<p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Introduction</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Identit&eacute;s et appartenances, le lien entre ces deux notions peut paraitre &agrave; priori aller de soi. Implicitement nous inf&eacute;rons l&rsquo;identit&eacute; de notre semblable en fonction du territoire dont il vient, il en fait de m&ecirc;me pour nous, nous y ajoutons des repr&eacute;sentations, une certaine conception de sa personnalit&eacute;, des traits de caract&egrave;re&hellip; L&rsquo;assignation &agrave; une identit&eacute; peut donc &ecirc;tre li&eacute;e &agrave; un territoire alors m&ecirc;me que la d&eacute;finition que chacun se fait de lui-m&ecirc;me rel&egrave;ve de l&rsquo;intime, du personnel, de sa trajectoire personnelle&hellip; Mais nous ne pouvons pas faire abstraction de la dimension &eacute;minemment soci&eacute;tale, voire institutionnelle de la question identitaire, m&ecirc;me si celle-ci n&rsquo;est pas toujours en congruence avec l&rsquo;intime de cette m&ecirc;me identit&eacute;. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Pourtant lorsque le lien est &eacute;tabli ou suppos&eacute; &eacute;tabli entre l&rsquo;identit&eacute; et l&rsquo;appartenance territoriale il peut entra&icirc;ner des cons&eacute;quences politiques et personnelles importantes. Mais comment peut s&rsquo;&eacute;tablir ce lien&nbsp;? Par quels biais&nbsp;? Est-il unique et ind&eacute;fectible&nbsp;? </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;exploration du concept d&rsquo;identit&eacute; nous permettra de saisir cette continuit&eacute; entre intime, social et politique. Nous chercherons &agrave; comprendre ce qui &eacute;tablit la notion d&rsquo;appartenance avant de nous questionner sur les r&eacute;sonances particuli&egrave;rement fortes, actuellement, des questions identitaires au sein des soci&eacute;t&eacute;s europ&eacute;ennes et de la France en particulier.</span></span></span></span></span></p> <h1 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">1. L&rsquo;identit&eacute; poss&egrave;de des dimensions multiples.</span></span></b></span></span></span></h1> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Sous l&rsquo;angle de l&rsquo;identit&eacute; personnelle, de la conscience de soi, de l&rsquo;individualit&eacute;. &laquo;&nbsp;Je suis Moi&nbsp;&raquo; permet de se diff&eacute;rencier de l&rsquo;Autre, des autres. Les autres, l&rsquo;ext&eacute;rieur de soi est toujours pr&eacute;sent dans cette d&eacute;finition de Soi.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Tap (1986) &eacute;voque l&rsquo;identit&eacute; comme une structure ouverte, toujours en mouvance, toujours en communication avec l&rsquo;ext&eacute;rieur, un ext&eacute;rieur o&ugrave; le regard d&rsquo;autrui va &ecirc;tre structurant. L&rsquo;identit&eacute; serait ainsi le r&eacute;sultat des interactions entre l&rsquo;univers int&eacute;rieur de la personne et le monde dans lequel elle &eacute;volue.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;identit&eacute; a &eacute;galement une dimension sociale (Tajfel, 1978) que l&rsquo;individu chercherait &agrave; rendre toujours positive et dont l&rsquo;inscription dans les groupes d&eacute;pend. L&rsquo;individu utilise alors des strat&eacute;gies individuelles, collectives pour int&eacute;grer ou quitter des groupes selon qu&rsquo;il les consid&egrave;re plus ou moins valorisants socialement.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La dimension culturelle de l&rsquo;identit&eacute; a &eacute;t&eacute; signifi&eacute;e au milieu du XXe si&egrave;cle avec l&rsquo;av&egrave;nement des soci&eacute;t&eacute;s post-industrielles (Poirier, 2002)</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ici nous pouvons relever un premier lien entre identit&eacute; et appartenance.