<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cet article aborde la th&eacute;orie du genre aussi d&eacute;nomm&eacute;e <i>Gender Studies</i> sous deux aspects compl&eacute;mentaires. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Premi&egrave;rement, celui sociologique des chercheurs et des mouvements qui s&rsquo;ensuivent avec leurs cercles identitaires, leurs strat&eacute;gies de propagande de guerre, leurs oukases et leurs exclusions, leurs crit&egrave;res d&rsquo;appartenance, leurs&nbsp;ic&ocirc;nes, leurs sigles, leurs couleurs et drapeaux&nbsp;: en &ecirc;tre ou ne pas en &ecirc;tre. Nous &eacute;tayerons cette hypoth&egrave;se du <i>nationalisme symbolique.</i></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Deuxi&egrave;mement, l&rsquo;aspect plus &eacute;pist&eacute;mologique de la controverse entre l&rsquo;identit&eacute; sexuelle et/ou de genre, o&ugrave; se joue une prescription autoritaire par la subversion agressive d&rsquo;une repr&eacute;sentation par une autre&nbsp;: la nouvelle orthodoxie. Il s&rsquo;agira de voir comment les chercheurs deviennent des constructeurs de normes, puis des prescripteurs, pour ne pas dire les pr&ecirc;tres de ces normes auxquelles s&rsquo;identifier, celles-ci se substituant aux pr&eacute;c&eacute;dentes, qui sont d&eacute;nonc&eacute;es et d&eacute;cri&eacute;es, sans coexistence possible. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cet article veut montrer que le ph&eacute;nom&egrave;ne d&rsquo;identification et d&rsquo;appartenance s&rsquo;accro&icirc;t dans ces strat&eacute;gies de subversion clivantes, ainsi d&eacute;nomm&eacute;es par Judith Butler <a href="#_ftn1" name="_ftnref1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[1]</span></span></span></span></span></a>. Elles agissent en proposant de nouvelles ic&ocirc;nes &ndash; les drag queen &ndash; st&eacute;r&eacute;otypes propag&eacute;s &agrave; foison comme de nouvelles images pieuses ou militantes &agrave; imiter. Du fait de cet enjeu de substitution, ces constructeurs de normes op&egrave;rent, selon nous, comme des propagandistes de guerre, &agrave; la fa&ccedil;on de nationalistes, au sens o&ugrave; leur territoire symbolique se d&eacute;finit par un combat contre un ennemi, l&rsquo;adversaire &agrave; abattre.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Pour nous en assurer, nous nous servirons des principes de la propagande de guerre d&eacute;crit par Anne Morelli<a href="#_ftn2" name="_ftnref2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[2]</span></span></span></span></span></a>. Elle met en &eacute;vidence un mouvement d&rsquo;identification qui s&rsquo;&eacute;labore dans l&rsquo;opposition &agrave; un ennemi, la coh&eacute;sion du groupe identitaire, la fabrication d&rsquo;un r&eacute;cit l&eacute;gitime, tout &agrave; la fois inclusif et exclusif, en d&eacute;nommant son combat et l&rsquo;ennemi. Elle d&eacute;crit une dynamique d&rsquo;inclusion &agrave; son combat par une sacralisation de sa cause qui s&rsquo;accompagne d&rsquo;une diabolisation de l&rsquo;ennemi et de ceux qui pourraient douter de la justesse de son combat&nbsp;: les traitres. Le mod&egrave;le sectaire n&rsquo;est pas loin. Nous faisons ici l&rsquo;hypoth&egrave;se que les propagandistes de la th&eacute;orie du genre, Judith Butler au premier chef, mettent en &oelig;uvre des modes de fonctionnement identitaires &agrave; la mani&egrave;re d&rsquo;un &laquo;&nbsp;nationalisme&nbsp;&raquo; <a href="#_ftn3" name="_ftnref3" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[3]</span></span></span></span></span></a> symbolique du genre.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Enfin, nous terminerons par la partie occult&eacute;e de la th&eacute;orie du genre et des cercles qui en font leur &eacute;tendard &laquo;&nbsp;nationaliste&nbsp;&raquo;, le genre devenant le substitut &agrave; la cause nationale, mais figurant bien comme une cause politique. Or, cette apologie du genre masque ses effets politiques, &eacute;conomiques, voire d&eacute;mographiques et &eacute;thiques. Nous nous interrogerons dans cette derni&egrave;re partie sur les raisons de cette occultation. En effet, ces auteurs &eacute;ludent le fait de la st&eacute;rilisation des populations si les transitions de genre se g&eacute;n&eacute;ralisent. Elle induirait une d&eacute;population potentielle du fait de l&rsquo;infertilit&eacute; croissante de ces populations. Elle conduirait &agrave; des besoins puis des revendications de procr&eacute;ation assist&eacute;e et &agrave; une d&eacute;pendance-ali&eacute;nation &agrave; ces nouvelles pratiques de g&eacute;n&eacute;ration artificialis&eacute;e. Or, tout cela est occult&eacute;, pour faire valoir les droits de l&rsquo;individu uniquement. Or, tout cela produit une &eacute;conomie du genre avec le miracle &eacute;conomique des cliniques sp&eacute;cialis&eacute;es et des laboratoires. Cela est aussi accompagn&eacute; d&rsquo;une perte de la libert&eacute; d&rsquo;engendrement, in&eacute;dite dans l&rsquo;histoire de l&rsquo;humanit&eacute;, propice &agrave; une soci&eacute;t&eacute; totalitaire dans laquelle l&rsquo;amour humain f&eacute;cond aurait &eacute;t&eacute; &eacute;radiqu&eacute;. Cette promotion d&rsquo;une &eacute;conomie des imaginaires d&eacute;coule bien de la pr&eacute;f&eacute;rence pour cette derni&egrave;re <a href="#_ftn4" name="_ftnref4" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[4]</span></span></span></span></span></a>, clairement revendiqu&eacute;e par Butler. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Or, cette apologie de l&rsquo;imaginaire fut aussi le fait des nationalismes et de leurs d&eacute;riv&eacute;s totalitaires avec leur esth&eacute;tique, leurs ic&ocirc;nes et leurs fantasmes. De ce point de vue, le nationalisme du genre ne fait sans doute pas exception. Enfin, n&rsquo;oublions pas la vieille maxime kantienne de l&rsquo;universalisation de son action qui en fait une affaire politique et morale par le passage de l&rsquo;action personnelle &agrave; l&rsquo;action politique, du simple fait de sa banalisation en norme sociale pour le plus grand nombre. Enfin, pour des raisons de m&eacute;thode, nous pr&eacute;f&eacute;rons laisser le lecteur v&eacute;rifier dans nos notes les fondements de nos commentaires, pour faire place &agrave; l&rsquo;expos&eacute; de notre raisonnement g&eacute;n&eacute;ral, sans perdre de vue de la sorte, le besoin d&rsquo;&ecirc;tre rigoureux.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">1. La th&eacute;orie du genre, propagande de guerre et combat identitaire d&rsquo;un nationalisme symbolique</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Utilisons les principes de la propagande de guerre comme grille de lecture de la th&eacute;orie du genre dans l&rsquo;&oelig;uvre de Butler, pour valider l&rsquo;hypoth&egrave;se selon laquelle les th&eacute;oriciens, puis les militants de la th&eacute;orie du genre, agissent en nationalistes guerriers de leur cause identitaire. &nbsp;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Butler prend d&rsquo;abord position dans un d&eacute;bat o&ugrave; elle examine les anciennes th&eacute;ories f&eacute;ministes, dont celle de Simone de Beauvoir. En s&rsquo;y r&eacute;f&eacute;rant, elle se situe dans la lign&eacute;e du combat f&eacute;ministe. Celui-ci pose ces deux figures combattantes du masculin et du f&eacute;minin, par une alt&eacute;rit&eacute; antagoniste entre ce f&eacute;minin, autre du masculin. Sans aucun jugement sur les intentions de ces combattantes f&eacute;ministes, force est de constater qu&rsquo;elles construisent une repr&eacute;sentation sociale tr&egrave;s dialectique o&ugrave; s&rsquo;opposent les forces de domination patriarcales, dont les femmes doivent s&rsquo;&eacute;manciper, &agrave; la fa&ccedil;on d&rsquo;une lutte des sexes au lieu et place d&rsquo;une lutte des classes<a href="#_ftn5" name="_ftnref5" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[5]</span></span></span></span></span></a>. Elle initie un combat plus qu&rsquo;une recherche. Son vocabulaire ne laisse planer aucun doute &agrave; ce sujet.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">A cet &eacute;gard, elle accuse le monde pour justifier une doctrine de la non-violence qu&rsquo;elle subvertit all&egrave;grement de son agressivit&eacute; politique. Dans <i>La force de la non-violence</i>, elle d&eacute;veloppe sa th&egrave;se&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i><span style="color:black">La non-violence, ce n&#39;est pas la passivit&eacute; ni le renoncement &agrave; l&#39;action. Ce n&#39;est pas le pacifisme na&iuml;f ni l&#39;aspiration incons&eacute;quente &agrave; une forme de puret&eacute; morale. Ce serait plut&ocirc;t une entreprise politique agressive de rupture avec le monde et ses propres impulsions.&nbsp;</span></i><span style="color:black">&raquo;<a href="#_ftn6" name="_ftnref6" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[6]</span></span></span></span></span></span></a>. La dialectique accusatoire est &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre. Le monde masculin est mauvais, injuste jusqu&rsquo;&agrave; user de termes militaires&nbsp;: l&rsquo;h&eacute;g&eacute;monie. Le contester exige alors une strat&eacute;gie de subversion, mais la non-violence affirm&eacute;e est une figure de style, puisque toute la pratique qu&rsquo;elle encourage consiste &agrave; faire la guerre &agrave; cet ordre, mais aussi &agrave; faire la guerre &agrave; ceux qui seront les victimes de sa fr&eacute;n&eacute;sie d&rsquo;une nouvelle identit&eacute;&nbsp;: son nationalisme symbolique, jusqu&rsquo;&agrave; nier les faits et le r&eacute;el, strat&eacute;gie totalitaire, comme nous allons le voir.</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Elle revendique aussi un h&eacute;ritage nietzsch&eacute;en, oubliant un peu vite ses propos sur les femmes<a href="#_ftn7" name="_ftnref7" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[7]</span></span></span></span></span></a>, mais elle fait sienne son aversion pour l&rsquo;identit&eacute; et le substantialisme d&rsquo;origine aristot&eacute;licienne. Sa philosophie du mouvement o&ugrave; les choses sont toujours en devenir sans &ecirc;tre bien quelque chose, ce caract&egrave;re h&eacute;raclit&eacute;en de la pens&eacute;e de Nietzsche lui convient pour subvertir l&rsquo;identit&eacute; sexuelle pr&eacute;sente dans le f&eacute;minisme qu&rsquo;elle critique<a href="#_ftn8" name="_ftnref8" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[8]</span></span></span></span></span></a>. Or, cette repr&eacute;sentation duale enferme dans le jeu de cette polarit&eacute; selon Butler. Sa subversion op&egrave;re alors contre cette symbolique masculine et f&eacute;minine. Mais, elle fait tr&egrave;s vite office de prescription et de codification des usages qui vont transgresser et d&eacute;passer les deux sexes. Aussi, en pratiquant une r&eacute;troaction du langage sur le r&eacute;el, le neutre a sa place. D&rsquo;o&ugrave; la figure iconique du/de la drag-queen. Elle retient encore de Nietzsche son apologie de l&rsquo;action qui entre en r&eacute;sonance avec sa compr&eacute;hension du langage comme performatif, c&rsquo;est-&agrave;-dire ce pouvoir de faire et d&rsquo;advenir conform&eacute;ment aux mots<a href="#_ftn9" name="_ftnref9" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[9]</span></span></span></span></span></a>. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Butler combat donc le f&eacute;minisme identitaire dont elle souligne le communautarisme et son substantialisme, les femmes se d&eacute;finissant contre les hommes pour s&rsquo;&eacute;manciper, mais restant li&eacute;es &agrave; une identit&eacute; sexuelle h&eacute;rit&eacute;e de l&rsquo;&egrave;re de la domination masculine, sans y voir, selon elle, l&rsquo;emprise d&rsquo;une norme culturelle. Il faut donc se lib&eacute;rer de cette repr&eacute;sentation sexu&eacute;e, parce qu&rsquo;elle est une pure construction sociale. &nbsp;A ce stade, il y a bien un combat, des ennemis, une noble cause et son questionnement manich&eacute;en, entier, dialectique au sens h&eacute;gelien, sans nuance<a href="#_ftn10" name="_ftnref10" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[10]</span></span></span></span></span></a>, en vue de son d&eacute;passement. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La strat&eacute;gie de guerre est alors une cons&eacute;quence explicite et observable dans les agressions et menaces permanentes &agrave; l&rsquo;endroit de ceux qui s&rsquo;interrogent ou envisagent les r&eacute;alit&eacute;s sexuelles et sociales autrement. Le texte de Butler est ferm&eacute;, assertif, crisp&eacute;, exclusif, sans concession ou incertitudes. L&rsquo;exemple ne vaut pas d&eacute;monstration, mais quelques cas parmi des milliers t&eacute;moignent de cette guerre id&eacute;ologique men&eacute;e par ses militants, sans aucun respect des coll&egrave;gues, par harc&egrave;lement, d&eacute;nonciation, proc&egrave;s politique, intimidation et accusation, avec un usage des m&eacute;dias pour contraindre et humilier les ennemis. Est-ce de la non-violence&nbsp;ou plut&ocirc;t l&rsquo;instauration d&rsquo;une guerre psychologique&nbsp;? Examinons.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">1.1. Le cas Kathleen Stock</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Il est &eacute;difiant de cette propagande de guerre des militants de la th&eacute;orie du genre&nbsp;: menace de mort, pression psychologique sur les institutions, exclusion des ennemis, violences et harc&egrave;lements quotidiens. Nous sommes loin de la promotion de l&rsquo;inclusion, de la victimisation et de l&rsquo;empathie revendiqu&eacute;es par ailleurs. Comme chez Morelli, il y des traitres et des ennemis &agrave; &eacute;liminer. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En application du principe 8 &laquo; <i>Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause</i>&nbsp;&raquo; et du 10 &laquo;&nbsp;<i>Ceux qui mettent en doute la propagande sont des tra&icirc;tres.&nbsp;</i>&raquo;, et sans oublier la diabolisation du principe 3 &laquo;&nbsp;<i>L&#39;ennemi a le visage du diable</i>&nbsp;&raquo;, cette universitaire a &eacute;t&eacute; victime d&rsquo;une campagne de d&eacute;stabilisation par la signature d&rsquo;une missive par 600 philosophes, se plaignant de ses &eacute;crits irrespectueux des personnes transgenres, l&rsquo;accusant de transphobie, &eacute;voquant une &laquo;&nbsp;<i>rh&eacute;torique n&eacute;faste</i> &raquo;. Sous la pression institutionnelle et m&eacute;diatique, elle d&eacute;missionne de l&rsquo;universit&eacute; de Sussex, &eacute;voquant les menaces incessantes et le harc&egrave;lement, l&agrave; o&ugrave; elle enseignait la philosophie depuis 2003. En la maintenant &agrave; son poste, l&rsquo;institution devenait complice. Les militants l&rsquo;accusent alors de &laquo;&nbsp;<i>transphobie institutionnelle</i>&nbsp;&raquo;. Son sort est scell&eacute;. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Son tort, enseigner le fait biologique, son caract&egrave;re inali&eacute;nable, critiquant l&rsquo;inversion qui voudrait que l&rsquo;identit&eacute; soit le r&eacute;sultat d&rsquo;une volont&eacute;, indiff&eacute;remment des traits physiologiques. Est-il possible d&rsquo;enseigner la biologie sans la subvertir et la r&eacute;duire &agrave; n&eacute;ant&nbsp;? Est-il possible d&rsquo;&ecirc;tre en d&eacute;saccord avec cette hypoth&egrave;se du genre&nbsp;? Cette &laquo;&nbsp;th&eacute;orie&nbsp;&raquo; est-elle discutable, voire r&eacute;futable&nbsp;? Les militants usent d&rsquo;une propagande indigne de la sinc&eacute;rit&eacute; de la recherche scientifique, jusqu&rsquo;&agrave; contester les connaissances biologiques en les subvertissant du terme de &laquo;&nbsp;biologisme&nbsp;&raquo;, pour les accuser de faire l&rsquo;apologie de la diff&eacute;rence sexuelle. En effet, Stock s&rsquo;est exprim&eacute;e dans la presse pour dire&nbsp;: &laquo;<em>&nbsp;Le sexe n&rsquo;est pas juste quelque chose dans votre t&ecirc;te, c&rsquo;est une r&eacute;alit&eacute; biologique, avec des implications m&eacute;dicales ou sportives</em><em><span style="font-style:normal">&nbsp;&raquo;</span></em><a href="#_ftn11" name="_ftnref11" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[11]</span></span></span></span></span></a><em>. </em><em><span style="font-style:normal">Ils lui reprochent cette formule qui lui fait dire &laquo;&nbsp;</span>que les lesbiennes n&rsquo;ont pas de p&eacute;nis.</em><em><span style="font-style:normal">&nbsp;&raquo; En fait, Stock soul&egrave;ve des questions triviales dont l&rsquo;incarc&eacute;ration de transsexuels ayant des attributs sexuels masculins dans des prisons de femmes, avec des risques pour ces derni&egrave;res. Elle conteste leur droit d&rsquo;imposer leur pr&eacute;sence, parce qu&rsquo;ils se d&eacute;cr&egrave;tent femmes, et que cela s&rsquo;imposerait aux autres sans leur consentement. Il y a une violence psychique, voire un viol psychique dans cette subversion intol&eacute;rante qui d&eacute;nie &agrave; l&rsquo;autre la libert&eacute; de son regard sur soi. Elle conteste de m&ecirc;me la pr&eacute;sence de ces hommes-femmes dans les comp&eacute;titions f&eacute;minines o&ugrave; ils/elles fausseront les r&eacute;sultats, provoquant la disparition des femmes des futurs podiums, l&rsquo;avantage comp&eacute;titif &eacute;tant manifeste et prouv&eacute; par les biologistes en mati&egrave;re de masse musculaire par exemple. Le sport f&eacute;minin avec des femmes est alors condamn&eacute; par la domination patriarcale d&rsquo;athl&egrave;tes hybrides&nbsp;: hommes trans, mais au d&eacute;part hommes.</span></em></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En r&eacute;action, quelques 200 universitaires signent une lettre ouverte pour rappeler les principes de la libert&eacute; acad&eacute;mique, mise &agrave; mal par cette strat&eacute;gie guerri&egrave;re de subversion, les politiques subissant eux aussi la propagande de guerre et les menaces, pr&eacute;f&eacute;rant se soumettre en liquidant la libert&eacute; universitaire au b&eacute;n&eacute;fice d&rsquo;une dictature id&eacute;ologique, d&eacute;nu&eacute;e de tout fondement scientifique v&eacute;ritable. Kathleen Stock publie en 2021 <i>Material Girls : Why Reality Matters for Feminism </i>o&ugrave; elle explique le contre-sens des juristes et avec eux du droit, qui op&egrave;rent par pr&eacute;f&eacute;rence pour une fiction, en pensant que l&rsquo;encre fera la vie<a href="#_ftn12" name="_ftnref12" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[12]</span></span></span></span></span></a>. Cette revendication de l&rsquo;identit&eacute; d&rsquo;un genre en toute libert&eacute; qui n&rsquo;est au passage que le sexe oppos&eacute; ou une situation intersexu&eacute;e, ne saurait pourtant dissoudre la r&eacute;alit&eacute; du fait biologique. Et ce n&rsquo;est pas parce que les soci&eacute;t&eacute;s ont mille mani&egrave;res de construire le jeu social des sexes que ces derniers disparaissent sous ce jeu social. Le sexe en est le substrat qui laisse &agrave; la culture sa part. La violence politique de Butler commence dans cette liquidation de la libert&eacute; du regard de l&rsquo;autre sur soi, fusse-t-il d&eacute;sapprobateur. &nbsp;&nbsp;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ce cas t&eacute;moigne d&rsquo;un proc&eacute;d&eacute; d&rsquo;intimidation, de menaces, d&rsquo;exclusions qui nomment l&rsquo;ennemi, ce traitre qu&rsquo;il faut exclure socialement, emp&ecirc;cher d&rsquo;enseigner m&ecirc;me. La th&eacute;orie du genre aurait donc un statut de v&eacute;rit&eacute; infalsifiable et irr&eacute;futable, ce qui par d&eacute;finition, en fait une id&eacute;ologie bien plus qu&rsquo;un savoir scientifique, soit un dogme objet de croyance et de soumission. L&rsquo;id&eacute;ologie se distingue de la science en ceci qu&rsquo;elle refuse le dialogue rationnel inh&eacute;rent &agrave; des controverses scientifiques o&ugrave; l&rsquo;on observe des faits, des r&eacute;sultats, des m&eacute;thodes et des arguments &eacute;tay&eacute;s. Elle leur pr&eacute;f&egrave;re l&rsquo;attaque <i>ad hominem</i>, preuve irr&eacute;futable que le combat porte sur les personnes bien plus que sur les faits, signe de la propagande id&eacute;ologique par excellence.