<p><strong>Abstract</strong>&nbsp;:&nbsp;Digital&#39;s intelligibility passes through the intelligence of traces and their hermeneutics or interpretation.&nbsp;It is a question of understanding what happens in terms of meaning when traces are treated as data to be mobilized in digital systems, and what are the tools, methods, concepts that make it possible to reconstruct a regime of meaning, a way of understanding and of interpreting these treatments.&nbsp;Consequently, this issue intends to explore from the perspective of digital intelligibility, the nature of data, their relationship to what they represent and to the traces they can capture, to shed light on the epistemic, practical, probative and argumentative of the results they produce.</p> <p><strong>Keywords :</strong>&nbsp;traces, data, evidence, recorded, digital context, interdisciplinarity, intelligibility.</p> <p>&nbsp;</p> <p>Avec la g&eacute;n&eacute;ralisation de l&rsquo;instrumentation scientifique num&eacute;rique, nous avons v&eacute;cu ces derni&egrave;res d&eacute;cennies une spectaculaire &eacute;volution paradigmatique. En effet, le Web s&eacute;mantique a en quelque sorte mis fin au paradigme inh&eacute;rent aux biblioth&egrave;ques et aux recherches documentaires pour laisser place aux recherches d&rsquo;information, mais tend lui-m&ecirc;me &agrave; &ecirc;tre supplant&eacute; par le paradigme de la donn&eacute;e (Bachimont, 2016 ; 2019). L&rsquo;effervescence autour des m&eacute;gadonn&eacute;es et la r&eacute;surgence de l&rsquo;intelligence artificielle invitent &agrave; s&rsquo;interroger sur le statut de ces donn&eacute;es, la nature de leurs traitements, l&rsquo;interpr&eacute;tation des r&eacute;sultats, et finalement leurs acceptions interdisciplinaires.&nbsp;</p> <h2>Donn&eacute;es, traces et enregistrement : quelle(s) articulation(s)?</h2> <p>Les donn&eacute;es sont souvent associ&eacute;es, entre autres, aux notions de trace et d&rsquo;enregistrement. Or, la notion de donn&eacute;e fait d&eacute;sormais partie des concepts mobilis&eacute;s tant par les sciences humaines et sociales que des sciences technologiques et formelles. Les multiples travaux ces derni&egrave;res ann&eacute;es mobilisant les donn&eacute;es, leurs visualisations, leurs interpr&eacute;tations ont instaur&eacute; un champ probl&eacute;matique o&ugrave; de nombreuses disciplines peuvent se retrouver et dialoguer. Et, au-del&agrave; des effets de modes qui ont pu &ecirc;tre soulign&eacute;s voire d&eacute;nonc&eacute;s (Verlaet, 2015 ; Bigot &amp; Mabi, 2017), il y a une tendance structurelle justifiant cet int&eacute;r&ecirc;t : la num&eacute;risation tant des contenus (documents, m&eacute;dias, mesures, etc.) que des interactions (communication, r&eacute;seaux sociaux, etc.) implique que d&eacute;sormais le code, l&rsquo;enregistrement, sont pr&eacute;alables &agrave; tout traitement, &eacute;change, interaction. Comme le souligne Merzeau (2009) ou Mille (2013), interagir avec le milieu num&eacute;rique implique n&eacute;cessairement de laisser volontairement ou non des traces, lesquelles constituent autant d&rsquo;empreintes enregistr&eacute;es et in fine de preuves exploitables. D&egrave;s lors, une premi&egrave;re difficult&eacute; est d&rsquo;articuler ces notions, les disciplines ayant souvent des approches diff&eacute;rentes en la mati&egrave;re. Une mani&egrave;re de faire est de consid&eacute;rer que la trace rel&egrave;ve du syst&egrave;me observ&eacute;, dont on fait un enregistrement, ce dernier constituant la donn&eacute;e qui sera analys&eacute;e pour, par exemple, &eacute;tudier le comportement du syst&egrave;me observ&eacute;. De ce point de vue, en tant qu&rsquo;enregistrement des traces, les donn&eacute;es peuvent &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;es comme des &eacute;l&eacute;ments de preuve et permettent de remonter &agrave; leurs origines et donc au syst&egrave;me dont elles sont issues. Mais, au-del&agrave; de cette premi&egrave;re vision, comment articuler donn&eacute;e et trace ? Une donn&eacute;e est-elle forc&eacute;ment fond&eacute;e sur une trace ? Quelles interd&eacute;pendances entre ces notions ? L&rsquo;enregistrement, s&rsquo;il convient de mobiliser cet interm&eacute;diaire, introduit-il un biais ? De quel type ? Alt&egrave;re-t-il la mani&egrave;re dont on peut interroger la donn&eacute;e pour retrouver la trace et le syst&egrave;me associ&eacute; ? Ou, tout &agrave; l&rsquo;oppos&eacute;, faudrait-il consid&eacute;rer ces termes comme synonymes, leur appellation refl&eacute;tant donc simplement des variations disciplinaires ?