<p class="texte"><strong>DOSSIER : L&#39;AVENIR DE LA DEMOCRATIE</strong></p> <p class="texte"><em>Fanny Gu&eacute;n&eacute;chault a soutenu sa th&egrave;se de doctorat en 2010 intitul&eacute;e&nbsp;: &laquo;&nbsp;L&rsquo;anticipation du contact culturel intraeurop&eacute;en. Etude des processus psychiques &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre dans l&rsquo;anticipation du contact culturel chez le citoyen fran&ccedil;ais dans le contexte de la construction europ&eacute;enne.&nbsp;&raquo; sous la direction du professeur Denoux.</em><br /> &nbsp;</p> <p class="texte">Gr&acirc;ce aux nouvelles technologies, chacun vit dans un monde en r&eacute;seau, connect&eacute;. Les rencontres ne d&eacute;pendent plus de notre capacit&eacute; &agrave; nous d&eacute;placer. Nous pouvons d&eacute;couvrir d&#39;autres modes de vie, d&#39;autres rapports au monde que ceux de notre entourage proche. Nous avons acc&egrave;s, de fait, &agrave; une multiplicit&eacute; de r&eacute;f&eacute;rences et de possibles de r&eacute;f&eacute;rence. Si chacun tente de se d&eacute;finir singuli&egrave;rement, certaines tendances s&#39;affirment. D&#39;aucuns se d&eacute;finissent alors comme citoyens du monde, dans une forme de refus d&#39;appartenance &agrave; un espace de vie donn&eacute; tandis que d&#39;autres signifient leur identit&eacute; en fonction d&#39;un lieu, d&#39;un espace, d&#39;une terre et craignent de se dissoudre dans un trop grand ensemble. Ces dynamiques identitaires trouvent leur voix dans l&#39;espace politique europ&eacute;en. La place grandissante de mouvements dits populistes dans l&#39;espace public, mouvements qui placent l&#39;identit&eacute; nationale au centre de leurs discours et qui s&#39;appuient sur une id&eacute;ologie nationaliste en est une des cons&eacute;quences.</p> <p class="texte">La France, comme les autres pays europ&eacute;ens, y est confront&eacute;e. Depuis que le candidat d&#39;extr&ecirc;me droite, Jean-Marie Le Pen, a &eacute;t&eacute; amen&eacute; par les &eacute;lecteurs au second tour des &eacute;lections pr&eacute;sidentielles de 2002, cette question envahit les d&eacute;bats. Elle d&eacute;clenche les passions, les pol&eacute;miques et l&#39;antagonisme des positions. Elle a pris une place telle qu&#39;en 2010 un minist&egrave;re charg&eacute; des questions relatives &agrave; l&#39;identit&eacute; nationale a &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute;.</p> <p class="texte">L&#39;identit&eacute; nationale est une acception porteuse en elle-m&ecirc;me de pol&eacute;miques.</p> <p class="texte">Emise par Michelet (1798-1874) et Renan (1823-1892), cette id&eacute;e est th&eacute;oris&eacute;e par Albert Fouill&eacute;e (1838-1912)<sup><a class="footnotecall" href="#ftn1" id="bodyftn1">1</a></sup>. La th&eacute;orie du &laquo;&nbsp;caract&egrave;re national&nbsp;&raquo; se d&eacute;finit comme &laquo;&nbsp;une fa&ccedil;on de penser, de vouloir et de sentir commune &agrave; l&#39;ensemble de la nation&nbsp;&raquo;. Cette id&eacute;ologie sera influente durant la moiti&eacute; du XX<sup>&egrave;me</sup> si&egrave;cle.</p> <p class="texte">Pour Deloye<sup><a class="footnotecall" href="#ftn2" id="bodyftn2">2</a></sup>, elle est une construction sociale qui comprend, &agrave; la fois, une &eacute;laboration strat&eacute;gique et une dimension culturelle. De fait, elle donne lieu &agrave; deux mod&egrave;les s&eacute;mantiques s&eacute;par&eacute;s par un conflit id&eacute;ologique, politique et historique. Le premier mod&egrave;le suppose une identit&eacute; d&eacute;finie dans la dur&eacute;e selon un caract&egrave;re permanent et exclusif. C&#39;est l&#39;id&eacute;e de la reproduction &agrave; l&#39;identique dans le temps, supposant une s&eacute;paration &eacute;tanche avec celui consid&eacute;r&eacute; comme un &eacute;tranger. Le second mod&egrave;le pr&eacute;sente plut&ocirc;t l&#39;identit&eacute; comme un travail d&rsquo;homog&eacute;n&eacute;isation culturelle, historiquement et culturellement dat&eacute; qui vise &agrave; rendre identiques les individus.</p> <p class="texte">Dans les deux cas, celui qui ne poss&egrave;de pas cette identit&eacute; nationale est exclu, mis &agrave; l&#39;&eacute;cart, hors du groupe car ne faisant pas partie, selon les mots de Sayad<sup><a class="footnotecall" href="#ftn3" id="bodyftn3">3</a></sup> de l&#39;ordre national, l&#39;ordre de la nation.</p> <p class="texte">Effectivement cette probl&eacute;matique identitaire renvoie &agrave; cette autre acception qu&#39;est la nation. Mais qu&#39;est-ce que la Nation&nbsp;? Pour Dubois<sup><a class="footnotecall" href="#ftn4" id="bodyftn4">4</a></sup>il s&#39;agit d&#39;une &laquo;&nbsp;conscience d&#39;identit&eacute; et conscience d&#39;alt&eacute;rit&eacute;&nbsp;(&hellip;) les deux principes indissociables autour desquels s&rsquo;&eacute;tablit une conscience nationale digne de ce nom, entre la conscience de soi et la conscience de l&#39;humanit&eacute;.