, Westview Press, Boulder, 79-82.</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Plantey A., (1994), <em>La n&eacute;gociation internationale</em>. Paris, Dunod, 547- 715 .</p> <p class="bibliographie" dir="ltr">Rubin, J.Z., Kim, S.H.&amp; Repetz, N.M. (1990). 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