</p> <p>L&rsquo;objectif de ce num&eacute;ro est d&rsquo;interroger ces relations et de les mettre en perspective dans le contexte des diff&eacute;rentes disciplines.&nbsp; Et, au-del&agrave; de ces notions, en abordant leur exploitation et l&rsquo;interpr&eacute;tation des processus associ&eacute;s, la question est aussi de comprendre comment les traces ou les donn&eacute;es peuvent donner lieu &agrave; des preuves ou &agrave; des connaissances.</p> <p>Si les tensions entre ces notions sont somme toute classiques, elles prennent une intensit&eacute; particuli&egrave;re dans le contexte num&eacute;rique. Les traces peuvent &ecirc;tre consid&eacute;r&eacute;es &agrave; la fois comme une condition et un r&eacute;sultat de la num&eacute;risation de notre environnement et de nos milieux socio-techniques : les outils num&eacute;riques nous am&egrave;nent &agrave; produire &agrave; foison des traces dont on se saisit comme donn&eacute;es. Il est donc pertinent d&rsquo;interroger ce concept et d&rsquo;en questionner l&rsquo;intelligibilit&eacute;, ce que cela signifie pour une chose que d&rsquo;&ecirc;tre une trace, et ce que cela sous-tend pour les proc&eacute;d&eacute;s et traitements qui les exploitent. En particulier, chaque &eacute;volution du syst&egrave;me observ&eacute; peut influer sur les traces qu&rsquo;il produit, voire en produire de nouvelles. Leur capture constitue-t-elle une nouvelle donn&eacute;e ou une modification de la donn&eacute;e existante ? De fait, comment relier des traces et ces donn&eacute;es ?</p> <h2>De la trace &agrave; la preuve</h2> <p>En contexte num&eacute;rique la reconnaissance des traces est en outre d&rsquo;autant plus probl&eacute;matique que l&rsquo;on ne sait pas n&eacute;cessairement et v&eacute;ritablement ce qui aura de l&rsquo;int&eacute;r&ecirc;t et donc une utilit&eacute; dans le futur. En filigrane, ceci pose la question des enjeux et objectifs corr&eacute;latifs aux traces et &agrave; leurs usages. Les d&eacute;veloppements socio-techniques associ&eacute;s au paradigme de la donn&eacute;e n&rsquo;en sont qu&rsquo;&agrave; leurs balbutiements, &agrave; l&rsquo;instar des diff&eacute;rentes formes d&rsquo;exploitations possibles des traces. Ne sachant quelles seront les traces int&eacute;ressantes &agrave; capter, enregistrer, archiver pour en permettre une r&eacute;utilisation, comment concevoir la p&eacute;rennit&eacute; des donn&eacute;es et de leurs traces ? Doit-on tout conserver, quand cela s&rsquo;av&egrave;re possible, sachant les co&ucirc;ts &eacute;cologiques et financiers des entrep&ocirc;ts de donn&eacute;es ? Si, par acquis de conscience, la d&eacute;cision consiste &agrave; tout garder en m&eacute;moire virtuelle de sorte &agrave; ce qu&rsquo;elle reste mobilisable en tout temps et tout lieu, comment satisfaire au droit &agrave; l&rsquo;oubli ? Comment garantir l&rsquo;anonymat des acteurs du cyberespace alors m&ecirc;me que l&rsquo;&eacute;tude de leurs traces d&rsquo;activit&eacute;s permettent ais&eacute;ment de d&eacute;couvrir leur(s) identit&eacute;(s) ?</p> <p>Ces questions ne sont donc pas anodines et se posent d&rsquo;autant plus vivement que les notions de traces et de donn&eacute;es sont essentielles pour conf&eacute;rer aux traitements qui les mobilisent le statut de preuve ou d&rsquo;argument : quelle confiance avoir en un r&eacute;sultat produit &agrave; partir des donn&eacute;es et des traces ? Quelles conditions ces derni&egrave;res doivent-elles remplir pour asseoir cette confiance ?</p> <p><em>Prima facie</em>, la trace est ce qui reste, le r&eacute;sidu du passage d&rsquo;un &eacute;v&eacute;nement (Jeanneret, 2011). La trace se rep&egrave;re comme telle dans la mesure o&ugrave; elle se d&eacute;tache de son environnement comme n&rsquo;y appartenant pas, comme &eacute;tant un intrus dans la coh&eacute;rence causale et globale de l&rsquo;environnement o&ugrave; elle se pr&eacute;sente. La trace appartient au pass&eacute; et c&rsquo;est pour cela qu&rsquo;elle semble ne pas appartenir au pr&eacute;sent et s&rsquo;en d&eacute;marque. La trace poss&egrave;de le statut de l&rsquo;indice, au sens de l&rsquo;enqu&ecirc;te polici&egrave;re, ce qui permet de renvoyer &agrave; l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement pass&eacute; parce qu&rsquo;elle constitue le d&eacute;tail insolite qui ne cadre pas ou ne s&rsquo;inscrit pas dans le contexte actuel. De la branche cass&eacute;e par le gibier et rep&eacute;r&eacute;e par le chasseur, des r&eacute;sidus de substance analys&eacute;s par la police scientifique, du d&eacute;tail esth&eacute;tique singulier d&eacute;gag&eacute; par l&rsquo;expert en histoire de l&rsquo;art pour &eacute;tablir l&rsquo;authenticit&eacute; d&rsquo;une &oelig;uvre, l&rsquo;indice est une trace qui appartient &agrave; une causalit&eacute; et une ph&eacute;nom&eacute;nalit&eacute; qui ne sont plus.