<p class="texte"><strong>DOSSIER : POLITIQUE DE SANTE</strong></p> <p class="texte"><em>Dominique Rivi&egrave;re, docteur en m&eacute;decine, ma&icirc;trise en science de l&rsquo;&eacute;ducation, il est m&eacute;decin coordonnateur et sp&eacute;cialistes en neuropsychologie, soins palliatifs, &eacute;thique m&eacute;dicale et psychog&eacute;riatrie. Il est g&eacute;riatre praticien hospitalier au centre hospitalier de Tulle depuis 2001. Son travail est aussi partag&eacute; entre la maison de retraite de Neuvic et les centres carc&eacute;raux de la Corr&egrave;ze&nbsp;: maison d&rsquo;arr&ecirc;t de Tulle et centre de d&eacute;tention d&rsquo;Uzerche. Il a publi&eacute;&nbsp;Sur l&rsquo;autre rive de la vieillesse&nbsp;en 2017 chez Er&egrave;s et&nbsp;Quand surveiller c&rsquo;est punir&nbsp;en 2019 chez L&rsquo;Harmattan.</em></p> <p>L&rsquo;extension de l&rsquo;hypersurveillance se manifeste aussi, insidieusement, en g&eacute;riatrie. Si l&rsquo;inflation du s&eacute;curitaire, et son revers cach&eacute;, le punitif, semble une r&eacute;alit&eacute; sociale non seulement admise, mais demand&eacute;e, les cons&eacute;quences en g&eacute;rontologie restent m&eacute;connues&nbsp;: psychiatrie comme instrument admis d&rsquo;une normalisation des comportements, applications dans les &eacute;tablissements de moyens de contr&ocirc;le et de discipline des corps (pour &ecirc;tre foucaldien&hellip;), de techniques initialement carc&eacute;rales (vid&eacute;o surveillances, portes &laquo;&nbsp;digicodis&eacute;es&nbsp;&raquo;, tra&ccedil;abilit&eacute; omnipr&eacute;sente&hellip;), refus de consid&eacute;rer autrui autrement que comme un cadavre vivant, judiciarisation de certains comportements jug&eacute;s potentiellement dangereux&hellip;</p> <p class="texte">Il n&rsquo;est pas anodin que le contr&ocirc;leur g&eacute;n&eacute;ral des lieux de privation de libert&eacute;, M&nbsp;Delarue, en son temps, avait propos&eacute; d&rsquo;&eacute;tendre ses visites aux structures ferm&eacute;es des maisons de retraite. On ne sait pas si c&rsquo;est l&rsquo;ampleur de la t&acirc;che qui l&rsquo;a d&eacute;courag&eacute; ou le manque de moyen&hellip; Le simple fait que la question se soit pos&eacute;e est d&eacute;j&agrave;, en soi, un probl&egrave;me g&eacute;riatrique.</p> <p class="texte">On proposera de r&eacute;fl&eacute;chir &agrave; partir du sch&eacute;ma suivant&nbsp;:</p> <table class="texte" dir="ltr" id="Table1"> <tbody> <tr> <td dir="ltr" style="border-left:none;border-right:none;border-top:none;border-bottom:1px solid #000000;"> <p class="texte">S&eacute;curit&eacute;</p> </td> <td dir="ltr" style="border-left:none;border-right:none;border-top:none;border-bottom:1px solid #000000;"> <p class="texte">Surveillance</p> </td> <td dir="ltr" style="border-left:none;border-right:none;border-top:none;border-bottom:1px solid #000000;"> <p class="texte">hyper surveillance</p> </td> <td dir="ltr" style="border-left:none;border-right:none;border-top:none;border-bottom:1px solid #000000;"> <p class="texte">punition</p> </td> </tr> <tr> <td dir="ltr" style="border-left:none;border-right:none;border-top:1px