</span></span></span></span></span></p> <h2 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">1.2. Le cas Nadia El Mabrouk </span></span></b></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Elle est professeur &agrave; l&rsquo;universit&eacute; de Montr&eacute;al, sp&eacute;cialiste de biologie computationnelle, d&rsquo;origine tunisienne. Elle a pris des positions contre le port du voile dans un pays de tradition communautaire qui ne discerne pas, comme elle, le c&ocirc;t&eacute; ali&eacute;nant de ces rites qui ont &eacute;t&eacute;, depuis Bourguiba en 1956, abandonn&eacute;s au nom de l&rsquo;&eacute;galit&eacute; et de la libert&eacute; des femmes en Tunisie. Cela d&eacute;pla&icirc;t d&eacute;j&agrave; dans ce syndicat qui est favorable &agrave; la libert&eacute; du port du voile, y voyant au Qu&eacute;bec une libert&eacute;, l&agrave; o&ugrave; elle voit le signe d&rsquo;une culture de l&rsquo;asservissement des femmes. Elle a pris des positions contre la th&eacute;orie du genre et commis le crime, aux yeux de ses d&eacute;tracteurs, de nommer gar&ccedil;on un transsexuel de 14 ans s&rsquo;identifiant en tant que fille. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;Alliance des professeures et professeurs de Montr&eacute;al est un syndicat qui l&rsquo;a exclue d&rsquo;un colloque pour ces motifs, l&rsquo;accusant de transphobie et contestant sa vue d&rsquo;une la&iuml;cit&eacute; intransigeante. Nadia El Mabrouk a imm&eacute;diatement mis en cause le syndicat et invers&eacute; le rapport de force. Elle a fait savoir que l&rsquo;accusation de transphobie nuisait &agrave; sa r&eacute;putation jusqu&rsquo;&agrave; constituer une menace qui lui faisait craindre pour son int&eacute;grit&eacute; physique. Elle parle de lynchage public. Le syndicat a alors convoqu&eacute; une assembl&eacute;e extraordinaire, dans la pure tradition des accommodements raisonnables canadiens, pour d&eacute;samorcer ce conflit risqu&eacute;, sa pr&eacute;sidente tentant de convaincre de l&rsquo;utilit&eacute; de sa r&eacute;-invitation. Comme le cite le journal Le Devoir du 30 janvier 2019, Nadia El Mabrouk met le syndicat face &agrave; ses responsabilit&eacute;s, je cite&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>Le fait d&rsquo;envoyer une lettre &agrave; vos sections en mentionnant mon nom et mes suppos&eacute;s propos ajoute une couche &agrave; l&rsquo;atteinte &agrave; ma r&eacute;putation et a pour effet de motiver des propos intimidants de la part de plusieurs personnes. Je suis maintenant l&rsquo;objet de jugement dans chacune de vos d&eacute;l&eacute;gations syndicales, et en particulier &agrave; l&rsquo;&eacute;cole de mes enfants.</i>&nbsp;&raquo; Elle met en &eacute;vidence la responsabilit&eacute; future de la pr&eacute;sidente du syndicat, en cas d&rsquo;agression par exemple. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Qui peut, en ces circonstances, nier que nous sommes dans la propagande de guerre de Morelli&nbsp;? Tout y est. Agression, diffamation, accusation, exclusion de l&rsquo;ennemi, censure, d&eacute;nonciation, intimidation, atteinte &agrave; la r&eacute;putation, harc&egrave;lement, au nom de sa juste cause.</span></span></span></span></span></p> <h2 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">1.3. Et quelques autres cas &eacute;loquents </span></span></b></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Il existe aussi des cas qui confinent &agrave; l&rsquo;absurde, digne de Jarry ou de Ionesco. Ils ont en commun la situation ubuesque et plus encore les man&oelig;uvres de harc&egrave;lement des militants du genre en particulier. Ces cas permettent de constater le degr&eacute; de d&eacute;r&eacute;alisation de mani&egrave;re pragmatique. Alors que Butler et ses suiveurs noient leurs lecteurs, dans un langage abscons, pr&eacute;tentieux, conceptuel, amphigourique et ratiocinant<a href="#_ftn13" name="_ftnref13" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[13]</span></span></span></span></span></a>, parlons des victimes et des situations engendr&eacute;es par la concr&eacute;tisation de leur discours. Mettons &agrave; l&rsquo;&eacute;preuve ces discours subversifs puisqu&rsquo;ils produisent des situations invraisemblables.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Commen&ccedil;ons par celle du docteur Victor Acharian. Il refuse en ao&ucirc;t 2023 une consultation &agrave; un couple dont la personne a ausculter est la.e compagne.on trans d&rsquo;un homme. Il s&rsquo;agit d&rsquo;un homme en transition sexuelle de 26 ans, se plaignant de douleurs &agrave; la poitrine. En r&eacute;action &agrave; un mauvais avis sur Google, le m&eacute;decin &eacute;crit en commentaire, je cite&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>Je n&rsquo;ai aucune comp&eacute;tence pour m&rsquo;occuper des hommes, m&ecirc;me s&rsquo;ils se sont ras&eacute; la barbe et viennent dire &agrave; ma secr&eacute;taire qu&rsquo;ils sont devenus femmes.</i>&nbsp;&raquo; &nbsp;Ce gyn&eacute;cologue obst&eacute;tricien connu sur la place de Pau a depuis &eacute;t&eacute; l&rsquo;objet d&rsquo;une attaque militante en r&egrave;gle et bien s&ucirc;r accus&eacute; de transphobie. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ce cas manifeste la limite &eacute;pist&eacute;mologique d&rsquo;un langage performatif revendiqu&eacute; par Butler, en contradiction des th&eacute;ories d&rsquo;Austin et Searle<a href="#_ftn14" name="_ftnref14" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[14]</span></span></span></span></span></a>. Il manifeste toute l&rsquo;aporie, voire l&rsquo;incurie des propositions de Butler<a href="#_ftn15" name="_ftnref15" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[15]</span></span></span></span></span></a>, quand le m&eacute;decin ne peut suivre le patient dans son d&eacute;lire performatif, car le m&eacute;decin soigne un corps et non un langage. Comme le disait les scholastiques, le mot chat ne miaule pas. L&rsquo;extension de l&rsquo;application de ce principe performatif n&rsquo;a d&rsquo;ailleurs aucune limite chez Butler. Le performatif, en dehors de son champ d&rsquo;usage devient avec elle mythomanie, mensonge, d&eacute;lire, r&ecirc;ve, et l&rsquo;autre aurait &agrave; se soumettre &agrave; ce regard sur soi qui fait injonction du regard que l&rsquo;autre porte sur soi&nbsp;: terreur et tyrannie &agrave; l&rsquo;&eacute;vidence. Le docteur Acharian ne se soumet pas &agrave; l&rsquo;injonction et il rappelle l&rsquo;existence effective du corps, de cette chair vivante qui n&rsquo;est pas ce que l&rsquo;on &eacute;nonce qu&rsquo;elle serait. La dimension &eacute;thique au-del&agrave; de la pol&eacute;mique &eacute;motionnelle va s&rsquo;av&eacute;rer bien r&eacute;el par la suite.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Butler se fourvoie quant &agrave; l&rsquo;extension des &eacute;nonc&eacute;s performatifs qui feraient le r&eacute;el. En effet, Austin et Searle &eacute;voquent des cas pr&eacute;cis<a href="#_ftn16" name="_ftnref16" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[16]</span></span></span></span></span></a> , l&agrave; o&ugrave; Butler en &eacute;tend l&rsquo;usage dans un enfantillage, o&ugrave; dire que je suis une fus&eacute;e me ferait &ecirc;tre une fus&eacute;e. Elle oublie que le langage fait interface avec les choses, elle ignore visiblement les enseignements d&rsquo;Austin et Searle. Sa th&eacute;orie implicite du langage d&eacute;tourne celle de Searle. Elle la subvertit, en faisant un instrument de d&eacute;construction du r&eacute;el, mais certainement pas un instrument logique ou d&rsquo;analyse scientifique. Le cas du docteur Acharian atteste de l&rsquo;inconsistance th&eacute;orique des &eacute;tudes du genre dans la vie quotidienne avec ses v&eacute;rit&eacute;s triviales. Sauf &agrave; &ecirc;tre dans le simulacre, le m&eacute;decin ne peut faire un examen gyn&eacute;cologique d&rsquo;un homme, qu&rsquo;il f&ucirc;t trans, alors qu&rsquo;il n&rsquo;est pas physiologiquement dot&eacute; des organes sexuels f&eacute;minins, mais au mieux de certaines de leurs apparences externes.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Continuons par cet autre fait divers o&ugrave; l&rsquo;enchainement des faits est semblable&nbsp;: injonction de se conformer &agrave; une affirmation performative, mise en &eacute;chec d&rsquo;une institution qui en reste au fait observable, en vertu que fille n&rsquo;est pas un jugement ou une d&eacute;claration comme &ecirc;tre coupable ou &ecirc;tre mari&eacute;. C&rsquo;est un mot qui acte une correspondance avec des r&eacute;alit&eacute;s observables. L&rsquo;institution est ensuite accus&eacute;e de transphobie et le recours au droit acte l&rsquo;emprise de la prescription fantasmatique du droit sur la vie. Ici, la mairie de Puteaux est mise en cause en mars 2023 par la m&egrave;re d&rsquo;un enfant de 12 ans. Celui-ci est engag&eacute; dans un processus de transition, trop jeune encore pour les interventions chirurgicales. Il est donc physiologiquement une fille qui souhaite devenir un gar&ccedil;on. Lors d&rsquo;un voyage de groupe en Italie, la jeune fille a &eacute;t&eacute; h&eacute;berg&eacute;e avec les autres filles. La m&egrave;re se plaint et consid&egrave;re que sa fille-fils est traumatis&eacute;e. Elle veut poursuivre la ville pour transphobie, celle-ci rappelant qu&rsquo;elle se doit de penser &agrave; tous les enfants et qu&rsquo;elle ne va pas mettre une jeune fille en h&eacute;bergement avec les gar&ccedil;ons. Imaginons que la mairie ait imprudemment mis cette jeune fille avec les gar&ccedil;ons et qu&rsquo;elle ait subi des attouchements, un viol m&ecirc;me. Qui serait responsable&nbsp;? Y aurait viol d&rsquo;un gar&ccedil;on sur un gar&ccedil;on qui n&rsquo;en est pas un mais qui se revendique comme tel, sans sodomie&nbsp;? De quoi parlerions-nous alors devant le juge puisque le r&eacute;el a &eacute;t&eacute; une premi&egrave;re fois subverti&nbsp;? L&rsquo;incongruit&eacute; &eacute;pist&eacute;mologique tient bien &agrave; cette extension totalement illogique de la fonction performative du langage d&eacute;crite par Austin puis Searle. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Soit Butler n&rsquo;a rien compris &agrave; la philosophie du langage, soit elle en fait intentionnellement un instrument politique d&eacute;voy&eacute;, pour son combat id&eacute;ologique. En effet, le juge d&eacute;clarant coupable ne commet pas un abus de pouvoir ou il ne le fait pas par caprice. Ce moment performatif succ&egrave;de &agrave; une enqu&ecirc;te judiciaire qui accumule des faits comme un scientifique pour &eacute;tayer, d&eacute;montrer, prouver cette culpabilit&eacute; avec des &eacute;l&eacute;ments bien r&eacute;els, bien v&eacute;rifiables par tous et qui justifient alors le jugement. De m&ecirc;me des d&eacute;clarations religieuses&nbsp;: bapt&ecirc;me, mariage, elles n&rsquo;ont de r&eacute;alit&eacute; performative que si l&rsquo;assembl&eacute;e y croit, que si les t&eacute;moins y croient, que si le corps social partage les cons&eacute;quences de l&rsquo;engagement en termes de responsabilit&eacute;s et d&rsquo;actions futures ordonn&eacute;es &agrave; cette performance, et qui sont connues de tous&nbsp;: vivre en chr&eacute;tien, rester fid&egrave;le, etc. qui seront progressivement les preuves r&eacute;elles et observables que le langage performatif a &eacute;t&eacute; une promesse porteuse d&rsquo;actions en accord avec le sens de la d&eacute;claration. C&rsquo;est un langage performatif par l&rsquo;engagement &agrave; faire ou ne pas faire certaines choses.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ces cas mettent en &eacute;vidence la pratique de la d&eacute;nonciation de l&rsquo;ennemi&nbsp;: transphobe, avec une tendance &agrave; la psychiatrisation, comme si tout cela t&eacute;moignait d&rsquo;un d&eacute;sordre mental. L&rsquo;accusation de &laquo;&nbsp;phobe&nbsp;&raquo; est elle-m&ecirc;me un signe de propagande de guerre. La subversion op&egrave;re dans cette disqualification de la personne comme de son propos puisqu&rsquo;elle agresse la personne pour ne pas r&eacute;pondre aux faits et arguments, qui ne sauraient &ecirc;tre, en aucun cas, mis sur un pied d&rsquo;&eacute;galit&eacute;, &agrave; la mani&egrave;re d&rsquo;une divergence l&eacute;gitime de points de vue, dans une soci&eacute;t&eacute; de libert&eacute;s. La propagande de guerre s&rsquo;est bien mise en &oelig;uvre, dans ces cas, pour interdire la discussion et obtenir des sanctions bien r&eacute;elles. Ainsi, la multiplication des cas constituerait une somme &eacute;difiante. Or Butler incite &agrave; ces &eacute;tudes sur le genre et son concept s&rsquo;&eacute;tend &agrave; de nombreuses disciplines&nbsp;: histoire, anthropologie, sociologie, psychologie, architecture, etc. Il se diffuse, absorbe, comme un nationalisme envahissant conquiert des territoires symboliques pour les asservir &agrave; son identit&eacute;&nbsp;: le genrisme<a href="#_ftn17" name="_ftnref17" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[17]</span></span></span></span></span></a>.</span></span></span></span></span></p> <h1 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">2. La th&eacute;orie du genre, id&eacute;ologie scientifique </span></span></b></span></span></span></h1> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ces cas r&eacute;v&egrave;lent une insuffisance th&eacute;orique. Loin d&rsquo;&ecirc;tre une science du genre, nous sommes en pr&eacute;sence d&rsquo;une id&eacute;ologie tr&egrave;s loin des crit&egrave;res &eacute;pist&eacute;mologiques d&rsquo;une d&eacute;marche scientifique vers l&rsquo;&eacute;nonc&eacute; d&rsquo;une th&eacute;orie. En effet, une th&eacute;orie r&eacute;pond &agrave; quelques crit&egrave;res. Elle a un caract&egrave;re explicatif &agrave; partir d&rsquo;une observation m&eacute;thodique selon des protocoles qui constituent une base de faits exp&eacute;rimentaux. Il y a des concepts avec leur correspondance &agrave; des cat&eacute;gories de faits, clairement &eacute;tablie. De m&ecirc;me, la th&eacute;orie permet des pr&eacute;dictions exactes, soit l&rsquo;anticipation par sa mod&eacute;lisation d&rsquo;une situation future pr&eacute;dictible du fait de la compr&eacute;hension et description des enchainements de ph&eacute;nom&egrave;nes en vertu de lois. Elle est pr&eacute;c&eacute;d&eacute;e de protocoles, d&rsquo;exp&eacute;riences avec leurs hypoth&egrave;ses et leurs m&eacute;thodes pour accr&eacute;diter, limiter, falsifier et produire des mod&egrave;les &eacute;prouv&eacute;s. Celles-ci r&eacute;sistent &agrave; l&rsquo;exp&eacute;rience et elles ne trouvent pas de contre-exemple, si ce n&rsquo;est &agrave; pouvoir les ramener sans les nier &agrave; la th&eacute;orie, et ce, sans affecter la th&eacute;orie&nbsp;: nouveau param&egrave;tre par exemple. Or, la &laquo;&nbsp;th&eacute;orie&nbsp;&raquo; du genre manipule un concept &agrave; vocation subversive pour recouvrir de son r&eacute;ductionnisme toutes les r&eacute;alit&eacute;s biologiques, sociales et politiques jusqu&rsquo;&agrave; les dissoudre. Cette notion a un caract&egrave;re dissolvant. Montrons en quoi elle constitue une id&eacute;ologie scientifique tr&egrave;s identitaire, d&eacute;nu&eacute;e de toute l&eacute;gitimit&eacute; scientifique, l&rsquo;universit&eacute; devenant au passage en Occident, le lieu o&ugrave; ces constructeurs de normes se substituent aux chercheurs d&eacute;sint&eacute;ress&eacute;s, sinc&egrave;res et loyaux, proc&eacute;dant par identification &agrave; leur nation symbolique &agrave; l&rsquo;exclusion de tous les &eacute;trangers&nbsp;: les traitres, les ennemis, les contestataires qui n&rsquo;ont pas &agrave; s&rsquo;exprimer. Ces constructeurs de normes ont tout d&rsquo;un nouveau clerg&eacute;<a href="#_ftn18" name="_ftnref18" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[18]</span></span></span></span></span></a>. Ce n&rsquo;est plus une science, c&rsquo;est une construction par des &laquo;&nbsp;pr&ecirc;tres&nbsp;&raquo; qui livrent un combat id&eacute;ologique, subvertissant l&rsquo;institution universitaire pour en faire le lieu de l&rsquo;&eacute;dification et de la diffusion des nouvelles normes sociales. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Outre cet &eacute;cart &eacute;pist&eacute;mologique, la th&eacute;orie du genre ou les &eacute;tudes sur le genre correspondent en revanche tr&egrave;s bien aux trois caract&eacute;ristiques si bien d&eacute;velopp&eacute;es par Hannah Arendt dans <i>Le syst&egrave;me totalitaire</i><a href="#_ftn19" name="_ftnref19" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[19]</span></span></span></span></span></a>. La th&eacute;orie du genre pos&eacute;e par Butler et prolong&eacute;e par ces milliers d&rsquo;&eacute;tudes sur le genre ont en commun ces trois caract&eacute;ristiques. Celle de l&rsquo;extension de leur pouvoir d&rsquo;explication universelle qui confine au r&eacute;ductionnisme m&eacute;thodologique. Celle ensuite du d&eacute;roul&eacute; d&eacute;ductif qui n&rsquo;acquiert jamais aucune l&eacute;gitimit&eacute; par des d&eacute;marches exp&eacute;rimentales cherchant la mise &agrave; l&rsquo;&eacute;preuve. Celle enfin du concept axiomatique, ici le genre, qui n&rsquo;est plus jamais mis en cause, car faisant l&rsquo;objet de leur croyance id&eacute;ologique, soit un processus de reconnaissance et d&rsquo;identification &agrave; sa cause. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">2.1. Le genre, nouvelle identit&eacute; symbolique-mythologique</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Il s&rsquo;agit d&rsquo;une identit&eacute; symbolique en ce sens que rien n&rsquo;est &eacute;tabli scientifiquement. Butler tente bien de s&rsquo;attribuer quelques l&eacute;gitimit&eacute;s scientifiques pour s&rsquo;attaquer &agrave; la question des esp&egrave;ces sexu&eacute;es, mais elle renoncera vite &agrave; cette tentative infructueuse pour, plus radicalement, liquider la biologie. Elle &eacute;crit&nbsp;: &nbsp;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&laquo;&nbsp;<i>10 % au moins de la population porte des variations chromosomiques qui n&rsquo;entrent pas parfaitement dans les cat&eacute;gories de femelles XX et de m&acirc;les XY.</i>&nbsp;&raquo; (2005, 217-218)</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">D&eacute;j&agrave;, la controverse sur la r&eacute;alit&eacute; de ce taux a &eacute;t&eacute; vive. Butler a &eacute;t&eacute; contredite par toutes les donn&eacute;es disponibles sur la r&eacute;alit&eacute; intersexuelle qui est en France de 1,7%. De plus, son anthropocentrisme est tr&egrave;s limitatif. Comment faire du sexe une r&eacute;alit&eacute; strictement sociale alors qu&rsquo;elle est une r&eacute;alit&eacute; commune, a minima, aux mammif&egrave;res&nbsp;? L&rsquo;homme est-il ou non un mammif&egrave;re&nbsp;? Les animaux auraient-ils des repr&eacute;sentations sociales qui feraient qu&rsquo;ils ont adopt&eacute; une sexualit&eacute; de la domination du m&acirc;le sur la femelle&nbsp;? Pourquoi ne pas consid&eacute;rer l&rsquo;humain selon son simple statut de mammif&egrave;re pour v&eacute;rifier si le sexu&eacute; est en grande partie un fait de nature donn&eacute; et non une unique fabrication culturelle&nbsp;? Le singe, le lion, le cerf sont-ils victimes d&rsquo;une genrisme patriarcal o&ugrave; sont-ils simplement sexu&eacute;s par la nature, avec des comportements sociaux observables chez les babouins, les hy&egrave;nes, par exemple, o&ugrave; les positions sociales, les m&oelig;urs r&eacute;sultent en bonne partie de cette sexualit&eacute;&nbsp;?&nbsp;Pour se d&eacute;faire du biologique, il faudrait d&eacute;montrer que notre esp&egrave;ce est en dehors de la nature, en dehors de la biologie, afin d&rsquo;avoir raison du sexe et de le r&eacute;duire &agrave; une construction strictement sociale du jeu des sexes dans la soci&eacute;t&eacute;. Si personne ne peut nier que chaque civilisation a construit des rituels sociaux &agrave; partir de la r&eacute;alit&eacute; sexu&eacute;e, cela n&rsquo;autorise pas un renversement causal dans l&rsquo;ordre des esp&egrave;ces sexu&eacute;es auxquelles nous appartenons. Et cette figure-l&agrave; n&rsquo;est pas le fruit d&rsquo;un biologisme patriarcal, mais d&rsquo;abord une v&eacute;rit&eacute; triviale de la vie quotidienne que des sciences, dont la biologie, ont mis en &eacute;vidence dans certaines de leurs dimensions&nbsp;: g&eacute;n&eacute;tiques, chimiques, anatomiques. Niant l&rsquo;identit&eacute; naturelle, la construction de Butler invente une identit&eacute; symbolique avec son ic&ocirc;ne subversive&nbsp;: le.a drag queen. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cette identit&eacute; symbolique se fait donc au prix de l&rsquo;&eacute;crasement de la biologie. Il ne suffit pas de proc&eacute;der par la propagande de guerre en d&eacute;non&ccedil;ant le biologiste traitre &agrave; la cause. Il faudrait d&eacute;montrer que l&rsquo;humanit&eacute; n&rsquo;est pas dans l&rsquo;ordre des mammif&egrave;res pris dans les r&eacute;alit&eacute;s organiques de ces esp&egrave;ces et que la culture est le tout, comme si le langage pr&eacute;c&eacute;dait le monde, le recouvrant de son pouvoir magique de faire le r&eacute;el par proclamation. Je ne crois pas un instant qu&rsquo;un chercheur sinc&egrave;re puisse un instant nier le caract&egrave;re sexu&eacute; de l&rsquo;esp&egrave;ce, la g&eacute;n&eacute;tique sexuelle, les productions hormonales, les cycles sexuels, etc.