</p> <h2>Trace et enregistrement</h2> <p>La trace est ainsi une survivance de l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement. Elle en est un vestige, ce qui reste. D&rsquo;o&ugrave; le prestige qui est le sien quant &agrave; son authenticit&eacute; suppos&eacute;e, son aura m&ecirc;me, puisqu&rsquo;elle appartient &agrave; l&rsquo;ordre et &agrave; l&rsquo;origine dont elle est issue et dont elle t&eacute;moigne. La trace est un reste, une s&eacute;lection mais non une construction. M&ecirc;me si la s&eacute;lection implique bien un arbitraire, m&ecirc;me si la trace est d&eacute;gag&eacute;e et donc d&rsquo;une certaine mani&egrave;re invent&eacute;e (les historiens de l&rsquo;art parlent de &laquo; l&rsquo;invention &raquo; d&rsquo;une &oelig;uvre quand elle est retrouv&eacute;e) elle s&rsquo;inscrit n&eacute;anmoins dans une continuit&eacute; mat&eacute;rielle avec son environnement d&rsquo;origine. Ce n&rsquo;est donc pas un enregistrement en sens propre du terme. Car ce dernier implique une transformation de nature, autre que la simple &eacute;volution physique et mat&eacute;rielle de la trace. L&rsquo;enregistrement projette en une r&eacute;alit&eacute; autre un &eacute;v&eacute;nement. Par cons&eacute;quent, l&rsquo;enregistrement transforme, reconfigure et d&rsquo;une certaine mani&egrave;re, d&eacute;nature l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement pour en faire ce qu&rsquo;on ne peut plus appeler, sinon de mani&egrave;re impropre, une trace.</p> <p>Certes, l&rsquo;enregistrement pose la question de ce qui est enregistr&eacute; et la fid&eacute;lit&eacute; &agrave; ce qui est enregistr&eacute;, c&rsquo;est-&agrave;-dire la capacit&eacute; &agrave; exploiter l&rsquo;enregistrement comme trace de quelque chose, l&rsquo;enqu&ecirc;te permettant de reconstruire ou red&eacute;finir ce dont il y a trace. Si l&rsquo;enregistrement est encore une trace, c&rsquo;est bien &agrave; travers ce lien &agrave; l&rsquo;origine, cette orientation vers l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement pass&eacute;. Mais il faut d&eacute;sormais l&rsquo;analyser non comme ce qui reste, mais comme la reconstruction de ce qui s&rsquo;est pass&eacute;. On oublie souvent cette caract&eacute;ristique de l&rsquo;enregistrement car ce dernier a &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute; au moment de la survenue de l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement, et non dans l&rsquo;apr&egrave;s coup. Cette simultan&eacute;it&eacute; pare, &agrave; tort, l&rsquo;enregistrement des m&ecirc;mes vertus d&rsquo;authenticit&eacute; que la trace et le vestige. Mais pour avoir &eacute;t&eacute; tous deux contemporains de l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement, l&rsquo;enregistrement n&rsquo;en est pas moins, contrairement &agrave; la trace, une reconstruction. Ainsi, l&rsquo;enregistrement conserv&eacute; est une trace de l&rsquo;enregistrement qu&rsquo;il fut au moment de sa cr&eacute;ation, mais n&rsquo;est pas une trace de l&rsquo;&eacute;v&eacute;nement enregistr&eacute;, c&rsquo;est son enregistrement.</p> <p>Mais si la trace ne co&iuml;ncide pas avec la notion d&rsquo;enregistrement au sens de fixation d&rsquo;un &eacute;v&eacute;nement, elle ne co&iuml;ncide pas non plus avec celle de donn&eacute;e, au sens o&ugrave; la donn&eacute;e consigne et fixe en un enregistrement formel un fait, une information, une connaissance format&eacute;e. En effet, la donn&eacute;e, c&rsquo;est ce que l&rsquo;on se donne, ce qui permet de faire abstraction de ce qu&rsquo;il y avait avant, dans l&rsquo;arbitraire d&rsquo;un d&eacute;cret qui institue la donn&eacute;e comme point de d&eacute;part. La donn&eacute;e est donc l&rsquo;antonyme de la trace : ce qui est pos&eacute;, et non ce qui reste. Pour le dire en une formule, la donn&eacute;e est l&rsquo;amn&eacute;sie de la trace, ce qui efface son origine pour la soumettre &agrave; son devenir algorithmique. Alors que la trace est ce qui reste, une survivance d&rsquo;un pass&eacute; r&eacute;volu (d&rsquo;o&ugrave; la nostalgie irr&eacute;pressible &agrave; la contemplation des traces ou vestiges), la donn&eacute;e est ce qui augure d&rsquo;un avenir calcul&eacute;.