solid #000000;border-bottom:none;"> <p class="texte">S&eacute;curit&eacute;</p> </td> <td dir="ltr" style="border-left:none;border-right:none;border-top:1px solid #000000;border-bottom:none;"> <p class="texte">&laquo;&nbsp;veillance-sur&nbsp;&raquo;</p> </td> <td dir="ltr" style="border-left:none;border-right:none;border-top:1px solid #000000;border-bottom:none;"> <p class="texte">confiance</p> </td> <td dir="ltr" style="border-left:none;border-right:none;border-top:1px solid #000000;border-bottom:none;"> <p class="texte">accompagnement</p> </td> </tr> </tbody> </table> <p class="texte">Le besoin de s&eacute;curit&eacute;, pour soi m&ecirc;me ou pour un proche, est l&eacute;gitime, et repose sur le d&eacute;sir de pouvoir jouir de ce qui est n&eacute;cessaire&nbsp;: un toit, de quoi manger, &ecirc;tre en paix avec soi-m&ecirc;me et avec autrui. On consid&egrave;re que le vieillissement ajoute au besoin de s&eacute;curit&eacute;, dans la mesure o&ugrave; toutes sortes de vuln&eacute;rabilit&eacute;s apparaissent&nbsp;: d&eacute;placements difficiles, d&eacute;sorientation, troubles mn&eacute;siques, n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;aide pour les actes de la vie courante&hellip;</p> <p class="texte">De ce point de d&eacute;part, deux paradigmes sont possibles, et correspondent &agrave; l&rsquo;acceptation de la peur, ou &agrave; son refus. En effet, on consid&egrave;rera que le terme &laquo;&nbsp;prison&nbsp;&raquo; s&rsquo;applique &agrave; &laquo;&nbsp;<em>l&rsquo;espace que l&rsquo;on cr&eacute;e en soi ou en dehors de soi pour y enfermer sous surveillance ce qui fait peur&nbsp;</em>&raquo;<sup><a class="footnotecall" href="#ftn1" id="bodyftn1">1</a></sup> D&egrave;s lors, les espaces ferm&eacute;s des institutions peuvent &ecirc;tre qualifi&eacute;s de &laquo;&nbsp;prison&nbsp;&raquo;, m&ecirc;me si le confort y est satisfaisant, s&rsquo;il ne s&rsquo;y trouve pas de violence physique, si les soins sont remplis d&rsquo;empathie et de professionnalisme. Mais le vieux que l&rsquo;on dira &laquo;&nbsp;actuel&nbsp;&raquo; est aussi le fils de ceux qui, dans les si&egrave;cles pass&eacute;s, &eacute;taient h&eacute;berg&eacute;s dans les hospices, avec les SDF, les malades, les rejet&eacute;s de la soci&eacute;t&eacute;.<sup><a class="footnotecall" href="#ftn2" id="bodyftn2">2</a></sup> On ne se d&eacute;barrasse pas simplement des repr&eacute;sentations&nbsp;: le vieux fait encore un peu peur, surtout quand ses facult&eacute;s cognitives s&rsquo;alt&egrave;rent, o&ugrave; que l&rsquo;on craint pour le mobilier, la maison, les voisins.<sup><a class="footnotecall" href="#ftn3" id="bodyftn3">3</a></sup> La fronti&egrave;re entre prison, h&ocirc;pital, maison de retraite, couvent, n&rsquo;est pas aussi tranch&eacute;e que l&rsquo;on imagine et il existe le plus souvent un socle commun&nbsp;: le syst&egrave;me d&rsquo;institution totale telle qu&rsquo;Erwin Goffman l&rsquo;a expliqu&eacute;. Certes, le d&eacute;sir de prot&eacute;ger proc&egrave;de d&rsquo;une intention louable, mais l&rsquo;organisation d&rsquo;un lieu ferm&eacute; doit tenir compte en premier lieu