<p style="text-align: center;"><b><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La normalisation de la pens&eacute;e par la suggestion m&eacute;taphorique</span></span></span></b></p> <p>&nbsp;</p> <h2 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Introduction</span></span></b></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Si normer c&rsquo;est bien instituer une r&egrave;gle qui s&rsquo;applique &agrave; tous explicitement, la normalisation sociale s&rsquo;obtient de mani&egrave;re plus insidieuse par l&rsquo;exhibition de mod&egrave;les et de st&eacute;r&eacute;otypes d&eacute;sirables qui font office de normes. La norme n&rsquo;y est pas expos&eacute;e avec l&rsquo;autorit&eacute; d&rsquo;une obligation comme dans un processus de fabrication&nbsp;; elle est exhib&eacute;e jusqu&rsquo;&agrave; convaincre, s&eacute;duire et obtenir un comportement conforme &agrave; la norme.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En mati&egrave;re de discipline de la pens&eacute;e collective, la normalisation s&rsquo;obtient de mille mani&egrave;res, mais nous voulons ici mieux expliquer ce registre particulier de la communication politique, voire scientifique, o&ugrave; la m&eacute;taphore joue un r&ocirc;le suggestif, produisant un alignement des esprits, une normalisation de l&rsquo;ambiance g&eacute;n&eacute;rale, par l&rsquo;infiltration d&rsquo;un champ cognitif et s&eacute;mantique dans un autre, du fait de l&rsquo;intrusion de la m&eacute;taphore. Ce sera notre hypoth&egrave;se, que cette figure de rh&eacute;torique influente et po&eacute;tique a &eacute;t&eacute; d&eacute;tourn&eacute;e par nos contemporains dans des usages intentionnels et subversifs, du fait des opportunit&eacute;s amplificatrices des m&eacute;dias et des r&eacute;seaux sociaux, qui visent &agrave; contourner les r&eacute;sistances mentales, &agrave; sugg&eacute;rer un climat, &agrave; cr&eacute;er les conditions d&rsquo;une normalisation de la pens&eacute;e.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Pour se faire, nous reviendrons tr&egrave;s rapidement sur son origine classique, mais nous examinerons surtout en quoi elle est l&rsquo;instrument d&rsquo;une suggestion insidieuse en vue de cette normalisation des jugements et des perceptions.</span></span></span></span></span></p> <h2 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">1. La m&eacute;taphore &agrave; l&rsquo;&eacute;poque classique </span></span></b></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Aristote dit qu&rsquo;elle est source de plaisir mais aussi un instrument de connaissance du fait de l&rsquo;&eacute;largissement soudain du champ de perception et de compr&eacute;hension <a href="#_ftn1" name="_ftnref1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[1]</span></span></span></span></span></a>. Pour Aristote, elle est une figure qui ouvre des horizons. Elle exprime une vivacit&eacute; d&rsquo;esprit, une habilet&eacute; &agrave; sortir d&rsquo;un premier registre pour lui adjoindre un second avec finesse. Il rappelle qu&rsquo;elle associe des mots simples et connus de tous, dont l&rsquo;orateur &agrave; l&rsquo;art de les rapprocher, l&agrave; o&ugrave; personne, avant lui, n&rsquo;avait pens&eacute; associer ces mots pour &eacute;voquer une r&eacute;alit&eacute; sous un angle in&eacute;dit. En cela, elle n&rsquo;est pas une analogie habituelle. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cic&eacute;ron est un orateur et un politique romain, ma&icirc;tre praticien de la rh&eacute;torique <a href="#_ftn2" name="_ftnref2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[2]</span></span></span></span></span></a>. Il y voit le signe de l&rsquo;&eacute;l&eacute;gance, de la noblesse et de l&rsquo;&eacute;clat. Il y va de l&rsquo;art, du plaisir, d&rsquo;une aisance qui impressionne et d&rsquo;un trait de langage qui &eacute;merveille. Elle donne de l&rsquo;&eacute;clat en transportant le mot de son sens propre &agrave; un sens figur&eacute;. Elle apporte un relief et elle fait l&rsquo;&eacute;conomie d&rsquo;un long raisonnement par une expression d&rsquo;une grande concision. Mais d&eacute;j&agrave;, l&rsquo;habile rh&eacute;toricien romain instille l&rsquo;id&eacute;e que derri&egrave;re l&rsquo;&eacute;l&eacute;gance, se joue une influence pour amener l&rsquo;auditoire &agrave; l&rsquo;adoption de sa pens&eacute;e. Elle dirige la pens&eacute;e vers un imaginaire tr&egrave;s bien circonscrit par l&rsquo;auteur. Cic&eacute;ron dit qu&rsquo;elle &laquo; <i>conduit vers un autre objet et cependant ne s&rsquo;&eacute;gare pas, ce qui est le plaisir le plus charmant</i>&nbsp;&raquo; (1930, 63). Elle guide, et n&eacute;gativement n&rsquo;ouvre pas un horizon ind&eacute;fini, car justement, elle offre un voyage de l&rsquo;esprit selon une direction que la m&eacute;taphore insinue. Les termes de Cic&eacute;ron montrent bien qu&rsquo;il y a un d&eacute;tournement manipulatoire de l&rsquo;auditoire par un langage fait d&rsquo;une subversion de la langue. Il pr&eacute;cise&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>Vous voyez bien tous les aspects de cette figure, qui, en d&eacute;tournant un mot de son sens, en se servant d&rsquo;un autre mot, exprime la m&ecirc;me id&eacute;e d&rsquo;une fa&ccedil;on plus brillante.</i>&nbsp;&raquo; (1930, 67).</span></span></span></span></span></p> <h2 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">2. La m&eacute;taphore examin&eacute;e par les linguistes contemporains </span></span></b></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Commen&ccedil;ons par Cha&iuml;m Perelman et son <i>Trait&eacute; de l&rsquo;argumentation&nbsp;: la nouvelle rh&eacute;torique</i>, paru en 1958, r&eacute;dig&eacute; avec Lucie Olbrechts-Tyteca, m&ecirc;lant deux disciplines, celle du philosophe du langage et celle de la sociologue. Pr&eacute;cisons pour le lecteur toute l&rsquo;importance de cette &oelig;uvre qui r&eacute;habilite la rh&eacute;torique, critiquant la position ancestrale h&eacute;rit&eacute;e de Platon concernant la seule qualit&eacute; du langage rationnel : le <i>Logos</i>. Et Perelman s&rsquo;autorise cette r&eacute;habilitation dans un contexte philosophique particulier o&ugrave; la pens&eacute;e scientifique est en crise, o&ugrave; les tentatives de construire des langages universels et logiques ont &eacute;chou&eacute;, o&ugrave; la qu&ecirc;te d&rsquo;un langage codifi&eacute;, norm&eacute;, &eacute;tablissant des liens univoques entre des termes univoques s&rsquo;av&egrave;rent impossibles <a href="#_ftn3" name="_ftnref3" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[3]</span></span></span></span></span></a>. L&rsquo;utopie d&rsquo;un langage universel norm&eacute; est un &eacute;chec d&eacute;finitif et la rh&eacute;torique a donc toute sa place, c&rsquo;est l&rsquo;&eacute;chec de la philosophie analytique et du positivisme logique de Ludwig Wittgenstein, de Rudolp Carnap, etc. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">C&rsquo;est dans ce contexte encore trop m&eacute;connu que para&icirc;t ce trait&eacute; magistral o&ugrave; la m&eacute;taphore est &eacute;tudi&eacute;e par les auteurs. La figure de style y devient un argument, c&rsquo;est-&agrave;-dire une mani&egrave;re de convaincre. Et, comme chez Cic&eacute;ron, l&rsquo;influence est l&agrave; afin&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>de provoquer ou d&#39;accro&icirc;tre l&rsquo;adh&eacute;sion des esprits aux th&egrave;ses qu&rsquo;on pr&eacute;sente &agrave; leur assentiment</i>&nbsp;&raquo; (2008, 5). La m&eacute;taphore est analys&eacute;e comme la relation entre le <i>phore</i> et le <i>th&egrave;me</i>. Elle n&rsquo;est pas une simple analogie. Perelman dit qu&rsquo;elle est une &laquo;&nbsp;<i>analogie condens&eacute;e&nbsp;</i>&raquo;, rapprochant des mots relevant du <i>phore</i> &agrave; d&rsquo;autres relevant du <i>th&egrave;me</i>. Rappelons que le <i>th&egrave;me</i>, aussi nomm&eacute; le <i>compar&eacute;</i> est le sujet dont on parle et le <i>phore</i>, soit le porteur en grec ou <i>comparant</i> est le terme mis en relation avec ce sujet qui transporte un sens qui lui est applicable.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Perelman parle d&rsquo;une contamination de l&rsquo;un sur l&rsquo;autre, le comparant essaimant le compar&eacute; de cette ressemblance qui les rapproche. Cette ressemblance illumine le th&egrave;me-compar&eacute; du phore-comparant dont la familiarit&eacute; introduit une perception plus manifeste du th&egrave;me &agrave; mieux d&eacute;couvrir. C&rsquo;est par exemple la fameuse formule pascalienne&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>L&rsquo;homme n&rsquo;est qu&rsquo;un roseau, le plus faible de la nature, mais c&rsquo;est un roseau pensant. Il ne faut pas que l&rsquo;univers entier s&rsquo;arme pour l&rsquo;&eacute;craser ; une vapeur, une goutte d&rsquo;eau suffit pour le touer. Mais quand l&rsquo;univers l&rsquo;&eacute;craserait, l&rsquo;homme serait encore plus noble que ce qui le tue puisqu&rsquo;il sait qu&rsquo;il meurt et l&rsquo;avantage que l&rsquo;univers a sur lui, l&rsquo;univers n&rsquo;en sait rien</i>.&nbsp;&raquo; (Pascal, <i>Pens&eacute;es</i>, Paris : Gallimard, 2004, 175). </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Ces m&eacute;taphores sont cr&eacute;atrices d&rsquo;une fiction. Ces figures rh&eacute;toriques fabriqu&eacute;es ponctuellement par un auteur, donnent &agrave; voir une comparaison. Deux mondes cognitifs distincts sont ainsi rapproch&eacute;s. C&rsquo;est le cas dans la c&eacute;l&egrave;bre formule de Karl Marx : &laquo;&nbsp;<i>La religion est l&rsquo;opium du peuple&nbsp;</i>&raquo; ou celle ancienne attribu&eacute;e &agrave; Thomas Hobbes <a href="#_ftn4" name="_ftnref4" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[4]</span></span></span></span></span></a> : &laquo; <i>L&rsquo;homme est un loup pour l&rsquo;homme.&nbsp;</i>&raquo;. L&rsquo;&eacute;l&egrave;ve de Perelman, Michel Meyer indique que la m&eacute;taphore s&egrave;me un doute, elle expose un dilemme car ces propositions n&rsquo;ont pas de sens, litt&eacute;ralement. Ces propositions ne rel&egrave;vent pas du <i>logos </i>univoque et rationnel, elles n&rsquo;expliquent pas, ne d&eacute;crivent pas, mais probl&eacute;matisent pour sugg&eacute;rer une r&eacute;ponse &agrave; saisir par soi-m&ecirc;me, faute d&rsquo;un langage explicite. Il s&rsquo;agit d&rsquo;une r&eacute;ponse probl&eacute;matologique&nbsp;: qui pose un probl&egrave;me. En effet, il convient de chercher le lien qui unit l&rsquo;homme et le roseau, l&rsquo;homme et le loup, la religion et l&rsquo;opium. La ressemblance tient &agrave; un &eacute;l&eacute;ment commun qui produit une identit&eacute; fictionnelle, soit une figuration &agrave; saisir. Meyer le r&eacute;sume ainsi&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>La diff&eacute;rence &eacute;clate comme une question, ce qui pousse alors l&rsquo;auditoire en &agrave; rechercher la solution comme &eacute;tant l&rsquo;autre sens qui rend compte de l&rsquo;identit&eacute; figurale entre A et B. Cette identit&eacute; figurale d&eacute;gage ainsi un espace de probl&eacute;matisation auquel se trouve confront&eacute; l&rsquo;auditoire... une question qui est celle de savoir de quoi, au juste, il est question dans ce qui est dit, mais qui n&rsquo;est pas dit tel quel.&nbsp;</i>&raquo; (1993, 103).