<p align="center" style="text-align:center; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">EDITORIAL</span></span></b></span></span></span></p> <p align="center" style="text-align:center; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ce deuxi&egrave;me num&eacute;ro consacr&eacute; aux langues et politique fait escale en Afrique essentiellement. Il doit beaucoup &agrave; notre correspondant en C&ocirc;te d&rsquo;Ivoire et membre du comit&eacute; de r&eacute;daction, Dorgel&egrave;s Houessou. Je tiens ici &agrave; le remercier pour son travail de coordination aupr&egrave;s de ses coll&egrave;gues Africains pour leur remarquables investigations collectives sur certains aspects des langues et du politique en Afrique. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&agrave; o&ugrave; beaucoup voient dans les langues des objets fig&eacute;s, Fran&ccedil;ois-Joseph Azoh et Kouakou Daniel Yao, respectivement psychosociologue &agrave; l&rsquo;universit&eacute; Felix Houphou&euml;t-Boigny d&rsquo;Abidjan &nbsp;et criminologue enseignant &agrave; l&rsquo;universit&eacute; Jean Lorougnon de Daloa nous rappellent que les langues sont en vie, qu&rsquo;elles v&eacute;hiculent des croyances et sont la marque d&rsquo;un h&eacute;ritage comme d&rsquo;une volont&eacute; politique, au travers des repr&eacute;sentations sociales qu&rsquo;elle produisent o&ugrave; dont elles sont le signe. Sy Daniel Traor&eacute; et Youssouf Ou&eacute;draogo de l&rsquo;universit&eacute; Joseph Ki-Zerbo de Ouagadougou au Burkina Faso s&rsquo;int&eacute;ressent &agrave; l&rsquo;influence migratoire et &agrave; ses influences sur la pratique d&rsquo;une langue initialement commune&nbsp;: le fran&ccedil;ais, entre Burkina Faso et C&ocirc;te d&rsquo;Ivoire. &nbsp;Dorgel&egrave;s Houessou de l&rsquo;universit&eacute; Alassane Ouattara de Bouak&eacute; en C&ocirc;te d&rsquo;Ivoire &eacute;tudie ces appropriations litt&eacute;raires et populaires d&rsquo;une langue et les &eacute;mergences de pratique in&eacute;dites, jusqu&rsquo;&agrave; produire des parlers-parl&eacute;s nouveaux qui feront demain de nouvelles langues, comme autant de mani&egrave;re de vivre un commun. Son coll&egrave;gue de Bouak&eacute;, Kouassi Kpangui &eacute;tudie ces ph&eacute;nom&egrave;nes de m&eacute;tissage par des emprunts multiples &agrave; des langues locales et &eacute;trang&egrave;res qui renouvellent et fabriquent des nouvelles repr&eacute;sentations. Mais ces &eacute;volutions linguistiques sont aussi les manifestations d&rsquo;&eacute;volutions politiques, sociales et d&eacute;mographiques. Moulo Elys&eacute;e Kouassi s&rsquo;attarde plus aux enjeux philosophiques et sociologiques de ce Nouchi. Cette cr&eacute;ativit&eacute; populaire interpelle les normalisateurs des langues qui aspirent &agrave; une fixit&eacute;, pr&eacute;lude d&rsquo;une langue morte. Lui montre que l&rsquo;&eacute;volution de la langue contribue &agrave; la construction d&rsquo;un &ecirc;tre-collectif. Jean-Claude Dodo montre bien comment ce parl&eacute;, n&eacute; dans des milieux marginaux est devenu la langue de tous, pr&eacute;sente maintenant dans la publicit&eacute; et le langage ordinaire, soutenu par une jeunesse qui y voit une expression de sa culture et de son identit&eacute;. Merci &agrave; eux.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Alain Deniau fait un petit d&eacute;tour par l&rsquo;Ukraine, mais pour tr&egrave;s vite &eacute;voquer la question de la langue en des termes plus psychanalytiques, en s&rsquo;inspirant de Freud et de Lacan pour nous dire comment la langue fait nation, civilisation, mais comment elle est une partie de soi, une part d&rsquo;&acirc;me dont la mise en danger est une atteinte &agrave; soi, et il nous rappelle le suicide de Stephan Zweig. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Gis&egrave;le Valency illustre du cas de Nodier, cette tension entre langues et politique, entre linguistique et science politique&nbsp;: la langue nationale et ses patois, enjeu de la R&eacute;volution fran&ccedil;aise.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Et comme la langue est bien s&ucirc;r &eacute;minemment partie de nous et partie du politique, le destin de la francophonie donne lieu &agrave; une analyse historique sans concession de notre ami historien et politologue Jean-Paul Nassaux. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Enfin, parce que la psychologie politique est fa&icirc;tes aussi d&rsquo;une relation distante &agrave; l&rsquo;actualit&eacute;, Pierre-Antoine Pontoizeau nous propose une &eacute;tude approfondie d&rsquo;une &eacute;poque d&rsquo;illusionniste en deux articles, l&rsquo;un consacr&eacute; aux subversions institutionnelles en repartant de l&rsquo;&oelig;uvre de Roger Mucchielli consacr&eacute; &agrave; la subversion, l&rsquo;autre consacr&eacute; &agrave; la fabrique contemporaine des illusions au travers d&rsquo;une synth&egrave;se des &eacute;tudes consacr&eacute;es aux technologies addictives et aux d&eacute;rives illusionnistes dont elles menacent&nbsp;les populations d&rsquo;abord, puis les &eacute;difices politiques et juridiques de nos soci&eacute;t&eacute;s d&eacute;mocratiques. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Nos deux prochains num&eacute;ros seront consacr&eacute;s &agrave; l&rsquo;identit&eacute; et &agrave; l&rsquo;appartenance, le premier sous un angle politique, civilisationnel, psychologique et sociologique. Le second voudrait aborder cette question des identit&eacute;s et des appartenances sous l&rsquo;angle plus r&eacute;volutionnaire des nouveaux mondes et des hommes nouveaux promis par les id&eacute;ologies et les utopies modernes et contemporaines&nbsp;: transhumanisme et th&eacute;orie du genre compris, qui semblent r&eacute;p&eacute;ter des formes de projection de soi dans des univers fantasmatiques, au nom de la promesse d&rsquo;une transformation sans limite de soi et du monde, dont Erasme nous parlait d&eacute;j&agrave; en &eacute;voquant l&rsquo;homme malheureux de sa condition, son r&ecirc;ve des transmutations et transmigrations des &acirc;mes en rappelant l&rsquo;histoire du coq de Pythagore. Pourtant, les derni&egrave;res tentatives en la mati&egrave;re ont &eacute;t&eacute; des trag&eacute;dies historiques et humaines qui inspirent quelque prudence, avant&nbsp;de c&eacute;der &agrave; la tyrannie des transitions, des transformations et de leurs fantasmes. Le d&eacute;bat sera pleinement ouvert en ces temps de pr&ecirc;t &agrave; penser et d&rsquo;invectives autoritaires. </span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Pierre-Antoine Pontoizeau</span></span></span></span></span></p>