<p style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="font-family:Cambria, serif"><span style="font-size:11.0pt">Dans les pays africains colonisés pour la plupart, l’autoritarisme comme mode de gouvernance est une constance. Certainement en raison du monarchisme antérieur à la colonisation, d’une part, et en raison de la réduplication du modèle colonial entièrement fait de privation de libertés, d’autre part, cet autoritarisme est intégralement patriarcal, et peu de femmes accèdent à des postes de gouvernance (Barry, 2007). Là où on n’envisage d’associer le pouvoir à la femme que par le biais de l’économie alimentaire (Mianda, 2000), oser parler de gouvernance féminine est tabou. Simone Ehivet Gbagbo, ex-première dame ivoirienne brise ce tabou dans un bras de fer à distance avec son ex-époux. Ce faisant, elle rompt en visière avec une norme patriarcale en politique dont les manifestations sont liées à un engagement des femmes sous le mentorat et l’autorité des hommes. Les théories de l’argumentation dans le discours (Amossy, 2000), du discours social (Angenot, 2006 ; Houessou, 2018) et de l’ethos (Amossy, 2000 & Maingueneau, 2022) ont permis de montrer que la construction de l’ethos féministe chez Simone Gbagbo s’affirme par le renversement du dogme patriarcal. </span></span></span></p>