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans les soci&eacute;t&eacute;s traditionnelles, le processus de socialisation &eacute;tait consid&eacute;r&eacute; comme le produit de trois grands types d&rsquo;appartenances prenant en charge les trois composantes du corps social&nbsp;: le groupe de co-descendance (les apparent&eacute;s, les anc&ecirc;tres communs et les alli&eacute;s), le groupe de co-r&eacute;sidence (le village), le groupe de co-transcendance (tout le r&eacute;seau des relations entre hommes et, au-del&agrave; de l&rsquo;homme, la religion). Le concept d&rsquo;identit&eacute; culturelle n&rsquo;existait pas en tant que tel car il n&rsquo;avait pas d&rsquo;utilit&eacute;. Chaque membre savait qui il &eacute;tait, la soci&eacute;t&eacute; &eacute;tait install&eacute;e dans une homog&eacute;n&eacute;it&eacute; culturelle indiscut&eacute;e. La transformation de la soci&eacute;t&eacute; traditionnelle en soci&eacute;t&eacute; moderne puis post-moderne a entrain&eacute; la dispersion du groupe de co-descendance, la dispersion du groupe de co-r&eacute;sidence, et la d&eacute;valorisation du groupe de co-transcendance. Ainsi, m&ecirc;me si l&rsquo;&ecirc;tre individuel a exist&eacute; dans toutes les soci&eacute;t&eacute;s, le personnage social devient plus important que la personne. </span></span></span></span></span></p> <h1 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">2. L&rsquo;individu cherche d&rsquo;autres modes d&rsquo;identification personnel et d&rsquo;agr&eacute;gation sociale.</span></span></b></span></span></span></h1> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;anthropologie psychologique d&eacute;veloppe cette nouvelle pens&eacute;e qui &eacute;tablit un pont entre social et psychique, collectif et individuel avec, au centre, la notion de culture. Selon cette approche, l&rsquo;identit&eacute; est con&ccedil;ue non pas comme un &eacute;tat stable et d&eacute;finitif mais comme un processus en relatif devenir, plurielle.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Outre les aspects personnels, sociaux et culturels, Chevalier (1994) souligne la nature intrins&egrave;quement politique des ph&eacute;nom&egrave;nes identitaires du fait de l&rsquo;indissociable liaison en la mati&egrave;re de l&rsquo;individu et du collectif. L&rsquo;identit&eacute; politique est consid&eacute;r&eacute;e comme la r&eacute;sultante active d&rsquo;influences venues de l&rsquo;ext&eacute;rieur&nbsp;: la socialisation, l&rsquo;exemple d&rsquo;une formation politique, la prise de conscience d&rsquo;une situation de domination et d&rsquo;autres influences conjoncturelles ou historiques. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cheleb (1997) la d&eacute;finit comme &laquo; <i>la capacit&eacute; individuelle acquise lentement durant les p&eacute;riodes initiales de socialisation et de participation et visant l&rsquo;efficacit&eacute; de l&rsquo;action dans le contexte d&rsquo;une situation sociopolitique&nbsp;</i>&raquo;. Pour lui, &laquo;<i>&nbsp;l&rsquo;identit&eacute; politique, comme structure int&eacute;gr&eacute;e, n&rsquo;est pas seulement un agencement d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments coh&eacute;rents selon une harmonie statique, elle est fondamentalement une action, un sens, une strat&eacute;gie qui structure &agrave; la fois le r&eacute;el et la personnalit&eacute;.&nbsp;</i>&raquo;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Relevant d&rsquo;un d&eacute;terminisme de situation, elle prolonge l&rsquo;identit&eacute; psychologique qui rel&egrave;ve, elle, d&rsquo;un d&eacute;terminisme d&rsquo;acquisition. Ainsi, l&rsquo;identification serait au centre de toute identit&eacute; individuelle ou collective.