</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Or, pour aller chercher le sens cach&eacute; de la m&eacute;taphore, il faut que le lecteur fasse l&rsquo;hypoth&egrave;se que le locuteur a intentionnellement log&eacute; un tel sens dans cette figure. Celle-ci n&rsquo;est pas un accident langagier. Le lecteur ou l&rsquo;auditoire doivent donc cr&eacute;er une relation particuli&egrave;re&nbsp;: avoir confiance dans l&rsquo;intention suppos&eacute;e du locuteur-orateur qui a soumis &agrave; son attention une m&eacute;taphore, cette unit&eacute; discursive insens&eacute;e &agrave; la lettre, mais sens&eacute;e au figur&eacute;. L&agrave; o&ugrave; le <i>logos </i>donne le sentiment d&rsquo;un texte livr&eacute; &agrave; la sagacit&eacute; intellectuelle et au libre consentement du fait des arguments expos&eacute;s explicitement, la m&eacute;taphore cr&eacute;e un lien de d&eacute;pendance, et de prime abord de confiance, entre le locuteur et l&rsquo;auditeur. Elle tisse un lien invisible, une intimit&eacute; entre l&rsquo;&eacute;metteur et le r&eacute;cepteur.</span></span></span></span></span></p> <h2 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">3. L&rsquo;intention du locuteur&nbsp;: la suggestion insidieuse</span></span></b></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Mais alors, qu&rsquo;est-ce que la m&eacute;taphore dit des intentions de son auteur ? N&rsquo;y a-t-il pas une suggestion, soit une relation asym&eacute;trique et un recours &agrave; l&rsquo;image pour ancrer quelque chose, &agrave; l&rsquo;insu d&rsquo;un consentement &eacute;clair&eacute; du lecteur&nbsp;? Elle d&eacute;place l&rsquo;usage du langage, introduisant autre chose que la seule rationalit&eacute; d&rsquo;un <i>logos</i>, r&eacute;put&eacute; neutre.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Elle a plusieurs atouts sur le plan psychologique. Elle est suggestive, surprenante, miraculeuse, voire choquante. Elle sugg&egrave;re bien plus qu&rsquo;elle ne d&eacute;montre, ce qui d&eacute;note l&rsquo;intention de contourner l&rsquo;&eacute;preuve de la d&eacute;monstration plus laborieuse et document&eacute;e qui ne convaincra pas n&eacute;cessairement. Elle contourne alors l&rsquo;esprit critique par la qualit&eacute; de cette suggestion qui brise les r&eacute;sistances, au profit d&rsquo;un assentiment obtenu par le charme de l&rsquo;intelligence m&eacute;taphorique flattant l&rsquo;esprit. En se dispensant du labeur de la d&eacute;monstration, le locuteur entend persuader par la seule ressemblance. La religion est l&rsquo;opium du peuple est ainsi devenue un slogan vrai. Elle s&rsquo;expose et elle asserte. La suggestion r&eacute;ussie ce que les psychologues appellent un <i>ancrage</i>, soit une croyance pos&eacute;e dans l&rsquo;esprit de l&rsquo;interlocuteur par l&rsquo;&eacute;vidence de la ressemblance L&rsquo;auteur prend donc l&rsquo;ascendant sur le lecteur par l&rsquo;effet de surprise. La m&eacute;taphore rompt l&rsquo;usage rationnel de la langue qui pr&eacute;c&egrave;de et succ&egrave;de cette incise dans le texte. La relation est bien asym&eacute;trique, car l&rsquo;un d&eacute;cide de l&rsquo;opportunit&eacute; de rompre son propos par l&rsquo;intrusion de la m&eacute;taphore quand l&rsquo;autre subit l&rsquo;effet rh&eacute;torique. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En ne donnant pas prise &agrave; une lecture d&eacute;lib&eacute;rative o&ugrave; le lecteur examine le pour et le contre des arguments, elle capte l&rsquo;attention et emporte une adh&eacute;sion parce qu&rsquo;elle insinue bien plus qu&rsquo;elle n&rsquo;explique. Le locuteur a donc cette intention malicieuse de semer son intuition dans l&rsquo;esprit de son lecteur, laissant planer quelques incertitudes sur l&rsquo;extension des ressemblances dont il ne parle pas. Le lecteur est mis en situation de s&rsquo;approprier le rapprochement jusqu&rsquo;&agrave; lui-m&ecirc;me imaginer d&rsquo;autres termes communs induits du premier&nbsp;: religion et opium&nbsp;permettant d&rsquo;&eacute;voquer par transposition et ressemblances successives&nbsp;: drogue, ali&eacute;nation, manipulation, mensonge et paradis artificiels, commerces illicites, d&eacute;pendance aussi, etc. La m&eacute;taphore flatte le lecteur qui s&rsquo;empare de la ressemblance pour s&rsquo;en inventer d&rsquo;autres, ce que le locuteur sait bien, en &eacute;tendant, m&ecirc;me abusivement, le champ initial de la cr&eacute;ation m&eacute;taphorique, par absence d&rsquo;explicitation, dans ce champ cognitif et s&eacute;mantique issu de la m&eacute;taphore. Cette suggestion invite l&rsquo;esprit &agrave; vagabonder au-del&agrave; de l&rsquo;invention initiale. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Elle perturbe donc intentionnellement et fait perdre la capacit&eacute; d&rsquo;analyse rationnelle des arguments au profit d&rsquo;un d&eacute;tour qui impacte et ancre une association &agrave; d&eacute;crypter. La surprise est, r&eacute;p&eacute;tons-le, d&eacute;sarmante, et l&rsquo;assertivit&eacute; persuasive sans autre preuve que la suggestion m&ecirc;me. La m&eacute;taphore fait changer de plan, elle fait passer d&rsquo;une d&eacute;monstration &agrave; une analogie, soit une figure o&ugrave; le jeu du langage pr&eacute;vaut sur l&rsquo;ad&eacute;quation des descriptions ou la coh&eacute;rence logique des arguments. Le jeu de la langue prime le rapport imm&eacute;diat au r&eacute;el. </span></span></span></span></span></p> <h2 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">4. &nbsp;Les effets sur l&rsquo;auditeur/lecteur</span></span></b></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les effets sur le lecteur sont-ils le reflet des intentions dont la suggestion insidieuse pr&eacute;sent&eacute;e ci-dessus&nbsp;? Si tout se passe comme le locuteur le souhaite, oui&nbsp;; mais est-ce bien toujours le cas&nbsp;? Revenons un instant sur l&rsquo;<i>ancrage </i>et la <i>suggestion insidieuse</i> que la psychologie connait bien.</span></span></span></span></span></p> <h3 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">4.1. L&rsquo;ancrage</span></span></b></span></span></span></h3> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;<i>ancrage</i> est une technique de manipulation bien connue des psychologues. Elle est consid&eacute;r&eacute;e comme un biais de l&rsquo;esprit. Elle consiste &agrave; introduire un jugement sans discussion, une information sans contr&ocirc;le qui p&eacute;n&egrave;tre l&rsquo;esprit. L&rsquo;association d&rsquo;id&eacute;es implicite &agrave; la m&eacute;taphore s&rsquo;ancre elle aussi. L&rsquo;homme est un roseau ne laisse pas le choix de m&eacute;diter en dehors de cette ressemblance. La m&eacute;taphore ouvre des horizons de comparaisons, mais paradoxalement elle enferme aussi par l&rsquo;ancrage qu&rsquo;elle invente et expose incidemment au d&eacute;tour d&rsquo;une prose non-m&eacute;taphorique. La m&eacute;taphore devient m&ecirc;me une formule consacr&eacute;e, transmise de g&eacute;n&eacute;rations en g&eacute;n&eacute;rations, une ritournelle ancr&eacute;e durablement. Est-il possible de contredire Marx sur la religion en sortant de l&rsquo;enfermement m&eacute;taphorique qui en fait cet opium toxique&nbsp;? Difficile de contrecarrer l&rsquo;&eacute;vidence m&eacute;taphorique qui s&rsquo;impose. S&rsquo;y joue par la suite, une cr&eacute;dulit&eacute;, une paresse intellectuelle, parce que la m&eacute;taphore est r&eacute;p&eacute;t&eacute;e, embellie, estim&eacute;e, exhib&eacute;e m&ecirc;me, dispensant de penser de nouveau au-del&agrave; de ce qu&rsquo;elle a rapproch&eacute;, jusqu&rsquo;&agrave; le souder, l&rsquo;intuition fermant l&rsquo;esprit critique. Elle ancre aussi par sa po&eacute;sie s&eacute;duisante, son pouvoir d&rsquo;envoutement, son esth&eacute;tique charme au sens o&ugrave; elle abuse de l&rsquo;esprit par la faiblesse de celui qui se laisse s&eacute;duire. L&rsquo;ancrage est donc insidieux d&rsquo;autant que la figure est d&rsquo;abord &eacute;nigmatique, provoquant une extr&ecirc;me attention pour la saisir&nbsp;: fascination et obsession sont &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre.</span></span></span></span></span></p> <h3 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">4.2. La suggestion insidieuse</span></span></b></span></span></span></h3> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La <i>suggestion insidieuse</i> met en cause la relation entre le suggestionneur, le suggestionn&eacute; et la suggestion. Les psychologues s&rsquo;int&eacute;ressent au 19<sup>e</sup> si&egrave;cle puis au d&eacute;but du 20<sup>e</sup> si&egrave;cle &agrave; l&rsquo;hypnose et au magn&eacute;tisme, techniques qui prennent l&rsquo;ascendant sur le suggestionn&eacute;. Ce dernier voit son champ d&rsquo;attention r&eacute;tr&eacute;cir, ses facult&eacute;s critiques embu&eacute;es ou occult&eacute;es, se trouvant sous l&rsquo;emprise de la suggestion. On va jusqu&rsquo;&agrave; &eacute;voquer la dominance-soumission. Or, la m&eacute;taphore exerce bien cette suggestion. Elle focalise l&rsquo;attention sur ce qu&rsquo;elle sugg&egrave;re et veut faire deviner, ouvrant et enfermant &agrave; la fois&nbsp;; privant le lecteur ou l&rsquo;auditeur du libre arbitre qui consisterait &agrave; contester la pertinence de la ressemblance, car celle-ci ne s&rsquo;expose pas en arguments soumis &agrave; la critique. Elle est justement sugg&eacute;r&eacute;e par la figure de rh&eacute;torique. Le propos de Solomon Asch est alors tr&egrave;s pertinent et il s&rsquo;applique parfaitement &agrave; la suggestion m&eacute;taphorique&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>La suggestion pr&eacute;suppose une relation sociale pr&eacute;&eacute;tablie avec la personne qui prend l&#39;initiative. Cette relation est une relation de confiance, le sujet se place lui-m&ecirc;me dans les mains de l&#39;exp&eacute;rimentateur dont il ne questionne pas la comp&eacute;tence et les intentions. Et m&ecirc;me plus, il y a une relation de coop&eacute;ration avant n&#39;importe quelle suggestion, le sujet a accept&eacute; de suivre les instructions.