&nbsp;&raquo;.</p> <p class="texte">Etymologiquement, le terme &laquo;&nbsp;nation&nbsp;&raquo; est n&eacute; du latin &laquo;&nbsp;natio&nbsp;&raquo; qui exprime l&#39;id&eacute;e d&#39;une parent&eacute;, proche du sens actuel d&#39;ethnie. Il devient un concept politique lorsque la France r&eacute;volutionnaire transf&egrave;re la souverainet&eacute; de la personne du Roi au peuple. L&#39;Etat National devient alors souverain absolu, la Raison d&#39;Etat prime sur la religion. C&#39;est la naissance de l&#39;Etat Nation. La personne trouve le fondement de son identit&eacute; &agrave; la fois dans l&#39;environnement familial, ethnique, r&eacute;gional mais aussi dans la filiation mythologique et r&eacute;elle &agrave; la nation. Ce cadre &eacute;tatique se d&eacute;finit comme un cadre d&#39;appartenance et de reconnaissance<sup><a class="footnotecall" href="#ftn5" id="bodyftn5">5</a></sup> et renvoie la personne &agrave; une place dans une histoire et dans un espace g&eacute;opolitique d&eacute;finis. Pour Morin<sup><a class="footnotecall" href="#ftn6" id="bodyftn6">6</a></sup>, c&#39;est de ce cadre unitaire qu&#39;&eacute;merge le sentiment d&#39;identit&eacute; nationale.</p> <p class="texte">Mais cela veut-il pour autant dire que ce sentiment est v&eacute;cu de mani&egrave;re indiff&eacute;renci&eacute;e par l&#39;ensemble des citoyens&nbsp;? Avons-nous tous la m&ecirc;me histoire identitaire&nbsp;? &Eacute;laborons-nous le m&ecirc;me rapport &agrave; cette nation&nbsp;?</p> <p class="texte">La population fran&ccedil;aise s&#39;est construite au fil des mouvements migratoires. Ceux-ci ont permis &agrave; des personnes d&#39;horizons g&eacute;ographiques diff&eacute;rents de partager un m&ecirc;me espace de vie. Afin de prendre en consid&eacute;ration la diversit&eacute; culturelle comme probl&eacute;matique sociale, le terme &laquo;&nbsp;multiculturalisme&nbsp;&raquo; &eacute;merge dans les ann&eacute;es 60. Dans le m&ecirc;me temps, ce ph&eacute;nom&egrave;ne permet &laquo;&nbsp;la renaissance des identit&eacute;s communautaires, ethniques&nbsp;&raquo;<sup><a class="footnotecall" href="#ftn7" id="bodyftn7">7</a></sup>. La personne devient plus importante que le personnage social. Elle cherche d&#39;autres modes d&#39;identification et d&#39;agr&eacute;gation sociale<sup><a class="footnotecall" href="#ftn8" id="bodyftn8">8</a></sup>. Afin d&#39;expliquer ce ph&eacute;nom&egrave;ne, l&#39;anthropologie psychologique qualifie l&#39;identit&eacute; de culturelle. Elle est abord&eacute;e comme un processus en relatif devenir, se d&eacute;roulant, d&#39;une part, en fonction d&#39;adh&eacute;sion, d&#39;identification &agrave; une communaut&eacute; et, d&#39;autre part, en fonction d&#39;opposition et d&#39;exclusion &agrave; d&#39;autres communaut&eacute;s. Dans les ann&eacute;es 1975-1980, l&#39;anthropologie psychologique permet donc d&#39;&eacute;tablir un pont entre social, psychique, collectif et individuel, mettant la notion de culture et la probl&eacute;matique identitaire au centre de sa r&eacute;flexion.</p> <p class="texte">S&#39;appuyant sur cette approche, Camilleri<sup><a class="footnotecall" href="#ftn9" id="bodyftn9">9</a></sup> &eacute;labore le concept de strat&eacute;gie identitaire. Selon un processus dynamique, en mouvance tout au long de son &eacute;volution et int&eacute;grant les diff&eacute;rentes exp&eacute;riences v&eacute;cues, le sujet &eacute;laborerait son identit&eacute; dans une red&eacute;finition permanente de lui-m&ecirc;me. Critiquant cette notion de &laquo;&nbsp;strat&eacute;gie identitaire&nbsp;&raquo; bas&eacute;e sur une conception de l&#39;identit&eacute; o&ugrave; priment la coh&eacute;rence, l&#39;unit&eacute; et la continuit&eacute;, Denoux<sup><a class="footnotecall" href="#ftn10" id="bodyftn10">10</a></sup> propose l&#39;id&eacute;e d&#39;une identit&eacute; en r&eacute;seau, dynamique, sans cesse en &eacute;volution et en involution, s&#39;adaptant au contexte et finalis&eacute;e par le processus m&ecirc;me du codage, la culture en tra&ccedil;ant le tour des possibles&nbsp;: l&#39;identit&eacute; interculturelle. Il s&#39;agit l&agrave; d&#39;une tentative de r&eacute;ponse &agrave; la complexit&eacute; des r&eacute;f&eacute;rences &agrave; partir desquelles le sujet peut s&#39;identifier.