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Parmi les organisateurs de cette identit&eacute; politique, on notera l&rsquo;influence directe du milieu, la prise de conscience, les facteurs conjoncturels comme la langue, la religion et la conscience de classe. L&rsquo;identit&eacute; politique serait donc la r&eacute;sultante du monde ext&eacute;rieur dans lequel &eacute;volue l&rsquo;individu mais elle a une r&eacute;sonance au niveau de l&rsquo;intime, du personnel, par son articulation avec l&rsquo;identit&eacute; personnelle. Cette identit&eacute; se forme aussi &agrave; parti du territoire d&rsquo;appartenance, de r&eacute;f&eacute;rence de l&rsquo;individu.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cette conception de l&rsquo;identit&eacute; politique peut rejoindre l&rsquo;id&eacute;e de ce qu&rsquo;est un citoyen selon Rouquette (1995)&nbsp;: [Le citoyen] est &laquo;&nbsp; (&hellip;) <i>&agrave; quelque degr&eacute; un th&eacute;oricien politique&nbsp;: il se forme une image du pass&eacute;, interpr&egrave;te ce que lui offre le pr&eacute;sent et se projette plus ou moins dans l&rsquo;avenir (&hellip;). Tout citoyen est aussi un h&eacute;ritier &agrave; qui &eacute;choit au fil de son &eacute;ducation, traditions, mythes et croyances (&hellip;)</i>&nbsp;&raquo;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Notre questionnement porte sur la complexit&eacute; des liens entre identit&eacute; et territoire d&rsquo;appartenance. En cela il existe un concept pol&eacute;mique qui aborde cette question celui de l&rsquo;identit&eacute; nationale. A priori, il s&rsquo;agit de l&rsquo;identit&eacute; li&eacute;e &agrave; l&rsquo;appartenance territoriale telle que d&eacute;finit par la nationalit&eacute;. Mais la r&eacute;flexion historienne sur cette dimension de l&rsquo;identit&eacute;, &eacute;labor&eacute;s par Michelet et Renan au XIXe si&egrave;cle en font un concept pol&eacute;mique.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Michelet est le premier &agrave; avoir d&eacute;fini la France comme une personne. Pour lui &laquo;<i>&nbsp;la nation fran&ccedil;aise est une, car elle a conscience de son pass&eacute;</i>&nbsp;&raquo;. Ce qui fait pol&eacute;mique est l&rsquo;analogie qu&rsquo;il effectue entre le caract&egrave;re national et le caract&egrave;re individuel du citoyen. Le courant d&rsquo;Alfred Fouill&eacute;e a d&eacute;termin&eacute; les &eacute;l&eacute;ments d&rsquo;une th&eacute;orie du &laquo;&nbsp;<i>caract&egrave;re national</i>&nbsp;&raquo; et a tent&eacute; de l&rsquo;appliquer &agrave; l&rsquo;identit&eacute; fran&ccedil;aise. Il d&eacute;finit le caract&egrave;re national comme une &laquo;&nbsp;<i>fa&ccedil;on de penser, de vouloir et de sentir commune &agrave; l&rsquo;ensemble de la nation&nbsp;</i>&raquo;. Fouill&eacute;e en est arriv&eacute; &agrave; d&eacute;finir &laquo;&nbsp;<i>un type fran&ccedil;ais</i>&nbsp;&raquo; et est devenu le porte-parole d&rsquo;une id&eacute;ologie nationale influente durant la premi&egrave;re moiti&eacute; du XXe si&egrave;cle.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ainsi, selon cette perspective de pens&eacute;e, l&rsquo;appartenance territoriale jouerait un r&ocirc;le identitaire fort, allant jusqu&rsquo;&agrave; influencer le caract&egrave;re d&rsquo;un individu.