</p> <p>Mais si la donn&eacute;e, l&rsquo;enregistrement ne sont pas des traces, mais sont des constructions ou des institutions, leur sens et leur statut interpr&eacute;tatif sont alors de pouvoir interroger les traces dont ils sont la contrepartie, une contrepartie technique con&ccedil;ue pour permettre leur traitement et exploitation. Se posent alors les questions propres &agrave; l&rsquo;interpr&eacute;tation et l&rsquo;interrogation des traitements effectu&eacute;s, et rendus propos&eacute;s. Que ce soient les algorithmes mis en &oelig;uvre pour analyser les donn&eacute;es, les visualisations mobilis&eacute;es pour restituer le r&eacute;sultat de ces analyses et permettre leur appr&eacute;hension, l&rsquo;enjeu est de pouvoir retrouver la trace et sa signification de t&eacute;moignage du r&eacute;el.</p> <p>En soi, ces questions ne sont ni nouvelles, ni originales. Elles appartiennent &agrave; ce qu&rsquo;on a pu appeler les arts de l&rsquo;enregistrement, et de mani&egrave;re plus g&eacute;n&eacute;rale les techniques intellectuelles permettant de repr&eacute;senter le r&eacute;el. Elles s&rsquo;inaugurent en quelque sorte d&egrave;s la parole, d&egrave;s l&rsquo;&eacute;criture. Mais le num&eacute;rique radicalise ces questions &agrave; travers ses caract&eacute;ristiques, propri&eacute;t&eacute;s et cons&eacute;quences.&nbsp; Une caract&eacute;ristique primordiale est que le num&eacute;rique est un codage arbitraire et toute r&eacute;alit&eacute; cod&eacute;e ne peut s&rsquo;appr&eacute;hender qu&rsquo;en mobilisant une convention de lecture, de d&eacute;codage, qui reste extrins&egrave;que au code lui-m&ecirc;me. En outre, la num&eacute;risation permet une massification des donn&eacute;es prises en compte. Enfin, le traitement se traduit par des calculs complexes qui, m&ecirc;me s&rsquo;ils renvoient &agrave; des algorithmes connus et compris, &eacute;chappent lors de leur mise en &oelig;uvre &agrave; toute interpr&eacute;tation directe. C&rsquo;est le fameux probl&egrave;me de l&rsquo;explicabilit&eacute; des traitements point&eacute; notamment au sein du rapport Villani (2018) et par cons&eacute;quent la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;identifier a posteriori&nbsp; le bon niveau d&rsquo;interpr&eacute;tabilit&eacute; selon le traitement op&eacute;r&eacute;, les finalit&eacute;s vis&eacute;es et le public auquel on s&rsquo;adresse. Codification, massification, complexification introduisent ainsi des ruptures s&eacute;mantiques entre la compr&eacute;hension que l&rsquo;on peut avoir des traitements effectu&eacute;s et le statut de traces que pouvaient avoir les donn&eacute;es avant leur arraisonnement num&eacute;rique.</p> <p>C&rsquo;est la raison pour laquelle l&rsquo;intelligibilit&eacute; du num&eacute;rique en passe par l&rsquo;intelligence des traces et leur herm&eacute;neutique ou interpr&eacute;tation. Il s&rsquo;agit de comprendre ce qui se passe quant au sens quand on traite les traces comme des donn&eacute;es &agrave; mobiliser dans des syst&egrave;mes num&eacute;riques, et quels sont les outils, m&eacute;thodes, concepts permettant de reconstruire un r&eacute;gime du sens, une mani&egrave;re de comprendre et d&rsquo;interpr&eacute;ter ces traitements. Par cons&eacute;quent, ce num&eacute;ro entend explorer dans la perspective de l&rsquo;intelligibilit&eacute; du num&eacute;rique, la nature des donn&eacute;es, leur relation &agrave; ce qu&rsquo;elles repr&eacute;sentent et aux traces dont elles peuvent &ecirc;tre la capture, pour &eacute;clairer la valeur &eacute;pist&eacute;mique, pratique, probatoire et argumentatif des r&eacute;sultats qu&rsquo;elles permettent de produire.</p> <h2>En r&eacute;ponse &agrave; ces interrogations</h2> <p>Pour ce faire, Didier Vaud&egrave;ne (2021) aborde la question de la trace de mani&egrave;re radicale, au sens de reprendre la question &agrave; sa racine, &agrave; savoir le codage. En effet, le num&eacute;rique se constitue &agrave; travers un codage, des symboles discrets, par exemple les fameux 0 et 1. Et, puisque l&rsquo;on parle de symboles, le codage serait l&rsquo;&eacute;criture, la trace de r&eacute;alit&eacute;s qu&rsquo;il repr&eacute;senterait ou exprimerait. Mais Didier Vaud&egrave;ne nous explique et rappelle que, si on peut parler d&rsquo;&eacute;criture, il faut l&rsquo;envisager sous une forme &eacute;pur&eacute;e de toute s&eacute;mantique, f&ucirc;t-elle mat&eacute;rielle ou interpr&eacute;tative. Mat&eacute;rielle, car le codage est