</p> <p class="texte">Bien que de nouveaux concepts et de nouvelles approches aient &eacute;t&eacute; &eacute;labor&eacute;s pour nous aider &agrave; appr&eacute;hender nos soci&eacute;t&eacute;s multiculturelles, le concept d&#39;identit&eacute; nationale garde une place importante dans les d&eacute;bats politiques. Il est r&eacute;guli&egrave;rement instrumentalis&eacute; pour opposer des groupes, des citoyens par certains mouvements politiques. Dans le contexte de la construction europ&eacute;enne, il garde une r&eacute;sonance particuli&egrave;re, nous rappelant que la nation et ses attributs symboliques ont toujours leur place dans l&#39;imaginaire collectif.</p> <p class="texte">En 2002, la monnaie unique europ&eacute;enne, l&#39;Euro, est mise en circulation, rempla&ccedil;ant progressivement les monnaies nationales dans la partie de l&#39;Union Europ&eacute;enne appel&eacute;e &laquo;&nbsp;Zone Euro&nbsp;&raquo;. Elle est le premier attribut politique tangible de l&#39;Union Europ&eacute;enne pr&eacute;sent dans le quotidien des citoyens europ&eacute;ens habitant cette zone. Cet &eacute;v&eacute;nement, bien que pr&eacute;par&eacute; depuis plusieurs ann&eacute;es, rencontre des r&eacute;ticences. Ainsi, la nouvelle monnaie est rapidement accus&eacute;e d&#39;une augmentation des prix en d&eacute;pit de donn&eacute;es officielles d&eacute;mentant cette affirmation. Symboliquement, l&#39;Euro &eacute;branle les rep&egrave;res g&eacute;opolitiques de l&#39;Etat nation. Le citoyen est projet&eacute; dans un nouvel espace g&eacute;opolitique qui s&#39;intrique avec celui qu&#39;il conna&icirc;t. Cette situation semble surprendre un certain nombre de citoyens.</p> <p class="texte">L&#39;id&eacute;e d&#39;une Europe unie est n&eacute;e &agrave; la fin des ann&eacute;es quarante. Envisag&eacute;e sous la forme d&#39;une f&eacute;d&eacute;ration, repr&eacute;sentant la recherche d&#39;un id&eacute;al de paix apr&egrave;s la seconde guerre mondiale qui avait durement &eacute;prouv&eacute; le continent europ&eacute;en, se fondant sur la r&eacute;conciliation franco-allemande, cette future Europe est promulgu&eacute;e par les partis sociaux-d&eacute;mocrates et d&eacute;mocrates chr&eacute;tiens. Depuis la d&eacute;claration de Robert Schuman en mai 1950 signifiant sa naissance, la construction europ&eacute;enne a &eacute;volu&eacute; par &eacute;tapes et par &eacute;largissements en int&eacute;grant de nouveaux pays.</p> <p class="texte">Le regard que porte les fran&ccedil;ais sur cette construction est mitig&eacute;. En 2006, Duboys Fresney<sup><a class="footnotecall" href="#ftn11" id="bodyftn11">11</a></sup> a bross&eacute; un portrait des fran&ccedil;ais et a not&eacute; que &laquo;&nbsp;beaucoup de fran&ccedil;ais redoutent que la construction europ&eacute;enne conduise le continent &agrave; perdre sa diversit&eacute; au profit d&#39;une homog&eacute;n&eacute;isation ti&egrave;de et sans relief&nbsp;&raquo;. Il s&#39;agit l&agrave; d&#39;une inqui&eacute;tude relative aux particularismes identitaires.</p> <p class="texte">Cette question est trait&eacute;e par l&#39;Union Europ&eacute;enne notamment &agrave; travers la reconnaissance des identit&eacute;s nationales de ses &eacute;tats membres. L&#39;Union Europ&eacute;enne reconna&icirc;t &eacute;galement un certain nombre d&#39;identit&eacute;s qui ne correspondent pas aux fronti&egrave;res des Etats et auxquelles les ressortissants sont attach&eacute;s d&#39;un point de vue &eacute;motionnel, culturel et spirituel<sup><a class="footnotecall" href="#ftn12" id="bodyftn12">12</a></sup>. L&#39;Union Europ&eacute;enne emploie la notion d&rsquo;&laquo;&nbsp;identit&eacute; composite&nbsp;&raquo; pour souligner le fait que l&#39;identit&eacute; nationale et ethnique n&#39;est pas la seule identit&eacute; du citoyen mais qu&#39;elle entre dans un m&eacute;canisme complexe d&#39;identit&eacute; individuelle et collective&nbsp;. Ce m&eacute;canisme participe &agrave; la construction de la personnalit&eacute; du citoyen qui n&eacute;gocie ainsi en permanence sa place dans la soci&eacute;t&eacute;. Ainsi, l&#39;identit&eacute; nationale est consid&eacute;r&eacute;e comme se d&eacute;roulant &agrave; la fois au niveau de l&#39;Etat-nation et &agrave; celui, plus local, de la r&eacute;gion, voire du quartier.</p> <p class="texte">Le lien entre ressortissants des &eacute;tats membres de l&#39;Union Europ&eacute;enne et l&#39;Union Europ&eacute;enne elle-m&ecirc;me est d&eacute;fini depuis le Trait&eacute; de Maastricht en 1992. Chaque ressortissant est d&eacute;sign&eacute; comme citoyen europ&eacute;en, cette citoyennet&eacute; se superposant aux citoyennet&eacute;s nationales. Ce principe a &eacute;t&eacute; renforc&eacute; par le Trait&eacute; de Lisbonne<sup><a class="footnotecall" href="#ftn13" id="bodyftn13">13</a></sup><sup> </sup>apr&egrave;s l&#39;abandon du projet de Constitution Europ&eacute;enne.