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Deloye (1994) analyse l&rsquo;identit&eacute; comme une construction sociale &agrave; comprendre &agrave; la fois dans son &eacute;laboration strat&eacute;gique et dans sa dimension culturelle. Il part du principe selon lequel ces deux termes &laquo;&nbsp;identit&eacute;&nbsp;&raquo; et &laquo;&nbsp;nationale&nbsp;&raquo; sont deux termes polys&eacute;miques dans leur usage courant. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Pour l&rsquo;&laquo;&nbsp;<i>identit&eacute;&nbsp;</i>&raquo; il consid&egrave;re que deux acceptions sont possibles. Selon l&rsquo;une, on peut trouver une conception ouverte selon laquelle l&rsquo;identit&eacute; peut &ecirc;tre acquise et non pr&eacute;sente. Selon l&rsquo;autre, l&rsquo;identit&eacute; rel&egrave;verait d&rsquo;une conception ferm&eacute;e comme une communaut&eacute; de caract&egrave;re, historiquement stable, une association d&rsquo;hommes et de femmes sp&eacute;cialement engag&eacute;s les uns envers les autres. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Pour l&rsquo;adjectif &laquo;&nbsp;<i>national&nbsp;</i>&raquo;, la m&ecirc;me probl&eacute;matique se pose. Il peut renvoyer &agrave; &laquo;&nbsp; <i>ce qui est relatif &agrave; une nation, qui lui est propre</i>&nbsp;&raquo;. Si on l&rsquo;associe au terme &laquo;&nbsp;identit&eacute;&nbsp;&raquo;, nous arrivons &agrave; l&rsquo;id&eacute;e de territoire, d&rsquo;appartenance. Pour Deloye, &laquo;&nbsp;<i>national&nbsp;</i>&raquo; peut &eacute;galement prendre une autre dimension au sens de lien entre Etat et nation, cet aspect suppl&eacute;mentant d&rsquo;autres types d&rsquo;appartenance au sens de la totalit&eacute; de la nation.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En r&eacute;unissant ces deux acceptions de ces deux termes, il d&eacute;gage deux mod&egrave;les s&eacute;mantiques d&rsquo;analyse, diff&eacute;renci&eacute;s, s&eacute;par&eacute;s par un conflit id&eacute;ologique politique et historique&nbsp;:</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">-&nbsp; &nbsp;</span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le premier mod&egrave;le suppose que l&rsquo;identit&eacute; nationale est pos&eacute;e dans sa dur&eacute;e, selon un caract&egrave;re permanent et exclusif. Ce serait la reproduction &agrave; l&rsquo;identique dans le temps, avec une s&eacute;paration &eacute;tanche avec celui qui est consid&eacute;r&eacute; comme &eacute;tranger.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:-18pt; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt">-&nbsp; &nbsp; </span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le second mod&egrave;le pr&eacute;sente l&rsquo;identit&eacute; comme le r&eacute;sultat d&rsquo;un travail historiquement et culturellement dat&eacute; d&rsquo;homog&eacute;n&eacute;isation culturelle qui viserait &agrave; rendre identique les individus.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le premier mod&egrave;le exclurait une possible &eacute;volution du contenu de l&rsquo;identit&eacute; nationale. Le second tendrait &agrave; ne pas exclure cette possibilit&eacute; tout en conservant des invariants identitaires entre les individus partageant une m&ecirc;me identit&eacute; nationale.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Mais qu&rsquo;est-ce qui d&eacute;termine l&rsquo;identit&eacute; nationale&nbsp;? A priori un &eacute;l&eacute;ment est objectivant&nbsp;: la nationalit&eacute;.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Lipiansky (1989) pose le fait que la nationalit&eacute; doit &ecirc;tre d&eacute;finie en tant que variable socio-culturelle au m&ecirc;me rang que les autres variables. Dans une recherche-action men&eacute; sur le couple franco-allemand il a constat&eacute; que l&rsquo;importance de l&rsquo;identit&eacute; nationale est souvent d&eacute;ni&eacute;e alors m&ecirc;me qu&rsquo;elle est, par contre, souvent reconnue et con&ccedil;ue comme caract&eacute;ristique des autres groupes. Elle est alors g&eacute;n&eacute;ralement attribu&eacute;e de mani&egrave;re collective, niant la sp&eacute;cificit&eacute; de l&rsquo;individu. Elle est souvent per&ccedil;ue comme un ensemble de conduites propres &agrave; une culture donn&eacute;e.