<a href="#_ftn20" name="_ftnref20" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[20]</span></span></span></span></span></a> au sein du r&egrave;gne animal des mammif&egrave;res dont la reproduction est sexu&eacute;e, avec le m&acirc;le reproducteur et la femelle porteuse et nourrici&egrave;re. Le passage au genre est donc une fiction qui s&rsquo;impose en forgeant une identit&eacute; symbolique envahissante. Ce monopole accord&eacute; aux rites sociaux et aux repr&eacute;sentations sociales en fait une mythologie-mythomanie, voire une imposture, &agrave; la mani&egrave;re des r&eacute;cits nationaux qui sont aussi des fictions symboliques. Nous basculons dans une pens&eacute;e magique, par cette foi subversive accord&eacute;e au langage faiseur du r&eacute;el, en sacrifiant-mutilant le donn&eacute;. C&rsquo;est l&rsquo;imposture du mythe.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cette d&eacute;rive subversive vers l&rsquo;apologie d&rsquo;une identit&eacute; symbolique tient au d&eacute;ni de ces v&eacute;rit&eacute;s triviales. Rappelons que le terme de mammif&egrave;re traduit bien l&rsquo;id&eacute;e des esp&egrave;ces &agrave; mamelles pour subvenir &agrave; l&rsquo;alimentation des nouveau-n&eacute;s, soit une fonction biologique de la m&egrave;re, du fait de l&rsquo;incapacit&eacute; du nouveau-n&eacute; de se nourrir. Or, nos &laquo;&nbsp;femelles&nbsp;&raquo; sont bien des nourrici&egrave;res par destination. La trivialit&eacute; est de mise ici, parce que les v&eacute;rit&eacute;s triviales sont celles d&rsquo;un quotidien qui ne se subvertirait que dans sa destruction. Et les identit&eacute;s symboliques, nationales ou genr&eacute;es fonctionnent ici de la m&ecirc;me mani&egrave;re. Elles inventent leur r&eacute;cit&nbsp;: le r&eacute;cit national<a href="#_ftn21" name="_ftnref21" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[21]</span></span></span></span></span></a> ou le r&eacute;cit du genre auquel il s&rsquo;agit de s&rsquo;identifier. Et leur construction culturelle s&rsquo;impose, au risque de passer pour un traitre &agrave; la nation ou au genre&nbsp;! Or, l&rsquo;apologie du genre et l&rsquo;organisation identitaire des mouvements qui le promeuvent en agressant et excluant les autres proc&egrave;dent de la m&ecirc;me mani&egrave;re. Il y a d&rsquo;abord le r&eacute;cit, les signes de reconnaissance, le langage, les rites et les usages et tout ce qui renforce l&rsquo;unit&eacute; de ces nationalistes symboliques du genre dans leur combat, par la mise en &oelig;uvre des principes de propagande qui agissent autant sur eux que sur leurs victimes. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Revenons un instant sur les deux figures du/de la drag-queen et de la transition de genre dont on fait la promotion, voire l&rsquo;exhibition jusque dans le monde scolaire ces derni&egrave;res ann&eacute;es, apr&egrave;s en avoir multipli&eacute; les apparitions dans les m&eacute;dias, surtout aux Etats-Unis. Cette propagande d&rsquo;une nouvelle normalit&eacute; a un effet sur les demandes de transition avec le r&ocirc;le de l&rsquo;ic&ocirc;ne<a href="#_ftn22" name="_ftnref22" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[22]</span></span></span></span></span></a>. Lui ressembler, cr&eacute;er la norme, la promouvoir, faire changer, dire que le r&eacute;el est cela. La propagande du nationalisme symbolique recrute et fabrique ses membres. Ainsi, pour s&rsquo;imposer, la nouvelle identit&eacute; produit sa mythologie, son imposture historique et intellectuelle. A cet &eacute;gard, l&rsquo;&oelig;uvre de Butler est une magistrale imposture scientifique qui fabrique son imaginaire et le diffuse. Son raisonnement nationaliste symbolique consiste bien &agrave; dire que la culture outrepasse et liquide les r&eacute;alit&eacute;s physiques. S&rsquo;impose le mythe de l&rsquo;identit&eacute; de genre comme celui de l&rsquo;identit&eacute; nationale, avec leurs ic&ocirc;nes et leurs drapeaux, les proc&eacute;d&eacute;s &eacute;tant les m&ecirc;mes. On ne promeut plus le bel aryen mais l&rsquo;iconique transsexuel en poursuivant les m&ecirc;mes buts de promotion de ce st&eacute;r&eacute;otype, inspirant, &agrave; imiter et &agrave; copier, &agrave; l&rsquo;exclusion d&rsquo;autres repr&eacute;sentations&nbsp;: orthodoxie du mod&egrave;le oblige. &nbsp;</span></span></span></span></span></p> <h2 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">2.2. Le genre, nouveau nationalisme symbolique</span></span></b></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le nationalisme est exclusif puisqu&rsquo;il se construit tout &agrave; la fois sur sa mythologie et sur ce qu&rsquo;elle exclut. Le mythe distord le r&eacute;el pour en faire des traits jusqu&rsquo;&agrave; la caricature, attributs exclusifs et excluants. &Ecirc;tre absolument ceci pour que tout ce qui ne l&rsquo;est pas soit exclu de cette puret&eacute; raciale, nationale, sociale et maintenant sexuelle. Il faut bien inventer des traits de caract&egrave;re, des traits physiologiques qui sont les attributs de chacun des membres de la nation&nbsp;: identification oblige. Mais pour construire l&rsquo;identit&eacute; symbolique, il faut bien nier le r&eacute;el dans son infinie vari&eacute;t&eacute; des &ecirc;tres pour que ceux-ci se conforment &agrave; un mod&egrave;le. Le r&eacute;el est subverti et r&eacute;invent&eacute;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La th&eacute;orie du genre proc&egrave;de de m&ecirc;me avec son d&eacute;ni du r&eacute;el qui s&rsquo;accompagne d&rsquo;une hypoth&egrave;se mythologique que personne ne peut &agrave; ce jour d&eacute;montrer. Il s&rsquo;agit du postulat d&rsquo;une psych&eacute; d&eacute;sincarn&eacute;e et asexu&eacute;e<a href="#_ftn23" name="_ftnref23" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[23]</span></span></span></span></span></a>. L&rsquo;ignorance enfantine de son sexe, qui reste &agrave; d&eacute;montrer, n&rsquo;est en aucun cas la preuve de l&rsquo;asexualit&eacute; de l&rsquo;esp&egrave;ce. Pour pr&eacute;f&eacute;rer cette p&eacute;riode, il faut refuser le processus cr&eacute;atif de maturation du vivant dans son vieillissement. Pour le d&eacute;fendre, il faut sans aucun doute faire l&rsquo;apologie d&rsquo;une in&eacute;luctable r&eacute;gression du sexu&eacute; vers le fantasme de l&rsquo;asexu&eacute;, de la procr&eacute;ation d&rsquo;un &ecirc;tre nouveau &agrave; la r&eacute;gression vers la reproduction de soi&nbsp;: le clone, pr&eacute;sent&eacute; d&rsquo;ailleurs par des scientifiques comme une progr&egrave;s, alors qu&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;un retour &agrave; un &eacute;tat de d&eacute;veloppement du vivant moins &agrave; m&ecirc;me d&rsquo;engendrer des &ecirc;tres vivants complexes,&nbsp;par division cellulaire par exemple. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">A cet &eacute;gard, lorsque Deleuze &eacute;voque la d&eacute;territorialisation, il s&rsquo;agit bien de quitter les territoires de la nature pour arracher l&rsquo;humain &agrave; sa condition, en pr&eacute;textant de la puissance de sa volont&eacute; d&rsquo;advenir selon son d&eacute;sir. Mais dans l&rsquo;apologie de l&rsquo;ic&ocirc;ne du.de la drag queen de Butler, il y a un contenu quasi mythologique qui est &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre. En effet, la r&eacute;alit&eacute; triviale de l&rsquo;&ecirc;tre sexu&eacute; est une injure &agrave; l&rsquo;individu total qui s&rsquo;imagine sans limite. D&eacute;pendre d&rsquo;un autre diff&eacute;rent et d&eacute;sirable, en reconnaissant qu&rsquo;il n&rsquo;est pas soi, c&rsquo;est bien se confronter &agrave; sa limite et &agrave; une alt&eacute;rit&eacute;, &agrave; la diff&eacute;rence sexuelle avec sa part d&rsquo;inconnaissable en mati&egrave;re de sensibilit&eacute;, d&rsquo;&eacute;motion, de v&eacute;cu physiologique, etc., ramenant chacun &agrave; une part seulement de l&rsquo;exp&eacute;rience humaine. Cette limite est proprement insupportable pour qui pr&eacute;tend &agrave; un individu total, autonome, autosuffisant. La sexualit&eacute; est alors une insulte &agrave; sa propre divinisation individuelle, et il est int&eacute;ressant de noter que Butler reproduit la tr&egrave;s ancienne figure mythologique d&rsquo;une sexualit&eacute; de la chute. Platon dans le Banquet n&rsquo;&eacute;voque-t-il pas cette humanit&eacute; enti&egrave;re d&rsquo;&ecirc;tre complet &agrave; quatre jambes et quatre bras et doublement sexu&eacute; que la col&egrave;re des Dieux coupe en deux pour la diviser&nbsp;: la chute de l&rsquo;&ecirc;tre parfait dans la division sexu&eacute;e<a href="#_ftn24" name="_ftnref24" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[24]</span></span></span></span></span></a>&nbsp;? Cette co&iuml;ncidence des oppos&eacute;s cr&eacute;e un territoire symbolique, celui de l&rsquo;&ecirc;tre parfait et total, d&rsquo;o&ugrave; l&rsquo;apologie du.de la drag queen. Le.a drag-queen rejoint la figure mythologique de l&rsquo;&ecirc;tre complet, tout &agrave; la fois homme et femme, s&rsquo;adonnant librement aux travestissements, en toute libert&eacute;. La figure symbolique est invent&eacute;e, il faut la promouvoir et la faire adopter, comme l&rsquo;aryen ou l&rsquo;ouvrier dans les nationalismes symboliques raciaux ou sociaux du 20<sup>e</sup> si&egrave;cle, d&eacute;passant les races et les classes dans une figure symbolique &agrave; laquelle s&rsquo;identifier, au prix, chaque fois, du sacrifice de la biologie humaine faisant &eacute;t&eacute; du donn&eacute;. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">A ce sujet, comme le d&eacute;crit Amnesty International<a href="#_ftn25" name="_ftnref25" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[25]</span></span></span></span></span></a>, il n&rsquo;y a pas de comparaison possible entre les personnes n&eacute;es dans un entre-sexe et les d&eacute;sirs de personnes sexu&eacute;es aspirant &agrave; un changement de sexe ou &agrave; la conqu&ecirc;te d&rsquo;un statut de personne intersexe. La supercherie de Butler commence d&rsquo;ailleurs ici. La proportion naturelle des personnes naissant sans un sexe bien attribuable est tr&egrave;s faible, comme dans toutes les esp&egrave;ces de mammif&egrave;res. Comme l&rsquo;indique &agrave; juste titre Amnesty International, la vie de ces jeunes personnes intersexes comme leur &laquo;&nbsp;normalisation&nbsp;&raquo; vers un des deux sexes est aussi traumatisante, du fait des op&eacute;rations chirurgicales. Il convient de leur laisser le choix, de v&eacute;rifier les conditions et d&rsquo;&eacute;viter des traumatismes. Pourquoi cet avertissement d&rsquo;Amnesty International, &eacute;tay&eacute; des avis de m&eacute;decins et de psychologues ne serait pas pertinent dans le cas contraire&nbsp;? Il en est bien de m&ecirc;me dans cette trajectoire d&rsquo;un sexe vers l&rsquo;autre ou vers l&rsquo;intersexe. Ils seront eux aussi mutil&eacute;s, au nom d&rsquo;une nouvelle norme, celle d&rsquo;une suj&eacute;tion au d&eacute;sir d&rsquo;&ecirc;tre ce que l&rsquo;on veut, mena&ccedil;ant toujours l&rsquo;int&eacute;grit&eacute; physique de la personne. Dans tous les cas, il y a une agression irr&eacute;versible des corps.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La subversion de la biologie par une autre science en lui d&eacute;niant ses savoirs et ses conclusions proc&egrave;de de ces r&eacute;ductionnismes m&eacute;thodologiques totalitaires&nbsp;: nazisme, communisme ou genrisme qui ont habit&eacute; des groupes de chercheurs, militants &eacute;largissant les conclusions de leurs disciplines dans une extension ill&eacute;gitime et inconsistante sur le plan m&eacute;thodologique et &eacute;pist&eacute;mologique. Ainsi, os&eacute; dire comme certain auteurs<a href="#_ftn26" name="_ftnref26" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[26]</span></span></span></span></span></a> que la science est marqu&eacute;e par une matrice repr&eacute;sentative h&eacute;t&eacute;rosexuelle, c&rsquo;est tout simplement nier le fait exp&eacute;rimental, condition de la scientificit&eacute; du propos. A cet &eacute;gard, l&rsquo;accusation de biologisme revient &agrave; faire du discours scientifique, une fiction parmi d&rsquo;autres<a href="#_ftn27" name="_ftnref27" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[27]</span></span></span></span></span></a>. Cela conduit &agrave; faire de l&rsquo;h&eacute;t&eacute;rosexualit&eacute; une simple norme sociale alors qu&rsquo;elle est avant cela un fait physiologique et biologique que nos auteurs de la th&eacute;orie du genre nient tout simplement. Ces nationalismes symboliques fabriquent une id&eacute;ologie scientifique&nbsp;: lutte des races, des classes ou des sexes, &agrave; partir d&rsquo;un concept toujours tr&egrave;s mal &eacute;tabli scientifiquement.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Butler, fascin&eacute;e par le concept de langage performatif r&eacute;p&egrave;te souvent que le mot fait la chose et non la chose se repr&eacute;sente par sa juste correspondance dans les mots. Or, cette position &eacute;pist&eacute;mologique plus que linguistique, est tout simplement anti-scientifique et commune &agrave; ces mythologies nationalistes. S&rsquo;il faut des concepts pour d&eacute;crire des ph&eacute;nom&egrave;nes, il faut des ph&eacute;nom&egrave;nes pour les r&eacute;unir sous des cat&eacute;gories. Or, elle revendique cette posture id&eacute;ologique au sens propre, l&agrave; o&ugrave; les id&eacute;es priment les exp&eacute;riences et l&rsquo;observation loyale et d&eacute;sint&eacute;ress&eacute;e des ph&eacute;nom&egrave;nes qui n&rsquo;existent pas pour elle<a href="#_ftn28" name="_ftnref28" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[28]</span></span></span></span></span></a>. Enfin, qu&rsquo;en est-il si cette promotion venait &agrave; se g&eacute;n&eacute;raliser et &agrave; subvertir la r&eacute;alit&eacute; sexuelle de l&rsquo;esp&egrave;ce par l&rsquo;artificialisation de son genre et une promotion des th&eacute;rapies de conversion<a href="#_ftn29" name="_ftnref29" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[29]</span></span></span></span></span></a>, dont les termes m&ecirc;mes d&eacute;notent une approche sectaire, voire mystique &eacute;tonnante, d&rsquo;un fait chirurgical intrusif et mutilant&nbsp;? C&rsquo;est toute la question kantienne de l&rsquo;universalisation de son action afin d&rsquo;en &eacute;prouver la qualit&eacute; morale et politique, soit sa coh&eacute;rence interne et son acceptabilit&eacute; lors de sa g&eacute;n&eacute;ralisation.</span></span></span></span></span></p> <h1 style="margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">3. Les effets politiques d&rsquo;une g&eacute;n&eacute;ralisation des pratiques transitionnelles</span></span></b></span></span></span></h1> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La dimension politique est aujourd&rsquo;hui bien pr&eacute;sente. D&eacute;j&agrave;, une dizaine d&rsquo;Etats Am&eacute;ricains ont interdit ou visent d&rsquo;interdire ces op&eacute;rations : Floride, Wyoming, Dakota du Sud, Idaho, Utah, Texas, Alabama, Tennessee, Arkansas et Missouri<a href="#_ftn30" name="_ftnref30" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[30]</span></span></span></span></span></a>, constatant ces mutilations des mineurs de leurs organes sexuels. Ces politiques per&ccedil;oivent les drames humains, les &eacute;checs et plus encore les demandes contraires et pol&eacute;miques qui s&rsquo;ensuivent, attestant d&rsquo;un consentement initial non-&eacute;clair&eacute;. Il y a donc des griefs imputables &agrave; la th&eacute;orie du genre avec ses mutilations et ses victimes. Nous commencerons cette derni&egrave;re partie par un aper&ccedil;u des violences et des int&eacute;r&ecirc;ts imm&eacute;diats dans le scandale de la clinique Tavistock, embl&eacute;matique des d&eacute;rives de l&rsquo;id&eacute;ologie du genre, qui ne sont pas sans rappeler les horreurs m&eacute;dicales des h&ocirc;pitaux du Reich en mati&egrave;re de races et d&rsquo;exp&eacute;rimentations, toujours au nom de l&rsquo;av&egrave;nement d&rsquo;individus conformes au projet de leur nationalisme symbolique. </span></span></span></span></span></p> <h2 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">3.1. Le cas de la clinique Tavistock</span></span></b></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le service de D&eacute;veloppement de l&rsquo;Identit&eacute; de Genre pour les enfants a &eacute;t&eacute; ferm&eacute; sur d&eacute;cision du National Health Service (NHS). Cette clinique a re&ccedil;u de tr&egrave;s nombreux enfants, et plus de mille ont re&ccedil;u des bloqueurs de pubert&eacute; comme le d&eacute;crit la journaliste d&rsquo;investigation Hannah Barnes<a href="#_ftn31" name="_ftnref31" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[31]</span></span></span></span></span></a>. Elle fait &eacute;tat de pratiques m&eacute;dicales inhumaines et d&rsquo;un consentement tr&egrave;s contestable d&rsquo;enfants tr&egrave;s jeunes, &agrave; peine dans la pr&eacute;adolescence. On y notera m&ecirc;me des pratiques sectaires consistant &agrave; s&eacute;parer les enfants de leur milieu familial, cet isolement les mettant sous l&rsquo;influence directe des m&eacute;decins, arguant des lois qui pr&eacute;tendent &eacute;manciper les enfants de pr&eacute;tendues n&eacute;fastes influences parentales, pour le bonheur de leurs nouveaux protecteurs, int&eacute;ress&eacute;s &agrave; leur conseil. &nbsp;Elle t&eacute;moigne des souffrances endur&eacute;es par ces enfants et du caract&egrave;re &eacute;conomique et mercantile de ces prescriptions, pour conduire le plus grand nombre &agrave; une situation quasi-irr&eacute;versible d&rsquo;une transition de genre chirurgicale traumatisante, comme le montre l&rsquo;affaire Chloe Cole en Californie<a href="#_ftn32" name="_ftnref32" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[32]</span></span></span></span></span></a>. Hannah Barnes d&eacute;crit le trouble d&rsquo;une partie de la communaut&eacute; m&eacute;dicale, tr&egrave;s d&eacute;stabilis&eacute;e par ces pratiques interrogeables. Enfin, la journaliste montre comment cette affaire est devenue un scandale de sant&eacute; publique conduisant &agrave; la fermeture de ce service, apr&egrave;s l&rsquo;audit du docteur Hilary Cass<a href="#_ftn33" name="_ftnref33" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[33]</span></span></span></span></span></a>.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Force est de constater que les th&eacute;oriciens du genre omettent les cons&eacute;quences de leur propagande. Elle se concr&eacute;tise dans ces r&eacute;alit&eacute;s triviales&nbsp;: des actes m&eacute;dicaux, des faits op&eacute;ratoires, des suites, voire des suicides qui s&rsquo;ensuivent. Ces jeunes ne sont pas accompagn&eacute;s, leurs angoisses deviennent un pi&egrave;ge fatal que les adultes instrumentalisent pour mener des exp&eacute;riences, commettant l&rsquo;irr&eacute;parable sur des jeunes d&eacute;pressifs, autistes parfois, atteint de dysphorie de genre mais aussi d&rsquo;anorexie ou d&rsquo;autres troubles et maladies. Fragiles, ils subissent une pression psychologique, leur environnement parental est culpabilis&eacute;, voire menac&eacute; du fait de chantage &agrave; la survie, avec l&rsquo;exhibition du risque de suicide. Il est d&rsquo;ailleurs &eacute;tonnant de justifier une &eacute;masculation de jeune gar&ccedil;on parce qu&rsquo;il serait consentant et de r&eacute;prouver l&rsquo;excision traditionnelle impos&eacute;e dans des soci&eacute;t&eacute;s traditionnelles. O&ugrave; est la diff&eacute;rence quant &agrave; la maltraitance des corps et &agrave; la d&eacute;figuration d&eacute;finitive d&rsquo;une vie biologique&nbsp;? Le fait est l&agrave;&nbsp;: amputation des organes sexuels<a href="#_ftn34" name="_ftnref34" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[34]</span></span></span></span></span></a>, et la situation des personnes n&eacute;es intersexe est une d&eacute;monstration &agrave; elle seule de cette r&eacute;alit&eacute;. Lire attentivement notre note 30.