du d&eacute;sir exprim&eacute;, d&rsquo;une mani&egrave;re ou d&rsquo;une autre, de celui qui va y s&eacute;journer. On rentre contre son gr&eacute; en prison et c&rsquo;est consid&eacute;r&eacute; comme une punition&nbsp;; on passe plusieurs ann&eacute;es de noviciat avant d&rsquo;int&eacute;grer un monast&egrave;re et la punition serait, s&rsquo;il y en avait, d&rsquo;en &ecirc;tre expuls&eacute;. Entre les deux, on a toute la gamme des institutions o&ugrave; nos ain&eacute;s vieillissent sous bonne garde.</p> <p class="texte">Il arrive, en psychiatrie, que des patients tr&egrave;s perturb&eacute;s demandent, ponctuellement, &agrave; &ecirc;tre confin&eacute; en chambre d&rsquo;isolement, et, parfois, cette &laquo;&nbsp;<em>chambre-ut&eacute;rus</em>&nbsp;&raquo; a quelques vertus th&eacute;rapeutiques. L&rsquo;id&eacute;al est d&rsquo;en sortir le plus rapidement possible. On voit des r&eacute;sidents tr&egrave;s d&eacute;sorient&eacute;s s&rsquo;apaiser dans un espace restreint. Dans ces cas, l&rsquo;indication d&rsquo;un tel isolement appartient &agrave; la personne elle-m&ecirc;me, et le personnel des &eacute;tablissements sait, bien souvent, appr&eacute;cier le bienfait d&rsquo;un s&eacute;jour dans ces structures. Le risque demeure d&rsquo;y oublier, en quelque sorte, les r&eacute;sidents &ndash;&nbsp;et, parfois, le personnel qui les accompagne&nbsp;&ndash; transformant sans s&rsquo;en rendre compte ces lieux en &laquo;&nbsp;<em>huis clos</em>&nbsp;&raquo;<sup><a class="footnotecall" href="#ftn4" id="bodyftn4">4</a></sup></p> <p class="texte">Mais la surveillance &eacute;volue, le plus souvent, vers l&rsquo;hypersurveillance, antichambre de la coercition. &laquo;&nbsp;<em>Ecole, justice, psychiatrie, prison, services sociaux et, bien s&ucirc;r, police, sont d&eacute;vor&eacute;s par la tentation s&eacute;curitaire</em>&nbsp;&raquo;<sup><a class="footnotecall" href="#ftn5" id="bodyftn5">5</a></sup>. En g&eacute;riatrie, on ne maltraite pas, c&rsquo;est bien connu&nbsp;! Mais on envoie volontiers le r&eacute;sident perturbateur en psychiatrie &laquo;&nbsp;<em>pour le recadrer</em>&nbsp;&raquo;, selon l&rsquo;expression. Le neuroleptique, prescrit en g&eacute;n&eacute;ral hors AMM, n&rsquo;est qu&rsquo;un carcan chimique destin&eacute; &agrave; normaliser les comportements. Ces comportements, troubles psycho-comportementaux en d&eacute;mence &ndash;&nbsp;SCPD&nbsp;&ndash; selon la terminologie en vigueur, font effectivement peur&nbsp;: que serons nous dans 5, 10 ou 30 ans&nbsp;? &laquo;&nbsp;<em>La soci&eacute;t&eacute; de la peur est devenue intol&eacute;rante &agrave; tout, aux petites comme aux grandes faiblesses. La moindre infraction &agrave; la r&egrave;gle est devenue parfaitement inacceptable, car elle renvoie l&rsquo;opinion &agrave; l&rsquo;&eacute;tat de d&eacute;r&eacute;gulation g&eacute;n&eacute;rale de la soci&eacute;t&eacute;</em>&nbsp;&raquo;<sup><a class="footnotecall" href="#ftn6" id="bodyftn6">6</a></sup> En t&eacute;moigne le nombre en constante augmentation des hospitalisations sous contrainte.