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Kelman, dans ses recherches sur le nationalisme, explique que la simple pr&eacute;sence d&rsquo;&eacute;l&eacute;ments culturels communs entre les membres d&rsquo;une collectivit&eacute; n&rsquo;est pas suffisante pour les d&eacute;finir comme une nation. Ils doivent &eacute;galement avoir conscience que ces &eacute;l&eacute;ments communs repr&eacute;sentent des liens particuliers entre eux. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;identit&eacute; nationale reposerait donc, au-del&agrave; d&rsquo;un &eacute;l&eacute;ment objectivable comme la nationalit&eacute;, sur des &eacute;l&eacute;ments culturels, partag&eacute;s avec d&rsquo;autres dont l&rsquo;individu aurait conscience.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;Union Europ&eacute;enne est une entit&eacute; politique qui am&egrave;ne &agrave; explorer cette relation entre identit&eacute; et nationalit&eacute;. Elle reconnait les identit&eacute;s nationales de ses &eacute;tats membres. Elle valorise &eacute;galement un certain nombre d&rsquo;identit&eacute;s qui ne correspondent pas aux limites trac&eacute;es par les fronti&egrave;res des &eacute;tats. Ce sont des identit&eacute;s auxquelles les ressortissants sont attach&eacute;s d&rsquo;un point de vue &eacute;motionnel, culturel voire spirituel. Certaines de ses identit&eacute;s sont dites &agrave; territoire compact, d&rsquo;autres sans territoire compact et d&rsquo;autres qui n&rsquo;ont pas une telle r&eacute;f&eacute;rence (Collectif Ranelpi, 2008).</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;Union Europ&eacute;enne a introduit la notion d&rsquo; &laquo;&nbsp;identit&eacute; composite&nbsp;&raquo; qui permet de souligner que l&rsquo;identit&eacute; nationale et ethnique n&rsquo;est pas la seule identit&eacute; du citoyen europ&eacute;en. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Une d&eacute;marche de valorisation des r&eacute;gions a &eacute;t&eacute; initi&eacute;e et par-del&agrave; m&ecirc;me l&rsquo;identit&eacute; r&eacute;gionale. Celle-ci peut &ecirc;tre investie dans une recherche d&rsquo;enracinement historique, de traditions dans une perspective de r&eacute;investissement g&eacute;n&eacute;alogique. Elle est aussi parfois investies &agrave; travers des strat&eacute;gies volontaristes d&rsquo;auto-qualification des individus (Dupoirier, 1994). </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Et pourtant, parmi les paradoxes inh&eacute;rents &agrave; la construction europ&eacute;enne, on observe que, alors qu&rsquo;elle valorise les identit&eacute;s locales, r&eacute;gionales dans lesquelles les citoyens se retrouvent et les revendiquent, il est difficile &agrave; ces m&ecirc;mes citoyens de donner une d&eacute;finition de ce qu&rsquo;est l&rsquo;identit&eacute; europ&eacute;enne ou d&rsquo;en donner des caract&eacute;ristiques, investies ou non&hellip; Ceci apparait d&rsquo;autant plus paradoxal que depuis le Trait&eacute; de Maastricht les ressortissants des &eacute;tats membres de l&rsquo;Union Europ&eacute;enne sont dot&eacute;s, en plus de leur citoyennet&eacute; nationale, d&rsquo;une citoyennet&eacute; europ&eacute;enne. Cette derni&egrave;re se juxtapose &agrave; la premi&egrave;re sans la remplacer. Il s&rsquo;agit d&rsquo;un &eacute;l&eacute;ment juridique, objectivable, d&eacute;fini par une appartenance territoriale en termes de domiciliation ou de naissance mais, pourtant ces &eacute;l&eacute;ments ne permettent pas de donner une d&eacute;finition construite de ce qu&rsquo;est l&rsquo;identit&eacute; europ&eacute;enne. Il est souvent &eacute;voqu&eacute; le partage de valeurs en lien avec l&rsquo;&eacute;tat de droit mais ne caract&eacute;risant pas de mani&egrave;re sp&eacute;cifique les individus.