</i> &raquo; (1952, 411) </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La suggestion d&eacute;pend toutefois aussi de sa r&eacute;ceptivit&eacute;. Et cette derni&egrave;re met en &eacute;vidence la r&eacute;sistance ou la vuln&eacute;rabilit&eacute; du lecteur soumis &agrave; cette suggestion, car la m&eacute;taphore est bien intrusive, son choc cognitif n&rsquo;obtenant pas le m&ecirc;me effet en vertu de l&rsquo;ob&eacute;issance ou l&rsquo;insubordination du public qui ne ferait pas confiance pour reprendre le terme de Asch. Les effets sont donc divers. R&eacute;sumons. L&rsquo;&eacute;coute ob&eacute;issante favorisera la curiosit&eacute; pour une compr&eacute;hension de la ressemblance. Cette discipline accordera &agrave; l&rsquo;auteur une estime, une consid&eacute;ration, un respect m&ecirc;me qui conduiront &agrave; un assentiment bienveillant. Cette ob&eacute;issance s&rsquo;inscrira dans la suggestion pour en saisir les subtilit&eacute;s et la finesse de la ressemblance. A l&rsquo;inverse, l&rsquo;&eacute;coute critique tiendra &agrave; une relation plus distante avec l&rsquo;orateur ou l&rsquo;auteur. Son autorit&eacute; ne sera pas reconnue d&rsquo;embl&eacute;e. Une sorte d&rsquo;insoumission, voire d&rsquo;indiscipline conduiront &agrave; une &eacute;coute distraite, voire ironique de la m&eacute;taphore, jug&eacute;e d&eacute;plac&eacute;e, inconvenante, inadapt&eacute;e. Bref, la r&eacute;sistance mentale sera tout de suite &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Aussi, la premi&egrave;re interaction sociale tient &agrave; la possibilit&eacute; pour l&rsquo;auditeur ou le lecteur de v&eacute;rifier sa juste compr&eacute;hension du sens de la m&eacute;taphore. Se loge ici une ambigu&iuml;t&eacute; persistante&nbsp;; faute de pouvoir valider par soi-m&ecirc;me l&rsquo;authenticit&eacute; de sa compr&eacute;hension. Il faut relire Bj&ouml;rn Larsson mentionnant la communaut&eacute; de sens. Elle a une port&eacute;e &eacute;pist&eacute;mologique, historique, sociale et elle met en &oelig;uvre des ph&eacute;nom&egrave;nes sociaux d&rsquo;appartenance, de reconnaissance, de conformisme et d&rsquo;estime de soi dans une relation qui cr&eacute;e une communaut&eacute; de sens engageant les personnes dans leur v&eacute;cu, au-del&agrave; de la stricte approche linguistique de la notion de sens <a href="#_ftn5" name="_ftnref5" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[5]</span></span></span></span></span></a>. &nbsp;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Voil&agrave; pourquoi la m&eacute;taphore introduit un doute sur sa correcte compr&eacute;hension, car le sens n&rsquo;est pas inh&eacute;rent &agrave; la figure, il est implicite, car la figure fait ellipse en ceci qu&rsquo;il y a omission d&rsquo;une explicitation. Or cette omission cr&eacute;e une discontinuit&eacute; interpellative dont la r&eacute;solution n&rsquo;est pas que lexicale. Ai-je bien pens&eacute; comme l&rsquo;autre, l&rsquo;auteur ou un autre lecteur&nbsp;? Persiste alors un doute, une insidieuse suspicion sur sa clart&eacute; d&rsquo;esprit personnelle. La m&eacute;taphore prend le pouvoir par la frustration qu&rsquo;elle engendre&nbsp;; sauf &agrave; se r&eacute;concilier dans le sens commun dont Larsson rappelle &agrave; juste titre <span style="color:black">que&nbsp;: &laquo;&nbsp;</span></span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Il ne suffit pas simplement que deux &ecirc;tres partagent &laquo;&nbsp;objectivement&nbsp;&raquo; une m&ecirc;me cognition ou qu&rsquo;ils conceptualisent de la m&ecirc;me mani&egrave;re leurs perceptions pour qu&rsquo;il y ait sens et compr&eacute;hension. Il faut en plus que la cognition et la conceptualisation communes soient constat&eacute;es et reconnues&nbsp;comme &eacute;tant communes&nbsp;par les deux parties.&nbsp;</span></span></span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span style="background:white"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">&raquo; (1997, 283)</span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Pour ces raisons, des esprits soucieux de leur libert&eacute; proc&egrave;dent par un rejet, pour se pr&eacute;munir de ce choc cognitif et de cet imp&eacute;ratif d&rsquo;une relation de d&eacute;pendance. Il serait donc excessif de pr&ecirc;ter &agrave; une figure de rh&eacute;torique une succession d&rsquo;effets automatiques, sans s&rsquo;attarder sur la pluralit&eacute; des r&eacute;ceptions&nbsp;: accueillantes, sceptiques ou pleine de ressentiments. L&rsquo;analyse des perceptions et des exp&eacute;riences possibles, selon des caract&egrave;res psychologiques plus ou moins r&eacute;ceptifs montrent que, certains d&eacute;testent la po&eacute;sie, les aphorismes, quand d&rsquo;autres les adorent. A l&rsquo;&eacute;chelle du groupe, cela prend encore plus de relief, par-del&agrave; cette premi&egrave;re interaction. Il faut avoir partie li&eacute;e avec l&rsquo;auteur et cette complicit&eacute; est-elle une contrainte ou consentie&nbsp;? Certains la per&ccedil;oivent bien comme une contrainte, voire une obligation.</span></span></span></span></span></p> <h2 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">5. Les interactions induites dans un groupe</span></span></b></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Voyons comment la m&eacute;taphore peut s&eacute;duire ou rencontrer des r&eacute;sistances selon l&rsquo;acceptabilit&eacute; sociale et son &eacute;cart au conformisme social. En effet, nous imaginons trop souvent la relation bilat&eacute;rale entre l&rsquo;auteur et le lecteur, sans s&rsquo;int&eacute;resser &agrave; l&rsquo;effet d&rsquo;une figure de rh&eacute;torique au sein d&rsquo;un groupe. N&rsquo;oublions jamais que l&rsquo;art oratoire s&rsquo;exer&ccedil;ait devant des publics qui pouvaient interagir tout en &eacute;coutant l&rsquo;orateur. Et les lecteurs partagent leurs lectures.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En cela, l&rsquo;usage oral ou &eacute;crit parait important &agrave; distinguer, le premier &eacute;tant &eacute;ph&eacute;m&egrave;re et permettant des &eacute;changes, l&rsquo;autre favorisant la rumination solitaire par la relecture&nbsp;; voire dans un second temps une discussion entre lecteurs. Dans ces cas d&rsquo;interlocutions entre des membres, le d&eacute;bat, voire une d&eacute;lib&eacute;ration s&rsquo;ensuivent. L&rsquo;effet de surprise peut alors susciter deux r&eacute;actions antagonistes et une infinit&eacute; de variantes dans le groupe. C&rsquo;est l&rsquo;adh&eacute;sion ou le rejet inconditionnels. Deux facteurs jouent, ici, un r&ocirc;le important dans l&rsquo;acceptation de la ressemblance&nbsp;: premier facteur, l&rsquo;<i>&eacute;cart au conformisme social</i> et second facteur, les <i>repr&eacute;sentations sociales et les croyances</i> partag&eacute;es, pour ne pas dire le cadre &eacute;pist&eacute;mologique du lieu et du temps. </span></span></span></span></span></p> <h3 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">5.1. L&rsquo;&eacute;cart au conformisme social</span></span></b></span></span></span></h3> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">L&rsquo;<i>&eacute;cart au conformisme social </i>a &eacute;t&eacute; &eacute;tudi&eacute; pour comprendre la r&eacute;ception des arguments et la mani&egrave;re dont un groupe va se faire un avis sur ce qui lui est sugg&eacute;r&eacute;. Faut-il se rappeler le sch&eacute;ma des pr&eacute;construits situationnels et culturels de la logique naturelle de Jean-Blaise Grize <a href="#_ftn6" name="_ftnref6" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[6]</span></span></span></span></span></a>&nbsp;? Son approche de psycholinguiste est primordiale pour comprendre que l&rsquo;interlocution est toujours inscrite dans des pr&eacute;construits qui d&eacute;terminent la r&eacute;ception du message. Sa th&egrave;se est ainsi d&eacute;crite&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>Un auditoire, ou &eacute;ventuellement un auditeur, appartient n&eacute;cessairement &agrave; un certain milieu socioculturel. D&eacute;terminer sa nature particuli&egrave;re n&rsquo;est pas l&rsquo;affaire du logicien. Il doit en revanche lui faire sa place dans le cadre th&eacute;orique et reconna&icirc;tre, pour cela, que par le biais des langues naturelles, un discours quelconque prend toujours ancrage et dans un pr&eacute;construit culturel et dans un pr&eacute;construit situationnel.</i>&nbsp;&raquo;&nbsp;&nbsp; (1978, 47) </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Or, si ce conformisme social est aussi nomm&eacute; id&eacute;ologie dominante <a href="#_ftn7" name="_ftnref7" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[7]</span></span></span></span></span></a> chez certains, nous lui pr&eacute;f&eacute;rons la notion de conformisme en situation, qui d&eacute;pendra conjoncturellement du groupe, ce dernier pouvant &ecirc;tre en marge de cette id&eacute;ologie, cas des groupes minoritaires et dissidents par exemple. L&rsquo;&eacute;cart &agrave; ce conformisme en situation a un effet sur l&rsquo;acceptation de la ressemblance. Dans le cas de Marx, l&rsquo;opium et la religion pourront &ecirc;tre re&ccedil;us, selon le conformisme du groupe, comme une agression, une incongruit&eacute;, une comparaison fallacieuse ou partiellement justifi&eacute;e jusqu&rsquo;&agrave;, pour d&rsquo;autres, une &eacute;vidence lumineuse, une audace courageuse, une v&eacute;rit&eacute; inavouable, &agrave; son &eacute;poque&nbsp;; voire maintenant, une platitude commun&eacute;ment admise sans aucune critique, quelques g&eacute;n&eacute;rations plus tard. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les &eacute;tudes de s&eacute;mantique discursive tentent d&rsquo;expliquer ces processus qui pr&eacute;sident &agrave; la construction et la compr&eacute;hension des textes. Ce sont les travaux de Michel P&ecirc;cheux et ses successeurs. Il existe des d&eacute;terminants historiques et id&eacute;ologiques identifiables par le chercheur, mais pleinement v&eacute;cus par l&rsquo;auditeur ou le lecteur. Ces travaux de sociolinguistique ont l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t d&rsquo;&eacute;tudier&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>le fonctionnement du langage dans une formation sociale.</i>&nbsp;&raquo; (Marandin, 1993, 166). En cela, la m&eacute;taphore agit dans un milieu social qui la re&ccedil;oit ou la rend possible, cette sorte d&rsquo;ambiance que le savant d&eacute;nommera&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>topique sociale</i>&nbsp;&raquo; <a href="#_ftn8" name="_ftnref8" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[8]</span></span></span></span></span></a>. Ces multiples arri&egrave;re-plans&nbsp;: linguistiques, sociaux, psychologiques, historiques constituent ce r&eacute;ceptacle mais aussi le milieu d&rsquo;&eacute;mergence o&ugrave; l&rsquo;auteur produit sa m&eacute;taphore. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cet &eacute;cart au conformisme du lieu et du moment s&rsquo;explique alors par le terreau d&rsquo;accueil constitu&eacute; de ces pr&eacute;construits situationnels et culturels. Et l&rsquo;acceptation du parall&egrave;le envisag&eacute; entre l&rsquo;illusion et la toxicit&eacute; de l&rsquo;opium et le r&ocirc;le de la religion dans la soci&eacute;t&eacute; d&eacute;pendra de cette sensibilit&eacute; &agrave; la religion. Ce terme compar&eacute;, relativement &agrave; son comparant, appara&icirc;tra plus ou moins scandaleux ou justifi&eacute; en fonction de ce qui est pr&ecirc;t&eacute; au terme compar&eacute; ici&nbsp;: la religion. Un premier groupe religieux y verra une caricature malveillante, une subversion impardonnable. La m&eacute;taphore n&rsquo;op&eacute;rera pas. Un second groupe plus distant &agrave; la chose religieuse y verra une repr&eacute;sentation entendable, pour partie fond&eacute;e quand elle d&eacute;crit des &laquo;&nbsp;ultras&nbsp;&raquo;, mais excessive pour qualifier la religion dans son ensemble. Un troisi&egrave;me groupe plus agnostique et critique y verra bien entendu une intuition d&eacute;nonciatrice tr&egrave;s juste. La m&eacute;taphore op&eacute;rera. Ce conformisme social tient &agrave; un jugement ant&eacute;rieur qui filtre la ressemblance en la soumettant aux pr&eacute;jugements de la conformit&eacute; au groupe. Et celle-ci renvoie &agrave; une dimension de la psychologie sociale&nbsp;: les repr&eacute;sentations si bien &eacute;tudi&eacute;es par Serge Moscovici et Denise Jodelet <a href="#_ftn9" name="_ftnref9" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[9]</span></span></span></span></span></a>. </span></span></span></span></span></p> <h3 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">5.2. Les repr&eacute;sentations sociales et les croyances</span></span></b></span></span></span></h3> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les <i>repr&eacute;sentations sociales et les croyances</i> mettent &agrave; mal l&rsquo;hypoth&egrave;se d&rsquo;un universalisme de la rh&eacute;torique. C&rsquo;est d&rsquo;ailleurs tout le sens de notre travail ici, de faire la part entre l&rsquo;effet r&eacute;put&eacute; probable et souhait&eacute; par l&rsquo;auteur connaissant l&rsquo;usage des figures de rh&eacute;toriques et la r&eacute;alit&eacute; de leur r&eacute;ception qui en nuance la port&eacute;e, d&eacute;voilant les pr&eacute;jug&eacute;s de la rh&eacute;torique, discipline qui s&rsquo;inscrit, souvent, implicitement, dans l&rsquo;imaginaire d&rsquo;une relation interindividuelle et universaliste. Nous faisons notre cette critique de Vincent Nyckees&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>L&rsquo;&eacute;crasement de la dimension historique semble bien t&eacute;moigner de la persistance d&rsquo;un cadre de pens&eacute;e essentiellement inn&eacute;iste&hellip;, universaliste, fondamentalement individualiste et strictement mentaliste, consacrant l&rsquo;occultation du r&ocirc;le cognitif du langage, pens&eacute; comme le reflet d&rsquo;op&eacute;rations mentales qui lui pr&eacute;existent.