<p style="text-align:justify; text-indent:1cm; margin-bottom:14px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:115%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="line-height:115%">La présente contribution vise à interroger le mode empathique comme macrostructure argumentative dans le cas d’un discours d’investiture. Dans une perspective argumentative, ce dernier est un genre discursif dominé par la parole de promesse (Houessou, 2013). Or celle-ci mobilise un capital éthotique qui joue sur le sentiment d’identification dont l’auditoire est capable vis-à-vis du locuteur. Ce locuteur, précisément, est discursivement conduit à construire sa nouvelle identité de porteur du <i>skeptron</i>. L’investiture, qu’il accepte et dont il déploie la conversion en promesse d’actions, joue aussi comme <i>opérateur d’individualisation</i> (Ricoeur, 1990) dans la mesure où elle est construite comme marqueur de légitimité rejetant toute contestation du pouvoir qu’elle établit et ancre dans le rituel performatif de l’accès à la parole autorisée. L’investiture est donc un constituant de « <i>la</i> Tradition en tant qu’autorité anti-argumentative » (Ricoeur, 1990 : 333). Le cérémoniel et le faste y sont des prêts à penser corolaires de persuasion et constituants des cadres formels où l’argumentation est secondaire. Dans ce contexte, l’empathie apparait comme le sentiment de l’altérité et l’expérience de l’autre comme soi-même (<i>Ibid.</i>). Elle est de ce point de vue utile à l’éclosion du sentiment communautaire et de l’identité nationale. Les procédés langagiers qui en sont constitutifs sont, entre autres, l’ethos collectif, le recours au récit fondateur, l’ethos de solidarité, l’expression lexicale du changement (facteur de promesse), entre autres., dont cet article propose une lecture circonscrite au discours d’investiture d’Emmanuel Macron.</span></span></span></span></p>