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Dans un sondage Eurobarom&egrave;tre datant de 2007, soit 15 ans apr&egrave;s l&rsquo;acquisition de cette citoyennet&eacute; et 5 ans apr&egrave;s la cr&eacute;ation de la zone Euro et de la mise en circulation de la monnaie unique, seuls 47 % des citoyens interrog&eacute;s savaient ce que repr&eacute;senter le statut de &laquo;&nbsp;citoyen de l&rsquo;Union Europ&eacute;enne&nbsp;&raquo; et il ne s&rsquo;agissait pas de caract&eacute;ristiques identitaires ou culturelles mais plut&ocirc;t des valeurs et des droits.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;exploration du concept d&rsquo;identit&eacute; et de ses liens avec le politique, le territorial, le culturel, notamment &agrave; travers l&rsquo;exemple de l&rsquo;Union europ&eacute;enne qui a essay&eacute; d&rsquo;&eacute;largir et de conceptualiser ce sujet, nous donne &agrave; la fois un aper&ccedil;u de la complexit&eacute; des liens identit&eacute;/territoire, identit&eacute;/appartenance et dans le m&ecirc;me temps de l&rsquo;importance que rev&ecirc;tent ces m&ecirc;mes liens dans notre rapport au monde.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ce qui peut &ecirc;tre mis en avant &agrave; un moment donn&eacute;, dans une situation circonstanci&eacute;e ne l&rsquo;est pas forc&eacute;ment &agrave; un autre moment mais la r&eacute;sonance reste de l&rsquo;ordre de l&rsquo;intime ce qui rend ces questions si sensibles. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le danger actuel est la simplification de l&rsquo;identit&eacute; &agrave; un seul espace-temps et assignation par l&rsquo;autre alors m&ecirc;me que ce qui fait dynamique c&rsquo;est ce que nous appellerons&nbsp;: le positionnement culturel du sujet en tant que le rapport que la personne entretient avec l&rsquo;identit&eacute; culturelle &agrave; laquelle il est assign&eacute; (Gu&eacute;n&eacute;chault, 2020).</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En nous appuyant sur ce qu&rsquo;&eacute;non&ccedil;ait Dorna (2006) sur la nation c&rsquo;est-&agrave;-dire que &laquo;&nbsp;le citoyen se trouve (&hellip;) li&eacute; aux autres membres du groupe dans le temps et dans l&rsquo;espace par des sentiments et une histoire commune&nbsp;&raquo;, le patrimoine culturel &eacute;tant le socle de solidarit&eacute; et &laquo;&nbsp;la nation est une culture&nbsp;&raquo;, nous envisageons, par ce biais, que le sujet peut se sentir assign&eacute; &agrave; une identit&eacute; culturelle, nationale, dans le discours et que sa r&eacute;action est inh&eacute;rente au rapport qu&rsquo;il entretient de mani&egrave;re intime avec cette dimension identitaire d&eacute;finie ext&eacute;rieurement &agrave; lui-m&ecirc;me.