</p> <p class="texte">La citoyennet&eacute; se d&eacute;finit comme le droit d&#39;appartenance des personnes &agrave; une entit&eacute; politique reconnue. Dorna<sup><a class="footnotecall" href="#ftn14" id="bodyftn14">14</a></sup> explique qu&#39;elle s&#39;&eacute;tablit gr&acirc;ce &agrave; &laquo;&nbsp;la transmission [d&rsquo;]&nbsp;&eacute;l&eacute;ments affectivo-cognitifs via les m&eacute;canismes de socialisation et les pouvoirs politiques de contr&ocirc;le (physiques et psychologiques) qui permet le maintien de la coh&eacute;sion nationale et l&#39;int&eacute;gration des vagues successives de nouveaux membres.&nbsp;&raquo;</p> <p class="texte">En 2009, Duchesne<sup><a class="footnotecall" href="#ftn15" id="bodyftn15">15</a></sup> a soulev&eacute; la question du lien entre citoyennet&eacute; et identit&eacute; europ&eacute;enne en &eacute;voquant le fait que c&#39;est en fonction du syst&egrave;me politique choisi que s&#39;&eacute;laborera cette citoyennet&eacute; et permettra l&#39;&eacute;mergence de cette identit&eacute;. Or,<strong> </strong>dix ans plus tard, le syst&egrave;me politique de l&#39;Union Europ&eacute;enne est loin d&#39;&ecirc;tre achev&eacute;.</p> <p class="texte">Si la citoyennet&eacute; europ&eacute;enne a une existence sur le plan juridique, qu&#39;en est- il de l&#39;identit&eacute; europ&eacute;enne&nbsp;? Elle est difficile &agrave; circonscrire. Pour certains auteurs, il s&#39;agit simplement d&#39;une forme en n&eacute;gatif qui existe en cela que les europ&eacute;ens existent dans la pens&eacute;e des habitants des autres continents. Pour d&#39;autres, comme Christophe-Tchakaloff<sup><a class="footnotecall" href="#ftn16" id="bodyftn16">16</a></sup>, il s&#39;agit d&#39;une identit&eacute; communautaire plus qu&#39;europ&eacute;enne qui se constituerait &laquo;&nbsp;au fil de l&#39;int&eacute;gration [europ&eacute;enne] (...) d&eacute;gag&eacute;e de l&#39;identit&eacute; nationale.&nbsp;&raquo;. L&#39;identit&eacute; europ&eacute;enne s&#39;envisagerait donc potentiellement comme une construction inh&eacute;rente et intrins&egrave;quement li&eacute;e au processus m&ecirc;me d&#39;int&eacute;gration europ&eacute;enne.</p> <p class="texte">Selon cette approche, le citoyen europ&eacute;en se d&eacute;finirait en tant que tel dans un double mouvement de construction / d&eacute;construction de son espace g&eacute;opolitique. En cons&eacute;quence, il est &agrave; consid&eacute;rer que la personne puisse avoir un sentiment de perte et une forme d&#39;incertitude identitaire. Elle se situe dans un entre-deux, entre deux espaces, entre deux temps. Cette place de l&#39;entre-deux peut &ecirc;tre inconfortable, g&eacute;n&eacute;rer tensions et crises mais elle peut &ecirc;tre aussi source de cr&eacute;ation, d&#39;inspiration pour se red&eacute;finir. C&#39;est sous cet angle que nous l&#39;abordons<em> </em>en tant que temps de cr&eacute;ation et d&#39;&eacute;mergence identitaire. Cet entre-deux se d&eacute;roule entre deux espaces qui sont red&eacute;finis institutionnellement et relativement &agrave; un entre deux temps, celui des r&eacute;f&eacute;rences du &laquo;&nbsp;en train de devenir pass&eacute;&nbsp;&raquo;, toujours accessibles, connues, et celles d&#39;un &laquo;&nbsp;en train de devenir&nbsp;&raquo;, de l&#39;avenir, parcellaires et pour certaines inconnues. C&#39;est ce que nous rappelle Rouquette<sup><a class="footnotecall" href="#ftn17" id="bodyftn17">17</a></sup> dans sa description de ce qu&#39;est un citoyen&nbsp;: &laquo;&nbsp;[il est] &agrave; quelque degr&eacute; un th&eacute;oricien politique&nbsp;: il se forme une image du pass&eacute;, interpr&egrave;te ce que lui offre le pr&eacute;sent et se projette plus ou moins dans l&#39;avenir&nbsp;(&hellip;) le citoyen isol&eacute; n&#39;existe pas, non plus que le vide social, mais chaque citoyen traite &agrave; sa mani&egrave;re et depuis le contexte qu&#39;il investit l&#39;information qui lui parvient.&nbsp;&raquo;</p> <p class="texte">La temporalit&eacute; occupe une place centrale dans la vie des hommes et dans la vie politique. Traiter du temps pose probl&egrave;me en raison de la possibilit&eacute;, ou de l&#39;impossibilit&eacute;, dans laquelle nous nous trouvons, de le saisir et de le d&eacute;finir et ce, bien qu&#39;il soit, avec l&#39;espace, une dimension fondamentale de nos actions et de notre capacit&eacute; d&#39;agir. Mais de quel temps parlons-nous&nbsp;? S&#39;agit-il de celui du citoyen ou de celui de l&#39;Union Europ&eacute;enne&nbsp;?