<sup><a class="footnotecall" href="#ftn7" id="bodyftn7">7</a></sup></p> <p class="texte">Mais le d&eacute;sir de s&eacute;curit&eacute; ne se meut pas n&eacute;cessairement en hypersurveillance. Veiller sur les plus fragiles n&rsquo;est nullement exercer sur eux des contraintes, mais simplement adapter l&rsquo;environnement pour qu&rsquo;ils n&rsquo;y tr&eacute;buchent pas. On proposera le terme de &laquo;&nbsp;veillance-sur&nbsp;&raquo; en lieu et place de surveillance. On surveille par derri&egrave;re, par l&rsquo;&oelig;illeton ou la cam&eacute;ra de video-surveillance, jamais d&rsquo;en bas, comme la m&egrave;re sur son enfant. Dans la surveillance, l&rsquo;homme est de verre, selon l&rsquo;expression de Sofsky&nbsp;: &laquo;&nbsp;<em>le citoyen de verre&hellip; est totalement insensible &agrave; la perte de libert&eacute; individuelle</em>&nbsp;&raquo;<sup><a class="footnotecall" href="#ftn8" id="bodyftn8">8</a></sup> Dans la &laquo;&nbsp;veillance-sur&nbsp;&raquo;, autrui est simplement autre, inaccessible &agrave; un pouvoir, pour reprendre un terme de L&eacute;vinas. Et cette &laquo;&nbsp;<em>veillance-sur</em>&nbsp;&raquo;, qui n&rsquo;est pas &laquo;&nbsp;bien veillance&nbsp;&raquo; ou &laquo;&nbsp;<em>bientraitance</em>&nbsp;&raquo;<sup><a class="footnotecall" href="#ftn9" id="bodyftn9">9</a></sup>, est simplement l&rsquo;expression d&rsquo;un regard &laquo;&nbsp;en face&nbsp;&raquo; et non biais&eacute; par l&rsquo;obsession des normes, des protocoles, des &eacute;valuations &agrave; faire, des th&eacute;ories &agrave; respecter. Comprendre que ce qui &eacute;chappe &agrave; la compr&eacute;hension, c&rsquo;est l&rsquo;autre.</p> <p class="texte">Veiller sur, c&rsquo;est rejeter &laquo;&nbsp;<em>la discipline, (qui) est&nbsp;l&rsquo;anatomie politique du d&eacute;tail</em>&nbsp;&raquo;<sup><a class="footnotecall" href="#ftn10" id="bodyftn10">10</a></sup>. L&rsquo;extension des &laquo;&nbsp;<em>recommandations de bonnes pratiques</em>&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;<em>d&eacute;marche-qualit&eacute;s</em>&nbsp;&raquo; &laquo;&nbsp;<em>&eacute;chelles d&rsquo;&eacute;valuations</em>&nbsp;&raquo; peuvent, si l&rsquo;on n&rsquo;y prend pas garde, constituer une discipline. Cette discipline passe par un corps qui doit &ecirc;tre peu bruyant ou agit&eacute;, pas d&eacute;lirant ni hallucin&eacute;, pas -trop- mobile, pas d&eacute;sirant bien s&ucirc;r, bref, un &laquo;&nbsp;cadavre anim&eacute;&nbsp;&raquo; selon l&rsquo;expression parfaite de Canguilhem. Dans cette optique, que l&rsquo;on oserait presque dire &laquo;&nbsp;<em>panoptique</em>&nbsp;&raquo;, le vieil id&eacute;al est celui qui ne bouge pas, qui ne fait rien, n&rsquo;esp&egrave;re rien. Il est, comme le d&eacute;tenu mod&egrave;le, &laquo;&nbsp;<em>p&eacute;trifi&eacute;</em>&nbsp;&raquo;.