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ceci pourrait &ecirc;tre une perspective de r&eacute;flexion sur des postures pouvant &ecirc;tre per&ccedil;ues comme ambivalentes chez une m&ecirc;me personne en fonction des circonstances, se d&eacute;finissant &agrave; la fois d&rsquo;une appartenance identitaire tout en refusant d&rsquo;y &ecirc;tre assign&eacute;s ou s&rsquo;y r&eacute;f&eacute;rant &agrave; d&rsquo;autres moments et ce selon la r&eacute;sonance intime, pas toujours n&eacute;cessairement consciente. Ceci n&eacute;cessite une analyse complexe de l&rsquo;utilisation de la question identitaire dans les discours et situations politiques. Mais les modalit&eacute;s de communication tendent &agrave; simplifier, sch&eacute;matiser cette dimension et &agrave; l&rsquo;instrumentaliser et ce quelque soit le courant politique ce qui g&eacute;n&egrave;re des incompr&eacute;hensions et peut pousser des personnes &agrave; radicaliser une position plus nuanc&eacute;e au d&eacute;part. Cette utilisation tend &agrave; opposer des identit&eacute;s culturelles et si l&rsquo;extr&ecirc;me droite a un ancrage politique fort sur ces questions, l&rsquo;utilisation qui en est faite de mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale n&rsquo;aide pas &agrave; l&rsquo;apaisement du climat soci&eacute;tal. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Depuis 2002, les votes pour le FN devenu RN ne cessent de croitre. Cela signifie-t-il pur autant que le sentiment x&eacute;nophobe augmente&nbsp;? Cela justifie-t-il pour autant d&rsquo;avoir une attitude un peu condescendante envers cet &eacute;lectorat&nbsp;? S&rsquo;il existe un &laquo;&nbsp;noyau dur&nbsp;&raquo; qui partage les id&eacute;es id&eacute;ologiques historiques de ce parti, le nombre croissant d&rsquo;&eacute;lecteurs peut &ecirc;tre aussi analyser comme le fait qu&rsquo;une partie de ce discours &agrave; une r&eacute;sonance intime, personnelle chez ces personnes.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Comme nous l&rsquo;avons vu pr&eacute;c&eacute;demment l&rsquo;identit&eacute; nationale est un concept pol&eacute;mique de par sa cr&eacute;ation historique. Mais aujourd&rsquo;hui, &agrave; une heure o&ugrave; le respect de la diff&eacute;rence culturelle, des minorit&eacute;s culturelles repr&eacute;sente un combat pour les soci&eacute;t&eacute;s europ&eacute;enne ce concept ne devrait-il pas &ecirc;tre abord&eacute; selon une perspective nouvelle&nbsp;? Les partis d&rsquo;extr&ecirc;me droite se sont appropri&eacute; ce concept mais les citoyens qui s&rsquo;y r&eacute;f&egrave;rent y investissent-ils les m&ecirc;mes perspectives&nbsp;? Pour certains revendiquer leur identit&eacute; nationale est plus une recherche de reconnaissance, de valorisation, de place sociale qu&rsquo;un rejet des autres de par cette r&eacute;sonance intime qu&rsquo;il &eacute;veille en eux. Le choix de ces partis n&rsquo;est ni anodin ni significatif d&rsquo;une adh&eacute;sion totale &agrave; leurs id&eacute;es mais il signifie bien qu&rsquo;il y a besoin d&rsquo;une expression politique nouvelle de leur identit&eacute; nationale. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:11pt"><span style="line-height:107%"><span style="font-family:Calibri, sans-serif"><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les d&eacute;bats actuels tendent &agrave; opposer les groupes culturels en simplifiant ces sentiments d&rsquo;appartenance. Au lieu du &laquo;&nbsp;vivons ensemble&nbsp;&raquo; souvent lanc&eacute; lorsqu&rsquo;il est demand&eacute; un respect des minorit&eacute;s, les discours am&egrave;nent &agrave; une radicalisation des positions. Les autres ont toujours particip&eacute; &agrave; la d&eacute;finition identitaire de chaque personne, par identification, rejet, rapprochement&hellip; Mais pour vivre ensemble il faut aussi d&eacute;finir des &eacute;l&eacute;ments communs, ce que Bauer a appel&eacute; &laquo;&nbsp;la communaut&eacute; de destin&nbsp;&raquo; pour d&eacute;crire ce qui donne &agrave; une nation son identit&eacute;. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; text-indent:35.4pt; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p>