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Concernant les bloqueurs de pubert&eacute; utilis&eacute;s pour des enfants dont on fait exprimer une angoisse sur leur d&eacute;sir de devenir ce qu&rsquo;il ne connaisse pas&nbsp;: un adulte sexu&eacute; homme ou femme, l&rsquo;exploitation de leur angoisse fait obtenir un consentement qui n&rsquo;en est pas un<a href="#_ftn35" name="_ftnref35" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[35]</span></span></span></span></span></a>. Et pour bloquer leur pubert&eacute;, les th&eacute;rapies sont celles utilis&eacute;es pour la castration chimique des d&eacute;linquants sexuels. Il s&rsquo;agit d&rsquo;une destruction chimique des futures capacit&eacute;s de reproduction&nbsp;: sensibilit&eacute;, &eacute;rotisme, &eacute;panouissement et libert&eacute; amoureuse jusqu&rsquo;au d&eacute;sir d&rsquo;enfantement. Tout cela est d&eacute;finitivement massacr&eacute; &agrave; vie.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Concernant l&rsquo;accompagnement psychologique, le protocole consiste essentiellement &agrave; faire s&rsquo;exprimer l&rsquo;enfant &acirc;g&eacute; de 12 &agrave; 13 ans, puis &agrave; lui imposer les bloqueurs de pubert&eacute;, ensuite des traitements hormonaux et enfin des interventions chirurgicales, d&icirc;tes de r&eacute;attribution d&eacute;finitive qui d&eacute;sensibilise le corps, &agrave; la mani&egrave;re de l&rsquo;excision, puisque les organes sexuels naturels sont amput&eacute;s et des simulacres d&rsquo;organes g&eacute;nitaux oppos&eacute;s sont mis en place, sans innervation et r&eacute;alit&eacute; physiologique environnante. Ne tombons pas dans le sordide, mais la trivialit&eacute; du r&eacute;el exige peut-&ecirc;tre de rappeler que le d&eacute;sir humain s&rsquo;accompagne d&rsquo;une multitude de ph&eacute;nom&egrave;nes physiologiques aussi ing&eacute;nieux que compl&eacute;mentaires pour susciter le d&eacute;sir, permettre l&rsquo;acte sexuel et envisager son aboutissement &agrave; court terme dans le plaisir, voire son autre but reproductif. Le mammif&egrave;re s&rsquo;accouple aussi pour se reproduire. Trivial mais vrai. Or, tout cela est annihil&eacute;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Concernant le dissensus au sein des personnel, il conduisit &agrave; la d&eacute;mission de 35 psychologues entre 2016 et 2019. Ces derniers t&eacute;moigneront d&rsquo;une m&eacute;dicalisation dangereuse aux cons&eacute;quences incertaines, dont ces fameux bloqueurs de pubert&eacute; aux effets secondaires m&eacute;connus. Ils mentionneront ces d&eacute;marches contraintes et manipulatrices, sous l&rsquo;emprise de m&eacute;decins, privant ces enfants du recours &agrave; l&rsquo;autorit&eacute; de leurs parents, culpabilis&eacute;s et contest&eacute;s, refusant l&rsquo;expos&eacute; d&rsquo;alternatives &agrave; cette transition. &nbsp;Ces diagnostics excessifs pour des enfants troubl&eacute;s, perturb&eacute;s, en manque d&rsquo;affection parfois, et surtout pour certains, souffrant de dysphorie de genre, ne l&eacute;gitime en aucun cas cet acharnement chirurgical.</span></span></span></span></span></p> <h2 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">3.2. Le cas Keira Bell</span></span></b></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Elle a subi les traitements pr&eacute;vus &agrave; Tavistock&nbsp;: bloqueurs de pubert&eacute;, hormones et op&eacute;rations chirurgicales. Elle a souffert de cette nouvelle situation et a poursuivi la clinique. Le jugement de la Haute Cour de justice lui a donn&eacute; raison, estimant que l&rsquo;adolescent ne peut consentir en raison, en mesurant les cons&eacute;quences d&rsquo;une telle d&eacute;cision, dont d&rsquo;ailleurs l&rsquo;ensemble des effets ne lui est pas expos&eacute;. En septembre 2021, sur appel des avocats de la clinique, la d&eacute;cision fut contredite au motif qu&rsquo;elle &eacute;tait incompatible avec la jurisprudence en mati&egrave;re de contraception, qui autorise un m&eacute;decin et un mineur &agrave; d&eacute;cider conjointement en la mati&egrave;re. Les m&eacute;decins sont donc bien en position d&rsquo;abuser de leur autorit&eacute; et de leur savoir sur des jeunes influen&ccedil;ables, les isolant de leur parent, pour devenir le seuls interlocuteurs comp&eacute;tents et l&eacute;gitimes, alors qu&rsquo;ils sont juges et parties, puisqu&rsquo;ils tirent un profit &eacute;conomique de ces transitions. Or Keira Bell a bien indiqu&eacute; que ce dont elle souffrait le plus, c&rsquo;&eacute;tait le fait d&eacute;finitif de sa st&eacute;rilisation, qu&rsquo;une adolescente pouvait difficilement &eacute;valuer face aux d&eacute;sirs de changement d&rsquo;apparence, aux fantasmes et jeux du travestissement, jusqu&rsquo;&agrave; sacrifier son corps et ses potentialit&eacute;s, peu appr&eacute;ciables par un adolescent. La substitution de l&rsquo;autorit&eacute; parentale par un tiers r&eacute;put&eacute; expert est ici probl&eacute;matique, puisque l&rsquo;expert est int&eacute;ress&eacute;&nbsp;: juge et partie.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Son histoire n&rsquo;est pas isol&eacute;e. Elle t&eacute;moigne d&rsquo;une emprise intentionnelle d&rsquo;une nouvelle parentalit&eacute; m&eacute;dicale qui se substitue aux parents, et qui en revanche fuit toute sorte de responsabilit&eacute; quant aux actes commis. Dans son cas, la subversion id&eacute;ologique falsifie les identit&eacute;s sexuelles, mais aussi les faits dont on d&eacute;nie l&rsquo;identification et la factualit&eacute;. Or, tout scientifique qui d&eacute;nie la souffrance de la chair et la plainte de son patient, est apte &agrave; cautionner les exp&eacute;rimentations sur des humains. L&agrave; est le scandale de cette id&eacute;ologie. Sa violence dans l&rsquo;usage de la propagande de guerre et son d&eacute;ni, largement similaire aux r&eacute;visionnismes de ceux qui n&rsquo;ont pas le courage d&rsquo;affronter leur crime &agrave; la face de l&rsquo;humanit&eacute; tout enti&egrave;re. Le cas Oli London est de ce point de vue &eacute;difiant de la propagande de guerre qui menace ces jeunes, qu&rsquo;on conduit au camp de leur st&eacute;rilisation et de leur d&eacute;figuration charnelle.</span></span></span></span></span></p> <h2 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">3.3. Le cas Oli London </span></span></b></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cet influenceur suivi par environ un million de personnes sur les r&eacute;seaux sociaux a un parcours tr&egrave;s int&eacute;ressant concernant les identit&eacute;s et transitions. Anglais d&rsquo;origine, passionn&eacute; de K.culture&nbsp;: les modes, les chanteurs et les codes promus par la Cor&eacute;e du Sud, il s&rsquo;identifie &agrave; la Cor&eacute;e et aux cor&eacute;ens jusqu&rsquo;&agrave; d&eacute;sirer une transition &laquo;&nbsp;raciale&nbsp;&raquo; qui n&rsquo;est pas sans rappeler celle du c&eacute;l&egrave;bre chanteur Michael Jackson r&ecirc;vant de devenir moins noir, plus m&eacute;tisse, voire blanc. Il veut devenir facialement un cor&eacute;en. Il nomme cela sa transition raciale. Il vit en Cor&eacute;e, apprend le cor&eacute;en. Il en est de m&ecirc;me de son identit&eacute; sexuelle, aspirant &agrave; devenir androgyne, entre deux sexes. Il se dit alors non-binaire, juste au milieu dit-il. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">S&rsquo;en est suivi une guerre entre son apologie de la transition raciale et sexuelle et des militants du genre, l&rsquo;accusant de racisme en accomplissant une telle transition, causant du tort, selon eux, aux authentiques et pures transitions de genre&nbsp;: puret&eacute; du nationalisme symbolique &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre ici. Un traitre en vertu du principe 10 de Morelli. Le plus int&eacute;ressant dans son aventure personnelle, qui n&rsquo;est pas sans cons&eacute;quence sur sa physiologie, il annonce le 15 octobre 2022 qu&rsquo;il va d&eacute;transitionner pour redevenir un homme biologique. Il annonce peu de temps apr&egrave;s sa conversion au catholicisme, puis s&rsquo;exprime sur ce qu&rsquo;il ressent comme des traumatismes de son enfance et de ses op&eacute;rations. Il s&rsquo;exprime sur la vacuit&eacute; de ses apparences, ayant d&eacute;couvert par sa conversion religieuse, et non th&eacute;rapeutique, que le plus important est &agrave; l&rsquo;int&eacute;rieur, selon ses mots.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Son cas permet de mesurer &agrave; quel point la th&eacute;orie du genre agit selon l&rsquo;ambition de ses initiateurs, constructeurs de normes agressifs, qui veulent imposer leur st&eacute;r&eacute;otype sur le sexe et les mani&egrave;res de vivre sa sexualit&eacute;, se conduisant en normatifs identitaires, en nationalistes symboliques guerriers, excluant les &eacute;trangers de leur monde&nbsp;: les femmes en particulier et les h&eacute;t&eacute;rosexuels<a href="#_ftn36" name="_ftnref36" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[36]</span></span></span></span></span></a>. Son t&eacute;moignage met en exergue la pression des m&eacute;dias sociaux sur les jeunes, les man&oelig;uvres de propagande et de d&eacute;stabilisation, dignes des approches sectaires&nbsp;: isolement, d&eacute;ni du r&eacute;el, manipulation, prise de contr&ocirc;le, automutilation, rites d&rsquo;appartenances, comme dans une tribu ou une secte avec ses sacrifices, ses scarifications, etc<a href="#_ftn37" name="_ftnref37" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[37]</span></span></span></span></span></a>. Oli London raconte son histoire dans son livre&nbsp;: <i>Gender Madness</i>. Il d&eacute;nonce ce qui lui appara&icirc;t comme une propagande orient&eacute;e vers la cr&eacute;ation d&rsquo;une industrie des transitions de genre qui, selon lui, vise des milliards de chiffre d&rsquo;affaires.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Il est devenu un adversaire des th&eacute;oriciens du genre et milite en faveur du droit des enfants et des femmes, dont nous allons d&eacute;velopper qu&rsquo;elles sont les victimes de cette &eacute;conomie des transitions sexuelles. Les pseudo-lib&eacute;rateurs, comme souvent, sont de bons bourreaux, des terroristes, des agresseurs qui s&rsquo;arrogent le droit d&rsquo;agir sur des victimes dont ils nieront qu&rsquo;elles en sont. L&agrave; aussi, point commun du nationalisme symbolique avec le nationaliste identitaire. Voil&agrave; pourquoi, nous pensons pouvoir conclure ici par le syndrome de Mengele qui est &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre chez Butler, ses militants et ses m&eacute;decins. Ici, l&rsquo;&eacute;crit manipule les mots et l&rsquo;auteur nie que les mots conduisent &agrave; des actes et qu&rsquo;il y aurait des comptes &agrave; rendre sur ces actes inspir&eacute;s des mots. Butler est cet auteur qui omet de d&eacute;crire les effets de sa litt&eacute;rature, comme si l&rsquo;emprise des mots sur le monde &eacute;tait une subversion cach&eacute;e, le r&eacute;el n&rsquo;existant pas.</span></span></span></span></span></p> <h2 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">3.4. Le syndrome de Mengele et le retour des mutilations rituelles</span></span></b></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En niant les v&eacute;rit&eacute;s triviales de la vie quotidienne et en les subvertissant d&rsquo;une prose militante, Butler cr&eacute;e un environnement manipulatoire o&ugrave; l&rsquo;imaginaire devient la dictature du r&eacute;el&nbsp;; fait commun &agrave; ceux qui promeuvent ind&eacute;finiment l&rsquo;imaginaire contre une r&eacute;alit&eacute; qui s&rsquo;en distinguerait. Or, l&rsquo;observation des faits manifestent tous les sympt&ocirc;mes constitutifs du syndrome de Mengele qui sont les suivants&nbsp;:</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">1. L&rsquo;<i>objectification</i> des corps devenant des objets par d&eacute;r&eacute;alisation de sa vie ou de la vie d&rsquo;autrui. Elle produit une dissociation entre soi et son corps, soi et l&rsquo;autre et le corps de l&rsquo;autre&nbsp;: corps objet et fiction.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">2. La <i>sacralisation</i> de la volont&eacute; ou du d&eacute;sir comme source de l&rsquo;action, l&eacute;gitimant toute sorte d&rsquo;action sans aucune autre limite, jusqu&rsquo;&agrave; imposer ou s&rsquo;imposer des souffrances psychiques ou physiques.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">3. La <i>d&eacute;n&eacute;gation </i>des faits, des blessures, des souffrances impos&eacute;s &agrave; l&rsquo;autre ou &agrave; soi </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">4. La<i> d&eacute;sensibilisation </i>des acteurs commettant des violences par une apathie<a href="#_ftn38" name="_ftnref38" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[38]</span></span></span></span></span></a> de type sadomasochiste.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Attardons-nous ici sur la d&eacute;n&eacute;gation de la biologie et de l&rsquo;identit&eacute; donn&eacute;e. Cette figure de style est la condition m&ecirc;me de la violence sur le corps. Butler rend hommage avec insistance &agrave; Monique Wittig et donne caution &agrave; une violence dans les mots qui fait pr&eacute;ambule de la violence effective inflig&eacute;e au corps en lui d&eacute;niant des limites biologiques<a href="#_ftn39" name="_ftnref39" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[39]</span></span></span></span></span></a>. &nbsp;Et cette n&eacute;gation du corps naturel et donn&eacute; tient &agrave; l&rsquo;absolutisme du langage omnipotent qui prend sa source dans le contractualisme de Butler o&ugrave; la loi fait l&rsquo;homme et les choses, car la loi instituante est premi&egrave;re<a href="#_ftn40" name="_ftnref40" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[40]</span></span></span></span></span></a>, rien n&rsquo;&eacute;tant ant&eacute;rieur &agrave; la loi. La loi soumettra des corps &agrave; l&rsquo;injonction de se conformer au dire. La torture est cautionn&eacute;e, parce que la loi fait l&rsquo;&ecirc;tre qui ne lui pr&eacute;existe pas, puisqu&rsquo;il est une pure construction. De m&ecirc;me, Butler cite un commentateur de Nietzsche pour soutenir que l&rsquo;homme n&rsquo;est qu&rsquo;une r&eacute;alit&eacute; linguistique<a href="#_ftn41" name="_ftnref41" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[41]</span></span></span></span></span></a>, soit le fruit d&rsquo;un dire cr&eacute;ateur&nbsp;: pens&eacute;e magique des pouvoirs du langage. Ces figures de rh&eacute;torique posent un probl&egrave;me d&egrave;s lors qu&rsquo;on s&rsquo;interroge sur leurs effets dans la vie concr&egrave;te, les blessures et les mutilations. Sont-ce aussi des mots, que des mots, o&ugrave; parle-t-on d&rsquo;humains et de r&eacute;alit&eacute;s dans leur trivialit&eacute;&nbsp;? La posture mengelienne de Butler est manifeste, puisqu&rsquo;elle soutient une posture &eacute;pist&eacute;mologique qui d&eacute;ni &agrave; l&rsquo;homme une existence ant&eacute;rieure. Or, cette conception philosophique, tant &eacute;tudi&eacute;e et d&eacute;nonc&eacute;e par Arendt, est la base des nationalismes totalitaires et de leurs exactions<a href="#_ftn42" name="_ftnref42" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[42]</span></span></span></span></span></a>. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans les faits, les &eacute;tudes m&eacute;dicales attestent des immenses souffrances impos&eacute;es aux personnes se lan&ccedil;ant dans une transition sexuelle. Elles sont balay&eacute;es par ces propagandistes et assez largement occult&eacute;es dans les m&eacute;dias. Toute information triviale faisant preuve d&rsquo;empathie, t&eacute;moignant des souffrances, interrogeant le d&eacute;sir en question et cette distance objectifiante &agrave; soi ou &agrave; l&rsquo;autre est n&eacute;glig&eacute;e. L&agrave; est le syndrome de Mengele. Et le personnel de la clinique Tavistock a bien &eacute;t&eacute; confront&eacute; &agrave; cette dissonance cognitive majeure, avec ceux qui ne voyaient rien de mal &agrave; leurs exp&eacute;rimentations et ceux qui n&rsquo;ont plus support&eacute; cette r&eacute;alit&eacute; des tortures et des destructions des corps et des vies jusque dans la d&eacute;tresse des enfants. Dans le syndrome de Mengele, il y a &eacute;videmment la question de la responsabilit&eacute;. Or, les m&eacute;decins de Tavistock n&rsquo;ont pas eu l&rsquo;honn&ecirc;tet&eacute; intellectuelle d&rsquo;affronter leurs actes et leurs cons&eacute;quences. Ils ont us&eacute; avec leurs avocats d&rsquo;un parall&egrave;le juridique pour se disculper du fait du droit existant des jeunes &agrave; consulter pour obtenir des contraceptifs. Est-ce bien de m&ecirc;me nature&nbsp;? Est-ce bien comparable dans les effets&nbsp;? Est-ce bien irr&eacute;versible dans les deux cas&nbsp;? N&rsquo;y a-t-il aucune responsabilit&eacute;&nbsp;? Le jugement a ici plus tenu au respect d&rsquo;une coh&eacute;rence juridique bien fragile, au lieu d&rsquo;affronter la question pos&eacute;e de l&rsquo;extorsion du consentement, de l&rsquo;abus de faiblesse, de l&rsquo;amputation d&eacute;finitive d&rsquo;une part de son int&eacute;grit&eacute; physique, d&rsquo;une st&eacute;rilisation ali&eacute;nante &agrave; vie comme l&rsquo;a examin&eacute; la Haute Cour. Ces m&eacute;decins sont bien les fils spirituels de Mengele. Leur d&eacute;fense l&rsquo;atteste, car elle vise &agrave; se d&eacute;rober, se disculper, sans &eacute;couter les victimes, leur plainte &eacute;tant inaudible.</span></span></span></span></span></p> <h1 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Conclusions</span></span></b></span></span></span></h1> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Notre conclusion tient en quatre enseignements majeurs&nbsp;: a) L&rsquo;effacement des femmes, b) une id&eacute;ologie guerri&egrave;re, c) l&rsquo;imputabilit&eacute; des mutilations &agrave; cette th&eacute;orie et ses auteurs, d) la fabrique de la st&eacute;rilisation de masse </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">a) L&rsquo;effacement des femmes</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Butler ne supporte aucune alternative. Elle est doctrinaire dans ses expos&eacute;es. La domination masculine serait un fait av&eacute;r&eacute; et universel et le statut de la femme serait le seul r&eacute;sultat d&rsquo;une construction sociale tout aussi universelle. La d&eacute;construction qui s&rsquo;ensuit devient une entreprise de subversion propagandiste et id&eacute;ologique, une &oelig;uvre de constructeurs de normes qui vient remplacer une orthodoxie par une autre. Butler m&eacute;prise en fait la f&eacute;minit&eacute;. En attaquant la figure masculine de la domination patriarcale, elle maquille son agression contre les femmes et use d&rsquo;une dialectique qui liquide les deux sexes. Butler part ainsi en guerre contre la f&eacute;minit&eacute;, pr&eacute;textant d&rsquo;une hypoth&eacute;tique construction des femmes par les hommes dominants. Les femmes n&rsquo;ont-elles pas eu leur part dans la soci&eacute;t&eacute;<a href="#_ftn43" name="_ftnref43" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[43]</span></span></span></span></span></a>&nbsp;? Et la situation actuelle autorisant les trans dans les &eacute;preuves sportives f&eacute;minines d&eacute;montre l&rsquo;effacement des femmes. Elles n&rsquo;existent pas, elles sont un imaginaire. Celle qui s&rsquo;imagine femme dans une f&eacute;minit&eacute; sexu&eacute;e est alors coupable et elle a tort. La femme n&rsquo;a pas m&ecirc;me la libert&eacute; de se d&eacute;terminer comme femme, comme m&egrave;re, s&eacute;ductrice, etc. Le nationalisme symbolique fait une victime r&eacute;elle&nbsp;: la f&eacute;minit&eacute;, au nom d&rsquo;une &eacute;galisation des sexes qui conduit &agrave; leur dissolution<a href="#_ftn44" name="_ftnref44" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[44]</span></span></span></span></span></a>.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">b) Une id&eacute;ologie guerri&egrave;re</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Butler installe la strat&eacute;gie de guerre qui n&rsquo;a rien &agrave; voir avec une d&eacute;marche exp&eacute;rimentale et scientifique et encore moins la non-violence. Elle est bien pr&eacute;sente dans ses textes o&ugrave; elle d&eacute;clare la guerre aux autres sciences au nom de la domination absolue de ses propres th&egrave;ses absorbantes. Elle d&eacute;clare la guerre aux repr&eacute;sentations sociales qui lui d&eacute;plaisent, sans aucune consid&eacute;ration pour des civilisations, des religions, faisant table rase de mani&egrave;re imp&eacute;riale. C&rsquo;est d&rsquo;ailleurs un trait hautement colonial de la th&eacute;orie du genre, arme de conqu&ecirc;te et de destruction des cultures qui r&eacute;sisteraient &agrave; son injonction doctrinaire. La guerre civilisationnelle est bien l&agrave;, dans la cat&eacute;gorisation des soci&eacute;t&eacute;s qui adh&egrave;rent &agrave; l&rsquo;injonction et celles qui indignement y r&eacute;sistent jusqu&rsquo;&agrave; devenir le nouvel &eacute;tendard des d&eacute;mocraties avanc&eacute;es contre les ignorants. L&rsquo;acceptation de l&rsquo;alt&eacute;rit&eacute; est nulle, la th&eacute;orie du genre agit comme un imperium moral. Non seulement, elle liquide la diff&eacute;rence sexuelle, elle liquide aussi les diff&eacute;rences civilisationnelles. Butler est une imp&eacute;rialiste du genre et de sa figure iconique&nbsp;: le.a drag-queen, dont les militants organisent l&rsquo;universelle promotion. La subversion des identit&eacute;s impose son identit&eacute; n&eacute;gative. Butler, alors qu&rsquo;elle pr&eacute;tend ouvrir des libert&eacute;s en &eacute;mancipant chacun, soutient en fait une destruction de toutes les traditions qui viendraient interroger le bien-fond&eacute; de cette &eacute;mancipation et des contestations des r&ocirc;les sociaux attribu&eacute;s aux sexes, et qui conviennent &agrave; beaucoup. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">c) L&rsquo;imputabilit&eacute; des mutilations &agrave; cette th&eacute;orie et ses auteurs</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Butler se fait le chantre des Mengele qui s&eacute;vissent pour d&eacute;velopper l&rsquo;&eacute;conomie m&eacute;dicale des transitions de genre. Nous sommes l&agrave; face &agrave; la question de l&rsquo;imputabilit&eacute;. &nbsp;Or en niant le r&eacute;el, en affirmant le caract&egrave;re constructif de toutes les repr&eacute;sentations sociales, le glissement vers l&rsquo;irresponsabilit&eacute; collective et l&rsquo;impossible imputabilit&eacute; des actes semble &eacute;merger. Butler est pourtant responsable des actions men&eacute;es par r&eacute;f&eacute;rence &agrave; ses combats. Les crimes commis lui sont imputables, parce que sa th&eacute;orisation est de m&ecirc;me nature que la th&eacute;orie des races, avec le m&ecirc;me recours &agrave; la subversion violente, largement &eacute;tay&eacute;e dans cet article, avec l&rsquo;instrumentalisation de la m&eacute;decine comme outils de la transformation de l&rsquo;humain<a href="#_ftn45" name="_ftnref45" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[45]</span></span></span></span></span></a>, comme dans les camps de r&eacute;&eacute;ducation communistes et les camps d&rsquo;exterminations nazis. Quand les mots produisent les possibilit&eacute;s de la torture et de la maltraitance syst&eacute;mique des enfants, il y a une imputabilit&eacute; puis une responsabilit&eacute;. Les proc&egrave;s en cours et ceux qui ne manqueront pas d&rsquo;advenir vont sans doute r&eacute;tablir quelques r&eacute;alit&eacute;s triviales. Mutiler sexuellement un enfant est un crime, ind&eacute;pendamment des repr&eacute;sentations sociales qui voudraient le justifier. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">A cet &eacute;gard, les positions prises dans de nombreux Etats Am&eacute;ricains, comme la synth&egrave;se de la table ronde de l&rsquo;Assembl&eacute;e nationale sur les op&eacute;rations inflig&eacute;es aux intersexes sont les signes d&rsquo;un renversement prochain. Il y a bien crimes, tortures, victimes, demandes de retour, malheureusement impossible, &agrave; l&rsquo;&eacute;tat initial, apr&egrave;s la mutilation physique. Ces crimes sont commis sous l&rsquo;influence de m&eacute;decins, eux-m&ecirc;mes pris dans la tourmente des injonctions id&eacute;ologiques. Butler porte l&rsquo;enti&egrave;re responsabilit&eacute; de ces crimes et elle ne peut se disculper de la responsabilit&eacute; de son &oelig;uvre de subversion. A chaque fois, certains veulent mener une r&eacute;volution anthropologique&nbsp;: raciale, sociale et aujourd&rsquo;hui sexuelle. A chaque fois des crimes de masse sont justifi&eacute;s&nbsp;: camps de r&eacute;-&eacute;ducation, camps d&rsquo;extermination, aujourd&rsquo;hui cliniques de conversion. Ces crimes sont &agrave; chaque fois imputables &agrave; des auteurs et &agrave; leur id&eacute;ologie. Les peuples sont ainsi martyris&eacute;s par des &eacute;lites qui sans cesse les pers&eacute;cutent au nom de leur d&eacute;sir de sortir l&rsquo;homme de sa condition limit&eacute;e et d&rsquo;une nouvelle puret&eacute;&nbsp;: raciale, sociale ou sexuelle. Ces nationalismes symboliques auront &eacute;t&eacute; &agrave; chaque fois des crimes contre toute l&rsquo;humanit&eacute;, et ces promoteurs pratiquent toujours le r&eacute;visionnisme induit, qui consiste &agrave; nier les crimes commis, sans oublier leur culte de la r&eacute;pression des opposants, autre crime. &nbsp;&nbsp;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">d) La fabrique de la st&eacute;rilisation de masse</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La derni&egrave;re est celle de l&rsquo;ali&eacute;nation des humains naturels, les privant de leur sexualit&eacute;, de leur libert&eacute; d&rsquo;aimer et d&rsquo;engendrer. Butler soutient en fait une &eacute;conomie de la transition et un capitalisme de pr&eacute;dation qui se nourrit de l&rsquo;asservissement des patients &agrave; des traitements hormonaux &agrave; vie qui feront la fortune des laboratoires et de ces cliniques qui se multiplient pour que chacun puisse r&eacute;aliser son fantasme de devenir autre&nbsp;par la th&eacute;rapie de conversion&nbsp;?<a href="#_ftn46" name="_ftnref46" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[46]</span></span></span></span></span></a> Butler est ici la complice objective d&rsquo;une politique d&rsquo;ali&eacute;nation de masse qui conduit une population &agrave; sa st&eacute;rilisation progressive. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Alors, refuser de lier l&rsquo;action individuelle au politique, c&rsquo;est fuir sa responsabilit&eacute; politique, refuser d&rsquo;assumer les cons&eacute;quences d&eacute;mographiques et &eacute;conomiques de ses discours, c&rsquo;est travestir sa th&eacute;orie de ce qu&rsquo;elle vise au fond. Et restaurer et exposer ces liens, c&rsquo;est s&rsquo;affranchir de la man&oelig;uvre de subversion pour &eacute;clairer l&rsquo;intelligence de chacun de ce qui est effectivement en jeu. La chose est strictement factuelle.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Notre analyse voulait montrer que la th&eacute;orie du genre op&egrave;re avec violence en d&eacute;veloppant des strat&eacute;gies de chantages, d&rsquo;intimidations, de d&eacute;nonciations qui sont profond&eacute;ment irrespectueuses de l&rsquo;autre. Ces constructeurs de normes exercent ainsi leur terreur, commettant ou incitant &agrave; commettre des crimes en poursuivant les traitres. Voil&agrave; pourquoi, nous avons bien l&agrave; des nationalistes symboliques qui op&egrave;rent avec leurs milices, leurs exactions, leurs ennemis. Tout y est semblable. C&rsquo;est ce que nous souhaitions montrer ici. Quand l&rsquo;autre est un ennemi, la norme devient un instrument de pers&eacute;cution. Les th&eacute;oriciens et adeptes du genre ne font pas exception&nbsp;: Identit&eacute; et appartenance, sans le sens de ses limites et de l&rsquo;alt&eacute;rit&eacute; donn&eacute;e. C&rsquo;est pourquoi, l&rsquo;&eacute;thique me fait &ecirc;tre du c&ocirc;t&eacute; des victimes que l&rsquo;on cache, car en exploitant quelques cas de dysphorie de genre, cette publicit&eacute; engendre le besoin, l&rsquo;attirance, le doute, surtout chez ces jeunes pour lesquels la pubert&eacute; et le passage de l&rsquo;enfance &agrave; l&rsquo;adulte sexu&eacute; est toujours source de troubles et d&rsquo;angoisses. C&rsquo;est un abus de faiblesse, c&rsquo;est la cr&eacute;ation d&rsquo;un besoin et l&rsquo;enfermement sectaire de jeunes dans une spirale de destruction de soi, jusqu&rsquo;&agrave; s&rsquo;imposer des mutilations et des souffrances comme conclut tr&egrave;s bien ce trans c&eacute;l&egrave;bre, Andrea Long Chu&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>je veux la souffrance. Changer de sexe n&rsquo;a pas &agrave; me rendre heureux pour que j&rsquo;en ai envie.</i>&nbsp;&raquo; &nbsp;Quand le d&eacute;sir devient haine de soi, c&rsquo;est une soci&eacute;t&eacute; de la d&eacute;figuration et de la haine qui s&rsquo;annonce. Les fantasmes de l&rsquo;&egrave;re prom&eacute;th&eacute;enne sont encore vivaces.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Mais reste une derni&egrave;re conclusion qui m&rsquo;a &eacute;t&eacute; sugg&eacute;r&eacute; par Jeanine Mudrik-Cros. Le trouble de l&rsquo;identit&eacute; exprim&eacute; par Butler ne dissout pas la qu&ecirc;te d&rsquo;identit&eacute; bien au contraire. Le ressentiment v&eacute;cu contre une soci&eacute;t&eacute; dont les normes identitaires sont jug&eacute;es blessantes et humiliantes induit une strat&eacute;gie de d&eacute;construction de l&rsquo;autre, l&rsquo;entra&icirc;nant dans son propre trouble identitaire, comme si ce dernier devenait la nouvelle norme sociale et politique &agrave; partager, voire imposer. Mais cette position de constructeurs de normes produit aussi une rupture &eacute;pist&eacute;mologique radicale o&ugrave; les faits et la d&eacute;marche scientifique s&rsquo;engloutissent. En effet, l&rsquo;exp&eacute;rience personnelle ne donne pas droit &agrave; contester celle particuli&egrave;re de l&rsquo;exp&eacute;rience scientifique qui vise un savoir commun. Il y a, dans le cas de la confusion des deux, l&rsquo;&eacute;mergence d&rsquo;une strat&eacute;gie de la sagesse, celle de la qu&ecirc;te d&rsquo;une bonne vie par exemple. Mais dans le cas de Butler, elle fait de son exp&eacute;rience personnelle une doctrine politique et scientifique en vue du renversement d&rsquo;un monde qu&rsquo;elle juge, elle, mauvais&nbsp;; sans s&rsquo;interroger sur le partage de ce jugement personnel, qu&rsquo;elle &eacute;rige, avec ses suiveurs, en dogmatique irr&eacute;futable. Elle pratique ainsi un scientisme intol&eacute;rant, de bout en bout de son &oelig;uvre. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Sa th&eacute;orie du genre est donc bien une agression en retour contre les normes qu&rsquo;elle pr&eacute;tend d&eacute;noncer, prise au pi&egrave;ge de sa propre dialectique qui n&rsquo;&eacute;chappe pas &agrave; ce qu&rsquo;elle d&eacute;nonce. C&rsquo;est la raison de notre titre&nbsp;: <i>le nationalisme symbolique</i>, parce que le sentiment d&rsquo;exclusion ou d&rsquo;appartenance &agrave; une minorit&eacute; demeure une part du jeu des conflits identitaires. Il est alors toujours question d&rsquo;imposer sa conception de la bonne vie, par exigence de l&rsquo;imitation de soi &agrave; la mani&egrave;re d&rsquo;un sage ou d&rsquo;un messie. En cela, Butler joue le r&ocirc;le d&rsquo;un leader exer&ccedil;ant son influence messianique sur ses suiveurs, constructeurs de normes des universit&eacute;s<a href="#_ftn47" name="_ftnref47" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[47]</span></span></span></span></span></a>, jusqu&rsquo;&agrave; l&eacute;gitimer leur violence psychique sur autrui au nom d&rsquo;une politique revisit&eacute; de son ressentiment personnel, leurs exp&eacute;riences politiques produisant des victimes&nbsp;: personnes sans importance il est vrai et nouvelle minorit&eacute; dont les troubles d&rsquo;identit&eacute; alimenteront une nouvelle controverse. Nous y sommes <a href="#_ftn48" name="_ftnref48" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[48]</span></span></span></span></span></a>.</span></span></span></span></span></p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p align="center" style="text-align:center; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Bibliographie</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">ANDROUTOS, G , KARAMANOU, M , TSIGRIS, C , LIAKAKOS, T , STAMBOULIS, E&nbsp; et LYKOURAS, E , 2012, &nbsp;<i>Les mutilations sexuelles &agrave; travers les &acirc;ges</i>, in Revue M&eacute;dicale de Bruxelles, n&deg;33, p.556-561 </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">ARENDT, Hannah, 1972, <i>Le syst&egrave;me totalitaire</i>, Paris, Editions du Seuil</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BARETT, Ruth, 2016,<i> What You Need To Know About Gender Politics&#39; War on Women, the Female Sex and Human Rights</i>, Female Erasure</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BOCK-COTE, Mathieu, 2015, <i>La d&eacute;sincarnation du monde, ou la th&eacute;orie du genre</i>, Argument</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BUTLER, Judith, 2005, <i>Trouble dans le genre. Le f&eacute;minisme et la subversion de l&rsquo;identit&eacute;</i>, Paris, Editions La D&eacute;couverte</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BUTLER, Judith, 2018, <i>Ces corps qui comptent&nbsp;: de la mat&eacute;rialit&eacute; et des limites discursives du &laquo;&nbsp;sexe&nbsp;&raquo;</i>, Editions Amsterdam</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BUTLER, Judith, 2004, <i>Undoing Gender</i>, Londres, Routledge</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BUTLER, Judith, 2014, <i>Qu&rsquo;est-ce qu&rsquo;une bonne vie</i>, Paris, Editions Payot &amp; Rivages</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BUTLER, Judith, 2023, <i>La force de la non-violence</i>, Paris, Editions Fayard</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">CERTEAU, Michel de, 1990-1994, <i><span style="background:white"><span style="color:black">L&rsquo;invention du quotidien I et II</span></span></i><span style="background:white"><span style="color:black">, Paris, Editions Gallimard</span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">DELPHY, Christine, 2013, <i>L&rsquo;ennemi principal&nbsp;: 2. Penser le genre</i>, Paris, Editions Syllepse</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">DESMURIERS, Dominique, 2015, <i>Non, l&rsquo;id&eacute;ologie du genre ne poursuit pas l&rsquo;&oelig;uvre des lumi&egrave;res, elle en est l&rsquo;&eacute;teignoir</i>, Humanisme 2015/4, n&deg; 309, p. 64-67, Edition Grand Orient de France</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">DUFOUR, Dany-Robert, 2023, <i>Le ph&eacute;nom&egrave;ne trans, le regard d&rsquo;un philosophe</i>, Paris, Editions du Cherche midi</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">FASSIN, Eric, 2009, <i>Le sexe politique. Genre et sexualit&eacute; au miroir transatlantique</i>, Paris, Editions EHESS &nbsp;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">FASSIN, Eric, 2010, <i>Reproduire le genre</i>, Paris, Editions BPI&nbsp; </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">FASSIN, Eric, 2011, <i>Homme, femme, quelle diff&eacute;rence&nbsp;? La th&eacute;orie du genre en d&eacute;bat</i>, Paris, Editions Salvator</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">FROIDEVAUX-METTERIE, Camille, 2015, <i>La R&eacute;volution du f&eacute;minin</i>, Paris, Editions Gallimard</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">GANDT, Marie de, 2009, <i>Troubles du genre : lecture critique de Judith Butler</i>, Loxias, n&deg; 24</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">GANGESTAD, Steven et THORNHILL, Randy, 2008, <i>The evolutionary biology of human female sexuality</i>, Oxford University Press &nbsp;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">JAMI, Ir&egrave;ne, 2008, <i>Judith Butler, th&eacute;oricienne du genre</i>, Cahiers du Genre 2008/1, n&deg; 44, p.205-228</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">LAGANDRE, C&eacute;dric, 2019, <i>Du contrat sexuel</i>, Paris, PUF</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">LEVET, B&eacute;r&eacute;nice, 2014, <em><span style="color:#242424">La th&eacute;orie du genre ou le monde r&ecirc;v&eacute; des anges</span></em><span style="color:#242424">, Paris, Editions Grasset</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">LONDON, Oli, 2023, <i>Gender Madness: One Man&rsquo;s Devastating Struggle with Woke Ideology and His Battle to Protect Children Hardcove</i>, Skyhorse Publishing</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">MATHIEU, Nicole-Claude, 2000, <i>Les sexes et la &laquo;&nbsp;nature&nbsp;&raquo; chez les ethnologues et les ethnologis&eacute;s</i> in <i>L&rsquo;invention du naturel&nbsp;: les sciences et la fabrication du f&eacute;minin et du masculin</i>, Paris, Editions des Archives Contemporaine</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">MOLINIER, Laurence, 2015, <i>La chim&egrave;re de &laquo; la th&eacute;orie du genre &raquo;, ou comment le d&eacute;bat autour de la loi fran&ccedil;aise du 17 mai 2013 ouvrant le mariage aux couples de personnes de m&ecirc;me sexe d&eacute;voile les m&eacute;canismes d&rsquo;un syst&egrave;me de genre</i>, Revue internationale Enfances, Familles, G&eacute;n&eacute;rations, n&deg; 23, p.1-17</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">PONTOIZEAU, Pierre-Antoine, 2017, <i>Lib&eacute;rer la parole politique</i>, Paris, Editions Embrasure</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">PROKHORIS, Sabine, 2016, <i>Au bon plaisir des &laquo;&nbsp;docteurs graves&nbsp;&raquo;. A propos de Judith Butler</i>, Paris, PUF</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">RENNES, Juliette (sous la direction de), 2021, <i>Encyclop&eacute;die critique du genre</i>, Paris, Editions La D&eacute;couverte</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">ROBINSON, Max, 2021, <i>Detransition: Beyond Before and After</i>, Spinifex</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">SASTRE, Peggy, 2015, <i>La domination masculine n&rsquo;existe pas</i>, Paris, Editions A. Carri&egrave;re</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">SOH, Debra, <i>The end of Gender, Debunking the myths about sex and identity in our society</i>, Simon &amp; Schuster</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">SOLIE, Pierre, 1976, <i>Castration rituelle</i>, in Cahiers jungiens de psychanalyse 1976/3, n&deg; 10, p.28-34</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">STOCK, Kathleen, 2021, </span></span><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><i><span lang="EN-US" style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">Material Girls: Why Reality Matters for Feminism</span></span></i></span></span><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:#202122">, Fleet</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">VAKIRAS, Eleni, 2006, <i>Penser le sexe et le genre</i>, Paris, PUF</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">WITTIG, Monique, 2001, <i>La pens&eacute;e straight</i>, Paris, Editions Balland </span></span></span></span></span></p> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[1]</span></span></span></span></span></a> Le lecteur sait que le titre de l&rsquo;&oelig;uvre majeure de Judith Butler inclut bien la notion de subversion&nbsp;: <i>Trouble dans le genre. Le f&eacute;minisme et la <u>subversion</u> de l&rsquo;identit&eacute;</i>, aux &eacute;dition La D&eacute;couverte, publi&eacute; en 2005. Nous l&rsquo;invitons &agrave; lire notre pr&eacute;c&eacute;dent article&nbsp;: <i>Le temps des illusionnistes 1 - les subversions institutionnelles</i>, dans les cahiers de psychologie politique, n&deg; 42, janvier 2023 qui aborde les aspects politiques de ces subversions.</span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[2]</span></span></span></span></span></a> Anne Morelli, professeur &eacute;m&eacute;rite de l&rsquo;Universit&eacute; Libre de Bruxelles, auteur de&nbsp;: <i>Principes &eacute;l&eacute;mentaires de propagande de guerre</i>, publi&eacute; en 2001 chez Aden &agrave; Bruxelles, expose et d&eacute;veloppe dix principes&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>1. Nous ne voulons pas la guerre. 2. Le camp adverse est le seul responsable de la guerre. 3. L&#39;ennemi a le visage du diable. 4. C&#39;est une cause noble que nous d&eacute;fendons et non des int&eacute;r&ecirc;ts particuliers. 5. L&#39;ennemi provoque sciemment des atrocit&eacute;s ; si nous commettons des bavures, c&#39;est involontairement. 6. L&#39;ennemi utilise des armes non autoris&eacute;es. 7. Nous subissons tr&egrave;s peu de pertes ; les pertes de l&#39;ennemi sont &eacute;normes. 8. Les artistes et intellectuels soutiennent notre cause. 9. Notre cause a un caract&egrave;re sacr&eacute;. 10. Ceux qui mettent en doute la propagande sont des tra&icirc;tres.