indiff&eacute;rent &agrave; la mati&egrave;re qui le concr&eacute;tise : il reste abstrait, voire fictionnel dans le vocabulaire de l&rsquo;auteur. S&eacute;mantique, car le codage n&rsquo;exprime qu&rsquo;un rapport de position, de distinguabilit&eacute; entre plusieurs positions qui n&rsquo;ont aucune valeur propre sinon pr&eacute;cis&eacute;ment leur diff&eacute;rence de position. A travers cette caract&eacute;risation du codage, Didier Vaud&egrave;ne peut donc d&eacute;finir pr&eacute;cis&eacute;ment ce qu&rsquo;il faut comprendre par la notion de codage &ldquo;discret&rdquo;. En effet, le discret rompt ici avec le continu, avec le contenu, et finalement avec les notions habituelles d&rsquo;information, notamment les conceptions probabilistes. Il faut donc comprendre l&rsquo;information dans une d&eacute;r&eacute;alisation fondamentale, ne retenant rien d&rsquo;une quelconque ph&eacute;nom&eacute;nalit&eacute; empirique ou d&rsquo;un quelconque sens qu&rsquo;on pourrait lui plaquer. En reprenant la notion de manipulation, qui n&rsquo;appartient pas au vocabulaire th&eacute;orique de l&rsquo;auteur, cette information se r&eacute;duit &agrave; la capacit&eacute; de manipulation d&rsquo;entit&eacute;s d&eacute;finies par le fait d&rsquo;&ecirc;tre une parmi plusieurs, dans une ind&eacute;termination lev&eacute;e seulement par la position. Cet article montre ainsi, d&rsquo;une mani&egrave;re paradoxale, que le num&eacute;rique n&rsquo;est rien moins qu&rsquo;une trace : rien ne persiste ni ne subsiste dans la fiction de la manipulation d&rsquo;une entit&eacute; parmi plusieurs. Si bien qu&rsquo;on comprend mieux pourquoi le num&eacute;rique est si insaisissable et difficile &agrave; cerner : c&rsquo;est que, d&egrave;s qu&rsquo;on l&rsquo;appr&eacute;hende, on le plonge dans une r&eacute;alit&eacute; empirique (par exemple des calculs sur des donn&eacute;es, des visualisations, des transactions, etc.) qui n&rsquo;est plus la sienne, &agrave; savoir celle d&rsquo;une fiction, nous dirions une abstraction, de la manipulation de positions dans un espace virtuel.</p> <p>Prenant la probl&eacute;matique des traces non du point de vue du codage, mais du c&ocirc;t&eacute; de applications, L&eacute;na&iuml;k Leyoudec et Marion Genaivre (2021) apportent quant &agrave; eux un point de vue original, &agrave; savoir celui d&rsquo;une soci&eacute;t&eacute; prestataire de syst&egrave;mes d&rsquo;ing&eacute;nierie des connaissances, dans le but d&rsquo;&eacute;laborer des applications permettant de r&eacute;concilier des donn&eacute;es. Les clients de cette soci&eacute;t&eacute; disposent en effet de nombreuses sources ou bases de donn&eacute;es, de format g&eacute;n&eacute;ralement h&eacute;t&eacute;rog&egrave;nes, qu&rsquo;il s&rsquo;agit d&rsquo;aligner ou r&eacute;concilier, &agrave; savoir de rassembler sur de m&ecirc;mes sujets ou entit&eacute;s les diff&eacute;rentes informations d&eacute;tenues dans ces bases, et &eacute;galement d&rsquo;enrichir en mobilisant des ressources externes, typiquement wikidata. L&rsquo;enjeu est de synth&eacute;tiser de mani&egrave;re pertinente et enrichie l&rsquo;information v&eacute;hicul&eacute;e par des donn&eacute;es dispers&eacute;es et disparates de mani&egrave;re intelligible, pour que le client sache ce que ses donn&eacute;es lui cachent mais pourraient lui dire. Mais la question pos&eacute;e par l&rsquo;article n&rsquo;est pas de savoir comment il faut r&eacute;aliser techniquement une telle t&acirc;che. La question est plut&ocirc;t de jusqu&rsquo;o&ugrave; il faut le faire, et comment il faut le faire. Autrement dit, l&rsquo;enjeu n&rsquo;est pas le comment technologique, mais le prescriptif &eacute;thique, le &ldquo;il faut&rdquo; normatif. En effet, que faut-il montrer, quelle pertinence construire, pertinence qui se traduira n&eacute;cessairement par le fait de mettre en avant certains aspects et donc d&rsquo;en masquer d&rsquo;autres ? Les auteurs s&rsquo;appuient sur des recommandations relevant de l&rsquo;&eacute;thique des donn&eacute;es pour pr&eacute;ciser les enjeux et les approches permettant de les aborder. Ce seront notamment l&rsquo;&ecirc;tre humain au centre, le contr&ocirc;le des donn&eacute;es personnelles, la transparence, la responsabilit&eacute; et enfin l&rsquo;&eacute;galit&eacute;. Comment la gestion des donn&eacute;es doit-elle &ecirc;tre abord&eacute;e pour respecter ces principes, parfois assez abstraits dans leur formulation ? Les auteurs s&rsquo;attachent &agrave; pr&eacute;ciser comment, non pas de mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale mais de mani&egrave;re sp&eacute;cifique &agrave; leurs outils et leurs applications, on peut r&eacute;pondre &agrave; ces enjeux. Ainsi, cela permet de consid&eacute;rer les donn&eacute;es dans leur historicit&eacute;, leur variabilit&eacute;, leur personnalit&eacute;, et pas simplement comme du mat&eacute;riau &agrave; calculer. Car c&rsquo;est en leur redonnant cette profondeur que les enjeux &eacute;thiques se posent et donc se traitent.