</i>&nbsp;&raquo; (1998, 56-57) </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Nous voyons bien que le <i>hic et nunc</i> des pr&eacute;construits culturels et situationnels transforme grandement la r&eacute;ception du message. Prenons quelques m&eacute;taphores obsol&egrave;tes, ou en cours d&rsquo;obsolescence pour l&rsquo;illustrer. &laquo;&nbsp;<i>Le soleil s&rsquo;est couvert d&rsquo;un cr&ecirc;pe.</i>&nbsp;&raquo; (Charles Baudelaire, <i>Le poss&eacute;d&eacute;</i>) ou &laquo;&nbsp;<i>Je suis un vieux boudoir plein de roses fan&eacute;es</i>.&nbsp;&raquo; (C. Baudelaire, <i>Les fleurs du mal</i>) et deux plus populaires&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>cette chanteuse cr&egrave;ve l&rsquo;&eacute;cran.</i>&nbsp;&raquo; ou&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;<i>Grand-p&egrave;re est un puits de sagesse.</i>&nbsp;&raquo; La cr&ecirc;pe de Baudelaire renvoie &agrave; un usage situ&eacute;, de plus en plus oubli&eacute;, de ce tissu de soie chinois qui laisse imparfaitement passer la lumi&egrave;re, loin de la cr&ecirc;pe alimentaire. Le comparant est de moins en moins connu, donc la m&eacute;taphore est de fa&ccedil;on croissante inop&eacute;rante. De m&ecirc;me du vieux boudoir, lieu inexistant aujourd&rsquo;hui &eacute;loignant le lecteur contemporain de la ressemblance, faute de saisir le terme. En cours d&rsquo;obsolescence, l&rsquo;&eacute;cran crev&eacute; fait r&eacute;f&eacute;rence &agrave; la toile des salles de cin&eacute;ma et les jeunes g&eacute;n&eacute;rations ne connaissent plus cet objet. Encore un peu de temps et la m&eacute;taphore sera obsol&egrave;te. Quant au puits, il sera aussi largement m&eacute;connu, ou m&ecirc;me compris comme le trou sans fond plus que pour le puits source d&rsquo;eau. Bref, de tr&egrave;s nombreuses m&eacute;taphores d&eacute;pendent d&rsquo;un contexte o&ugrave; le phore ne peut plus jouer son r&ocirc;le. En ce sens, les recherches de Vincent Nyckees sont &eacute;clairantes <a href="#_ftn10" name="_ftnref10" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[10]</span></span></span></span></span></a>, car l&rsquo;histoire et la sociologie des langues r&eacute;v&egrave;lent les limites temporelles et sociales des pratiques langagi&egrave;res, prolongeant les travaux de Jean-Blaise Grize sur le sch&eacute;ma des pr&eacute;construits. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les exp&eacute;riences collectives produisent ainsi des glissements o&ugrave; l&rsquo;intention du locuteur se voit d&eacute;figur&eacute;e par une succession de reconstructions qui s&rsquo;empilent dans une g&eacute;n&eacute;alogie qui fait l&rsquo;histoire de la r&eacute;ception sociale et culturelle du texte. Et la m&eacute;taphore est d&rsquo;autant plus vuln&eacute;rable que ses implicites peuvent ne plus fonctionner, entrer en dissonance, voire r&eacute;sonner &agrave; l&rsquo;envers de l&rsquo;intention de l&rsquo;auteur. Ces <i>arch&eacute;ologies s&eacute;mantiques</i>, pour reprendre l&rsquo;expression de Vincent Nyckees agissent comme un fond d&rsquo;arri&egrave;re-plans&nbsp;: id&eacute;ologie peut-&ecirc;tre, mais repr&eacute;sentations sociales et croyances &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre pour se saisir de la m&eacute;taphore ou la produire. Ce sont les <i>pr&eacute;discours </i>d&eacute;finit par Marie-Anne Paveau en ces termes&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>comme ensemble de savoirs et de croyances qui fournissent des instructions pour la production des discours.</i>&nbsp;&raquo; (2006, 84). La cr&eacute;ation de la m&eacute;taphore se fait donc au sein d&rsquo;un groupe social et historique au sein duquel chacun peut s&rsquo;attendre &agrave; voir &eacute;merger un type de m&eacute;taphores. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Toutes les m&eacute;taphores technicistes faisant allusion aux ressemblances entre l&rsquo;homme et la machine, l&rsquo;homme et l&rsquo;ordinateur ou l&rsquo;homme automatis&eacute; proviennent bien de ce contexte bien diff&eacute;rent des m&eacute;taphores urbaines ou rurales pour ne pas dire champ&ecirc;tres des p&eacute;riodes pr&eacute;c&eacute;dentes. Les &laquo;&nbsp;<i>instructions pour</i> la <i>production des discours</i>&nbsp;&raquo; sont-l&agrave;, dans ce champ limit&eacute; des investigations analogiques o&ugrave; les associations d&rsquo;id&eacute;es d&eacute;pendent de l&rsquo;univers quotidien des auteurs et des lecteurs. &nbsp;Il en est de m&ecirc;me dans les milieux acad&eacute;miques o&ugrave; les m&eacute;taphores proviennent du champ cognitif d&rsquo;une discipline rayonnante dont les concepts envahissent toutes les disciplines. Ce sont tout &agrave; la fois les croyances ou le cadre &eacute;pist&eacute;mologique d&rsquo;un temps, mais aussi la r&eacute;alit&eacute; exp&eacute;rimentale dans le temps et l&rsquo;espace de cette communaut&eacute; humaine. En ignorant par exemple les attributs qu&rsquo;on accorde &agrave; l&rsquo;&eacute;l&eacute;phant, comment comprendre la comparaison entre la femme sage et l&rsquo;&eacute;l&eacute;phante, au f&eacute;minin s&rsquo;il vous plait ? On pensera &agrave; la m&eacute;moire. Sauf &agrave; &ecirc;tre du pays des &eacute;l&eacute;phants, sauf &agrave; &ecirc;tre &eacute;rudit de la chose, la m&eacute;taphore ne fonctionnera pas. La femme sage est comme l&rsquo;&eacute;l&eacute;phante &hellip; fait &eacute;cho &agrave; la capacit&eacute; de celle-ci d&rsquo;espacer ses naissances en fonction du degr&eacute; de d&eacute;t&eacute;rioration des conditions vitales de son environnement <a href="#_ftn11" name="_ftnref11" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[11]</span></span></span></span></span></a>. Faut-il alors une vulgarisation, une exposition, une m&eacute;diatisation pour que la m&eacute;taphore &eacute;rudite devienne une figure accessible, au risque de quelques autres difficult&eacute;s, sinon personne ne comprend le lien, trop savant en la circonstance.</span></span></span></span></span></p> <h2 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">6. La m&eacute;taphore m&eacute;diatis&eacute;e&nbsp;: la normalisation insidieuse</span></span></b></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Que reste-t-il de la m&eacute;taphore m&eacute;diatis&eacute;e, sous la pression d&rsquo;une telle amplification des m&eacute;dias et des effets dit viraux dans les r&eacute;seaux sociaux&nbsp;? Concentrons-nous sur quelques aspects&nbsp;: la <i>dissimulation</i>, l&rsquo;<i>&eacute;motion</i> et la <i>subversion</i>.</span></span></span></span></span></p> <h3 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">6.1. La dissimulation</span></span></b></span></span></span></h3> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Le premier effet est celui paradoxal de la <i>dissimulation</i>. En focalisant l&rsquo;attention sur la compr&eacute;hension de la relation qui lie deux termes dans une identit&eacute; fictionnelle, la mobilisation de l&rsquo;imaginaire en qu&ecirc;te du sens cach&eacute; &eacute;limine toute autre activit&eacute; d&rsquo;intellection ou d&rsquo;exercice critique en soci&eacute;t&eacute;. Elle dissimule bien d&rsquo;autres aspects pour concentrer l&rsquo;attention sur le lien. L&rsquo;identit&eacute; fictionnelle d&eacute;veloppe dans le public une activit&eacute; obsessionnelle de qu&ecirc;te de l&rsquo;identit&eacute; et de sa confirmation sociale. Dans l&rsquo;espace m&eacute;diatique, l&rsquo;effet se mesure par la communication induite dont le seul objet est le d&eacute;bat autour du sens de la formule qui &eacute;loigne tout &agrave; la fois de la critique du propos ou de sa juste correspondance avec des faits. Ce d&eacute;bat &eacute;lude alors deux fonctions du langage&nbsp;: d&eacute;crire des r&eacute;alit&eacute;s et dire des v&eacute;rit&eacute;s. La m&eacute;taphore d&eacute;tourne l&rsquo;attention, voire distord les fonctions primitives du langage en soci&eacute;t&eacute;, produisant bien cette attention distrayante, au sens o&ugrave; il s&rsquo;agit de distraire l&rsquo;attention du public, afin de dissimuler les faits ou des responsabilit&eacute;s. La communication devient &agrave; elle-m&ecirc;me l&rsquo;objet d&rsquo;une nouvelle communication. Il y a alors comme l&rsquo;&eacute;nonce Michel P&ecirc;cheux, une illusion, un effet de masquage, voire d&rsquo;occultation. En voulant r&eacute;v&eacute;ler un lien entre des termes pour ouvrir un champ de perception, le recours &agrave; cette strat&eacute;gie de discours induit le bruit m&eacute;diatique du commentaire ind&eacute;fini qui se focalise, voire s&rsquo;acharne &agrave; d&eacute;crypter la m&eacute;taphore, la commenter, l&rsquo;&eacute;valuer, oubliant le reste au bonheur des auteurs qui ont ainsi atteint leur but d&rsquo;une dissimulation.