&nbsp;</i>&raquo;. Le lecteur se reportera utilement &agrave; son entretien dans ce m&ecirc;me num&eacute;ro 44 des Cahiers de psychologie politique</span></span></p> </div> <div id="ftn3"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[3]</span></span></span></span></span></a> Nous d&eacute;velopperons progressivement ce recours &agrave; la notion de <i>nationalisme </i>comme figure traduisant l&rsquo;attache de chacun &agrave; une nation au sens de l&rsquo;appartenance &agrave; une identit&eacute; revendiqu&eacute;e comme son territoire symbolique avec ses rites, ses m&oelig;urs, ses adeptes et tout ce qui lui est &eacute;tranger. Il nous vient du propos de Gilles Deleuze usant du terme de &laquo;&nbsp;<i>d&eacute;territorialisation</i>&nbsp;&raquo; de l&rsquo;homme&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>Le mouvement de la trahison a &eacute;t&eacute; d&eacute;fini par le double d&eacute;tournement&nbsp;: l&rsquo;homme d&eacute;tourne son visage de Dieu, qui ne d&eacute;tourne pas moins son visage de l&rsquo;homme. C&rsquo;est dans ce double d&eacute;tournement, dans l&rsquo;&eacute;cart des visages, que se trace la ligne de fuite, c&rsquo;est-&agrave;-dire la d&eacute;territorialisation de l&rsquo;homme.</i>&nbsp;&raquo; (1977, 52) in <i>Dialogues avec Claire Parnet</i>, publi&eacute;s aux &eacute;ditions Flammarion. L&rsquo;homme sans territoire fabrique ses terres symboliques, ses nouvelles appartenances, d&rsquo;o&ugrave; notre proposition de les d&eacute;nommer <i>nationalismes symboliques</i>, dont celui de la th&eacute;orie du genre.<i> </i></span></span></p> </div> <div id="ftn4"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[4]</span></span></span></span></span></a> Butler insiste beaucoup sur l&rsquo;imaginaire jusqu&rsquo;&agrave; cette troublante acception d&rsquo;un imaginaire qui peut conduire &agrave; une d&eacute;r&eacute;alisation-d&eacute;responsabilisation de toute barbarie commise sur son corps ou celui de l&rsquo;autre, puisque les mots pr&eacute;c&egrave;dent les choses qui ne sont que des mots. Le pi&egrave;ge de ce nominalisme m&eacute;ritera quelques commentaires dans notre derni&egrave;re partie&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>L&rsquo;imagination est ce qui nous permet de nous imaginer, et d&rsquo;imaginer les autres, autrement. L&rsquo;imagination est ce qui &eacute;tablit le possible sans exc&egrave;s du r&eacute;el&nbsp;; elle fait signe vers un ailleurs, et lorsqu&rsquo;elle est incarn&eacute;e, elle ram&egrave;ne l&rsquo;ailleurs &agrave; la maison.</i>&nbsp;&raquo; (2004, 216-217). Mais &agrave; quel prix en termes de mutilation du corps&nbsp;?</span></span></p> </div> <div id="ftn5"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[5]</span></span></span></span></span></a> Dans son introduction de 1999, Butler avoue son militantisme d&rsquo;une part et d&rsquo;autre part la dimension tr&egrave;s personnelle de ce travail, ce qui lui &ocirc;te une bonne partie de sa qualit&eacute; scientifique, car sa d&eacute;construction du genre r&eacute;pond &agrave; un besoin personnel avant toute chose. Le biais d&rsquo;analyse est immense, sauf &agrave; dire que les sciences humaines sont l&rsquo;expression de ses militantismes et ressentiments personnels&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>M&ecirc;me si je pense que faire reconna&icirc;tre son statut de minorit&eacute; sexuelle est une t&acirc;che difficile dans le cadre l&eacute;gal, politique et linguistique des discours dominants, je continue &agrave; penser que cette reconnaissance est une n&eacute;cessit&eacute; vitale.</i>&nbsp;&raquo; (2005, 49) et&nbsp;: &laquo; <i>&hellip; mon fracassant coming out &agrave; l&rsquo;&acirc;ge de seize ans&nbsp;; et par la suite, des pertes d&rsquo;emploi, d&rsquo;amantes &hellip; &hellip; Tout cela m&rsquo;a fait conna&icirc;tre la condamnation, dure et marquante, mais fort heureusement, cela ne m&rsquo;a pas emp&ecirc;ch&eacute;e de rechercher le plaisir et la reconnaissance de ma vie sexuelle. Pas facile, de rendre visible cette violence, parce que le genre &eacute;tait pr&eacute;cis&eacute;ment la chose la plus normale du monde et, en m&ecirc;me temps, la mieux &laquo;&nbsp;tenue&nbsp;&raquo; par la violence.</i>&nbsp;&raquo;<i> </i>&nbsp; (2005, 42) On n&rsquo;imagine ni un physicien, ni un math&eacute;maticien ou un chimiste tenir de tels propos qui avouent son intention de biaiser un travail pour satisfaire des choix personnels. </span></span></p> </div> <div id="ftn6"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[6]</span></span></span></span></span></a> <i>La force de la non-violence</i>, 4<sup>e</sup> page de couverture &eacute;difiante quant &agrave; cette vision d&rsquo;une non-violence agressive, par substitution d&rsquo;une violence psychique &agrave; une violence physique, motiv&eacute;e par cette d&eacute;nonciation de la soci&eacute;t&eacute; ennemi, qui commettrait ses violences contre une victime en r&eacute;volte, ayant alors toute libert&eacute; d&rsquo;exercer des violences psychiques, voire physiques au nom de sa cause l&eacute;gitime.</span></span></p> </div> <div id="ftn7"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[7]</span></span></span></span></span></a> Nietzsche est tr&egrave;s dur et m&eacute;prisant pour les femmes. Quelques articles rappellent bien ses positions, dont <i>Nietzsche est misogyne</i> de Patrick Wotling dans <i>Nietzsche</i> (2009, 71-75), Editions le Cavalier Bleu&nbsp;: </span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&laquo;&nbsp;<i>L&rsquo;accusation de m&eacute;pris &agrave; l&rsquo;&eacute;gard des femmes a &eacute;t&eacute; port&eacute;e tr&egrave;s t&ocirc;t, du vivant m&ecirc;me de Nietzsche. Elle a &eacute;t&eacute; aliment&eacute;e par une s&eacute;rie d&rsquo;aphorismes, par exemple les paragraphes 232 &agrave; 239 de Par-del&agrave; bien et mal, mais nulle d&eacute;claration n&rsquo;a pes&eacute; si lourd, &agrave; coup s&ucirc;r, que la formule d&rsquo;Ainsi parlait Zarathoustra, fr&eacute;quemment trait&eacute;e comme une profession de foi du philosophe : &laquo; Tu vas voir des femmes ? N&rsquo;oublie pas ton fouet ! &raquo; (&laquo; Des petites vieilles et des petites jeunes &raquo;.)</i>&nbsp;&raquo;</span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ou bien l&rsquo;article d&rsquo;Ernest Jo&oacute;s in Laval th&eacute;ologique et philosophique,&nbsp;Volume 41, num&eacute;ro 3, (p.305-315) octobre 1985 &agrave; l&rsquo;occasion du 50e anniversaire de la Facult&eacute; de philosophie : <i>Nietzsche et les femmes</i> et quelques extraits d&rsquo;<i>Ainsi parlait Zarathoustra</i>, premi&egrave;re partie intitul&eacute;e <i>La vieille et la jeune femme</i>&nbsp;: </span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&laquo;&nbsp;<i>Tout dans la femme est &eacute;nigme, et tout dans la femme a une solution : elle s&#39;appelle grossesse.</i>&nbsp;&raquo;&nbsp;ou bien&nbsp;:&nbsp;&laquo; <i>L&#39;homme v&eacute;ritable veut deux choses : le danger et le jeu. C&#39;est pourquoi il veut la femme comme le jouet le plus dangereux. Il faut que l&#39;homme soit &eacute;duqu&eacute; pour la guerre et la femme pour le r&eacute;tablissement (Erholung) du guerrier : tout le reste est sottise.</i>&nbsp;&raquo; ou encore&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>Que l&#39;homme craigne la femme quand elle hait, car l&#39;homme au fond de son &acirc;me est simplement m&eacute;chant, la femme, elle, au fond de l&#39;&acirc;me est mauvaise</i>&nbsp;&raquo;. Butler ne s&rsquo;interroge pas sur le culte du surhomme ou la masculinit&eacute; dominatrice qui sont bien pr&eacute;sents chez Nietzsche. Elle exclut m&ecirc;me que la pr&eacute;f&eacute;rence pour le mouvement contre l&rsquo;identit&eacute; soit celle d&rsquo;une symbolique masculine&nbsp;: le mouvement, contre une f&eacute;minine&nbsp;: le repos, avec un principe masculin cosmique, impulsif, &eacute;nergique et un f&eacute;minin attentionn&eacute;, &eacute;motionnel que l&rsquo;on retrouve aussi dans le Yin&nbsp;: en attente, r&eacute;ceptif, souple et le Yang&nbsp;: expression, action et force. Nous y reviendrons en constatant la subversion-destruction des f&eacute;minit&eacute;s dans la th&eacute;orie du genre, car Nietzche op&egrave;re dans l&rsquo;ombre de la pens&eacute;e de Butler, peut-&ecirc;tre &agrave; son insu&nbsp;: contre le f&eacute;minin.</span></span></p> </div> <div id="ftn8"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref8" name="_ftn8" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[8]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"> Butler a une culture h&eacute;g&eacute;lienne qui la pr&eacute;dispose &agrave; cette pr&eacute;f&eacute;rence de l&rsquo;id&eacute;alisme allemand pour le mouvement et dont Nietzche sera l&rsquo;embl&eacute;matique repr&eacute;sentant, destructeur des m&eacute;taphysiques de l&rsquo;&ecirc;tre et de l&rsquo;identit&eacute; comme principe de raison. Butler &eacute;crit&nbsp;: </span><span style="font-size:10.0pt">&laquo;&nbsp;<i>Si le genre est quelque chose que l&rsquo;on devient &ndash; mais une chose qui ne peut jamais &ecirc;tre &ndash; alors le genre est lui-m&ecirc;me une sorte de devenir ou d&rsquo;activit&eacute;.</i>&nbsp;&raquo; (2005, 36). L&rsquo;identit&eacute; consiste &agrave; advenir sans attache ni territoire, toujours en transit.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn9"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref9" name="_ftn9" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[9]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"> Butler est acquise, jusqu&rsquo;&agrave; en abuser, &agrave; la th&eacute;orie du langage performatif d&rsquo;Austin et Searle. Elle &eacute;crit&nbsp;: </span><span style="font-size:10.0pt">&laquo;&nbsp;<i>Existe-t-il, apr&egrave;s tout, un &laquo;&nbsp;genre&nbsp;&raquo; qui pr&eacute;existe &agrave; sa codification, ou est-ce, au contraire, en &eacute;tant soumis &agrave; une codification que le sujet genr&eacute; &eacute;merge au sein et par l&rsquo;entremise de cette modalit&eacute; d&rsquo;assujettissement&nbsp;? L&rsquo;assujettissement n&rsquo;est-il pas un processus par lequel les codifications produisent, justement, le genre.</i>&nbsp;&raquo; (Conf&eacute;rence &agrave; l&rsquo;universit&eacute; de Nanterre, 25 mai 2004) Elle &eacute;tend la notion de performatif &agrave; la totalit&eacute; des figures de langage. Dans son introduction de 1990, elle est assertive &agrave; ce sujet, loin de poser une hypoth&egrave;se &agrave; &eacute;tayer, c&rsquo;est bien son axiome, sa position initiale, soit un jugement a priori&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>Faire une &laquo;&nbsp;g&eacute;n&eacute;alogie&nbsp;&raquo; implique plut&ocirc;t de chercher &agrave; comprendre les enjeux politiques qu&rsquo;il y a &agrave; d&eacute;signer ces cat&eacute;gories de l&rsquo;identit&eacute; comme si elles &eacute;taient leurs propres origine et cause alors qu&rsquo;elles sont en fait les effets d&rsquo;institutions, de pratiques, de discours provenant de lieux multiples et diffus.</i>&nbsp;&raquo; (2005, 53)</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn10"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref10" name="_ftn10" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[10]</span></span></span></span></span></a> Dans l&rsquo;introduction de 1990, sa mani&egrave;re de questionner antagonise deux th&egrave;ses&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>&Ecirc;tre du sexe f&eacute;minin est-il un &laquo;&nbsp;fait naturel&nbsp;&raquo; ou une performance culturelle&nbsp;? Ou la &laquo;&nbsp;naturalit&eacute;&nbsp;&raquo; est-elle produite sur mode performatif par des actes de parole qui suivent eux-m&ecirc;mes des contraintes discursives pour produire le corps dans et par les cat&eacute;gories de sexe&nbsp;?</i>&nbsp;&raquo; (2005, 53). Assertion selon laquelle le langage fait tout. De m&ecirc;me, elle introduit la notion de pouvoir &agrave; c&ocirc;t&eacute; du d&eacute;sir et d&rsquo;un rapport de force permanent entre homme et femme&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>le phallogocentrisme et l&rsquo;h&eacute;t&eacute;rosexualit&eacute; obligatoire</i>&nbsp;&raquo; (2005, 53) qui par ses mots visent bien la disqualification de cette repr&eacute;sentation, ou&nbsp;:&nbsp;&laquo; <i>le pouvoir semblait s&rsquo;exercer en produisant pr&eacute;cis&eacute;ment le cadre de pens&eacute;e binaire sur le genre.</i>&nbsp;&raquo; (2005, 52) Assertion selon laquelle le d&eacute;sir et la sexualit&eacute; sont strictement pouvoir de domination. Son rapport &agrave; ces questions est celui d&rsquo;un combat personnel, qu&rsquo;elle expose elle-m&ecirc;me, au nom de sa repr&eacute;sentation de la soci&eacute;t&eacute; et de ses difficult&eacute;s personnelles, cherchant &agrave; imputer les causes de ses souffrances au monde uniquement, dans la plus pure tradition rousseauiste, vivant dans le postulat de la v&eacute;rit&eacute; ind&eacute;fectible de ses choix individuels et de l&rsquo;exclusion des repr&eacute;sentations qui l&rsquo;embarrassent. La soci&eacute;t&eacute; est m&eacute;chante et mauvaise.</span></span></p> </div> <div id="ftn11"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref11" name="_ftn11" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[11]</span></span></span></span></span></a> Le Monde, 3 d&eacute;cembre 2021, &laquo;&nbsp;<i>Certaines de mes conf&eacute;rences ont d&ucirc; &ecirc;tre prot&eacute;g&eacute;es par des agents de s&eacute;curit&eacute; </i>&raquo; in <i>les universit&eacute;s britanniques confront&eacute;es &agrave; la bataille du genre</i>, article de C&eacute;cile Ducourtieux</span></span></p> </div> <div id="ftn12"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref12" name="_ftn12" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[12]</span></span></span></span></span></a> Nous renvoyons &agrave; notre article&nbsp;: <i>Une autre approche des sciences humaines et sociales : Michel de Certeau et Michel Henry </i>publi&eacute; dans les Cahiers de psychologie politique, n&deg; 40, janvier 2022 o&ugrave; celui-ci explique fort bien la fiction du droit et des soci&eacute;t&eacute;s bureaucratiques qui croient soumettre le r&eacute;el &agrave; la puissance de l&rsquo;encre des textes. En particulier les paragraphes&nbsp;: <i>1.2. L&rsquo;erreur du d&eacute;centrage &eacute;pist&eacute;mique d&rsquo;une raison scripturaire</i> et<i> 1.3. L&rsquo;emprise de la repr&eacute;sentation technocratique sur la vie</i> dont&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i><span style="color:black">Les sciences participent pour lui d&rsquo;un &eacute;lan progressiste et moderne qui engendre un nouveau monde fabriqu&eacute; par l&rsquo;&eacute;criture exer&ccedil;ant son pouvoir sur les choses et les &ecirc;tres. Ce sera la force contraignante du droit et des normes d&rsquo;imposer des usages, des comportements, des r&egrave;gles de fabrication, des modes de vie en proc&eacute;dant par prescription autant que par proscription&nbsp;:</span></i><span style="color:black"> &laquo;&nbsp;<i>La r&eacute;volution m&ecirc;me, cette id&eacute;e &laquo;&nbsp;moderne&nbsp;&raquo; repr&eacute;sente le projet scripturaire au niveau d&#39;une soci&eacute;t&eacute; enti&egrave;re qui a l&#39;ambition de se constituer en page blanche par rapport au pass&eacute;, de s&#39;&eacute;crire elle-m&ecirc;me (c&#39;est-&agrave;-dire de se produire comme syst&egrave;me propre) et de refaire l&#39;histoire sur le mod&egrave;le de ce qu&#39;elle fabrique (ce sera &laquo;&nbsp;le progr&egrave;s&nbsp;&raquo;)</i>&nbsp;&raquo;. (1990, 201) <i>Pour ces raisons, Michel de Certeau interpelle les fondements d&rsquo;une pratique scientifique dont il r&eacute;v&egrave;le les origines. Loin d&rsquo;une objectivit&eacute; scientifique, loin d&rsquo;une autorit&eacute; li&eacute;e &agrave; la neutralit&eacute; axiologique, l&rsquo;historien d&eacute;voile toutes les sp&eacute;cificit&eacute;s d&rsquo;une pratique particuli&egrave;re qui se pr&eacute;sente comme La science de l&rsquo;homme, alors qu&rsquo;elle est plut&ocirc;t une posture philosophique et politique.</i>&nbsp;&raquo;</span></span></span></p> </div> <div id="ftn13"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref13" name="_ftn13" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[13]</span></span></span></span></span></a> Il faut lire le tr&egrave;s brillant article de Marie de Gandt,&nbsp;<i>Troubles du genre&nbsp;: lecture critique de Judith Butler</i> qui explicite tr&egrave;s bien ce jargon, ses figures et ses limites. </span></span></p> </div> <div id="ftn14"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref14" name="_ftn14" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[14]</span></span></span></span></span></a> John Searle, philosophe du langage, distingue les fonctions du langage dont il dit&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;<i>Ils appartient au but illocutoire de certaines illocutions de rendre les mots (plus exactement leur contenu propositionnel) conformes au monde, tandis que d&rsquo;autres ont pour but illocutoire de rendre le monde conforme aux mots</i>.&nbsp;&raquo; in <i>Sens et expressions</i>, 1982, p.41, Paris, Editions de Minuit. Il fait suite aux travaux de John Langshaw Austin, philosophe analytique qui d&eacute;veloppe sa th&eacute;orie des actes du langage et la description d&rsquo;une partie des &eacute;nonc&eacute;s, dit performatifs, car l&rsquo;&eacute;nonc&eacute; est l&rsquo;acte, dans certains cas, dont les promesses. Ces &eacute;nonc&eacute;s ne sont ni vrais, ni faux. L&rsquo;&eacute;nonciation est alors action. Une promesse ne d&eacute;crit rien, elle signe un engagement. Butler a d&eacute;figur&eacute; la th&eacute;orie d&rsquo;Austin et Searle et outrepass&eacute; leur d&eacute;finition des &eacute;nonciations performatives, sans faire la preuve th&eacute;orique de la pertinence de cet &eacute;largissement.<i> </i>&nbsp;</span></span></p> </div> <div id="ftn15"> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref15" name="_ftn15" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[15]</span></span></span></span></span></a> Je cite Butler&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>Si le genre est institu&eacute; par des actes marqu&eacute;s par une discontinuit&eacute; interne, alors l&rsquo;apparence de la substance constitue exactement en ceci&nbsp;: une identit&eacute; construite, un acte performatif que le grand public, y compris les acteurs et actrices elles/eux-m&ecirc;mes, vient &agrave; croire et &agrave; reprendre sur le mode de la croyance.</i>&nbsp;&raquo; (25 mai 2004, Conf&eacute;rence &agrave; l&rsquo;universit&eacute; de Nanterre)</span></span></p> </div> <div id="ftn16"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref16" name="_ftn16" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[16]</span></span></span></span></span></a> Rappelons que Searle pr&eacute;sente le performatif comme un &eacute;nonc&eacute; qui est en lui-m&ecirc;me une r&eacute;alit&eacute; du type du jugement o&ugrave; &laquo;&nbsp;je vous d&eacute;clare coupable&nbsp;&raquo; ou du maire ou du pr&ecirc;tre &laquo;&nbsp;je vous d&eacute;clare mari et femme en vertu de&hellip;&nbsp;&raquo; Elles affectent l&rsquo;identit&eacute; de l&rsquo;interlocuteur, mais &agrave; la notable diff&eacute;rence de la th&eacute;orie du genre, le langage performatif porte sur des r&eacute;alit&eacute;s symboliques, des concepts moraux et sociaux&nbsp;: culpabilit&eacute;, union ici. Butler va beaucoup plus loin en d&eacute;cr&eacute;tant que tout est performatif, ce qui dissout le r&eacute;el, l&agrave; o&ugrave; Austin et Searle n&rsquo;ont jamais adopt&eacute; une telle position dans leur th&eacute;orie du langage. Les scholastiques jouaient de cet exc&egrave;s en inventant des histoires comme le mot souris ne mange pas de fromage ou le mot encre ne t&acirc;che pas, pour bien distinguer le mot de la chose nomm&eacute;e qui n&rsquo;est pas assujettie au pouvoir du mot qui fait simplement correspondance &agrave; une r&eacute;alit&eacute;, alors que dans le propos performatif, le langage signifie un engagement, une promesse. La diff&eacute;rence tient au fait que le performatif est un jugement porteur d&rsquo;un nouveau statut symbolique et de signes futurs contingents qui le confirmeront. </span></span></p> </div> <div id="ftn17"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref17" name="_ftn17" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[17]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"> Butler l&eacute;gitime ces &eacute;tudes dans toutes les disciplines pour cr&eacute;er ce faisceaux d&rsquo;analyses culturelles qui accr&eacute;ditent sa th&egrave;se&nbsp;: </span><span style="font-size:10.0pt">&laquo;&nbsp;<i>Au lieu de consid&eacute;rer l&rsquo;identit&eacute; de genre comme une identification originale servant de cause d&eacute;terminante, on pourrait la red&eacute;finir comme une histoire personnelle/culturelle de signification re&ccedil;ues, prises dans un ensemble de pratiques imitatives qui renvoient indirectement &agrave; d&rsquo;autres imitations et qui, ensemble, construisent l&rsquo;illusion d&rsquo;un soi genr&eacute; originel et int&eacute;rieur ou encore qui parodient le m&eacute;canisme de sa construction.