</p> <p>Vincent Carlino, Nathalie Pignard-Cheynel, Lucie Loub&egrave;re, Benjamin Ricaud et Nicolas Aspert (2021) proposent dans leur article le compte rendu de la conception, d&eacute;veloppement et mise en oeuvre d&rsquo;un outil permettant &agrave; des journalistes de naviguer dans les contenus tweeters pour identifier tant des acteurs que des contenus. Le principe est de s&rsquo;appuyer sur quelques comptes d&eacute;j&agrave; identifi&eacute;s par les journalistes associ&eacute;s &agrave; l&rsquo;&eacute;tude et, &agrave; partir de germes, explorer via le r&eacute;seau des connexions entre comptes via les interactions instrument&eacute;es comme les retweets, like, following, etc. Les r&eacute;seaux ainsi d&eacute;gag&eacute;s sont ensuite structur&eacute;s pour &ecirc;tre visualis&eacute;s selon leur connectivit&eacute; (utilisation de l&rsquo;outil Gephi) ou leur th&eacute;matique (utilisation de l&rsquo;outil Iramuteq). Un soin particulier est port&eacute; &agrave; la qualit&eacute; des interfaces permettant aux utilisateurs de suivre les &eacute;tapes du processus et appr&eacute;hender de mani&egrave;re intelligible les r&eacute;sultats et graphiques propos&eacute;s. Plusieurs sc&eacute;narios d&rsquo;usage sont abord&eacute;s : la recherche de sources et de contacts, la cartographie de controverses, l&rsquo;enqu&ecirc;te sur des r&eacute;seaux socio-num&eacute;riques. Ces exp&eacute;rimentations permettent d&rsquo;interroger le statut de ce qui est montr&eacute; et de l&rsquo;interpr&eacute;tation qui en est tir&eacute;e. En effet, des traces num&eacute;riques que sont les contenus de tweeters sont construites et abstraites des donn&eacute;es, elles-m&ecirc;mes reconfigur&eacute;es et visualis&eacute;es &agrave; travers des applications structurant et manifestant le sens, du sens. Comment alors s&rsquo;assurer que l&rsquo;apport de l&rsquo;outil est bien ma&icirc;tris&eacute; par les utilisateurs, qu&rsquo;ils n&rsquo;en fassent pas des m&eacute;sinterpr&eacute;tations, et que finalement ils soient autonomes dans son exploitation ? A l&rsquo;&eacute;chelle du projet pr&eacute;sent&eacute; dans l&rsquo;article, une collaboration &eacute;troite est &eacute;tablie et perdure entre l&rsquo;&eacute;quipe des journalistes et l&rsquo;&eacute;quipe projet. Mais les auteurs s&rsquo;interrogent l&eacute;gitimement sur les pratiques effectives qu&rsquo;il faudrait penser et d&eacute;velopper pour avoir une appropriation r&eacute;ussie de ces outils pour les utilisateurs auxquels ils sont destin&eacute;s. D&rsquo;une certaine mani&egrave;re, l&rsquo;article montre que le journalisme d&rsquo;investigation recouvre d&eacute;sormais l&rsquo;enqu&ecirc;te sur la trace num&eacute;rique et son traitement en donn&eacute;es et que la classique critique des sources doit se doubler d&rsquo;une critique de leur traduction en structures de donn&eacute;es et visualisation graphique.</p> <p>Toujours dans le secteur du journalisme, Rayya Roumanos et Olivier Le Deuff (2021), co-auteurs de l&rsquo;article L&rsquo;enqu&ecirc;te OSINT. Des traces ouvertes au r&eacute;cit journalistique ferm&eacute;, analysent l&rsquo;utilisation par les journalistes de la m&eacute;thode OSINT (Open Source Intelligence) issue du domaine du renseignement militaire, laquelle repose sur l&rsquo;exploitation de sources d&rsquo;informations ouvertes &agrave; des fins de renseignements ou d&rsquo;investigations. L&rsquo;utilisation par les m&eacute;dias de cette m&eacute;thode vise &agrave; renforcer leur offre &eacute;ditoriale en mati&egrave;re d&rsquo;investigation, mais aussi &agrave; r&eacute;habiliter les pratiques journalistiques mises &agrave; mal ces derni&egrave;res ann&eacute;es, par l&rsquo;entrelacement d&rsquo;une l&eacute;gitimit&eacute; technique de la constitution des preuves et un regain d&rsquo;une autorit&eacute; via des d&eacute;marches assimilables aux approches forensiques.