</span></span></span></span></span></p> <h3 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">6.2. L&rsquo;&eacute;motion</span></span></b></span></span></span></h3> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La m&eacute;diatisation relaie aussi l&rsquo;<i>&eacute;motion</i> qui produit un effet de r&eacute;sonance dans les r&eacute;seaux d&rsquo;&eacute;change d&eacute;s&eacute;quilibrant les trois fonctions s&eacute;mantiques de la m&eacute;taphore rep&eacute;r&eacute;es par Michel Le Guern dans <i>S&eacute;mantique de la m&eacute;taphore et m&eacute;tonymie</i> en 1973. Ce dernier revient aux&nbsp;: <i>docere </i>: transmettre une information, <i>placere</i> : orner et plaire et <i>movere </i>: &eacute;mouvoir et persuader expliqu&eacute; par Aristote dans <i>La Po&eacute;tique</i>. Or, la m&eacute;taphore fait pr&eacute;valoir le <i>placere </i>et le <i>movere </i>aristot&eacute;licien<i>. </i>La m&eacute;diatisation accentue cette charge &eacute;motionnelle qui a un r&ocirc;le s&eacute;lectif. La m&eacute;taphore m&eacute;diatis&eacute;e &eacute;meut bien plus qu&rsquo;elle ne fait m&eacute;diter ou r&eacute;fl&eacute;chir. C&rsquo;est l&rsquo;&eacute;motion qui fait d&eacute;cider et non l&rsquo;inverse <a href="#_ftn12" name="_ftnref12" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[12]</span></span></span></span></span></a>, et la m&eacute;diatisation d&eacute;pend de ces gestes impulsifs, compulsifs o&ugrave; l&rsquo;&eacute;motion l&rsquo;emporte sur la raison. Les r&eacute;seaux sociaux sont ainsi plein d&rsquo;une publicit&eacute;&nbsp;: tweets, likes, renvois, commentaires o&ugrave; la m&eacute;taphore peut faire le buzz comme il se dit aujourd&rsquo;hui. La m&eacute;taphore fera l&rsquo;objet d&rsquo;un soutien massif, d&rsquo;une quasi-propagande ou &agrave; l&rsquo;inverse, elle suscitera une r&eacute;volte massive, contre une comparaison pol&eacute;mique jug&eacute;e intol&eacute;rable. Cette viralit&eacute; de la m&eacute;taphore est donc avant tout le fruit d&rsquo;une &eacute;motion. A propos, la viralit&eacute; est elle-m&ecirc;me une m&eacute;taphore pour d&eacute;crire un ph&eacute;nom&egrave;ne social m&eacute;diatis&eacute; <a href="#_ftn13" name="_ftnref13" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[13]</span></span></span></span></span></a>. &nbsp;Mettons la m&eacute;taphore dans cette mise en abyme.</span></span></span></span></span></p> <h3 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">6.3. La viralit&eacute; ou la subversion invasive</span></span></b></span></span></span></h3> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cette mise en abyme va nous montrer que la m&eacute;taphore v&eacute;hicule une <i>subversion intrusive et invasive</i> qui manipule un registre implicite au phore dont le choix peut relever d&rsquo;une intention philosophique, pour ne pas dire id&eacute;ologique de classifier le th&egrave;me dans le champ cognitif particulier du phore. Ce sont les subversions m&eacute;taphoriques. C&rsquo;est la question d&rsquo;Ugo Roux qui s&rsquo;est fait la sp&eacute;cialit&eacute; de saisir les raisons de l&rsquo;usage du terme de viralit&eacute; pour m&eacute;taphoriser la diffusion massive dans les r&eacute;seaux sociaux. Cette viralit&eacute; cherche &agrave; imager la propagation, la vitesse, la concentration, la focalisation de l&rsquo;attention. Il y a une connotation &agrave; ce recours &agrave; la virologie par l&rsquo;image de la viralit&eacute;. Et cette m&eacute;taphore a &eacute;t&eacute; efficace, jug&eacute;e &eacute;vidente, car compr&eacute;hensible, prise dans l&rsquo;&eacute;vocation de l&rsquo;image et le sentiment d&rsquo;une nouveaut&eacute; &eacute;clairante, but du phore relativement au th&egrave;me, du comparant resituant le compar&eacute; sous un autre regard. Mais cette valeur cognitive est-elle simplement esth&eacute;tique, rh&eacute;torique, ou beaucoup plus id&eacute;ologique par une man&oelig;uvre de subversion &eacute;pist&eacute;mologique d&rsquo;un champ cognitif dans un autre&nbsp;? En fait, elle rend acceptable les raisonnements et les concepts d&rsquo;une autre science, la virologie, d&eacute;clinable dans le champ social de la communication. Elle peut engendrer une confusion entre des champs de connaissance, entre lesquels tout ne serait pas transposable par le jeu ponctuel de la m&eacute;taphore. Or, le risque est r&eacute;el de d&eacute;river de la sorte. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La viralit&eacute; viendrait d&rsquo;une autre m&eacute;taphore informatique faisant usage du terme de virus pour parler de lignes de codes informatiques introduites de fa&ccedil;on accidentelle ou malveillante. Jeffrey Rayport titre en 1996 un article <i>The virus of marketing</i> dans lequel il introduit cette notion de viralit&eacute;, prolongeant ce champ m&eacute;taphorique. Ugo Roux note &agrave; juste titre dans son effort de g&eacute;n&eacute;alogie les propos du sociologue Michel Maffesoli <a href="#_ftn14" name="_ftnref14" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[14]</span></span></span></span></span></a>. Il r&eacute;sume la motivation de Jeffrey Rayport en des termes qui t&eacute;moignent d&rsquo;une m&eacute;taphore quelque peu subversive&nbsp;: &laquo;&nbsp;</span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les premiers arguments qu&rsquo;il avance pour justifier la comparaison aux virus biologiques sont la vitesse de propagation &eacute;lev&eacute;e de &laquo; l&rsquo;infection &raquo; et les moyens minimum pour arriver &agrave; des effets maximums. Cette &laquo; optimisation du rendement de la contamination &raquo; qui correspond aux attentes de tous les marketeurs fonde l&rsquo;argument principal qui justifie selon lui le recours &agrave; la m&eacute;taphore &eacute;pid&eacute;miologique. L&rsquo;argument suivant est l&rsquo;autosuffisance des virus &agrave; se perp&eacute;tuer et &agrave; se propager.</span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&nbsp;&raquo; (2016, 63) </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Seulement, la viralit&eacute; sugg&egrave;re de mani&egrave;re insidieuse un jugement moral du fait du transfert. La connotation en est n&eacute;gative, la propagation est subie. Elle renvoie &agrave; l&rsquo;&eacute;pid&eacute;mie de Michel Maffesoli, &agrave; la maladie et aux d&eacute;sordres du virus, etc. Ce sociobiologisme colporte une repr&eacute;sentation morale d&eacute;nonc&eacute;e par des auteurs critiques <a href="#_ftn15" name="_ftnref15" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[15]</span></span></span></span></span></a>. La m&eacute;taphore de la viralit&eacute; diffuse insidieusement une suggestion que ces activit&eacute;s sociales sont dangereuses, maladives, compulsives, invasives, du simple fait de la m&eacute;taphore qui fait le lien, non plus ponctuellement avec un attribut commun, mais avec un champ cognitif, ses repr&eacute;sentations, ses croyances, ses r&eacute;flexes implicites. Et, la m&eacute;taphore virale peut tr&egrave;s vite glisser dans un autre champ m&eacute;taphorique plus militaire celui-l&agrave;&nbsp;: attaque, d&eacute;fense, strat&eacute;gie, force, impact, menace&nbsp;; la guerre contre le virus ou la viralit&eacute; s&rsquo;induisant de la premi&egrave;re m&eacute;taphorisation. La subversion op&egrave;re l&agrave; par une extension de la m&eacute;taphore ponctuelle, parce que l&rsquo;identit&eacute; fictionnelle recours &agrave; un imaginaire qui peut sortir de ces limites.</span></span></span></span></span></p> <h3 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">6.4. Les cas des m&eacute;taphores de l&rsquo;organisme et de guerre</span></span></b></span></span></span></h3> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Cette m&eacute;taphore m&eacute;diatique de <i>subversion</i> envahit l&rsquo;espace public, parfois d&rsquo;abord dans des milieux qui structurent et partagent les enjeux id&eacute;ologiques de la m&eacute;taphorisation en vue de subversion intellectuelle des esprits, illustrant magistralement l&rsquo;enjeu d&rsquo;enfermement et de d&eacute;limitation de la pens&eacute;e par le conditionnement induit, voire la confusion jusqu&rsquo;&agrave; l&rsquo;assimilation du compar&eacute; &agrave; son comparant. Pour finir, prenons le succ&egrave;s de deux m&eacute;taphores, celle de l&rsquo;organisme et celle de la guerre, la premi&egrave;re magistralement &eacute;tudi&eacute;e en son temps par Judith Schlanger et la seconde plus r&eacute;cemment dans la th&egrave;se de doctorat de Charlotte Dilks <a href="#_ftn16" name="_ftnref16" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[16]</span></span></span></span></span></a>.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les <i>m&eacute;taphores de l&rsquo;organisme</i>. R&eacute;sumons ici rapidement la th&egrave;se connue de Judith Schlanger. Dire de l&rsquo;Etat qu&rsquo;il est un organisme ou dire du social qu&rsquo;il est un corps, c&rsquo;est faire d&rsquo;embl&eacute;e primer l&rsquo;Etat sur ses membres qui lui appartiennent. Il y a d&rsquo;embl&eacute;e inversion du rapport entre les personnes et l&rsquo;Etat avec des enjeux de disposition, de sacrifice, de soumission, d&rsquo;impossibilit&eacute; de s&rsquo;en s&eacute;parer, etc. Judith Schlanger d&eacute;montre que nous sommes tr&egrave;s souvent dans ces rationalit&eacute;s imaginatives qui d&eacute;veloppent une m&eacute;taphore jusqu&rsquo;&agrave; subvertir tout un champ d&rsquo;observation d&rsquo;un sch&egrave;me intellectuel pr&eacute;existant dans un autre champ. Il y a une projection interpr&eacute;tative, une paresse intellectuelle aussi, mais surtout une transposition abusive qui d&eacute;nature l&rsquo;objet par cette m&eacute;taphorisation globalisante, privant de l&rsquo;esprit critique quant aux enjeux d&rsquo;un tel abus d&rsquo;une transposition quelque peu fallacieuse. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Henri Bergson use fr&eacute;quemment de cette m&eacute;taphore mais il en d&eacute;limite l&rsquo;usage, voyant parfaitement que faire de la soci&eacute;t&eacute; des hommes un strict reflet de l&rsquo;organisme, c&rsquo;est en effet prendre le risque d&rsquo;une confusion o&ugrave; l&rsquo;Etat deviendrait &agrave; lui seul le corps constitu&eacute; l&eacute;gitime &agrave; abuser de chacune des cellules que nous sommes, celles-ci devenant des objets secondaires &agrave; tous &eacute;gards d&rsquo;un grand corps constitu&eacute; omnipotent et omniscient&nbsp;: </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&laquo;&nbsp;<i>Nous la comparerions &agrave; un organisme dont les cellules, unies par d&rsquo;invisibles liens, se subordonnent les unes aux autres dans une hi&eacute;rarchie savante et se plient naturellement, pour le plus grand bien du tout, &agrave; une discipline qui pourra exiger le sacrifice de la partie. Ce ne sera d&rsquo;ailleurs l&agrave; qu&rsquo;une comparaison, car autre chose est un organisme soumis &agrave; des lois n&eacute;cessaires, autre chose une soci&eacute;t&eacute; constitu&eacute;e par des volont&eacute;s libres.</i> &raquo; <a href="#_ftn17" name="_ftnref17" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[17]</span></span></span></span></span></a></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En r&eacute;sum&eacute;, la m&eacute;taphore insinue des transferts de raisonnement par une sorte de placage d&rsquo;un champ cognitif dans un autre, agissant tel un virus porteur d&rsquo;une logique s&rsquo;introduisant subrepticement dans un autre champ, ce transfert n&rsquo;ayant pas d&rsquo;autre l&eacute;gitimit&eacute; que la suggestion produite par la m&eacute;taphore qui guide la pens&eacute;e comme le disaient les anciens.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les <i>m&eacute;taphores de la guerre</i>. Reprenons succinctement la remarquable th&egrave;se de doctorat de Charlotte Dilks. Celle-ci s&rsquo;int&eacute;resse &agrave; la pr&eacute;sence croissante dans les m&eacute;dias d&rsquo;une m&eacute;taphorisation guerri&egrave;re pour relater l&rsquo;actualit&eacute;. Est-ce le signe d&rsquo;une violence ambiante, une surench&egrave;re verbale pour attirer l&rsquo;attention, une mode aussi&nbsp;? Sa th&egrave;se effectue un travail tr&egrave;s d&eacute;monstratif d&rsquo;un usage tr&egrave;s r&eacute;current du vocabulaire de guerre dans de tr&egrave;s nombreux champ&nbsp;: sport, &eacute;conomie, politique, les journalistes usant et abusant de cette m&eacute;taphorisation. Quelques exemples d&rsquo;une fonction tr&egrave;s s&eacute;mantique pour d&eacute;crire les relations politiques&nbsp;: &laquo;&nbsp;les attaques de l&rsquo;opposition&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;la guerre de tranch&eacute;es &agrave; l&rsquo;assembl&eacute;e&nbsp;&raquo;, &laquo;&nbsp;la bunkerisation du parti&nbsp;&raquo; avec une fonction argumentative pour d&eacute;crire et juger des &eacute;v&eacute;nements <a href="#_ftn18" name="_ftnref18" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span style="font-size:12.