</i>&nbsp;&raquo; (2005, 262). Le genrisme en devient quasiment un biais de perception et de lecture impos&eacute; &agrave; une multitude d&rsquo;&eacute;tudiant-chercheurs qui n&rsquo;exercent plus aucun esprit critique quant &agrave; cette notion utilis&eacute;e telle une cl&eacute; de lecture unique et permanente, soit un instrument de d&eacute;formation et d&rsquo;analyse monopolistique. </span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn18"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref18" name="_ftn18" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[18]</span></span></span></span></span></a> J&rsquo;adh&egrave;re &agrave; cette description sociologique de Nadia El Mabrouk dans son article <i><span style="color:#111111">Id&eacute;ologie queer, la nouvelle religion</span></i><span style="color:#111111"> du 9 mai 2018 publi&eacute; dans Presse + </span>: &laquo;&nbsp;<i>Ce sont maintenant des &eacute;glises. O&ugrave; l&rsquo;on ne forme pas des libres-penseurs, mais des fid&egrave;les et des disciples, qui croient les yeux ferm&eacute;s</i>&nbsp;&raquo;. Il suffit de lire quelques th&egrave;ses universitaires, les fameuses &eacute;tudes du genre, pour constater l&rsquo;absence de recherches, l&rsquo;absence de protocole et d&rsquo;exp&eacute;riences, mais une litt&eacute;rature de type scholastique-nominaliste charg&eacute;e de ces biais id&eacute;ologiques, sans esprit critique ou capacit&eacute; &agrave; d&eacute;montrer. Truismes, tautologies, raisonnements circulaires sont permanents. Et jamais, le concept n&rsquo;est mis &agrave; l&rsquo;&eacute;preuve de sa falsification.</span></span></p> </div> <div id="ftn19"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref19" name="_ftn19" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[19]</span></span></span></span></span></a> Arendt expose&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>trois &eacute;l&eacute;ments sp&eacute;cifiquement totalitaires qui sont propres &agrave; toute pens&eacute;e id&eacute;ologique. Premi&egrave;rement, dans leur pr&eacute;tention &agrave; tout expliquer, les id&eacute;ologies ont tendance &agrave; ne pas rendre compte de ce qui est, de ce qui na&icirc;t, de ce qui meurt. &hellip; En deuxi&egrave;me lieu, dans ce pouvoir de tout expliquer, la pens&eacute;e id&eacute;ologique s&rsquo;affranchit de toute exp&eacute;rience, dont elle ne peut rien apprendre de nouveau &hellip; En troisi&egrave;me lieu, puisque les id&eacute;ologies n&rsquo;ont pas le pouvoir de transformer la r&eacute;alit&eacute;, elles accomplissent cette &eacute;mancipation de la pens&eacute;e &agrave; l&rsquo;&eacute;gard de l&rsquo;exp&eacute;rience au moyen de certaines m&eacute;thodes de d&eacute;monstration. Le penser id&eacute;ologique ordonne les faits en une proc&eacute;dure absolument logique qui part d&rsquo;une pr&eacute;misse tenue pour axiome et en d&eacute;duit tout le reste.</i>&nbsp;&raquo; (1972, 219-220)</span></span></p> </div> <div id="ftn20"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref20" name="_ftn20" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[20]</span></span></span></span></span></a> Le cycle d&rsquo;&oelig;strus est commun aux mammif&egrave;res et il a une influence physiologique sur le comportement du mammif&egrave;re, incluant l&rsquo;humain, concernant la recherche de l&rsquo;autre sexe et de la relation sexuelle ou &agrave; l&rsquo;inverse une p&eacute;riode d&rsquo;indiff&eacute;rence ou de rejet. Le biologisme n&rsquo;existe pas, les faits scientifiques sont &eacute;tay&eacute;s. Le lecteur peut se reporter aux travaux de Steven W. Gangestad et Randy Thornhill qui rompent avec la repr&eacute;sentation sociale bourgeoise et victorienne, donc non-scientifique, d&rsquo;une femme a-sexu&eacute;e et sans effets de son cycle sur ses comportements. Je cite&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>Les recherches men&eacute;es au cours des quinze derni&egrave;res ann&eacute;es ont remis en question bon nombre des conclusions traditionnelles que les chercheurs ont formul&eacute;es sur la sexualit&eacute; f&eacute;minine humaine. Bien que la sagesse conventionnelle affirme que l&rsquo;oestrus des femmes a &eacute;t&eacute; perdu au cours de l&rsquo;&eacute;volution, Randy Thornhill et Steven W. Gangestad affirment qu&rsquo;il est pr&eacute;sent, bien que cach&eacute;. Les femmes, proposent-ils, pr&eacute;sentent donc deux sexualit&eacute;s chacune du cycle ovulatoire du m&oelig;strus et une sexualit&eacute; en dehors de la phase &oelig;strale, sexualit&eacute; &eacute;tendue qui poss&egrave;dent des fonctions distinctes. En synth&eacute;tisant la recherche en &eacute;volution comportementale et en biologie compar&eacute;e, les auteurs fournissent un nouveau cadre th&eacute;orique pour comprendre l&rsquo;&eacute;volution de la sexualit&eacute;.</i>&nbsp;&raquo; Consulter aussi, par exemple, les travaux de Pauline Maki, professeur de psychiatrie, psychologie et obst&eacute;trique-gyn&eacute;cologie &agrave; l&rsquo;UIC&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>Elle a dirig&eacute; un programme de recherche financ&eacute; par les NIH ax&eacute; sur le r&ocirc;le des hormones st&eacute;ro&iuml;des sexuelles sur la cognition, l&rsquo;humeur, la fonction c&eacute;r&eacute;brale (neuroimagerie) et la r&eacute;ceptivit&eacute; au stress chez les femmes. Les capacit&eacute;s cognitives, l&rsquo;humeur et la r&eacute;ponse au stress des femmes peuvent &ecirc;tre affect&eacute;es par les changements dans les hormones sexuelles, comme les &oelig;strog&egrave;nes, y compris les changements qui se produisent pendant la transition m&eacute;nopausique, pendant la grossesse et tout au long du cycle menstruel.&nbsp;</i>&raquo; (Universit&eacute; de l&rsquo;Illinois de Chicago) Butler poursuit l&rsquo;&oelig;uvre id&eacute;ologique de d&eacute;f&eacute;minisation de la femme, entreprise dans les soci&eacute;t&eacute;s bourgeoises du 19<sup>e</sup> si&egrave;cle, pour masquer la biologie f&eacute;minine, jusqu&rsquo;&agrave; occulter la grossesse.</span></span></p> </div> <div id="ftn21"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref21" name="_ftn21" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[21]</span></span></span></span></span></a> Le band&eacute;risme ukrainien fabrique un r&eacute;cit nationaliste pour forger une identit&eacute; par exclusion des minorit&eacute;s et opposition aux cousins slaves et orthodoxes Russes, jusqu&rsquo;&agrave; engager et concr&eacute;tiser une propagande de guerre. Il reproduit les traits &eacute;voqu&eacute;s par Morelli, comme en son temps Bismarck fabrique la nation Allemande &agrave; partir du patchwork des principaut&eacute;s, des villes et des duch&eacute;s aux langues et religions vari&eacute;es et aux populations disparates. Et il faudra l&agrave; aussi une propagande de guerre contre un ennemi d&eacute;clar&eacute;, pour forger l&rsquo;unit&eacute;-identit&eacute; contre lui. Le mod&egrave;le est connu. La nouvelle identit&eacute; nationale s&rsquo;invente largement dans ce constructivisme guerrier. Il en est de m&ecirc;me des nationalismes symboliques de luttes des classes ou des genres.</span></span></p> </div> <div id="ftn22"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref22" name="_ftn22" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[22]</span></span></span></span></span></a> D&rsquo;une situation sans clinique sp&eacute;cialis&eacute;e et sans demande, nous sommes en pr&eacute;sence maintenant aux Etats-Unis d&rsquo;un r&eacute;seau constitu&eacute; de cliniques estim&eacute; entre 50 et 100, r&eacute;alisant des milliers d&rsquo;op&eacute;rations par an. Un business est n&eacute; par la cr&eacute;ation d&rsquo;un besoin et de son march&eacute;, l&agrave; o&ugrave; rien n&rsquo;existait ant&eacute;rieurement. La pr&eacute;sentation de la collection Female Erasure exprime tr&egrave;s bien cette situation et ses effets de distorsion sur la recherche et le d&eacute;bat public&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>Female Erasure est une collection dynamique de voix diverses qui s&rsquo;&eacute;l&egrave;vent contre la politique de l&rsquo;identit&eacute; de genre, exposant les origines et les effets n&eacute;fastes de l&rsquo;id&eacute;ologie transgenre sur la vie des femmes et des enfants aujourd&rsquo;hui comme une continuation de l&rsquo;effacement et du silence f&eacute;minins. Cette anthologie arrive &agrave; un moment o&ugrave; la politique d&rsquo;identit&eacute; de genre et les profits d&rsquo;une industrie &eacute;mergente du transgend&eacute;risme m&eacute;dical pour les enfants, les adolescents et les adultes entravent notre capacit&eacute; &agrave; avoir des discussions significatives sur le sexe, le genre, l&rsquo;&eacute;volution des lois&hellip;</i>&nbsp;&raquo;. Lire notre article&nbsp;: <i>Le primat de la croyance dans le leadership personnel ou groupal source du conformisme social</i> in les Cahiers de psychologie politique, n&deg; 43, juillet 2023, en particulier la partie&nbsp;: <i>2.</i> <i>Ce que nous disent les recherches en sociologie</i> consacr&eacute;e aux normes, st&eacute;r&eacute;otypes, influences et conformismes sociaux. </span></span></p> </div> <div id="ftn23"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref23" name="_ftn23" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[23]</span></span></span></span></span></a> Butler renverse le fait sexuel et la reproduction sexu&eacute;e des mammif&egrave;res en postulant, sans jamais pouvoir le d&eacute;montrer, que la psych&eacute; n&rsquo;a pas de sexe&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>Les pr&eacute;dispositions ne sont pas des faits sexuels primaires de la psych&eacute;, mais les effets secondaires produits par une loi impos&eacute;e par la culture et par les actes complices et transformateurs de l&rsquo;id&eacute;al du moi</i>.&nbsp;&raquo; (2005, 156) Elle reprend la position de Foucault qui &laquo;&nbsp;<i>invite &agrave; penser un &eacute;tat d&rsquo;ind&eacute;termination identitaire ant&eacute;rieur au sexe qui serait l&rsquo;id&eacute;al du bonheur</i>&nbsp;&raquo; comme le d&eacute;crit Marie de Gandt dans son article <i>Trouble du genre&nbsp;: lecture critique de Judith Butler</i>. Ce renversement consume le r&eacute;el jusqu&rsquo;&agrave; une inversion dialectique totale qui fait dire &agrave; Butler que le sexe est une illusion du soi genr&eacute;, quand l&rsquo;imaginaire subvertit le r&eacute;el jusqu&rsquo;&agrave; devenir son substitut&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>Au lieu de consid&eacute;rer l&rsquo;identit&eacute; de genre comme une identification originale servant de cause d&eacute;terminante, on pourrait la red&eacute;finir comme une histoire personnelle/culturelle de la significations re&ccedil;ues, prises dans un ensemble de pratiques imitatives qui renvoient indirectement &agrave; d&rsquo;autres imitations et qui, ensemble, construisent <u>l&rsquo;illusion d&rsquo;un soi genr&eacute;</u> originel et int&eacute;rieur ou encore qui parodient le m&eacute;canisme de cette construction.</i>&nbsp;&raquo; (2005, 262)<i> </i></span></span></p> </div> <div id="ftn24"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref24" name="_ftn24" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[24]</span></span></span></span></span></a> Lire <i>Du contrat sexuel</i> de C&eacute;dric Lagandr&eacute; publie en 2019 aux PUF, en particulier les chapitres&nbsp;: <i>1. L&rsquo;individu a-sexu&eacute;, ou l&rsquo;androgynie mythique</i> et <i>4. L&rsquo;anticulturalisme lib&eacute;ral&thinsp;: liquider le sexuel</i>. Je cite&nbsp;:</span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&laquo;&nbsp;<i>La diff&eacute;rence sexuelle, celle qui motive une sexualit&eacute;, n&rsquo;est plus index&eacute;e sur la diff&eacute;rence biologique des sexes, elle se prom&egrave;ne et traverse l&rsquo;humain de part en part. Mais sa persistance est inconfortable pour l&rsquo;&egrave;re moderne, contrari&eacute;e dans son effort pour naturaliser la fiction lib&eacute;rale de l&rsquo;individu total, autrement dit pour remonter &agrave; un &eacute;tat ant&eacute;rieur aux artifices culturels arbitraires, &eacute;tat suppos&eacute; &laquo;&thinsp;vrai&thinsp;&raquo; et seul raisonnable&thinsp;: la logique qui nous gouverne ne serait-elle pas de lib&eacute;rer l&rsquo;homme de sa condition sexu&eacute;e, de la non-co&iuml;ncidence native de l&rsquo;individu &agrave; lui-m&ecirc;me, et de l&rsquo;asym&eacute;trie qu&rsquo;elle introduit dans le rapport &agrave; l&rsquo;autre.&nbsp;</i>&raquo; (2019, 1)</span></span></p> </div> <div id="ftn25"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref25" name="_ftn25" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[25]</span></span></span></span></span></a> Amnesty International rappelle quelques faits, je cite&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>Selon les sp&eacute;cialistes, environ 1,7&nbsp;% de la population na&icirc;t avec des caract&eacute;ristiques intersexes, ce qui est comparable au nombre d&rsquo;enfants qui naissent avec des cheveux roux</i>.&nbsp;&raquo; et&nbsp;: &laquo;&nbsp;<a href="https://www.amnesty.org/download/Documents/EUR0160862017FRENCH.pdf" style="color:blue; text-decoration:underline"><i><span style="color:black"><span style="text-decoration:none"><span style="text-underline:none">Un rapport d&rsquo;Amnesty International</span></span></span></i></a><i><span style="color:black">&nbsp;a mis en &eacute;vidence les raisons pour lesquelles il s&rsquo;agit d&rsquo;une violation des droits humains. Ces interventions sont fr&eacute;quemment r&eacute;alis&eacute;es sur des enfants trop jeunes pour participer v&eacute;ritablement &agrave; la prise de d&eacute;cisions concernant leur propre corps, et leurs parents, bien souvent, ne sont pas correctement inform&eacute;s des risques encourus</span></i><span style="color:black">.&nbsp;&raquo; et pour terminer, ce qui contredit totalement la gestion forc&eacute;e des enfants atteint de dysphorie de genre qu&rsquo;on pr&eacute;cipite dans les blocages de pubert&eacute; et qu&rsquo;on incite au changement de sexe&nbsp;: &laquo; <i>Le mot &laquo; transgenre &raquo; &ndash; ou trans &ndash; est un terme g&eacute;n&eacute;rique qui d&eacute;signe les personnes dont l&rsquo;identit&eacute; de genre est diff&eacute;rente du sexe qui leur a &eacute;t&eacute; assign&eacute; &agrave; la naissance. Le mot &laquo; intersexe &raquo; se rapporte &agrave; des caract&eacute;ristiques sexuelles physiques et non &agrave; un sentiment interne d&rsquo;identit&eacute;.</i>&nbsp;&raquo;&nbsp;(</span>Journ&eacute;e de la visibilit&eacute; intersexe - cinq id&eacute;es fausses &agrave; dissiper (amnesty.org))</span></span></p> </div> <div id="ftn26"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref26" name="_ftn26" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[26]</span></span></span></span></span></a> Nous pensons aux analyses id&eacute;ologiques d&rsquo;Anne Fausto-Sterling&nbsp;: <i>Myths of Gender&nbsp;: Biological Theories about Women and Men </i>paru en 1985 &agrave; New York chez Basic Books ou Evelyn Fox Keller&nbsp;: <i>Reflections on Gender and Science</i> paru en 1985 &agrave; New Haven aux Yale University Press. Ces &eacute;tudes discr&eacute;ditent la sociologie, car elles font l&rsquo;impasse sur les faits exp&eacute;rimentaux pour les subvertir d&rsquo;une lecture accusatrice et militante qui postule d&rsquo;une domination masculine dans l&rsquo;exercice de la science. Celle-ci conduirait &agrave; une repr&eacute;sentation erron&eacute;e de la nature. L&rsquo;id&eacute;ologie se substitue &agrave; l&rsquo;examen des faits initiaux. Le discursif l&rsquo;emporte sur ce qu&rsquo;il repr&eacute;sente, il devient lui-m&ecirc;me l&rsquo;objet d&rsquo;une science des repr&eacute;sentations en y projetant des biais cognitifs, militants jamais d&eacute;montr&eacute;s, mais bien postul&eacute;s. Ce sont des pens&eacute;es auto-justificatrices, de gigantesques boucles aux raisonnements circulaires, soit des truismes et des tautologies.</span></span></p> </div> <div id="ftn27"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref27" name="_ftn27" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[27]</span></span></span></span></span></a> C&rsquo;est la position de Nicole-Claude Mathieu par exemple qui &eacute;crit que la diff&eacute;rence sexuelle&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>renvoie les sexes &agrave; des en-soi s&eacute;par&eacute;s</i>&nbsp;&raquo; et qu&rsquo;elle&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;<i>&eacute;vite de concevoir les sexes comme construits dans et par des rapports sociaux, et notamment des rapports de pouvoir.</i>&nbsp;&raquo; (2000, 118-119) </span></span></p> </div> <div id="ftn28"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref28" name="_ftn28" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[28]</span></span></span></span></span></a> Dans la derni&egrave;re partie sur les<i> Actes corporels subversifs</i>, Butler adopte une position hors de la science exp&eacute;rimentale, o&ugrave; tout est repr&eacute;sentation, tout est fiction, tout est narratif&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>Si les attributs et les actes du genre, les diff&eacute;rentes mani&egrave;res dont un corps montre ou produit sa signification culturelle sont performatifs, alors il n&rsquo;y a pas d&rsquo;identit&eacute; pr&eacute;existante &agrave; l&rsquo;aune de laquelle jauger un acte ou un attribut&nbsp;; tout acte du genre ne serait ni vrai ni faux, r&eacute;el ou d&eacute;form&eacute;, et le pr&eacute;suppos&eacute; selon lequel il y aurait une vraie identit&eacute; de genre se r&eacute;v&eacute;lerait &ecirc;tre une fiction r&eacute;gulatrice.</i>&nbsp;&raquo; (2005, 266). Si tout est langage, il n&rsquo;y a plus de r&eacute;el et tout est imagination. La domination est alors aussi une fiction. Sa r&eacute;volte une fiction. Si le r&eacute;el se d&eacute;robe, ses sentiments et sa personne sont des fictions. Parler ou se taire sont des fictions. Son propos est alors apor&eacute;tique, car il veut dire quelque chose l&agrave; o&ugrave; il n&rsquo;y a plus rien &agrave; dire, car l&rsquo;exp&eacute;rience de la domination est aussi une fiction. Il faut bien qu&rsquo;il y ait un enjeu et une pr&eacute;f&eacute;rence pour ouvrir son d&eacute;bat et feindre la virtualit&eacute; du genre pour le manipuler. L&rsquo;imposture intellectuelle est l&agrave;. Chez Austin et Searle, la possibilit&eacute; m&ecirc;me d&rsquo;un &eacute;nonc&eacute; performatif suppose bien l&rsquo;&eacute;preuve de cette performance dans la concr&eacute;tisation observable des promesses par exemple. </span></span></p> </div> <div id="ftn29"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref29" name="_ftn29" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[29]</span></span></span></span></span></a> Le terme de &laquo;&nbsp;th&eacute;rapie de conversion&nbsp;&raquo; est tr&egrave;s troublant d&egrave;s lors qu&rsquo;on s&rsquo;int&eacute;resse aux &eacute;masculations rituelles par exemple&nbsp;: les excisions, les circoncisions, les &eacute;masculations ont une dimension psychologique et religieuse. Je cite la brillante &eacute;tude&nbsp;: <i>Les mutilations sexuelles &agrave; travers les &acirc;ges</i> publi&eacute;e dans La revue m&eacute;dicale de Bruxelles &ndash; Histoire de la m&eacute;decine en 2012&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>D&eacute;passant le cadre des sp&eacute;cialit&eacute;s m&eacute;dicales et des cat&eacute;gories nosologiques, la mutilation couvre l&rsquo;ensemble du champ m&eacute;dical. De m&ecirc;me, en marge de la psychopathologie, dans le domaine limite des perversions sexuelles et religieuses, la mutilation est tout &agrave; la fois pr&eacute;sente dans les extases cliniques et mystiques. Les mod&egrave;les explicatifs de l&rsquo;automutilation (&ldquo; &eacute;viration &rdquo;) qui s&rsquo;inscrivent dans une perspective neurobiologique font appel &agrave; des m&eacute;canismes neurohormonaux d&rsquo;autoconservation. Les conceptions psychanalytiques de l&rsquo;automutilation consid&egrave;rent ce ph&eacute;nom&egrave;ne multiforme comme l&rsquo;expression de la dramatisation des processus de lutte contre l&rsquo;an&eacute;antissement, prenant racine dans la d&eacute;pression initiale et r&eacute;activ&eacute;s dans la situation &oelig;dipienne. Processus domin&eacute;s par les notions de narcissisme et de masochisme primaire, les gestes autovuln&eacute;rants s&rsquo;int&egrave;grent dans la dialectique de la castration. Il s&rsquo;agit pour certains d&rsquo;entre eux, &agrave; l&rsquo;instar de bon nombre de mutilations sociales, de gestes propitiatoires. Elle est, &agrave; l&rsquo;inverse, d&eacute;structurante, litt&eacute;ralement mutilante, lorsqu&rsquo;elle s&rsquo;inscrit dans une action non conforme &agrave; l&rsquo;id&eacute;ologie dominante, ou lorsqu&rsquo;elle s&rsquo;affirme comme un d&eacute;fi : consid&eacute;r&eacute;e comme illicite lorsqu&rsquo;elle s&rsquo;oppose &agrave; la logique sociale, l&rsquo;automutilation rev&ecirc;t un caract&egrave;re glorieux lorsqu&rsquo;elle s&rsquo;accomplit au nom de cette m&ecirc;me logique sociale.