</p> <p>Cette recherche s&rsquo;int&eacute;resse tout particuli&egrave;rement aux traces capt&eacute;es, analys&eacute;es et repr&eacute;sent&eacute;es dans des enqu&ecirc;tes vid&eacute;os publi&eacute;es par le New York Times et Le Monde, et interroge &laquo; leurs modes d&rsquo;appropriation des traces num&eacute;riques laiss&eacute;es par les internautes et les dispositifs informatiques, pour &eacute;laborer un appareil de preuve dont l&rsquo;efficacit&eacute; d&eacute;pend de la capacit&eacute; des enqu&ecirc;teurs &agrave; resignifier ces &eacute;l&eacute;ments &eacute;pars &raquo;. La m&eacute;thode OSINT coupl&eacute;e &agrave; des enqu&ecirc;tes de terrain reprenant les pr&eacute;ceptes des m&eacute;thodes hypoth&eacute;tico-d&eacute;ductives permettent aux journalistes d&rsquo;&eacute;laborer des sc&eacute;narios via les indices rep&eacute;r&eacute;s et participent &agrave; la fabrication d&rsquo;&eacute;vidences &agrave; travers une narration qui, selon les auteurs, tend &agrave; clore les possibilit&eacute;s d&rsquo;interpr&eacute;tation des faits par les r&eacute;cepteurs.</p> <p>Les recherches men&eacute;es par Jacques Labiche, Maryvonne Holzem, Youssouf Saidali et Nicolas Meniel (2021) portent sur une exp&eacute;rimentation concernant l&rsquo;utilisation des traces num&eacute;riques laiss&eacute;es par les utilisateurs-apprenants au sein d&rsquo;une base de documents pour l&rsquo;acquisition de connaissances dans le domaine du droit de la logistique et des transports. Les auteurs prennent notamment appui sur les travaux de Champin, Mille et Pri&eacute; (2013) sur la formalisation de la trace informatique comme support interpr&eacute;tatif pour l&rsquo;utilisateur. En d&rsquo;autres termes, il s&rsquo;agit de collecter les traces de navigation laiss&eacute;es par l&rsquo;utilisateur durant son utilisation de la plateforme, la restitution et la visualisation de ses propres traces visant &agrave; favoriser l&rsquo;&eacute;naction (Varela, 1979).&nbsp;<br /> En ce sens, l&rsquo;article pr&eacute;sente un double int&eacute;r&ecirc;t. D&rsquo;une part, l&rsquo;usage qualitatif des traces dat&eacute;es des utilisateurs quant &agrave; l&rsquo;utilisation d&rsquo;une plateforme num&eacute;rique, traces consid&eacute;r&eacute;es par les auteurs comme des signatures s&eacute;miotiques qui se d&eacute;ploient durant le processus d&rsquo;appropriation des connaissances. Et d&rsquo;autre part, bien qu&rsquo;intrins&egrave;quement li&eacute;e au point pr&eacute;c&eacute;dent, la consid&eacute;ration de l&rsquo;artefact num&eacute;rique comme outil de construction de connaissances pour l&rsquo;utilisateur, et non comme faiseur de connaissances comme beaucoup tendent &agrave; l&rsquo;envisager &agrave; l&rsquo;heure actuelle dans ce domaine notamment &agrave; travers la justice pr&eacute;dictive impliquant la pr&eacute;pond&eacute;rance de l&rsquo;intelligence artificielle.&nbsp;<br /> L&rsquo;exp&eacute;rimentation conduite confirme l&rsquo;apport d&rsquo;un constructivisme interactionniste pour la conception d&rsquo;environnement num&eacute;rique et l&rsquo;importance de &laquo; l&rsquo;agir interpr&eacute;tatif d&rsquo;un utilisateur cr&eacute;ateur de ses propres traces &agrave; partir d&rsquo;un corpus de documents qu&rsquo;il a lui-m&ecirc;me constitu&eacute; &raquo; pour la construction et l&rsquo;acquisition de connaissances.</p> <p>Les dispositifs d&rsquo;apprentissage sont &eacute;galement au centre de la recherche relat&eacute;e par Brahim Abaragh (2021), mais dans le cas pr&eacute;sent, les traces laiss&eacute;es par les apprenants sont analys&eacute;es pour mesurer leur degr&eacute; d&rsquo;engagement vis-&agrave;-vis de l&rsquo;environnement num&eacute;rique d&rsquo;enseignement AFEL. La collecte et l&rsquo;analyse des interactions des apprenants lors d&rsquo;activit&eacute;s collaboratives sont autant d&rsquo;indicateurs du rendement de l&rsquo;apprentissage en ligne qui ont permis &agrave; l&rsquo;auteur de cat&eacute;goriser les diff&eacute;rents profils utilisateurs : vell&eacute;itaire, intuitif, pragmatique et &eacute;pist&eacute;mique. Les traces d&rsquo;activit&eacute;s des utilisateurs sont d&egrave;s lors employ&eacute;es comme &eacute;l&eacute;ments de preuves pour discriminer un public selon leur niveau d&rsquo;implication et pour d&eacute;terminer leur strat&eacute;gie d&rsquo;apprentissage en ligne.