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[18]</span></span></span></span></span></a>. Est-ce totalement anodin de cr&eacute;er un climat m&eacute;diatique o&ugrave; le vocabulaire militaire se diffuse bien au-del&agrave; de son champ initial&nbsp;? Charlotte Dilks montre que les relations &eacute;conomiques, syndicales, politiques, sociales sont ainsi prises d&rsquo;assaut par la s&eacute;mantique militaire. L&rsquo;extension est en soi, d&eacute;j&agrave;, subversive, puisqu&rsquo;elle sugg&egrave;re insidieusement que les relations humaines sont des combats, des agressions, des luttes&nbsp;; ce qu&rsquo;elles sont sans doute, mais cette focalisation enferme bien progressivement dans le champ restrictif qu&rsquo;impose l&rsquo;usage r&eacute;p&eacute;t&eacute; de ce registre m&eacute;taphorique. C&rsquo;est le pr&eacute;construit situationnel et culturel de Jean-blaise Grize qui se trouve impact&eacute; par ces effets m&eacute;diatiques d&rsquo;une amplification de l&rsquo;usage de la m&eacute;taphore, jusqu&rsquo;&agrave; saturer les repr&eacute;sentations sociales dans un imaginaire oblig&eacute;. &nbsp;</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Or, n&rsquo;est-il pas &eacute;tonnant, ces temps derniers, d&rsquo;entendre nos politiques user et abuser d&rsquo;une rh&eacute;torique guerri&egrave;re dans tous les domaines&nbsp;: l&rsquo;&eacute;conomie, le social, l&rsquo;immigration, la s&eacute;curit&eacute; ou la justice, l&rsquo;&eacute;cole m&ecirc;me, mais aussi la sant&eacute; lors de l&rsquo;&eacute;pid&eacute;mie de 2020. La m&eacute;taphore belliqueuse est du dernier chic, m&ecirc;me dans l&rsquo;entreprise o&ugrave; la strat&eacute;gie devient les buts de guerre&nbsp;! Et sa m&eacute;diatisation acc&eacute;l&egrave;re cette contamination, jusqu&rsquo;&agrave; bouleverser les rep&egrave;res de chaque champ s&eacute;mantique, alors tr&egrave;s largement normalis&eacute;s par ce champ m&eacute;taphorique dominant. Il faut penser toute chose en guerrier, donc se pr&eacute;parer &agrave; des guerres, des comportements de guerre, jusqu&rsquo;&agrave; faire la guerre. La paix, la coop&eacute;ration, l&rsquo;analyse, la diplomatie sont balay&eacute;es car insignifiantes dans ce contexte m&eacute;taphorique r&eacute;ducteur. Toute relation est avant tout un conflit, un combat&nbsp;!</span></span></span></span></span></p> <h2 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">7. La m&eacute;taphorisation du monde </span></span></b></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La g&eacute;n&eacute;ralisation du proc&eacute;d&eacute; m&eacute;taphorique se substitue alors &agrave; l&rsquo;exercice du <i>Logos</i>. Et cela n&rsquo;est pas sans cons&eacute;quence pour une pens&eacute;e collective irr&eacute;fl&eacute;chie, parce que l&rsquo;image entre par effraction d&rsquo;un domaine dans un autre jusqu&rsquo;&agrave; le subvertir incidemment. Mais la mise en image par un rapprochement analogique faisant emprunt &agrave; une discipline sur une autre valorise une perception intuitive, impulsive, s&eacute;ductrice et d&eacute;nu&eacute;e de la rigueur d&rsquo;une approche plus m&eacute;thodique. Le raccourci fait triompher une image mentale, celle qui fait de l&rsquo;homme un loup ou de la religion une drogue. L&rsquo;image mentale dispense alors de penser par l&rsquo;ordonnancement des arguments et la construction logique des propositions. Qu&rsquo;en est-il dans le dialogue et le d&eacute;bat d&eacute;mocratique si la m&eacute;taphorisation se pratique en permanence&nbsp;telle une marotte ? Ce jeu des comparaisons plus ou moins hasardeuses cr&eacute;e une comp&eacute;tition des m&eacute;taphores&nbsp;: les plus provoquantes, les plus persuasives, les plus pol&eacute;miques pour susciter l&rsquo;attention et la multiplication des commentaires. Mais elle &eacute;vince le discours dans lequel elle se mettait en relief, par exception, chez les anciens. Cette m&eacute;taphorisation d&eacute;tourne du r&eacute;el en abandonnant la description des choses et l&rsquo;argumentation des choix. Elle fabrique de l&rsquo;adh&eacute;sion, du rejet ou une controverse litt&eacute;raire sur sa justesse ou son opportunit&eacute; sociale et politique. L&rsquo;image mentale devient l&rsquo;objet du d&eacute;bat. Elle ne participe donc pas d&rsquo;une conversation loyale sur la chose publique mais produit des controverses &eacute;motionnelles sur la perception de toutes ces m&eacute;taphores.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Il y a deux cons&eacute;quences pour terminer qu&rsquo;il conviendrait d&rsquo;explorer plus avant. La premi&egrave;re tient &agrave; une perte de sens croissante du langage puisque progressivement, tout peut tout dire, tout parle de tout, tout est analogue &agrave; tout par une succession de rapprochements fictifs qui &eacute;loignent sans cesse de la pr&eacute;cision analytique d&rsquo;un langage plus ordonn&eacute;. La seconde tient &agrave; l&rsquo;usure de l&rsquo;effet initial recherch&eacute; par les classiques. La marotte m&eacute;taphorique lui fait perdre sa saveur esth&eacute;tique et son efficacit&eacute; rh&eacute;torique. Elle d&eacute;nature progressivement le langage et l&rsquo;&eacute;puise dans un registre qui oblige &agrave; d&eacute;battre des mots qui parlent des mots pour &eacute;voquer des mots selon des jeux d&rsquo;&eacute;motions et d&rsquo;abus de langage intempestifs, car les auteurs de toutes ces m&eacute;taphores n&rsquo;ont plus qu&rsquo;&agrave; commenter leur figure, &agrave; discuter des rapprochements et de leur l&eacute;gitimit&eacute;. Les r&eacute;seaux sociaux et les m&eacute;dias ne sont-ils pas satur&eacute;s de ces controverses langagi&egrave;res o&ugrave; l&rsquo;on accuse d&rsquo;une m&eacute;taphore inappropri&eacute;e et scandaleuse ou l&rsquo;on souscrit et d&eacute;fend son auteur audacieux, impertinents, selon ses convictions. Cette m&eacute;taphorisation du monde fait oublier le monde lui-m&ecirc;me et l&rsquo;on ne d&eacute;bat plus quant aux actions politiques mais quant aux actions discursives qui mobilisent alors l&rsquo;attention de tous. </span></span></span></span></span></p> <h2 style="text-align: justify; margin-bottom: 11px;"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Conclusions</span></span></b></span></span></span></h2> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">La m&eacute;taphore va bien au-del&agrave; de la figure pratiqu&eacute;e par les anciens dans un environnement social fait de proximit&eacute; humaine, par la relation directe &agrave; son auditoire dans une unit&eacute; th&eacute;&acirc;trale de lieux et de temps, ou fait d&rsquo;une distance scripturaire o&ugrave; la relation distanci&eacute;e reste celle d&rsquo;une relation bilat&eacute;rale entre le lecteur et l&rsquo;auteur. L&rsquo;&eacute;poque contemporaine introduit de nouvelles pratiques du fait ce ces m&eacute;diatisations qui en transforment les usages, les intentions, et le jeu des acteurs, puisque les r&eacute;seaux font de chacun un auteur, un lecteur et un diffuseur instantan&eacute;ment. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">En montrant que la m&eacute;taphore provoque un choc cognitif, en ayant &agrave; l&rsquo;esprit qu&rsquo;elle sugg&egrave;re, mais qu&rsquo;elle est aussi une intrusion d&rsquo;un champ cognitif dans un autre, la m&eacute;taphore de la viralit&eacute; s&rsquo;applique &agrave; la figure de la m&eacute;taphore. Elle vient perturber un registre s&eacute;mantique et cognitif, elle insinue, p&eacute;n&egrave;tre et impose une r&eacute;action ou une assimilation dont les extensions viennent contaminer la discipline initiale jusqu&rsquo;&agrave; la subvertir. Malice de l&rsquo;auteur ou malice de la figure qui va bien-au-del&agrave; de l&rsquo;intention peut-&ecirc;tre, quand le virus m&eacute;taphorique prend son autonomie, par-del&agrave; les acteurs&nbsp;: effet de mode, effet moutonnier, ambiance d&rsquo;un temps, voire subversion orchestr&eacute;e par quelques faiseurs d&rsquo;opinion&nbsp;? Insidieuse normalisation.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p align="center" style="text-align:center; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><b><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Bibliographie</span></span></b></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Je tiens ici de nouveau &agrave; remercier mon ami Constantin Salavastru pour nos &eacute;changes et une partie de cette bibliographie dont il connait remarquablement les auteurs.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">ANDLER, Daniel. 2007.&nbsp; <i>De la philosophie des sciences &agrave; la philosophie de l&rsquo;esprit</i> . in <i>La philosophie analytique dans tous ses &eacute;tats. </i>Sous la direction de M&eacute;lika Ouelbani, 59-87. Tunis : Universit&eacute; de Tunis.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">ALTHUSSER, Louis, 1970. <i>Id&eacute;ologie et appareils id&eacute;ologiques d&rsquo;&Eacute;tat. </i>in La Pens&eacute;e. n&deg; 151</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">ARISTOTE. 1991.<i> Rh&eacute;torique.</i> Traduction de C.-E.&nbsp; Rouelle, revue par P. Vanhemelryck. Paris : Le Livre de&nbsp; Poche. Librairie G&eacute;n&eacute;rale Fran&ccedil;aise. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">ARISTOTE. 2011. <i>Rh&eacute;torique</i>. Tome III. Livre III. Texte &eacute;tabli et traduit par M&eacute;d&eacute;ric Dufour et Andr&eacute; Wartelle. Cinqui&egrave;me tirage. Paris :&nbsp; Soci&eacute;t&eacute; d&rsquo;&eacute;dition Les Belles Lettres. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BARTHES. Roland. 1970. <i>L&rsquo;ancienne rh&eacute;torique. Aide-m&eacute;moire</i>. In : Communications, 16. <i>Recherches rh&eacute;toriques</i>. 172-223. Paris : &Eacute;ditions du Seuil. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BERGSON, Henri. 2013. <i>Les deux sources de la morale et de la religion</i></span></span>, PUF, &eacute;dition s&eacute;par&eacute;e (not&eacute; 2S), p. 2.</span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BERTHOZ, Alain. 2003. <i>La d&eacute;cision. </i>Paris&nbsp;: Editions Odile Jacob</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BERTHOZ, Alain. 2009. <i>La simplexit&eacute;. </i>Paris&nbsp;: Editions Odile Jacob</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">BRONNER, G&eacute;rald. 2013. <i>La d&eacute;mocratie des cr&eacute;dules</i>. Paris. PUF</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">CHAIGNET. Antelme-Edouard. 1888. <i>La rh&eacute;torique et son histoire</i>. Paris : F. WIVIEG, Libraire &Eacute;diteur. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">CIC&Eacute;RON. 1930. <i>De l</i>&rsquo;<i>Orateur</i>. Livre III. Texte &eacute;tabli par Henri Bornecque et traduit par Edmond Courbaud et Henri Bornecque. Paris :&nbsp; Soci&eacute;t&eacute; d&rsquo;&Eacute;dition Les Belles Lettres</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">DAMASIO, Antonio. 