</i>&nbsp;&raquo; (2012, 560-561). La pression des militants s&rsquo;expliquerait aussi par l&rsquo;urgence de ce basculement de la logique sociale, pour ne pas rester dans le d&eacute;fi et la mutilation d&eacute;structurante et traumatisante. La protection, voire la sacralisation de la transition devient alors un imp&eacute;ratif psychique justifiant l&rsquo;urgence de l&rsquo;inversion des repr&eacute;sentations sociales dominantes.</span></span></p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify">&nbsp;</p> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify">&nbsp;</p> </div> <div id="ftn30"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref30" name="_ftn30" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[30]</span></span></span></span></span></a> Au Dakota, la loi HB 1080 interdit &laquo;&nbsp;<i>la prescription et l&rsquo;administration de m&eacute;dicaments bloquant la pubert&eacute; chez les patients de moins de 18 ans, ainsi que les hormones sexuelles et les op&eacute;rations chirurgicales li&eacute;es &agrave; la transition de genre.</i>&nbsp;&raquo; Dans l&rsquo;Idaho, la loi vise &agrave; prot&eacute;ger les mineurs. En Floride, les enseignements sur l&rsquo;identit&eacute; de genre et les orientations sexuelles sont interdits dans les &eacute;coles primaires. Dans l&rsquo;Utah, la loi interdit ces interventions ainsi que les modifications des certificats de naissance. Dans le Wyoming, un projet de loi vise &agrave; rendre ill&eacute;gales les mutilations infantiles. L&rsquo;Alabama, l&rsquo;Arkansas, le Tennessee vont aussi vers l&rsquo;interdiction des transitions des mineurs. Le Missouri envisage une loi pour r&eacute;voquer les m&eacute;decins menant de telles op&eacute;rations sur des mineurs.</span></span></p> </div> <div id="ftn31"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref31" name="_ftn31" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[31]</span></span></span></span></span></a> Hannah Barnes, <i>Time to think : The Inside Story of the Collapse of the Tavistock&rsquo;s Gender Service for Children</i>, 2023, Swift Press. Il faut lire le rapport d&rsquo;audit du docteur Hilary Cass</span></span></p> </div> <div id="ftn32"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref32" name="_ftn32" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[32]</span></span></span></span></span></a> L&rsquo;affaire Chloe Cole en Californie atteste de ces situations. Elle poursuit l&rsquo;h&ocirc;pital et les m&eacute;decins au motif qu&rsquo;elle a subi un traitement m&eacute;dical exp&eacute;rimental et irr&eacute;versible, cette hormonoth&eacute;rapie transgenre a &eacute;t&eacute; suivie d&rsquo;une mutilation des organes sexuels causant des dommages permanents en consid&eacute;rant que cette seule perspective lui a &eacute;t&eacute; propos&eacute;e, sans avertissement sur les cons&eacute;quences&nbsp;; ce qu&rsquo;elle regrette maintenant. Elle fait aussi &eacute;tat de la pression exerc&eacute;e sur ses parents par les m&eacute;decins, cherchant &agrave; les culpabiliser en exhibant un fort risque de suicide de l&rsquo;enfant qu&rsquo;elle &eacute;tait. </span></span></p> </div> <div id="ftn33"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref33" name="_ftn33" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[33]</span></span></span></span></span></a> Son audit sera la cause de la fermeture du service incrimin&eacute;. Elle est p&eacute;diatre et ancien pr&eacute;sident du Coll&egrave;ge royal de p&eacute;diatrie et de sant&eacute; infantile. On notera que le personnel craignait les repr&eacute;sailles, le docteur Cass soulignant que&nbsp;: &laquo; <i>le personnel de soins primaires et secondaires nous a dit qu&rsquo;il se sentait sous pression pour adopter une approche affirmative inconditionnelle et que cela allait &agrave; l&rsquo;encontre du processus standard d&rsquo;&eacute;valuation clinique et de diagnostic qu&rsquo;il a &eacute;t&eacute; form&eacute; pour entreprendre dans toutes les autres rencontres cliniques. </i>&raquo;. La dimension m&eacute;dicale de la transition est ni&eacute;e par id&eacute;ologie, dans la pure doctrine de Butler, et les pr&eacute;cautions cliniques n&rsquo;ont pas d&rsquo;importance, dont l&rsquo;usage de bloqueur de pubert&eacute; non-&eacute;prouv&eacute; par exemple.</span></span></p> </div> <div id="ftn34"> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref34" name="_ftn34" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[34]</span></span></span></span></span></span></a><span style="font-size:10.0pt"> Il est &eacute;tonnant qu&rsquo;on puisse &eacute;tablir que faire subir une normalisation sexuelle des personnes intersexu&eacute;es est illicite et tragique sans faire le lien avec la nouvelle orthodoxie d&rsquo;une normalit&eacute; des transitions qui conduit aux m&ecirc;mes interventions chirurgicales. </span><span style="font-size:10.0pt">Une table ronde organis&eacute;e le 22 janvier 2019 &agrave; l&rsquo;Assembl&eacute;e nationale sur <i>Les mutilations subies par les personnes intersexu&eacute;es &agrave; leur naissance</i>,<i> </i>pr&eacute;cise que 13.000 personnes environ naissent ainsi en France soit 1,7% des naissances sur une ann&eacute;e. Les m&eacute;decins confirment l&rsquo;absence de probl&egrave;me de sant&eacute; pendant l&rsquo;enfance et toute les difficult&eacute;s &eacute;thiques de mener des op&eacute;rations chirurgicales d&egrave;s l&rsquo;enfance. Deux extraits d&eacute;montrent que les transitions de genre proc&egrave;dent aujourd&rsquo;hui des m&ecirc;mes d&eacute;rives&nbsp;: l&rsquo;emprise du milieu m&eacute;dicale et le traumatisme des op&eacute;rations chirurgicales&nbsp;:</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt">Extrait 1&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>Les personnes concern&eacute;es peuvent tr&egrave;s rarement exprimer un consentement libre et &eacute;clair&eacute; pour ces op&eacute;rations, largement d&eacute;cid&eacute;es par les parents sous l&rsquo;influence du personnel m&eacute;dical. Elles m&egrave;nent pourtant &agrave; de tr&egrave;s nombreuses complications de sant&eacute; manifestes&nbsp;: ablations d&rsquo;organes sains, cicatrices marqu&eacute;es, infection des voies urinaires, insensibilit&eacute; sexuelle, etc.&nbsp;&raquo;</i></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt">Extrait 2&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>Les op&eacute;rations chirurgicales de personnes intersexu&eacute;es se sont multipli&eacute;es depuis 1945, du fait des progr&egrave;s m&eacute;dicaux et de la volont&eacute; d&rsquo;inclure toute la population dans le cadre &laquo;&nbsp;homme-femme&nbsp;&raquo;. S&rsquo;en est suivi le d&eacute;veloppement d&rsquo;une s&eacute;rie de pratiques non-cruciales et &laquo;&nbsp;pathologisantes&nbsp;&raquo;&nbsp;: r&eacute;cession clitoridienne, vaginoplastie, prescription hormonale.</i>&nbsp;&raquo;<i> </i></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt">Et de conclure&nbsp;:</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:10.0pt">&laquo;&nbsp;<i>Il faut un rappel du caract&egrave;re illicite de ces actes m&eacute;dicaux non consentis ainsi que s&rsquo;assurer que ces actes ne sont pas commis sur le territoire national.</i>&nbsp;&raquo;</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn35"> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref35" name="_ftn35" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[35]</span></span></span></span></span></a> Le lecteur se reportera utilement si n&eacute;cessaire &agrave; notre article&nbsp;: <i>Des th&eacute;ories du consentement &agrave; la question de la conscience</i>, publi&eacute; dans le n&deg;37 des Cahiers de psychologie politique en juillet 2020</span></span></p> </div> <div id="ftn36"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref36" name="_ftn36" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[36]</span></span></span></span></span></a> Butler parle bien de restriction et induit de cela une disparition de ces obligations au profit d&rsquo;une &laquo;<i>&nbsp;pl&eacute;nitude originaire&nbsp;</i>&raquo; restaur&eacute;e. Une nouvelle norme balaie bien la pr&eacute;c&eacute;dente, qui n&rsquo;a plus de l&eacute;gitimit&eacute;&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;<i>Toute tentative de localiser et de d&eacute;crire la sexualit&eacute; &laquo;&nbsp;avant la loi&nbsp;&raquo; comme une bisexualit&eacute; constitutionnelle ou un polymorphisme id&eacute;al et spontan&eacute; doit supposer que la loi pr&eacute;c&egrave;de la sexualit&eacute;. En tant que restriction &agrave; une pl&eacute;nitude originaire, la loi prohibe une s&eacute;rie de possibilit&eacute;s sexuelles pr&eacute;-punitives et en autorise d&rsquo;autres.</i>&nbsp;&raquo; (2005, 171) Butler mentionne bien ici une vision mythologique d&rsquo;un &acirc;ge pr&eacute;sexuel&nbsp;: historique et personnel &agrave; la fois.</span></span></p> </div> <div id="ftn37"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref37" name="_ftn37" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[37]</span></span></span></span></span></a> En effet, l&rsquo;automutilation des Scoptes (Skoptzy) atteste d&rsquo;une croyance en son &eacute;mancipation ou sa lib&eacute;ration spirituelle. Cette secte pr&eacute;tendant que les ap&ocirc;tres s&rsquo;&eacute;taient ch&acirc;tr&eacute;s pour se purifier, ils pratiquaient l&rsquo;&eacute;masculation totale des gar&ccedil;ons et l&rsquo;ablation des seins des filles. Les Russes lutt&egrave;rent contre cette secte dont les membres se r&eacute;fugi&egrave;rent en Roumanie &agrave; la fin du 19<sup>e</sup> si&egrave;cle. Les motivations changent, mais le fait de la mutilation rituelle pour une transformation salvatrice demeure, et ce, pour se lib&eacute;rer &agrave; chaque fois de souffrances r&eacute;elles ou suppos&eacute;es, du spirituel au narcissique aujourd&rsquo;hui. </span></span></p> </div> <div id="ftn38"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref38" name="_ftn38" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[38]</span></span></span></span></span></a> Lire notre article consacr&eacute; au principe d&rsquo;apathie&nbsp;: <i>La perversion du principe d&rsquo;apathie</i>, Les cahiers de psychologie politique, n&deg; 35, juillet 2019</span></span></p> </div> <div id="ftn39"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref39" name="_ftn39" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[39]</span></span></span></span></span></a> C&rsquo;est une distanciation d&eacute;r&eacute;alisatrice du fait d&rsquo;un acte de la volont&eacute;, mais Wittig va jusqu&rsquo;&agrave; &eacute;noncer des termes&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>d&eacute;sint&eacute;gration&nbsp;</i>&raquo; ou &laquo;&nbsp;<i>fictions m&eacute;dicales</i>&nbsp;&raquo;, mots tr&egrave;s forts, qui signent un rapport violent au corps donn&eacute;, mais ni&eacute;&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>la construction de certaines fictions m&eacute;dicales pour qu&rsquo;elles ne donnent qu&rsquo;une seule d&eacute;finition du sexe. Les &eacute;crits th&eacute;oriques et litt&eacute;raires de Monique Wittig nous proposent une &laquo;&nbsp;d&eacute;sint&eacute;gration&nbsp;&raquo; des corps culturellement constitu&eacute;s, sugg&eacute;rant, par-l&agrave;, que la morphologie elle-m&ecirc;me est la cons&eacute;quence d&rsquo;un sch&egrave;me conceptuel h&eacute;g&eacute;monique.&nbsp;</i>&raquo; &nbsp;(2005, 55) Ces auteurs pratiquent l&rsquo;euph&eacute;misation des ph&eacute;nom&egrave;nes.</span></span></p> </div> <div id="ftn40"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref40" name="_ftn40" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[40]</span></span></span></span></span></a> Butler reprend la tradition contractualiste du primat de la loi qui institue, fait advenir et o&ugrave; l&rsquo;homme n&rsquo;est que ce que la loi d&eacute;cidera qu&rsquo;il soit&nbsp;: &laquo; <i>s&rsquo;interroger sur les femmes comme sujet du f&eacute;minisme fait surgir la possibilit&eacute; qu&rsquo;il n&rsquo;y ait pas de sujet qui pr&eacute;c&egrave;de la loi dans l&rsquo;attente de se faire repr&eacute;senter dans ou par la loi.</i>&nbsp;&raquo; (2005, 62) En ignorant les cons&eacute;quences de cette all&eacute;geance, Butler se fait la complice du totalitarisme contemporain o&ugrave; l&rsquo;humain est une fiction sans nature sur laquelle s&rsquo;exerce des r&egrave;gles qui le font advenir selon le projet politique. Cette dialectique n&eacute;gative de la non-identit&eacute; fixe toutefois le terme d&rsquo;une identit&eacute; virtuelle qui s&rsquo;impose &agrave; tous, ceux qui revendiqueraient d&rsquo;&ecirc;tre d&rsquo;une nature n&rsquo;ont pas leur place. L&agrave; encore la violence est immense, puisqu&rsquo;elle rabaisse au rang de mythe, ceux qui voudraient &ecirc;tre d&rsquo;une nature&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>On pourrait voir dans le fameux postulat qui affirme l&rsquo;int&eacute;grit&eacute; ontologique du sujet avant la loi la trace contemporaine de l&rsquo;hypoth&egrave;se de l&rsquo;&eacute;tat de nature, ce mythe fondateur&hellip;&nbsp;</i>&raquo; (2005, 62)</span></span></p> </div> <div id="ftn41"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref41" name="_ftn41" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[41]</span></span></span></span></span></a> Butler cite Michel Haar, sp&eacute;cialiste de Nietzsche&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>Le sujet, le soi, l&rsquo;individu sont autant de concepts fallacieux, puisqu&rsquo;ils transforment en substances des unit&eacute;s fictives qui, au d&eacute;part, n&rsquo;ont qu&rsquo;une r&eacute;alit&eacute; linguistique.</i>&nbsp;&raquo; (2005, 90), ce qui donne droit de le gommer, de l&rsquo;effacer, mais dans les faits que signifie ces effacements, si ce n&rsquo;est des mutilations ou des exterminations effectives&nbsp;?</span></span></p> </div> <div id="ftn42"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref42" name="_ftn42" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[42]</span></span></span></span></span></a> Butler va bien jusqu&rsquo;&agrave; nier l&rsquo;existence de la personne humaine, comme si celle-ci &eacute;tait la limite &agrave; une libert&eacute; d&rsquo;action, &eacute;mancip&eacute;e de devoir rendre des comptes &agrave; des personnes dont on nie en fait l&rsquo;existence. Quelques r&eacute;volutionnaires avaient la m&ecirc;me doctrine&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>Si l&rsquo;identit&eacute; est affirm&eacute;e &agrave; travers un processus de signification, si elle est toujours d&eacute;j&agrave; signifi&eacute;e et qu&rsquo;elle continue &agrave; signifier en circulant dans diff&eacute;rents discours enchev&ecirc;tr&eacute;s, alors on n&rsquo;arrivera pas &agrave; r&eacute;gler la question de la capacit&eacute; d&rsquo;agit en recourant &agrave; un &laquo;&nbsp;je&nbsp;&raquo; pr&eacute;existant &agrave; la signification.</i>&nbsp;&raquo; (2005, 269). A force de rester dans les limbes de la discursivit&eacute;, Butler prend le risque de rendre tout possible, sans entrave, dans le monde r&eacute;el qui subsiste malgr&eacute; ses dires.</span></span></p> </div> <div id="ftn43"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref43" name="_ftn43" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[43]</span></span></span></span></span></a> Butler occulte, par exemple, l&rsquo;histoire de la femme au Moyen-&acirc;ge qui avait son pouvoir, son r&ocirc;le, ses responsabilit&eacute;s, bien loin de sa vision d&rsquo;une soci&eacute;t&eacute; bourgeoise issue de l&rsquo;av&egrave;nement de la modernit&eacute; qui n&rsquo;avait pas les femmes en grande estime, sauf &agrave; en faire les objets de leurs jouissances. Il suffit de lire Diderot, les libertins, Sade ou Masoch pour voir comment les hommes des Lumi&egrave;res voyaient les femmes, Nietzsche compris. Mais est-ce une raison pour en faire une g&eacute;n&eacute;ralit&eacute; imp&eacute;riale en faisant fi des soci&eacute;t&eacute;s matriarcales ou des soci&eacute;t&eacute;s europ&eacute;ennes en d&rsquo;autres temps de leur longue histoire&nbsp;? Mais Butler vise bien sa r&eacute;volution anthropologique pour se lib&eacute;rer du sexe reproducteur avec le culte individualiste de l&rsquo;autod&eacute;termination de soi, sans aucun expos&eacute; politique des effets de ces pratiques.</span></span></p> </div> <div id="ftn44"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref44" name="_ftn44" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[44]</span></span></span></span></span></a> Dominique Desm&ucirc;riers m&egrave;ne une analyse sans concession dans son article&nbsp;: <i>Non, l&rsquo;id&eacute;ologie du genre ne poursuit pas l&rsquo;&oelig;uvre des lumi&egrave;res, elle en est l&rsquo;&eacute;teignoir</i> publi&eacute; dans la revue <i>Humanisme </i>en concluant&nbsp;:&nbsp;&laquo; <i>La contradiction insoluble de l&rsquo;id&eacute;ologie du Genre &ndash; que l&rsquo;on pourrait qualifier de &laquo; genrisme &raquo; &ndash;, qui consiste &agrave; diviser radicalement l&rsquo;humanit&eacute; tout en pr&ocirc;nant la d&eacute;construction de cette bipartition, ne se r&eacute;soudrait elle donc que dans sa propre annihilation puisqu&rsquo;&agrave; la fin il n&rsquo;y aurait ni sexe ni genre ?</i> &raquo; (2015, 67) De m&ecirc;me, Nadia El Mabrouk &eacute;crit dans son article&nbsp;<i><span style="color:#111111">Id&eacute;ologie queer, la nouvelle religion</span></i><span style="color:#111111"> du 9 mai 2018 publi&eacute; dans Presse + </span>: &laquo;<span style="color:#111111"> <i>L&rsquo;id&eacute;ologie queer est une orientation politique dont l&rsquo;objectif est de nier la binarit&eacute; des sexes. </i>&raquo; L&rsquo;effacement du f&eacute;minin est l&agrave;.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn45"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref45" name="_ftn45" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[45]</span></span></span></span></span></a> Le signe de ce nationalisme agressif et totalitaire de la th&eacute;orie du genre se retrouve bien dans cette volont&eacute; dont Arendt dit&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>La politique totalitaire veut transformer l&rsquo;esp&egrave;ce humaine.</i>&nbsp;&raquo; (1972, 206) Il vise toujours une r&eacute;volution anthropologique.</span></span></p> </div> <div id="ftn46"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref46" name="_ftn46" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[46]</span></span></span></span></span></a> La multiplication des cas de regret sont ignominieusement discr&eacute;dit&eacute;s et minor&eacute;s, ou quand les victimes des mutilations sexuelles s&rsquo;expriment et que le corps m&eacute;dical int&eacute;ress&eacute; au mod&egrave;le se d&eacute;fend, &agrave; l&rsquo;instar de Mengele insensible &agrave; l&rsquo;id&eacute;e m&ecirc;me qu&rsquo;il ait pu faire souffrir. La m&eacute;decine occidentale est malade de son fantasme de toute puissance et de ses sources de revenu futur. Il faudra l&rsquo;&eacute;tudier dans un prochain article&nbsp;: Le cas Max Robinson qui a publi&eacute; son autobiographie&nbsp;: <i>Detransition: Beyond Before and After</i> en 2021 chez Spinifex. Le cas Cari Stella auteur de vid&eacute;os nombreuses publi&eacute;es par YouTube dont celle sur son v&oelig;u de d&eacute;transition&nbsp;: <i>Why I detransitioned and what I want medical providers to know</i>, etc.<i> </i>Ils sont &eacute;difiants.</span></span></p> </div> <div id="ftn47"> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref47" name="_ftn47" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[47]</span></span></span></span></span></a> Le lecteur se reportera &agrave; notre r&eacute;cent article&nbsp;: <i>La construction du monde par la projection de soi&nbsp;: critique de la th&eacute;orie du leadership de Lewin</i>, Cahiers de psychologie politique, n&deg;43 &ndash; juillet 2023 </span></span></p> </div> <div id="ftn48"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref48" name="_ftn48" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span calibri="" style="font-family:">[48]</span></span></span></span></span></a> Nous recommandons vivement au lecteur l&rsquo;ouvrage r&eacute;cemment paru au Cherche midi de Dany-Robert Dufour&nbsp;: <i>Le ph&eacute;nom&egrave;ne trans, le regard d&rsquo;un philosophe</i>. </span></span></p> </div> </div>