</p> <p class="texte">Il existe un temps socialis&eacute;, d&eacute;crit par Zarifian<sup><a class="footnotecall" href="#ftn18" id="bodyftn18">18</a></sup> comme un temps mesurable et mesur&eacute;, contraint par la soci&eacute;t&eacute; et les cultures dans lesquelles il se d&eacute;ploie. C&#39;est celui des institutions. C&#39;est un temps juridique et politique. C&#39;est le temps de l&#39;Union Europ&eacute;enne, celui qui a permis, notamment, de modifier les fronti&egrave;res sans les d&eacute;placer g&eacute;ographiquement. Zarifian propose l&#39;&eacute;laboration d&#39;une &laquo;&nbsp;sociologie du devenir&nbsp;&raquo; qui s&#39;&eacute;carterait d&#39;une &laquo;&nbsp;sociologie de la r&eacute;gulation et de l&#39;identit&eacute;&nbsp;&raquo;, sociologie de la recherche d&#39;ordre et de coh&eacute;rence. La sociologie du devenir serait une &laquo;&nbsp;sociologie de la communaut&eacute; humaine en tant que totalit&eacute; concr&egrave;te consid&eacute;r&eacute;e dans son mouvement&nbsp;(&hellip;) sans verser dans l&#39;illusion que cette communaut&eacute; puisse s&#39;unifier dans une unique perspective. Il &eacute;voque notamment &laquo;&nbsp;l&#39;anticipation de l&#39;advenir&nbsp;&raquo; qui recoupe aussi l&#39;anticipation du choix d&#39;action de ce qu&#39;on cherche &agrave; faire advenir.</p> <p class="texte">Du point de vue du citoyen, ces modifications ont &eacute;t&eacute; peu palpables dans son quotidien jusqu&#39;&agrave; la mise en circulation de l&#39;Euro en lieu et place de la monnaie nationale. Partager la m&ecirc;me monnaie peut faire partie des m&eacute;canismes affectivo-cognitifs &eacute;voqu&eacute;s par Dorna. Cet &eacute;l&eacute;ment a eu une port&eacute;e symbolique qui va bien au-del&agrave; de l&#39;aspect pragmatique de la facilit&eacute; des &eacute;changes. Elle symbolise et concr&eacute;tise les avanc&eacute;es temporelles de l&#39;Union Europ&eacute;enne, elle est le r&eacute;sultat du d&eacute;roul&eacute; de ce temps institutionnel.</p> <p class="texte">En psychologie, les conduites temporelles sont consid&eacute;r&eacute;es comme des conduites &laquo;&nbsp;r&eacute;gulatrices de l&#39;action&nbsp;&raquo;<sup><a class="footnotecall" href="#ftn19" id="bodyftn19">19</a></sup>. Sutter<sup><a class="footnotecall" href="#ftn20" id="bodyftn20">20</a></sup> part du constat qu&#39;une des seules pr&eacute;occupations de l&#39;homme est de vivre par avance son avenir. Il distingue la notion d&#39;avenir de celle de futur. Le futur est &laquo;&nbsp;ce qui sera&nbsp;&raquo;, l&#39;itin&eacute;raire de vie dans lequel la personne se projette tandis que l&#39;avenir est &laquo;&nbsp;ce qui pourrait ou devrait &ecirc;tre&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;renferme la totalit&eacute; des futurs possibles&nbsp;&raquo;. Sutter pr&eacute;cise que la conduite anticipatrice occupe aussi une fonction instrumentale en cela qu&#39;elle permet l&#39;ajustement de la position actuelle du sujet en fonction de ce qu&#39;il d&eacute;couvre, ou pense d&eacute;couvrir, dans ses p&eacute;r&eacute;grinations intellectuelles. Pour Sutter, l&#39;anticipation se d&eacute;finit comme &laquo;&nbsp;une conduite qui dispose et organise en fonction de l&#39;avenir personnel toute l&#39;activit&eacute; humaine&nbsp;&raquo;.</p> <p class="texte">Lorsque le citoyen va voter, il le fait pour son futur et pour l&#39;avenir de la soci&eacute;t&eacute; dans laquelle il vit pour ce qu&#39;il souhaite d&rsquo;un avenir collectif dans lequel son futur est inscrit. Son choix est aussi soumis &agrave; des influences souvent inconscientes qui le concerne individuellement et intimement.</p> <p class="texte">Cette temporalit&eacute; intime, ce temps v&eacute;cu tel qu&#39;&eacute;voqu&eacute; par Minskowski<sup><a class="footnotecall" href="#ftn21" id="bodyftn21">21</a></sup> est assujetti au temps socialis&eacute; et mesurable. Dans le contexte de la construction europ&eacute;enne, le citoyen est confront&eacute; &agrave; un temps qui le d&eacute;passe, qui l&#39;assigne &agrave; une position de spectateur et, ponctuellement, &agrave; une position d&#39;acteur d&eacute;cisionnaire.</p> <p class="texte">Comment envisager la probl&eacute;matique identitaire dans ce contexte particulier autrement que dans l&#39;opposition ou la juxtaposition&nbsp;? En reprenant les approches de Zarifian, de Denoux et les r&eacute;flexions de Sutter, il nous semble n&eacute;cessaire d&#39;envisager l&#39;identit&eacute; dans un mouvement qui se construit. L&#39;articulation n&eacute;cessaire que le citoyen doit faire entre ses r&eacute;f&eacute;rences identitaires nationales bouscul&eacute;es et les contours d&#39;une identit&eacute; en devenir se retrouve dans le processus anticipatif et son mouvement r&eacute;current entre pr&eacute;sent et avenir.