2021. <i>L&rsquo;erreur de Descartes&nbsp;: la raison des &eacute;motions</i></span></span></span></span></span></p> <p class="bibliographie" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">DILKS, Charlotte. 2009.&nbsp;<em>Les m&eacute;taphores de guerre dans la prose journalistique du fran&ccedil;ais</em>.&nbsp;</span><span lang="EN" style="color:black">Stockholm. Department of French, Italian and Classical Languages.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">FROISSART, Pascal. </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">2009. <i>Le corps dans les rumeurs visuelles sur l&rsquo;internet</i>. Esprit, 3 (Mars/avril). P.189-196</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">GRIZE, Jean-Blaise. 1978. <i><span style="background:white">Sch&eacute;matisation, repr&eacute;sentations et images</span></i><span style="background:white">.&nbsp;<em>in Strat&eacute;gies discursives,&nbsp;</em>1978, Actes du colloque du Centre de Recherches linguistiques et S&eacute;miologiques de Lyon, 20-22 mai 1977. Lyon&nbsp;: PUL. p. 45-52.</span></span></span></span></span></span></span></p> <p class="bibliographie" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">JAMET, Denis. 2006. <i>Les d&eacute;rives potentielles de la m&eacute;taphore&nbsp;: essai de typologie</i>. in Jamet, D. (dir.),&nbsp;<em>D&eacute;rives de la m&eacute;taphore</em>.&nbsp;Lyon&nbsp;: Editions L&rsquo;Harmattan. p.205-222.</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">JODELET, Denise. 2003. <i>Les repr&eacute;sentations sociales.</i> Paris&nbsp;: PUF</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">LAMY, Bernard. 1998. <i>La rh&eacute;torique ou l</i>&rsquo;<i>art de parler</i>. Paris : PUF. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">LARSSON, Bj&ouml;rn. 1997. <i>Le Bon sens commun&nbsp;: remarques sur le r&ocirc;le de la (re)cognition intersubjective dans l&rsquo;&eacute;pis&eacute;mologie et l&rsquo;ontologie du sens.</i> Lund University Press</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">LE GUERN, Michel.&nbsp; 1973. <i>S&eacute;mantique de la m&eacute;taphore et m&eacute;tonymie</i>. Paris. Editions Larousse</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">LEMOINE, Ma&euml;l. 2001. <i>Remarques sur la m&eacute;taphore de l&#39;organisme en politique : les principes de la philosophie du droit et les deux sources de la morale et de la religion.</i> in Les &Eacute;tudes philosophiques 2001/4. n&deg; 59). P.479-497</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">LONGIN. 1853. <i>Du sublime</i>. Traduction nouvelle par G.-M.-Auguste Pujol. Toulouse : Edouard Privat, Libraire-&Eacute;diteur ; Paris : Hachette et Cie, Libraires. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">MOSCOVICI, Serge. 2012. <i>Raison et cultures.</i> </span></span><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Paris : Editions EHESS</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span lang="EN-US" style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">McLUHAN, Marshall. </span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">1967. <i>La galaxie Gutenberg</i>. Montr&eacute;al&nbsp;: HMM</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">McLUHAN, Marshall. 1968. <i>Pour comprendre les medias</i>. Paris, Editions du Seuil</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">MAFFESOLI, Michel. 1998. </span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Soci&eacute;t&eacute; ou communaut&eacute;. Tribalisme et sentiment d&#39;appartenance</span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">. in Corps &amp; Culture. n&deg;3.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">MARANDIN, Jean-Marie. 1993.&nbsp; <i>Syntaxe, discours du point de vue de l&#39;analyse de discours</i></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:#555555">. </span></span></span><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">in Histoire &eacute;pist&eacute;mologie langage. vol. XV. n&deg; 2, Saint Denis. Presses Universitaires de Vincennes. p.155-177</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">MEYER, Michel. 1986. <i>De la probl&eacute;matologie</i>. <i>Philosophie, science et langage</i>. Bruxelles : Pierre Mardaga. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">MEYER, Michel. 1993. <i>Questions de rh&eacute;torique : langage, raison et s&eacute;ductio</i>n. Paris : Librairie G&eacute;n&eacute;rale Fran&ccedil;aise. Le Livre de Poche. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">MEYER, Michel. 2004. <i>La rh&eacute;torique</i>. Paris : PUF. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">NYCKEES, Vincent. 1998. <i>La s&eacute;mantique</i>. Paris : Editions Belin</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">NYCKEES, Vincent. 2000. <i>La th&eacute;orie s&eacute;mantique entre histoire, culture et cognition</i>. Strasbourg. Universit&eacute; Marc Bloch</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">NYCKEES, Vincent. 2003. </span></span><i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">La perspective m&eacute;diationniste en linguistique</span></span></span></span></i><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><span style="letter-spacing:.1pt">, in&nbsp;<i>Variation, construction et instrumentation du sens</i>, Maryse Siksou dir., Paris. Herm&egrave;s : p.47-72</span></span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">PAVEAU, Marie-Anne. 2006. <i>Les pr&eacute;discours&nbsp;: sens, m&eacute;moire, cognition</i>, Paris&nbsp;: Presses Sorbonne Nouvelle</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">PECHEUX, Michel. 1969. <i>Analyse automatique du discours,</i> Paris&nbsp;: Editions Dunod</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">PERELMAN, Cha&iuml;m et OLBRECHTS-TYTECA, Lucie. 2008. <i>Trait&eacute; de l</i>&rsquo;<i>argumentation. La nouvelle rh&eacute;torique</i>. 6<sup>e</sup> &eacute;dition. Bruxelles : &Eacute;ditions de l&rsquo;Universit&eacute; de Bruxelles. </span></span></span></span></span></p> <p class="texte" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span style="background:white"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">RAYPORT, Jeffrey. </span><span lang="EN-US" style="color:black">F. 1996. <i>The virus of marketing</i>. in Fast Company magazine, Issue 06 Dec 1996/Jan 1997. p. 68</span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">REBOUL, Olivier. 2001. <i>Introduction &agrave; la rh&eacute;torique. Th&eacute;orie et pratique. </i>4<sup>e</sup> &eacute;dition. Paris : PUF.</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">RIC&OElig;UR, Paul. 1975.&nbsp;<em>La m&eacute;taphore vive</em>. Paris&nbsp;: Editions du Seuil</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">ROBRIEUX, Jean-Jacques. 1993. <i>&Eacute;l&eacute;ments de Rh&eacute;torique et d</i>&rsquo;<i>Argumentation</i>. Paris : Dunod. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">ROUX, Ugo. 2016. <i>Communication virale dans la publicit&eacute; au sein des espaces num&eacute;riques : Approche critique et exp&eacute;rimentale du ph&eacute;nom&egrave;ne</i>. Universit&eacute; de Toulon</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">SALAVASTRU, Constantin. 2006. <i>Petit trait&eacute; d</i>&rsquo;<i>art oratoire</i> (en roumain). Iassy : &Eacute;ditions de l&rsquo;Universit&eacute; Al. I. Cuza </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">SALAVASTRU, Constantin. 2010<i>. Essai sur la probl&eacute;matologie philosophique. Approche critique et applicative</i>, Paris : &Eacute;ditions L&rsquo;Harmattan </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">SALAVASTRU, Constantin. 2020<i>. Quand philosopher, c</i>&rsquo;<i>est questionner</i>, Revue Internationale de Philosophie, 4 /2020, Li&egrave;ge : De Boeck Sup&eacute;rieur. </span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">SARFATI, Georges-Elia. 1996. <i>La s&eacute;mantique : de l&rsquo;&eacute;nonciation au sens commun. &Eacute;l&eacute;ments pour une pragmatique topique</i>. Universit&eacute; Blaise Pascal, Clermont Ferrand II</span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px"><span style="font-size:12pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="font-size:12.0pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">SCHLANGER, Judith. 2000.&nbsp;<em>Les m&eacute;taphores de l&rsquo;organisme</em>. Paris&nbsp;: Editions L&rsquo;Harmattan</span></span></span></span></span></span></p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="text-align:justify; margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <p style="margin-bottom:11px">&nbsp;</p> <div>&nbsp; <hr align="left" size="1" width="33%" /> <div id="ftn1"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref1" name="_ftn1" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[1]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Je remercie ici mon ami Constantin Salavastru, professeur de philosophie &agrave; l&rsquo;universit&eacute; de Iasi en Roumanie, dont les nombreuses recherches sur la m&eacute;taphore sont &eacute;clairantes. Je lui dois ici les r&eacute;f&eacute;rences qu&rsquo;il connait mieux que quiconque. (Rh&eacute;torique, III, XI-XII,1410b-1413a ; 1991, 331-345)</span></span></span></p> </div> <div id="ftn2"> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref2" name="_ftn2" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[2]</span></span></span></span></span></span></a> <i><span new="" roman="" style="font-family:" times="">De l</span></i><span new="" roman="" style="font-family:" times="">&rsquo;<i>Orateur</i></span><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> (III, IIIVIII-155 - XLIII-170 ; 1930, 61-68)</span></span></span></p> </div> <div id="ftn3"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref3" name="_ftn3" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[3]</span></span></span></span></span></span></span></span></a> <span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">La crise des fondements, mais aussi les propositions concernant la logique naturelle de Jean-Blaise Grize comme les travaux des linguistes et &eacute;pist&eacute;mologues dont John Langshaw Austin, John Searle ou Hilary Putnam ouvrent le moment de cette crise de l&eacute;gitimit&eacute; du langage rationnel, dont l&rsquo;acad&eacute;micien Daniel Andler r&eacute;sume magistralement la situation&nbsp; dans son article&nbsp;: <i>De la philosophie analytique &agrave; la philosophie de l&rsquo;esprit </i>o&ugrave; il &eacute;crit : &laquo;&nbsp;<i>Chass&eacute; du langage par la porte de la logique, l&rsquo;esprit revenait par la fen&ecirc;tre du dire. Le philosophe ne pouvait plus esp&eacute;rer progresser par la seule analyse des significations v&eacute;hicul&eacute;es par un langage abstrait, il lui fallait r&eacute;int&eacute;grer le locuteur dans ses calculs. Plus encore, il lui fallait soumettre ce locuteur &agrave; un examen philosophique : la philosophie du langage conduisait, volens nolens, &agrave; la philosophie de l&rsquo;esprit.