</p> <p>Pour conclure ce num&eacute;ro, l&rsquo;article intitul&eacute; Traces arch&eacute;ologiques et archives de fouille. Des recherches pluridisciplinaires sur les opportunit&eacute;s et les contraintes des pratiques en contexte num&eacute;rique de Christophe Tuffery (2021) qui propose de s&rsquo;int&eacute;resser aux transformations engendr&eacute;es par le num&eacute;rique et les dispositifs d&rsquo;humanit&eacute;s num&eacute;riques sur les pratiques des professionnels de l&rsquo;arch&eacute;ologie et questionne en particulier les archives de fouille. A travers une approche historiographique, l&rsquo;auteur explicite les &eacute;volutions m&eacute;thodologiques quant &agrave; la production de cette documentation sp&eacute;cifique. Il d&eacute;montre qu&rsquo;&agrave; l&rsquo;instar d&rsquo;autres domaines, le num&eacute;rique a apport&eacute; une strate technique et s&eacute;mantique suppl&eacute;mentaire aux pratiques arch&eacute;ologiques. D&rsquo;une part, via l&rsquo;application de normes d&rsquo;indexation en vue de leur num&eacute;risation &agrave; des fins d&rsquo;interop&eacute;rabilit&eacute; et donc de diffusion dans diff&eacute;rents environnements techniques. D&rsquo;autre part, cela a &eacute;galement impact&eacute; la fa&ccedil;on m&ecirc;me de produire ces documents &laquo; nativement num&eacute;riques &raquo; via une structuration et des standards de m&eacute;tadonn&eacute;es qui tendent &agrave; uniformiser les formes documentaires que pouvaient avoir ces archives de fouille.&nbsp;</p> <h2>R&eacute;f&eacute;rences bibliographiques</h2> <p>Abaragh, B. (2021). Le tracking flow des interactions communicationnelles des &eacute;tudiants dans&nbsp; un dispositif d&rsquo;apprentissage en ligne. Revue Intelligibilit&eacute; du num&eacute;rique, 2|2021. [En ligne]&nbsp;</p> <p>Bachimont, B. (2016). De l&rsquo;&eacute;ditorialisation &agrave; l&rsquo;&eacute;ditorialisation (2007-2017). S&eacute;minaire Sens Public &laquo; &Eacute;criture num&eacute;riques et &eacute;ditorialisation &raquo;, Montr&eacute;al, 17 novembre 2016. [En ligne]<a href="https://seminaire.sens-public.org/spip.php?article62">&nbsp;</a><a href="https://seminaire.sens-public.org/spip.php?article62">https://seminaire.sens-public.org/spip.php?article62</a>&nbsp;</p> <p>Bachimont B. (2019). Comment faire confiance aux donn&eacute;es ? Questions &eacute;pist&eacute;mologiques et philosophiques. Culture et IA. Intelligence Artificielle Graph Alpes, La Clusaz, 21 au 24 mars 2019. [En ligne]<a href="https://www.youtube.com/watch?v=JSEnI_FmFfM">&nbsp;</a><a href="https://www.youtube.com/watch?v=JSEnI_FmFfM">https://www.youtube.com/watch?v=JSEnI_FmFfM</a></p> <p>Bigot, J.E., &amp; Mabi, C. (2017). Une instrumentation num&eacute;rique des sciences humaines et sociales. Les Cahiers du num&eacute;rique , 13 (3), 63-90.</p> <p>Carlino, V., Pignard-Cheynel, N., Loub&egrave;re, L., Ricaud, B., &amp; Aspert N. (2021). Naviguer dans les traces num&eacute;riques sur Twitter. Retour sur la conception d&rsquo;un dispositif de cartographie de donn&eacute;es &agrave; destination de journalistes. Revue Intelligibilit&eacute; du num&eacute;rique, 2|2021. [En ligne]&nbsp;</p> <p>Champin, P-A.,&nbsp; Mille, A., Pri&eacute;, Y., (2013). Vers des traces num&eacute;riques comme objets informatiques de premier niveau : une approche par les traces mod&eacute;lis&eacute;es. Intellectica - La revue de l&rsquo;Association pour la Recherche sur les sciences de la Cognition (ARCo), Association pour la Recherche sur la Cognition, 171-204.</p> <p>Galinon-M&eacute;l&eacute;nec, B. (dir.) (2011), L&rsquo;Homme trace. Perspectives anthropologiques des traces contemporaines, CNRS &Eacute;ditions.</p> <p>Jeanneret, Y. (2011). Complexit&eacute; de la notion de trace. De la traque au trac&eacute;. 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[En ligne]&nbsp;<a href="https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2009-1-page-21.htm">https://www.cairn.info/revue-hermes-la-revue-2009-1-page-21.htm</a>.</p> <p>Mille, A. (2013). De la trace &agrave; la connaissance &agrave; l&rsquo;&egrave;re du Web. Introduction au dossier. In: Intellectica. Revue de l&#39;Association pour la Recherche Cognitive, n&deg;59, 2013/1, 7-28. DOI :&nbsp;<a href="https://doi.org/10.3406/intel.2013.1083">https://doi.org/10.3406/intel.2013.1083</a></p> <p>Roumanos, R., &amp; Le Deuff, O. (2021). L&rsquo;enqu&ecirc;te OSINT. Des traces ouvertes au r&eacute;cit journalistique ferm&eacute;. Revue Intelligibilit&eacute; du num&eacute;rique, 2|2021. [En ligne]&nbsp;</p> <p>Tuffery, C. (2021). Traces arch&eacute;ologiques et archives de fouille. Des recherches pluridisciplinaires sur les opportunit&eacute;s et les contraintes des pratiques en contexte num&eacute;rique. Revue Intelligibilit&eacute; du num&eacute;rique, 2|2021. 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