</p> <p class="texte">D&egrave;s lors, et si on s&rsquo;&eacute;loigne du coercitif, il faudra aller vers une certaine confiance, qui n&rsquo;exclue pas un risque. Vivre, c&rsquo;est faire parler de soi. D&rsquo;o&ugrave; l&rsquo;acceptation raisonnable des &eacute;carts aux normes, des libert&eacute;s prises avec des r&egrave;glements, de la possibilit&eacute; pour un vieux, &agrave; sa mani&egrave;re de dire &laquo;&nbsp;je&nbsp;&raquo;<sup><a class="footnotecall" href="#ftn11" id="bodyftn11">11</a></sup> La confiance, par d&eacute;finition, bannit la crainte. D&rsquo;o&ugrave; l&rsquo;ambition de laisser &eacute;merger, dans les lieux de vie g&eacute;riatrique, une place &agrave; la confiance. On dira &laquo;&nbsp;<em>personne de confiance</em>&nbsp;&raquo; comme &laquo;&nbsp;<em>&eacute;tablissement de confiance</em>&nbsp;&raquo;, qui suppose qu&rsquo;un certain risque sera accept&eacute;, discut&eacute;, compris.</p> <p class="texte">Le soin en g&eacute;riatrie deviendra donc un accompagnement. Non pas chercher &agrave; tout prix &agrave; rapprocher la personne d&rsquo;un id&eacute;al type chiffr&eacute;, mais &agrave; l&rsquo;accepter dans une &eacute;tape de la vie, la derni&egrave;re, o&ugrave; tout s&rsquo;organise en vue de la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;&ecirc;tre bien partant plut&ocirc;t que bien portant.</p> <p class="texte">L&rsquo;ain&eacute; deviendra ainsi, sans le chercher, celui qui nous apprend &agrave; ne pas avoir peur&hellip;</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn1" id="ftn1">1</a> Rivi&egrave;re D. <em>Quand surveiller, c&rsquo;est punir</em>, l&rsquo;Harmattan 2019 p.&nbsp;22</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn2" id="ftn2">2</a> Rimbert G., <em>Vieillards sous bonne garde</em>, Vulaines-sur-Seine, Ed. du Croquant, 2011</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn3" id="ftn3">3</a> Voir le film&nbsp;: &laquo;&nbsp;<em>du miel plein la t&ecirc;te</em>&nbsp;&raquo;</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn4" id="ftn4">4</a> Polard J. <em>Vieillir en huis clos</em>, Ed. Er&egrave;s, 2014</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn5" id="ftn5">5</a> Sire Martin E. <em>Filmer, ficher, enfermer. Vers une soci&eacute;t&eacute; de surveillance</em>, Sylepse, 2011</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn6" id="ftn6">6</a> Lambert C. <em>La soci&eacute;t&eacute; de la peur</em>, Essai J&rsquo;ai lu, 2005, p.&nbsp;139</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn7" id="ftn7">7</a> Depuis sa mise en place en 2011, ce nombre a plus que doubl&eacute; (8.500 personnes en 2012 contre 19.500 en 2015) Le Figaro 12.10.2017</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn8" id="ftn8">8</a> Sofsky W. <em>Le citoyen de verre</em>, l&rsquo;Herne, 2011, p.&nbsp;19</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn9" id="ftn9">9</a> On lira &agrave; ce sujet&nbsp;: &laquo;&nbsp;<em>Faut-il avoir peur de la bientraitance</em>&nbsp;&raquo;, ouvrage collectif, dont l&rsquo;article de B. Pain, Ed. de Boeck, 2015</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn10" id="ftn10">10</a> Foucault M. <em>Surveiller et punir</em>, Gallimard, 1975&nbsp;p. 163</p> <p class="notesbaspage"><a class="FootnoteSymbol" href="#bodyftn11" id="ftn11">11</a> &laquo;&nbsp;<em>Chez beaucoup de gens, c&rsquo;est d&eacute;j&agrave; une audace insolente de dire &laquo;&nbsp;je&nbsp;&raquo;</em>&nbsp;&raquo;, dit Adorno dans Minima moralia</p>