</p> <p class="texte">Nous proposons donc d&#39;aborder la question identitaire du citoyen dans le cadre de la construction europ&eacute;enne en tant que &laquo;&nbsp;positionnement culturel du citoyen face &agrave; la construction europ&eacute;enne&nbsp;&raquo;<sup><a class="footnotecall" href="#ftn22" id="bodyftn22">22</a></sup>. Le terme de positionnement laisse l&#39;id&eacute;e d&#39;un mouvement, d&#39;une possible &eacute;volution de posture identitaire. Cette id&eacute;e de mouvement nous semble importante par le fait qu&#39;elle suppose que le sujet peut faire preuve de souplesse dans l&#39;utilisation de ses r&eacute;f&eacute;rences identitaires. Ainsi que nous l&#39;&eacute;voquions pr&eacute;c&eacute;demment le citoyen europ&eacute;en se trouve dans un temps d&#39;incertitude identitaire qui peut l&#39;amener &agrave; utiliser plus fortement les r&eacute;f&eacute;rences identitaires qu&#39;il conna&icirc;t pour se d&eacute;finir. Or, nous observons que l&#39;identit&eacute; nationale est r&eacute;guli&egrave;rement pr&eacute;sent&eacute;e et instrumentalis&eacute;e comme une posture centrip&egrave;te, tourn&eacute;e vers elle-m&ecirc;me. Cela nous renvoie &agrave; une de nos questions&nbsp;: tous les citoyens &eacute;laborent-ils le m&ecirc;me rapport &agrave; la Nation&nbsp;? Nous pensons que non. Nous pensons que les citoyens peuvent s&#39;appuyer sur leur identit&eacute; nationale pour se d&eacute;finir dans un contexte europ&eacute;en sans se replier sur ces seules r&eacute;f&eacute;rences, nous pensons qu&#39;ils peuvent tout &agrave; la fois se d&eacute;finir comme national et rester ouvert &agrave; d&#39;autres r&eacute;f&eacute;rences, allant m&ecirc;me jusqu&#39;&agrave; les int&eacute;grer dans un mouvement cr&eacute;atif. Il s&#39;agit donc de ne pas laisser ce qui est de l&#39;ordre de l&rsquo;appartenance territoriale premi&egrave;re, de la nationalit&eacute; &ecirc;tre d&eacute;finie comme une entit&eacute; fig&eacute;e, d&eacute;fensive et non &eacute;volutive. Il s&#39;agit donc de pouvoir s&#39;affirmer comme national et europ&eacute;en, dans une posture centrifuge cr&eacute;atrice de sens.</p> <p class="texte">Mais, l&#39; &laquo;&nbsp;identit&eacute; nationale&nbsp;&raquo; porte en elle les stigmates d&#39;id&eacute;es plus anciennes, impr&eacute;gn&eacute;es d&#39;id&eacute;ologie nationaliste. Dans notre &eacute;tude, nous avons &eacute;tabli un lien entre la question identitaire, ce que nous avons appel&eacute; &laquo;&nbsp;le positionnement culturel du citoyen face &agrave; la construction europ&eacute;enne&nbsp;&raquo; et la mani&egrave;re dont le citoyen anticipe le contact culturel. Nous avions consid&eacute;r&eacute; trois types d&#39;anticipation du contact culturel pouvant &ecirc;tre &eacute;labor&eacute;s par le sujet, en nous appuyant notamment sur les processus en jeu dans l&#39;interculturation telle que d&eacute;finie par Denoux<sup>&nbsp;</sup>: la Cr&eacute;ation Culturelle, l&#39;Assimilation Culturelle et la Protection Culturelle. Du c&ocirc;t&eacute; du citoyen, nous avions d&eacute;fini trois types de rapports &agrave; la culture, au sens ici d&#39;identit&eacute; fran&ccedil;aise&nbsp;: Appartenir, Se R&eacute;clamer, Etre R&eacute;f&eacute;r&eacute;. Nos r&eacute;sultats nous avaient amen&eacute; &agrave; conclure que, plus un sujet se sent proche de cette identit&eacute; culturelle, plus il tendrait vers un type d&#39;anticipation mixte &laquo;&nbsp;assimilation-Protection Culturelle o&ugrave;, consid&eacute;rant l&#39;influence r&eacute;ciproque des cultures, le sujet adopterait un mouvement de protection identitaire n&#39;offrant que peu de possibilit&eacute;s &agrave; une m&eacute;tabolisation de la diff&eacute;rence et &agrave; l&#39;&eacute;mergence d&#39;une culture tierce. Il est int&eacute;ressant de noter le lien entre la position actuelle du citoyen et ce qu&#39;il projette de l&#39;&eacute;volution de son identit&eacute; dans l&#39;Union Europ&eacute;enne. Cependant cette conclusion doit &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;e avec nuance car, dans le cadre de cette &eacute;tude, la r&eacute;f&eacute;rence implicite &agrave; l&#39;identit&eacute; culturelle de r&eacute;f&eacute;rence est celle de l&#39;identit&eacute; fran&ccedil;aise. Or, cet &eacute;l&eacute;ment n&#39;ayant pas &eacute;t&eacute; explor&eacute;, il a &eacute;t&eacute; laiss&eacute; &agrave; l&#39;imaginaire des sujets interrog&eacute;s et, au regard des r&eacute;sultats, nous pouvons percevoir la pr&eacute;gnance de l&rsquo;acception &laquo;&nbsp;identit&eacute; nationale&nbsp;&raquo; telle que nous l&#39;avons &eacute;voqu&eacute; pr&eacute;c&eacute;demment, d&eacute;velopp&eacute;e dans l&#39;imaginaire collectif et dans le discours politique. Ainsi, nous devons envisager que ce n&#39;est pas seulement la vision de la construction europ&eacute;enne par les citoyens que nous devons faire &eacute;voluer pour qu&#39;ils se sentent participatifs du projet mais aussi la perception d&#39;eux-m&ecirc;mes en tant que nationaux et surtout en tant que nationaux europ&eacute;ens et de leur devenir identitaire.