</i>&nbsp;&raquo; (p.5)</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn4"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref4" name="_ftn4" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[4]</span></span></span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"> L&rsquo;expression latine&nbsp;: <i>homo homini lupus</i> vient de Plaute dans sa pi&egrave;ce Asinaria, indiquant la cruaut&eacute; de l&rsquo;homme pour l&rsquo;homme.</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn5"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref5" name="_ftn5" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[5]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> La d&eacute;finition du sens propos&eacute;e par B. Larsson retient toute notre attention car elle inclut bien ce respect de <span style="color:black">l&rsquo;exp&eacute;rience v&eacute;cue : &laquo;&nbsp;</span></span><i><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">Le sens verbal, pour &ecirc;tre, doit contenir une cognition ou une conceptualisation intersubjectivement construite, constat&eacute;e ou reconnue et m&eacute;moris&eacute;e par au moins deux locuteurs sous la forme d&rsquo;un signe ou de rapports entre signes. [...] Cette conception du sens, sans aucun doute, satisfait en grande partie &agrave; notre bon sens commun. Pour se comprendre, dira-t-on, il faut bien s&ucirc;r qu&rsquo;il y ait du sens&nbsp;partag&eacute;.&nbsp;Sans du sens qui soit commun, il n&rsquo;y a que malentendu ou absence de communication. La vraie compr&eacute;hension pr&eacute;suppose &eacute;videmment qu&rsquo;il y ait&nbsp;intersection&nbsp;de &ldquo;compr&eacute;hension&rdquo; entre deux locuteurs.</span></span></i><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">&nbsp;&raquo; (1997, 283-284)</span></span>&nbsp;</span></span></p> </div> <div id="ftn6"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref6" name="_ftn6" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[6]</span></span></span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"> Nous nous r&eacute;f&eacute;rons essentiellement &agrave; <i>Logique naturelle et communication</i>, publi&eacute; en 1998 aux PUF. Le logicien d&eacute;montre la non-neutralit&eacute; axiologique des symboles et des figures logiques et rh&eacute;toriques, rapprochant la logique de la linguistique et de la psychosociologie pour mettre en &eacute;vidence la cr&eacute;ation du r&eacute;cepteur &agrave; partir d&rsquo;un donn&eacute;. Marie-Anne Paveau d&eacute;veloppe cette th&egrave;se dans <i>Les pr&eacute;discours&nbsp;: sens, m&eacute;moire, cognition</i>, publi&eacute; en 2006 aux Presse Sorbonne Nouvelle </span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn7"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref7" name="_ftn7" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black">[7]</span></span></span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><span style="color:black"> Nous pensons au fameux texte de Louis Althusser&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>&laquo; C&rsquo;est &eacute;vident ! C&rsquo;est bien &ccedil;a ! C&rsquo;est bien vrai ! &raquo;. Dans cette r&eacute;action s&rsquo;exerce la fonction de reconnaissance id&eacute;ologique qui est une des deux fonctions de l&rsquo;id&eacute;ologie comme telle (son envers &eacute;tant la fonction de m&eacute;connaissance).</i>&nbsp;&raquo; (1970, 30)</span></span></span></span></p> </div> <div id="ftn8"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref8" name="_ftn8" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[8]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Nous nous r&eacute;f&eacute;rons aux travaux de Georges-Elia Sarfati dont&nbsp;: <i>&nbsp;La s&eacute;mantique : de l&rsquo;&eacute;nonciation au sens commun. &Eacute;l&eacute;ments pour une pragmatique topique</i>. 1996, universit&eacute; Blaise Pascal, Clermont Ferrand II</span></span></span></p> </div> <div id="ftn9"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref9" name="_ftn9" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[9]</span></span></span></span></span></span></a> <span new="" roman="" style="font-family:" times="">Nous nous r&eacute;f&eacute;rons &agrave; <i>Les repr&eacute;sentations sociales,</i> sous la direction de Denise Jodelet publi&eacute; en 2003 aux PUF </span></span></span></p> </div> <div id="ftn10"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref10" name="_ftn10" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[10]</span></span></span></span></span></span></a> <span new="" roman="" style="font-family:" times="">&laquo;&nbsp;<i>La premi&egrave;re de ces approches concerne le probl&egrave;me de la constitution collective des significations, c&rsquo;est-&agrave;-dire de leur origine et de leur devenir dans l&rsquo;histoire d&rsquo;un groupe linguistique ; les usagers h&eacute;ritent en effet de significations d&eacute;j&agrave; constitu&eacute;es ou, pour le dire plus pr&eacute;cis&eacute;ment &ndash; puisque aucun locuteur ne reconduit jamais &agrave; l&rsquo;identique la totalit&eacute; des significations qui ont cours dans une communaut&eacute; linguistique &ndash;, les locuteurs entrent dans un r&egrave;gne de significations d&eacute;j&agrave; constitu&eacute;es. Il s&rsquo;ensuit qu&rsquo;on ne saurait expliquer le ph&eacute;nom&egrave;ne des significations sans prendre en compte leur histoire ant&eacute;rieure et leur d&eacute;veloppement au sein d&rsquo;une &laquo; lign&eacute;e &raquo; linguistique (ou, plus g&eacute;n&eacute;ralement, s&eacute;miotique), lign&eacute;e qui remonte d&rsquo;une certaine fa&ccedil;on aux commencements de l&rsquo;humanit&eacute;, mais qu&rsquo;on ne saurait &eacute;videmment reconstituer en totalit&eacute;.</i>&nbsp;&raquo; (2003, 65)</span></span></span></p> </div> <div id="ftn11"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref11" name="_ftn11" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[11]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> C&rsquo;est m&ecirc;me le titre de livre&nbsp;: <i>La sagesse de l&rsquo;&eacute;l&eacute;phante</i> de Bernard Bousquet publi&eacute; aux &eacute;ditions Libre &amp; Solidaire en 2023.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn12"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref12" name="_ftn12" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[12]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Il faut avoir &agrave; l&rsquo;esprit les livres essentiels d&rsquo;Antonio Damasio <i>L&rsquo;erreur de Descartes&nbsp;: la raison des &eacute;motions </i>et ceux d&rsquo;Alain Berthoz dont <i>La d&eacute;cision</i> et <i>La simplexit&eacute; </i>ces psychologues cogniticiens d&eacute;veloppant bien la th&egrave;se du primat des &eacute;motions dans les jugements, les d&eacute;cisions et les passages &agrave; l&rsquo;acte.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn13"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref13" name="_ftn13" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[13]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Il faut lire l&rsquo;excellent article d&rsquo;Ugo Roux <i>Viralit&eacute; : la m&eacute;taphore virale et ses limites</i> publi&eacute; dans la revue Terminal, technologie de l&rsquo;information, culture et soci&eacute;t&eacute; en 2021 qui d&eacute;crit une m&eacute;taphore&nbsp;: la viralit&eacute;. </span></span></span></p> </div> <div id="ftn14"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref14" name="_ftn14" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[14]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Michel Maffesoli &eacute;crit&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>il y a, comme dans le ph&eacute;nom&egrave;ne de mode, quelque chose qui s&rsquo;&eacute;tablit dans notre soci&eacute;t&eacute;, ne reposant plus sur la volont&eacute;, mais reposant sur la contamination. C&rsquo;est quelque chose de l&rsquo;ordre de la viralit&eacute;. La mode c&rsquo;est du viral ; cela donne lieu &agrave; des &eacute;pid&eacute;mies.</i>&nbsp;&raquo; (1998)</span></span></span></p> </div> <div id="ftn15"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref15" name="_ftn15" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[15]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Paul Froissard, professeur en science de l&rsquo;information et de la communication d&eacute;crit ce glissement,&nbsp;&eacute;voquant la repr&eacute;sentation des corps sociaux : &laquo;&nbsp;l<i>e sociobiologisme affuble de maladies, syndromes, tumeurs (d&eacute;linquance, corruption, int&eacute;grisme, prostitution, suicide, alcoolisme) et pour lesquelles il imagine des anticorps (l&rsquo;&Eacute;tat, l&rsquo;&Eacute;cole, l&rsquo;Arm&eacute;e).&nbsp;</i>&raquo; (2009, 2)</span></span></span></p> </div> <div id="ftn16"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref16" name="_ftn16" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[16]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Nous nous r&eacute;f&eacute;rons &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre de Judith Epstein Schlanger <i>Les m&eacute;taphores de l&rsquo;organisme </i>publi&eacute; initialement chez Vrin en 1971 et &agrave; la th&egrave;se de Charlotte Dilks publi&eacute; par l&rsquo;universit&eacute; de Stockholm en 2009.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn17"> <p class="MsoFootnoteText"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref17" name="_ftn17" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[17]</span></span></span></span></span></span></a> &nbsp;<i><span new="" roman="" style="font-family:" times="">Les deux sources de la morale et de la religion</span></i><span new="" roman="" style="font-family:" times="">, PUF, &eacute;dition s&eacute;par&eacute;e (not&eacute; 2S), p. 2.</span></span></span></p> </div> <div id="ftn18"> <p class="MsoFootnoteText" style="text-align:justify"><span style="font-size:12pt"><span new="" roman="" style="font-family:" times=""><a href="#_ftnref18" name="_ftn18" style="color:blue; text-decoration:underline" title=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" new="" roman="" style="font-family:" times=""><span class="MsoFootnoteReference" style="vertical-align:super"><span lang="EN-US" style="font-size:10.0pt"><span style="line-height:107%"><span new="" roman="" style="font-family:" times="">[18]</span></span></span></span></span></span></a><span new="" roman="" style="font-family:" times=""> Charlotte Dilks donne de tr&egrave;s nombreux exemples&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>Le <b>fer</b> est donc <b>engag&eacute;</b>. Avec d&rsquo;autant plus d&rsquo;&acirc;pret&eacute; que les deux<b> g&eacute;n&eacute;raux</b> qui conduisent cette <b>bataille</b> ne s&rsquo;aiment pas. Pierre Lescure et Patrick Le Lay sont aussi antagoniques que cathode et anode</i>.&nbsp;&raquo; pour d&eacute;crire une relation d&rsquo;affaire (2009, 118) ou&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>La droite h&eacute;site &agrave; <b>livrer une bataille</b> proc&eacute;duri&egrave;re contre la r&eacute;duction du temps de travail.&nbsp;</i>&raquo; pour &eacute;voquer des relations politiques dans une d&eacute;mocratie (2009, 126) ou encore&nbsp;: &laquo;&nbsp;<i>L&rsquo;UDF, qui mena&ccedil;ait de claquer la porte, est <b>rentr&eacute;e dans le rang</b>. Du coup, la droite part <b>unie au combat</b> et recommence &agrave; croire &agrave; son destin.</i>&nbsp;&raquo; (2009, 131)</span></span></span></p> </div> </div>