</p> <p class="texte">L&#39;Union Europ&eacute;enne a pour origine le projet de faire vivre ensemble des personnes qui, de par leur lieu de naissance, vivent s&eacute;par&eacute;s et ce sans la dimension migratoire. Ce vivre ensemble particulier signifie le partage d&#39;un espace de vie culturel, politique et humain unifi&eacute; et divers. Les probl&eacute;matiques soci&eacute;tales pos&eacute;es sont vertigineuses, complexes et semblent se complexifier au fil des ann&eacute;es peut-&ecirc;tre parce que les dimensions pragmatiques, &eacute;conomiques et commerciaux semblent avoir pris le pas sur la r&eacute;flexion id&eacute;ologique et citoyenne. Introduire une r&eacute;flexion sur le devenir identitaire des citoyens europ&eacute;ens est indispensable pour redonner sens &agrave; ce projet et, aussi, parce que force est de constater qu&#39;au niveau politique les mouvements populistes se sont appropri&eacute; la question. Leurs repr&eacute;sentants emploient des concepts anciens qui divisent et enferment chacun dans une forme d&#39;opposition binaire li&eacute; &agrave; un sentiment d&#39;appartenance nationale.</p> <p class="texte">Les sciences humaines ont propos&eacute; de nouveaux outils pour penser le multiculturalisme, prenant en compte la notion de culture qui a permis d&#39;&eacute;largir la r&eacute;flexion au<strong>-</strong>del&agrave; de la question territoriale. Il est n&eacute;cessaire &agrave; pr&eacute;sent, dans l&#39;Union Europ&eacute;enne de traiter de mani&egrave;re nouvelle les probl&eacute;matiques identitaires qu&#39;elle fait &eacute;merger afin de ne pas tomber dans les travers de la x&eacute;nophobie.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn1" id="ftn1">1</a> Noiriel, G. (1994). L&#39;identit&eacute; nationale dans l&#39;historiographie fran&ccedil;aise, note sur un probl&egrave;me. In Centre de relations internationales et de sciences politiques d&#39;Amiens, centre universitaire de recherches administratives et politiques de Picardie (1994). <em>L&#39;identit&eacute; politique&nbsp;: [2&egrave; s&eacute;minaire de formation doctorale, Amiens, 1992-1993- organis&eacute; par le]</em> (p.294-305).Paris&nbsp;: PUF.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn2" id="ftn2">2</a> Deloye, Y. (1994). La nation entre identit&eacute; et alt&eacute;rit&eacute;. Fragments de l&#39;&#39;identit&eacute; nationale. In Centre de relations internationales et de sciences politiques d&#39;Amiens, centre universitaire de recherches administratives et politiques de Picardie (1994). <em>L&#39;identit&eacute; politique&nbsp;: [2&egrave; s&eacute;minaire de formation doctorale, Amiens, 1992-1993- organis&eacute; par le]</em> (p.281-293).Paris&nbsp;: PUF.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn3" id="ftn3">3</a> Sayad, A. (1991). <em>L&#39;immigration ou les paradoxes de l&#39;alt&eacute;rit&eacute;. </em>Bruxelles&nbsp;: De Boeck Universit&eacute;.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn4" id="ftn4">4</a> Dubois, Cl-G. (1991). <em>L&#39;imaginaire de la nation (1792-1992)&nbsp;: colloque europ&eacute;en de Bordeaux [Maison de l&#39;Europe, 2-4 mars 1989, Talence, Maison des Sciences de l&#39;Homme d&#39;Aquitaine, 10 mars 1989]. </em>Talence&nbsp;: Presses Universitaires de Bordeaux.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn5" id="ftn5">5</a> Tenzer, N. (1993). L&#39;Etat contre la soci&eacute;t&eacute;&nbsp;? <em>Le Banquet, </em>1993/1, n&deg;&nbsp;2<em>. </em>R&eacute;cup&eacute;r&eacute; en novembre 2002 de&nbsp;: http://www.revue-lebanquet.com/reposoir/docs/a_0000031.html</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn6" id="ftn6">6</a> Morin, E. (1999), <em>Penser l&#39;Europe.</em> Paris&nbsp;: Gallimard.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn7" id="ftn7">7</a> Constant, F. (2000).<em> Le multiculturalisme.</em> Paris&nbsp;: Flammarion.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn8" id="ftn8">8</a> Poirier, J. (2002). Des soci&eacute;t&eacute;s traditionnelles aux soci&eacute;t&eacute;s modernes, une gen&egrave;se du concept identitaire. In Rosse, P., Midol, N., Triki, F. (dir.) <em>Unit&eacute;-diversit&eacute;, les identit&eacute;s culturelles dans le jeu de la mondialisation </em>(p.44-66). Paris&nbsp;: L&#39;Harmattan.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn9" id="ftn9">9</a> Camilleri, C., Kastersztein, J., Lipiansky, E-M. (2002). <em>Strat&eacute;gies identitaires. </em>Paris&nbsp;: PUF 4&egrave; &eacute;dition.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn10" id="ftn10">10</a> Denoux, P. (1994). Pour une nouvelle d&eacute;finition de l&#39;interculturation. Dans J. Blomart et B. Krewer (Eds). <em>Perspectives de l&#39;interculturel, [actes]&nbsp;- [4&egrave; congr&egrave;s de l&#39;Association pour la recherche interculturelle, associ&eacute; au 11&egrave; congr&egrave;s de l&#39;international association for cross-cultural psychology, </em>Li&egrave;ge, juillet 1992]<em> </em>(pp.67-81). Paris&nbsp;: L&#39;Harmattan.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn11" id="ftn11">11</a> Duboys Fresney, L. (2006). <em>Atlas des fran&ccedil;ais aujourd&#39;hui&nbsp;: modes de vie et valeurs. </em>Paris&nbsp;: Ed. Autrement.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn12" id="ftn12">12</a> Ranelpi (Collectif) (2000, revu en 2008). <em>Statut-Cadre du peuple Rrom en Union Europ&eacute;enne. </em>R&eacute;cup&eacute;r&eacute; en mai 2009 de&nbsp;: <a href="http://www.rroma-europa.eu/">http://www.rroma-europa.eu/</a></p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn13" id="ftn13">13</a> Toute l&#39;Europe (2010). <em>Un nouveau trait&eacute; pour l&#39;Union Europ&eacute;enne. </em>R&eacute;cup&eacute;r&eacute; en f&eacute;vrier 2010 de&nbsp;: <a href="http://www.touteleurope.eu/fr/action/construction-europeenne/reforme-des-traites-et-des-institutions/presentation/traite-de-lisbonne-presentation.html#c1121168">http://www.touteleurope.eu/fr/action/construction-europeenne/reforme-des-traites-et-des-institutions/presentation/traite-de-lisbonne-presentation.html#c1121168</a></p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn14" id="ftn14">14</a> Dorna, A. (2006). Citoyennet&eacute;&nbsp;: l&#39;enjeu d&eacute;mocratique. <em>Les cahiers de psychologie politique, n&deg;9. </em>R&eacute;cup&eacute;r&eacute; du site&nbsp;: http://a.dorna.free.fr/CadresIntro.html</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn15" id="ftn15">15</a> Documentation fran&ccedil;aise (2009, entretien r&eacute;alis&eacute; en mai). <em>Questions &agrave; Sophie Duchesne. </em>R&eacute;cup&eacute;r&eacute; du site&nbsp;: <a href="http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/citoyen-europeen-2009/sophie-duchesne.html">http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/citoyen-europeen-2009/sophie-duchesne.html</a></p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn16" id="ftn16">16</a> Christophe-Tchakaloff, M.-F. (1994). L&#39;identit&eacute; communautaire. In Centre de relations internationales et de sciences politiques d&#39;Amiens, centre universitaire de recherches administratives et politiques de Picardie (1994). <em>L&#39;identit&eacute; politique&nbsp;: [2&egrave; s&eacute;minaire de formation doctorale, Amiens, 1992-1993- organis&eacute; par le]&nbsp;</em>(p.441-444). Paris&nbsp;: PUF.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn17" id="ftn17">17</a> Rouquette, M.-L. (1988). <em>La psychologie politique. </em>Paris&nbsp;: PUF.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn18" id="ftn18">18</a> Zarifian, Ph. (2001). <em>Temps et Modernit&eacute;&nbsp;: le temps comme enjeu du monde moderne. </em>Paris&nbsp;: L&#39;Harmattan.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn19" id="ftn19">19</a> Janet, P. (2006). <em>L&#39;&eacute;volution de la m&eacute;moire et la notion du temps&nbsp;: le&ccedil;ons au Coll&egrave;ge de France, 1927-1928. </em>Paris&nbsp;: L&#39;Harmattan.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn20" id="ftn20">20</a> Sutter, J. (1983). <em>L&#39;anticipation, psychologie et psychopathologie. </em>Paris&nbsp;: PUF.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn21" id="ftn21">21</a> Minkowski, E. (2005).<em>Le Temps v&eacute;cu, &eacute;tudes ph&eacute;nom&eacute;nologiques et psychopathologiques. </em>Paris&nbsp;: PUF, 1933.</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn22" id="ftn22">22</a> Gu&eacute;n&eacute;chault, F. (2010). L&#39;anticipation du contact culturel intraeurop&eacute;en, &eacute;tude des processus psychiques &agrave; l&#39;&oelig;uvre dans l&#39;anticipation du contact culturel chez le citoyen fran&ccedil;ais dans le contexte de la construction europ&eacute;enne [Th&egrave;se de doctorat]. Amiens : Universit&eacute; de Jules Verne Picardie, Ecole doctorale de sciences humaines et sociales, Laboratoire de psychologie appliqu&eacute;e EA 4298.</p>